maxanne ≡ just like the movies.

Depuis des semaines, Maxence passait le plus clair de son temps à Brisbane, parce qu’il siégeait sur un important procès qui était d’ailleurs très médiatisé, présentement, dans la province. Il détestait quand les journalistes s’en mêlaient, parce que sa tâche était tellement plus ardue et aussi parce que sa tête se retrouvait à la télévision, et il n’aimait pas vraiment attirer l’attention sur lui. Mais bon, ça venait avec son métier, et il avait bossé si fort pour en arriver là que ça ne pouvait pas lui faire baisser les bras. Cependant, Maxence avait eu besoin d’un peu de repos alors, après que la séance de la veille ait été ajournée pour deux jours, le jeune homme en avait profité pour revenir à Bowen pour les prochaines quarante-huit heures, question de se reposer un peu, et de voir autre chose que les murs de sa chambre d’hôtel. Déjà, ça lui faisait du bien. On lui demandait souvent pourquoi il ne déménageait tout simplement pas à Brisbane, ce qui lui éviterait des heures et des heures perdues en voiture ou en avion. La réponse était simple : Bowen était sa ville natale, son petit coin de repos, son petit paradis. Bref, le juge était venu boire un thé glacé sur une terrasse en plein air, sur une rue piétonnière. Il s’efforçait de ne pas regarder les journaux tout autour de lui ; en temps de procès, il ne devait pas s’informer de l’opinion extérieure, ne devant pas se laisser influencer par l’opinion publique. Il lisait donc une biographie de Malcolm Fraser, sans trop grand intérêt, mais pour se changer les idées. Jusqu’à ce qu’une femme l’aborde, lui demandant si elle pouvait le déranger un court instant, avant de s’asseoir devant lui. Il la regarda, amusé de la voir s’imposer avant même d’avoir eu sa réponse. « Oh, mais je vous en prie. » Dit-il d’un ton plaisantin. Elle planta alors son regard azur dans le sien, et Maxence remarqua à quel point elle était belle, mais surtout toute l’assurance qui se dégageait d’elle. Ça le prit par surprise. Et pourtant, la jeune femme était bel et bien perdue, tout simplement. Il rigola quand elle mentionna son ennui, et il brandit son livre dans les airs, coupable. « J’avoue que lorsque j’en suis rendu à lire la bio d’un ancien premier ministre, c’est parce que j’ai besoin d’être sauvé. » Il déposa son livre sur la petite table ronde. « Je crois savoir de quelle boucherie vous parlez. En tout cas, celle que j’ai en tête est la meilleure en ville, alors même si ce n’est pas celle que vous cherchez, je sais que c’est celle que vous voulez. » Lâcha-t-il en arquant un sourcil, avec un fin sourire aux lèvres. « Si vous voulez, je vous y conduis. » Proposa-t-il, n’ayant visiblement rien de mieux à faire, de toute façon.