time to live -r.

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Jupiter & Sara

Sans savoir trop pourquoi, Sara avait l'impression que Jupiter la jugeait, pourtant elle n'était pas totalement ivre, tout à l'heure, avant le choc qu'avait provoqué leur rencontre, peut-être qu'elle ne marchait plus vraiment droit, mais là elle allait bien, elle oscillait doucement entre une euphorie qui la rendait lumineuse et un coup de chaud qui la rendait rieuse, certes provoqué par l'alcool, mais rien de plus, elle ne roulait pas à terre en se noyant dans son vomi et même si elle semblait bien parti, elle ne comptait pas tomber aussi bas, elle avait sa fierté avant tout. Mais ce soir elle avait envie de danser, de s'amuser, de se laisser porter par les basses, de se sentir bien malgré le vague à l'âme qui ne la quittait pas, et le CJ timoré n'aurait pas raison de cette résolution. Sara sourit doucement à la réponse qu'il lui apportait, il restait évasif et de ce fait il se montrait mystérieux, ténébreux, presque attirant, elle s'en voulu de cette pensée qui traversa son esprit alors qu'elle ne l'avait pas vu depuis longtemps. Pourtant lui revenait en mémoire ses premiers fantasmes sur un garçons, des fantasmes bien prudes, ceux d'une gamine de douze ans qui aurait bien voulu qu'il pose ses lèvres sur les siennes pour en sentir la chaleur, rien de plus, mais heureusement qu'il faisait sombre parce qu'il ne pouvait pas la voir rougir, elle pensait avoir oublié ce qu'il avait représenté pour elle par le passé pourtant c'était toujours dans un coin de sa tête. Lui enchaînait en précisant sa réponse, pourtant il semblait toujours nimbé de brume, une brume qui piquait la curiosité de notre brune. Elle s'installa près de lui. Et tu observe quoi en me voyant ?

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Sa question te fit sourire à nouveau. Elle voulait savoir ce que tu voyais donc ? Tu allais lui dire, et de la plus belle des manières. Tu avais commencé en disant une phrase un peu bateau, parce que c'était toujours comme ça qu'il fallait commencer. « Je vois une femme. » Tu t'étais levé pour faire un pas vers elle. Un pas, un seul et unique. Ce qui n'allait pas mais très vite, tu attrapais la main de Sara, l'entrainant sur la piste. Dans le coin où vous étiez, la musique était moins forte. Tu fis trois pas, pour compenser le premier. « Bien loin de la petite fille qui m'idolâtrer, qui me trouvait trop cool. » Tu tenais la main de Sara dans la tienne et dans un mouvement vif, tu la serrais contre toi. La musique n'était pas vraiment la mieux choisie pour danser tous les deux, mais tu l'emportais dans ta bulle. Vivre tous les deux, dans un petit monde, pour oublier ce qu'il y avait aux alentours. « Parce que je marchais bizarrement et que j'avais un accent rigolo. » Des souvenirs, encore des souvenirs. Tu n'arrêtais pas de penser à tout ça. Tu l'avais connu quand tu avais douze ans. Vous aviez passé chaque été ensemble, ou presque, si tu n'étais pas avec elle, tu étais avec Nevaeh. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, choisir était impossible. Tu n'avais jamais su les départager. Sara était la douceur, et Nevaeh, la passion. Tu la serrais un peu plus contre toi, gardant ta main dans son dos. « Et maintenant c'est une femme forte et indépendante. » Vous tourniez sur vous-même, dans un rythme assez lent. Ce qui te permettait de compter tes pas, doucement dans un murmure, et de continuer de la détailler du regard. « Une femme que je ne connais pas, ou que très peu, et qui m'intrigue. » Tu avais fini par murmurer ces mots dans le creux de son oreille.

