Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Mar 24 Nov 2015 - 4:18
L'esprit humain ne brille pas toujours par son sens de la logique. Ou disons plutôt qu'il se laisse tourmenter par ses émotions immédiates. Ainsi, la jeune brunette pouvait être contradictoire, dans ses actes et dans ses paroles. Mais qui est toujours cohérent avec lui-même, de nos jours ? Et puis c'était aussi ce qui enveloppait le personnage complexe qu'était Effy. Contradictoire. Toujours à brimer ses émotions, à cracher son venin tel un serpent se sentant menacé, comme seul moyen de défense, pour mieux cacher ce qui la torturait de l'intérieur. Et parfois elle s'effondrait en un tsunami de sentiments insoutenables. Alors, le commun des mortels la regardait comme si elle était folle. Ce qu'elle était peut-être, au fond, elle n'aurait osé affirmer le contraire. Mais la brune au regard aussi trompeur et sauvage que l'océan ne se laissait pas dresser par ces regards, ces jugements. Jamais on ne la changerait. Jamais on ne saurait qui elle est vraiment. Alors oui, son comportement pouvait vous décontenancer, parfois. Souvent. Mais était-ce un crime que d'essayer de montrer son attachement ? Faire cet effort était déjà si rare chez elle... Parce qu'au fond, c'était ça le gros problème. Effy croyait en la magie. Elle aimait les tours de magie parce qu'elle maîtrisait cet art à la perfection. Pas comme un magicien de théâtre, habillé de ses habits les plus chics qui vous fait apparaître un lapin blanc dans son chapeau haut-de-forme, et qui fait disparaître la carte que vous pensiez avoir mise en sûreté dans votre poche. Non, la magie qui émanait d'elle était celle du mystère. Elle était forte pour dissimuler, cacher des choses. Ses grands yeux azur, si perturbants, vous criaient qu'elle n'avait peur de rien. Pourtant... Elle détenait tellement d'amour, enfoui au fond d'elle. Mais l'idée de le laisser sortir, de montrer ses cartes, ça la terrorisait plus que tout. Tout ce qu'on pouvait faire, c'était de temps à autres, attraper un mince brin d'espoir, d'affection sincère, qui émanait d'elle quand elle voulait bien le laisser transparaître. Sa peur de l'abandon. Son besoin d'être aimée, de pleurer dans les bras de quelqu'un. Mais jamais, au grand jamais elle ne l'admettrait. Se cacher. C'est tout un travail, d'être magicien. Faire disparaître les choses, ce n'est pas toujours facile.
La jeune fille suivi Lennox sans mot dire. Même si l'air s'était rafraîchi et que les minuscules poils de ses bras s'étaient légèrement dressés sur sa peau pour en témoigner, Effy ne se plaignait pas. Elle savourait cette marche quasi silencieuse dans l'air de la nuit, coupée du monde. Seul le jeune homme était autorisé à se torturer avec elle dans cette bulle hors du temps. Ils arrivèrent tous deux près d'un pont, et une brise vint affoler la robe bleu nuit de l'étudiante, qui caressa un instant ses jambes en une étreinte douce pour revenir sagement se mettre en place quelques secondes plus tard, quand le vent cessa de jouer avec le tissu. Lennox s'accouda à la barrière et Eff' se contenta de poser ses mains délicates dessus, suivant le regard de son acolyte du soir. Pour plonger plusieurs mètres plus bas. Et il lui expliqua. Eff' savait de quoi il voulait parler. Se douta que ce pont ne lui était pas étranger. Instinctivement, ses doigts se portèrent encore une fois à son poignet, sous ses bracelets, pour caresser les lignes de feu désormais endormies sur sa peau mince et pâle. Elle frissonna, mais pas de froid, malgré que la température soit redescendue. Nox affirma qu'il ne bougerait pas. Il semblait sûr de lui en disant que c'était elle qui partirait. Eff' entendit cette phrase comme une demande, ou bien un reproche. Si elle partait... Elle partirait le jour où les choses seraient trop insupportables. Lui ne ferait plus rien, acceptant cette vie entre deux mondes, impuissant. Et il était parfaitement conscient que la jeune fille, elle, avait encore la force de se battre. De faire un choix. De se battre pour s'en sortir. Quelle que soit l'issue. Soit elle irait mieux. Soit elle ne serait plus. Elle serait partie. Alors elle entendait cette remarque presque comme une accusation, même si elle savait que ce n'était pas le but. Qu'elle pourrait potentiellement franchir le pas un jour, et l'abandonner. Effy releva son regard pétillant et insondable pour chercher celui du jeune homme.
