fear is a choice you embrace -r.

Tu remettais enfin ta vie sur les rails en remettant de l'ordre, grâce à des activités, comme le bénévolat pour les enfants ou comme décorer des maisons. Même si tu préférais le temps où tu vendais des livres, tu avais fait ton choix il y a bien longtemps, et l'avantage de travailler en tant que décoratrice c'est que tu avais plus de temps pour toi, et ça, tu le savourais plus que jamais. Ça t'avait permis de t'inscrire à un cours de peinture, tu n'étais pas mauvaise dans ce domaine, mais ta technique était à améliorer. Et puis au moins ça te donnait l'occasion de t'y mettre vraiment parce que si tu attends que l'inspiration vienne à toi, tu peux encore attendre des heures devant la toile vierge. Alors que là, tu aurais un sujet, une piste à explorer te permettant de peindre ce que tu souhaites. Le sujet d'aujourd'hui permettait de travailler la mémoire, il fallait peindre une pomme. Mais à peine la peinture commencée, il y avait une cloche qui vint recouvrir le fruit, t'obligeant à te rappeler tous les détails. La mémoire, ce n'était pas une chose qui te faisait défaut, enfin pour le moment, peut-être que dans 10 ans ça serait différent. D'ailleurs, puisque tu pensais au fait d'avoir une bonne mémoire, tu remarquais un jeune homme, inconnu au bataillon. Enfin, tu ne venais que depuis un mois, donc forcément au bout de 4 séances tu ne pouvais pas connaître tout le monde et puis avec ceux qui s'inscrivent au dernier moment, tu ne pas tout savoir. En temps normal, tu aurais été vers lui pour l'accueillir, mais là, tu étais en plein milieu d'un cours, ce qui n'était pas le moment approprié. Mais qui sait, peut-être qu'à la fin du cours, tu prendrais ton courage à deux mains pour le saluer, même si les autres femmes de la salle semblaient penser à la même chose que toi. D'ailleurs, à force de le fixer, il avait fini par lever les yeux vers toi avant de te sourire, t'obligeant à tourner la tête rapidement, et rougir. Tu n'étais pas du genre à fixer un homme aussi longtemps ou même une personne quelconque, mais là tu t'étais perdu dans le fil de ta pensée, et au moment où tu avais repris toute ta tête, tu te rendais compte à quel point tu étais maladroite et un peu intrusive. Tu détestais les gens qui agissaient ainsi et toi, sans t'en rendre compte tu étais devenue ce genre de personne. Tu hésitais à relever un peu le regard afin de voir si lui te regardais toujours mais au lieu de ça, tu préférais essayer de te concentrer sur l'image de ta pomme et ta peinture.

"Trouvez la, c'est une question de vie ou de mort." Cette phrase résonnait dans ta tête comme une bombe à retardement qui menaçait à chaque instant d'exploser. Tes yeux rivés pendant de longues minutes sur cette photo jaunie par l'âge, tu semblais décortiquer chaque trait de ce visage angélique, chaque expression qui s'en dégageait et que tu imprimais dans ta mémoire. Ce visage que tu traquais depuis ton arrivée en ville était véritablement devenu une obsession pour toi. Tu te devais de la trouver. Pour l'instant, bien que tu y mettais de la bonne volonté et de l'énergie, tu n'avais eu aucun signe de vie de cette Lily-Anaëlle. Tu passais parfois des nuits entières à faire des recherches sur elle, cherchant toujours à obtenir de nouvelles informations, de nouveaux indices qui agrémenteraient le dossier que tu lui avais consacré, ce dossier reposant sur ton bureau qui s'épaississait à vue d’œil depuis que tu avais emménagé à Bowen. Après avoir passé une énième nuit rivé sur ton ordinateur, tu sentais que ton corps ne te suivait plus. Tu avais besoin de prendre l'air, de quitter ce rôle d'espion l'espace d'un instant. Et tu le savais, la seule chose qui arrivait à te détendre lorsque tu en avais besoin, c'était la peinture. Et cela tombait bien puisque quelques jours auparavant, tu avais repéré ce petit atelier en ville qui proposait des cours d'art. En plus du plaisir que tu prenais à peindre, tu t'étais dit que c'était l'occasion de poursuivre ta phase d'intégration.

Tu t'étais donc rendu comme prévu au cours de peinture, t'installant au milieu de visages inconnus qui semblaient avoir remarqué ta nouvelle venue. Tu commençais alors à remplir la toile blanche, tentant au mieux de respecter le sujet du jour. Mais semble-t-il que tu avais comme cette impression qu'on te dévisageait, alors dans le doute, tu relevas les yeux et te retrouvas alors le regard littéralement ancré dans celui d'une demoiselle. Ton souffle se coupa, littéralement. C'était elle, tu en étais certain. Tu étais même effrayé à l'idée de cligner des yeux, craignant qu'elle ne s'envole lorsque tu ré-ouvrirais les paupières. Sans t'en rendre compte, tu fis tomber ton pinceau maladroitement ce qui te ramena à la réalité. Tu te repris, faisant comme si de rien était, lui lançant un léger sourire assuré. Alors qu'elle avait détourné les yeux, tu ne pus t'empêcher de l'observer discrètement, retrouvant les traits de ce visage que tu avais longuement étudié. Il allait te falloir beaucoup de courage et de discrétion, tu t'en rendais maintenant compte. Ta mission débutait.