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Dire que Sara n'avait pas été troublée par les souvenirs qui lui revenaient de leur adolescence serait mentir, mais jamais elle ne s'était attendu à ce que CJ lui réponde de cette façon et finalement, il l'ébranlait totalement. Elle se laissa guider par le rythme lent que lui imposait sa danse qui ne collait pas avec la musique mais cette musique elle ne l'entendait plus, elle faisait juste écho avec les battements de son coeur, de loin, parce qu'il l'avait transporté dans sa bulle et que dans cette bulle là c'était une douce mélodie. Elle aurait voulu cacher son malaise mais sa tête lui tournait alors qu'il la faisait se mouvoir avec aisance, depuis quand savait-il danser de la sorte ? Elle rit presque nerveusement, un peu bêtement. Qui dit que je t'ai idolâtré ?! Le mot était peut-être un peu fort, mais il y avait bien-sur un fond de vérité et elle était gênée de se rendre compte qu'il l'avait toujours su. Elle le fixait avec attention en souriant, intriguée, amusée, charmée par cet homme qu'elle découvrait alors qu'il lui racontait l'époque où elle avait craqué sur un adolescent gauche et timide. Il est beau ton accent, il est moins marqué aujourd'hui, c'est dommage... Peut-être était-ce du à sa voix d'homme ou bien parce qu'il faisait plus d'efforts, ou que savait-elle encore. Il la fit tourner autour de sa main avant de l'accueillir au creux de ses bras, Sara se laissa fondre contre la chaleur agréable du brun qui ne la quittait pas des yeux. Il était devenu très fort dans le jeu de la séduction, un vrai numéro de maître, il en faisait peut-être un peu trop, mais Sara ne s'en rendait pas compte. Elle se laissait guider par ses pas, remarquant le compte qu'il tenait toujours, discrètement, c'était rassurant de l'entendre, il restait le même au fond. Elle le fixait avec curiosité et une délicieuse angoisse, ne sachant trop comment allait se terminer cette danse, si elle se terminait un jour... Parce que Sara aurait bien continué indéfiniment. Forte et indépendante qu'il disait... s'il savait, un mince sourire s'étira sur ses lèvres alors que CJ s'approchait de son oreille pour y déposer un murmure qui la chatouilla et l'électrisa. Elle s'approcha doucement de lui, elle pouvait sentir ses cheveux contre le bout de son nez. Fais-moi tutoyer les étoiles Jupiter. La phrase était bateau, bien trop facile et tellement différente de ce que Sara avait l'habitude de dire, mais ce soir elle n'était pas la même et CJ ne la connaissait pas. Elle ne savait pas bien elle-même ce qu'elle attendait ni comment il allait réagir, mais il l'avait séduite et puis elle avait en tête tous ces instants manqués entre eux qui ne demandaient qu'à être vécus, même des années plus tard.

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Elle était amusée de tes propos, et qui ne le serait pas ? Toi-même tu avais ri intérieurement quand tu avais tourné les mots dans ton esprits avant de lui dire. « Le mot idolâtrer est peut-être un peu fort. Mais je sais que je n'étais pas simplement Jupiter pour toi, j'étais plus comme un Dieu. » Tu avais souris tendrement. Peut-être que tu en rajoutais un peu. Trop même. Tu ne voyais pas comment elle aurait pu te prendre pour un Dieu, toi, le garçon maladroit quand tu étais en sa compagnie. Toi le garçon incapable de comprendre qu'elle avait des sentiments pour toi. Toi l'idiot qui a attendu 19 ans pour l'embrasser. Le jour de ton départ, parce que sinon, c'était pas drôle. Vraiment, tu ne voyais pas ce qu'elle avait pu trouver d'admirable chez toi. « Il s'efface avec le temps, je crois.. » Tu l'aimais bien ton accent, tu n'avais qu'à jurer pour le retrouver intact. Mais tu n'étais pas trop dans le move pour te mettre à prononcer des jurons, comme ça à tout va. Tu étais bien trop concentré sur les yeux de Sara. Tu ne la quittais pas, détaillant chacun des traits de son visage, pour le retenir, t'en souvenir demain matin quand tu ouvrirais les yeux, parce que c'était bien la seule chose dont tu aimerais te souvenir de cette nuit. Pour le moment en tout cas. Elle était absorbée par tes paroles et à mesure que tu avançais dans tes mots, tu approchais ton visage du sien, pour finir les lèvres frôlant son oreille. Tu sentis le petit mouvement léger qui laissait comprendre qu'elle avait ressenti quelque chose, un frisson, une décharge, quelque chose. « Suis-moi. » Tu lâchais l'emprise que tu avais sur elle, gardant juste sa main dans la tienne. Tu n'avais pas jeté un coup d'oeil à ses chaussures mais tu t'étais mise à avancer, d'un pas vif et déterminé. Pour sortir d'ici. De ce trou dont elle n'était pas digne. Sara n'était pas le genre de femme à se trainer dans un bar, elle avait plus de classe, plus d'élégance que ça. C'était le genre de femme à se faire courtiser. Pas à se trémousser à moitié ivre. Tu voulais la sortir de là, l'emmener au plus loin, le plus vite possible. Tu étais presque sur le point de te mettre à courir, ce qui t'empêcherait de compter convenablement, juste pour foutre le camp. Mais tu sentais déjà un peu de résistance derrière toi et tu n'allais pas en rajouter une couche. Tu t'étais arrêté pour attendre qu'elle soit à ta hauteur, et tu avais lâché sa main pour la glisser dans son dos, la faire basculer en arrière pour la porter dans tes bras. Comme une princesse. Tu n'étais peut-être pas costaud, mais les bras, ça pouvait aller. Tu levais ton pied, pour faire basculer la porte et la sortir de là. Une fois à l'air frais, sur le trottoir d'en face, tu la reposais délicatement, comme si elle était une chose fragile. Tu allais la froisser si tu continuais d'agir avec elle comme si elle était faite de cristal. Tu t'étais mis à genoux devant elle, lui tenant doucement la main. Et dans un souffle, tu lui confiais « Ce sont les étoiles qui s'inclinent pour te vouvoyer. »