« C'est pas facile d'être celui qui reste. Mais c'est pas facile non plus d'être celui qui part. »
Murmura-t-elle, brisant à peine le silence qui s'était installé. Effy savait que le geste qu'elle avait fait un an plus tôt était égoïste. Elle ne l'avait pas vu venir. Elle ne l'avait pas prévu. Elle avait voulu s'en aller, en silence, discrètement, comme elle le faisait toujours. Se bouchant les oreilles pour ne pas entendre le chaos qu'elle allait laisser derrière elle en disparaissant. Parce que même si elle tentait de l'ignorer, elle savait que des gens tenaient à elle. Sa famille. Peut-être deux ou trois amis vraiment proches. Et puis lui. Celui qu'elle avait autrefois aimé sans vraiment le vouloir, sans vraiment le choisir, et qu'elle avait essayé de rejeter. Lui aussi, il avait eu mal, quand elle avait essayé de se casser de ce monde. Et elle savait que, même s'ils ne lui en voulaient pas parce qu'ils avaient eu trop peur, et qu'ils étaient bien trop heureux qu'elle ait raté son coup, tous étaient restés perplexes et démunis devant son geste. Personne ne l'avait dit, parce qu'ils ne voulaient peut-être pas l'admettre eux-mêmes, mais elle avait été égoïste en tentant de se suicider. Ils le lui reprochaient inconsciemment. Et elle savait que c'était mal, qu'elle avait mal agis. Mais elle n'y pouvait rien. Partir, ce n'était pas facile non plus.
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 26 Nov 2015 - 3:08
« Je sais. Rien n’est jamais facile. » Déclarais-je tout simplement. Mon regard triste était relevé vers celui d’Effy, mais tout le reste de mon corps se sentait vertigineux. La gravité pesait sur tous mes muscles. Et mes souvenirs écrasés contre le ciment de la route tout juste en bas de nous me tiraient vers le fond. Parce que cette ligne droite qui me séparait de la mort avait déjà été tracée, autrefois, par un Lennox assez courageux pour faire le pas. Pour sauter dans le vide. S’abandonner au néant. Mon regard se dirigea de nouveau vers le bas, mon cœur se crispant à la vue des voitures qui défilaient en-dessous de moi. J’aurais tellement voulu avoir encore cette force qui m’avait poussée à me jeter en bas. Cette conviction que quelque chose de mieux m’attendait après. Que tout serait terminé, que je serais enfin délivré. Mais je ne l’étais pas. Et je ne pouvais risquer de nouveau cette déception d’un réveil inattendu dans ce monde.
Si j’en venais à retrouver ce courage, alors ce serait pour de bon. Je partirais. Réellement. À tout jamais. Je ne ferais plus d’erreur. Je ne prendrais plus de chance. Plus de risque. Ce serait d’un seul coup. Inévitable.
Contrairement à Effy, je ne savais même pas si tellement de personnes souffriraient de mon départ. Mes parents m’aimaient, oui. Les parents doivent aimer leur enfant. C’est un amour inconditionnel. Toutefois, depuis que j’étais parti de la maison il y avait de cela bien des années maintenant, j’avais seulement l’impression de les voir renaître. Respirer de nouveau. Mon départ était pour eux une délivrance. Parce qu’ils n’avaient plus à croiser, à tous les matins, mon regard vide et las. Ils n’avaient plus à soutenir mon silence. Ils n’avaient plus à chercher à comprendre. Certes, le fait de ne plus m’avoir constamment à l’œil devait les inquiéter ; ils ne pouvaient plus surveiller n’importe quel changement dans mon comportement qui aurait pu être annonciateur d’une rechute. Le truc, c’est que mes parents croyaient que j’allais mieux, maintenant que je menais ma vie d’adulte plutôt aisée. Ils pensaient que l’argent gagné avait fait mon bonheur. Mais j’étais tellement seul. Encore plus seul qu’avant, parce qu’ils n’étaient même plus là pour moi. C’était à peine si on se parlait une fois par mois. Ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait dans ma vie – ou plutôt, de ce qui ne s’y passait pas. Alors non, pour moi, la peine de mes parents suite à ma mort n’était pas une certitude. C’était une ambiguïté.
Un autre soupir s’échappa d’entre mes lèvres. Je fermai les yeux un moment, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions. Mais revenir ici me ramenait toujours au chaos. Plus rien ne faisait de sens. Je me tournai vers Effy. « En as-tu avec toi ? J’veux dire … quelque chose pour … un truc qui me ferait aller mieux. Qui me ferait oublier. Pour un moment. » Effy avait sa façon de se voiler le regard, de fermer le rideau devant son désespoir. Je voulais moi aussi lui tourner le dos. Déjouer mon chagrin. Je voulais qu’Effy m’aide à me sentir mieux. Plus léger.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 26 Nov 2015 - 20:42
Rien n'est jamais facile. C'était vrai. La vie était faite de choix toujours là pour nous faire hésiter, pour mieux nous torturer. On parlait souvent de choix cornéliens. Mais on oubliait que tous les choix étaient difficiles. En prenant une option, on fermait la porte aux autres, et c'était souvent définitif. Enfin non, dans certains cas on pouvait changer d'avis. Mais la situation serait toujours différente. On s'était barré la route, et on ne saurait jamais ce qu'il serait advenu si on avait opté pour le deuxième choix, à cet instant précis, dans ces conditions là. Alors certaines personnes évitaient ces choix en ne faisant rien, tout simplement. En passant leur vie à tergiverser, ce qui n'était pas forcément mieux. Et à un moment ou un autre, il fallait bien prendre une décision. Le tout était de savoir qu'elle était la plus acceptable des deux.
