light the night (jac)

Le soleil se couchait à l’horizon, laissant les vagues danser sur le reflet rosé des nuages. C’était le moment préféré de Woody pour venir au centre nautique, parce que c’était le moment où les touristes ou les habitants fermaient leurs parasols pour rentrer chez eux. Le vent se levait, il faisait un peu plus frais, la plage se désertait peu à peu. Lui était là, seul, debout, grand, fixant fièrement cet océan qui s’offrait à lui. Rien qu’à lui. Le jeune homme jeta un regard à Thomas, qui fermait le centre nautique pour rentrer chez lui. Les heures de location étaient terminées pour aujourd’hui. Il envoya la main à son ami et sourit, en retournant son regard vers l’horizon. De toute façon, il avait les clés du centre nautique, étant donné qu’il y faisait de temps en temps du bénévolat, en grand amoureux du sport. Il hésitait encore entre aller tout simplement surfer, ou alors emprunter un catamaran, un petit voilier ou encore un kayak pour se rendre dans les criques éloignées et à la limite sauvages, qu’on découvrait en longeant la côte de Bowen et des villes avoisinantes. Une crique en particulier, qu’on pouvait atteindre en passant par une entrée plutôt méconnue et étroite, donnait sur un endroit superbe. C’était un peu le petit coin de paradis de Woody, quand il voulait être tranquille, s’évader. Il opta donc pour le kayak, et tourna les talons pour se rendre au centre nautique y sortir le nécessaire mais il remarqua qu’une jeune femme cognait à la porte de celui-ci, peut-être en ayant en tête que c’était toujours ouvert. Woody s’approcha et sourit à la jeune femme, qui posa ses grands yeux bruns sur lui. Bordel, elle était d’une beauté unique à vous couper le souffle. Woody qui, ces jours-ci, était en mode séduction vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avait maintenant l’impression de ne pas savoir quoi dire face à une telle beauté. « Le centre vient tout juste de fermer. » Lui apprit-il avec une moue désolée. « Tu voulais quelque chose en particulier ? » Après tout, il avait les clés. Si ça pouvait lui faire gagner quelques points …

La journée a été particulièrement chargée et moi qui pensait pouvoir m’éclipser en début d’après-midi pour profiter de ce charmant soleil qui surplombe l’océan pour aller me baigner… J’ai finalement été contrainte de rester dans ma boutique du centre-ville car les services d’hygiène ont pointé le bout de leur nez. Bien sûr, mes boutiques sont irréprochables de ce côté et à part faire un constat comme quoi tout va bien et essayer de trouver des failles ici et là, ils n’ont pas réussi à remplir un rapport négatif. Mais ça prend tout de même du temps toutes ces vérifications et ce n’est qu’aux alentours de 18 heures que je pus enfin fermer la pâtisserie. Le vendredi soir, je m’arrangeais toujours pour terminer un peu plus tôt, en général pour aller voir ma famille. Puis, le samedi étant la plus grosse journée de la semaine, une petite soirée tranquille la veille n’est jamais de trop.

Je ne perds pas de temps et fonce en direction de la plage. Depuis ce matin, j’ai une envie irrésistible de monter sur un catamaran pour faire bronzette. Malheureusement, le soleil n’est plus aussi haut dans le ciel et c’est une nouvelle idée qui me trotte en tête : de la planche à voile. J’arrive enfin au centre nautique où je toque, un large sourire aux lèvres. Néanmoins, celui-ci ne tarde pas à disparaitre lorsqu’on m’annonce que le centre est fermé. « Oh non, c’est pas vrai ? » Je réponds alors totalement déçu. Faire tout ce chemin pour rien, s’imaginer une balade inoubliable non possible… Mais lorsque l’homme me demande ce qui m’amène, mes yeux se remettent à briller, plein d’espoir. Peut-être que pour elle, il ferait une petite exception. « J’espérais pouvoir faire de la planche à voile… » Je lui fais le plus beau de mes sourires, tentant de faire ressortir le peu de poitrine que j’ai de manière discrète. « En plus, j’avais pris mon plus beau maillot de bain. » Je lui dis, plus pour rigoler que sérieusement mais si ça pouvait faire changer la balance…

