the show, it can't go on -r.

Troisième jour du festival, ça te fait tourner la tête. Après le spectacle de danse improvisé la vieille, aujourd'hui c'était de l'humour. Tu défilais dans les rangs du festivals pour assister à des petits spectacles d'improvisation, auquel tu finis par participer, sans le vouloir. Mais la gêne est moins importante que la veille parce que tous les regards ne sont pas braqués sur toi. Enfin ça c'était jusqu'à ce que l'homme qui animait le spectacle renverse tout sur toi. Il t'indique une cabine où tu pourras te nettoyer et te prête un t-shirt pour te changer au cas tu ne veuilles pas garder ton chemisier. Tu t'empresses d'y aller, retirant ton haut une fois sur place, pour passer un coup d'eau. La tâche ne part pas, alors tu finis par céder et enfiler l'autre t-shirt qu'on t'a filé. Quand tu sortiras d'ici, la première chose que tu ferais serait d'aller chez toi pour te changer avant de profiter du grand spectacle le soir. Sauf qu'au moment de sortir, la porte ne s'ouvre plus, comme si elle était bloquée à l'extérieur. Et comme un malheur ne vient jamais seul, tu te rends compte que tu n'avais pas pris ton téléphone avec toi, il avait du rester sur la table de la cuisine. Tu commences alors à taper doucement contre la porte, espérant que quelqu'un passe rapidement dans le coin. « Il y a quelqu'un ? Je suis coincée ! »

Le premier jour du festival avait été, pour Maxence, assez lourd. Coincé entre Artémis et Eleanor, ça n’avait été qu’enfantillages surtout de la part d’Artémis. Maxence n’avait même pas réussi à complètement profiter du spectacle de cabaret burlesque, seule raison pour laquelle il s’était pointé ce soir-là. Au moins, le lendemain, il avait pu passer du temps avec sa filleule, Opale, et le père de celle-ci. Ça avait été une journée amusante, sans stress, jusqu’à ce que Kol reparte avec sa fille et que Maxence tombe sur Artémis, encore une fois bourrée. Après leur altercation, Maxence était rentré chez lui. Ils ne s’étaient pas reparlé depuis. Le jeune homme savait qu’ils étaient dans une position difficile, là, et que ce semblant de relation secrète ne tenait qu’à un fil, si ce dernier n’était pas déjà rompu. Bref, Maxence avait quand même daigné se pointer à la troisième journée du festival, se disant qu’il devait profiter d’une manière ou d’une autre de ses quelques journées de congé avant de retourner siéger au tribunal, à Brisbane. Ce n’était pas en restant chez lui qu’il se viderait la tête. Au programme, théâtre et improvisation. Ce n’était pas sa tasse de thé, alors il ne participerait certainement pas, mais assister aux différents spectacles pourrait être assez divertissant. Le trentenaire était là depuis une heure, environ, et il venait de terminer sa bouteille d’eau achetée sur place à un prix exubérant. Il cherchait un endroit pour la remplir de nouveau sans avoir à payer pour une seconde. L’homme cherchait une fontaine d’eau aux alentours des toilettes du festival, quand il entendit quelques coups provenant d’une cabine à proximité. Il fronça les sourcils, cessant sa recherche d’eau et s’approchant des différentes cabines alignées. Alors qu’il essayait de comprendre d’où le bruit provenait, une douce voix paniquée s’éleva, demandant de l’aide. La personne était coincée. Maxence repéra assez vite la cabine d’où le son provenait, et il essaya d’ouvrir la porte. En effet, elle était carrément bloquée. « Ne vous inquiétez pas, je vais vous sortir de là ! » Maxence tira un peu plus fort sur la porte, se foutant un peu qu’elle se brise, pour le coup. La jeune femme ne semblait pas du tout à l’aise, à l’intérieur, alors ça lui donnait un motif suffisant pour forcer un peu la poignée. Après un ultime essai, la porte s’ouvrit dans un bruit sec. Maxence découvrir une jeune femme, avec ses grands yeux relevés vers lui. Il lui sourit. « There you go. » Il avait complètement oublié sa soif, maintenant qu’il se trouvait devant cette belle et maladroite jeune femme.

