Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Lun 14 Déc 2015 - 1:57
Thank you for the pain, it made me raise my game. Malou & Isaiah
Des cheveux cuivrés semblables à un feu sauvage, aussi attirant que dangereux. Des courbes minces et bien dessinées, tout en finesse et en fluidité. Une peau pâle largement dévoilée, uniquement recouverte d’un soutien-gorge plus que suggestif, ce qu’on pouvait également dire du string en dentelle rouge. Deux iris d’un bleu clair qui pourtant flamboyaient autant que sa chevelure. Malou donnait tout ce qu’elle pouvait ce soir, ondulant autour de la barre qui reliait la scène au plafond. Elle y était bien obligée, même si ça n’était pas vraiment une contrainte, elle aimait danser devant les clients, sur scène. Car cela faisait seulement une semaine qu’elle était arrivée à Bowen, cette petite ville d’Australie dont elle n’avait jamais entendu parler avant. Notre jeune fille de joie avait quitté Los Angeles pour se retrouver ici, ce qui était pour elle au beau milieu de nulle part. Alors elle allait devoir faire ses preuves et surtout s’intégrer dans ce nouveau bar à strip-tease. Montrer qu’elle savait ramener des clients. Et les satisfaire. Elle sentait du coin de l’œil le regard de son nouveau patron glisser sur elle. Merde putain, qu’est-ce qui lui avait pris de se casser ? Là d’où elle venait, elle connaissait tout le monde. Elle avait appris à plus ou moins apprécier les autres filles du club, elle connaissait son patron vu que c’était lui qui l’avait ramassée dans la rue quelques années auparavant. Mais voilà, elle avait eu l’impression d’étouffer au bout de toutes ces années. Alors quand l’opportunité s’était présentée, elle avait embarqué le peu de biens qu’elle possédait et s’était envolée pour l’Australie. Pays de la jeunesse et de la fête, à ce qu’on disait, en plus des kangourous. Génial.
Malou ne parlait encore à personne dans ce club. Elle n’avait eu que trois clients depuis qu’elle avait débarqué, mais selon le boss, c’était normal, il voulait l’avoir à l’essai – enfin, pas lui personnellement hein, je précise parce que c’est possible – et puis qu’elle se fasse un peu connaître auprès des clients réguliers. Alors elle dansait. C’était pas plus mal. Ce soir, elle terminait tôt, ce n’était pas une nuit complète, et vu l’heure qu’il était, elle se doutait qu’elle ne se ferait pas une prime sur le dos d’un mec en chaleur ce soir. Tant mieux. Elle n’en avait vraiment pas envie. Pour une raison inconnue, elle se sentait mal à l’aise. Sans doute le changement, il fallait le temps qu’elle s’adapte à sa nouvelle vie. Bien qu’on ne puisse pas dire que son mode de vie change tant que ça… Elle bougeait juste d’endroit, mais pour le reste, rien n’était chamboulé. La routine.
Peu après une heure du matin, la rouquine se rhabillait rapidement aux vestiaires. Elle enfila son jean, sa petite veste en tailleur rouge et ses talons noirs, plus sobres que ceux qu’elle portait sur scène, puis saisit son sac à main et se tira de cet endroit sans même adresser un signe de la main à ses collègues. Elle venait d’arriver ici et comme toujours, faire copain-copine avait tout le monde était loin d’être en tête de sa liste d’envies. Elle voulait juste rentrer posément à son appartement, qu’elle avait eu la chance de dégotter pour pas trop cher. C’était pas le grand luxe, mais pas un taudis non plus, alors elle n’allait pas se plaindre. Sortant dans la rue, Malou regarda un instant autour d’elle, plus très sûre de la direction à prendre. Après quelques secondes de réflexion, elle se remémora le chemin et prit un pas rapide et déterminé, pressée de rentrer chez elle. Ce fut sans compter une voix qui l’aborda dans son dos. « Eh ma jolie ! Combien la nuit avec toi ma belle ? ». Avant même de se retourner, un soupir agacé lui échappa et elle ne jeta qu’un regard derrière son épaule pour répondre à cet emmerdeur de première.
