Awake my soul | Xavier Black

Heureusement pour toi que ce n'était pas le premier critère que tu cherchais chez une femme, sinon tu n'aurais jamais été marié 3 fois et tu n'aurais jamais proposé cela à 5 femmes au total. Mais dans le fond, ça ne te dérangeait pas plus que ça, depuis le temps, tu t'étais habitué à tout ça. « Je dois m'estimer chanceux que les femmes évitent les talons sur la plage alors, parce que je crois que je me sentirais ridiculement petit. » Ton imagination aimait jouer avec toi, et tu t'imaginais tout petite à côté d'elle, comme un enfant et sa maman. Ce qui te fit sourire. Elle devait à peine avoir dix centimètres de moins que toi, et encore, tu n'en étais pas sûr. C'était une estimation dans la nuit, tu ne pouvais pas vraiment déterminé la différence, mais elle ne devait pas être loin du mètre quatre-vingt puisqu'elle avait su deviner ta taille. Donc c'est qu'au fond, elle devait être plus proche que tu ne pouvais l'imaginer. Tu te surpris à sourire encore une fois. C'était étrange. Tu avais fréquenté des femmes depuis ces trois dernières années, même si à vrai dire, tu les avais beaucoup évité, préférant passer du temps dans ton atelier, et à tes réunions. Tu vivais un peu comme un ermite, jusqu'à maintenant. « Uniquement parce que j'ai trois poils de plus que vous sur le torse. Et encore, heureusement pour vous que c'est moi qui les porte et non vous parce que ça serait très étrange. » Tu te remis à rire de plus belle. Au fond, même si elle avait des poils sur la poitrine, tu ne pouvais pas les voir. Et puis c'était probablement caché aussi. Bien que ce n'était pas le genre de chose qui pouvait te dégoûter. Après tout, la pilosité ne pouvait pas forcément se contrôler. Une des tes femmes portait bien mieux la moustache que toi d'ailleurs. « C'est le calme qui rend ça bizarre, la journée il y a toujours du monde pour faire du bruit. » Tu jetais pourtant un coup d'oeil en arrière. Le groupe de jeune qui était là, commençait à partir doucement. La plage retrouvait peu à peu son calme et la quiétude qui te réconfortait. « Et ça marche ? » demandais-tu, curieux. Tu la voyais qui reculait doucement vers le bord de la mer, mais toi tu restais là où tu étais. Tu n'avançais pas, mais comme l'eau n'était pas trop froide, tu pourrais y rester des heures.

Les talons sur la plage, elle n'avait jamais essayé car elle n'était pas assez abrutie pour le faire, mais ça devait faire mal. Du moins, elle essayait de s'imaginer une douleur une fois le talon enfoncé dans le sable et la cheville tordu. Ça la fit frissonner, mais elle rigolait. « C'est vrai … » La taille moyenne des femmes était quand même assez haute d'après ses souvenirs, mais après, ce n'est qu'une moyenne, et Adilyn tombait pile dedans. « Mais je vous trouve quand même assez grand. » Difficile à imaginer, mais un des ex d'Adilyn était bien plus petit qu'elle ; c'est d'ailleurs pourquoi elle avait fini par le quitter, jamais porter de talons alors qu'elle était tentée tous les jours, ça l'énervait.

Son fou rire revenu. « Heureusement que vous me le préciser, je pensais que vous étiez en train de me traiter d'ours. » Dit-elle ironiquement. Elle essayait de s'imaginer poilu de la tête aux pieds, ce qui la faisait rire de plus belle. La jeune femme se remit à nager un peu, du moins se balader dans l'eau. « Moi je dirais que c'est le fait de ne rien voir qui est bizarre. Le silence ne me dérange pas tellement. » Elle entendait des bruits à l'hôpital toute la journée, alors ça lui faisait du bien, du silence ; ou même le fait d'avoir une conversation sans bruit autour. « Puis c'est vrai … le jour il y a des sauveteurs, donc ça me va. » Adilyn avouait à demi-mot son problème, elle ne savait pas s'il allait comprendre, mais ça devait quand même lui mettre la puce à l'oreille. Après sa question, elle hésitait deux secondes, avant de s'approcher de nouveau de lui, à une distance raisonnable. « Il me semble que oui, ma thérapie de la mer fait des effets. »

