some people need a high five, in the face, with a chair. (aino)

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Depuis qu'Alex était dans le coma, Cliff passait son temps à l'hôpital à son chevet en espérant qu'elle se réveille. Une infirmière avait fini par le convaincre de sortir de la chambre pour se nourrir, ce n'est qu'en sortant de celle-ci qu'il s'était rendu compte à quel point son estomac criait famine. Aucune chance qu'il se nourrisse de la bouffe dégueulasse de la cafétéria de l'hôpital encore une fois, alors il décide de se rendre dans le resto où il avait ses habitudes en ville. Le service était agréable en général et la bouffe pas trop chère. En entrant, il se dirige directement vers la table où il a ses habitudes près de la fenêtre pour pouvoir observer ce qui se passe à l'extérieur. Assez rapidement on vient prendre sa commande. Il n'a pas à attendre très longtemps pour qu'on vienne lui apporter son assiette et un sourire diabolique s'affiche sur son visage en constatant que c'est la serveuse blonde à qui il a l'habitude de faire des misères qui est venue le servir. « Merci beaucoup. ». Il prend une voix faussement polie pour l'ennuyer encore davantage. Depuis qu'elle avait commencé à bosser ici, elle affichait toujours une mine renfrognée que Cliff n'appréciait pas. Alors, il s'était donné comme mission de la faire sortir de ses gonds, histoire de briser sa carapace impassible. Il ne perd pas une seconde pour couper un bout de son steak et de l'enfourner dans sa bouche, même si celui-ci est très bon, il fait une grimace exagérée et cherche du regard la serveuse. « Excusez-moi ! ». Avec un grand geste de la main, il tente de l'attirer vers sa table. Après tout, le client était roi. « J'avais demandé cuit à point, puis ces frites manquent de sel ! ». Il adresse un sourire innocent à la serveuse qui ne doit tromper personne.

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Je crains ne pas avoir assez d'argents pour payer mon loyer depuis que mon frère est parti, alors j'dois me donner au maximum depuis certains jours ─ en l'occurrence en demandant quelques heures de boulot en plus. J'aurais très bien pu prendre un deuxième emploi, mais je n'ai aucun diplôme alors qui voudrait bien de moi ? Si je suis ici c'est uniquement parce que ma grand-mère était amie avec le père du patron, c'est tout. Après plusieurs remarques sur mon humeur par mes collègues, j'me mise rapidement au boulot ramassant quelques gros pourboires, en même temps j'avais fait l'effort, ce matin, de me maquiller et me mettre avec un t-shirt moulant et un short pour avoir plus d'argents. Puis il faisait plutôt chaud aujourd'hui donc j'regrette pas mon choix.

J'aurais largement préféré être au comptoir, mais les commandes n'attendent pas, et j'me retrouvais avec une assiette de steak frite dans les mains pour une table en extérieur. Une fois dehors, j'repère la table et en voyant la personne assise, j'grimace. C'était un gros chieur, un gros connard qui me refilait tout le temps qu'un misérable sous pour tous les services que j'faisais. Il parlait beaucoup, et pour faire chier. Parfois j'regrette mon boulot juste pour les gens comme lui, mais bon. J'avançais vers sa table, déposant son assiette. « Voici pour vous, bon appétit. » Tout de suite après avoir posée l'assiette, j'm'en vais, j'veux pas rester une seconde de plus parler avec cet abruti fini. Malheureusement ça ne semble pas être mon jour de chance. J'râle tout en me retournant vers lui. « Qu … Oui ? » J'suis passée à deux doigts de la catastrophe, mon patron veut bien que j'ne souris pas, mais il faut que j'reste polie avec les clients, c'est la moindre des choses. « Je fais retourner ça en cuisine, dans ce cas ... » Je repris son assiette puis retournait en cuisine. Ses frites pas assez salées ? Très bien. J'pris la salière puis mis accidentellement beaucoup de sel tout en attendant que le cuisinier rectifie l'erreur pour son maudit steak. J'espère qu'il a bien cramé celui-là. Assiette dans la main, je retournais à sa table pour le servir. « Désolée … j'avais confondue deux assiettes. Beaucoup trop de gens prennent le même repas décidément. » Je fis un petit rire narquois avant de me rediriger vers une autre table pour secrètement voir sa tête une fois une bouchée avalée.