« J’ai fini mon service, je ne travaille pas cette nuit. »
Elle avait contenu la suite de remarques acerbes qui lui étaient immédiatement venues à l’esprit. Mieux ne valait pas s’attirer d’ennuis et déjà passer pour la fille impolie et désagréable, elle n’était qu’à quelques mètres du club, la jeune fille n’avait pas le moindre envie que tout cela revienne aux oreilles du patron. Cependant, son assaillant ne semblait pas prêt à lâcher le morceau. « Eh chérie te tires pas comme ça ! Tu vas où ? On peut faire ça chez toi, y a pas de problème… » La jeune femme à la chevelure de feu ne se retourna même pas, traçant sa route en accélérant le pas, le souffle court en percevant le bruit des pas de l’homme qui semblait avoir décidé de la suivre.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Sam 19 Déc 2015 - 0:06
Il n’aurait su dire pourquoi, il n’aurait trop su dire non plus comment tout cela s’était développé, mais maintenant il ne pouvait plus reculer. Cette femme à la crinière de cheveux, Malou, avait ce petit quelque chose qui avait fait en sorte qu’Isaiah avait eu l’impression qu’il devait la protéger. La protéger de tous. La protéger d’elle-même. Pourtant, elle avait l’air d’être une femme si forte, si fière et en contrôle. Pas le genre de femme qui aurait besoin qu’un homme comme Isaiah la surveille. C’était plus fort que lui. Il savait à quel point il y avait de bonnes et sincères personnes dans ce monde, mais il savait aussi comment certaines autres pouvaient être fondamentalement malsaines, mauvaises, cruelles. On ne contrôle pas toujours qui on est. Et parfois on le peut, et on décide de se tourner vers le côté noir. Et comme Malou travaillait dans un milieu où ces âmes sombres erraient souvent, pensant pouvoir tout faire à ces filles de joie comme si elles n’étaient que des objets, Isaiah avait ressenti le besoin de ne pas la laisser tomber. Jamais. Pourtant, ils ne se connaissaient pas tant que cela. Ils n’étaient pas les plus grands amis du monde. Malou venait à peine d’arriver, et Isaiah rêvait souvent de repartir. Pas grand-chose ne les liait, donc. Sauf cette distance qu’Isaiah tentait de maintenir la plus mince possible lorsqu’elle rentrait seule chez elle, ou lorsqu’elle bossait les soirs les plus occupés. Beaucoup de personnes pourraient croire qu’Isaiah n’était pas mieux, à la suivre comme un chasseur, comme un mystérieux admirateur dérangé, mais ce n’était pas du tout le fondement de ses actes. Son intérêt n’était pas là. Et il espérait que Malou le percevait comme il se percevait lui : un peu comme son ange gardien. Son protecteur. Coûte que coûte. Quoi qu’il arrive.
Ce soir n’était donc pas une exception, et il avait décidé d’aller se poser de l’autre côté de la rue, dans le parc en face de la boîte de strip-tease, pour gérer ses appels et ses commandes de marijuana. C’était un coin plutôt tranquille tant qu’on était pas à la sortie des bars, et les flics ne rôdaient pas aussi souvent que dans d’autres coins de la ville. De toute façon, Isaiah avait toujours su se faire discret. Il passa la soirée là, à attendre, à fumer, à fixer la porte devant lui. Le temps n’était pas long, il avait ses petites choses à faire de toute façon. Quelques clients habituels avaient décidé de passer directement le voir pour acheter directement de l’herbe pour alimenter leur soirée. Ça l’avait diverti un peu. Et puis, ne rien faire n’avait jamais été difficile pour Isaiah, qui détestait le rythme de vie effréné de la plupart des gens de nos jours. Il était bien, là, c’est tout.
Il écrasa son joint de toute façon presque terminé lorsque Malou sortit de la boîte dans laquelle elle travaillait. Si les choses en venaient à s’envenimer, c’était toujours à ce stade-ci, parce qu’à l’intérieur elle était protégée par les règlements de l’endroit. Le patron était là pour surveiller ses employées. À l’extérieur, Malou était une proie. Et une bonne vingtaine de vautours allaient bientôt sortir pour rentrer chez eux. Bam. L’un d’eux interpella Malou. Isaiah resta d’abord en retrait, s’assurant de ne pas trop empiéter dans la vie de Malou non plus. Si elle avait le contrôle, alors il n’avait aucune raison de s’immiscer dans la situation. Isaiah était persuadé que les femmes étaient bien capables de se défendre elles-mêmes. Le problème ne résidait pas dans cette pensée. Il voulait juste qu’elle soit en sécurité, que rien ne lui arrive. Et qu’on soit homme ou femme, un pervers bourré représentait toujours une menace. Le jeune homme écouta attentivement le début d’altercation entre la rouquine et l’homme, et se leva de son banc quand l’homme se décida à suivre Malou malgré le flagrant manque d’intérêt de cette dernière. Il continuait à la harceler, en lui proposant de la suivre jusqu’à chez elle. Sans plus tarder, Isaiah attacha sa veste jusqu’en haut et fourra ses mains dans les poches de celle-ci, commençant à marcher derrière eux.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Mer 23 Déc 2015 - 19:50
Malou n'était pas du genre à se plaindre de faire partie de la gente féminine et de donc devoir subir tous les problèmes et aléas de la vie qui y étaient liés - elle n'était d'ailleurs pas du genre à se plaindre tout court. Puis si elle n'avait pas été une femme, elle n'aurait actuellement pas de quoi payer un toit au-dessus de sa tête, vu qu'elle n'aurait pas de job. Vision un peu trop pessimiste tout ça. Mais pour le coup, marcher en talons, c'était vraiment chiant. Déjà parce qu'avec ça, vous étiez incapable de marcher vite, et il était vachement difficile de courir. Ensuite, parce que chaque mâle se trouvant dans un rayon de cinquante mètres pouvaient repérer une proie à harceler, grâce au claquement peu discret des talons sur le sol. Et dans son cas actuel, elle sortait d'une boîte de strip-tease - et plus -, elle se ramassait donc toutes les âmes perdues, esseulées et trouées par l'alcool à la sortie. Cet ivrogne la suivait d'ailleurs toujours, haussant le ton au fur et à mesure que Malou avançait sans prendre la peine de répondre. Les insultes ne tardèrent pas à pleuvoir, comme bien souvent dans la bouche d'un homme dont la technique de drague ne donne pas de résultats très concluants. Mais la rouquine avait l'habitude, et puis c'était bien ce qu'elle était : une pute. La carapace mentale qu'elle s'était fortifiée au fil des années filtrait les douces notes de ces injures, avant qu'elles ne puissent atteindre sa cible.
