once upon a time ♣ alfie

Ses mots te touchent, plus que tu ne l'aurais pensé. Mais qui aurait cru que toi, tu pleurerais comme une petite madeleine sur les marches en bois d'un bar de bord de plage ? Tu essayes de les cacher, légèrement gênée. Tu n'es pas du genre à montrer tes sentiments, pas ceux-là du moins. Et pas à n'importe qui, en général, tu ne pleures que devant certaines personnes, triées sur le volet ! Mais il touche à cette vieille blessure, et dans un sens, il la panse légèrement, il y met du baume. Alors certes, cela te touche, mais dans le bon sens. Ca te fait du mal, pour finalement te faire du bien. Quelle dualité. Il bondit et te tend sa main, tu ne comprends pas ce qu'il se passe, un instant à tes cotés, celui d'après debout devant toi. Tu poses cependant ta main dans la sienne avec un sourire amusé. Et tu fais ce qu'il te dit, du revers de la main, tu essuies tes larmes : C'est juste un grain de sable tu sais. prétends-tu. Oui oui, tu as un sacré égo. Tu te lèves, avec l'aide d'Alfie. Tu pouffes à ses mots : jeune et belle, la vie devant soi. Mais tu hoches la tête comme une bonne petite élève. Cependant, un sourire pointe sur le bout de tes lèvres. Il te tire vers la plage, et tu le suis d'un bon pas, il te fait rire, il te fait sourire. D'un coup, tu te sens légère, tu as l'impression d'être une enfant, insousciante, heureuse. Alfie marche à reculons et tu ris de plus belle : Tu vas tomber, regarde ou tu mets les pieds ! Mais tu dois avouer que ça te ferait bien rire qu'il se vautre dans le sable. Tu ne penses plus à rien, juste au moment présent.

Vu comment la soirée avait tournée, il n'aurait jamais imaginé se retrouver à jouer les psychologues avec Ondine. Sauf qu'il avait fini par se rendre compte qu'au fond, cette fille est comme lui. La seule différence entre eux deux, c'est qu'Alfie a apprit à se débarrasser de sentiments qui sont restés enfouis dans le cœur d'Ondine. Suite à la réponse de la jeune fille, il hoche la tête en plissant légèrement les paupières. « Ouaaais je te crois, bien sûr. » Il lève les yeux au ciel, juste pour rire. Parce qu'au fond, c'est un peu ça qui le définit vraiment. Rire, de tout et n'importe quoi, même des sujets sérieux qui devraient faire pleurer. Elle prend sa main, et Alfie est ravi de ne pas se prendre un énorme râteau de sa part. Après tout, elle aurait bien droit vu comme il lui a crié dessus dans le resto. Elle lui demande de marcher droit au risque de tomber, et il se contente de hausser les épaules. « Si je tombe, on a qu'à dire que tu seras vengée. » C'est bizarre pour lui, de se comporter comme un ami. Vu qu'il n'est pas de ceux qui aident et soignent les peines de cœur, la plupart des filles qu'il rencontre préfèrent coucher avec et l'oublier au petit matin plutôt que de passer réellement du temps en sa compagnie. Et ça lui va très bien comme ça, d'ailleurs. Il n'y a que quelques personnes qui le connaissent vraiment, comme Juliet et Nevaeh, ou encore sa sœur. Mais maintenant, Ondine en sait bien plus sur lui que tous les habitants de Bowen réunis. Alfie enlève ses chaussures et enfonce ses pieds nus dans l'eau. L'eau est froide, mais il essaie de rester impassible pour ne pas inciter Ondine à faire demi-tour. « Je crois qu'un petit bain nocturne ne te ferait pas de mal, » dit-il en haussant les sourcils, un sourire éternel accroché aux lèvres.

