The night isn't so dark when you are with me ft. Emrys

Emrys avait enfin finit sa journée, parfois il y avait des jours comme ça où il était pressé de partir. Il adore son boulot, l'histoire a toujours été sa passion, il a toujours voulut transmettre son savoir et sa passion aux autres mais le jeune homme a dû attendre plusieurs années et arriver à Bowen pour que son rêve se réalise enfin, tandis qu'un autre s'éteignait. Il n'a jamais connu la joie d'être avec sa femme et celle d'être professeur d'histoire en même temps. Il rangea donc ses affaires et jeta un coup d’œil à l'amphithéâtre complètement vide. Il aimait être seul dans cette grande pièce, beaucoup de personnes se sentiraient tous petits et écrasés par le décor, mais ce n'était pas son cas. Après quelques minutes de contemplation, il fut sorti de sa rêverie par une vibration dans sa poche. C'était Nevaeh, qu'il devait voir dans même pas une heure, elle l'informait que le café où ils avaient prévu de se voir étaient trop bruyant et qu'elle lui donnait rendez vous à la plage. Il rangea donc son téléphone et partie en direction de la plage, qui ne se trouvait pas très loin, il y alla donc à pied. A cette heure-ci les gens commençaient à partir, il restait bien quelques personnes qui avaient prévu de manger là, mais globalement, la plage était assez vide. Il n'eut pas beaucoup de mal à repérer son amie, assise seule à regarder la mer. Elle tourna la tête lorsqu'il s'avança vers elle lui fit comprendre qu'il n'était pas très à l'heure. « excuse-moi, j'ai surestimé ma vitesse de marche. » lui répondit-il. Emrys est en général assez ponctuel mais forcément il avait prévu qu'il irait plus vite que ça à pied, elle ne referait plus cette erreur. Il s'assit dans le sable à côté de la demoiselle. « comment tu vas ? » lui demanda-t-il en tournant la tête vers elle mais en retournant son regard vers la mer.

C'est vrai que parfois il oublie qu'il n'est plus un jeune homme de vingt ans qui peut courir un marathon. Enfin ce n'est pas un vieux croulant, ce n'est qu'un trentenaire mais tout de même, il voit une différence avec sa prime jeunesse. Mais cette différence d'endurance n'est pas vraiment due à son âge, plutôt aux durs événements qu'il a dû traverser, il y a de ça deux ans et qu'il traverse encore. Pourtant il fait du sport, il n'a pas arrêté d'en faire, ça lui vide l'esprit, il ne pense plus à rien quand il court ou quand il tape dans un sac de frappe. Malgré tout, la moquerie de la demoiselle le fait un petit peu sourire et c'est déjà beaucoup. Un petit sourire pour lui, c'est énorme. C'est aussi pour ça qu'il l'aime bien, parce qu'elle le fait sourire et qu'il en a bien besoin. Elle le taquine et l'embête, il en a bien besoin. « tu sais je ne suis pas non plus à l'article de la mort. » lui répondit-il en la regardant. Elle se posa ensuite contre son épaule avant de lui faire un bisou sur la joue. Il sait qu'elle est comme ça, à l'opposé de lui, qui ne connaît pas les gestes affectueux. Mais ça lui fait du bien d'avoir quelqu'un de joyeux et d'affectueux à côté de lui, ça lui réchauffe le cœur.
Il lui demanda comment elle va et Nevaeh lui dit qu'elle est enfin installé et qu'elle ne compte pas bouger d'ici, ce qui veut dire qu'ils pourront se voir plus souvent, ce qui fait plaisir à Emrys. Elle lui retourne ensuite la question, semble-t-il intéressée. « ça va. Le boulot aussi, je fais de mon mieux pour rendre mes cours intéressants. » ce qu'il arrive à faire en règle général, même s'il est toujours navré quand il remarque quelques personnes en train de bailler dans l'amphithéâtre. Oui il rêve qu'un jour tous ses élèves, sans exception, seront intéressés par ce qu'il raconte. Mais ce n'est pas possible, il y en aura toujours quelques uns qui se demanderont ce qu'ils font là.