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Bien que gênée par la répartie de CJ, parce que dans le fond il n'avait pas tort, elle se mit tout de même à rire. Le dieu Jupiter, ben voyons ! Je ne te savais pas si présomptueux, tu as changé ! Ca n'était pas une critique, elle était bien trop charmée pour le blâmer, mais elle n'avait pour autant pas sa langue dans sa poche non plus, elle ne comptait pas se laisser faire si facilement. Il disait que son accent s'effaçait avec le temps, Sara se demanda alors depuis combien de temps avait-il quitté son pays, ce qu'il faisait depuis toutes ces années, elle ne savait rien de lui, elle s'en rendait compte. Mais il lui faisait tourner la tête avec son regard et son sourire en coin, avec ses mains douces qui le guidait et lui donnaient de la grâce, elle se sentait légère tout d'un coup, comme si le poids de tous ses soucis s'envolaient facilement, parce qu'il la regardait. Elle avait voulu s’abîmer dans le regard d'un inconnu, danser jusqu'à perdre l'équilibre et la raison, écraser ses lèvres sur un autre pour oublier celles de Woody, finalement cette idée la répugnait, elle était si loin de ça, elle n'était pas ce genre de fille et il lui avait fallu croiser Jupiter pour qu'elle retrouve sa place de fille sage et romantique. Et puis il lui avait suffit de quelques mots pour qu'une flamme s'anime dans ses yeux, qu'elle en veuille plus que ces quelques pas et de leurs corps qui se frôlent. Elle lui demanda d'entrer dans son monde et il ne se fit pas prier. Il garda sa main dans la sienne et l’entraînait déjà vers l'extérieur, la cadence était dure à suivre pour notre Sara qui clopinait derrière lui, parce que sa jambe lui faisait toujours mal, toujours ce foutu accident dont les traces ne s'effaceraient jamais. Il s'arrêta et remarqua surement la douleur qui se lisait sur son visage, elle était à bout de souffle, comment pouvait-il encore compter ses pas, lui ?! Et comme s'il l'avait compris il s'approcha d'elle et la souleva de terre, il la porta littéralement, comme un preux chevalier, Sara se sentait privilégiée par tant d'attention même si elle ne savait pas bien ce qu'il allait faire d'elle. Et puis ils sortirent à l'extérieur, CJ ne s'arrêta que sur le trottoir en face et la reposa avec plus de douceur qu'il n'en aurait fallu, perdue, Sara eut du mal à comprendre ce qu'il se passait. Elle ne reprit ses esprits que lorsqu'il fit sa déclaration sur un ton solennel. Elle ne aurait pleuré tellement c'était beau, cliché, presque ringard, digne d'un mauvais film romantique surement, mais beau, juste ce dont elle avait besoin. Elle n'avait pas envie d'un homme saoul qui l'aurait embrassé lourdement dans les toilettes de la boite de nuit, elle avait besoin de douceur et de romantisme. S'agenouillant à son tour pour se mettre à sa hauteur, Sara posa doucement une main sur la joue de CJ avec un sourire et les yeux plein d'étoiles. Elle lui offrit un baiser des plus chastes, comme le seul qu'ils s'étaient jamais donné, des années plus tôt. Il y a quelques années tu m'aurais fait tomber amoureuse de toi avec ces mots Jupiter. Parce qu'elle était lucide malgré tout, elle n'avait plus seize ans et il était un inconnu aujourd'hui. Une fois le soleil levé le carrosse redeviendrait citrouille, mais laisserait au moins un joli souvenir et elle comptait bien en profiter avant que ne sonne l'horloge.

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Tu avais pris un peu plus d'assurance, c'était évident. Ce n'était pas le genre de remarque que tu aurais osé sortir à l'époque. Ayant bien trop confiance en toi pour te comparer à un Dieu. Et c'était idiot, parce qu'aujourd'hui, tu ne pouvais toujours pas te comparer à une divinité, mais la vanité et la moquerie de toi, te permettait de le dire plus facilement. Mais ça l'avait fait rire. Elle était amusée de toi, de ton ânerie. Et toi aussi tu t'étais mis à rire. Puis tu l'avais arraché à sa vie, à son semblant de vie parce qu'elle ne pouvait pas vivre ainsi. Elle ne devait pas vivre ainsi. C'était une femme respectable ta Sara, elle n'avait rien à faire dans ce genre d'endroit. Tu l'avais posé au sol, et t'étais mis à genoux. Ce que tu n'avais prévu, c'est qu'elle se baisse à son tour. Elle posait son visage à hauteur du tien. Et tu ne la quittais pas des yeux. C'était parfait ,tout était parfait et tu pouvais sentir vos coeurs battent à l'unisson. Tu la vis approcher son visage du tien et à mesure que ses lèvres approchaient des tiennes, tu fermais doucement les yeux pour capturer ce moment dans ton esprit. Dans ta mémoire, dans ton coeur. Tu ne voulais jamais le voir disparaître. Tu pris quelques secondes pour ouvrir à nouveau les yeux, une fois le contact rompu. C'était doux et chaud, tu n'avais pas souvenir que le dernier avait été aussi tendre. Plutôt maladroit, et mal assuré, par l'un comme par l'autre. Ce soir, tu l'avais prendre les commandes et sa remarque était poignante. « Il y a quelques années je t'aurais brisé le cœur, Sara. » Tu ne savais pas pourquoi tu disais cela au passé. Parce que tu ne valais pas mieux aujourd'hui. Tu avais beau avoir ton sourire et une façade, tu ne saurais pas la faire rentrer dans ta vie. Pas maintenant, pas ce soir. Tu avais bien trop de respect pour elle. « Je ne veux pas te blesser. Je ne suis plus vraiment le garçon timide, j'ai beaucoup changé, un peu trop parfois. Et toi tu es toujours Sara. » Tu te tenais devant elle, toujours à genoux. Tu avais glissé ton regard dans le sien, et tu aimais te perdre dedans. Elle avait toujours cette douceur quand elle te regardait, tu pourrais presque vous croire que vous aviez 16 ans. Que vous n'étiez que deux adolescents, que l'été allait toucher à sa fin. Et que le baiser qui vous brûle les lèvres ne se ferait toujours pas cette année. Tu étais bien trop timide pour oser l'approcher, sachant que tu allais partir le lendemain. Mais vous n'aviez pas 16 ans. Et quoique tu fasses, tu la blesserais. Tu la perdrais. Et cette idée t'arrachait déjà le cœur.