Tu te sentais troublée, tu avais l'impression que son regard ne te quittais pas mais tu te sentais encore trop mal pour lever ton regard et vérifier. Tu aurais pu tenter une ruse, lever la tête et faire un tour de la pièce comme si tu cherchais le professeur des yeux afin de l'appeler et de faire semblant d'avoir besoin de lui. Mais si tu faisais ainsi, tu aurais l'impression d'être tarte. D'autant plus que tu n'avais aucune question en tête donc tu te sentirais bête une fois qu'il sera à tes côtés. Ton pinceau sur la toile ne bougeait pas, ça devait faire facilement deux bonnes minutes qu'il était appuyé dessus et qu'il attendait que ton bras le fasse bouger avec la délicatesse qu'il lui connaissait. Ton bras lui, semblait paralysé parce que ton esprit, lui, était occupé à débattre afin de savoir si oui ou non tu devais relever les yeux. D'un point de vue extérieur on pourrait croire que le temps s'était arrêté tellement tu donnais l'impression d'être immobile et impassible. Ton corps te rappela à l'ordre, tu clignas des yeux deux ou trois fois avant de prendre une grande inspiration. Tu posais ton pinceau sur ton support, puis tu pliais et dépliais ton bras. Cette action permettait à ton esprit de se focaliser sur autre chose. Au fond de ta petite tête brune, une petite voix se fit entendre, celle de Jade. Ça faisait déjà un moment qu'elle avait quitté ta vie, en quittant le pays avec Brett, mais parfois sa voix te revenait en mémoire accompagnée de son sourire. C'était dans ce genre de moment que tu te rendais compte à quel point elle pouvait te manque. Et aussi à quel point ça faisait longtemps que vous ne vous étiez pas téléphonées. Depuis qu'ils s'étaient installés à New-York, elle avait une vie qui filait à toute vitesse. Mais tu pouvais déjà entendre sa voix qui te disait : « Lily, il faut vraiment que tu arrêtes de te mettre dans tous tes états pour un homme ! » Et tu savais déjà qu'elle avait raison même si c'était plus fort que toi. Si tu étais capable de te contrôler et de gérer tes émotions, tu le ferais. Pour ça on pouvait vraiment dire que tu étais une incapable, peut-être même la pire de toute puisque tu n'étais pas foutu d'apprendre de tes erreurs. Si ce n'est pas pathétique alors je ne sais pas ce que c'est. Serait-il temps pour toi de te prendre en main ? Et même si tu t'en imaginais capable, tu voyais ton courage s'enfuir à toute vitesse.

Elle t'était apparue comme un cadeau tombé du ciel, comme la concrétisation d'un espoir auquel tu te rattachais fermement. Là devant elle, tu avais l'impression de vivre le plus beau moment de ta vie, parce-que égoïstement, tu savais qu'elle représentait la solution à tout, elle était la clé à cet ultime besoin de fuir ce que tu représentais, à cette image que tu détestais. Tu étais prêt à tout pour cela. Au meilleur, comme au pire. Tu te rendais compte que tu agissais en véritable ordure en acceptant cette mission, et tu n'y prenais vraiment pas plaisir. Mais ce côté sombre qui sommeillait en toi semblait ressurgir de plein fouet lorsqu'il était question de ton anonymat. Derrière ce visage à l'expression impassible, tu mettais ton plan en action, élaborant avec ruse la façon dont tu allais l'aborder. Tu étais doué pour être discret, c'était une de tes plus grandes qualités et tu en étais évidemment conscient. Le but n'était pas de faire précipiter les choses et de prendre le risque de te faire démasquer bêtement. Avec subtilité et application, tu continuais à ajouter quelques nuances de couleurs sur cette peinture qui commençait à prendre forme, jouant avec les ombres et la lumière pour donner cette effet de réalisme. Tout à coup, tu te levas et pris l'initiative de t'emparer de ta toile et du pupitre sur laquelle cette dernière reposait, pour venir t'installer silencieusement aux côtés de la jolie brune. Comme si de rien était, tu observas un instant l’œuvre se dessinant petit à petit sous ses doigts fins, impressionné par la maîtrise et la délicatesse de ses gestes. "Vous êtes douée, je crois bien que j'ai besoin de vos conseils." Finis-tu par chuchoter à ton interlocutrice, pour ne pas éveiller la curiosité des autres élèves présents dans la salle. Tu lui adressas un petit sourire, reposant ensuite rapidement les yeux sur ta propre toile, continuant à affiner les traits de ta peinture pour en faire ressortir le contraste. Tu avais encore du mal à réaliser que tu te tenais là, près d'elle. Après avoir passé des semaines à faire des recherches sur sa vie afin de ne pas louper le moindre détail, elle était presque devenue un mythe à tes yeux. Mais elle était là, en chair et en os, à quelques pas de toi, bien réelle et loin de s'imaginer le manège infernal que tu rodais.