Il semblerait que la réponse du jeune homme à la question : ça va ? Ne satisfasse pas vraiment Nevaeh. Il ne lui donnera probablement jamais une réponse satisfaisante puisqu'il ne veut pas étaler sa vie devant elle. Et puis à quoi bon dire que ça ne va pas vraiment alors que c'est tous les jours comme ça ? Enfin il y a tous de même des jours où ça va mieux, de plus en plus d'ailleurs. Aujourd'hui par exemple n'est pas une si mauvaise journée que ça, pas une mauvaise journée du tout, il se sent presque bien. C'est le temps qui fait que les choses vont mieux, qu'il commence à moins penser à sa femme, à sa vie d'avant. Voir des gens l'aide aussi, comme là avec Nevaeh, car au moins il pense à autre chose et passe une bon moment. « ne t'inquiète pas. » lui répondit-il simplement pour ne pas qu'elle pose d'autres questions.
La demoiselle lui demande ensuite s'il veut aller manger une glace, il n'a pas le temps de répondre qu'elle le tire déjà par le bras. Il se lève donc, frotte un peu ses vêtements là où il y a du sable et répond finalement « oui si tu veux. » il se dit que si ça peut lui faire plaisir, ce n'est pas un problème. Ils partent donc en direction du glacier, ensemble. « si tu aimes tant que ça les glaces je pourrais t'en faire. » dit-il alors. Il n'a pas encore tout le matériel pour faire des glaces mais il y arrive quand même et c'est assez approprié vu le temps qu'il fait à Bowen. Le moins que l'on puisse dire c'est que ça change de l'Angleterre.

En général la cuisine d'Emrys fait l’unanimité. Il a commencé à cuisiner lorsqu'il était encore tout petit. Au début sa sœur jumelle le taquinait en disant que c'était un truc de filles mais il lui rétorquait que tout le monde peut cuisiner. Il n'a jamais été un macho à dire que la cuisine est une affaire de femmes et que les hommes qui cuisinent sont des faibles. Pareil pour les autres activités ou métiers, il ne voit pas le problème à voir une femme maçon ou ce genre de choses. Là-dessus il est assez ouvert d'esprit.
Alors qu'il était encore en train de se débarrasser du sable qui s'était gentiment installé sur lui, Nevaeh était déjà en train de se diriger vers un glacier, au bord de la plage. Il la suivit avec un peu moins d'entrain qu'elle, c'est à dire sans sautiller partout comme un enfant. La demoiselle était déjà en train de commander lorsque le jeune homme arriva enfin à hauteur du stand. « Bonsoir. Une glace à la fraise pour moi s'il vous plaît. » demanda-t-il à son tour. La fraise est un petit peu son pécher mignon, il adore ça. Il en a toujours une barquette chez lui et pourrait en manger des kilos, mais il se retient, il ne voudrait pas être dégoûté à force d'en manger. Tandis que les glaces étaient en train d'être préparées, il sortit son porte-feuille pour régler la note. Il se dit qu'après tout ce temps sans se voir, il peut bien payer une glace à son amie. Il espère juste qu'elle ne va pas prendre ça mal ou interpréter son geste comme quelque chose qui n'est pas.

Nevaeh fut plus rapide que lui pour payer. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit et voilà qu'il se retrouvait avec une glace dans une main et son portefeuille ouvert dans l'autre. Le jeune homme le referma finalement en glissant le billet à l'intérieur. « tu aurais dû me laisser payer » dit-il à la demoiselle. Quand on lui offre quelque chose il a toujours l'impression d'être redevable et il n'aime pas ça du tout. Il préfère toujours se débrouiller tout sel, il n'aime pas demander de l'aide, là-dessus il est assez têtu en général. Il faut parfois insister énormément pour lui faire entendre raison et lui faire comprendre que là il ne s'en sortira pas seul.
La demoiselle était contente de voir son ami, en effet cela faisait un bout de temps qu'ils ne s'étaient pas vu, quelques mois. « ça me fait aussi plaisir. » répondit-il même si sa tête n'était pas vraiment celle de quelqu'un de content. Mais il ne faut pas vraiment se fier à ses expressions sinon c'est sûr qu'il a l'air de tout le temps faire la tête. Il a du mal à sourire et à être content vraiment, mais à l'intérieur il l'est là, enfin un peu et c'est déjà beaucoup pour lui.
« du coup tu fais quoi ici ? Tu as un boulot ? Tu as rencontré quelqu'un ? » demanda-t-il curieux, préférant entendre ses histoires à elle plutôt que raconter les siennes qui sont relativement peu intéressantes. Emrys est plutôt un homme qui écoute et non qui parle, et ce depuis toujours.