Des rires aux larmes, ça résume bien votre soirée ! Après un début léger, vous êtes passés aux cris, puis aux larmes et finalement aux rires réconfortants. Des rires plus francs qu'en début de soirée. Après tout, vous vous êtes avoués vos plus intimes secrets, du moins pour toi. Tu ne vas jamais crier sous les toits que tu es orpheline, que tu es paumée de ne pas savoir qui est ta famille, que tu rêves de ne plus être seule et de pouvoir le soir appeler ta maman en lui racontant ta journée. Ce n'est pas que tu as honte, mais souvent, parler de toi te fait pleurer, et tu n'aimes pas être vulnérable. Tu prefères tout garder pour toi, et craquer toute seule chez toi, un bon coup et après être prête à lutter contre une autre journée. C'est pourquoi, ce soir doit être une première. Raconter ta vie, pleurer et te faire réconforter par un inconnu, ce n'est pas dans tes habitudes. Mais tu ne regrettes rien, tu as l'impression qu'une barrière invisible est tombée, tu es légère. Tu prétends avoir une poussière dans l'oeil et il rit, tu hausses les épaules avec un regard de dur dans le genre "rien ne m'atteint', même si un énorme sourire étire tes lèvres. Cette soirée te fait du bien, tu as l'impression de ne plus être seule, au moins pour quelques heures. Tu le suis, toi marchant face à l'eau, lui à reculons. Vengeance ? Tu ris d'un rire machiavélique avec l'envie de le pousser... Mais tu te retiens. Il enlève ses chaussures et entre dans l'eau, tu es certaine qu'elle est froide, mais il ne bronche pas. Un bain nocturne, tu lèves les yeux au ciel. C'est juste une excuse pour me voir nue? le taquines-tu. Tu te baisses pour enlever tes sandales et soudain, ton idée de vengeance monte et... tu te relèves d'un bout et plaques tes mains contre ses épaules, de toutes tes forces en criant : VENGEANCEEEE oui oui, tu as cinq ans dans ta tête en ce moment. Ton but : le faire tomber dans l'eau.

Pour la première fois depuis un moment déjà, Alfie se sent réellement... bien. Il ne fait pas semblant, ses éclats de rire son sincères, et son sourire n'est pas inventé de toutes pièces. C'est toujours comme ça qu'il a procédé, faire croire que tout va bien jusqu'à s'en convaincre lui-même. Sauf que même ses voyages, même ces filles, rien n'a jamais pu soulager le fait qu'au fond, il ne se sent pas complet. Incompris, pris pour quelqu'un qu'il n'est pas, un type sans cœur qui a pourtant passé des heures à jouer avec une petite fille de trois ans, quand il n'en avait que sept. C'est juste qu'il s'est refermé. Sauf qu'il semblerait qu'Ondine ait réussi à trouver une fissure dans cette carapace. La réflexion qu'elle fait après qu'il ne lui ait proposé un bain de minuit le fait rire. Il lève les mains comme un homme qui se rendrait à la police, un sourire innocent sur le visage. « T'as le droit de garder tes sous-vêtements, » dit-il, pour plaisanter. La voir sans vêtement n'est absolument pas le but de son invitation. Tout ce qu'il veut, c'est pouvoir s'amuser, leur vider l'esprit à tout les deux. Et, comme à chaque fois, il a agi sans même réfléchir. Alfie n'a jamais été très doué pour faire entre le tri entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Puis, sans qu'il n'ai le temps de comprendre, Ondine plaque ses mains sur ses épaules. Ça le surprend, il en est déstabilisé au point de tomber dans l'eau. « Tu vas le regretter ! » dit-il en se relevant avant de s'avancer vers elle, son short en jean trempé. Il attrape Ondine au niveau du bassin et la porte sur son épaule, puis se penche jusqu'à ce que ses cheveux effleurent l'eau. « Nage, petite sirène. » Il lance son corps à quelques centimètres plus loin, histoire qu'elle soit bien trempée de partout.