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Ce qui l'amusait le plus, c'est que malgré qu'il se comporte comme un gros relou, la jeune femme était toujours obligée de lui répondre poliment. Cliff l'avait déjà menacé plusieurs fois d'aller se plaindre au patron si elle ne se montrait pas plus gentille avec lui, certes, il n'aurait jamais la méchanceté de le faire. Il ne prendrait jamais le risque qu'elle perde son emploi à cause de lui, mais cela elle ne pouvait pas le savoir évidemment. « Je fais retourner ça en cuisine, dans ce cas ... ». Du coin de l'œil, il l'observe repartir avec son assiette, il s'attendait presque à la voir cracher dedans en croyant qu'il ne regardait pas. En attendant son assiette, il pianotait sur son téléphone, le temps était beaucoup plus long quand il n'avait pas l'occasion d'emmerder la blonde. « Désolée … j'avais confondue deux assiettes. Beaucoup trop de gens prennent le même repas décidément. ». Il lève les yeux en l'air et approche son visage de l'assiette pour vérifier qu'il n'aperçoit rien de suspect dedans. « Venant d'une blonde j'aurai dû m'y attendre ! ». C'était facile d'attaquer sa couleur de cheveux, mais il ne s'en privait pas. Malheureusement pour lui, elle s'était éloignée avant qu'il n'ait le temps de porter une frite à sa bouche et de la recracher aussitôt. L'abus de sel était mauvais pour la santé et quelqu'un avait vraiment abusé dessus. Puis sa viande avait une apparence peu appétissante également. Comme une princesse, il claque des doigts comme s'il appelait une domestique. Puis fait des grands signes pour l'attirer de nouveau vers la table. « Ma viande ressemble à un pneu de voiture tellement c'est du caoutchouc et mes frites sont immangeables, je vais être obligé de mettre une mauvaise critique sur internet en prévenant les gens de se méfier de la serveuse blonde. ». Son regard se veut mauvais et son expression hautaine, ce n'étaient que des menaces en l'air, mais il se délectait de pouvoir la voir trembler un peu.

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Son commentaire sur les blondes me fit grincer des dents, j'ne suis pas une vraie blonde, ce commentaire ne devrait pas vraiment me toucher particulièrement mais les remarques du même genre m’épuisaient, car il n'était pas le premier à me faire ce genre de remarque. Je me devais de ne faire aucun commentaire, même si l'envie de lui faire bouffer la table ne manquait pas, ça serait même plutôt drôle, mais je gardais cette idée pour un autre jour ; parce que ce n'est sûrement pas le dernier jour qu'il reviendrait, c'est sûr. Il doit trouver ça trop marrant de me voir, parce que quand je parle de lui à mes collègues, elles ne disent que du bien de lui.

Je m'en allais, mais il ne fallut pas longtemps pour qu'il me rappelle. Enfin, plutôt comme un autre appelle son chien, un claquement de doigts. Il était sérieux ? Je soufflais pour rester calme, mais faut dire que j'm'attendais pas à mieux venant de lui. Je m'approche de lui, bras croisés. parce que ce n'est sûrement pas le dernier jour qu'il reviendrait, c'est sûr. » [/color] Je repris l'assiette puis je fis quelques pas vers la cuisine, avant de me stopper net une fois à l'intérieur. En fronçant les sourcils je regardais par la fenêtre, puis retournais dehors toujours avec la même assiette en main, je m'approchais de lui. « J'espère que tout sera à votre goût. » J'plaque son assiette sur son visage. « Voici pour vous, m'sieur l'connard. » Un léger aux coins de mes lèvres, je posais l'assiette sur la table après ce désastre gastronomique. « J'vous laisse la chance d'faire un commentaire sur le site pour la serveuse blonde. » Je croisais les bras, plantant mon regard dans le sien. « Vous voulez autre chose avec ça ? »