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Jupiter & Sara

Sara sourit doucement à la remarque de CJ, elle n'en était pas vexée parce qu'il avait raison, la Sara adolescente et follement éprise de son amour de vacances aurait eu le coeur brisé de le voir disparaître s'ils avaient entamé une relation plus poussée, c'était tout le problème des histoires d'un été, lorsque celui-ci s'achevait on vivait avec le manque, une goût d'inachevé et la tristesse d'une bleuette si vite amorcée que déjà elle s'achevait, c'était romantique à souhait, mais ça causait plus de tort que de bien, surtout pour une jeune adolescente fleur bleue comme Sara à l'époque. C'est surement pour cela que jamais ni l'un ni l'autre n'avait vraiment eu le courage de sauter le pas, surement par peur de souffrir, de faire souffrir l'autre, de casser ces beaux moments qu'ils avaient tous les deux, frustrants mais suspendus dans le temps, irréels presque. Fleur bleue, aujourd'hui, Sara le restait, terriblement, mais adolescente elle ne l'était plus et elle avait déjà eu plusieurs fois le coeur brisé, par des hommes, par la vie tout simplement et elle voulait croire qu'elle s'était endurcie, qu'elle ne se laisserait plus avoir, de toute façon son coeur appartenait à un autre, celui qui lui avait fait le plus de mal mais de qui elle ne pourrait jamais totalement se détacher, les autres hommes, même CJ, ne seraient que de belles aventures, tout au plus. Elle passa une main douce sur son visage, dans ses cheveux fous et sans perdre cette mine rayonnante de l'avoir retrouvé ce soir, son Jupiter, elle tentait de le garder près de lui, parce qu'elle sentait qu'elle allait le perdre, pourtant s'il lui avait fait tourner la tête, qu'il assume, au moins cette nuit. J'ai changé moi aussi, je ne suis plus la gamine que tu pourrais briser, je suis déjà en mille morceaux de toute façon. Et même si je ne sais rien de toi et que tu ne sais rien de moi, au moins ce soir, prétendons qu'on a encore seize ans et qu'on prend enfin notre courage à deux mains. On a trop de baisers manqués je crois, trop de tendresse repoussée parce qu'on avait peur. Aujourd'hui je n'ai plus peur, ce soir, la nuit nous appartient... et demain sera un autre jour. Elle se releva en invitant CJ à en faire de même. Prend-moi dans tes bras. Elle avait envie qu'il la fasse rêver, elle voulait de ces moments irréels auxquels elle s'accrochait entre chaque vacances lorsqu'elle était adolescente, lorsqu'elle attendait qu'il revienne, même lorsqu'il avait arrêté de revenir, ce soir il était là et il lui appartenait, ils s'étaient à nouveau retrouvés.

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Elle était rayonnante, un vrai rayon de soleil, malgré toute la tristesse de tes mots, elle gardait un sourire si parfait sur le visage. Elle te donnait de l'espoir, elle te faisait te sentir moins minable. Elle posait sa main sur ta joue et tu fermais les yeux, frissonnant à ce contact. Il était doux, mais électrisant. Ses mots étaient doux, et emplis d'une sagesse. Ils étaient revigorants, ils te vendaient du rêve. Être à vous, rien que pour une nuit. Ne pas penser à demain, vivre tout simplement et profiter de ce qu'on avait. Tu avais envie de te laisser aller, de ne pas penser aux conséquences. Tu posais ton front sur le sien, plantant tes iris dans les siens. Tu chuchotais à nouveau, frôlant ses lèvres pour déposer un vif baiser. « Tu as raison, profitons. » Tes yeux brillent. Tu te relèves et plonge ton regard das le sien. Il est si envoûtant, tu ne vois plus qu'elle. Tu attrapes sa main, jouant doucement avec ses doigts. Tu avais glissé ton regard sur vos mains enlacé et dans un sourire, tu l'attirais à toi. « Viens-là, Sara. » Tu l'attrapais pour la serrer contre toi, pour l'avoir au plus près. Tu voulais plonger ta tête dans sa nuque et tu laisser enivrer. Vous avez 16 ans, le monde est jeune, la nuit aussi. La vie vous appartient et vous alliez vivre comme si c'était la dernière à vivre. Tu allais lui offrir une nuit de rêve, et de plaisir. Une nuit, où tu ne serais qu'à elle, personne d'autre ni dans la tête, ni dans le coeur. Une nuit, qui hantera les prochaines à venir. Ta main glissait dans son dos pour la serrer un peu plus. Tu déposais de doux baiser sur son épaule, glissant légèrement ta tête pour arriver dans sa nuque.