Tu reprenais doucement tes esprits. Il fallait vraiment que tu te calmes sinon tu allais passer pour une folle et peut-être même pire. Tu reposais ton bras, replaçant ton regard sur ta toile. Tu pris le risque de jeter un bref coup d'oeil au jeune homme, mais à ta grande surprise il n'était plus là. Et tu n'eus pas le temps de regarder dans l'assemblée, qu'une voix se fit entendre dans ton angle mort. Tu sursautais parce que tu ne t'y attendais pas. A ce moment là, dans ta tête tu avais l'impression de revoir des passages du film Inside Out où tous les petits bonhommes couraient partout, paniqués en ne sachant pas quoi faire. Tu fis un quart de tour pour l'avoir dans ton champ de vision, remontant lentement ton regard vers le sien, t'accrochant comme jamais à ton pinceau. Tu observas un court instant sa peinture, puis la tienne. Pour le coup, tu ne comprenais pas sa remarque. Tu n'avais rien à lui apprendre et il n'avait rien à t'envier, contrairement à toi. Tu aurais pu être jalouse de son coup de pinceau, parce que même si tu trouvais ta toile jolie, la sienne... « Vous vous moquez de moi, n'est-ce pas ? » Tu marquas un temps mais très vite il hocha la tête de manière négative. Il semblait on ne peut plus sérieux, alors tu repris à voix basse « Votre jeu d'ombre est très impressionnant, ça donne tellement de perspective à votre tableau que ça me laisse sans voix. » Enfin, façon de parler parce que pour le coup tu n'arrêtais plus. Tu aurais pu prendre un instant pour lui détailler tout ce que tu trouvais intéressant sur sa peinture mais comme le professeur aimait le rappeler « Vous n'êtes pas dans une galerie ici, vous êtes là pour peindre et vous aurez tout le temps de discuter autour d'un café ou ce que vous voulez, une fois le cours terminé. » Certes, il n'était pas très commode mais tu savais qu'il avait raison. Tu ne venais pas pour parler peinture mais bien pour peindre. Alors tu repris position devant ta toile pour terminer ce que tu avais commencé. Et il fallait que tu te dépêches parce qu'avec tout ce qui se passait dans ta tête, tu avais du mal à te concentre sur l'image de cette satanée pomme. Une fois la séance terminée, tu nettoyas tes instruments avant de te replacer devant ta toile, te demandant si tu devais la prendre ou la laisser à l'atelier. Le débat ne fut pas long puisque tu ne l'aimais pas suffisamment pour l'emmener chez toi, donc tu la posas dans le local annexe, avec une bonne dizaines d'autres toiles. Il y en avait parmi elles certaines que tu aurais bien emporté mais tu ne pouvais pas prendre le travail d'autrui et ut était bien trop timide ou polie pour demander l'accord. A ton retour, la pièce était vide, tu attrapas alors tes affaires pour rentrer chez toi, lorsque l'on t'interpella. Tu fis alors demi-tour. « Oui ? »

