once upon a time ♣ alfie

❝ Once upon a time. ❞

∞ Aujourd'hui, c'est samedi, dans deux jours, c'est ton premier jour à l'hôpital. Tu stresses totalement. Et si ça n'allait pas ? Si tu n'étais pas à la hauteur ? C'est pour ça que tu n'es pas restée chez toi à broyer du noir, t'es sortie. D'abord à la plage pour profiter du couché de soleil et des derniers éclats de rire présents sur le sable, soudain tu es attirée par un brouhaha venant d'un bar environnant. Tes pas t'y guident. Ta petite robe blanche volant dans les légères bourrasques de vent, tu pousses la porte du bar et pénètres dans le petit batiment.
C'est chaleureux, remplis, ce doit être un endroit sympa. Tu repères la dernière table vide, dans un coin, et tu t'y assieds en prenant la carte en main. Que prendre ? Il ne faut pas trop boire, histoire d'être en forme demain pour tout préparer pour ton premier jour de boulot ! Mais tu es tellement stressée que quelques petits verres te feront le plus grand bien...

Alfie n'a jamais été un grand fan de la plage. Le sable qui s'immisce dans ses chaussures, l'eau de mer trop salée, et tous ces gosses qui crient à en perdre haleine. C'est pas qu'il préfère être au calme, mais ces endroits paradisiaques remplis de bonne humeur et de cerf-volants ont le dont de lui casser le moral. Et pourtant, c'est là qu'il a décidé de passer sa soirée. Non pas pour observer le coucher de soleil qui donne au ciel de belles couleurs orangées, mais bien pour profiter de ce fameux bar où il n'a plus mis les pieds depuis déjà un bon moment. L'alcool est pas mal ici, les filles non plus. Le brun pousse la porte du bar et regarde autour de lui. Full. Personne ne danse sur les tables, il est trop tôt pour ça, la clientèle en est encore au stade "je sirote mon cocktail en parlant de mon boulot barbant et en faisant semblant que ma vie est intéressante". Il se glisse entre les tables et en repère une au loin, vide. Alfie s'approche mais, arrivé au niveau de la dite table, se rend compte qu'elle est en réalité occupée par une fille, seule. « Je peux me joindre à vous ? » Il est peut-être pas le plus galant des hommes, mais Alfie sait se montrer poli face à une fille. Surtout quand il se rend compte à quel point elle est jolie. La demoiselle a de longs cheveux blonds, et un visage d'enfant. Sa robe blanche souligne son coté innocent et lui donne presque l'air d'un ange. Alfie esquisse un sourire, espérant qu'elle accepte. Il n'est pas trop tenté par l'idée de partager un banc avec un des gros types transpirants à la table d'à coté.

Te changer les idées, c'est bien ce que tu as besoin, l'ambiance de ce bar est plutôt calme, une musique pas trop forte, des cocktails et beaucoup de brouhahas. Tu espères secrètement que la musique s'amplifiera un peu, histoire de bien te lâcher avant de devoir commencer ta vraie vie d'adulte responsable. En attendant, tu lis la carte des cocktails, réfléchissant à celui qui te fait le plus envie. Un mojito ou alors plus une pina colada ? Mmmm réel dileme ! Soudain, une voix te fait sortir de ta réflexion, tu lèves tes yeux océans et rencontre le regard d'un jeune homme, surement ton âge ou un peu plus. Très beau, il faut l'avouer. Tu emmagasines ce qu'il te demande, peut-il se joindre à toi ? Tu esquisses un sourire : « Oui bien sur, pas de problèmes ! » Tu te remets bien droite dans ta chaise et te replonge dans la réflexion de ton cocktail. Mojito se sera ! Tu lui tends la carte, avec un beau sourire. Tu te permets de l'observer un petit peu, des cheveux courts mais pas trop, une petite barbe de quelques jours, et un sourire charmeur. Et puis, il ne s'est pas juste installé, il a attendu ta réponse. Un gentleman. Tu secoues la tête, certes, il a l'air fort aimable, mais tu penses de trop. Machinalement tu regardes ton téléphone, pas de nouveau message. Tu n'en attendais pas, mais sait-on jamais.