Devant la moue déçue de la jeune femme, Woody ne resta pas de marbre plus longtemps. De toute façon, triste ou pas, il n’aurait pas été indifférent devant cette femme bien longtemps non plus. Le jeune homme lui demanda alors ce qui l’amenait ici, dans l’espoir de pouvoir l’aider et lui offrir ce qu’elle désirait – et plus encore. La jeune femme lui avoua alors avoir eu l’espoir de faire de la planche à voile. C’était un bon choix d’activité, surtout avec le soleil qui se coucherait bientôt, ce serait un magnifique spectacle à admirer tout en pratiquant ce sport. Woody lui sourit et rigola un peu plus quand la demoiselle lui affirma avoir pris son plus beau maillot de bain. « C’est effectivement un bon choix que tu as fait. » Il avait dit cela en admirant son maillot de bain qui laissait voir son corps de rêve. Woody se retenait pour ne pas la dévorer plus que cela du regard. Il retrouva finalement les yeux de la jeune femme, ceux de son visage, et il sortit les clés du centre sportif de son short, les tendant devant lui. « Techniquement, je suis que bénévole alors j’devrais pas ouvrir en dehors des heures d’ouverture mais … Puisque tu as pris le temps de mettre ton plus beau maillot, je peux bien faire une exception. » Il sourit en regardant la jeune femme, avant de passer à côté d’elle et de déverrouiller le centre nautique. Il la laissa passer avant lui. Ce n’était pas bien grand, juste un entrepôt pour les différentes embarcations nautiques. « Je comptais aller faire un tour de kayak jusqu’aux criques. Y aurait-il une quelconque façon que je pourrais te convaincre de troquer la planche à voile contre le kayak et de m’accompagner ? » Il était prêt à pas mal tout pour la convaincre. Après tout, elle lui avait clairement tapé dans l’œil et même si Woody se montrait assez diversifié dans son choix de femme, cette brunette était carrément dans une catégorie à part. Une beauté presque irréelle.

« C’est ce que je me suis dit aussi lorsque je l’ai acheté. » Je glousse alors doucement, plutôt satisfaite de mon choix de maillot de bain et de l’effet qu’il a sur le jeune homme. Quelques instants plus tard, alors que le brun me montre triomphalement les clés, un large sourire se lit sur mon visage et j’applaudis, très contente de cette nouvelle. « Ohlala tu es trop génial ! Je t’aime déjà toi ! » Enfin, façon de parler bien sûr car je ne tombe pas amoureuse d’un inconnu comme ça et le coup de foudre, je n’y ai jamais vraiment cru. Mais s’il est bénévole avec un corps aussi bien foutu, je me demande ce qu’il peut bien faire dans la vie car je l’aurais parfaitement vu comme gérant du centre nautique. Il est curieux et plein de mystère ce jeune homme, pile comme je les aime et cela donne envie d’en savoir plus, curieuse que je suis ; alors lorsqu’il me propose de l’accompagner faire du kayak, j’y vois une opportunité à saisir, même si je ne fais pas la fille si facile que cela. « J’imagine que tu auras des soucis si tu me laisses aller faire de la planche à voile seule et qu’il m’arrive quelque chose ? » Je lui demande alors tout en me doutant de la réponse, et plus pour chercher une raison de dire oui sans lui avouer que son offre me fait carrément plaisir. « Donc je n’ai pas trop le choix d’accepter si je veux parcourir la mer ce soir ? » J’ajoute alors, un sourire malicieux aux lèvres. « Je dois tout de même te prévenir d’avance que je n’ai jamais fait de kayak alors tu vas devoir me montrer. » Et une excuse de plus pour que nos corps se rapprochent. Que t’arrive-t-il Jazz-Aimee à faire de tel plan machiavélique ?