Néanmoins, Malou était déjà à mi-chemin de chez elle et l'autre pervers ne l'avait toujours pas lâchée. Sans descendre le ton, d'ailleurs. C'en fut un peu trop pour la jeune femme à la chevelure flamboyante, qui se retourna pour faire face à son harceleur et potentiel futur agresseur sexuel, qu'on ne reconnaîtrait jamais comme tel devant un tribunal était donné la profession de la jeune fille. Une flamme de colère dansait et serpentait dans les yeux clairs de Malou, qui les planta dans ceux, rougis et bouffis par la fatigue et l'alcool, de l'homme qui la suivait. Sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche à nouveau, elle lui balança un poing bien placé et puissant en pleine figure. Tiens, dans ta gueule connard. Maintenant va ramper ailleurs.
Son poursuivant se retrouva bien sonné et dut reculer de quelques mètres sous l'impact et la surprise. À cette occasion, la jolie rousse remarqua qu'une autre personne se trouvait sur le trottoir, plusieurs mètres derrière eux. Ses iris bleu clair rencontrèrent ceux d'Isaiah. Isaiah, c'était un peu le gars qui n'était jamais bien loin. Qui restait en retrait, discret voire même invisible, mais dont on savait pertinemment qu'il était bel et bien là. Pour tout dire, Malou avait un peu essayé de l'ignorer. Il ne lui faisait rien de mal, ne l'effrayait pas ni ne l'exaspérait. Elle savait bien que ses intentions étaient honorables, ou en tout cas elle le supposait fortement et il n'avait jamais rien fait qui puisse indiquer le contraire. Mais ce n'était pas dans ses habitudes d'avoir une sorte de bodyguard secret, ni même de laisser quelqu'un se mêler des merdes qui pouvaient bien lui arriver. La jolie rousse s'était toujours démerdée toute seule et ne supportait pas l'idée qu'on puisse la voir autrement. Elle n'avait besoin de personne, d'aucune aide, aucune pitié, aucun bon sentiment, aucune bonne intention, aucun sourire. Alors quand Isaiah était entré dans sa vie - si on pouvait appeler ça comme ça -, c'est-à-dire très récemment, Malou en avait été fortement perturbée. C'était comme une sensation un peu inconfortable, un malaise insaisissable et inexplicable, pas vraiment une gêne vu que dans ce cas elle ne se serait pas privée de le lui faire savoir, avec des phrases bien senties.
« Salut. »
Ce fut tout ce que la jeune femme trouva à dire, pendant que l'autre idiot reprenait ses esprits. Et elle restait plantée là au milieu du trottoir à dévisager le jeune homme, sans trop savoir ce qu'elle était censée faire. Avec n'importe quelle autre personne, elle aurait juste tourné les talons et serait rentrée chez elle. Mais elle avait le sentiment qu'elle était censée dire quelque chose. Ou faire quelque chose. Elle savait pas trop. Les relations humaines, ça n'avait jamais été particulièrement son truc. Enfin, ça ne l'était plus depuis bien longtemps.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Mer 23 Déc 2015 - 22:44
Il ne suivait pas Malou assez pour savoir où elle vivait. Il n’était pas lui-même un stalker, comme tous ces pauvres types qui la suivaient. Il avait certainement l’air d’en être un. Mais non. Par contre, ils marchaient depuis assez bien longtemps pour qu’Isaiah se fasse à l’idée qu’elle avait un bon bout de chemin jusqu’à chez elle de fait, et que cet homme ne lâchait pas le morceau. Pas que Malou fut un morceau de viande, non, mais aux yeux de cet homme c’était tout comme. Il la suivait comme une proie, et lui n’avait pas dévoré quoi que ce soit depuis des jours. Isaiah allait intervenir, en retenant l’homme de n’importe quelle façon, quand Malou se retourna et fusilla du regard son prédateur. Elle lui balança alors un coup de poing en plein visage et l’homme recula bien vite, ses mains plaquées contre sa figure. Isaiah retint un rire, et probablement que le bruit étouffé attira l’attention de Malou car celle-ci leva le regard vers lui. Le jeune homme cessa de rigoler, mais un sourire illuminait toujours son visage, sous le réverbère sous lequel il se tenait.