Tu avais pris un air faussement choqué, même si elle ne pouvait pas le voir, ça t'amusait pas mal. « Jamais je n'oserais dire une chose pareil à une si jolie femme. » Du moins, de ce que tu t'imaginais d'elle puisque l'obscurité t'empêchait toujours de la voir, en tant que tel. Mais puisque tu n'avais jamais trouvé une femme laide, ça ce n'était pas un mensonge pour toi. Il y avait toujours un petit quelque chose en plus qui te plaisait chez une femme. « Ça peut être perturbant, c'est sûr, mais ça ajoute un petit quelque chose. » Du piment pour toi, c'était le genre de chose qui te faisait carburer. Tu repris plus doucement. « C'est sûr que pour les attaques de requins et les noyades en pleine nuit, c'est plus dangereux. Mais n'oubliez pas que je suis là pour veiller à votre sécurité ! » Tu aimais bien l'idée d'être présent pour quelqu'un et puis il y avait la question du bouche à bouche qui t'attirait pas mal. Mais ça c'était parce que tu étais un homme et que tu aimais ce contact physique. « Alors, dites-moi charmante inconnue, que faites-vous dans la vie ? » Tu avais déjà une idée bien définie sur la question et tu avais envie de confirmer ton soupçon. Tu en profitais d'ailleurs pour nager en sa direction, après tout tu devais être le plus près d'elle possible. C'était sans compter les méduses qui se trouvaient sur le sable. A la lumière du jour, on pouvait les éviter mais là, dans le noir, tu n'avais aucune chance de les repérer. Et au moment où tu voulais poser ton pied tu te fis piquer aussi sec. « Aïe ! » Tu levais ton pied, sautillant sur l'autre pour essayer de regagner le bord le plus rapidement possible.

Si jolie femme, elle sentait ses joues rougirent bien qu'elle avait conscience qu'il n'avait rien vu d'elle. « “Si jolie femme” ? Qui te dit que j'ai pas un sévère strabisme et de l'acné sur tout l'visage ? » Dit-elle amusée, elle n'avait jamais connu un cas comme celui-ci et rien que s'imaginer comme la description la dégoûtait un peu, par chance, elle n'avait pas eu de problème d’acné pendant son adolescence et a toujours eu une très bonne vue. « C'est vrai, j'avais oublié que vous étiez mon chevalier. » Elle en riait de nouveau. Un chevalier pour la protéger des dangers de la nuit, ça lui plaisait, ça la rassurait quelque part. Bien qu'elle savait qu'il n'allait pas se sacrifier à sa place si un requin venait pointer le bout de son nez, non, il partirait sans doute rejoindre la rive et regarder la silhouette d'Adilyn se faire dévorer. « Je suis infirmière, pour le moment. » Elle comptait changer de métier, bientôt. C'était dans ses projets, mais elle ne savait pas dans quoi elle allait se lancer si jamais elle sautait le pas.

Un bruit de l'inconnu sorti la blonde de ses pensées, il rejoignait le bord, et venait probablement de se faire mal. Apeurer, elle se précipita aussi vers la rive. Si c'était une blague, elle était de mauvais goût. Son cœur battait la chamade, cette sortie ne faisait que la convaincre qu'elle ne voulait pas aller dans l'eau. « Qu'est-ce qui se passe ? » Elle s'approchait du couturier, inquiète. Il avait le pied levé, elle en concluait que quelque chose l'avait piqué … une méduse. Elle frissonnait de tout son long. « Une méduse ? » Adilyn passait une main dans ses cheveux. « Ne restez pas debout … Je vais vous aidez. » Sur une jambe, ça allait vite lui faire tirer.