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Jupiter & Sara

Sara se laissait griser par ce sentiment de bien être que CJ lui faisait ressentir, en cet instant elle était insouciante et ça lui faisait du bien, elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle disait, à ce qu'elle lui proposait, elle ne se posait pas de question. Demain, peut-être, qu'elle se reprocherait cette escapade sous les étoiles avec son amoureux d'enfance, mais qu'importe, on dit bien qu'il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Et Sara a trop longtemps regretté d'avoir laissé passé sa chance avec ce gamin là et puis après tout, elle était bien libre comme l'air, alors autant en profiter. Ce nouveau baiser furtif déposé sur ses lèvres lui arracha un sourire, que c'était bon de se laisser étourdir par l'instant, sans penser aux conséquences, sur les autres ou sur soi-même, c'était surement ça alors que ressentait ceux qui enchaînaient les conquêtes sans s'en sentir fautif, peut-être qu'ils cherchaient continuellement à sentir ce courant électrique nouveau qui passait entre eux et leur proie, peut-être... pourtant pour Sara ça n'était pas n'importe quel homme ramassé sur la piste de danse c'était son Jupiter, celui qu'elle avait idéalisé si longtemps, qui s'offrait enfin à elle. Et puis il agissait de façon si charmante, tel qu'elle l'imaginait lorsqu'ils étaient gamins, il lui prenait la main de façon juvénile, doucement, presque timidement, pourtant il devait savoir s'y prendre avec les femmes, mais peut-être que pour lui aussi, Sara n'était pas comme les autres, cette nuit était différente de toutes les autres, elle se sentait privilégiée.
Liquéfiée, elle se laissa faire lorsqu'il l'attira vers lui gouttant au plaisir de sentir sa bouche qui courait sur son épaule et remontait son cou, si doucement, elle fut prise d'un frisson et sa tête se renversa en arrière, avant de se redresser. Ses mains attrapèrent la nuque de Jupiter et elle joua une seconde avec ses cheveux, l'ultime instant d'hésitation, furtif, avant de l'embrasser avec plus d'ardeur qu'elle en aurait eu à seize ans, parce qu'après tout, elle savait s'y prendre à présent et elle savait ce qu'elle voulait. Elle sentait les mains du brun la serrer d'avantage et tout son corps se tendre sous cette caresse suspendue. Et puis alors qu'il aurait voulu prolonger cet instant, elle planta ses yeux dans les siens, elle réalisait qu'ils étaient là, au milieu d'une ruelle, à la vue de tous, la nuit les embrassait mais elle se sentait vulnérable. Pas ici Jupiter. Elle l'aurait bien entraîné chez elle, mais elle n'avait pas de chez elle et pas question de l'amener dans sa chambre d'enfant chez ses parents, il aurait trop vite compris.

