(intrigue) Tout ça à cause d'un chien... ¤ Maxence

Maxence se permis de rigoler à la remarque de la jeune femme concernant son chien qui, vraiment, n’en faisait qu’à sa tête. Pour le malheur du juge et de son maître. Le jeune trentenaire, plongeant les mains dans les poches de son jeans, releva les yeux vers la brunette. « Écoutez, au point où j’en suis, un moment de plus ou de moins passé à côté de votre chien ne changera pas grand-chose à ma condition. Je réitère ma proposition, pour le café. » Dit-il. Ils pourraient toujours se servir une bonne tasse et aller discuter ailleurs. Maxence ne pouvait retourner chez lui, l’orage faisait encore rage dehors alors ce n’était pas une bonne idée de sortir alors qu’il faisait encore nuit. Toutefois, il était maintenant certain de ne plus pouvoir dormir. Ne voyant pas vraiment ce qu’il pourrait faire ici pendant encore quatre ou cinq heures, seul, il se dit que la meilleure option était de parler à la seule autre personne qui était réveillée. À moi que celle-ci ne décide d’aller se recoucher, ce qui serait véritablement difficile étant donné que son chien, lui, n’était plus du tout fatigué.

Maxence hocha la tête, satisfait d’avoir trouvé un terrain d’entente avec la jeune femme. Disons qu’il n’avait pas tellement l’habitude de débuter une relation du mauvais pied comme il l’avait fait un peu plus tôt. En circonstances extraordinaires, résultats extraordinaires. Maintenant qu’il avait repris son calme et mis cette histoire de chien de côté, cette jeune femme et lui pouvaient repartir sur de bonnes bases. Un bon café à la main. Maxence se dirigea donc vers la table sur laquelle une machine à café toujours branchée et en marche se trouvait. Il en versa dans deux petits verres de styromousse et demanda à la demoiselle ce qu’elle mettait à l’intérieur. Une fois les deux cafés préparés, ils retournèrent sur leur pas et trouvèrent rapidement une petite table dans l’aire de cafétéria rapide du complexe sportif. Maxence s’assit en face de la jeune femme. « Et voilà. » Dit-il en déposant les deux cafés devant eux. « Au fait, je suis Maxence. » Et il tendit sa main pour serrer celle de la brunette, toujours aussi courtois, dans toutes les circonstances.  

Rose. Il sourit en hochant la tête. La jeune femme lui demanda alors ce qu’il faisait dans la vie. Ne portant plus trop d’attention au chien, même si ce dernier le fixait avec une intensité troublante, Maxence avala une gorgée de café avant de réponse. « Je suis juge, à Brisbane. » Répondit-il, sans trop entrer dans les détails de quelle instance et tout. Avec le temps, Maxence avait compris qu’être face à un juge d’une Cour suprême, c’était intimidant pour certains. Le trentenaire n’avait pas voulu mettre une distance entre Rose et lui dès le départ. Si elle posait davantage de questions, il ne mentirait pas, certes. Mais elle n’avait pas besoin d’en savoir plus pour le moment. « Et vous ? De par votre âge, j’imagine que si vous êtes en médecine, vous êtes interne ? Résidente ? » La questionna-t-il. Elle avait l’air plutôt jeune, mais ce pouvait parfois être trompeur, ce pourquoi il ne la réduisait à pas une étudiante sur les bancs d’école. Peut-être était-elle plus avancée dans son programme qu’il ne le pensait. Peut-être aussi n’était-elle pas en médecine mais en soins infirmiers, ou autre domaine connexe.

Maxence hocha la tête avec intérêt lorsque Rose lui appris qu’elle terminait cette année en ostéopathie. « Oh ! C’est une médecine parallèle, ça, vrai ? Et c’est quand même des études de médecine régulières qui sont demandées ? » S’informa-t-il. De ses seules connaissances, il pensait qu’un ostéopathe n’était pas nécessairement un médecin, mais il pouvait en apprendre tous les jours ! Ce serait même positif pour lui de s’informer à ce sujet, parce que le Code des professions faisait partie intégrante du droit, et en tant que juge, il devait quand même connaître les lois et tout ce qui y était relié. Bon, évidemment, en cas de doute, Maxence avait toujours accès à la législation australienne, mais c’était plutôt bien de savoir certaines choses sur le bout de ses doigts.  

