fear is a choice you embrace -r.

Tu prenais le temps pour la mettre en confiance, en agissant le plus naturellement possible. Parce que d'après toi, c'était sans doute la chose la plus importante pour commencer à te rapprocher de la jeune brune, sans que naisse le moindre soupçon en elle. Et même si ta carrière d'espion ne venait que de débuter, ta connaissance de l'homme et de ses émotions t'était d'une très grande aide. Tu avais cette faculté pour cerner très rapidement les gens qui t'entouraient, comprenant assez clairement leurs intentions, parfois même leurs vécus. Tu relevais sans difficulté le moindre rictus, le moindre regard ou le moindre mouvement qui te paraissait utile pour poser un caractère sur un visage. Ton observation était sans faille, et c'était sans doute ta plus grande arme. Et là, dans ce regard qui semblait toujours aussi fuyant, tu semblais lire une once d'incompréhension, de questionnement quant à tes intentions. La serveuse finit par vous amener l'addition, et tu sortis instinctivement de quoi payer vos deux cafés. « A vrai dire, aujourd'hui, je suis très prise.. » Tu acquiesças silencieusement, comme pour lui faire comprendre que tu comprenais tout à fait. Après tout, tu débarquais un peu de nul part, te frayant peut-être un peu sans gêne une place dans sa vie. « Il n'y a pas de souci, je serai patient. » Tu étais là pour elle. Alors oui, tu devais être patient, le temps qu'il faudra. « Mais si demain vous avez du temps à perdre, je serais ravie de tout vous montrer ! » Tu répondis à son sourire, ravi qu'elle te propose de remettre la visite de Bowen au lendemain. « Ça serait avec plaisir, j'arrêterai enfin de me perdre ici. » Finis-tu par dire, sur un ton amusé. C'est vrai que pour l'instant, ton sens de l'orientation dans Bowen était assez pathétique, et tu étais persuadais que Lily-Anaëlle allait pouvoir remédier à ce problème. « Si vous êtes occupée, je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. Peut-être qu'on prend le même chemin ? Je vais rentrer chez moi pour trouver une place à cette merveille. » Dis-tu en détournant les yeux vers le tableau à côté de toi.

Tu t'apprêtes à attraper ton sac pour prendre l'argent de ton café après tout tu n'allais pas laisser un inconnu te payer ton café. Mais avant même d'avoir le temps de dire quoique ce soit, la serveuse repartait avec l'addition payée. Tu lui fis un joli sourire pour le remercier parce qu'après tout il n'avait aucune raison pour lui de faire ce qu'il a fait. Sauf si tu lui plaisais, mais ça serait te lancer des des scénarios fous et tu devais à tout prix arrêter de te faire des films, c'était pas bon pour toi, ni pour ta santé mentale. Tu fis par reprendre ta veste avant de te lever et de prendre la route du départ. Si tu avais pu, tu serais bien restée pour comprendre un peu plus pourquoi il cherchait à tout prix à passer du temps avec toi, mais tu avais à faire et il ne voulait pas te mettre en retard. Tu l'écoutas te proposer de marcher encore un bout avec toi à condition que vous rentrez dans la même direction. Tu savais où toi tu habitais mais lui, tu l'ignorais totalement, donc tu ne pouvais pas vraiment acquiescer. Et comme il semblait encore perdu, il ne saurait probablement pas la direction à prendre pour rentrer chez lui. Alors dans ta tête, une petite lampe s'illumina et tu repris de plus belle. « Vous n'avez qu'à me dire où vous habitez, comme ça je vous raccompagne et je n'aurais qu'à venir vous chercher demain et ça évitera de vous perdre dès le départ ! » Tu lui fis un petit clin d’œil, t'engageant sur le chemin de son logement. Tu en profitas pour jeter un coup d'oeil à ton cellulaire afin de vérifier que tu n'avais pas d'appel manqué de ton patron. Ce n'était pas le genre d'homme à apprécier qu'on ne lui réponde pas et encore moins à ce qu'on soit en retard pour un rendez-vous. Mais tu avais encore un peu de répit devant toi avant de vraiment paniqué. Et puis si tu n'en avais pas eu, tu n'aurais pas accepté de boire un café avec un parfait inconnu. Une fois devant chez lui, tu lui adressas un beau sourire. « Donc je vous dis à demain, je serais là vers 10h tapante et je ne suis jamais en retard ! » Tu ne savais pas trop comment réagir pour lui dire au revoir. Devais-tu lui faire la bise, lui serrer la main ? A défaut, tu préférais ne rien faire, ne pas t'engager sur la mauvaise voix et lui laisser le choix.

Ta rencontre avec la jeune femme allait prématurément s'arrêter, et tu parvenais difficilement à masquer une certaine déception. Malgré tout, tu étais satisfait que tes plans aient fonctionné, encore mieux que tu ne l'avais imaginé. Tu avais sans doute réalisé l'étape la plus importante de ta mission. Certes, tu avais peut-être éveillé quelques interrogations en elle, mais tu étais persuadé de lui avoir fait bonne impression et c'était ce qui comptait le plus pour cette première approche. Après avoir payé l'addition, tu te levas à ton tour de ta chaise pour te diriger vers l'extérieur du café avec la jeune femme. « Vous n'avez qu'à me dire où vous habitez, comme ça je vous raccompagne et je n'aurais qu'à venir vous chercher demain et ça évitera de vous perdre dès le départ ! » Tu lui adressas un sourire, comme pour la remercier de déjà commencer à t'aider à te repérer dans la ville. Tu lui indiquas alors l'endroit où tu résidais, et commenças à marcher vers ton appartement. Quelques minutes de marche s'écoulèrent avant que vous n'arriviez devant l'immeuble dans lequel tu habitais depuis peu. « Donc je vous dis à demain, je serais là vers 10h tapante et je ne suis jamais en retard ! » Tu répondis à son sourire, faisant semblant d'être impressionné et averti par son sens de la ponctualité. « Ça marche, je serai prêt à 10h alors, pas une minute de plus. » Tu lui adressas un clin d’œil, avant de t'approcher vers elle pour lui faire la bise. Ben quoi, vous alliez passer le lendemain ensemble, alors il fallait bien que vous soyez à l'aise l'un avec l'autre. Et puis, tu n'allais pas quand même lui faire une tape sur l'épaule ou lui serrer la main. « A demain. » Finis-tu par dire, un sourire sur les lèvres, avant de rentrer dans l'immeuble et disparaître définitivement de sa vue.