Le ciel est sombre, le soleil a laissé place à la lune, presque pleine, qui lance sur l'eau une lumière mythique. C'est beau, tu dois l'avouer. Mais tu n'as pas le temps de t'y attarder, tu te fais entrainer par Alfie vers cette eau sombre. Tu t'amuses, tu te sens libre, comme un oiseau, légère comme le vent, heureuse comme une enfant. Tu le pousses, de toutes tes forces, et ne s'y attendant pas, il valse dans l'eau. Tu éclates d'un énorme rire, il est tout mouillé. Tu prends une pose de championne, en montrant tes biceps (presque inexistants soyons honnêtes). Tadaaaam Tu rigoles, mais tu regrettes bien vite ton acte, tu essayes de t'en courir, mais malgré tes tentatives, le brun arrive à t'attraper par le bassin, t'es la tête en bas, tes cheveux blonds trempent dans l'eau : Oh non, je rigolais Alfie fait pas ça ! steuplaiiiit, j'suis désoléééééééée. Tu tentes de le faire culpabiliser, tu gigotes comme un poisson dans son étreinte, mais ça ne change rien. Tu te fais balancer dans l'eau, comme une vulgaire chaussette. Tu pousses un cri quand tu attéris dans l'eau froide. Tu ressors ta tête et te mets à nagoter jusqu'à Alfie, tu t’agrippes à lui comme un bébé panda et tentes de le couler. Ma vengeance sera terribleeeeee ! Malgré la fraicheur de l'eau, tu t'amuses bien, et tu pourrais rester des heures à jouer comme une enfant. En ce moment, tu récupères l'innocence qu'on t'avait volé, des années auparavant.

Elle le supplie de ne pas le faire, et pourtant Alfie ne se fait pas prier pour jeter le petit corps d'Ondine dans l'eau froide. En voyant ressortir sa tête à la surface, ses cheveux collés à son visage, il ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Alfie n'a jamais autant ri depuis qu'il est à Bowen, il n'a jamais eu ces crampes au ventre ou ces larmes aux coins de ses yeux qui prouvent qu'il ne simule pas une fausse joie. Elle le menace encore de se venger, et il tente de s'éloigner d'elle mais n'arrive qu'à marcher au ralentit dans l'eau, tel un astronaute. « Jamais tu ne m'auras ! » s'exclame-t-il. On dirait deux gosses. Ils s'amusent, jouent simplement sans arrière pensées comme deux enfants qui n'en ont pas eu l'occasion au moment où ils auraient du, comme si ils redécouvraient leur enfance. Ondine essaie à nouveau de le couler, et Alfie se laisse aller en arrière histoire d'avoir son corps dans l'eau mais pas sa tête. Il attrape Ondine par les épaules et la regarde dans les yeux avant de se mettre à sourire. « Tu ne peux pas te mesurer à moi, » souffle-t-il en prenant une voix grave, comme les méchants dans les films. Il plisse les paupières et la lâche avant de se mettre à nager à reculons. Il continue à la fixer, attention au moindre de ses gestes, et se fiche totalement que ses vêtements soient trempés sur le moment.

Sans ménagement, tu es jetée à l'eau, dans cette eau glacée et sombre. Heureusement que t'es pas une poule mouillée ! (haha jeux de mot ) Tu sors ta tête de l'eau, tes cheveux sont plaqués, trempés contre tes joues, tu détestes cette sensation, mais ça fait bien rire Alfie. Tu cries à la vengeance, et te jettes sur lui, qui tente d'avancer mais au ralenti, tu arrives finalement à te jeter sur lui pour le couler, mais ça ne fonctionne pas et vous finissez tous les deux à l'eau. Tu manques de boire la tasse en riant aux éclats. L'eau froide, la pénombre environnante, tes vêtements mouillés, tu t'en fiches. Soudain... tu sens un truc te froler et tu hurles : Ah putain au secours à l'aide ! Tu sautes sur Alfie, tu ne veux plus toucher le fond. Y'a un truc qui m'a touché ! Dis-moi que c'était toi !!! Tu as l'air d'une hystérique... Poule mouillée, trempée même