Tu t'étais faufilé habilement et silencieusement à travers la pièce pour rejoindre la jeune femme. D'ailleurs, tu fus assez surpris de voir que tu n'avais pas causé le moindre dégât sur ton passage, parce-qu'en plus du trouble que te causait la présence de la demoiselle, ta maladresse naturelle aurait pu ressurgir à tout moment. Bien heureusement, tu arrivas à ta place voulue sans même faire tomber un seul tableau. Et même si tu avais pu attirer quelques regards curieux sur toi, à ce moment ce n'était pas ce qui t'importait le plus. Loin de là même. La raison pour laquelle tu avais changé de continent était devant toi, si près que ça te semblait presque irréel. Tu gardas tant bien que mal ton sang froid, ne laissant rien paraître, comme tu savais si bien le faire habituellement. Te concentrant quelques instants sur la peinture de ta jolie interlocutrice, tu ne pus t'empêcher de lui faire part de la fascination que tu avais pour sa technique. « Vous vous moquez de moi, n'est-ce pas ? » Tu hochas la tête de droite à gauche, lui faisant comprendre que tes éloges sur sa toile n'étaient pas de simples paroles en l'air. « Votre jeu d'ombre est très impressionnant, ça donne tellement de perspective à votre tableau que ça me laisse sans voix. » Tu l'observas, un sourire malicieux aux lèvres. Tu eus à peine le temps d'entrouvrir la bouche pour lui répondre que le professeur à l'allure rigide et sévère te coupa la parole. Surpris par sa remarque, tu repris à ton tour ton pinceau en main pour tenter de finir ta peinture. Tenter, oui, parce-qu'à ce moment, ton attention était bien plus portée sur la jeune femme qui était installée à ta droite. Tu étais loin de t'imaginer que l'atelier peinture que tu avais imaginé si détendu au premier abord allait finir par virer au cours académique au sérieux presque ennuyant. Par chance, la séance ne tarda pas à se terminer, et encore inhabitué des lieux, tu suivis les autres élèves pour aller déposer ta toile dans le local qui lui était réservé. D'ailleurs, ton œil fut attiré par une peinture qui ne t'étais pas inconnue, c'était celle qu'avait réalisée la jeune femme quelques instant plus tôt. En parlant d'elle, tu te rendis compte qu'elle n'était plus dans le local. Paniqué à l'idée d'avoir perdu sa trace, tu t'emparas rapidement de sa toile, retournant dans la salle de peinture rapidement. Tes yeux se mirent à chercher sa silhouette que tu ne tardas pas à repérer puisque l'atelier était désormais désert. D'ailleurs, la jeune femme semblait avoir remarqué ta présence, elle aussi. « Oui ? » Soulagé qu'elle ne se soit pas envolée dans la nature, tu soulevas légèrement la toile que tu tenais entre tes mains. « Je l'ai vu dans le local, et franchement, ça serait un crime de la laisser prendre la poussière ici, elle mérite beaucoup mieux. » Tu fis quelques pas assurés vers elle, réduisant la distance qui vous séparait l'un de l'autre. « Alors du coup, je me demandais si vous m'autoriseriez à la ramener chez moi.  » Tu relevas les yeux vers elle, ancrant ton regard dans le sien. « Je suis même prêt à vous payer un café si vous acceptez de me la léguer. » Dis-tu, le sourire aux lèvres, sur un ton presque insistant. Il fallait que tu te rapproches d'elle, par n'importe quel moyen. Tu n'oubliais pas le pourquoi de ton arrivée ici. Et la réponse se trouvait devant tes yeux à l'instant précis.

Tu l'observas un instant, en te demandant ce qu'il pouvait bien te vouloir. Les premières pensées sont souvent négatives quand il s'agit d'un homme en face de toi, mais ça c'est uniquement parce que tu as trop connu de déception amoureuse et que tu as peur d'en subir une de plus. Mais tu n'es pas suffisamment méfiante pour le rejeter et mettre des barrières entre vous, parce qu'au fond tu as envie de savoir ce qu'il te veux, de savoir ce qu'il pourrait te trouver. Et tu as envie de l'aimer, et qu'il t'aime en retour. Mais ça aussi c'était dans ta tête, tout est toujours dans ta tête. Sauf pour ce qu'il venait de te demander. Tu clignas des yeux plusieurs fois, prête à te pincer pour être sûre que tu avais bien entendu ce qu'il venait de dire. Mais la manière de se tenir devant toi, avec ta toile dans les mains, tu étais quasiment certaine de ne pas rêver. Et puis ce n'était pas ce genre de rêve que tu aurais eu. « Vous savez que normalement, vous n'avez pas l'autorisation de le prendre avant de demander ? » Tu marquas un temps après tout, tu étais bien trop gentille pour lui reprocher quoique ce soit. Et en plus, il voulait ta toile, donc tu n'allais pas faire ta mijaurée puisque dans le fond, tu étais trop contente qu'une telle chose t'arrive.  « Un café pour ça ? Ce serait cher payer, prenez-la ! » Tu lui affichas un large sourire, tu ne comprenais pas la démarche, enfin si. Tu comprenais qu'il te demande ta toile, mais pas qu'il soit prêt à te payer un café en échange, pour toi c'était bien trop. Mais encore une fois, la méfiance s'en alla doucement pour faire place à de la curiosité. Tu avais bien vu sa mine s'attrister - si on peut dire ça - au moment où tu avais refusé un café pour ta toile. Alors tu lui fis une toute autre proposition. « Par contre, je veux bien un café pour que vous m'expliquiez vos raisons, parce que la vôtre était quand même plus jolie ! » Cela devait être une question de point de vue, mais dans ta petite tête commençait une longue et passionnante histoire d'amour juste parce qu'il désirait un de tes tableaux et que tu étais incapable de t'arrêter à ça.