Gentleman, Alfie? Ouais, vite fait. Après avoir eu l'autorisation de la charmante blonde pour s'asseoir à sa table, il prend place en face d'elle et attend qu'elle n'aie fini avec la carte, même si au fond il pense à prendre la même chose que d'habitude. Une bonne bière aromatisée à la tequila, rien de mieux pour commencer une soirée. D'un geste rempli de gentillesse, elle tend à Alfie l'objet convoité et croise au passage son regard. La vache ce qu'elle a de beaux yeux. Si il n'était pas sobre, il ne pourrait pas s'empêcher d'essayer de lui mettre le grappin dessus. Sauf qu'elle n'a pas l'air d'une fille qui veut être draguée, elle semble plus être du genre à aimer les livres et les comédies romantiques. Alfie esquisse un sourire et prend la carte pour la parcourir vite fait. « Cela vous arrive souvent d'aller dans un bar seule? Ou peut-être que vous attendez quelqu'un. » Il a pas pu s'en empêcher, il faut toujours qu'Alfie se mêle de ce qui ne le regarde pas. Même s'il n'aime pas écouter les gens se plaindre de leurs problèmes quotidiens, il lui arrive de s'intéresser à certaines personnes. Celles qui ont pas l'air barbantes. « Je dis pas ça pour vous draguer ou quoi que ce soit,» se rattrape-t-il rapidement en relevant les yeux vers elle, abandonnant quelque peu la carte. « Juste qu'un type mal-intentionné pourrait tenter de vous mettre dans son lit, vous savez.» Chose que tu n'as jamais faite dans ta vie Alfie, bien sûr. « Enfin, c'est peut-être ce que vous recherchez,» reprend-t-il en plaisantant. Tu t'enfonces. À croire que le fait d'être sobre suffit à faire passer le brun pour un crétin.

Tu regardes la carte, t'attardant légèrement sur les prix, mais une petite somme de plus à ton énorme dette ne change pas grand chose. Un mojito ce sera, tu tends la carte au beau brun, avec un sourire, le tout en gardant le silence. Il l'attrape et la regarde, tu te détournes en contemplant le bar dans lequel tu te trouves. Tu ne le connais pas, forcément. Cela doit faire une petite semaine que tu es à Bowen, tu as mis bien cinq jours à t'installer et à ne plus te perdre en allant faire tes courses... Tu aimerais bien réussir à t'intégrer ici, à t'y plaire. Pour le moment, tu apprécies, c'est plus chaleureux que Sydney, plus intime. Pour la seconde fois de la soirée, la voix grave te sort de ta réflexion. Tu reposes tes yeux sur lui, en plein dans ses prunelles. Tu réfléchis un instant. « Souvent, ici, non. Je viens d'arriver, je suis tombée par hasard sur ce bar pour être honnête. Mais il fut un temps, où aller seule dans un bar ne me dérangeait guère. » Tu esquisses un sourire, tu y allais seule, mais ne rentrait pas toujours seule. Non que tu sois ce genre de filles faciles ou quoi, tu t'es fait raccompagnée un bon nombre de fois... Laissant le jeune homme devant la porte ! Parfois, certain rappelaient et alors tu donnais suite s'ils te plaisaient, sinon, tu avais passé une soirée en bonne -ou pas- compagnie. Tu poursuis, toujours en retenant son regard du tien. « J'attendais peut-être quelqu'un qui me sauverait d'une soirée à boire seule. » Tu détournes tes yeux qui brillent de malice. Et puis tu entends sa voix s'élever à nouveau et tu ne peux t'empêcher de rire d'un rire cristallin quoique très ridicule (bah quoi on peut pas être parfaite oké?) Tu attends la suite, la bouche à moitié ouverte et le regard toujours rieur. Tu hoches la tête d'un air solennel. « C'est très aimable de me mettre en garde preux chevalier ! » Tu fais mine de réfléchir, le doigt sur la joue. « Qui sait ce que je recherche ! » lances-tu, d'un air très sérieux. Sur ce, une serveuse débarque à votre table, très jolie jeune femme, et tu ne peux t'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'inconnu. Elle vous demande ce que vous prenez, tu te permets de lui répondre directement : « Un mojito s'il vous plait. » Tu te tournes vers le jeune homme, dont tu ne connais même pas le nom.