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Ton souffle dans son cou, ses caresses dans tes cheveux, ça te rendait fou. Tu sentais sa peau si douce, son parfum si délicat. Tu n'avais qu'une envie, t'y perdre à tout jamais. C'était réconfortant, agréable et tu appréciais pouvoir en profiter comme tu le voulais. Mais elle te stoppait, mettant un frein à tout ça. Elle se ravisait, finalement la nuit n'était plus aussi folle, plus aussi libre que tu le pensais. Tu te trompais, évidemment, mais tu n'en avais pas encore conscience. C'est lorsqu'elle murmurait qu'elle ne pouvait pas faire ça ici, que tu prenais conscience du monde extérieur. Vous étiez en plein milieu de la ville, sur un trottoir, ce n'était pas vraiment le lieu idéal pour ça. Effectivement, tu comprenais sa raison maintenant. Ni une, ni deux, tu t'approches d'elle pour lui voler un baiser, une idée illuminant ton esprit. « Viens ! » Tu lui attrapais la main, pour prendre un taxi. Vous aviez bu, hors de question de prendre le volant. Et puis tu n'allais pas te mettre à courir toute la ville en sachant qu'elle avait des talons, que ça lui ferait mal aux pieds. Elle n'allait pas non plus marcher pieds nus, il en était hors de question. Tu sifflais le premier taxi que tu trouvais, et ce n'était pas très difficile, devant la boîte de nuit il y en avait toujours trois ou quatre à l'affut des clients ivres. Tu ouvrais la porte, laissant entrer Sara, puis une fois installé, tu lui indiquais une adresse. Celle qui te faisait peur, mais c'était le seul endroit où tu te sentais de l'emmener. Pas question d'aller chez Aino. Non, tu voulais un endroit spécial, un endroit qu'elle connaissait presque par cœur pour les nombreuses parties de cache-cache que vous aviez pu y pratiquer. Lorsqu'il vous déposait devant la maison de ton enfance, la maison de ta famille, tu sentis ton cœur frôler l'arrêt cardiaque. Ça faisait si longtemps que tu n'avais pas mis les pieds là. Aujourd'hui elle était à toi, c'était ton héritage et tu n'étais pas encore décidé sur ce que tu devais en faire. Tu ne savais plus comment c'était à l'intérieur, mais tu avais Sara à tes côtés, pour t'aider à redécouvrir tout ça. Tu déverrouillais la serrure et tu poussais la porte. Tout était si sombre. Tu tenais toujours la main de Sara, fermement dans la tienne. Ce contact était là pour te rappeler que tu ne serais pas seul ce soir. Que tu pourrais braver les souvenirs et profiter d'une nuit entière avec elle. Comme si vous aviez à nouveau dix-sept ans, sauf que cette fois, vous ne resterez pas allongé l'un contre l'autre à sourire bêtement et à rougir dès que vos corps se frôlaient un peu trop. Ce soir, elle serait ta liberté, elle serait le point de départ d'une nouvelle vie. Tu refermais la porte derrière elle, la plaquant contre, pour l'embrasser à nouveau, retrouver le gout sucré des ses lèvres, le contact doux de sa peau contre la tienne.

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Lorsque Sara le freina, elle crut apercevoir un éclair de déception dans le regard de CJ. Peut-être gâchait-elle tout, avec sa retenue, peut-être que ça lui aurait fait du bien de le laisser faire, une étreinte sauvage dans une ruelle, comme un frisson d'interdit. Pourtant elle n'était pas ce genre de fille, bien qu'elle soit résolue à changer, à s'accorder plus de frivolité, elle n'était pas prête à mettre tous ses principes de côté. Et surtout pas à gâcher un moment de grâce avec son amoureux d'enfance, après tout, peut-être que c'était leur unique chance de vivre un instant pareil alors elle n'avait pas envie d'une nuit à la vas-vite. Tant pis s'il ne la comprenait pas, tant pis si elle laissait passer sa chance. Pourtant, une fois qu'elle se fut exprimé, il sembla saisir l'ampleur de la situation et, non, il ne la rejeta pas, il l'embrassa furtivement avant de l’entraîner dans ce que la brune crut être une nouvelle course folle. Mais il se contenta de héler un taxi. Elle fut alors soulagé de voir qu'il avait de la suite dans les idées et qu'elle n'aurait donc pas besoin de se justifier de ne pas pouvoir l'emmener chez elle. Lorsqu'il indiqua l'adresse au conducteur, elle le regarda avec des yeux ronds, surprise, elle reconnaissait le lieu, évidemment, c'était la maison de famille de Jupiter, elle s'y était souvent amusée étant enfant et puis elle l'avait vu à l'abandon depuis quelques années, ce qui l'avait attristé, bien qu'elle ne pouvait rien y faire. D'ailleurs elle comprit enfin pourquoi CJ n'était plus revenu depuis toute ces années, il n'avait plus de raison de se rendre à Bowen... Avec douceur, elle posa sa tête sur l'épaule de son chevalier et se laissa bercer durant le court trajet qui les ramenait à leurs souvenirs communs.
Une fois sous le porche un frisson d'excitation parcouru l'échine de Sara, parce qu'elle avait hâte de retrouver cette maison qu'elle avait tant aimé, parce qu'enfin ils seraient seuls tous les deux. Elle sentait la main de CJ qui la serrait fort, il semblait fébrile. Elle avait tant de questions à lui poser, mais le moment n'était pas propice à la discussion. Elle remarqua la serrure qui accrochait et la porte qui peinait à s'ouvrir et alors elle comprit que cette demeure n'avait pas été ouverte depuis bien longtemps et donc que CJ n'y habitait pas. Elle fut touchée qu'il l'y amène, comme si ce lieu était leur secret. Ils entrèrent finalement à l'intérieur, ça sentait le renfermé et la poussière, mais elle s'en moquait, à travers les grandes fenêtres la lune les éclairait suffisamment pour que Sara puisse voir les yeux de Jupiter briller dans la nuit, d'un éclat qu'elle ne lui connaissait pas. Mais elle n'eut pas le loisir d'essayer de le déchiffrer parce que déjà il la plaquait doucement contre la porte qui se refermait sur eux. Et enfin leurs lèvres se retrouvèrent, se gouttant avec plus d'avidité, plus de désir. Elle entreprit de retirer la chemise du jeune homme et, par trop d'entrain, en fit sauter un bouton. Elle l'entendit rouler sur le sol et sourit en se mordillant la lèvre, ce qui sembla attiser les envies Jupiter puisqu'il redoubla de baisers et de caresses qui la rendaient folle. Ils firent l'amour sur le plancher qui craquait de cette vieille demeure, s'offrant enfin ce qu'ils n'avaient jamais osé s'offrir il y a des années, avec un mélange de douceur et d'appétit dévorant de l'autre. Ils finirent par voir les premiers rayons du jour percer à travers les fenêtres, la lune faisait place au soleil. Elle s'entoura d'un grand drap qui avait été posé sur un meuble et se leva pour faire le tour de la pièce où ils se trouvaient, le salon. Pourquoi tu ne vis pas ici Jupiter ? Cette maison est tellement belle. C'est triste qu'elle reste fermée, tu pourrais en faire quelque chose de bien... Elle y allait à tâtons, n'était pas suffisamment au courant de ce qu'il avait pu se passer dans la vie de CJ, ni ce qu'il prévoyait pour la suite.