Elle avait été à deux doigts de t'échapper, de disparaître dans la nature en un quart de seconde alors que tu avais mis des semaines à la trouver dans la petite ville australienne. Tous les efforts que tu avais fait auraient été réduits à néant. Alors, il était hors de question pour toi que tu la laisses s'enfuir. Pas comme ça, pas maintenant. L'occasion était trop belle pour la laisser filer alors que tu n'avais même pas encore eu le temps de te présenter à elle. Alors sans trop réfléchir, tu t'étais emparé de la toile qu'elle avait réalisée quelques instants plus tôt, dans l'unique espoir de la retenir un peu plus. « Vous savez que normalement, vous n'avez pas l'autorisation de le prendre avant de demander ? » Tu arquas un sourcil, reposant ton regard sur la peinture que tu tenais encore entre tes mains. « Dans ce cas-là, je suis prêt à être un hors-la-loi pour l'avoir. » Dis-tu, un sourire amusé sur les lèvres. Tentant le tout pour le tout, tu avais pris sa peinture comme excuse pour l'inviter à boire un café avec toi. « Un café pour ça ? Ce serait cher payer, prenez-la ! » Tes plans s'écroulèrent. Littéralement. Si tu continuais à insister, elle allait se douter de quelque chose, tu le savais. Il ne fallait pas non plus que tu te fasses passer pour le psychopathe de première, bien qu'au fond, c'était un peu ce que tu avais accepté d'être. Tu tentais de réfléchir à une alternative rapidement, mais pour le coup, tu semblais être à court d'idées. « Par contre, je veux bien un café pour que vous m'expliquiez vos raisons, parce que la vôtre était quand même plus jolie ! » Un sourire illumina immédiatement ton visage. Alors que tu commençais à te persuader que tu allais devoir repartir à sa traque, la jeune femme accepta ton invitation, te prenant par surprise. « Allons-y alors, mais avec la liste de compliments que j'ai à vous faire, on risque d'y rester longtemps. » Finis-tu par dire, un sourire malicieux étirant tes lèvres. Tu remarquas un rouleau de papier bulles dans le fond de la salle, ce qui te serait utile pour transporter la toile sans l'abîmer. Tu emballas avec grande délicatesse le tableau, concentré comme si tu tenais une poignée de diamants entre tes mains. Après t'être assuré avec soin de la protection de la toile, tu retournas vers la jolie brune, le sourire ne quittant toujours pas tes lèvres. « On y va ? »

Pendant que tu l'attendais tu aurais pu profiter qu'il ait le dos tourné pour t'enfuir à toutes jambes, mais tu étais bien trop aveugle pour comprendre que c'était dangereux pour toi de fréquenter cet homme. Tu ne le savais pas encore, mais tu allais vivre toute une aventure, du genre que tu n'étais pas sûre d'aimer. Une fois à nouveau près de toi, tu hochas la tête pour approuver sa demande. Tu le suivis, sans broncher un mot, après tout tu ne savais pas trop quoi dire, ou ni quoi demander. Mais après avoir tourné dans une rue, tu finis par te poser une seule question : était-il natif de Bowen ? Parce qu'en le suivant tu avais de gros doutes. Ce que tu ne pu t'empêcher de lui faire remarquer. « Vous êtes sûr d'aller dans la bonne direction, non parce que de ce que je sais, le café le plus proche c'est dans l'autre direction » Tu ne pouvais t'empêcher de rire, non pas pour te moquer mais parce que tu trouvais cette situation amusante. Tu lui attrapas le bras, pour prendre une rue à droite afin de rattraper la rue centrale, ce qui vous éviterez de faire complètement demi-tour et de revenir sur vos pas. Une fois sur le bon chemin, tu repris ta marche dans le plus grand des silence. Quelques minutes plus tard, vous étiez déjà à la porte du café. Comme tu n'es pas le genre de fille qui ne vivait que par la galanterie, tu lui tenais la porte pour qu'il passe en premier. Tu allais te poser sur une petite table au fond, parce que tu avais ton habitude, et même si tu savais que les habitudes rendent la vie dure, tu ne pouvais t'empêcher de suivre ton train-train quotidien. Une fois vos café commandés, tu pris la parole la première, parce que cette question t'avais trotté dans la tête tout le long du chemin, et que tu étais une fille trop impatiente pour attendre qu'il se dévoile à toi. « Vous êtes arrivés il y a combien de temps ? »  