Sa réponse te pris au dépourvu, tu savais qu'elle mettrait ta parole en doute par rapport aux conditions dans lesquelles vous étiez, mais pas à ça. « Je n'en sais rien, j'en conviens. Et même si c'était le cas, pourquoi cela ne ferait-il pas de vous une belle femme ? » Au fond il n'y avait pas que la beauté physique qui comptait, le corps n'était qu'une enveloppe charnelle. Ce qui rendait une personne belle c'était ce qu'elle était à l'intérieur. Tu fus assez surpris par sa réponse, effectivement ce n'était pas vraiment ce que tu avais eu en tête mais c'était un métier admirable, et qui collait tout à fait avec les traits de caractères que tu lui décelait. « Ah oui ? Je vous imaginez plus professeur des écoles » Tu préférais quand même ton idée, et comme elle avait insisté sur le "pour le moment", elle pouvait peut-être reconsidéré une reconversion dans le professorat. « Je crois bien, c'est assez fourbe ces petits trucs » Bon il était clair que tu faisais preuve de faiblesse et que tu n'étais plus en position de chevalier. Mais la douleur dans ta jambe t'empêchait un peu de penser à autre chose. Ça faisait sacrément mal. Esti de méduse de marde. Une fois assis au bord de l'eau, tu pliais et dépliais ta jambe avant de lui dire, un petit sourire aux lèvres. « Ça va aller, c'est juste une petite piqûre et au pire j'aurais peut-être des tentacules ? » Tu avais l'épisode de Bob l’Éponge qui une fois piqué se transforme en méduse. C'était assez fantastique puisque c'était un animé et qu'une telle chose n'arriverait jamais en vrai mais ça te faisait rire. Tu avais beau avoir 34 ans, tu aimais l'éponge jaune et son ami l'étoile rose. Et les films d'animations de Scoobidoo aussi. C'étaient les seuls choses qui te faisaient retomber en enfance, pas au point d'avoir une collection de figurine, mais pas loin.

Il ne jugeait pas au physique, finalement, il était tout comme Adilyn qui ne jugeait que par le caractère d'une personne, le physique n'importe que très peu dans son cœur. « Je me demandais seulement si vous jugiez que par le physique, il semblerait que vous soyez plus ouvert d'esprit que je le pensais. » Il était rare de croiser des personnes comme lui, du moins, Adilyn n'en croisait pas beaucoup. « Professeur des écoles … ça ne me déplairait pas. » Une fois sur le sable, l'inconnu confirma les soupçons de la blonde. Elle était heureuse d'avoir quitté l'eau à temps et d'avoir eu plus de chance de ne pas s'être piqué.

Une fois assit, elle s'accroupissait pour essayer de voir le pied du couturier. Il le prenait à la légère, mais certaine piqûre pouvait faire des choses pas très jolis à voir. « Des tentacules sur le pied, ce n'est pas pratique pour rentrer dans ses chaussures. » Elle souriait en prenant du sable pour en mettre sur le pied de son chevalier. « Faut laisser le sable sécher. » Elle tournait la tête vers son interlocuteur avant de s'asseoir à côté. « Après vous irez rincer et vous n'aurez plus aucune chance d'être un mutant. » Dit-elle en riant et levant la tête vers les étoiles. Il faisait encore assez bon pour qu'elle n'aille pas encore chercher son short et son débardeur laisser plus loin.   « Je pensais réellement que c'était moi qui allait me blesser. »

Pour toi, une femme était une femme, qu'elle soit grande, petite, blonde, rousse, plate ou même bien en forme. Ce n'était pas ça qui ferait une différence pour toi, jamais. « Ça a l'air de vous surprendre ? » Tu ne sais pas pourquoi tu t'étonnais au fond, puisque toi même tu ne rencontrait pas beaucoup de personne pensant ainsi, alors ça lui donnait un petit plus à tes yeux. « Alors lancez-vous, qu'avez vous à perdre ? » Tu ignorais comment ça pouvait marcher les études ici, ou le changement de métier, tu ne connaissais que le système français et tu n'avais pas prévu de te pencher sur la question. « Dommage, je crois que ça m'aurait donné un charme supplémentaire.. » Bien qu'il aurait été effectivement difficile de trouver chaussure à ton pied. Tu étais tailleur et non cordonnier. Tu fis un léger sourire à sa remarque, au fond tu préférais que ce soit toi, plutôt qu'elle. Mais c'était sûrement dû à ton côté gentleman. « Heureusement pour moi que vous êtes infirmière. Et pour vous que je sois pas assez prudent pour vous éviter une attaque fourbe de méduse ! » Tu riais doucement, puisque tu devais attendre que le sable sèche, tu t'allongeais de tout ton long à ses côtés. Regardant le ciel étoilé, tu te souvenais qu'enfant, tu adorais ça, l'astronomie. Avec le temps, tu avais fini par mettre tout ça de côté, mais tu avais encore quelques restes. Tu aurais d'ailleurs pu étaler ton savoir pour essayer de l'impressionner, mais tu préférais le silence et le calme qui régnait désormais sur la plage.