Tu commençais à désespérer en te disant que personne ne viendrait à ton secours. Que tu ne pourrais compter que sur toi-même pour te sortir de là. Même si tu n'avais aucune idée de comment t'y prendre. Pour le moment tu te contentais de taper sur la porte, en demandant de l'aide. Tu aurais été prête à tout pour qu'on te sorte de là, et si au bout d'une demie-heure tu finirais par attendre. Il y aurait bien un forain qui finirait par avoir une envie pressante, enfin tu l’espérais de tout coeur parce que tu ne savais pas comment te sortir de cette situation. Cela devait faire au moins cinq minutes que tu tapais sur cette porte et personne ne venait à ton secours. Tu allais arrêter dans quelques instants parce que ton bras te faisait mal et que tu commençais à avoir la voix qui flanchais à force d'appeler à l'aide.. Quand une voix se fit entendre, une voix masculine te promettant de te sortir de ce trou. Tu fais un pas en arrière, la porte s'ouvrant vers l'intérieur tu n'as pas trop envie de te la prendre en pleine poire. Tu l'entends de l'autre côté essayer de l'ouvrir normalement, mais rien n'y fait. Tu te dis que si un homme n'est pas capable de te sortir de là, alors toi non plus. Pendant quelques secondes tu n'entends plus rien, te disant qu'il était parti te laissant à ton propre sort, mais la seconde d'après une grande secousse se fit entendre. Après plusieurs coups - que tu supposais être d'épaule, ou peut-être de pied - la porte finit par s'ouvrir. Sans trop réfléchir plus d'une seconde, tu lui sautas dessus, pour être sûre de ne pas rêver, et surtout pour le remercier de t'avoir sauver.  « Vous êtes mon héros ! »

En remarquant à quel point la jeune femme était reculée contre le mur du fond de la cabine, Maxence réalisa alors qu’il aurait pu au moins prévenir de son soudain coup d’épaule pour faire ouvrir cette porte bloquée. Il aurait pu blesser la jeune femme. Dans sa tête à lui, ça avait semblé clair que la porte allait s’ouvrir brusquement, mais dans la panique la brunette aurait pu ne pas le réaliser. Pourtant, la jeune femme ne sembla pas s’en préoccuper. Même qu’au lieu de cela, elle sortit d’un bond de son éphémère prison et elle sauta dans les bras du trentenaire, enroulant ses bras autour du haut de son dos et de son cou. Maxence recula de quelques pas, déstabilisé. Puis il referma également ses bras autour de la jeune femme, arrivant finalement à sourire suite à sa surprise. Il secoua la tête quand elle lui affirma qu’il était son héros et, la tête encore un peu enfouie dans les cheveux de la brunette, il dit : « J’aurais aussi pu être votre meurtrier. Je suis désolé, je ne savais pas que c’était aussi petit à l’intérieur. J’aurais carrément pu vous écraser avec cette porte. » S’excusa-t-il avec une grande culpabilité dans la voix. Elle le traitait de héros alors qu’il avait carrément manqué de précaution. Finalement, Maxence se recula afin de regarder dans les yeux la jeune femme. Ses mains étaient pourtant restées sur les épaules de la jeune femme, comme s’il la tenait devant lui. Il la regarda alors en souriant, haussant les épaules légèrement. « J’imagine que le destin a voulu que je vous sauve et non que je vous tue. C’est une bonne chose. » Les mains de Maxence retombèrent finalement le long de son corps et il fit un clin d’œil à la jeune femme. Le juge se dirigea ensuite vers la porte de la cabine et il en inspecta la serrure, afin de s’assurer que la prochaine personne à l’utiliser ne resterait pas coincé. En voyant un mécanisme aussi simple, Maxence fronça les sourcils. « Mais comment avez-vous fait pour vous coincer à l’intérieur ? » Il rigola en la regardant. Oui, il se moquait un peu. Juste un peu.

