once upon a time ♣ alfie

Sa demande le fait d'abord rire, puis il secoue négativement la tête en la regardant, les yeux remplis de malice. « Ton offre est tentante, mais il faut plus que ça pour réussir à me faire chanter. » Il plisse un peu les paupières, un sourire en coin, même si une partie de lui est pratiquement certaine qu'Ondine n'est pas du genre à plaisanter de la sorte et qu'elle ne rentrera donc pas dans son jeu. Après qu'il ne lui propose d'être sa nouvelle famille adoptive, elle impose ses quelques conditions et Alfie hoche la tête avant d'ouvrir de grands yeux. « Ça tombe bien, j'adore les chiens ! J'ai toujours rêvé d'en avoir un, mais je crois que le pauvre serait bien trop malheureux avec moi. » C'est qu'il est tellement peu souvent chez lui Alfie. Il y passe ses nuits, et encore. Parfois il reste dehors où dort chez telle ou telle personne. Beaucoup moins ces temps-ci, mais ça n'empêche qu'il est rarement chez lui la journée et qu'un chien dans un appartement, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux pour ce pauvre animal. Et puis, il a déjà ses deux colocs pour animer l'endroit. « Comme les mamans, » répète-t-il en riant. « Ça par contre, c'est pas trop mon fort. » Il ne cuisine casi jamais de bons petits plats, et se contente souvent de plats tout faits réchauffés das un micro-onde. Alfie écoute ensuite les paroles naïves d'Ondine qui lui tirent un sourire amusé. « D'aimer ce que je fais ? Sérieusement Ondine, tu crois que j'ai passé ma vie à rêver d'être serveur ? J'ai jamais rien de stable, si ça se trouve le mois prochain je ferai autre chose. » C'est pas qu'il se sent moins bien, Alfie respecte chaque métier et n'irait sûrement pas cracher sur le dos d'une chirurgienne comme d'un éboueur. Après tout, il faut de tout pour faire un monde. « Ça va jusqu'à quel âge les petits enfants ? » demande-t-il pour plaisanter un coup.

Tu soupires, l'air triste et plisse les yeux. «Et si je te fais... deux gros bisous ? » tentes-tu avec un grand sourire d'ange collé sur le visage. Même si tu te retiens de rire légèrement. Tu as bien envie de l'entendre chanter. « Et si je chante avec toi tu veux bien? » Il fut un temps ou tu chantais, mais tu as préféré t'orienter vers la guitare plutot que le chant, mais il n'empêche que tu aimes ça aussi. Se faire adopter par Alfie, quelle offre tente ! Seulement s'il cuisine, prend soin de toi et évidement de Flocon ! Ton merveilleux petit blanc. Il adore les chiens, ça te fait tirer une tête de bébé content. « En plus, mon chien c'est le plus beau et le plus gentil du monde !!! » Puis tu fronces la tête. « Pourquoi malheureux ? » En fait, même si vous avez passé la soirée ensemble, tu ne connais pas grand chose d'Alfie, et tu aimerais en savoir d'avantage. « Tu cuisines comme un pieds ? » tu ris. « Je peux t'apprendre pour que tu puisses me faire de bons petits plats, qu'en dis-tu ? » Oui, toi tu sais cuisiner, même si avec ton boulot, tu as du mal à toujours te faire des repas équilibrés et bons, bien souvent tu passes en vitesse au traiteur du coin pour prendre quelque chose de tout fait, plus simple après une nuit de garde à l'hopital... Tu fronces les sourcils, un peu piquée. « Ce n'est pas parce que tu n'en rêvais pas que tu n'aimes pas ce que tu fais. Ca peut te plaire ou te déprimer de te lever tous les matins pour ça. » Tu as enchainé les petits boulots pour te payer tes études, tu sais de quoi tu parles, il y avait des petits boulots atroces ou tu peinais pour te lever le matin tellement tu détestais. Mais il le fallait. « Pourquoi tu ne fais pas d'études pour avoir quelque chose de stable alors ? » Bonjour, je suis indiscrete comme pas deux ! « T'es plus considéré comme un enfant en tout cas, du moins pas dans mon service en psychiatrie peut-être ! » rigoles-tu.