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Sa main tenait la tienne. Elle était ton support, sans elle tu n'aurais pas eu le courage de venir ici. Tu n'avais même pas osé y mettre les pieds depuis ton retour et ça faisait déjà quelques jours que tu traînais dans cette ville, tel un fantôme. Cette maison était un souvenir douloureux du passé. Et le passé ne te plaisait pas. Elle sentait la tristesse. Plus jamais tu n'aurais l'occasion d'entendre les voix et les éclats de rires de ceux que tu aimais. Tu avais poussé la porte, le coeur lourd de souvenir. Tu te revoyais courir dans toutes les pièces de cette maison, ta "soeur" à tes côtés. Puis Sara par la suite. De vrais enfants, à jouer à cache-cache. Et pourtant, ça te faisait tirer un sourire. Mais tu chassais tout ça de ton esprit, en te perdant dans le cou de Sara. Tu l'embrassais doucement, puis avec un peu plus de passion et d'ardeur. Tu t'étais donné corps et âme à ton amante du soir. A Sara, ta Sara. Tu la regardais se couvrir d'une toile, et tu enfilais ton boxer. Elle parcourait la pièce de long en large et la question tomba. Celle qui te pousserait à te confier. Seulement, ce soir, tu ne voulais pas te confier, ce soir, tu voulais mettre ça de côté, y revenir plus tard. Mais les mots sortaient déjà de ta bouche. « Elle est trop grande, trop triste pour moi, Sara.. » Un tremblement secouait ton corps. Tu fuyais cette vérité depuis trop longtemps. Tu étais résolu à ne pas vouloir y croire, à te dire que ce n'était qu'un mauvais rêve et pourtant, c'était la triste vérité. Cette maison t'appartenait mais elle n'était plus là tienne depuis bien longtemps. Elle était à l'abandon, un puits de souvenirs auquel tu ne voulait pas t'attacher. Les souvenirs te faisaient souffrir et tu ne voulais pas de cette peine, de cette souffrance. Tu voulais oublier, mais tu en étais incapable. « Cette maison ne fait que me rappeler qu'ils ne sont plus là. Qu'il n'y a que les échos de leurs voix et qu'ils seront toujours dans ma tête. Ils ne reviendront pas, jamais. » ajoutais-tu, la mine déconfite. Tu jetais un coup d'oeil à la porte, espérant qu'elle s'ouvrirait à la hâte et qu'ils passeraient le seuil, tous les trois, un sourire sur le visage, prêt à profiter des vacances, mais ça n'arriverait pas. Tu avais beau la fixer, cette porte resterait fermée.

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Jupiter & Sara

Elle parcourait les rayonnages poussiéreux de la bibliothèque, lisant les titres des livres qu'elle oubliait dans la seconde, trop curieuse de tout redécouvrir avec ses yeux d'adulte. Avec une tendresse folle pour les souvenirs qui lui revenaient en mémoire qu'elle laissait l'envahir par vagues successives, Sara laissait ses doigts s'attarder sur les vieilles boiseries, écoutant la réponse de CJ. Il n'avait pas la même vision qu'elle, pour Sara, cette maison resterait celle pleine d'éclats de rires et de parties de cache-cache, d'odeur de gâteau qui sort du four et de limonade fraîche qui pétille dans sa bouche. Mais pour lui c'était le souvenir douloureux d'être chers qui lui manquaient, elle baissa les yeux, se rapprochant doucement de lui. Elle s'assit au creux de ses bras et caressa ses cheveux avec douceur. Je sais... En fait elle ne savait pas grand chose, elle ne connaissait pas vraiment sa famille, ni les circonstances du drame, son lien avec cette maison c'était Jupiter et lorsqu'il avait arrêté de venir elle n'était plus retourné par ici, elle le regrettait à présent, parce qu'ils étaient ce lien avec lui qu'elle avait rompu sans jamais y penser, mais elle n'était qu'une gamine à l'époque, inconsciente que ses actes passés, ou du moins ses actes manqués, pouvaient la toucher des années plus tard. Elle comprenait la tristesse de CJ, elle voulait la prendre pour elle. Il avait l'air si heureux de la revoir dans la boite de nuit, elle croyait qu'il avait changé mais aujourd'hui elle retrouvait le gamin effrayé qu'elle avait connu, elle l'embrassa doucement. Tu vas rester un peu ? J'ai pas envie que tu repartes, pas maintenant que je t'ai retrouvé. Elle ne lui demandait pas de rester pour elle, elle n'attendait rien de lui, mais elle serait si démunie si elle le voyait quitter sa vie à nouveau à pas de loup.