Un simple salut. Comme si rien d’autre ne devait être dit. Comme si c’était tout ce qu’il suffisait pour qu’elle puisse continuer son chemin et oublier qu’il avait été là. Encore une fois, il avait été là. Et encore une fois, elle n’avait pas eu besoin de lui. À force de ne pas servir à grand-chose, Isaiah allait cesser de s’assurer qu’elle soit en sécurité. Après tout, il était vrai que son petit rôle over-protecteur, là, ça ne lui allait pas comme un gant. Et puis, Malou ne lui avait rien demandé et ayant appris à la connaître plus de loin que de près, il se doutait fortement qu’elle ne lui demanderait jamais rien. « Salut. » Répondit-il à son tour, sortant de sa source de lumière pour s’avancer vers Malou, qui était éclairée par un autre lampadaire. Sur son chemin, il regarda l’homme qui était encore sonné. « C’est bon, je pense que tu peux rentrer chez toi, maintenant. » Isaiah lui tapota le dos, feignant d’être copain-copain, mais d’une façon si sarcastique qu’il était bien évident qu’il ne pensait de lui rien d’autre que de la pourriture. Le néo-zélandais continua son chemin jusqu’à la jolie rousse. Il lui sourit. « C’était bien envoyé, ça. T’aurais pu lui foutre ce poing plus tôt, ça lui aurait évité toute cette marche. » Plaisanta-t-il. Cet homme n’avait eu que ce qu’il méritait. Regardant autour de lui et gêné par sa propre présence, Isaiah mentit, lui qui ne mentait pratiquement jamais : « J’étais dans le coin et quand j’ai vu qu’il te suivait bah … j’ai juste voulu … tu sais. M’assurer que tout était OK. » Son sourire était faux. Isaiah était incapable de mentir.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Mer 23 Déc 2015 - 23:45
Voilà une drôle de situation dans laquelle Malou aurait préféré ne pas se retrouver. Comme si le jeune homme qui lui faisait face, et qui semblait également s'être donné pour mission de vérifier qu'elle reste en un seul morceau, la forçait en quelque sorte à développer au moins une relation sociale. C'est pas qu'elle n'en voulait pas du tout. Juste... Qu'elle ne savait pas comment faire. Et qu'elle préférait conserver les distances. Et surtout parce qu'elle avait plutôt l'attitude d'un chien qui grogne que celle d'un chaton qui ronronne.
Isaiah congédia gentiment son harceleur, d'une voix perçante de sarcasme. Malou esquissa un rapide sourire en coin à peine visible et suivit du regard ce pauvre homme à côté de la plaque quitter les lieux sans demander son reste.
« Je pensais qu'il se découragerait plus vite que ça. Il ne valait pas de perdre cinq minutes de mon temps. »
Répliqua la jeune femme aux cheveux couleur flamme avec un haussement d'épaules. C'était vrai, ce n'était pas la première fois qu'un individu l'abordait à la sortie du bar pour lui quémander des services ou tout simplement la suivre de manière totalement perverse. En général, ils abandonnaient vite et retournaient au bar pour se trouver autre chose à se mettre sous la dent. Celui de ce soir avait été un peu plus persévérant, ce qui avait requis au moins une réaction de la part de Malou. Elle n'avait rien fait d'exceptionnel, juste un bon coup de poing, mais vu l'état de l'homme, il n'avait pas fallu beaucoup de force pour lui remettre les idées en place.
« Ah oui, tu passais par là. Comme les deux ou trois autres fois où je t'ai vu traîner autour du bar, sans jamais y rentrer. Quel hasard, j'en ai de la chance. »
Releva la jeune femme sur un ton railleur, mais en faisant un petit effort, on pouvait percevoir que la moquerie était sympathique et non de nature à le ridiculiser. Bon, et maintenant ils faisaient quoi ? Malou ne savait plus comment faire pour apprendre à connaître les gens. Pour déceler ce qu'ils attendaient d'elle. Et puis, ils se retrouvaient dans une situation peu commune.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Mer 6 Jan 2016 - 17:45
Il avait l’habitude des gens froids, des gens qui préféraient garder leur distance, rester en retrait. Isaiah avait rencontré tellement de personnes différentes durant son parcours de vie. Des personnalités des plus colorées. Des personnalités similaires à d’autres. Les humains étaient tous différents, certes, mais il retrouvait toujours un peu d’une personne dans une autre. Malou n’était pas le seul être humain à ne pas savoir comment interagir avec les autres. Au contraire. Et Isaiah savait comment approcher ces gens, du moins il espérait le savoir. À maintes reprises il avait pu développer un lien spécial avec ceux que l’on disait hors de la société, ou marginaux, ou juste différents. Malou ne correspondait pas à l’idéal mis de l’avant par cette société. Malou ne fittait pas dans les cases. Isaiah non plus, à sa façon.
Après avoir permis à l’autre de prendre la fuite d’un ton de voix amical mais des plus sarcastiques, Isaiah se tourna vers Malou, pour ne voir que s’éteindre le rapide sourire qui avait brièvement illuminé son visage. « Tu n’invites pas au découragement. » Façon poétique et plutôt vague, en fait, de lui signaler qu’elle était une femme envoûtante et que son mystère en était un que n’importe qui aurait voulu percer. Lui le premier. Cependant, il avait des méthodes et surtout des manières disons-le différentes de l’assaillant de Malou qui était retourné sur son chemin, peu importe où cela était.