Alfie doit bien avouer qu'entendre Ondine chanter, ça le tente pas mal. Histoire de faire durer le suspens, il ne répond pas tout de suite à sa réponse et s'intéresse aux autres sujets de conversations avant de repartir là-dessus. « Parce que je suis rarement dans mon appart, » confesse-t-il en réponse à sa question. Et pourtant, Alfie rêverait vraiment d'avoir un chien. Un grand, tout poilu, qui bave et qui attrape les balles. La seconde question d'Ondine le fait rire. « Pourquoi pas. » Sauf qu'en peu de temps, Ondine semble froissée. Alfie se dit à lui-même que cette petite blondinette a vraiment un sacré caractère de cochon pour prendre la mouche pour si peu, mais il se retient de le dire tout haut. Il préfère donc éviter le sujet et ne répond pas à sa question, enchaînant à nouveau sur tout autre chose. Non, Alfie ne se voit pas faire d'étude. Il aurait pu à dix-huit ans, ses parents avaient largement de quoi lui payer trois à cinq années à l'université. Sauf que lui, il n'en voulait pas. Entrer à l'université signifiait devoir faire les mêmes études que ses parents, et obligatoirement devenir comme eux. Et puis, à vingt-cinq ans, ce n'est plus vraiment quelque chose qu'il peut se permettre vu le peu d'argent qu'il arrive à ramener avec son boulot. Après avoir ri de sa dernière réponse, Alfie pousse un léger soupir. « Alors comme ça tu chanterais avec moi ? » demande-t-il en haussant un sourcil intéressé.

Tu tentes de l'amadouer avec des bisous, mais cela ne fonctionne pas, puisqu'il nie ta question, zut alors ! Même en proposant de chanter avec lui. Il ne dit mots. Le sujet vire sur les chiens tu aimes parler de ça, ton chien c'est ta constante, ton meilleur ami, ton fidèle compagnon. Il est toujours heureux de te voir, même quand tu vas mal, et il est toujours prêt à se caler avec toi dans le canapé ou le lit pour un moment câlins. Bref Flocon, c'est l'homme de ta vie ! Les emmerdes en moins... Il te dit qu'il est rarement chez lui, et tu fonds de curiosité. « A cause de ton travail ou bien? » Tu laisses ta phrase en suspend, tout ça, ce n'est pas trop tes affaires mais ça t'intrigue. Il passe sa vie dehors ? Est-ce qu'il passe des soirées comme vous vivez ce soir, tous les soirs ? Ca t'aurais peiné si ça avait été le cas, parce que c'est rare que toi tu restes éveillée jusque pas d'heure, couchée trempée sur la plage avec un inconnu. Et le tout, en t'amusant et te sentant bien. « On va s'organiser des cours de cuisine alors haha ! » dis-tu en souriant et pouffant. Tu l'imagines vraiment bien avec un joli petit tablier ! Il ne répond pas au sujet des études, ça l'a surement énervé et vu ce qu'il t'a raconté avec ses parents,... tu ne préfères pas insister, pas envie d'entamer un débat maintenant, pas envie tout court. OHO, le voilà qui repense à ta proposition de chant à deux. Tu lui lances un regard du style « Pourquoi pas ouai ! Interressé mon cher ? »