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Cliff ne savait pas trop comment lui était venu son obsession de faire chier cette jeune serveuse. Après tout, ce n'est pas comme s'il raffolait des endroits chics où le service était toujours impeccable, c'était plutôt le contraire. Il préférait de loin les endroits décontractés où il pouvait commander un steak-frites sans qu'on le regarde de travers. Alors, pourquoi il s'obstinait à vouloir que la blonde sourisse ? Peut-être, parce qu'il était de nature joyeuse et qu'elle agissait comme un nuage sur son existence avec sa tête d'enterrement. « J'espère que tout sera à votre goût. ». Pas le temps de réagir ou de formuler quoi que ce soit qu'il se bouffe l'assiette en pleine tronche, ce qui n'est pas vraiment agréable en plus de lui faire taper la honte. « Voici pour vous, m'sieur l'connard. ». Au moins, il avait réussi à susciter une réaction chez la jeune femme et il était plutôt fier de lui d'avoir réussi à la faire sortir de ces gonds. Par contre, il se serait bien passé des insultes en public car Bowen était une petite ville et tout le monde connaissait tout le monde. Il se met automatiquement debout pour tapoter sur ses fringues et vérifier que rien ne l'a tâché, heureusement pour lui, il n'avait pas encore eu la brillante idée de mettre du ketchup plein son assiette. « J'vous laisse la chance d'faire un commentaire sur le site pour la serveuse blonde. ». Elle semblait fière d'elle, malgré qu'elle risquait de perdre son emploi pour s'être conduit de la sorte. Bizarrement cela générait une forme de sympathie et de respect de la part de Cliff. « Vous voulez autre chose avec ça ? ». Cliff le dépassait largement en taille, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir l'air parfaitement sûre d'elle. Il ne pouvait pas résister de continuer à la faire tourner en bourrique, ce n'était pas une assiette dans la tronche qui allait lui faire perdre la face en public. « Pas pour le moment, mais à l'avenir vous pourrez me rappeler de prendre de la purée plutôt, histoire que ça amortisse le choc de l'assiette. Puis je pense que ça aurait fait une plus jolie scène si j'avais eu de la purée collait au visage, mais je dis ça, je dis rien... ». C'était plus fort que lui, il fallait qu'il lui fasse comprendre que son geste n'avait pas eu tant de conséquences que cela, ses fringues n'avaient pas été tachées et son visage n'était pas couvert de bouffe. « Vous pourrez me communiquer l'adresse de votre nouveau boulot quand on vous aura viré d'ici, je voudrais vraiment pas me priver d'un service d'aussi bonne qualité. ».

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Je ne sais pas si lui jeter une assiette en pleine face soit nécessaire, non. J'aurais préféré qu'elle explose, mais j'aurais peut-être dû donner plus le force. Quoi que, c'est pas lui que j'voulais voir mort, mais une autre garce, alors il sera définitivement le prochain dans ma liste. « J'n'cherchais pas à faire un beau spectacle. » Je soupirais, de la purée ? Et puis quoi encore, il aurait voulu être parfaitement maquillé pour ressembler à quelque chose, qu'il y ait des caméras et des éclairages pour que ça fasse une bonne scène ? « Mais vous avez raison, j'préfère quand vous ne dites rien. » Alors s'il pouvait tout simplement se la fermer et me laisser faire mon job, ça m'aiderait beaucoup pour garder ma maison. J'ne vois même pas pourquoi il m'emmerde, on se connaît du passé ? J'pense pas que c'était un voisin de Perth et encore moins de Stockholm.

Me faire virer d'ici … j'n'y avais même pas pensé sur l'instant, sur le moment je déglutis en lui lançant un regard étonné. Je risque d'être virée, c'est sûr en fait. J'espère que l'autre n'allait pas porter plainte pour mauvais traitement ou quoi ; en même temps j'lui ai rien demandé et il joue avec mes nerfs, j'ne pouvais que réagir ! « J'vous ferais signe, ouais. » Je serrais les poings, j'comptais pas le frapper, mais je sentais les regards se poser sur nous, plus particulièrement sur moi. J'espère que j'ai pas perdu mon emploi. J'suis bonne à retourner à Perth sinon ; si je vous de l'argent, bien sûr, sinon je peux toujours dormir dans la rue. « Si vous voulez juste me narguer, foutez-moi l'camp. »