Le voilà rassuré, elle ne le considère pas comme un taré. Au contraire, elle a l'air de prendre à la rigolade les conneries qu'il peut déblatérer. Le preux chevalier le fait rire. Elle est attendrissante, et bien élevée vu sa façon de parler. Contrairement à ce qu'elle laisse sous-entendre, Alfie a du mal à l'imaginer chercher après un mec pour une nuit. Ses yeux, grands et bleus clairs, correspondent plus à ceux d'une fille qui mérite d'être avec quelqu'un de bien. Alfie se ressaisit. Cela ne lui arrive pas souvent de s'attarder sur les détails, en général il ne regarde une fille que dans son ensemble : visage, corps, caractère aussi. Loin d'être un dragueur, il ne peut pas cependant pas nier le fait que des filles, il en a connu pas mal. C'est souvent auprès de lui qu'elles cherchent de quoi s'amuser le temps d'une nuit. La serveuse arrive à leur table, le sortant définitivement de ses pensées. Il laisse l'inconnue en face de lui commander avant de le faire à son tour. « Une Corona pour moi, » dit-il en lui offrant un sourire poli avant de reporter son attention sur la demoiselle. Alfie est peut-être un homme rempli d'hormones en plein travail, ce n'est pas pour autant qu'il s'amuse à mater chaque personne de sexe féminin partout où il se rend. Il préfère s'attarder sur celle à qui il tient compagnie. Malgré ses traits d'innocente petite fille, elle a tout de même une lueur dans le regard, un petit air malicieux presque amusant. « Au fait, je m'appelle Alfie. » Il est peut-être temps de se présenter, en effet. Alfie attend qu'elle fasse de même en plantant son regard dans le sien. Il ne veut pas la mettre mal à l'aise, juste en apprendre plus sur elle. Voir quelles émotions expriment son visage, ses sourcils se froncer peut-être face à l'intrusion d'un inconnu dans sa vie.

Il rit à ton preux chevalier, allé, tu fais rire c'est bien ! Tu trouves son rire plutôt mignon, mignon dans le sens attendrissant. Tu te sens à l'aise avec cet inconnu, étrangement à ton aise. Tu as toujours été assez caméléon mais pas nécessairement toujours à ta place ou confortable. La serveuse arrive, et tu passes ta commande, bientôt suivie par celle du brun face à toi. Une bière assez légère, oups. Toi et ton cocktail à base de rhum vous allez passé pour des alcooliques bientôt ! « Tu ne prends pas de cocktails? » demandes-tu presque timidement. Non que ça te gêne après tout, tu ne le connais pas. Il te tient simplement compagnie. Même si d'un coté tu aimerais bien te lier d'amitié avec lui. Ca te fera au moins une personne à tes cotés dans cette ville... Il regarde à peine la serveuse et malgré toi, ça te fait quelque chose, tu te sens flatée quand il repose son regard sur toi. Tu te trouves légèrement pathétique. T'es plus une ado bordel. Ses lèvres se mouvent en même temps qu'il se présente. Ah oui c'est vrai, vous vous êtes pas présentés. Tu ne peux t'empêcher de rire, encore une fois. A croire que t'es saoule pour rire autant. « Oui, c'est bête, on ne s'est même pas présenté ! Moi c'est Ondine. » Va-t-il te faire la blague débile de 'Tu veux qu'on dîne ensemble ?' Ses yeux se plongent dans les tiens, ils sont beaux : chocolats. Tu soutiens son regard en passant une main dans tes boucles couleur de miel, habitude que tu as depuis toute petite. « Tu viens souvent dans les bars t'inviter aux tables de jeunes femmes seules et désespérées ? » demandes-tu sans lâcher son regard.