Effy revint sur terre lorsque le jeune homme se tourna vers elle, une étincelle d'espoir dansant dans son regard qui reflétait à quel point il était lessivé par la vie. C'était tel un enfant demandant un bonbon, que Lennox lui demanda si elle n'avait pas quelque chose pour qu'il se sente mieux, de manière temporaire du moins. La jeune femme saisit ce qu'il voulait dire par là. Pourtant, elle hésita. Lennox était son ami, ou son on ne sait pas trop bien quoi. Elle n'avait pas à être raisonnable ou réfléchie avec lui, ni à faire attention à ses actes ou ses paroles. Mais là... Oui, des petites pilules magiques dansaient au fond de son sac. Et Effy ne connaissait que trop bien leur effet. Mais surtout, leur effet secondaire.
« Oui. Mais demain, ce sera pire. La question est, es-tu prêt à t'envoler quelques heures, pour te faire encore plus mal en retombant demain ? »
Répondit la jeune fille avec calme. Les descentes d'ecsta, c'était jamais fort sympathique. Et pour une fois Effy se demanda si c'était vraiment une bonne idée. Elle s'envolait régulièrement, caressait le paradis du bout des doigts, riait aux éclats... Et restait enfermée avec un joint et une bouteille de vodka toute la journée du lendemain, à contempler ses lames de rasoir à l'autre bout de sa chambre. Des choix, toujours des choix. Ne rien faire. Sentir la peur s'insinuer en elle face aux démons qui la tortureraient toute la journée, voire même la suivante. Elle plongea la main dans son sac, pour en sortir un sachet contenant quelques pilules. Comme une médaille, elles avaient un revers. Deux côtés. L'un particulièrement attirant, l'autre... Beaucoup moins. Elle savait que ça ne les aiderait pas. Qu'ils ne feraient que s'autodétruire ce soir, et que ça ne rendait leur relation que plus toxique. Mais au final... Qui est-ce qui pourrait bien s'en soucier ?
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Sam 19 Déc 2015 - 20:48
J’avais trente-quatre ans. Trente-quatre ans, putain. Et je me retrouvais là, devant cette jeune femme qui n’était peut-être même pas encore dans la vingtaine, et je la dévorais des yeux, et je lui confiais mes plus noirs démons, et je lui demandais de m’aider à me délivrer à sa façon. J’étais perdu, complètement perdu. Je tombais, toujours plus bas. En chute libre. Je n’avais rien à quoi m’agripper, sauf à ses yeux, ses yeux brillants de tourmente qui m’indiquaient la voie à suivre. Sans doute pas la voie la plus saine, pas la voie vers la délivrance non plus, mais la seule voie que j’arrivais à voir. Effy était tout ce que je voyais. Le seul espoir qu’il me restait. Et ce n’était pas l’espoir de m’en sortir. C’était l’espoir de ne plus avoir à être seul. Malgré mes supplications, Effy hésita face à ma requête. Comme si elle voulait me protéger d’elle-même, et me protéger de moi-même. Nous protéger de tous les deux, parce que nous étions poison pour soi, poison pour l’autre. Sa question me laissa perplexe un moment, car elle invitait à une réelle réflexion. J’avalai de travers, regardant de nouveau en bas du viaduc. Je fermai les yeux, les lumières des phares de voiture m’étourdissant les pensées. Puis je regardai Effy de nouveau. « Oui. Je n’ai plus peur d’avoir mal, peu importe le niveau de douleur. Mais si je pouvais m’en débarrasser pour un moment … ce serait … je … je veux juste savoir ce que ça fait. De ne pas souffrir. » Lui avouais-je.
Je ne savais même pas si la drogue aurait cet effet de délivrance sur moi, si elle m’offrirait cette liberté que je recherchais tant. Si elle soulèverait le poids qui pesait sur mon âme un moment, avant de la renfoncer encore plus. Mais je voulais l’essayer. Au moins une fois. « Toi mieux que quiconque devrais comprendre que j’en ai besoin. » Ajoutais-je pour tenter de la convaincre qu’elle n’avait pas à s’en faire pour moi. Nous étions similaires, elle et moi. Et si elle y trouvait du bien, je devrais en trouver moi aussi. Elle ne pouvait pas me le refuser, pas après tout le chemin que nous avions fait tous les deux.
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Invité
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Sam 26 Déc 2015 - 0:34
La détermination dans les yeux de Lennox, mêlée à cette étincelle de profond désespoir et cette douce mélancolie, suffit à convaincre Effy. Parce qu'elle connaissait bien cette lueur. Elle l'avait déjà croisée de nombreuses fois en se regardant dans le miroir. Et puis, tant qu'à se faire du mal, autant le faire ensemble. C'était plus rassurant. Effy était toujours seule dans son mal-être et se faisait du mal en silence, dans l'ombre, enfermée dans sa bulle toute noire et incroyablement effrayante. Avec Lennox, c'était mieux, un sentiment de réconfort parvenait à l'atteindre. C'était sans doute égoïste. Aurait-elle été quelqu'un de plus respectable, elle se serait barrée en courant pour préserver le jeune homme, elle aurait dû le faire. Mais tant pis, elle n'en avait pas envie. C'était toxique de s'accrocher à elle, ça ne faisait de bien à personne, elle en était consciente. Mais elle refusait d'y réfléchir, parce que de toute manière, Lennox n'était pas si différents. Ils s'entraidaient tout en se détruisant. C'était comme foutre deux alcoolos ensemble dans la même pièce. Ils se tiraient mutuellement vers le fond. Et ça faisait un putain de bien fou. De plus être seul, de pas être si différent, d'avoir quelqu'un comme soi, qui comprenait vos besoins et les raisons pour lesquelles vous vous faisiez du mal.