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Depuis quelques temps, sa vie était loin d'être rose, pendant quelques minutes il pensait à autre chose qu'à Alex et à son accident. Pas de chance pour la serveuse, c'est elle qui en faisait les frais, mais au moins Cliff était diverti. Le jeune homme n'était aucunement gêné de se comporter comme un client casse-couille et d'attirer toute l'attention, surtout que la plupart des gens présents n'avaient commencé à s'intéresser à eux qu'à partir du moment où elle lui avait collé l'assiette dans la tronche.« J'vous ferais signe, ouais. ». Vu sa réaction, Cliff était plutôt certain qu'elle serait ravie de ne plus jamais avoir à le recroiser de sa vie. Sauf qu'il n'était pas décidé à lui donner ce plaisir, loin de là. « Si vous voulez juste me narguer, foutez-moi l'camp. ». Le sourire qu'il affiche sur son visage est victorieux, conscient qu'il a peut-être réussi à la pousser à bout, mais il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Il n'avait pas pour habitude de se conformer à ce que la serveuse attendait de lui de toute façon. « Le prenez pas comme ça, on rigole. Je promets de rien dire à votre patron, si vous vous arrangez pour que cette table soit toujours libre pour moi le midi, vous pourriez même faire graver mon nom sur une chaise histoire que ce soit officiel. ». Peu à peu les regards se détournaient d'eux, mais quelques regards curieux étaient toujours braqués dans leur direction. Il fait un pas pour se décaler de la table et bute contre le steak qui gît toujours par terre. Cliff relève son regard moqueur sur la serveuse. « Vous devriez nettoyer avant que quelqu'un glisse sur une frite, vous pourriez engager votre responsabilité en cas de chute, j'en sais quelque chose je suis avocat. ».

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Ce qu'on rigole, il a raison. Ma tête témoigne de mon amusement et, pour l'instant, rien ne ressort de celle-ci, juste un regard blasé envers mon nouveau pote. Je suis presque en train de croire que je suis dans un mauvais rêve, mais il est vraiment là juste pour m'emmerder et me faire perdre mon travail, lui aussi. S'ils s'y mettaient à deux avec l'autre brunette de mes deux, j'risquais pas de garder un salaire bien longtemps. « Je peux graver la chaise sur votre gueule, sinon. » C'est une option, comme ça il se souviendra de son passage au Bar-resto, peut-être que la prochaine qu'il reviendra, il m'offrirait plus de pourboire, histoire que j'n'laisse pas à maison à l'abandon. Dans tous les cas, j'n'étais pas loin de dire au revoir à mon boulot, je croise les bras, le voyant reculer, qu'il me fasse de l'air, s'il n'a rien d'autres à dire. Je lançais un regard aux quelques curieux qui semblaient avoir les yeux scotcher sur la scène. Ils n'avaient pas d'autres trucs à faire, comme manger par exemple ? Je soupirais, tout en écoutant l'bonhomme qui se tenait devant moi. « Je ne vais pas vous offrir le plaisir de regarder ce spectacle. » Pour une fois, j'lui offrais un sourire, juste l'instant de deux secondes, histoire de lui faire au moins plaisir et le faire partir en paix. « J'espère que quand je serais de retour, vous serez loin. » Dis-je en me reculant, évitant la nourriture qui était par terre, j'n'avais pas vraiment pensé au fait que j'allais devoir tout nettoyer après, j'voudrais bien payer des gens pour qu'il le fasse à ma place, mais on venait déjà de perdre un menu, de ma faute, encore. Je haussais les épaules avant de reprendre la parole : « Passez une bonne journée m'sieur l'avocat. » Un air blasé en cadeau avant de m'en aller à l'intérieur du bâtiment, priant pour qu'il s'en aille.