C'était à la fois excitant et complètement fou, tu t'aventurais dans une histoire dont tu ne connaissais absolument pas l'issue. C'était dangereux, sans doute. Mais ce n'était pas ce qui t'effrayait le plus. Loin de là. Ce qui te faisait le plus peur, c'était d'échouer lamentablement. Parce-que tu ne savais pas jusqu'où tu étais capable d'aller pour protéger ton anonymat. Tu avais peur que ton côté "humain" ressurgisse à tout moment, que tu n'aies pas le courage d'aller au bout de cette mission. Oui, parce-que tu n'avais pas toujours été un sale con égoïste et égocentrique, toi aussi t'avais été quelqu'un de bien avant. Mais voilà, tu centrais tes priorités sur toi-même depuis un moment, et même si tu trouvais que la finalité de ta mission était un véritable scandale, tu avais tout de même accepté d'y participer. « Vous êtes sûr d'aller dans la bonne direction, non parce que de ce que je sais, le café le plus proche c'est dans l'autre direction. » Tu te retournas vers la jeune brune, souriant à son rire amusé. « Il faudra sérieusement que je pense à m'acheter un GPS un jour. » Bon, tu pouvais mettre ça sur le compte de ta toute fraîche arrivée en ville. Mais il était clair que t'étais pas un expert niveau sens de l'orientation. Non, toi t'étais plutôt du genre à regarder le ciel en marchant, jusqu'à te perdre au milieu de nul-part. La jeune femme t'emmena donc dans le fameux café, où vous ne tardiez d'ailleurs pas à vous installer et à commander vos cafés. « Vous êtes arrivés il y a combien de temps ? » Tu levas les yeux vers elle, continuant à détailler chaque parcelle de ce visage que tu connaissais parfaitement tant tu avais passé des heures à le contempler. « Je viens d'arriver à Bowen, ça fait bientôt deux semaines que je suis là. » Tu allais devoir rester assez flou sur les raisons de ta venue, ou bien alors raconter un tas de mensonges pour rendre ton histoire crédible. Pourtant, tu détestais ça, mentir. Et c'était plutôt un comble pour un espion. Mais là, t'avais pas vraiment le choix. « Et vous, ça fait longtemps que vous vivez ici ? » Le serveur arriva, avec vos boissons caféinées. Tu en bus une gorgée, puis reposa le gobelet blanc devant toi. « Est-ce que je pourrais mettre un nom sur l'artiste qui a peint mon nouveau chef d’œuvre ? » Dis-tu, en posant tes yeux sur le tableau qui trônait à côté de toi. Tu connaissais son prénom, bien entendu, mais faire l'indifférent faisait parti du protocole.

Tu t'installas face à lui, d'un coup, tu n'osais plus trop le regarder, parce que tu avais peur qu'il te mange tout cru, tel un loup et sa brebis. Mais en même temps, tu avais accepté d'être là, de te tenir face à lui donc tu ne pouvais pas fuir éternellement. Tu étais une fille pleine de contradiction, que ça en était perturbant, même pour toi. Tu finirais par ne plus savoir où donner de la tête. « Et ça vous plaît ? » Tu attrapas ton café pour en boire une gorgée, tu ne savais pas trop quoi demander. Tu ne le connaissais pas plus que ça et même si tu semblais enclin à le découvrir un peu plus, tu ne voulais pas forcément poser les mauvaises questions dès le départ. Pour ça, tu étais très douée, tu attendais que les gens te disent les choses plutôt que de passer ton temps à les harceler de questions, sauf quand tu voulais absolument une réponse, et là tu pouvais être chiante. « Depuis toujours à vrai dire, je n'ai jamais vraiment quitté la ville depuis que j'y suis née ! » Tu repensais à Paris. C'était la seule fois où tu t'étais éloignée de ta terre natale pour une semaine, et depuis c'était le néant. Mais tu aimais bien trop Bowen pour oser t'aventurer ailleurs. Tu pensais à Félix aussi qui t'avait raconté son super voyage d'un an et qui t'avait fait rêvé. En dehors de ça, tu te te sentais incapable de partir, même si tu rêvais d'aventure, tu aurais bien trop peur du voyage et du chemin à parcourir. Tu te perdais dans le fil de tes pensées, et quand tu revins à votre discussion, tu fus surprise de sa question. C'est vrai qu'avec tout ce qui avait été échangé, le principal avait été oublié, et tu trouvais ça étrange, toi qui d'habitude aimait te présenter avec un large sourire. « Lily-Anaëlle, et vous ? » Tu avais fini par jouer avec une mèche de tes cheveux, en peu intimidée par tout ça.