Il est trempé jusqu'aux os, mais ça ne lui importe peu. Alfie s'amuse, il rigole à en avoir les larmes aux yeux. Il regarde Ondine nager du mieux qu'elle le peut jusqu'à lui avant de lui bondir dessus sans raison. Enfin si, quelque chose qui l'aurait touché. Le garçon éclate de rire à nouveau avant de reprendre son sérieux du mieux qu'il le peut. « Oh, ça doit juste être un piranha, la mer de Bowen en est remplie. » Il ment bien sûr, mais ça l'amuse de faire peur à la pauvre enfant effrayée qui vient presque de lui grimper dessus. « Allez monte, je te ramène à bon port, » dit-il avant de la laisser prendre place sur son dos. Alfie marche jusqu'au bord de la plage, sentant l'air refroidir de plus en plus son corps au fur et à mesure qu'il avance. Une fois à niveau du sable, il dépose Ondine puis se laisse tomber à coté d'elle sur le sable humide. Il respire vite, essoufflé par tout cet effort qu'il vient de fournir. Il tourne la tête vers elle et ne peut s'empêcher de sourire. « T'es en sécurité maintenant. » Il s'appuie sur ses coudes, à moitié couché sur le sable. Heureusement qu'il fait chaud, il ne sait pas si il aurait pu supporter ses vêtements mouillés si la température était dix degrés plus froide.

Tu bondis telle une panthère (dans ta tête, tu as l'air féminine, sauvage et dangereuse, en vrai tu dois ressembler à un vieux poulpe mais passons). En effet, un truc non identifié vient de te frôler, tu as toujours détesté la mer pour ça, une partie de toi adore : les vagues, les pitits poissons qu'on voit à travers l'eau claire, le sable, la sensation agréable de l'eau. Puis une autre déteste : les requins potentiels (bah oui c'est pas la mer du Nord), les méduses, et alors les trucs non identifiés qui te frôlent et te filent la pétoche. Du coup, tu te retrouves comme un panda, sur le brun, en pinaillant comme une poule. Toute dignité envolée. Mais il se comporte tel un chevalier servant et tu t'agrippes convenablement sur son dos et il te ramène au rivage. Tes vêtements sont plaqués contre ta peau, sensation pas fort agréable mais heureusement il ne fait pas froid, ni même frais. Il arrive sur le sable, et te laisse glisser sur le sol qui devient humide une fois ton corps posé dessus. Il se place à tes cotés, fatigué. Te voilà en sécurité. Tu lui adresses un beau sourire : Merci, je n'aime pas trop ne pas savoir ce qui me frôle ça a le don de me faire flipper. Tu t'excuses, remercies et expliques en même temps. Sa respiration rapide te fait rire, et culpabiliser à la fois. Après tout, c'est ta faute, c'est toi qu'il a porté. Je suis si lourde que ça ? Moi qui pensais que j'avais une taille de guêpe ! plaisantes-tu. Tu roules sur le coté pour l'observer, le bruit des vagues qui se brisent sur le sable chantant sur toute la plage.

Les tensions qu'il y avait encore entre ex une heure avant semblent s'être totalement envolées grâce à cette courte baignade de nuit. Tous les deux trempés, Alfie et Ondine ne peuvent s'empêcher de sorire et rire. C'est agréable, ce genre de moment où il n'a pas besoin de penser à quoi que ce soit. La compagnie d'Ondine est agréable. Elle lui dit ne pas aimer être frôlée par quelque chose sans en connaître et l'identité, et Alfie ne peut que la comprendre. Lui n'aurait sûrement pas sursauté de la sorte, mais c'est vrai que cela ne l'aurait certainement pas rassuré. « Je te rassure, c'était pas moi, » lâche-t-il pour plaisanter avant de détourner le regard, un sourire aux lèvres. Pendant un moment, il contemple l'horizon. Le soleil n'est plus là, et les premières étoiles brillent déjà dans le ciel qui, lui, est teinté d'orange et de bleu foncé. La réflexion d'Ondine la fait à nouveau sourire. « T'es mince comme un clou, tu pourrais être mannequin si t'étais pas si grognon. » Alfie tourne la tête vers elle avec toujours ce même sourire. Il est rare qu'il complimente quelqu'un, les quelques gentilles paroles qu'il peut parfois sortir sont souvent accompagnées d'une réflexion pas bien méchante. Il plante son regard dans celui d'Ondine puis se tourne à son tour afin de lui faire face, sa main soutenant sans tête.