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Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de se vanter par rapport à son métier, surtout qu'il était loin d'être un de ses avocats qui se la raconte et qui gagne très bien leur vie. Toutefois, il était presque certain que la mention de son métier n'avait fait que renforcer l'animosité que la serveuse pouvait ressentir envers lui. « J'espère que quand je serais de retour, vous serez loin. ». Cliff prend un air vexé en posant une main sur son cœur, comme si elle venait de lui faire un grand affront. Il voyait très bien qu'elle essayait à mettre de la distance entre eux et de se débarrasser de lui, mais il n'était pas décidé à aller dans son sens. « Passez une bonne journée m'sieur l'avocat. ». La voilà qui s'enfuie à nouveau, mais il ne faut pas longtemps à Cliff pour se mettre à trottiner pour la suivre à l'intérieur. « Hop hop hop pas si vite Blondie ! ». Peu importe qu'ils soient à l'intérieur, il n'était plus vraiment à ça prêt. Il avait accepté de ne pas faire de scandale pour l'assiette qu'elle lui avait mise dans la gueule, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait faire une grève de la faim. « J'ai toujours faim moi ! ». Il passe la main sur son estomac de façon peu crédible. « Je suis plus trop d'humeur pour un steak frites maintenant, mais j'aimerai bien des spaghettis bolos. ». Un sourire conquérant s'affiche sur son visage, alors qu'il s'apprête à en remettre une couche. « Rassure toi, c'est pas ma façon de te demander de faire un remake de la belle et le clochard avec moi.. ». Quand il s'agissait d'être chiant, il ne lâchait jamais l'affaire.

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Il avait un bon jeu d'acteur, j'y croirais presque qu'il était touché par mes paroles. Je me contentais de lever les yeux au ciel, voyant sa piètre comédie gestuelle. J'ai du boulot, j'peux pas rester m'embrouiller avec lui ─ puis je n'avais pas vraiment envie, j'risquais déjà de perdre mon travail et, j'suis tout sauf une lèche-cul, j'n'vais pas faire des avances à mon boss pour pouvoir garder mon job, j'préfère aller voir ailleurs. J'ai un peu d'espoir pour qu'il me lâche les baskets, mais quand j'entends sa voix me rappeler à l'ordre, j'peux pas m'empêcher de penser que cet homme est pire qu'un chewing-gum collé sous une chaussure. Je tournais les talons en sa direction, j'avais une terrasse à nettoyer, d'autres clients à servir et il venait quand même me faire chier, si j'pouvais lui remettre la médaille du client le plus chieur, je le ferais sans hésitation. « Qu'est-ce qu'il y a ? » J'avais perdue de mon professionnalisme en même temps de faire tomber mon assiette par terre. Il avait toujours faim, tu m'étonnes … Mais il aurait pu manger quand ses frites étaient en l'air. Je passe ma main sur mes yeux, saoulée par cet individu. « Allez voir quelqu'un d'autres, j'ai d'autres choses à faire. » Je haussais les épaules en gardant mon plateau entre les mains, il y avait assez de restaurants en ville pour qu'il aille voir s'il y en avait pas un autre. Je suis certaine qu'il n'a même pas faim et qu'il fait juste ça pour me mettre à bout de nerf. « Je ne me permettrais pas de faire ce genre de remake avec vous. » Parce que l'amour c'est d'la merde et, parce que lui, tout simplement. « Vous pouvez aller vous installer je passerais … un jour. » Je tournais les talons puis m’en allait chercher un balai et une pelle, quelle réputation ce resto va avoir si y’a des frites qui sont à l’entrée, par terre. Je m’en allais dehors, fermant presque les yeux pour ne pas le voir. Franchement, je préfère mourir que nettoyer devant lui.