Elle ne savait pas quoi dire, bien sûr que ça la surprenait, mais elle ne voulait pas que l'homme le prenne mal, le fait qu'elle n'ait pas deviné du premier coup qu'il s'en fichait du physique. « Oui … c'est une bonne surprise. » Bien qu'il ne pouvait toujours pas le voir, elle lui souriait. « Parce que ça me ferrait trop bizarre pour l'instant de passer du médical à l'enseignement puis je n'ai pas choisi les options pour quand j'ai fait mes études supérieures. » Elle avait préféré prendre la santé et la médecine plutôt que l'éducation et la psychologie. Mais elle ne regrette pas ses choix, à l'époque c'était ce qui l'animait, soigner et sauver les autres. « Possible, un bon atout envers les poulpes peut-être. » Elle finissait sa phrase par un petit rire. Des âneries, elle en disait, surtout à cette heure de la journée après une grosse journée de boulot. « Si vous n'étiez pas là, elle se serait jetée sur moi, c'est vrai. » Son rire reprit. « Merci preux chevalier. » Puis si l'inverse était arrivé, elle aurait eu trop peur qu'il lui souille son pied avec de l'urine parce que “c'est les grands-parents qui l'ont dit, plus jeune”. Le calme avait repris le dessus, Adilyn ne savait pas quoi dire, elle devait se contenter d’apprécier le silence ; très peu pour elle qui panique à chaque silence. Il ne fallut pas deux secondes de plus pour que l'infirmière se leva pour aller rejoindre ses affaires, remettant son short et son débardeur. Elle rejoignait après le bel inconnu toujours en gardant un silence des plus total.

Tu avais laissé planer un silence pour toute ses réponses, tu ne savait plus trop répondre à vrai dire. Si elle ne voulait pas s'engager dans une nouvelle voie, c'était son choix, tu n'avais rien à ajouter. Tu avais juste échappé un rire pour la remarque sur les poulpes, en te demandant quel charme d'enfer tu aurais pu avoir. « Je ne penses pas que les méduses sautent sur les gens, et puis c'est un mécanisme de défense. Je pense qu'en tant que méduse, j'aimerais pas me faire marcher dessus par un pied géant.. » Tu t'estimais heureux que ce soit toi. À y penser tu aurais sûrement voulu suivre l'idée populaire qu'il faille pisser sur une telle blessure. Bien qu'en tant qu'infirmière elle aurait sûrement refusé que tu approches d'elle et puis elle était capable de se soigner seule. Tu étais allongé sur le sable, regardant le ciel, en te demandant comment tu pouvais bien prolonger ce moment. Tu sentais bien que votre conversation s’essoufflait. Tu la vis se lever et s'éloigner doucement de toi. Tu n'avais pas osé te lever à ton tour pour regarder ce qu'elle faisait, mais tu avais l'impression qu'elle allait partir et te filer entre les doigts. Ce qui était son droit, tu ne pouvais pas vraiment la retenir. Tu avais cherché quelque chose à dire, sans grand succès. Même ta remarque sur les étoiles s'était évaporée. Mais elle était déjà de retour près de toi et tu laissais un sourire se dessiner sur tes lèvres. Tu avais l'air d'un gros benêt et ça t'étais bien égal puisqu'elle ne pouvait pas le distinguer.