Il hésite entre répondre franchement ou jouer la carte du brouillard. Si il lui dit tout, Ondine risque de ne pas vraiment apprécier la réponse et ce n'est pas vraiment une option qui plairait à Alfie. Il décide donc de rester hasardeux sur sa réponse. « Entre autres. Je bosse tard souvent, puis disons que j'ai beaucoup à faire hors de moi. » Voilà, ça devrait suffire. Alfie regarde devant lui et se perd quelques secondes dans la contemplation du ciel. Il n'a jamais été particulièrement intéressé par tout ce qui concerne les astres, et pourtant il ne peut s'empêcher de leur trouver une beauté particulière ce soir. Sa réflexion le fait rire. « Bonne idée ! » Et il est sincère. Ça pourrait être sympa de pouvoir cuisiner, il serait enfin capable d'impressionner ses deux colocataires avec un talent autre que celui de savoir affonner deux bières d'affilées. Et puis, il ne dirait pas non à l'idée de la revoir, cette charmante Ondine. Il commence à vraiment bien l'apprécier, et ça malgré son sale caractère. Il la trouve attachante. Quand il relance le sujet de la chanson, il remarque bien son regard en coin et ne peut s'empêcher de rire à nouveau. « Pourquoi pas, » dit-il en souriant. « Qu'est-ce que t'as dans ton registre ? » Alfie n'a jamais été un bon chanteur. En réalité, il n'a même pratiquement jamais chanté de sa vie. Il ne sait pas ce que ça va donner, sûrement qu'il risque de se ridiculiser. Mais après tout, ce n'est pas grave. Ils sont seuls sur cette plage, et il se sent capable de pousser la chansonnette si ça signifie la voir rire encore une fois.

Oh donc je ne suis pas une petite privilégiée avec qui tu passes la soirée, je suis juste une fille parmi tant d'autres ! dis-tu faussement vexée et triste. Dans le fond, tu le prendrais un peu mal s'il racontait sa vie ainsi à toutes les filles pour les faire fondre (genre j'ai beaucoup voyagé, je suis trop cool, aimez-moi). Pour toi, lui c'est un peu un privilégié, c'est le seul habitant de cette petite ville qui connait ton histoire, le seul. C'est un luxe ! Tu te demandes un peu si tu as bien fait de t'ouvrir de la sorte à un inconnu mais au pire... tu le tues et avec tes connaissances, ça peut très bien rester secret ! Même si tu doutes sérieusement qu'il aille te fourrer un couteau dans le dos, avec ce regard doux comme un enfant, tu ne le vois pas faire du mal pour le plaisir. Tu lui proposes des cours de cuisine et à ta surprise, il apprécie l'idée ! « Quand tu veux ! » souris-tu. Chouette, peut-être une chance de revoir ce beau brun et de rire à nouveau avec lui. C'est surtout ça qui te plait dans sa compagnie, ce coté bon enfant, léger, simple. C'est ça qui te manquait ici. Chanson... Mmmm fallait pas te relancer là dessus ! Fan incontestée de musique et musicienne, tu adoooores pousser la chansonnette (ou jouer de la guitare). Tu frappes dans tes mains comme une gosse trop contente, avec le regard brillant, tu dois vraiment pas avoir l'air commode ainsi. Tu fais mine de réfléchir... « Mmmm... Que dis-tu de Wonderwall, d'Oasis? » proposes-tu. Cette chanson, tu l'adores, elle est tout simplement magnifique, tu espères qu'il connaisse, tu attends sa réponse en plantant ton regard dans le sien; toute contente.

Je reviens d'entre les morts, coucou

À la réflexion d'Ondine, ne sachant pas trop si elle est sérieuse ou pas, il ouvre de grands yeux et la regarde en secouant négativement la tête. « Bien sûr que non, tu n'es pas une fille parmi tant d'autres ! Je crois même que t'en sais plus sur moi que beaucoup de personnes. » Véridique. Alfie raconte très rarement à qui veut l'entendre que ses parents sont des abrutis, qu'il a dû élever deux petites soeurs tout seul et qu'il n'a jamais fait d'études lui permettant d'avoir un bon métier. En réalité, il ne parle même jamais de lui. Il préfère écouter, ou encore mieux, parler de quelque chose un peu moins sérieux que les aléas de la vie. Il continue de regarder Ondine pendant plusieurs secondes, sourire aux lèvres, ensuite amusé par sa réaction quant-à la chanson qu'ils -enfin, elle- vont pouvoir chanter ensemble. Il pourrait réfléchir lui aussi, mais il n'a sincèrement aucune idée de ce qui se chante à part quelques chansons de rock qu'elle ne connait peut-être pas. Ce qu'elle lui propose le fait lentement hoche la tête. « Pourquoi pas, je la connais pas mal en plus. » Il se redresse, tente du mieux qu'il le peut de s'asseoir en tailleur, et se place face à Ondine. Puisqu'elle n'a pas de guitare sur elle, il fait semblant de jouer les premiers accords en marmonnant « dumdumduum, dududum » pour imiter l'instrumental de la chanson. Il lève ensuite une nouvelle fois les yeux vers Ondine, attendant avec impatience qu'elle se mette à chanter les premiers mots de Wonderwall.