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Invité

Tu la regardais aller et venir dans la pièce, touchant chacun des objets présents comme si elle voulait y déposer sa marque. Laisser sa trace dans cette grande maison. Elle était curieuse et tu ne pouvais t'empêcher de sourire en la voyant agir ainsi. Elle avait toujours vu le verre à moitié plein, contrairement à toi. L'optimisme n'était pas vraiment ton fort et avec les années, on ne pouvait pas dire que ça c'était arrangé. Mais elle semblait comprendre ton point de vue sans insister plus que ça. Elle avait fini par revenir contre toi, pour se glisser dans tes bras, et tu la serrais doucement. Sa présence, la chaleur de son corps contre le tien était d'un réconfort. Tu ne semblait pas avoir peur d'affronter tous les démons du passé, si elle était à tes côtés. Contrairement au passé, tu te sentais un peu plus fort en sa présence. Peut-être parce qu'elle comprenait ta douleur sans même que tu n'aies à lui en parler. Sa question te coupait le souffle, elle était effrayante. Et tu ne savais pas vraiment quoi répondre. Tu étais revenu dans cette ville parce que tu avais des raisons, dont cette maison. Mais les rencontres, les retrouvailles que tu avais pu connaître ces premiers jours, n'étaient pas vraiment pour t'encourager à rester ici. « Je ne sais pas, c'est comme ma maison, mais il y a tellement de souvenirs ici.. » avouais-tu dans une petite voix, que tu ne te connaissais pas. Comme si tu avais peur de lui dire ça, peur de la décevoir après tout ce que vous veniez de vivre. Ce ne serait pas la première fois que tu la décevais après tout, ni la seule et unique femme à qui ça arrivait. Mais le fait de savoir que c'était Sara, ta Sara, ça te pinçait le cœur. « Je te fais la promesse que si je dois partir, cette fois, je ne le ferais pas sans te prévenir ! » avais-tu dis en posant ton regard dans le sien. Et c'était une promesse que tu comptais bien tenir. Celle ne passerait pas à la trappe. Tu lui devais au moins ça. Pour le moment ton avenir dans cette ville était encore incertain, tu y voyais encore trop flou pour savoir ce que tu comptais faire, ce que tu voulais faire.

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Jupiter & Sara

De retour dans les bras de CJ, Sara se sentait bien, elle le sentait resserrer ses bras en une douce étreinte autour d'elle, elle laissa sa tête se poser contre son épaule et alors qu'elle posait cette question un peu trop lourde de sens, la brune frissonna un peu, le contact de sa peau contre la chaleur de son amant ou bien l'émotion, peut-être un peu des deux. Ils ne se devaient rien, ils ne s'étaient jamais rien promis malgré les non dits et souvenirs d'enfance, malgré cette nuit qui avait été magique, à lui en faire perdre la tête, il lui avait littéralement tutoyer les étoiles, son Jupiter, elle avait vibré à son contact, dès que leur regards s'étaient croisé et encore à cet instant. C'était une nuit hors du temps, qui lui faisait oublier bien des problèmes, qui la rendait légère et heureuse, elle souriait sans se forcée, elle profitait simplement de sa présence à lui, elle en oubliait presque Woody et les affres de la passion destructrice qui la dévoraient. Mais il faudrait qu'elle le quitte, son amour de jeunesse, il faudrait qu'elle retrouve sa vie et ses contraintes. Elle ne lui demanderait pas de rester, à Bowen ou dans sa vie, elle ne le supplierait surtout pas, parce qu'elle savait qu'il n'était que de passage dans son cœur, qu'elle n'avait rien à attendre de lui, il n'était pas pour elle, il ne l'avait surement jamais été. Elle lui sourit doucement. Tu as tout ton temps pour te décider pour la maison.. Ses paroles la firent frissonner d'avantage, il n'avait pas l'intention de rester, et même si ça ne devait rien lui faire, Sara sentit son cœur se serrer à l'idée qu'il reparte si vite, alors qu'elle le retrouvait à peine, alors qu'elle ne savait rien de lui, parce qu'il restait son ami avant tout, un ami très cher qu'elle ne voulait pas voir s'enfuir aussi vite. Elle hocha la tête. J'espère que j'aurais le temps d'apprendre à connaitre le nouveau Jupiter. Elle desserra son étreinte, relevant la tête. Je crois qu'il est temps que je parte, on est déjà demain... Comme Cendrillon qui entendait sonner l'horloge, elle savait qu'elle devait le quitter, son prince charmant. Elle l'embrassa avec tendresse, s'attardant un instant sur ses lèvres pour laisser à son cœur le temps de calmer sa danse folle. Merci pour cette nuit. C'était... c'était parfait.

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