Quand il racontait son histoire sur les méduses, Adilyn fit la grimace. « Vous arrivez à vous mettre à la place d'une méduse ... » Elle laissait un silence de deux secondes avant que son rire reprenne. Il était clairement plus marrant que tous les autres hommes qu'elle avait vu à Bowen, cette rencontre était une bonne surprise, une très bonne surprise. « Je ne sais pas ce que pensent les méduses, mais elles approuveraient sans doute votre réflexion. » Elle souriait, avant de partir prendre ses affaires et revenir. Le silence était toujours au rendez-vous. Elle essayait d'essayer de deviner à quoi il pensait, mais ce silence la perturbait trop, elle se retenait de rire nerveusement s'en mordant les lèvres. Elle se mise dans la même position que son chevalier puis le regarda. « Ma voix est tellement insupportable que vous préférez ne plus parler ? » Elle souriait. « Ou alors, le fait de ne pas me voir vous rend plus mal à l'aise que j'ne l'avais pensé ? » Adilyn avait un milliard d'hypothèses dans la tête, mais ne pouvait pas tous les citer alors les deux qui lui semblaient le plus logique, elle les avait sorties. « À quoi vous pensez, mon chevalier ? » Tous les sujets étaient bons aux yeux de la belle blonde, tant qu'il y avait de la conversation.

Tu ne pensais pas avoir eu une réflexion si profonde sur les méduses. Pourtant, tu avais partagé son rire et sa réflexion. Tu fixais le ciel, sans te rendre compte que le silence s'était installé depuis quelques minutes. Ce qu'elle brisait rapidement, tu l'écoutais partager ses doutes, ses craintes peut-être. Avant de sourire bêtement, c'était idiot de penser que ça venait d'elle. « Oh non, mon imagination a dessiné plus de milles visages et j'aimerais savoir si j'ai eu juste au moins une fois, mais vous voir n'apporterais rien de plus à tout ça. » Pour toi, il enlèverait même toute la part de mystère qui entourait cette rencontre. « Quant à votre voix, elle est mélodieuse si jamais vous pouvez aussi penser à vous reconvertir dans la chanson. » Tu esquissais un sourire avant de reprendre plus légèrement. « Mais pour être tout à fait honnête, je ne sais plus quoi vous dire.. » Elle t'intimidait un peu même. Tu pensais que toutes les barrières étaient tombées mais tu réalisais que non. La conversation ne venait plus aussi facilement qu'au tout début. Tu sentais son regard posé sur toi, et tu n'osais pas te tourner pour faire de même. Ça faisait trois ans que tu vivais dans ta bulle, tes contacts se limitaient à la caissière du supermarché et encore, quand tu ne te faisais pas livrer. Puis au groupe des alcooliques anonymes, et aux clients de ta boutique. Mais là encore, les rapports restaient strictement professionnels.

Il était adorable, adorablement romantique et elle ne savait pas quoi dire devant ça. Elle aurait laissé parler son cœur, mais il n'avait rien à dire. Cependant, il devait dire ça à toutes les femmes qu'il croisait, ce qui brisait un peu le cœur de la grande blonde. « J'espère pour vous qu'un de ses visages étaient le mien. » Elle esquissait un énième sourire. « Puis pour la chanson, … je chante beaucoup mais pas si bien. » Sa carrière n'aurait pas voulu très haut, puis on l'aurait surtout connue pour sa défaite musicale. Elle perdit son sourire quand il avoua qu'il n'avait plus de conversation à lui faire, mais une petite idée lui passa dans la tête, après tout, c'était une femme avec des envies, comme tout le monde. Adilyn se tournait vers son chevalier avant de lui murmurer à l'oreille. « Vous n'êtes pas obligé de parler, vous savez. » Passant une main sur le torse de son interlocuteur, elle venue déposer un baiser sur les lèvres de celui-ci. Elle n'avait pas prévu que sa soirée se déroule de cette manière mais c'était une option comme une autre.