Tu retombas doucement sur le sol, reprenant tes esprits. Tu étais enfin libre de sortir de là, et pourtant tu te trouvais toujours dans l'encadrement de cette porte. Ton sauveur s'excusa parce qu'il ne t'avait pas prévenu et que si tu n'avais pas été maligne, tu t'aurais pris la porte en pleine face, et ça aurait pu être dangereux, mais par chance ce n'était pas ce qui était arrivé et tu n'allais pas te mettre à le blâmer. « Ne le soyez pas, je vais bien, et je suis entière » Tu levas les bras pour les faire glisser le long de ton corps afin de lui montrer que tu avais bien tout tes membres et qu'ils étaient en bon état. Maintenant que ton esprit était clair, tu pouvais lui faire un beau sourire avant de réalisé que tu le connaissais. Enfin pas vraiment, tu savais juste que c'était le Juge Kearse. Tu le connaissais parce qu'il faisait parfois les gros titres en condamnant certains coupables et parce que les affaires étaient importantes dans la région.  « Je dois avouer que je n'en ai aucune idée, j'étais rentrée pour me changer et après impossible de sortir de là ! » Tu fis comme lui, jetant un coup d'oeil à la porte, et au verrou en ne comprenant toujours pas comment tu avais fait ton coup, avais-tu seulement retiré le verrou ?

Maxence hocha la tête, convaincu. Oui, elle allait bien. Il n’y avait donc aucune raison de s’en faire ou de s’en vouloir pour une situation hypothétique qui, visiblement, n’était de toute façon pas arrivée. Et comme la jeune femme était maintenant sortie de cette cabine, il n’y avait plus aucun risque. Toutefois, comme le verrou avait fait défaut une fois, il pourrait très bien le refaire à plusieurs reprises durant la journée s’ils n’avisaient pas. Maxence retourna donc vers la porte, délaissant de quelques pieds la brunette, et constata que tout semblait fonctionnel. D’où sa surprise visée vers la brunette, se demandant comment elle avait bien pu s’embarrer là-dedans toute seule. Il rigola à sa réponse, elle était tellement adorable, vraiment. Maxence baissa alors les yeux vers le chandail de la brunette, non pas pour la reluquer – quoique devant une telle beauté, c’aurait été tout à fait humain – mais surtout parce qu’elle venait de mentionner le fait qu’elle était dans cette cabine pour se changer. « Ah, donc vous n’êtes pas animatrice du festival ? » Demanda-t-il avec un petit sourire, voyant qu’elle portait un chandail que tous les employés ou bénévoles du Woodford Folk portaient. Il laissa ensuite son regard se poser sur l’autre chandail qu’elle tenait dans ses mains, qui semblait un peu humide. Un chandail tout à fait normal, laissant croire qu’elle n’était effectivement pas animatrice. « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Un autre malheur qui vous est tombé dessus ou alors vous avez participé à un concours de wet t-shirt que j’ai manqué ? » Plaisanta-t-il, n’ayant absolument aucune idée que la brunette devant lui avait pu le reconnaître. Il ne ménageait donc pas ses paroles, étant pour une fois lui-même.

Tu n'avais pas tout de suite compris pourquoi il t'avait demandé si tu travaillais pour le festival, avant de réalisé que tu portais un des t-shirts. Tu le trouvais hideux et tu espérais pouvoir t'enfuir rapidement pour le changer mais tu t'étais retrouvée bloqué. Et maintenant tu ne pouvais pas fuir, tu pouvais mais tu passerais pour une malpolie auprès du jeune homme. Sans savoir pourquoi, ton image auprès d'un homme était toujours importante. A croire que tu pouvais trouver l'homme de ta vie à chaque instant et qu'il fallait toujours que tu fasses bonne impression. Même si souvent tu passais plus pour une folle que pour autre chose. Tu fis un petit sourire à son commentaire avant de lui montrer le t-shirt. « On m'a renversé du café dessus, alors que je participais à un numéro. » Tu fis une petite moue, à croire que tu enchaînais les malheurs. La journée commençait à peine, toi tu la trouvais déjà bien longue. « Puis-je vous offrir un café, ou quelque chose pour vous remercier ? »