Suite à son mensonge quant à sa présence ici-même, exactement à ce moment-là, Isaiah baissa les yeux en faisant une moue digne d’un garçon qui vient de se faire prendre la main dans le sac quand Malou lui répondit avec un sarcasme révélant sa conscience du mensonge. Au tour d’Isaiah d’hausser les épaules. Coupable. « Tu as raison. Ce n’était pas un hasard. » Il regarda autour de lui, cherchant les bons mots pour explication la situation. Lui-même ne comprenait pas trop ce qu’il faisait, ni pourquoi il le faisait exactement. Et il comprenait absolument que Malou puisse en être dérangée. Il se dérangeait lui-même à être aussi protecteur envers elle. « C’est juste que … J’ai beau tenter de voir le meilleur en les gens, il y en a pour qui c’est plus difficile … en qui je n’ai pas du tout confiance … » Il ne parlait pas d’elle, évidemment. Il parlait de ces hommes. De ces hommes tellement en manque d’amour et d’affection qu’ils étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Lun 18 Jan 2016 - 11:43
La jeune rouquine haussa un sourcil en entendant la remarque de son interlocuteur, ne sachant pas trop comment le prendre. Avant de comprendre que c'était dit sur un ton amical et même humoristique, et que c'était plutôt un compliment. Elle finit donc par esquisser un minuscule sourire en coin. Tout petit, mais un sourire quand même. Les compliments, elle en recevait souvent, lorsqu'elle travaillait. Un boulot où on reçoit des compliments tous les soirs, que peut-on demander de plus, hein ? Ouais, ben Malou aurait bien aimé recevoir autre chose. Comme de la considération, par exemple. Du respect. De l'affection. Mais bon, tout ça c'était une autre histoire et elle avait accepté sa façon de vivre et ce que ça impliquait depuis bien longtemps. Après tout, elle avait connu pire.
Isaiah admit avec un air un peu penaud qu'il n'était effectivement pas là par hasard. Ça, elle s'en doutait. Elle l'avait vu plusieurs fois. Sans trop savoir pourquoi, sans trop se poser de questions. Il dégageait comme un cercle de confiance autour de lui. Quelque chose qui vous assurait qu'il ne fallait pas avoir peur, qu'il n'avait rien de quelqu'un de méchant, qu'il n'était pas effrayant. Sans doute pour ça que Malou n'était jamais venue l'apostropher sèchement pour lui demander ce qu'il fichait exactement à traîner autour du bar dans le quartier mal famé de Bowen. Elle plongea son regard clair dans celui du jeune homme, sans mot dire, l'incitant à poursuivre.
« Tu veux te la jouer bodyguard des putes du coin, en gros. »
Résuma Malou sans lâcher Isaiah du regard. Malgré elle, ses iris s'étaient durcis et on percevait une certaine amertume dans sa voix, qu'elle n'avait pas pu contenir. Ce n'était pas contre lui. La rouquine réagissait ainsi avec tout le monde. Franche, à mettre les pieds dans le plat et surtout à tout prendre mal. Parce que c'était plus facile de ne pas laisser les gens s'approcher si on leur parlait sèchement et qu'on les fusillait du regard. N'empêche, pour le coup elle n'avait pas voulu s'exprimer de façon aussi abrupte. C'était pas fait exprès. Juste un réflexe.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Jeu 21 Jan 2016 - 1:13
Un sourire illumina encore le visage d’Isaiah. Parce que Malou avait un sale caractère, vraiment elle lui faisait penser à Aisling, et il aimait ce genre de personnalité, alors forcément Isaiah tombait maintenant de plus en plus sous le charme de Malou. C’était quand même contre toute attente qu’il s’attachait à ce genre de personnes. N’importe qui de normalement constitué aurait déjà rebroussé chemin et n’aurait plus jamais adressé la parole à la rouquine. Elle avait tellement de jugement dans la voix, de sarcasme et d’ironie, et un regard à vous glacer le sang. Pourtant, Isaiah continuait de marcher côte à côte avec elle. De son côté, la rouquine ne disait rien non plus qui laissait entendre qu’elle voulait qu’il foute le camp, par contre. C’était quand même un détail important. Si Malou lui avait demandé de partir, d’arrêter complètement de la suivre, il l’aurait fait. Mais ce n’était pas tout à fait cela, et elle continuait à lui parler malgré son ton de voix peu invitant. Le jeune homme restait, donc. Bref, ce nouveau sourire sur le visage d’Isaiah, c’était à cause de sa remarque sur le fait qu’il se la jouait bodyguard des putes du coin. Un petit rire accompagna le tout, et il secoua la tête en signe de négation. Il s’arrêta alors de marcher, Malou aussi, probablement intriguée par cet arrêt soudain, et Isaiah plongea son regard dans le sien. « Non. Juste le tien. » C’était sorti comme ça. Ça ne se voulait ni romantique, ni creepy et ni mielleux. Il l’avait dit d’un ton de voix plus que normal et détaché. Une simple affirmation sans justification. Mais un regard qui voulait tout dire. Un regard qui lui signifiait qu’elle avait quelque chose de spécial qui avait accroché l’attention d’Isaiah et qui faisait en sorte qu’il n’arrivait plus à reculer. Elle avait cette force d’attraction, Malou, si bien qu’Isaiah pouvait comprendre pourquoi tous ces pervers s’entêtaient à en vouloir toujours plus, d’elle. « Malou, tu as ce je-ne-sais-quoi d’inexplicable, et tu ne t’en rends même pas compte, c’est ça qui est encore mieux. » C’était plutôt vague, en fait, ce qu’il disait. Mais Isaiah se comprenait. C’était ça l’important, au fond.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Dim 14 Fév 2016 - 21:52
"Non, juste le tien", avait répliqué le jeune homme. Malou ouvrit la bouche pour y redire quelque chose, mais rien ne lui vint. Cela lui couta sans doute de faire un petit travail sur elle-même, mais finalement l'esquisse d'un sourire amusé vint éclairer son visage. Elle avait du mal à l'admettre, mais la réponse d'Isaiah était tout de même drôle, et elle pouvait bien y sourire. En silence, ils continuèrent à avancer, bien que Malou ne sache pas trop si elle était censée lui demander de dégager ou non. Parce qu'elle se rapprochait de plus en plus de son appartement, trop petit et guère très confortable soit dit en passant. Mais entre temps, son interlocuteur avait repris la parole, rompant le doux silence de la nuit qui s'était installée. Les yeux rivés sur le sol devant elle, la rouquine lui accorda un petit regard en coin, le visage indéchiffrable.