Tu l'espérais aussi, pas pour voir à quel point elle pouvait être belle, elle l'était déjà tes yeux,, du moins à tes oreilles parce que tu n'avais pu entendre que le son de sa voix. Tu fis un léger sourire en l'entendant dire qu'elle chantait mal. Tu n'en croyais pas un mot. « Vous êtes le seul juge, laissez-moi vous entendre, et je vous direz si vous pouvez l'envisager ou si au contraire, vous feriez mieux de continuer de chanter sous la douche. » Après quoi, le ton avait changé, elle s'était approchée de toi, et tu avais senti son souffle dans ton oreille. Un frisson te parcourait le corps. Tu ne t'attendais pas à ça, et ce n'était pas déplaisant, mais tu ne savais pas si tu étais vraiment prêt à te lancer dans un truc comme ça. Tu n'allais pas non plus tomber amoureux et la demander en mariage dans la seconde, il fallait que tu te relaxes. Lorsqu'elle posa sa main sur ton torse pour déposer un baiser sur tes lèvres, ton cœur explosa. Tu fermais doucement les yeux, de toute façon, même à quelques millimètres de ton visage, tu ne pouvais pas la voir. Avec le reflet de la lune, il y avait un petit éclat dans ses yeux, mais ce n'était pas suffisant. Tu levais ta main gauche pour la poser contre sa joue.

Elle ne chantait pas que dans sa douche, malheureusement. Elle chantait aussi quand elle se maquillait, quand elle cuisinait, quand elle conduisait, partout et tout le temps. « Je verrais si je vous ferrais une démonstration, plus tard. » Ponctua-t-elle d'un doux rire. Chanter devant les autres que ses amis, ce n'était pas vraiment son truc, mais ses amis, elle n'en avait pas vu depuis si longtemps, elle ne voulait pas les voir de peur d'annoncer indirectement son secret. Elle posait ensuite délicatement sa main sur le torse de l'inconnu, lui offrant un baiser qu'il ne semblait pas rejeter pour autant. Si proche de son visage, elle essayait de voir ne serait-ce que ses yeux, mais la lune ne l'aidait pas, qu'importe, elle ne faisait pas attention au physique et le caractère du jeune homme lui suffisait pour avoir envie de l'embrasser. Quand il posait sa main sur la joue d'Adilyn, elle sentit son cœur battre si vite, un feu d'artifice où toutes les étincelles du monde seraient venues se regrouper pour quelques secondes de magie. Elle trouvait ça plus excitant de ne pas connaître la personne à ses côtés. Adilyn ne comptait pas aller plus loin pour le moment, donner envie c'était ce qu'elle faisait de mieux. Après avoir prolongé leur baiser, elle commençait à l'embrasser du coup jusqu'à son torse, avant de s'arrêter avant qu'il espère trop. « Votre pied. Je pense que c'est bon maintenant. » L'infirmière avait un don pour créer et détruire les choses, choses qui tournaient si bien.

Quand elle retira son visage du tien, tu laissais tes lèvres s'étiraient en un large sourire, ta main retombant doucement dans le sable. Tu regardais les vagues aller et venir. C'était parfait. Il ne t'en fallait pas plus. Tu jetais un coup d’œil à ton pied, même si tu ne le distinguais pas trop. « Je vous remercie d'avoir sauvé mon pied d'une soudaine pousse de tentacule. » Tu avais songé à ce que tu aurais fait pour ça si tu avais été tout seul, parce que tu n'aurait pas pu t'auto pisser dessus. Même un bon contorsionniste n'aurait pas pu réaliser un tel exploit. Enfin si on pouvait qualifier ça d'exploit. Tu te levais pour aller passer ton pied dans l'eau afin d'enlever le sable comme elle te l'avait dit plus tôt. Tu jetais un coup d’œil à ton poignet - une habitude - mais tu n'avais pas ta montre. Pourtant il était tard, et tu étais un peu comme les poules, ou les coqs en l'occurrence, à te lever aux aurores. Il fallait donc que tu dormes un peu. Tu retournais vers tes affaires pour les ramasser, jetant un nouveau regard sur elle. « Et aussi d'avoir illuminé ma soirée. Je vous souhaite une bonne nuit, invisible damoiselle ! » Si tu avais pu la voir, tu aurais sûrement attrapé sa main pour lui déposer un baiser, comme un galant homme. Tu te contentais de rester debout devant elle, passant une main dans tes cheveux. Lorsqu'elle te salua en retour, tu lui offris un ultime sourire, avant de partir le cœur léger.