(18+) Loody/If you're going to do something tonight that you'll be sorry for tomorrow morning, sleep late.

Elle avait besoin d’une autre coupe, encore sans doute pour se détendre et profiter du moment. Woody pouvait comprendre cela. Parfois, la nervosité tuait le plaisir. Lui avait maintenant l’habitude, il n’avait plus besoin de se relaxer avec un petit verre en trop. La sexualité suffisait à le rendre paisible et relâché. Le corps de Lou le faisait tellement rêver que plus rien ne pouvait le descendre de son nuage, nuage embrumé par l’alcool qu’il avait lui-même ingurgitée. Woody n’avait aucune excuse, certes, mais il était vrai qu’il n’avait plus toute sa tête au moment où il enleva les vêtements de Lou après qu’elle ait posé sa énième coupe vide sur la table de chevet. Puis, sans prévenir, il pénétra Lou, dans sa bulle émotive, dans sa bulle physique, il pénétra son monde, sa torpeur, son angoisse, pour la détruire à petit feu, à coups de bassins mal calculés. Après avoir évacué tout son désir, tout son plaisir, après avoir saboté la nuit de Lou, après avoir souillé son corps, il se laissa tomber sur le côté, repu. Comme un animal rassasié après son repas, après avoir dévoré la chair de sa proie. Il regarda le plafond alors que Lou lui demanda ce que cette femme avait bien pu lui faire, allongée à côté de lui, presque inerte. Les larmes s’amassaient au coin de ses yeux alors que Woody avait tourné la tête vers elle. Devant cette scène, Woody se releva sur le lit pour s’asseoir sur le bout de celui-ci. Il attrapa ses vêtements au sol et enfila d’abord son chandail avant de déclarer : « Elle a fait de moi un monstre. » Il enfila ses caleçons et ses pantalons puis se leva. « Et ton homme n’a pas fait mieux de toi. » Avait-il déclaré, sans doute pour ne pas partir la queue entre les jambes. Il préférait avoir la tête haute même s’il gardait un goût amer de ce qui venait de se produire. Même s’il commençait à prendre conscience, peu à peu, de toute la haine qu’il venait de déverser sur Lou, elle qui n’avait rien demandé, en fait.

• Nue, elle regardait un plafond qui n’apparaîtrait jamais, mais son immobilité était rassurante. Peut-être qu'en ne bougeant pas tout cette histoire n'allait pas devenir réelle à ses yeux. Le noir représentait le néant que Lou espérerait ressentir. La jeune femme voulait ouvrir les yeux et sentir les tissus doux trop chère de Lennox. Un mauvais rêve semblait être l'option la plus potable. Se réveiller après l'un de ses cauchemars qui pénètre votre peau et qui vous ronge de l'intérieur pendant des jours entiers avant de s'évanouir. Oui, ça semblait être beaucoup plus plaisant qu'apprendre que tout ça était réelle. L'aveugle se sentait dégoûtante, mais d'une saleté répulsive. Elle sentait la honte qui serpentait sous sa peau comme une maladie incurable. Dans un murmure, un demande et une supplication Lou avait demandé des explications à Woody dans l'espoir de pouvoir au moins lui pardonner. Il ne pouvait pas avoir fait ça de son propre gré. Quelqu'un -une femme- devait l'avoir brisée dans une mesure où il était poussé à chercher un réconfort qui n'existait pas, du moins pas dans les bras d'une autre. Lou réussissait presque à avoir pitié de lui. Presque. Elle pourrait presque s'il lui avait pas prit l'espoir de vivre calmement dans les bras de son renard. Presque si elle ne se sentait pas aussi coupable de ne pas avoir sortie lorsqu'elle le pouvait. Sa fuite aurait empêcher deux âmes de tomber dans le creux d'une rivière de tristesse dans laquelle ils ne pouvaient que se noyer. « Il n'a rien fait. Je suis mon propre monstre. » Gémit la pianiste sans démentir la première affirmation de son amant délétère.  L'envie de vomir venait par vague alors que Lou comprenait enfin ce qui s'était passée. Elle avait trompé Lennox. Son esprit la martelait comme un plaidoyer qui lui promettait la guillotine. Elle avait trompé Lennox. Woody s'habillait en crachant  le dernier jet de son venin. Elle avait trompé Lennox. Mollement, elle s'étirait pour couvrir le peu de pudeur qui lui restait. Elle avait trompé Lennox. À cette instant précis, Lou se détestait. Elle avait trompé Lennox.