« En effet je ne m'en rends pas compte, car je ne vois absolument pas de quoi tu parles. »
Répliqua-t-elle d'un ton plat et détaché, comme si elle n'accordait aucune importance à ce qu'il venait de dire. Mais au moins n'y avait-il aucune sécheresse, aucun venin dans son ton. Car elle savait qu'Isaiah venait de lui faire un compliment, et elle ne put réprimer un petit sourire dans l'ombre, un de ces sourires qu'elle créait autrefois, naturellement joyeux et empreint de douceur. Elle avait juste du mal à accepter les compliments, depuis déjà un certain temps.
« Je suppose que suis censée t'inviter à prendre un café chez moi ? En guise de payement pour être mon bodyguard perso'. »
Reprit la jeune fille sur le ton de l'humour, teinté d'une légère ironie. Si on prenait en compte le caractère fermé et agressif de Malou, ça pouvait presque sonner comme une invitation. C'était sans doute le cas, d'ailleurs.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Jeu 25 Fév 2016 - 11:56
Enfin, Malou avait appris à ne pas toujours ouvrir sa bouche pour ne rien dire. Il ne pensait pas cela méchamment, mais pour une fois qu’elle acceptait l’une de ses répliques et qu’elle se contentait de sourire, ce qui était une bonne chose puisqu’il s’agissait d’une blague ne requérant pas de réponse ou de contre-blague ou quoi que ce soit. Isaiah montra donc un air satisfait et amusé en voyant le sourire tout aussi amusé sur le visage de la rouquine. Et un point de plus. Isaiah adorait se voir gagner la confiance des gens, au moins un minimum d’appréciation. Ça avait été la même chose avec Aisling. Il aimait les humains, qu’ils soient sauvages comme ces deux filles-là ou non. Pour lui c’était un jeu, oui, mais pas rien que ça. Il était persuadé que Malou cachait bien plus que ce qu’elle laissait paraître, et que s’il poussait juste un peu plus, il découvrirait quelqu’un de magnifique. Pas qu’elle ne l’était pas déjà, mais elle le dissimulait bien derrière ses répliques sanglantes et son regard noir. « Tu verras, un jour. Tu te verras comme moi je te vois. » Avait-il simplement déclaré, souriant en coin sans pour autant regarder Malou, même pas du coin de l’œil. Il continuait de marcher, suivant les courbes de la rue sur laquelle ils marchaient. Ils arrivaient sans doute près de la destination finale, à savoir la demeure de Malou, puisque celle-ci s’arrêta et supposa qu’elle devait l’inviter, maintenant. Isaiah rigola discrètement. « Non, pas du tout, Malou. Je n’attends rien, je te l’ai déjà dit. Et je ne te forcerai pas à m’inviter si tu n’en as pas envie. J’suis lourd mais pas à ce point. » Plaisanta-t-il. « Mais si par contre tu m’invites de bon cœur, alors là, c’est différent. » Dit-il en haussant un sourcil, un sourire amusé au visage. La balle était dans son camp. Elle s’ouvrait à lui, ou elle continuait de le repousser, ce qui était la solution facile.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Jeu 3 Mar 2016 - 21:16
Isaiah était bien le seul à s'attarder sur son cas de la sorte. Ce n'était pas comme si la rouquine appelait à la sympathie. Mais il semblait voir en elle la personne qu'elle avait été. Personne qui n'existait plus, selon elle en tout cas. Elle se contenta d'un petit sourire en guise de réponse lorsque le jeune homme lui affirmait qu'elle verrait, un jour. Elle avait envie de lui répondre qu'elle savait tout de même mieux que lui qui elle était. Mais Malou savait également qu'il disait ça gentiment, sans aucune prétention, alors elle préféra ne rien répondre.
« Allez viens, bodyguard. »
Répliqua Malou avec un sourire en coin et en levant les yeux au ciel. Il était réellement gentil, et elle baissait peu à peu sa garde. C'était difficile pour elle de laisser quelqu'un s'approcher. Elle tenait toujours bien les gens à distance, en contrôle. Sans doute pour ça qu'elle était exécrable avec tout le monde. Mais elle pouvait bien faire une exception pour Isaiah. Sa phrase précédente était d'ailleurs une réelle invitation, elle était juste incapable de la formuler comme tout le monde.