Maxence fut amusé par la surprise qu’il lut dans les yeux de la jeune femme lorsqu’elle comprit qu’elle portait un chandail d’employé du festival. Plus le temps passait, plus il fondait devant elle. Elle était mignonne, juste dans sa façon d’agir. Un petit sourire timide se dessina sur les lèvres de la jeune femme, avant qu’elle ne lui avoue qu’on lui avait renversé du café dessus alors qu’elle participait à un numéro. Il fronça les sourcils, l’air un peu inquiet et concerné. « Vous ne vous êtes pas brûlée, j’espère ? » Ce serait vraiment le pire. Un chandail taché, ce n’était pas si mal, mais si sa peau en avait souffert, alors là c’était beaucoup moins drôle. La brunette proposa finalement un café, ou autre chose, afin de le remercier. Maxence sourit, secouant la tête. « Vous n’avez vraiment pas besoin de me remercier d'une quelconque façon, je ne faisais que mon devoir de citoyen. » Il avait effectivement l’obligation de ne pas nuire à autrui, et de porter secours à une personne en détresse. La jeune femme ne lui devait donc rien. « Par contre, vous m’avez mis l’idée d’un café en tête, alors si vous voulez quand même en boire un en ma compagnie … » Proposa quand même Maxence. De toute façon, c’était ça ou bien il continuait son chemin tout seul.

Tu hochas la tête de manière négative, heureusement que non. Tu aurais vraiment été malchanceuse, mais dans ton malheur, il avait été froid donc tu n'allais pas te plaindre. Tu n'avais rien de plus à ajouter, et il semblait ne pas vouloir accepter ton offre. « Comment ça ? Sans vous je serais probablement encore coincée, alors c'est normal de vous remercier d'une quelconque façon ! » Tu fis une petite moue, ce n'était pas parce qu'il était juge et qu'il appliquer les lois, qu'il devait se considérer comme une homme faisant juste son devoir. N'importe qui aurait pu passer dans le coin et l'ignorer, mais lui ne l'avait pas fait. Certes ça faisait de lui un homme bien, et une raison supplémentaire pour toi de vouloir le remercier comme jamais. Pour une fois c'était une personne qui le méritait. « J'en serais ravie, à condition que celui-ci ne finisse pas sur mon t-shirt parce que j'ai plus de rechange, et je ne suis pas certaine de vouloir retourner aussi vite dans des toilettes publiques.. » Tu fis un grand sourire, tu n'avais toujours pas de sac et tu ne savais pas où mettre ton t-shirt trempé, alors tu le gardais à la main, en essayant de réfléchir à ce que tu pouvais faire.

La belle brunette ne sembla pas prête à retirer son offre, ne comprenant pas pourquoi Maxence s’obstinait à ne pas prendre le crédit qu’il lui revenait pour son geste. L’homme avait passé son temps à tenter de déterminer le bien et le mal, à tel point que maintenant, il se basait toujours sur le critère de la personne raisonnable afin de juger de ses propres actions. Et, à ses yeux, n’importe qui de normal aurait fait la même chose que lui. Ce qui rendait donc son geste peu extraordinaire, d’où son refus qu’elle lui paie un café rien que pour ça. C’est pour cette raison que Maxence proposa plutôt qu’ils aient en prendre un, oui, mais pas sur la base du remerciement. C’était un bon compromis, quand même. Maxence rigola lorsque la brunette souhaita que ce second café ne se retrouve pas sur son t-shirt, cette fois. « Je tâcherai de me montrer prudent, alors, même si je pense que c’est de vous-mêmes que vous devriez vous méfier. » Plaisanta-t-il, faisant référence à sa maladresse. Maxence n’avait rien de maladroit, alors il se doutait bien que si le café se renversait, ce ne serait pas sa faute. Ils se rendirent donc jusqu’au premier stand de nourriture qu’ils croisèrent. Ils y vendaient tous des cafés, de toute façon. Maxence s’en prit un noir, et tourna la tête vers la jeune femme alors que c’était à son tour de commander. Maxence déposa un billet de cinq dollars sur le comptoir lorsque les deux cafés arrivèrent. Il attrapa le sien et, suivi par la jeune femme, ils continuèrent à marcher, ou plutôt à errer, entre les différentes attractions. « Alors, c’était quoi ce numéro, auquel vous participiez ? » Demanda-t-il avec intérêt.