« D'accord. Mais alors on peut pas rester là. On va aller en boîte, on va prendre cette merde, et puis on s'envolera où on voudra. Tu viens ? »
Finit par déclarer la jolie brune en plongeant ses iris aussi bleus et profonds que l'océan. Il fallait changer de monde. Elle était bien placée pour savoir que pour prendre un ecsta, il fallait se mettre en condition. En restant là à déprimer, ça ne ferait que pire, c'était le bad assuré. Il suffisait de s'immerger dans la musique, se détacher de la réalité et prétendre que tout allait bien, et que tout irait bien. Pour s'envoler haut, haut, très haut. Se réfugier dans un monde de couleurs chatoyantes où tout était permis pour que rien ne puisse vous atteindre. Comme si le lever du soleil n'allait jamais arriver.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Ven 1 Jan 2016 - 22:59
J’aurais préféré que ce soit ici, que ce soit juste nous deux, ici ou ailleurs de loin et de perdu, mais juste elle et moi. Effy et moi. La perspective d’aller m’égarer au beau milieu de jeunes adultes qui danseraient autour de moi me rendait anxieux. Angoissé. D’ailleurs, je sentais cette petite boule dans ma poitrine se former. Ce petit sentiment interne que j’allais bientôt dégénérer, perdre le contrôle sur moi-même. Mais alors je pensai à la libération que la drogue allait sans doute m’apporter, à l’oubli, au pansement superficiel, et alors je me dis que peut-être que l’endroit ne m’importerait plus, à ce moment-là. Que peu importe où je me trouverais, je ne verrais qu’Effy. C’était un peu ça, de toute façon, entre elle et moi. Oublier tout le reste du monde. Comme tout à l’heure dans la salle de réception. Je n’aurais qu’à faire la même chose. Et la drogue m’y aiderait. « D’accord. » Répondis-je donc tout simplement. Alors le chemin inverse de notre balade initial défila devant nos pas, des pas plus incertains pour ma part cette fois, car je n’avais aucune idée de l’endroit où je m’en allais. Autant l’endroit physique que l’endroit spirituel. Il s’agissait de pas vers l’inconnu, et sortir de ma routine m’avait toujours semblé trop angoissant. Voilà que je sauterais à pieds joints, les yeux fermés, dans un trou noir. Trou noir duquel je ne reviendrais peut-être jamais.
Effy fit quelques virages à gauche, à droite, un coin de rue par-ci, deux autres plus loin par là-bas. Jusqu’à ce qu’elle tire une porte vitrée et qu’elle passe la première, laissant la porte ouverte pour mon passage. Quand la porte se referma derrière moi, je ressentis toute la chaleur, la folie, la déchéance de cet endroit. C’était bondé de gens, d’alcool, de danses serrées, de musique trop forte. Je ne me sentais pas bien du tout. Je me tournai donc vers Effy, un regard la suppliant de me donner enfin ma dose de délivrance.
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Invité
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Sam 2 Jan 2016 - 22:57
Effy nota l'effroi dans le regard de Lennox, sans doute à cause de son annonce de la suite du programme. Elle lui adressa un sourire réconfortant en glissant sa main dans la sienne quelques secondes, la pressant avec un regard confiant. Il n'y avait pas à s'inquiéter. Ce ne serait qu'eux deux. Rien à foutre de tous ces gens bourrés qui dansent n'importe comment et qui crient comme des animaux. Ils ne les entendraient plus. Tout ce qui comptait, c'étaient qu'ils se glissent avec délicatesse dans la musique, dans leur bulle à eux deux, la laisser s'infiltrer un tout petit peu dans leur monde. Prendre leur délicieux poison, s'immerger dans cette bulle de bonheur surréaliste, puis s'en aller où ils souhaitaient.
« Respire. Ça va être bien. »
Dit Effy en entraînant Lennox à sa suite. Ses tergiversations de tout à l'heure étaient déjà oubliées, la vague notion de culpabilité qu'elle connaissait s'était envolée au loin, très loin. Ils pénétrèrent dans la boîte de nuit la plus proche. La tension qui émanait du jeune homme était perceptible, aussi Effy ne perdit pas de temps. Elle le prit par le bras, ses doigts fins exerçant un contact qu'elle espérait rassurant, pour l'emmener au bar où elle commanda un verre d'eau, puis l'entraîna dans un petit coin plus tranquille, à l'autre extrémité de la boîte, où la plupart des gens fumaient leur joint en se laissant lentement porter par la musique. Après un rapide coup d'oeil à gauche et à droite, Effy plongea la main dans son sac pour en ressortir deux minuscules sachets en papier fin, qui contenaient la poudre tant convoitée. Ce qu'on appelait communément une bombe d'ecsta. Elle en plaça une dans la main de Lennox, planta son regard dans le sien et avala la sienne avec quelques gorgées d'eau, puis lui tendit le verre. Lorsqu'il eu prit la sienne, elle esquissa un sourire ravi et se mit à danser, avec cette grâce un peu sauvage qui la caractérisait. Elle avait sélectionné les deux bombes les plus chargées. Dans une dizaine de minute, ils se seraient envoler. Pourraient partit où ils voudraient. Au nirvana s'ils en avaient envie.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 7 Jan 2016 - 3:59
Respirer. J’essayais. Ça avait toujours été difficile pour moi de le faire. Chaque inspiration était un pas de plus vers la vie. Alors que je voulais reculer. Aller dans l’autre sens. Retourner dans la noirceur. Retrouver les mains de la faucheuse, qui s’était tendues vers moi avant de se baisser, m’abandonnant à mon triste sort. M’abandonner à ma souffrance. À moi-même. Mais respirer dans l’espoir de bientôt oublier, ça, c’était une motivation suffisante pour que je garde mon calme et que je ne me tape pas une crise d’angoisse en plein milieu de la rue. Et puis, Effy ne saurait pas quoi faire de moi si j’étais dans tous mes états d’anxieux. Je devais me contenir. Pour elle, pour moi, pour nous.