Là, en face d'elle, tu te forçais à ne pas perdre tous tes moyens. Parce-que ça aurait été terriblement facile. Au fond, t'étais juste un homme, et même si tu refusais de l'admettre, ta sensibilité pouvait parfois prendre le dessus sur ton côté dur-à-cuire. Et ça, c'était ce qui t'effrayait le plus. C'était beaucoup plus difficile que tu ne l'avais imaginé. Évidemment, lorsqu'on se retrouve devant une "vraie" personne, quelqu'un qui ressent des émotions, qui possède des sentiments, ce n'est plus du tout la même histoire. C'était dur de t'imaginer ce que la jeune fille en face de toi avait enduré. Tu savais ce que son père, dont elle n'imaginait certainement pas l'existence, voulait d'elle. Et il avait réussi à te prendre par les sentiments, sûrement parce-qu'il était mourant mais surtout parce-qu'il t'avait fait cette proposition alléchante, celle de protéger ton identité. Alors tu avais choisi de jouer l'espion au risque de faire souffrir plus d'une personne. Tu t'étais choisi, encore une fois. Quoiqu'il en soit, ta mission venait de débuter et échouer n'était absolument pas dans tes projets. « Et ça vous plaît ? » Tu posas un instant tes yeux sur ton gobelet, avant de revenir instantanément l'ancrer sur celui de la demoiselle. « Disons que j'ai besoin de m'adapter, de rencontrer du monde qui m'apprendrait à découvrir la ville. » Dis-tu, en espérant avoir créé un tilt chez la jeune femme. Dans tes plans, c'était bien elle qui devait avoir ce rôle. Tu devais te rapprocher d'elle et tu trouvais ça judicieux qu'elle puisse te servir de guide dans cette ville qu'elle semblait connaître sur le bout des doigts puisqu'elle y avait toujours vécu. « Depuis toujours à vrai dire, je n'ai jamais vraiment quitté la ville depuis que j'y suis née ! » Tu lui adressas un simple sourire, amenant de nouveau ton café à tes lèvres. « Je suis certain que Bowen a beaucoup à m'offrir. » Tu as beaucoup à m'offrir, pensas-tu silencieusement. C'était assez étrange de devoir jouer cette rencontre comme si Lily-Anaëlle t'était inconnue, alors que tu avais répété cette scène dans ta tête des dizaines de fois. « Lily-Anaëlle, et vous ? » Tu devais faire semblant de ne rien connaître d'elle, de jouer ce parfait étranger sans qu'elle ne se rende compte de quoique ce soit. « Levi. Je suis enchanté de vous connaître. » Dis-tu, poliment. « Est-ce que j'aurais l'occasion de vous revoir aux cours de peinture ? Ou peut-être même en dehors ? » Pour être entreprenant, tu l'étais. Tu ne voulais pas perdre de temps, mais il fallait quand même que tu restes assez discret pour ne pas précipiter les choses.

Tu levais à peine les yeux vers lui, tu te sentais vraiment intimidée pour le coup et tu ne savais pas comment t'y prendre pour oublier ce sentiment. Alors tu avais ton regard un peu fuyant, qui se promenait sur les gens au alentour, sur la vitrine et les passants dehors. L'écoutant un peu distraitement. Tu ne réagis pas de suite, et quand tu remarques le petit blanc, tu essaies de te souvenir ce qu'il avait pu dire auparavant. Des fois tu pouvais vraiment être distraite, et passer pour une fille qui s'en fout, alors qu'au fond tu penses juste à trop de choses.. « Ha le monde ici ce n'est pas ce qui manque, il faut juste prendre le temps de sortir de sa tanière ! » Tu lui adressas un clin d'oeil, avant de te rendre compte que tu avais l'air un peu ridicule. Tu ne savais pas pourquoi mais tu te sentais un peu gênée. Cela devait être un effet de son regard, il ne te quittait pas des yeux, tu avais l'impression qu'il te prenait en photo avec. Et si ce n'était pas le cas, tu ne pouvais pas dire ce qu'il faisait. « Enchantée de vous connaître » Lévi, c'était un très joli prénom, et tu n'aurais pas parier là dessus. Pour toi, il avait une tête à s'appeler Samuel, tu ne saurais dire pourquoi Sam et pas un autre. Et puis c'était une pensée que tu n'allais pas partager, mais tu y cogiterais un peu cette nuit, quand tu repenseras à ce rendez-vous étrange. « Bien sûr, j'aime beaucoup ces cours donc j'y serais et pour ce qui est du en dehors, je ne sais pas, pourquoi pas, je pourrais peur-être vous faire visiter la ville ? » Dans ta tête, c'était l'alerte rouge. Il voulait te revoir, donc c'est que tu lui plaisais un peu. Alors tu ne pouvais pas t'empêcher de lui sourire niaisement, et de lui jeter des petits coups d'oeil entre deux gorgées de ton café. D'un point de vue extérieur, tu faisait peur à voir, on aurait dit une groupie. Mais ça tu ne pouvais pas t'empêcher de le faire, c'était comme ça que tu réagissais quand un jeune homme te faisait des avances, parce que pour toi ça en était. Et pas qu'un peu, mais pour toi, c'était peut-être aussi une illusion. Peut-être qu'il était juste gentil sans forcément te faire du rentre dedans, mais tu étais bien trop aveugle pour comprendre ce qui se jouait en réalité.