Il avait raison, sans savoir comment. Peut-être parce que lui ne devait pas connaître ce genre de problème. C'était une chance, tu pourrais facilement t'imaginer une vie sans cette maladresse. Tu serais aux anges, à toi une vie enfin normale, sans risque d'accident. Mais ça ne servait à rien de la rêver parce que ta gaucherie était présente et que rien ne pourrait jamais la défaire. « C'est vrai que je dois être la fille la plus maladroite du monde entier ! Hier encore, alors que je dansais, j'ai enfoncé mon talon dans le pied de mon partenaire, j'vous dis pas à quel point il a eu mal.. » Tu lui fis un petit sourire, avec un haussement d'épaules, tu n'y pouvais rien, tu étais comme ça. Tu ne pouvais pas aller contre ça, et c'était déjà difficile pour toi de vivre avec. Tu ne comptais plus les paires de chaussures que tu avais pu péter par exemple. Il y en avait beaucoup trop eu.. Une fois devant le stand, tu en profitas pour prendre un latte, et au moment de payer, c'est lui qui régla la note. Tu n'eus pas le temps de contester parce qu'il te posait déjà une nouvelle question. « C'était du théâtre, enfin une improvisation, on devait jouer une rencontre, et pour m'accoster, il a choisi de renverser son café sur moi.. » Tu ne t'attendais pas à ce genre d'approche c'est vrai, mais bon c'était ça l'improvisation au final.

Maxence rigola de bon cœur quand la brunette lui parla de ses pas de danse légèrement meurtriers pour les pieds de son cavalier. Elle avait fait ce petit sourire en haussant les épaules, et le trentenaire l’avait regardée avec un sourire au coin des lèvres suite à son rire. « Je trouve ça plutôt adorable. J’espère qu’il ne vous en a pas trop voulue. » Affirma-t-il. À ses yeux, c’était juste vraiment mignon. Ce n’était rien de méchant, en fait, juste une belle maladresse innocente. Oui, voilà, la brunette avait cette innocence et cette naïveté dans ses grands yeux bruns, et c’était exactement ça qui faisait fondre Maxence. Ils arrivèrent finalement vers le stand, où Maxence paya leurs deux cafés parce que vraiment, tout le plaisir était pour lui. Et puis ce serait réglé plus rapidement de toute façon. Ils marchèrent ensemble tout en continuant de discuter. « Quoi, c’était fait exprès ? Ce n’est pas très gentil de sa part. » Releva-t-il, secouant la tête devant l’imbécilité de certaines personnes. « C’est drôle, j’ai un peu de mal à vous voir faire de l’improvisation. » Dit-il avec un petit sourire amusé, la regardant. « Vous me semblez plutôt du type timide. » Il haussa les épaules. « Remarquez que je dois être bien pire, je n’aurais jamais accepté de monter sur scène dès le départ. » Puis, une fois le sujet classé, Maxence lui dit, en tendant la main vers elle sans pour autant cesser de marcher : « Au fait, moi c’est Maxence. »