A sa réponse, une espèce de bouffée de... de quoi ? ce n'est pas de l'amour, évidement que non, mais c'est une bouffée chaude et agréable qui enserre ton coeur. Oh, ça, ça te fait quelque chose. Tu souris, un énorme sourire, sans même t'en rendre compte. Tu dois avoir l'air du chat dans Alice au pays des merveilles... « Oh » souffles-tu simplement, sans bien savoir quoi répondre. Tu es touchée, tu sens que cette soirée n'était pas juste différente pour toi, mais aussi pour lui. Là sur la plage, vous vous êtes avoués des secrets que vous gardiez enfermés. Tu as peut-être trouvé un ami, ce genre d'amitié forte et qui tient, tu n'en as jamais vraiment eu, tu as souvent été seule ou mal accompagnée. Moment chant, tu adores, tu es toute excitée, il se relève et tu l'imites pour que vous vous retrouviez face à face, c'est parti ! Le fait de ne pas avoir ta guitare te gêne un peu, d'habitude, tu te caches derrière, l'air de rien ça t'aide à affronter les gens. Alfie commence à fredonner et ça te fait à nouveau sourire, tu tapotes la mesure avec ta main, attendant le moment pour commencer à chanter, et tu entames de ta petite voix toute douce, en gardant ton regard planté dans celui d'Alfie : Today is gonna be the day, That they're gonna throw it back to you.

Son "oh" le fait doucement sourire avant qu'il ne baisse les yeux vers le sol. Alfie est sincère, jamais il n'a parlé de tout ce qui concerne sa vie privée à quelqu'un d'autre que sa petite soeur. Il ne sait même plus comment il en est arrivé à se confier à Ondine, à quel moment il l'a jugée être digne de confiance que pour lui laisser voir ce qu'il se cache réellement derrière l'image qu'il donne de lui-même. Mais au final, il ne le regrette pas. Il ne saurait expliquer pourquoi il l'apprécie, il la trouve juste... intéressante. De bonne compagnie, et il sent qu'il a encore beaucoup à découvrir sur elle. Elle commence à chanter, et Alfie est agréablement surpris par la douceur de sa voix. Il n'a pas envie de la suivre, il aimerait se contenter de l'écouter en se remuant de gauche à droite au rythme de sa chanson, pour finir par l'applaudir comme un bon public. Sauf qu'il n'a pas vraiment le choix. « By now you should've somehow realized what you gotta do. » Voilà, c'est fait. Qui aurait cru qu'un jour Alfie se serait mis à chanter sur la plage, comme un de ces types trop romantiques dans un film trop guimauve.