Elle lui demande si il ne prend pas de cocktails d'un air presque timide. C'est vrai, il aurait pu, après tout c'est un peu la spécialité de ce genre de bar en bord de plage. Sauf qu'Alfie n'a jamais vraiment testé tout ce qui est proposé sur la carte. Il se contente de hausser les épaules. « Peut-être au verre suivant, » répond-t-il en esquissant un petit sourire discret. À son tour, elle se présente sous le nom d'Ondine. Original, il n'a jamais entendu ce prénom à part quand, petit, il regardait les dessins animés de Pokemon. Alfie se retient de faire la réflexion. Après tout, lui aussi porte le nom du héros d'un film. Un type qui met pleins de filles dans son lit, comme par hasard. À croire que sa mère a définit son destin en lui choisissant ce prénom. Il la regarde glisser une main dans ses longs cheveux ondulés, attentif à sa question. « Oui, je viens souvent dans les bars, mais je m'incruste rarement aux tables des inconnues. » Il relève les yeux vers ceux d'Ondine qui l'observe toujours. Elle a l'air intéressée par ce qu'il peut lui raconter, ce dont Alfie n'a pas l'habitude. Il n'a jamais vraiment aimé parler de lui, il préfère s'attarder sur la petite vie monotone et sans histoire des autres mais rester lui un mystère pour tout le monde. « Je ne suis pas du genre à forcer, mais c'est vrai que j'aime bien la compagnie. Et puis, si je peux empêcher à une jolie fille d'être seule, c'est tout benef' pour tout le monde! » Il se laisse aller dans le fond de son siège et observe la réaction d'Ondine. Va-t-elle sourire, rire, ou même lever les yeux au ciel ? Un sourire innocent étire les lèvres du garçon. La serveuse apporte leur commande et Alfie attrape sa bouteille pour boire une longue gorgée de sa bière. Elle est fraîche, ça lui fait du bien, les températures commencent à grimper à Bowen et redescendent rarement avant tard le soir.

Il ne prend pas de cocktails, tu seras seule avec ta boisson forte, mais tu lui en fais la remarque, timidement. Il parle d'un prochain verre. Ah, la soirée risque d'être longue ! Tu hoches la tête. « Ca marche, enfin si tu es plus bière, ne te sens pas forcé de prendre un cocktail. » Tu ne sais même pas pourquoi tu as dit ça, par politesse surement, mais tu te sens un peu bêbête d'avoir dis une chose pareille. Tu te détournes légèrement. Vous vous présentez, et tu t'attends à une remarque sur ton prénom. Ondine de pokémon ou le jeu de mot pourri qu'on te servait tout le temps à l'orphelinat ou dans les foyers. A l'école aussi, quand tu étais encore la petite nouvelle que tout le monde humiliait. Mais il ne dit rien, silencieusement, tu l'en remercies, et tes yeux le lui disent alors que vous changez de sujets, comme pour clore celui-là. Tu lui demandes sa fréquentation des bars, et surtout s'il fait souvent ce qu'il vient de faire avec toi. « Oh je suis donc une privilégiée ? Mais quel honneur mon cher ! » dis-tu, amusée. Tu l'écoutes attentivement, tu as toujours été ce genre de personne, à faire plus attention aux autres qu'à toi-même. Une jolie fille. Tu lèves les yeux au ciel, en souriant. « Mais quel charmeur ! » lances-tu. « Mais ce n'est pas beau de mentir. » Tu ne te trouves pas belle, trop petite, trop enfantine, trop pas assez. Vos boissons arrivent et il boit une longue gorgée, toi tu attrapes ta paille entre tes doigts fins et tu touilles dans ton cocktail. Il a l'air délicieux. Tu poses tes lèvres sur la paille et aspires une gorgée, tu ne peux t'empêcher de soupirer en lâchant un petit « Mmmm ! »