Une fois dans la boîte de nuit, j’étais certes tout autant agité intérieurement par cette idée folle que je venais d’avoir, mais j’arrivais à ne pas trop en faire de cas. Cependant, comme Effy semblait me comprendre à la perfection et ressentir tout ce que je ressentais, elle s’empressa de me prendre par le bras et de laisser ses doigts presser légèrement contre ma peau, comme pour me transmettre un certain courage que je ne semblais pas avoir. Au bar, la jeune femme commanda un verre d’eau sous l’œil interrogateur du barman sans doute curieux de savoir pourquoi deux adultes ne commanderaient qu’un seul verre d’eau dans une boîte de nuit. Deux conducteurs désignés, peut-être. Ce n’était pas de ses affaires. Effy, le verre d’eau en main, se retourna et reprit la route vers un endroit plus calme, en retrait des danseurs ivres. C’était décidément le repère des drogués, puisque l’odeur du cannabis était suffocante. Respirer, là, peu importe pour quelle raison, m’était difficile. Je n’étais pas habitué à cette odeur, même si j’avais déjà fumé au cours de ma vie.
Je me concentrai de nouveau sur Effy, qui venait de sortir de son sac deux petits sachets contenant une petite poudre toute fine. Je pris une grande inspiration. Je m’attendais à une pilule, pas à ces bombes d’ecstasy que j’avais pu voir dans des films ou séries télévisées. Je n’en avais jamais vues en vrai. Et j’allais maintenant l’avaler. La brunette la posa dans ma main et avala la sienne d’un geste si naturel que cela m’en donna froid dans le dos. Elle me tendit alors le verre, signe que c’était mon tour. J’avalai difficilement, baissant les yeux vers la paume de ma main où attendait tranquillement le sachet. D’un coup rapide, je portai ma main à ma bouche, lançai le sachet à l’intérieur de celle-ci, et avalai le tout en trois-quatre gorgées. Souriante, de ce sourire énigmatique comme toujours, Effy commença à danser. Je la suivis, commençant à danser, d’abord aussi timidement que lors de ma première sortie en boîte avec Anna, puis, peu à peu, un peu plus à l’aise. Un peu plus absent. Un peu plus libre.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Lun 18 Jan 2016 - 2:16
Le regard soudain plus hésitant et peu confiant de Lennox n'échappa pas à la jeune femme, quand celui-ci posa le regard sur la bombe d'ecsta qu'elle avait placé au creux de sa main. Mais il n'était plus temps de reculer, et comme pour l'encourager, Effy prit sa petite dose de bonheur artificiel avec un grand sourire, vite fait bien fait. Comme s'il ne s'était rien passé. Le jeune homme fit donc de même quelques secondes plus tard. Et voilà, rien de plus simple. Ils étaient en route. Partaient à bord du train instable et excitant qui les emmenait loin des abîmes noires et dangereusement profondes. Ils y sombreraient à nouveau plus tard, sans doute encore plus profondément, mais ça n'avait plus aucune importance maintenant. Maintenant, il fallait juste se laisser emmener par la musique, par les lumières, par la joie, par cette chair de poule et cette surexcitation qui montait en eux. Par tous ce qu'ils pensaient pouvoir atteindre alors que ce ne serait probablement jamais le cas, par tous ce qui leur semblait accessible, tout ça grâce à un peu de poudre magique. C'était comme ça qu'Effy gérait sa folie, sa peur panique d'elle-même, des sentiments, de ses démons, de ses délires stupides et de ses fantasmes tordus, de son manque d'affection et de sa solitude qu'elle chérissait autant qu'elle haïssait, de sa sexualité en vrac et de son instabilité totale, de la dépression, du suicide. C'était sans doute la pire façon de gérer ce qu'elle était, parce qu'elle ne pouvait le combattre et encore moins en se perdant dans la drogue et l'alcool. Mais c'était la solution qu'elle préférait.
Cela faisait plus de vingt minutes qu'ils dansaient et Effy se rendait maintenant bien compte de la drogue qui faisait effet dans son système. Elle sentait cette euphorie indescriptible monter en elle, la musique se déverser dans ses veines et faire vibrer sa peau, elle pouvait sentir le moindre effleurement avec quelqu'un, elle avait envie de se rouler en boule avec un sourire tout comme elle avait envie de danser jusqu'à en crever, jusqu'à être déshydratée et perdre un poumon. Son regard pénétrant et incroyablement pétillant se posa dans celui de Lennox. Elle ne parvenait pas à arrêter de sourire, et elle espérait qu'il était dans le même état qu'elle.