Il t'avoue ne pas aimé être frôler non plus, d'un coup tu te sens moins conne de ta réaction peut-être légèrement exagérée. Finalement, même si vous avez eu un début de rencontre tendu, étrange et orageux, vous vous êtes bien compris. Tu as l'impression étrange de le connaitre depuis longtemps et de pouvoir faire l'idiote avec lui sans être -trop- jugée. Du coup, tu n'as pas cette espèce de pression de rentrer dans le moule. Même si en règle générale, tu n'y prêtes pas fort attention, là tu ne te sens pas du tout anxieuse de faire une bourde. Plutôt agréable. Vous êtes sur le sable, ce contact ne te ravit pas trop, le sable colle et puis ça gratte légèrement, mais pour le moment, tu ne t'en rends pas compte, trop occupée à parler au beau brun face à toi. Tu lèves les yeux au ciel à la suite de ses mots. Un clou, mais oui, une feuille aussi non? Puis ouai je suis grognon et quoi? Tu lui adresses un grand sourire colgate alors qu'il te fait face. C'était quoi ton rêve de gosse ? demandes-tu de but en blanc. Le ciel renvoie des éclats orangés dans les prunelles d'Alfie, ton regard s'y perd.

La répartie d'Ondine avait beau l'agacer au début de leur rencontre, elle a fini par plus l'amuser qu'autre chose. Il la trouve chouette comme fille, et sa compagnie arrive même à lui faire oublier le temps qui passe. Ils ont beau être trempés, à moitié couverts de sable, ça ne la dérange pas plus que ça. Il n'a pas froid, l'air de l'Australie est encore chaud malgré l'heure déjà bien avancée. Appuyé sur son coude, il écoute et s'étonne de la question soudaine posée par la blondinette. Son rêve de gosse ? Alfie ne se souvient pas vraiment avoir eu de rêve à cette époque. Il vivait encore sous l'influence de ses parents, deux abrutis qui lui faisaient croire que l'argent était la réponse à tout. Ce n'est que vers ses dix-douze ans qu'il a commencé à avoir ses rêves, ses objectifs, ses envies qu'il gardait enfouies dans son petit cerveau. Il détache son regard d'Ondine et se concentre sur le ciel, comme si les premières étoiles allaient lui offrir la réponse à cette question. Il pousse un mmh de réflexion avant de répondre. « Avant d'avoir envie de voyager, je rêvais de devenir une star du rock. J'avais des posters de groupes punaisés partout dans ma chambre, et j'avais même appris à jouer de la guitare électrique en douce. Je ne voulais pas être chanteur parce que, pour être sincère, j'ai la pire voix du monde. Mais au moins guitariste. » Alfie sourit en repensant à cette époque, son regard perdu dans le vide. Il n'était encore qu'un gosse, rempli de rêves et d'espoirs qui ont fini par s'envoler. Heureusement, cette liberté qu'il s'est lui-même offerte à vingt ans lui a permis de réaliser quelques envies qui ont toujours apparu sur sa to-do list, sauf ce fameux rêve qu'il ne pourra certainement jamais faire devenir réalité. « Et toi ? » lui demande-t-il en tournant à nouveau la tête vers elle.

Tu fais face à Alfie, confortablement étalée dans le sable. Ton esprit vagabonde et sans réfléchir à ce qui sort de ta bouche, tu lui poses une question. Vu son passé, c'est peut-être dur d'y répondre et tu te sens le temps de quelques secondes, mal à l'aise. Alfie se tourne pour faire face au ciel et toi tu restes à l'observer. Un meulement rompt le silence qui plâne sur la plage. Il réfléchit. Et se met à parler, tu l'écoutes en silence et tu le laisses durer quelques secondes avant de dire. « C'est un beau rêve. » Et tu fais mine de réfléchir. « Dis, tu chanterais quelque chose pour moi ? Je suis certaine qu'une gueule aussi belle ne peut pas avoir une voix aussi laide ! » Oui tu le joues à la déloyale en essayant de le flatter et quoi ? Il te retourne la question et tu fermes les yeux, te remémorant tes petites années d'enfance dans ce grand orphelinat bien triste. « Mon rêve était d'être adoptée par une gentille famille qui prendrait soin de moi et qui m'aimerait comme leur fille. » C'était peut-être un peu triste, mais tu voulais être honnête, cependant, sans qu'il ne te montre de pitié. Commençant doucement à connaitre Alfie, une part de toi savait qu'il ne se comporterait pas de la sorte avec toi. Ce qui explique ta confession. « Puis j'ai revu mes rêves et j'ai été plus réaliste, j'ai voulu faire quelque chose d'important dans ma vie, aider les gens, et devenir médecin, et ça j'y suis parvenue ! » Ta voix est emplie de fierté, tu as pris les rênes de ta vie en mains, et tu as réussi alors que tous te disaient que tu ne ferais rien de bien. Tu souris, replaçant une mèche de cheveux trempé derrière ton oreille.