Ondine est mignonne. Elle dégage quelque chose de chaleureux qui met directement Alfie à l'aise. Enfin,ce n'est pas comme si le garçon est souvent gêné face à une fille mais elle, en particulier, lui donne un sentiment de familiarité. Peut-être parce qu'elle lui fait penser à sa petite sœur. Et ouais, même si personne n'est au courant (puisque de toute façon, personne ne sait pratiquement rien sur lui), Alfie a deux sœurs. Une peste, et une petite princesse aux yeux verts. Contrairement à Ondine, sa sœur est brune, typiquement espagnol. Mais comme elle, elle a toujours été du genre à s'inquiéter pour tout le monde, à vouloir prendre soin de l'univers entier. Sa petite sœur est bien la seule et unique personne qui lui manque de son pays natal. Avant de se mettre à siroter son cocktail, Ondine refuse le compliment d'Alfie, ce qui lui tire un sourire. Elle a enfin raison sur un détail, c'est un charmeur. Enfin, ça dépend avec qui. Il hausse les épaules. « C'est vrai, je suis peut-être un charmeur, mais je ne mens jamais. » Il arrête de la regarder pour ne pas la mettre mal à l'aise. « Je sais de quoi je parle, j'en ai vu des filles à travers le monde. » Ce n'est pas pour se vanter qu'il dit ça, loin de là. Alfie n'a jamais été du style à se la raconter par rapport à ses voyages, c'est presque devenu normal pour lui. Il est nomade, il bouge sans arrêt, même si il s'est calmé depuis son arrivée à Bowen. D'ailleurs, lui même ne sait pas ce qui l'a poussé à rester. Peut-être les beaux paysages, même si ce n'est pas vraiment le genre de personne à apprécier un coucher de soleil, les pieds dans l'eau de la mer. Peut-être qu'enfin, Alfie s'assagit avec l'âge. Le voilà déjà âgé de vingt-cinq balais, et il ne peut se permettre de vivre seul toute sa vie. Il faudra bien qu'à un moment ou un autre il se pose quelque part, qu'il travaille et puisse enfin mener une vie digne de ce nom. Peut-être qu'il va réussir à faire tout ça ici.

Il te fixe, tu te demandes ce qu'il se passe dans sa tête. C'est vrai non? On ne sait jamais ce que les autres pensent, d'un coté heureusement ! mais d'un autre, là tu ne peux t'empêcher de te questionner. Il a l'air perdu dans ses pensées; à voir son air rêveur. Finalement, il te complimente, mais tu ne peux y croire. Charmeur, ça sort tout seul, mais c'est véridique. Il approuve d'ailleurs tes dires. En ajoutant qu'il ne ment pas. Tu rougis légèrement, très légèrement, mais tu le sens que tes joues deviennent chaudes et rosées. Merde. « Merci dans ce cas. » te contentes-tu de répliquer. Bah oui, c'était un compliment, faut dire merci, t'es polie. Il parle soudain du monde, sous-entendant qu'il a voyagé. Tu le regardes captivée, toi tu rêves de voyager, d'aller en Espagne, en Italie, même en Belgique pourquoi pas ! Et l'Irlande, tu en rêves ! Il parle de filles, mais ça, ça te passe au dessus de la tête ! Tu plantes tes yeux dans les siens, pétillants. « Tu as beaucoup voyagé? » Sans regarder, tu cherches ta paille des lèvres et une fois celle-ci entre ta bouche, tu aspires fort quelques gorgées, pendue aux lèvres du beau brun.

Alfie croit voir ses joues rougir, un peu. Evidemment, ça le fait sourire, c'est toujours mignon une fille dont les joues virent au rose grâce à vous. À peine a-t-il prononcé le mot "voyage" que, tout à coup, l'attention d'Ondine se focalise totalement sur la moindre de ses paroles. Contrairement à lui, elle ne doit pas avoir vu beaucoup d'endroit du globe vu la façon dont son regard s'est mis à briller. « Pas mal, oui, » Répond Alfie avant de boire une gorgée de sa bière puis de la reposer sur la table. Il s'accoude sur la table et se penche légèrement en avant. « J'ai presque fait tous les continents en cinq ans! Il ne me manque que l'Antarctique, mais il fait un peu froid pour moi là-bas. » Il a gardé de bons souvenirs de ses voyages. De moins bons aussi, mais rien de bien grave. Même si il s'attend à ce qu'elle le questionne sur ses fameux voyages, Alfie retourne bien vite la question pour s'intéresser non pas à sa petite personne, mais à Ondine. « Pas toi? » lui demande-t-il curieusement. Après avoir passé tant de temps à voyager, cela lui semble presque inconcevable de passer toute sa vie au même endroit.