Woody sourit en la voyant glousser. Elle était adorable de nature, ou alors elle le faisait exprès, mais dans les deux cas le jeune homme était conquis. Elle était sans doute la meilleure chose – lire ici la meilleure personne – qui pouvait lui arriver en cette belle fin de journée. N’hésitant plus une seule seconde, Woody sortit les clés de ses poches et les brandit devant les yeux de la jeune femme, s’attendant à la rendre très heureuse. Comme de fait, un large sourire se dessina sur ses lèvres et elle applaudit devant cette nouvelle. Il éclata de rire quand elle lui lança l’aimer déjà. Oh oui, il l’aimait déjà aussi. « Mais faut que ça reste un secret entre nous, hein. » Il lui fit un clin d’œil. Après tout, Woody n’était même pas un vrai employé du centre nautique, alors si le propriétaire apprenait qu’il débarrait l’accès pour n’importe quels beaux yeux doux, Woody allait perdre son autorisation d’avoir les clés. Ça, ça le ferait profondément chier, parce qu’il adorait pouvoir aller faire un peu de sport nautique quand il le voulait. Le jeune homme essaya alors de convaincre la demoiselle de l’accompagner en kayak plutôt que de faire de la planche à voile. C’était surtout pour passer un peu plus de temps avec elle, mais l’hypothèse qu’avait émise la brunette était plus louable. « Exactement … Alors soit je t’accompagne en planche à voile, soit que tu m’accompagnes en kayak … et je t’assure que l’endroit où je t’amènerais en vaut le détour. » Il sourit. La jeune femme renchérit en disant qu’elle n’avait pas trop le choix de le suivre si elle voulait parcourir la mer ce soir. Il fit une petite moue désolée, mais forcée. « J’crois bien que non … j’espère que ça ne te dérange pas trop … » Mais vu comment ils se parlaient depuis tout à l’heure, il doutait fortement que la jeune femme soit réticente à l’idée de le suivre. Ils jouaient au même petit jeu, et Woody savourait ces instants. La demoiselle lui apprit qu’elle n’avait jamais fait de kayak et qu’il allait devoir lui montrer. « Sans problème. C’est très facile tu verras. » Il lui sourit de nouveau, avant de se diriger dans le centre nautique vers les kayaks entreposés. Il alla à l’extrémité de l’un d’eux. « Tu m’aides à le sortir ? » Lança-t-il en levant son côté du kayak. Ils sortirent les deux embarcations et, une fois le centre nautique verrouillé de nouveau et les deux kayaks au bord de l’océan, Woody se dirigea vers la jeune femme avec une ceinture de sécurité. « Comment t’appelles-tu ? » Demanda-t-il en l’aidant à attacher la ceinture, surtout pour pouvoir refermer la fermeture éclair sur sa poitrine et donc effleurer sa peau.

Un petit secret qui va rester entre nous, cela me plait et donne un côté à la fois mystérieux et excitant à cette nouvelle relation qui s’offre à moi, si tant est que je le revois ultérieurement. Je lui adresse un clin d’œil à mon tour tout en le rassurant : « Oui ne t’en fais pas, ce sera notre petit secret. » C’est drôle. J’ai l’impression d’être de retour en enfance et cela me met de la joie au cœur. Bientôt, il m’expose les diverses solutions qui s’offrent à nous mais dans les deux cas, comme je lui explique, il serait mal venu que nous allions chacun de notre côté au cas où il m’arrive quelque chose, et afin qu’il n’ait pas de soucis. Finalement, j’opte pour l’accompagner en kayak, surtout lorsqu’il m’annonce qu’il compte me montrer un endroit merveilleux. Forcément, cela augmente encore plus mon envie. « Me déranger ? Je suis toujours partante pour de nouvelles aventures moi ! » C’est le moins que l’on puisse dire d’ailleurs même s’il faut toutefois avouer que je n’ai pas fait grand-chose d’extraordinaire dans ma vie pourtant. Ce qui me fait le plus rêver, c’est sans aucun doute d’effectuer un saut en parachute mais jusqu’à maintenant, je n’en ai jamais eu l’occasion, mais qui sait, un jour viendra peut-être.

Je suis bientôt le brun à l’intérieur pour l’aider à sortir le kayak. Je suis assez impressionnée par les yeux car j’avoue que je n’étais jamais rentré à l’intérieur même d’un centre nautique. En règle générale, le gérant m’apporte le matériel directement dehors, voir des fois le tout est déjà prêt sur la plage. Je hoche la tête à sa nouvelle question. « Suffit de lever ? » Je lui demandes pour ne pas faire de bêtises ou abimer le matériel. Je finis par m’exécuter après qu’il m’ait donné les indications et lorsque l’homme s’approche de moi avec une ceinture, je lui glisse doucement : « Je te laisse me l’enfiler. » J’enchaine encore une fois avec un clin d’œil. « Je suis Jazz-Aimee mais tu peux m’appeler autrement parce que mon prénom est long et qu’au final personne ne m’appelle comme ça. Et toi ? » Il a une tête à porter tout un tas de prénoms exotiques ou un peu hors du commun mais j’étais bien incapable de deviner lequel. « Et tu fais du kayak depuis longtemps ? »