Elle le taquine, l'embête un peu et lui demande de sourire. Elle le connaît bien donc elle sait probablement que ce n'est pas la chose la plus simple à faire. Emrys a bien besoin que quelqu'un le pousse un peu, l'encourage à sourire, le sorte un peu de sa petite zone toute grise. C'est pour ça qu'il aime bien Nevaeh parce qu'il ne s'ennuie pas et que pour un instant il a un peu l'impression d'avoir une autre vie et d'aller à peu près bien. Il esquissa donc un léger sourire pour lui faire plaisir, c'est déjà ça et puis il n'a pas non plus envie de plomber l'ambiance.
Il la questionna un peu sur sa vie, légèrement curieux. Elle lui répondit donc qu'elle a un travail au journal de la ville puis elle évoque sa vie sentimentale. Il est content de voir que la demoiselle a l'air heureuse d'avoir retrouvée cette fameuse personne avec qui il n'y a encore rien de très concret. Avant qu'il n'ait pu lui répondre, elle ajoute qu'elle aurait besoin de lui un jour. « vraiment ? Pourquoi ? » demande-t-il étonné. Il espère que ce n'est pas pour qu'il lui apprenne des trucs d'agents secrets pour qu'elle puisse suivre cet homme. Si c'est le cas, elle sera bien déçue de savoir qu'Emrys n'était pas un agent de terrain. Enfin il sait plus de choses que la moyenne des gens et sait relativement bien se défendre mais il n'est pas James Bond. Et puis, ça l'étonnerai qu'elle lui parle de ça car le jeune homme n'a fait qu'évoquer son passé à Nevaeh.

Nevaeh fut si contente de voir Emrys esquisser un simple sourire qu'elle lui déposa un baiser sur la joue. Il ne put s'empêcher de baisser la tête devant cette attention, il n'est pas quelqu'un de très tactile. Avant il l'était plus, certes, surtout avec sa femme, il ne pouvait pas s'emêcher de la prendre dans ses bras toutes les deux minutes. Mais depuis l'accident et son arrivée à Bowen, il s'est éloignée et réduit donc relativement ses contacts avec les autres. Une poignée de main de temps en temps, un bisous parfois, à une amie qui à besoin de réconfort ou pour dire bonjour et ne pas passer pour un ingrat. Il n'est pas le genre à faire des câlins pour dire bonjour ou pour autre chose en fait. Du coup il peut paraître un peu froid, ce qu'il est parfois.
Perplexe quand à la demande de la demoiselle il lui demanda de quoi il s'agissait. Lorsqu'elle commença à lui parler de cuisine, il sourit légèrement. Il adore la cuisine, ça lui permet de se concentrer sur quelque chose, de créer quelque chose et de pouvoir le manger après, que du positif donc. En plus il n'est vraiment pas mauvais en cuisine, dû à ses nombreuses années d'entraînement. Lorsqu'il était à Londres, c'était lui qui faisait à manger la plupart du temps. Il formait avec sa femme un couple moderne. « on peut faire ça quand tu veux. » lui répondit-il donc se disant que même si les sushis sont bons, ils ne sont pas toujours très sain, surtout si pas fait maison, et pas très diversifié. « tu voudras que je t'apprenne à faire quoi ? » demanda-t-il histoire de faire une petite liste dans sa tête.