Avec attention, Maxence écouta les explications de Rose. Comme quoi, on en apprend tous les jours, et ce dans toutes les situations possibles ! Il hocha la tête avec un véritable intérêt, buvant une gorgée de café par-ci et par-là. Ça le réveillait, peu à peu, et il était plus alerte et surtout beaucoup moins grognon. « Je vois ! Je comprends mieux. » Dit-il en souriant. « Et qu’est-ce qui vous a attiré dans l’ostéopathie, comparativement aux autres domaines ? » La questionna-t-il, réellement curieux de mieux comprendre les intérêts de Rose. Maxence avait souvent l’air au-dessus de tout, imbu de lui-même ou trop concentré sur son travail, mais en réalité il s’intéressait vraiment aux autres. Il avait un côté très humain, malgré les apparences. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait été étudier en droit en premier lieu : pour aider.  

Rose s’ouvrait facilement à lui, c’était agréable. Ça lui donnait presque envie de s’ouvrir lui aussi, lui qui n’aimait pourtant pas parler aussi largement de lui-même. Il donnait souvent des réponses brèves, directes. Expéditives. Peut-être pour ne pas attirer trop l’attention. Peut-être parce qu’il préférait entendre les autres. Bref, le trentenaire hocha de nouveau la tête lorsque la brunette eut terminé de s’expliquer dans son choix. « Je sais que vous avez déjà un parti pris, mais permettez-moi la question … en toute honnêteté, est-ce que cela fonctionne mieux que les chirurgies et autres pratiques médicales lourdes, comme vous les appelez ? » Sa question n’avait rien d’offensante, Maxence avait même un ton de voix simplement curieux. Peut-être que Rose lui apprendrait que les résultats étaient similaires, ou qu’alors l’ostéopathie, de son agressivité moindre sur le corps, avait plus de bénéfiques. Il ne posait la question que pour avoir les deux côtés de la médaille, si elle était capable de les lui faire miroiter.

Encore une fois, Maxence hocha la tête en signe de compréhension. Rose était assez douée pour vendre l’ostéopathie et le juge en apprenait réellement davantage. Pour lui, la connaissance était très importante alors il ne manquait jamais une occasion de pousser sa curiosité et de se nourrir des connaissances des autres. Heureusement que Rose se prêtait bien à l’exercice et qu’elle détaillait bien ses réponses. La soif de savoir de Maxence était bien servie. « Oui, oui, je vois ce que vous voulez dire. Eh bien, c’est intéressant ! » Conclut-il en buvant une gorgée de son café – qui était d’ailleurs déjà presque terminé. Après tout, il parlait peu et écoutait beaucoup, il avait donc eu tout le temps de le consommer. « Et en ce moment, votre professionnelle associée elle travaille à l’hôpital ou dans une clinique ? » Demanda-t-il, avec de savoir dans quel secteur Rose allait sans doute travailler plus tard.

« Avec plaisir ! Ça demande quoi comme équipement et installations ? Parce que … » Maxence jeta un coup d’œil par la fenêtre, et malgré qu’il fasse nuit la ville était parfois éclairée pendant de brèves secondes à cause de la foudre. « … Je pense que l’on a encore bien du temps devant nous … » Ajouta-t-il. En plus, l’heure n’était pas encore arrivée pour les autres habitants de s’éveiller et de s’activer de nouveau. Ils avaient encore quelques heures avant que le matin n’arrive. S’ils voulaient s’occuper sans manquer de sujets de conversation, cette démonstration serait une bonne option. Maxence continua malgré cela de poser des questions à Rose puisqu’il en avait encore à apprendre, autant sur elle que sur sa future profession. Il hocha la tête. « Vous avez de la chance, quand même. Pas tout le monde a la chance d’avoir un emploi assuré à leur sortie de l’université ! » Confirma-t-il, parlant de sa propre expérience. Certes, Maxence n’était aujourd’hui pas à plaindre avec l’emploi qu’il occupait mais, à sa sortie des bancs d’école, il n’avait pas forcément eu des mains tendues vers lui. Il avait dû passer des entrevues, se faire un nom, gagner de l’expérience.