Bon, maintenant qu’il était établi que la jeune femme ne dirait rien de ce petit passe-droit que Woody exécutait à l’instant en déverrouillant le centre nautique, le jeune homme ne se posa plus du tout de questions. Personne ne le saurait, au fond, à moins bien sûr que le propriétaire se décide à passer en soirée, mais cela se produisait davantage lors des soirées du week-end. Il ne devrait donc pas y avoir de problème. La brunette, avant de rentrer, avait opté pour le kayak en lui affirmant qu’elle était toujours partante pour de nouvelles aventures. Woody lui lança un regard ravi. « Toi et moi, on va bien s’entendre. » Et c’était vrai. Il avait l’impression que cette jeune femme était exactement ce dont il avait besoin, dans sa vie, présentement. Elle avait l’air d’être aussi extravertie que lui, dégageait la même assurance que lui, était prête à essayer de nouvelles choses, ce qui plaisait à Woody. Et, surtout, elle connaissait la séduction comme si c’était sa meilleure amie. Le jeune homme n’aurait pu tomber sur meilleure partenaire pour la soirée.

Ils entrèrent donc dans le centre nautique et la jeune femme prit le temps de regarder les environs alors que Woody se dirigeait vers un kayak, prenant son bout et invitant la demoiselle à l’aider. Il avait toujours été gentleman, mais il savait aussi que les femmes étaient autant capables que les hommes de faire quoi que ce soit. Il n’allait donc pas la ménager, la belle. « Oui, rien que ça. Et on va aller le déposer dans le sable. » Il lui sourit alors qu’ils s’exécutaient. Une fois les deux kayaks sortis du centre nautique, Woody verrouilla de nouveau l’accès, pour le temps qu’ils seraient partis. Le jeune homme avait amené une ceinture de sécurité pour la jeune femme, et celle-ci le laissa lui enfiler. Woody la regarda avec un œil amusé et séducteur. Il adorait ce petit jeu auquel elle jouait. « Jazz-Aimée. C’est poétique, je trouve. Aimée, c’est pas en lien avec l’amour, en français ? » Demanda-t-il. Il l’appellerait Aimée, c’était décidé. Pas que Jazz n’était pas joli, au contraire c’était comme la musique, et Jazz-Aimée lui rappelait effectivement une soirée à écouter du jazz. Le jazz était sensuel. Mais Aimée, c’était doux, comme son regard, et cette femme, elle allait être aimée, ça oui. La jeune femme lui demanda alors quel était son prénom à lui. « Woody. Bien moins romantique. » Il rigola légèrement. Alors que le prénom de Jazz-Aimée évoquait la romance et la sensualité, celui de Woody évoquait des dessins animés pour enfants. La demoiselle lui demanda s’il faisait du kayak depuis longtemps. « J’ai commencé quand j’étais adolescent. Ce n’est pas mon sport de prédilection, mais j’aime bien quand même. Et toi, la planche à voile ? » Après tout, c’était bien ça qu’elle était venue faire à la base. Pendant qu’elle lui répondait, Woody enfilait sa propre veste de sécurité et tendait sa pagaie à Jazz-Aimée.

Un nouveau sourire se glisse doucement sur mon visage alors qu’il m’indique qu’on va bien s’entendre. C’est la moindre des choses de ce que j’attends. On enchaine avec le kayak et je suis ses conseils alors qu’il m’indique comment l’emmener sur la plage. Et naturellement, je finis par lui indiquer mon prénom. Cela me semblait en effet être la moindre des choses en prévision du moment que nous allons passer ensemble, bien que le fait de ne pas savoir est toujours plein de mystères et attise ma curiosité. Enfin bref, c’est fait de toute façon et je n’en retire que des compliments. Je m’approche sensuellement de lui alors que je l’ai vu avec sa ceinture et j’en profite pour lui répondre, mettant mon index sur son menton comme si je cherchais à lui montrer un point. Je fis glisser mon doigt le long de son cou tout en remontant. « Mais ça, mon petit gars, c’est parce que je suis LA déesse de l’amour. » Et je laissais alors échapper un petit rire cristallin. Et alors qu’il prononce à son tour son prénom, je décide de le taquiner. « Mais c’est cool pour faire des surnoms par contre ! » Pour ma part, j’ai toujours été fan de mon prénom et je remerciais chaque jour mes parents de m’en avoir doté. Leur passion pour la musique et l’amour, à l’image même de leur couple, les avaient menés à ce choix judicieux qui m’avait pourtant valu quelques moqueries dans mon enfance. Il m’enfile la ceinture alors que je lui pose une question sur sa pratique du kayak. « Et c’est quoi ton sport de prédilection alors ? Tu vas vite apprendre qu’il ne faut pas me donner de détails sans tout m’expliquer parce que je suis du genre très curieuse comme demoiselle. » Ça, c’est le moins que l’on puisse dire et d’ailleurs, cela m’a valu des problèmes plus d’une fois. Avant, j’avais même des tendances à me mêler de la vie des autres, toujours dans le but de bien faire pourtant ; mais malheureusement, cela ne portait pas ses fruits comme attendu… Désormais, j’avais évolué et c’est plutôt de la curiosité bien placée qui m’habite. « Oh moi, c’est une pratique de temps en temps seulement, je ne suis pas une experte. J’ai dû commencer il y a 3 ou 4 ans seulement… » Puis, je m’approche des kayaks, me postant au milieu des deux. « Tu prends lequel ? Et plus important, comment on s’installe dans ce truc ? »