Ce n'était pas forcément évident de débarquer dans une nouvelle ville, pour tout recommencer depuis le début. Il fallait te construire un renouveau en repartant à zéro, en entretenant de nouvelles relations comme tout individu lambda le ferait. Et le destin t'avait semble-t-il mené ici, à Bowen. Alors, certes tu tentais du mieux que tu pouvais de te formater à cette vie australienne, t'intégrant en participant par exemple aux activités de la ville, mais tu avais appris à ne jamais créer d'attaches là où tu t'installais. Parce-que qui sait ce que tu deviendrais demain ? Tu étais cet aventurier sans limite, ce rêveur hors pair, alors l'idée que tu puisses quitter la ville du jour au lendemain une fois ta mission finie ne t'étonnait franchement pas. « Ha le monde ici ce n'est pas ce qui manque, il faut juste prendre le temps de sortir de sa tanière ! » Tu souris à son clin d’œil, ravi de voir que sa méfiance de tout à l'heure s'était quelque peu envolée. En effet, elle avait raison. C'était à toi de faire le premier pas, à toi de te prendre en main pour réellement entamer ce nouveau quotidien. Et puis, resté cloîtré chez toi en attendant que le temps passe n'était pas dans tes projets, tu aimais sortir, et ça t'était bénéfique. La preuve étant ta rencontre avec Lily-Anaëlle, celle pour qui tu étais aujourd'hui à Bowen. « Je n'en doute pas, Bowen est peuplé de beau monde d'après le peu que j'ai pu voir. » C'était presque du rentre dedans. Mais toujours en subtilité. Tu ne quittais pas le visage de la jeune femme, essayant de capter ce regard qui semblait fuir le tien pour une raison dont tu semblais connaître l'origine. « Enchantée de vous connaître. » Tu percevais qu'elle était intimidée, et pour être franc, il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. Ce regard fuyant, cette manie de jouer avec cette mèche rebelle, ce sourire qui traduisait un certain malaise, ça te suffisait pour comprendre que ta présence semblait inattendue. Avec le temps, tu avais appris à observer les moindres faits et gestes qui s'opéraient chez une personne. Ça en disait long sur son état d'esprit, sur sa manière de voir le monde, sur la façon dont elle l'appréhendais. Et toi, ça t'avait toujours passionné, c'était d'ailleurs sûrement la raison pour laquelle tu t'étais lancé dans la sociologie. « Bien sûr, j'aime beaucoup ces cours donc j'y serais et pour ce qui est du en dehors, je ne sais pas, pourquoi pas, je pourrais peut-être vous faire visiter la ville ? » C'était parfait, tu n'aurais pas pu espérer mieux. Elle s'était elle-même proposée pour te faire visiter la ville. « Ça serait vraiment super, Lily-Anaëlle. » Finis-tu par dire, avec ce regard toujours aussi séduisant. Tu proférais son prénom comme si tu voulais t'en imprégner, comme si tu espérais t'infiltrer toujours un peu plus dans sa vie en le prononçant. « Je suis sûr que vous feriez une merveilleuse guide. » Tu bus une gorgée de ton café, ne quittant pas la belle brune des yeux. Si seulement elle savait que tu n'étais pas aussi gentil que tu en avais l'air, que toute cette sympathie apparente n'était qu'une mascarade que tu avais montée dans le simple but de te rapprocher d'elle. « Est-ce que vous avez du temps libre, aujourd'hui ? »

Tu continuais de baisser les yeux, et de jouer avec ta mèche de cheveux, ne sachant quoi faire. Tu jetas un coup d'oeil à ta montre aussi, tu n'avais pas vu le temps filer à toute vitesse. Mais pour une fois que tu sens bien tu n'as pas envie de mettre fin à ce rendez-vous si on peut l'appeler ainsi. Pourtant la discussion suit son fil et les blancs n'existent pas trop, enfin il y en a parce que tu es bien trop intimidée pour parler comme tu le ferais d'habitude. Mais très vite, ils sont comblés, soit par lui, soit par la serveuse qui revient vous voir pour vous demander si vous souhaitez l'addition. Ce que tu approuvas, après tout les cafés étaient bientôt finis, ça ne servait pas à grand chose de s'attarder ici. Si tu venais à prolonger ce rendez-vous, tu aurais aimé marcher dehors, surtout que le temps était parfait pour une petite balade dans Bowen. D'ailleurs il ne tarda pas à te demander si tu étais libre. Tu posas ta mèche derrière ton oreille pour arrêter de jouer avec et surtout pour faire face à ta réalité. « A vrai dire, aujourd'hui, je suis très prise.. » Tu marquas un temps, tu voulais voir ta réaction, voir s'il allait être déçu, s'il allait bouder, au si au contraire il en aurait rien à faire. Mais de toute façon tu n'étais pas assez douée dans ce domaine pour décrypter les réactions humaines. Pour toi, un sourire même triste, restait un sourire et tu ne comprendrais sûrement pas la différence. « Mais si demain vous avez du temps à perdre, je serais ravie de tout vous montrer ! » Tu avais fini par lever la tête pour le regarder dans le blancs des yeux et de lui adresser un grand sourire. Demain c'était ton jour de congé, tu n'avais rien de prévu donc tout dépendait de lui. C'était aussi un moyen pour toi de le mettre un peu à l'épreuve. Si c'était le genre de mec à vouloir coucher avec toi, il serait obligé de supporter un deuxième rendez-vous avant que quoique ce soit arrive. Et si ce n'était pas ce genre, mais qu'il souhaite vraiment te connaître, alors ça ne le dérangerait pas. Et ton cerveau commençait à fumer tellement tu réfléchissais trop pour élaborer des stratagèmes délirants et qui ne fonctionneraient jamais.