C'est la première fois qu'il parle de ça. En réalité, Alfie avait ce rêve quand il devait avoir seize ou dix-sept ans, tout au plus. Pendant sa période rébellion contre papa et maman, du temps où il passait plus de temps dehors que dans sa maison. Il se souvient qu'il jouait dans un de ces groupes que montent tous les ados dans le garage de celui qui a le plus de prises disponibles, et qu'il jouait avec ses potes jusqu'à pas d'heure. La question d'Ondine le fait pouffer de rire. « T'essaie de m'avoir au compliment ? Désolée jolie blonde, mais il est hors de question que je chante pour toi. » D'ailleurs, Alfie n'a jamais chanté. Que ce soit quand il jouait, ou encore même sous la douche. Il ne fait que fredonner vaguement les paroles des chansons qui passent dans sa voiture car malgré tout, il les connait par coeur. Il écoute ensuite Ondine lui raconter son rêve, et se sent presque triste pour elle quand elle lui parle de son envie d'avoir connu une famille aimante. Alfie la regarde, une lueur compatissante dans le regard. « Je peux t'adopter si tu veux. » Il sourit. Il ne sait pas si la plaisanterie fera rire Ondine, peut-être que c'est pour elle un sujet trop sensible qui ne mérite pas la moindre blague. Mais Alfie, il a toujours détesté les ambiances tristes et les silences gênants. Il comble avec des plaisanteries, des petites réflexions jamais bien méchantes. La suite de ses paroles est plus réjouissante, et ça ne l'étonne même pas d'apprendre qu'elle est médecin. Elle a le profil pour, cet air sérieux combiné avec une grande bonté d'esprit. « T'es officiellement la plus respectable entre nous deux. Je suis que serveur dans un café, c'est loin d'être aussi cool que médecin chirurgien orthopédiste. » Il la regarde avec une petite moue triste.

Les rêves, quel beau sujet, fantasque, doux, innocents. Alfie t'avoue avoir voulu être une rockstar, mais sans savoir chanter. Forcément, ça t'envahit d'une envie de... l'entendre chanter, du coup tu le flattes, chose qui ne fonctionne, pour ton plus grand damne, pas vraiment. « Et si je te fais un gros bisouuuuuus ? » essayes-tu en vain de le soudoyer.
Un sourire anime tes lèvres, les quelques mots d'Alfie te font sourire. « Seulement si tu deviens une famille aimante alors ! Et j'ai un chien, il est un peu encombrant mais adorable ! » Tu plantes ton regard dans le sien. « Et j'aime les bons plats, alors faut que tu saches cuisiner des bons petits plats mijotés comme les mamans font ! » Une lueur de malice pétille dans tes yeux, tu t'imagines Alfie vêtu d'un petit tablier te concocter un bon plat style des carbonnades. Tu lui avoues ensuite que ton rêve final, tu l'as atteint. Et tu fronces les sourcils à ses propos. « C'est très bien aussi ! Puis ça te rend heureux ? L'important n'est pas d'avoir un boulot cool ou classe ou prestigieux, l'important c'est d'aimer ce qu'on fait ! » Tu hoches la tête vigoureusement, tu ne veux pas qu'il se sente moins bien ou quoique ce soit parce qu'il n'a pas un diplôme de médecin. Non mais. « Et je suis chirurgienne pédiatrique, j'aide les petits enfants. » souris-tu.