« On sort ? »
Demanda-t-elle en s'approchant de lui pour parler au creux de son oreille, histoire qu'il l'entende malgré le brouhaha qui régnait dans la boîte de nuit, qui ressemblait plus à une jungle peuplée d'animaux fous qu'à une grande pièce remplie d'êtres humains.
STATUT : et si tout s'évapore et tout tient à un fil, t'es l'étoile, t'es le port, t'es mon repère tranquille (perry)
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : c'est un piètre conducteur, il a été recalé quatre fois lors de ses examens de conduite mais à la cinquième tentative, grâce à des circonstances miraculeuses, il a enfin réussi à obtenir son permis ; il n'en demeure pas moins qu'il est un danger sur la route ‹ il n'a pas bu d'alcool depuis des années, sa forme physique étant centrale pour sa carrière d'acrobate ‹ c'est un véritable cat lover, il n'en a actuellement que deux, Pebble et Apricat, mais il en accueillerait bien plus s'il le pouvait, malheureusement la vie sur la route ne lui permettait jusqu'alors pas d'avoir plus que ces deux compagnons ‹ s'il est un acrobate hors-pair, certaines autres disciplines du cirque lui échappent totalement ; par exemple, il est tout simplement incapable de jongler ‹ il adore jouer aux mannequins et si vous avez le malheur de vous trouver avec lui dans un bel endroit, il vous demandera certainement de prendre des photos de lui - et il ne sera satisfait qu'au bout d'une vingtaine de minutes et d'une centaine de clichés ‹ ayant rejoint le monde du cirque à ses quinze ans, il n'a pas le souvenir de quoi que ce soit d'autre que la vie sur la route, ce qui occasionne chez lui quelques difficultés d'attachement ‹ il a beaucoup de mal à gérer son budget, il dépense beaucoup trop et mène un mode de vie au-dessus de ses moyens ‹ il déteste lire, sauf pour ce qui est des bandes-dessinées ; il en avait d'ailleurs une collection lorsqu'il était jeune, mais il l'a laissée chez ses parents ‹ il est arrivé à Bowen avec ses chats et une seule boîte contenant sa vie, soit quelques souvenirs sentimentaux ‹ il a des accès de colère, il a du mal à gérer cette violence qui se crée parfois en lui et qu'il extériorise avec brutalité par moments, même contre ceux qu'il aime ‹ il est obsessif-compulsif dès qu'il est question de propreté, si quelque chose traîne il le ramassera même si ce n'est pas à lui ‹ il rêve secrètement de fonder son propre cirque mais il sait que c'est de la folie relevant de l'impossible
Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 21 Jan 2016 - 5:43
Jamais Lennox n’aurait cru pouvoir danser aussi longtemps sans se lasser, sans ressentir à tout prix le besoin de foutre le camp de cet endroit, de cette foule. Lui qui détestait être entouré d’autant de gens, voilà que même un corps inconnu qui le frôlait lui procurait des effets agréables. Tous ses sens étaient éveillés comme jamais. Le bout de ses doigts lui semblaient engourdis, comme si un million de fourmis s’y agitaient. Il posait souvent ses mains sur Effy, passait sa main dans la chevelure animale de la brunette, levait les yeux vers les éclairages qui le faisaient presque halluciner. Lennox n’était plus Lennox. Lennox était un être complètement inconnu, méconnaissable. Qui aimait danser. Qui n’arrivait plus à cesser de sourire – à tel point que sa mâchoire lui faisait atrocement mal tellement ces muscles étaient habituellement si peu sollicités. C’était étrange, comme sentiment. Mais il se sentait bien. Et il ne voulait pas trop s’analyser de l’intérieur, car en y regardant bien, sans doute retrouverait-il le Lennox brisé, accroupi et caché dans un coin sombre de sa propre personne. Pour le moment, il désirait que ce Lennox-là y reste, dans la noirceur. Pendant qu’il profitait de la lumière. Lennox croisa alors le regard d’Effy, et il ne put alors s’en détacher. Il continuait de danser, il continuer de sourire, mais son regard ne bougeait plus d’elle. Elle était tellement belle. Elle lui demanda alors s’il voulait sortir, après s’être penchée vers son oreille pour le lui dire. Le son de sa voix résonna dans ses oreilles comme une délicieuse musique. Lennox hocha la tête avec entrain. Il ne savait pas ce qu’ils feraient dehors, mais ça ne lui importait que très peu, en fait. Le trentenaire attrapa la main d’Effy et ce contact déclencha un courant électrique énorme dans son corps, alors il serra la main de la jeune femme encore plus fort pour ressentir pleinement l’effet. En se faufilant au travers des corps des danseurs, ils arrivèrent finalement à la sortie. Lennox prit une grande bouffée d’air frais. Il avait l’impression de sentir dans tous les détails ses poumons se gonfler d’oxygène, puis tout laisser aller. « Effy c’est … J’ai jamais ressenti ça auparavant c’est … C’est mieux que tout. » Visiblement, Lennox ne savait plus tout à fait comment s’exprimer clairement. Là, il était bien trop occupé à regarder la lune qui brillait au-dessus d’eux, parfaitement ronde ou presque. Son sourire s’agrandit. « Elle brille tellement. On dirait qu’elle n’est pas réelle. Que je pourrais la prendre entre mes doigts et l’enlever du ciel. » Lâcha-t-il tout en s’asseyant sur le bord du trottoir, la tête toujours levée vers le ciel.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 21 Jan 2016 - 16:46
La jeune femme planait totalement. Elle avait l'impression d'être à un millier de kilomètres de là, mais sans abandonner Lennox. Ils étaient tous les deux loin, très loin. Toute frayeur envolée. Plus peur de moi, plus peur du quotidien, plus peur des angoisses, de la dépression, du suicide. Effy était partie avec Lennox dans un monde que seuls ceux qui avaient déjà pris de la drogue pouvaient s'imaginer. C'était bien, c'était léger, c'était chaud. Tout allait bien et donnait l'impression que cette sensation durerait pour l'éternité. C'était faux bien sûr, la chute n'en serait que plus dure, mais sur le moment ça n'avait pas la moindre espèce d'importance. Ils étaient libres, heureux, pour un court instant mais heureux quand même. Affranchis de toutes ces chaînes glacées qui les retenaient d'habitude.