Tu avais écouté tout ce qu'il avait dit avec la plus grande des attentions. Tu n'allais pas le contredire, tu n'étais pas la placé en matière d'improvisation, mais plutôt dans la réflexion. Il te fallait toujours du temps pour penser, pour imaginer ce que tu pourrais dire ou faire. C'était aussi la première fois que le festival se déroulait à Bowen, surtout pour les dix ans. « Je n'aime pas spécialement me mettre en avant, mais c'est dommage que dans un tel festival, de ne pas se laisser prendre au jeu, de ne pas en profiter, même si effectivement, l'improvisation c'est pas mon dada. » Tu lui adressas un grand sourire. C'était vrai quoi, si vous ne profitiez pas maintenant, quand le ferez-vous ? Lorsqu'il se présenta à toi, tu ne pu t'empêcher de le couper. « ..xence Kearse, le grand juge ! » En même temps tu te demandais qui ici à Bowen pouvait ignorer qui il était. Ce n'était pas une star de cinéma mais une star du barreau, tu lisais souvent les articles relatant les affaires qu'il dirigeait. « Dites, je me suis toujours posé une question et comme vous êtes le premier juge que je rencontre, je me permets : est-ce que vous êtes nu sous la robe de juge ? » Et oui, c'était le genre de question existentielle qui pouvait régir ta vie, mais tu lui disais ça avec le plus grand sérieux du monde, même pas l'ombre d'un sourire sur ton visage.

Elle marquait un point, cette petite brune. Quel était l’intérêt de venir à un festival, surtout au cours d’une journée à propos du théâtre et de l’improvisation, s’il n’était pas question de se mouiller un peu ? « Vous avez raison. J’ai tendance à être trop coincé, à ne pas me laisser aller. Je devrais suivre votre attitude. » Il lui sourit. Mais encore là, c’était facile à dire, mais est-ce que Maxence serait capable de franchir le pas ? Probablement pas. Il avait une peur bleue d’être sous les feux de la rampe pour des raisons autres que le travail. Attirer l’attention sur lui n’était vraiment pas au top de ses priorités, bien au contraire. Bref, alors que Maxence se présentait, la brunette le coupa pour compléter sa présentation, en voyant très juste d’ailleurs. Elle le connaissait déjà, bien. Il parut gêné aux premiers abords, et rougit même un peu quand elle le qualifia de grand juge. « Euh … oui, voilà. C’est moi. » Et toute cette gêne se dissipa dès que la jeune femme lui posa sa question existentielle qui, franchement, avait carrément pris le juge au dépourvu. Il éclata d’un rire bref et surpris. « Wow. » Il prit une pause, continuant de rire un peu. « C’est bien la première fois qu’on me pose cette question. » Cette jeune femme était décidément pleine de surprises. D’agréables surprises. « Euhm, alors non, pour votre information, nous ne sommes pas nus sous notre toge. Pantalons propres, chemises, cravate. Tout ça. » Il sourit à la jeune femme, content d’avoir au moins pu élucider un de ces grands mystères de sa vie. « Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom, avec tout ça. » Ce n’était pas juste, elle le connaissait déjà et lui ne savait même pas son prénom.

Tu avais si peu souvent raison, alors quand on te le disais, tu ne pouvais t'empêcher de te sentir fière. Comme si tu venait de dévoiler la vérité la plus capitale sur le monde. Comme s'il buvait tes paroles. Peut-être que tu allais trop loin, mais tu avais raison, et ça, ça valait tout l'or du monde. Du moins, à tes yeux. « Si vous voulez après, on aura qu'à trouver un petit spectacle d'impro' et je vous aiderez à vous lâcher un peu plus. » Tu lui fis un petit sourire, tu pensais que ta proposition serait déclinée sans trop de difficulté, mais au moins tu avais tenté ta chance. Après, s'il voulait rester dans son coin, c'était son choix, tu ne pouvais pas l'y forcer. Tu le regardais rire, tu ne comprenais pas ce qu'il y avait de drôle, pour toi ta question te paraissait tellement normale et tu ne pu cacher ta déception à sa réponse. « Ah, je suis déçue, mais c'est pas embêtant de porter une cravate sous la robe ? » Tu te demandais maintenant comment ils faisaient pour se gratter sous la robe si leur dos venait à les démanger ? Tu éviterais de lui poser cette question, tu allais passer pour une folle avec des questions étranges. Déjà que tu ne t'étais même pas présenté. « Pardonnez mes bonnes manières, je suis Lily-Anaëlle »