« J'te préviens, mon appart' est trop petit, trop nul, et mon café sans doute dégueu. »
Lança la jeune fille tout en montant les escaliers pour parvenir au palier de son appartement, au dernier étage. Au moins comme ça, il était prévenu. Elle n'avait pas vraiment les moyens de se payer quelque chose de convenable, mais bon, ça aurait pu être pire. Au moins avait-elle tout de même trois pièces dans l'appartement, à savoir un salon-cuisine, une salle de bain et une chambre. Bon, toutes les pièces étaient exiguës, mais elle avait la chance d'avoir des grandes fenêtres qui laissaient entrer la lumière, égayant un peu les pièces. Il y avait peu de meuble, son lit n'était constitué que d'un matelas au sol, elle disposait d'une simple douche et d'une toilette, une cuisine dans la même pièce que le salon qui contenait uniquement un canapé et une table basse, mais tout ça lui suffisait amplement. Elle avait déjà vécu bien pire. Elle ouvrit la porte et entra, suivie d'Isaiah.
« Bienvenue chez moi. »
Dit-elle sur le ton de l'ironie. Malou se dirigea vers la cuisine pour préparer un café, saisissant deux tasses dépareillées. Ce n'était pas parce que quelqu'un se trouvait dans son appartement qu'elle allait se plier en quatre pour faire quelque chose de convenable. Elle faisait comme à son habitude, voilà tout.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Ven 4 Mar 2016 - 21:08
Contre toute attente, la rouquine l’invita à monter. Honnêtement, même après sa dernière phrase, il aurait pensé que Malou aurait quand même décidé de terminer sa soirée seule. Et vraiment, il aurait bien compris cette décision. S’il avait à se mettre dans ses souliers, il comprenait très bien qu’après une soirée à danser pour des inconnus et des cons, elle ait envie de se retrouver seule devant sa télévision. Si elle avait une télévision. Oui parce que ce quartier n’avait pas la réputation d’être pour les gens riches. Isaiah s’en fichait, ça, mais il songea quand même à si elle possédait un téléviseur ou non. La jeune femme commença à monter les escaliers mais se retourna pour le prévenir que son appartement état petit et que son café était dégueulasse. Isaiah rigola. « Je ne suis pas très regardant de ce côté-là. Et puis du café c’est toujours dégueu si tu veux mon avis. » Certes, Isaiah était un buveur de café occasionnel, quand il avait besoin de se réveiller un peu, mais le goût n’avait jamais été dans ses préférés. Il était très bien capable de passer une journée sans en boire. De toute façon, comme il souffrait d’insomnie, en boire davantage ne serait pas bien brillant.
Malou déverrouilla la porte de son logement et entra, suivie d’Isaiah qui referma et verrouilla derrière lui. Sait-on jamais. Il se retourna et découvrit ce fameux logement. Ils étaient dans le salon-cuisine dès l’entrée, et il repéra au loin la porte des toilettes et une autre porte à moitié fermée, laissant voir un matelas au sol. Il ne s’attarda pas bien longtemps à détailler l’endroit. Malou avait un toit sur la tête et c’était déjà beaucoup plus que bien des gens dans ce monde. « Ça a son charme, je trouve. Et puis j'ai vécu dans bien pire que ça. » Lança-t-il avec sincérité. Malgré le manque d’espace, le fait que Malou ne dispose pas de beaucoup de meubles permettait de l’oublier. Comme Isaiah avait quand même manifesté son intérêt à boire un café avec elle malgré le goût auquel il ne s’habituait pas, Malou se dirigea vers la cuisine pour en préparer deux tasses. « Alors, comment tu trouves Bowen, jusqu’à maintenant ? » Demanda-t-il tout en s’approchant de la cuisine. Il savait qu’elle n’était là que depuis quelques mois, après tout il l’avait découverte début janvier, et il avait bien vite appris qu’elle était une nouvelle arrivante, et une nouvelle recrue de sa boîte de striptease.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Mer 1 Juin 2016 - 18:07
Malou répondit par un petit sourire amusé à la remarque du jeune homme, tandis qu'ils entraient dans son palace. Elle invita Isaiah à s'installer sur le canapé - c'était pas comme s'il y avait eu beaucoup d'autres endroit où s'asseoir, sauf s'il aimait le sol - et mit le café en route, avant de se tourner vers le jeune homme, s'appuyant contre le plan de travail, les bras croisés. Elle recevait rarement du monde chez elle, jamais en fait. C'était étrange de voir quelqu'un s'introduire dans son espace, dans une partie de sa vie en réalité. Car c'était bien ce qu'était cet appartement : l'une des rares choses qu'elle possédait. C'était difficile de payer le loyer, mais elle parvenait toujours à nouer les deux bouts. À se débrouiller. C'était pas comme si elle avait beaucoup d'options.
« Moi aussi. Disons que y a pas à se plaindre. »
Répliqua Malou avec un petit rire. C'était clair qu'avoir un logement, c'était du luxe pour elle. À une certaine époque, elle vivait sur le trottoir. Et aujourd'hui, elle faisait le trottoir. C'était plutôt drôle non ? Une fois que le café fut prêt, la jolie rousse servit les tasses et vint les déposer sur la table basse, s'asseyant dans le coin opposé du canapé, repliant ses jambes contre elle, face à Isaiah. Elle haussa les épaules lorsqu'il lui demanda comment elle trouvait Bowen.