Quand Jazz-Aimée l’appela son petit gars, Woody resta assez surpris. Décidément, cette jeune femme ne cessait de le prendre au dépourvu. Il n’était pas du tout habitué à ce qu’une femme démontre autant d’assurance à son égard. Normalement, les femmes étaient gênées, intimidées ou tellement sous le charme de Woody qu’elles n’arrivaient plus vraiment à se contrôler. Parfois elles devenaient niaises, parfois elles parlaient trop vite sous la nervosité, mais rarement elles étaient aussi sûres d’elle comme l’était Jazz-Aimée. Ça lui plaisait beaucoup. Ce genre de femme-là n’était pas fréquent à Bowen, et la brunette était donc un vent de fraîcheur dans la vie de Woody. Exactement ce dont il avait besoin en ce moment. Du changement. Peut-être même une partner in crime. Il avait de plus en plus hâte de se retrouver isolé avec elle dans cette crique. En parlant, elle avait glissé son doigt le long de son menton jusqu’au début de son torse, et il n’avait pas quitté son regard en souriant. « Je n’ai pas de mal à y croire. Tu as le corps pour le rôle, en tout cas. » La complimenta-t-il, faisant évidemment référence à son magnifique corps de déesse. Il lui apprit finalement son propre nom, qui était bien moins sensuel, et elle se moqua tout de suite en parlant de la myriade de surnoms possibles. « Je les ai tous entendus, crois-moi. » Il rigola. Woody lui mentionna alors que le kayak n’était pas son sport de prédilection, mais qu’il se débrouillait pas mal. Elle lui demanda alors quel était son sport favori, si ce n’était pas celui-là. « C’est bien, la curiosité. C’est signe d’intelligence, qu’on dit. » Souligna Woody avec un sourire, avant de poursuivre : « C’est le vélo de montagne. J’ai déjà été champion, mais j’ai pris ma retraite. On se fait vite vieux, dans le monde du sport. » Avoua-t-il, avec un rapide éclat de tristesse dans son regard, parce que la vraie raison n’était pas son âge, mais sa maladie. C’était à cause de celle-ci que Woody avait dû quitter les compétitions, et dire au revoir à son titre de champion mondial. Il aurait pu continuer à ramasser les médailles et les trophées encore longtemps, sinon. Le jeune homme questionna finalement Jazz-Aimée sur la planche à voile. « Oh quand même, tu as quelques années de pratique. Mais si ce n’est que de temps en temps, quel est le sport qui te permet d’être aussi en forme ? » Après tout, elle était mince mais musclée, cela se voyait. Elle ne devait pas être inactive. Bref, les deux jeunes gens étaient finalement prêts à embarquer dans les kayaks. « C’est le même modèle à peu près, donc peu importe. » Woody attrapa donc celui qui était le plus près de lui, d’un bleu clair. Il le tira vers l’eau. « D’abord, il faut le mettre complètement à l’eau, comme ça tu pourras directement partir sans que j’aie besoin de te donner une poussée. » Woody lui sourit. « Mais ne va pas trop loin, si tu chavires dans l’eau plus profonde, tu seras trempée. » Ici, elle pourrait toujours se retenir puisque ses pieds et ses mains toucheraient le sable avant. « Pose tes mains de chaque côté du kayak, et ensuite mets un pied au centre et puis l’autre, pour te retrouver en petit bonhomme dans le kayak. Quand tu seras stable, étends tes jambes. » Woody le faisait au même moment, pour lui donner une image visuelle. Il tenait les deux pagaies dans ses mains, ce serait plus facile pour Jazz-Aimée d’avoir ses deux mains libres. « À ton tour. » Lança-t-il avec un sourire, prêt à rire ou à l’aider.