Effy suivit le jeune homme à l'extérieur, sa main dans la sienne. La respiration haletante, elle était en pleine euphorie. Rien ne pouvait les attendre, les faire redescendre, jamais. Ils étaient dans leur monde à eux, coupés du reste. Coupés de tout. Rien n'avait d'importance. Un sourire ravi et même presque fier éclaira le visage de la jolie brune quand elle plongea son regard dans celui de Lennox, tandis qu'il tentait de décrire les émotions qui le traversaient en cet instant. C'était difficile, il peinait à y parvenir, mais c'était parce que c'était indescriptible. Il n'y avait rien à dire. Juste à ressentir. La jeune femme leva le regard vers la lune, que le jeune homme décrivait avec tant de beauté.
« Elle nous regarde. Elle veille sur nous. Elle est là rien que pour nous. »
Murmura la jeune femme, assise à côté de Nox, le vent frais caressant son visage balayé de mèches brunes. Plus besoin de s'inquiéter, d'avoir peur, de se retenir, de se cacher. Après quelques minutes, et elle n'aurait su dire combien, l'étudiante se leva et reprit la main de Lennox dans la sienne, l'entraînant dans la nuit noire de Bowen sans pouvoir s'empêcher de rire de bonheur. Elle était totalement emportée par cet élan qui coulait dans ses veines. Courait sur les bancs, au milieu de la route, sans se départir de son sourire, ce sourire heureux qu'on ne lui voyait que rarement. Elle sautait partout, courait, marchait sur les toits des voitures parfois, les bras écartés. Elle volait.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 21 Jan 2016 - 17:45
Les jours sombres étaient si loin. C’était ça, la great escape ? Oui, mille fois oui. Si Lennox avait le loisir de s’évader de cette façon quand il le voulait et où il le voulait, alors il n’avait plus à avoir peur. Quand le monde lui semblerait trop lourd, trop dur, trop noir, il savait maintenant qu’il avait une porte de sortie. Une sortie d’urgence qui ne le laisserait pas tomber comme le suicide l’avait fait. Lennox avait enfin trouvé une façon de s’alléger le cœur et l’âme sans avoir à se faire violemment du mal. Au contraire, ça, c’était doux. Certains qualifieraient sans doute cela d’une violence imposée à soi-même aussi. Mais pour Lennox, c’était une violence paisible. Pacifique. Il avait le sourire tellement facile et l’âme si légère qu’il aurait pu s’envoler. Vers cette lune qui les regardait. Juste eux. Pour les protéger. C’était Effy qui l’avait dit ; ce devait donc être vrai. Parce que tout ce qu’Effy lui avait dit jusqu’à maintenant était vrai. Elle était la seule personne dont la franchise ne trahissait rien d’autre. Il pouvait mettre sa confiance et même sa vie entre ses mains, et tout irait bien.
En silence, Effy et Lennox avaient contemplé le ciel étoilé pendant de longues minutes. Le temps n’avait plus aucune importance. Lui qui avait cette horloge mentale dont le tic-tac retentissait sans cesse dans sa tête pour mieux lui rappeler que plus le temps passait, plus il était malheureux, et bien maintenant son esprit était vide. Le temps s’était arrêté. La jeune femme se leva finalement et attrapa sa main, l’obligeant à se lever et à le suivre dans les rues inanimées de Bowen. Eux dessinaient la vie du bout de leurs doigts, en courant en plein milieu des routes, les bras levés vers leur Lune. Lennox éclata de rire en regardant Effy monter sur les toits des voitures, déclenchant un concert d’alarmes anti-vol sur son passage. Il courut vite, toujours plus vite, mais cette fois ce n’était pas pour fuir la souffrance, c’était pour rejoindre au plus vite la lumière. Du Nord ils avaient couru jusqu’à l’Est, et les vagues se faisaient entendre de plus en plus fort. « J’ai envie de nager. Comme la première fois que je t’ai rencontrée. » Dit-il en s’arrêtant, montrant son regard brillant et son sourire niais à Effy en se tournant vers elle.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Jeu 28 Jan 2016 - 21:36
Effy courait, dansait, tournait sur elle-même en écartant les bras et riait aux éclats. Au milieu de la route, debout sur une voiture, ou sur un banc qui décorait le trottoir. Son corps élancé et félin se laissait entraîner par une musique qu'elle seule pouvait entendre, s'étirait et se courbait sous les rayons clairs de la lune, astre de nuit réconfortant et protecteur. Elle était libre. Elle pouvait s'envoler, partout où elle le voulait, personne ne pouvait la retenir, personne ne pouvait l'attraper. On n'attrape pas l'insaisissable. On n'emprisonne pas la liberté. Et elle entraînait Lennox avec elle, dans cette danse sauvage et indomptable, son regard couleur iceberg se plongeant dans celui du jeune homme, illuminé par ce feu envoûtant et ravageur. Ils couraient au milieu de la route, pendant un temps indéterminé, un temps qui leur échappait totalement. Ils n'avaient pas besoin de se reposer, pas besoin de s'inquiéter, pas besoin de respirer, pas besoin d'avoir mal. Finalement, Lennox s'arrêta et lui parla d'aller nager. Comme la première fois. Un sourire en coin malicieux naquit sur les lèvres de la jeune femme et elle hocha la tête.