« À part que je galère à trouver mon chemin... J'vois pas ce que je pourrais en penser. J'ai pas encore eu l'occasion de visiter vraiment. »
Expliqua la rouquine avant de boire une gorgée de café, détournant le regard sans trop savoir ce qu'elle était censée faire. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus accepté que quelqu'un soit aussi proche d'elle. Et Isaiah était quasiment un inconnu, c'était vous dire.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Sam 4 Juin 2016 - 17:11
Après fait un rapide tour de l’endroit, se limitant au salon et à la cuisine – quand même, il n’allait pas se mettre à visiter sa chambre ou ses toilettes -, Isaiah alla s’asseoir sur le canapé, où Malou l’avait invité à s’asseoir. Il posa ses mains sur ses genoux, se calant sur le dossier, et regarda la rouquine qui le regardait depuis la cuisine, les bras croisés contre elle. Isaiah lui sourit, ne ressentant aucunement le malaise qui planait. L’artiste se rendait rarement compte de quand il dérangeait ou de quand la situation était anormale. Il faisait toujours comme bon lui semblait et se souciait peu du reste, alors pour lui c’était tout naturel que de se retrouver ici. Il ne s’imaginait pas vraiment que Malou puisse le voir comme une intrusion. Quand Isaiah fit remarquer qu’il avait vu pire comme logement, Malou acquiesça en partageant la même expérience. Les logements étaient si dispendieux, de nos jours. Ce n’était pas surprenant que la jeunesse en arrache autant.
Une fois le café prêt, la rouquine prépara les deux tasses de café pendant qu’Isaiah inventait un rythme en tapant sur ses genoux, regardant tout autour de lui. « Merci ! » Lança-t-il avec enthousiasme quand son hôte revint au salon, lui tendant sa tasse. Il la prit entre ses mains et la porta à ses lèvres pour souffler un peu. C’était très chaud rien que pour ses doigts. Malou alla s’asseoir de son côté du canapé, les jambes repliées sur elle-même. Isaiah en profita pour lui demander comment elle trouvait cette petite ville qu’était Bowen. « Ouais les rues sont pas toujours droites, et y’a un tas de cul-de-sac. Mais on s’habitue, tu vas voir. » Isaiah se souvenait le nombre de soirées à déambuler dans les rues à la recherche de son logement, lors de son premier mois à Bowen. C’était il y a des années maintenant et pourtant il s’en souvenait comme si c’était hier. Isaiah but une gorgée de son café en regardant Malou, qui regardait partout sauf vers lui. « Je te sens mal à l’aise, Malou. T’sais, si y’a bien une personne qui devrait pas te rendre inconfortable, c’est moi. Enfin … à moins que tu me trouves hyper bizarre. Mais j’suis bizarre dans le bon sens, j’t’assure. » Il rigola. Et au pire, si elle voulait se détendre un peu, ils pourraient toujours fumer un joint. Pour Isaiah, c’était un peu la solution à tout.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah Sam 18 Juin 2016 - 22:58
Isaiah ne semblait pas vouloir se départir de son sourire plein d'entrain. En temps normal, ça aurait sûrement agacé Malou. Parce qu'elle était souvent rabat-joie. Mais au fond, elle était pas vraiment comme ça. Elle n'aimait juste pas copiner avec les gens. Pour des raisons bien plus dures et tristes que ce qu'elle laissait croire. Le jeune homme lui affirma que concernant la ville, elle s'y habituerait bientôt. Putain, ce mec se prenait pour un distributeur d'optimisme ou quoi ? Il allait bientôt se transformer en Little Miss Sunshine, les boobs en moins, s'il continuait. La jolie rousse se contenta d'acquiescer à ses paroles, buvant une nouvelle gorgée de café, toujours recroquevillée dans son coin de canapé. Mais Isaiah ne comptait pas la laisser s'en tirer comme ça et il aborda bien vite le sujet de son malaise.
« C'pas toi qui est bizarre. Enfin si, pour s'improviser bodyguard des prostituées alors qu'on t'as rien demandé, tu l'es sûrement un peu. Mais c'est... Gentil. J'ai juste pas l'habitude de recevoir des gens chez moi. »
Finit par répondre Malou après un silence, réfléchissant bien à ses mots et décidant d'être honnête. Son invité le méritait bien, après tout. Elle mit un temps avant d'esquisser à nouveau un minuscule sourire, mais le reflet dans ses iris témoignait de sa bonne volonté. Elle but encore du café et tenta de détendre ses muscles petit à petit, détendant les jambes.
« Bon, assez parlé de moi. Tu fais quoi à part traîner autour des bars à putes, dis-moi ? »
C'était un réel effort de la part de la rouquine de relancer la conversation aussi. Mais au moins, elle ne serait plus le principal sujet de discussion. Et puis, il fut un temps où elle était civilisée. Elle savait sûrement toujours faire une conversation, en cherchant un peu et en arrêtant d'aboyer sur quiconque l'approchait.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah
Thank you for the pain, it made me raise my game. ➽ Isaiah