Tu ne te rends pas compte de ton sourire, ce n'est que quand tu vois celui d'Alfie que tu réalises que tu dois surement avoir l'air d'une quiche ! Tu détournes le regard, les joues rosies. Tu es soulagée que le sentiment qui t'habite soit partagé. Tu espères qu'après ce soir, vous vous retrouverez, juste pour passer du temps, rire, et retomber doucement en enfance, comme ce soir. A ses cotés, tu as l'impression d'être une môme, innocente, inconsciente, pleine de confiance. Un brin de ton enfance volée réapparaît à ses cotés. Agréable sentiment, mais inattendu. Ton regard se perd dans l'océan quelques secondes, tu t'imagines la vie d'Alfie avant qu'il ne soit ici. Toi qui l'avais si vite jugé, tu te sens un peu coupable, vous n'êtes pas si différents finalement. Des jeunes adultes dont on a arraché l'enfance, d'une façon ou d'une autre. Il commence à fredonner la chanson que tu proposes et tu te mets à chanter. Il ne dit rien et on ne perçoit rien à travers son regard, tu as peur qu'il éclate de rire, tu te sens vulnérable d'un coup. Et soudain il se joint à toi pour chanter. Sa voix n'est pas si terrible ! Certes ce n'est pas Jared Leto () mais ce n'est pas non plus une horreur ! Tu poursuis la chanson, avec un léger sourire sur les lèvres.

En la voyant rougir, Alfie ne peut s'empêcher de la trouver mignonne. C'est drôle, maintenant qu'il a pu voir au-dessus de son caractère de cochon, qu'il a été capable de découvrir à quel point Ondine est une fille bourrée de qualités - sa gentillesse, son talent - il lui trouve un charme qu'il ne voyait pas avant. Alors qu'il pensait être sur le point de se ridiculiser avec leur petit duo, Alfie finit par y trouver un certain plaisir. Bon, ce n'est clairement pas une activité qu'il fera tous les jours, mais ce n'est pas si horrible que ça. Et puis, Ondine chante vraiment bien. Sa voix accapare toute son attention, à tel point qu'il manque parfois de se tromper de mots mais se rattrape bien assez tôt pour ne pas se ridiculiser. Ils terminent la chanson à deux, et Alfie laisse planer quelques secondes de silence avant de lentement lever les yeux vers son visage. « Waw, j'suis bluffé là. » Et c'est sincère. Il n'a jamais entendu quelque chanter a capella avant aujourd'hui, à part peut-être sa soeur de temps en temps quand il la surprenait dans sa chambre. « Tu te débrouilles super bien, » ajoute-t-il ensuite sans lâcher son regard et sans perdre son sourire.

Tu te détournes, perdue dans des pensées agréables. Espérant secrètement revoir le jeune homme, espérant surtout avoir un allié dans cette ville, un ami. Tu n'as jamais vraiment eu une personne sur laquelle tu pouvais compter coute que coute, tu étais trop volage pour ça, sans le vouloir, mais la peur de t'attacher, le changement fréquent de foyer, tu ne voulais pas souffrir et tu avais fait en sorte de ne pas devoir compter sur quelqu'un d'autre que toi. Mais après 24 ans de vie, ce poids devenait lourd à porter, c'était devenu un fardeau. Et parfois, pouvoir se relacher, avoir quelqu'un pour t'épauler, ça te faisait rêver. Tu espérais avoir trouver en Alfie une oreille attentive, un ami, un confident. Une épaule sur laquelle pleurer après une journée particulièrement atroce au boulot. Parce que non, chirugrien ce n'est pas que sauver des vies, c'est parfois en perdre. Alors que vous chantez, tu penses à tout ça, à tout ce que tu as loupé en passant ta vie à fuir le contact humain. Tu te sens à ta place pour une fois. La chanson prend fin et tu te tais, ton regard se perd dans l'océan, c'était très agréable. La voix d'Aflie te sort de ta contemplation et tu reportes ton regard bleu sur lui. Tu rougis : « Bluffé que j'ai réussi à te faire chanter ? » souris-tu de toutes tes dents d'un blanc éclatant. Tu baisses les yeux à la suite de ses paroles, totalement gênée. « Merci, je chantais beaucoup quand j'étais jeune, dans les cafés pour gagner quelques pièces ou billets. » avoues-tu. C'est comme ça que tu as eu un peu de sous pour avancer le prêt de tes études.