« C'est une bonne idée. Allons-y. »
Murmura-t-elle, sa voix feutrée s'évaporant dans la nuit noire. Elle prit Lennox par la main et ils reprirent leur course jusqu'à la plage. Effy retira ses chaussures à talons et les abandonna quelque part dans le sable, laissant ce dernier se glisser entre ses orteils. La mer était tellement plus inquiétante mais tellement plus attirante dans la pénombre nocturne. Comme si en trois pas dans l'eau, on pouvait s'y perdre complètement, s'en aller et ne plus jamais revenir. Le cœur battant, la jeune femme s'arrêta là où les vagues venaient mourir sur la plage avec un dernière cri d'agonie feutré et doux. Elle resta quelques instants ainsi aux côtés de Lennox, les bras croisés, contemplant l'eau qui s'enfonçait dans les ténèbres.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Dim 31 Jan 2016 - 18:07
Le sourire de Lennox s’agrandit en voyant celui d’Effy, plus malicieux que jamais, naître sur son visage. Elle hocha en suite la tête, soulignant la bonne idée qu’il venait d’avoir. Le trentenaire ne fit que répondre par un sourire encore plus grand, qui lui faisait carrément mal à mâchoire, mais ça il ne s’en rendrait compte que demain matin. Il serra la main d’Effy dans la sienne et il courut vers la plage, avec elle. Il avait l’impression qu’ils auraient pu s’envoler d’une seconde à l’autre, à la vitesse à laquelle le vent frappait leurs corps. Ils devaient voler, en fait. Lennox ne s’en rendait simplement pas complètement compte. En moins de trois minutes, cette grande étendue d’eau se présentait à eux, sombre et lugubre, presque. On n’y voyait rien. Rien de plus que les vagues qui s’écrasaient sur la plage mais au loin, c’aurait pu être le néant que Lennox n’en aurait pas vu la différence. Il retira ses chaussures à la même vitesse qu’elle avait retiré ses talons, manquant de perdre l’équilibre et de tomber les fesses dans le sable alors qu’il retirait ses chaussettes. Il rejoint la jeune femme alors qu’elle lâcha un cri, et il cria lui aussi, comme une meute de loups. Effy était son chef de meute. Elle savait comment prendre soin de lui. Elle savait quoi faire pour l’aider. Elle ne voulait que son bien. Alors qu’Effy était perdue dans ce néant liquide, Lennox enleva son chandail et son pantalon, mais garda son caleçon, et il s’enfonça dans l’eau refroidie par la fraîcheur de la nuit. Il cria encore, de surprise et de joie, cette fois. Parce qu’il ressentait enfin quelque chose. Le froid contre sa peau, il le ressentait. Et ça le faisait vibrer. Lennox n’avait jamais autant ressenti quelque chose. « Je ne suis pas mort. » Murmura-t-il pour lui-même, réalisant, pour la première fois, qu’il vivait. Il était vivant.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r. Lun 15 Fév 2016 - 2:40
Le froid mordant de l'eau salée eut le don d'accélérer encore le pouls de la jeune étudiante, qui ouvrit grand les yeux, s'ouvrant au ciel étoilé. L'infini, encore l'infini, toujours l'infini. Elle était prise entre deux infinis absolument parfaits, l'océan s'étendait devant elle, sous elle, derrière elle, et le ciel au-dessus d'elle, partout, de tous les côtés. C'était enivrant, vivifiant, putain elle avait envie de hurler la vie tout comme elle avait envie de crever d'un coup, en cette seconde précise. Lennox la rejoignit, et ils souriaient tous les deux, leurs pupilles dilatées contemplant ce qui les entourait, contemplant leur bonheur d'un instant. C'était mieux que tout. C'était rien et tout à la fois.
« Ah ça c'est clair t'es pas mort, Nox, t'es même sacrément en vie. On est en vie, Lennox, on est en vie putain ! »
S'écria la belle brune, s'agitant dans tous les sens dans l'eau, comme si on lui avait branché une prise sur la peau et qu'un courant électrique inépuisable circulait en elle. Elle nageait, vers le noir, vers la fin de l'océan, très très loin. Revenait en arrière, faisait des ronds, tournait sur elle-même en envoyant de l'eau partout. Plongeait son regard d'un bleu incroyable dans celui de Lennox, et lui souriait.
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Sujet: Re: in darkness we rise, at twilight we sway -r.