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Ce n'est que lorsqu'il mentionne la possibilité de faire un remake de la belle et le clochard qu'il réalise ce qu'il venait de commander. Si les frites et le steak ne tachaient pas vraiment, c'était loin d'être le cas des spaghettis bolos, si jamais elle venait à lui foutre une assiette dans la tronche pour une deuxième fois, il risquait bien de le regretter. Surtout que sa machine à laver faisait des siennes en ce moment et qu'il n'avait pas trop envie de se retrouver à laver ses fringues à la main pour enlever des taches de bolognaise. « Je ne me permettrais pas de faire ce genre de remake avec vous. ». Elle avait l'air véritablement dégoûtée par sa proposition et cela ne faisait que rigoler Cliff davantage. Comme s'il aurait pu réellement vouloir quelque chose avec elle, elle était beaucoup trop insupportable pour ça. Vu comme elle parlait à ses clients, cela devait être encore pire dans sa vie privée. « Vous pouvez aller vous installer je passerais … un jour. ». La connaissant, elle serait capable de l'oublier volontairement ou d'envoyer une de ses collègues pour s'occuper de lui. « J'attends votre retour avec impatience. ». Impossible de faire plus ironique que ça. Néanmoins, il retourne s'asseoir à sa table en espérant avoir l'occasion de rendre encore plus folle la jeune femme. Peut-être qu'il jouait avec le feu, mais il n'avait pas envie de s'arrêter en si bon chemin. Par chance elle réapparaît rapidement pour venir nettoyer les dégâts qu'elle avait causés, Cliff voyait bien qu'elle avait décidé de faire abstraction de sa présence en ne regardant pas dans sa direction, mais il n'aimait pas être ignoré. « Vous revoilà déjà, vous pouvez plus vous passer de moi avouez. ». Sa voix et son sourire doivent apparaître insupportable tellement il se montre insolent. Comme si elle était une vulgaire femme de ménage, il fixe le sol à la recherche du moindre truc qui aurait pu échapper à son nettoyage. « Par là, vous avez oublié une frite ? ». Du doigt, il montre une frite qui avait atterri pas très loin de lui. « D'ailleurs tant que vous y êtes, ma table est pas très propre, y'a des miettes dessus, je me sens pas à l'aise pour manger. ». Cliff Hamilton, client insupportable par excellence.

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Avec impatience s'il voulait, mais j'espère que ce ne serait pas pour aujourd'hui, je n'ai pas envie de le servir une nouvelle fois. Pourtant, même si je ne le connais pas, c'était un des clients les plus chieurs que j'avais eu depuis mon début de travail au Bar-Resto. D'accord, le soir, il pouvait avec des gros lourds, mais vu qu'ils étaient bourrés je pouvais mettre ça sur le compte de l'alcool facilement alors que lui, il semblait clean, un peu trop. Trop joueur et gamin. C'est ça qui me foutait presque en rogne, parce qu'il se jouait de moi et il me risquait mon travail pour s'amuser avec moi, or, je ne peux pas le virer de l'enseigne, parce que je serais officiellement la pire serveuse, si ce n'est pas déjà le cas, puis ce n'est pas ce que je voulais. J'avais un loyer à payer et, si possible, j'aimerais bien manger pour me donner un peu de force. Mais avec lui je perdais mon temps et de l'argent que j'pourrais facilement gratter, lui qui était trop radin et qui donnait qu'une petite pièce, il pouvait se la garder. Après avoir prise le balai et la pelle, je me dirigeais vers l'extérieur, blasée d'avance par l'humiliation que j'allais subir. En voyant sa gueule, je soupirais. Putain, qu'il se casse ce con et sa remarque me sifflait encore dans les oreilles. « Étant donné que c'est moi qui travail ici, c'était p't'être à moi d'le dire ? » Je commençais alors à nettoyer, honteuse de le faire devant lui. C'est comme si je m'abaissais devant lui alors que pas du tout, j'aimerais bien lui faire bouffer ce qui était tombé d'ailleurs. « J'peux savoir ce qui vous attire tant chez moi, alors ? » Je continuais tout en évitant son regard au maximum pour ne pas voir son air moqueur, parce qu'il devait prendre son pied à me voir faire la boniche pour lui. « Est-ce que j'ai dit que j'avais fini ? » Il me pompe l'air et me tape sur le système cet abruti. Et j’me demandais encore ce qui me retenait maintenant de lui faire bouffer la table. « Hey, vous êtes bien un bébé vous. » Je lui jetais un torchon en face de lui. « Moi j’ne vois pas de miettes, j’ai peut-être des problèmes de vue alors … si vous pouviez les nettoyer seul, ça m’aiderait beaucoup. » Je croisais les bras en attendant qu’il se bouge un peu. Quel pacha.

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