La question des voyages sort, tu es prête à boire ses paroles, toi qui rêves de voir le monde sans avoir jamais bouger de ton Australie natale. Tu es bien passée de Sydney à Bowen mais bon, ce n'est pas le voyage du siècle... Pas mal te dit-il, et il poursuit, mentionnant tous les continents, sauf le plus froid. Tu ris. « Ca ne te plairait pas de dormir dans des igloos et mettre des doudounes? » tu lui accordes un grand sourire amusé. Il te questionne, tu ne peux t'empêcher de te détourner. Non, tu n'as jamais voyagé. Pourquoi ? Tu n'as pas trop eu le choix. Ta vie n'a pas été rose, ni tendre. Tu rêves de voyages (un peu, pas trop, tu aimerais voyager, mais revenir chez toi, avoir un point d'ancrage). Tu passes ta main dans les cheveux, pour masquer ta gêne. « Non, je n'ai pas eu cette chance, l'occasion ne s'est jamais présentée à moi. » Tu relèves tes yeux et bois une gorgée de ton verre. « Quel est le plus beau pays que tu as vu ? Fais-moi rêver ! » lui demandes-tu. Tu t'attends à ce qu'il te requestionne sur ton passé, mais c'est donnant-donnant !

Ça lui fait bizarre. C'est la première fois qu'on s'intéresse vraiment à lui, à sa vie, et pas qu'à ses beaux yeux. Face à la demande d'Ondine, Alfie ne sait pas trop par quoi répondre, par où commencer. Il y a tellement de choses à dire sur le monde extérieur qu'il risquerait bien de passer à coté de ce fameux "plus beau pays" qu'il aie vu. Il réfléchit pendant un moment, fixant le plafond et se remémorant les différents endroits où il est allé. Le Canada, l'Italie, la France, chaque pays a son charme au final. « Je dirais... la Thaïlande. » Alfie a beaucoup aimé cet endroit. Il y a passé plus de cinq mois, et il a vécu des moments qu'il ne risque pas d'oublier de si tôt. « Il y a une belle plage, un peu comme celle-ci, » dit-il en désignant la plage derrière elle, de l'autre coté des murs du bar. « Mais l'océan est bleu, et le sable presque blanc. Il y a des rochers aussi, du haut desquelles tu peux observer toute la ville se trouvant au bord de mer si tu arrives à escalader jusqu'en haut. D'ailleurs, certains hommes ont mêmes construits des sortes de cabanes en bois dans ces rochers. » Ce n'est pas spécialement ce qui a le plus marqué Alfie durant son voyage, mais c'est Ondine qu'il doit faire rêver et non lui-même. À nouveau, il pose son regard sur elle, attentif à ses réactions. « C'est à voir, » dit-il pour conclure, ne sachant pas trop quoi lui dire de plus à ce sujet.

Il réfléchit, surement pour se rappeler tout ce qu'il a vu. Tu t'imagines à sa place, parcourir le monde, voir ce qu'il a vu. Tout ce que tu connais des autres continents, c'est ce que tu as vu à la télé ou sur internet... Mais ça reste de belles images. La Thaïlande, te répond-il. Tu souris. J'en ai vu de belles photos sur internet, ça a l'air magnifique... Tu plisses les yeux, et t'imagines ce qu'il te raconte, sable, océan bleu, ces rochers et ces cabanons. Tu esquisses un sourire. Ca devait être merveilleux ! Tu en as de la chance !.. tu laisses la phrase quelque peu en suspens, te détournant. Moi, je rêverais d'aller en Espagne ! Je ne sais pas pourquoi, ce pays m'a toujours attiré. Tu bois une gorgée de ton mojito, déjà presque vide, tu ne t'en étais même pas rendue compte mais tu as bu bien vite ton cocktail. J'espère un jour avoir l'occasion et les moyens de pouvoir voyager. Tu finis ton verre, et reprends la carte entre tes mains, prête à choisir ta prochaine boisson.