Et lui alors ? Durant ces dernières années passées à voyager à travers tout le globe, Alfie s'est promis de ne pas s'attacher à qui que ce soit. Il a fréquenté beaucoup de filles pourtant, à profiter comme bon lui semblait du plaisir de la chair, et il a connu bien de belles nuits, sauf que jamais il n'a laissé ses sentiments s'impliquer. Il ne sait pas vraiment ce qui a créée ce détachement total envers les autres, peut-être est-ce dû au fait qu'il n'a jamais vraiment reçu le moindre signe d'affection durant son enfance. Et pourtant, à Bowen, tout semble différent. Il est différent, il a rencontré des personnes qui l'ont changé. La preuve, il n'est toujours pas parti. Il aurait pu continuer à voyager, sauf qu'il a fini par déposer définitivement bagages ici-même. La question d'Ondine le fait rire. « Aussi, ouais. » Petit à petit, il réalise qu'il finit par apprécier la blondinette. Il n'a plus besoin de se mettre des barrières avec elle, il peut se contenter d'être lui-même, au naturel, sans que ça ne le mette mal à l'aise. « T'aurais dû participer à une de ces émissions où ils recrutent des jeunes talents. Je suis sûr que t'aurais fait pleurer Simon Cowell. » Merci à ses soeurs pour ses connaissances sur ce monde de la chanson américaine et toutes les émissions qui en découlent. Il hausse les épaules et se redresse, faisant à présent face à Ondine.

Tu souris au beau brun, ne t'imaginant pas ce qui se passe dans sa tête. Tu te sens légère, comme en train de flotter. La plage est calme, le bruit des vagues te berce. « Je t'avais pas dit que j'obtiens toujours ce que je veux? » dis-tu avec un air supérieur, accompagné d'un sourire à la colgate. Une bourrasque de vent te surprend, et tes vêtements encore humides commencent à te glacer les os. Tu frissonnes discrètement, et portes tes bras autour de ton corps. Tu le regardes ensuite avec des yeux de merlan frit. « Mais oui bien suuuuur. » rigoles-tu, avant d'ajouter : « Par contre, je reste méga impressionnée que tu saches qui est ce type ! Je n'y aurais jamais cru venant de toi ! » Tu le regardes avec un sourire narquois. Une boucle blonde tombe soudain devant tes yeux et nonchalamment tu souffles dessus, espérant qu'elle remonte sur ton crâne, malgré trois tentatives, elle reste pendue entre tes deux orbites. Tu soupires en louchant dessus comme une gogole. « Dis, on se reverra ? » demandes-tu totalement gênée en fixant ta mèche de cheveux. Tu remercies silencieusement le ciel qui vous plonge dans une pénombre quasi totale et de ce fait, qui cache le rouge qui t'est monté aux joues. Tu aimerais le revoir, te dire que ce n'était pas juste à sens unique l'impression qui t'a habitée toute la soirée, tu aimerais pouvoir enfin t'ouvrir aux autres, faire confiance, et peut-être même un jour, t'attacher et aimer quelqu'un.

Il remarque bien qu'elle a froid, sauf qu'il n'a pas de veste à lui prêter comme le ferait n'importe quel type galant dans ces séries télé américaines. Et puis, ses propres vêtements sont eux-aussi humides, et à part les retirer il ne voit pas vraiment quelle solution pourrait l'aider à se réchauffer. Alfie esquisse un sourire amusé par sa remarque avant de lever les yeux au ciel et de secouer négativement la tête. Il porte à nouveau son regard sur Ondine, et hausse les sourcils lorsqu'elle se montre étonnée par toutes ses connaissances. En réalité, si il avait été fils unique, il n'aurait même certainement jamais entendu parler de ce type. « Bien sûr que je le connais, pour qui tu me prends ? J'ai de la culture, Madame. » C'est à son tour de prendre un faux air supérieur, puis de laisser ses épaules retomber en poussant un léger soupir. Alfie la voit souffler sur cette mèche de cheveux qui retombe devant ses yeux, et ça suffit à le faire doucement rire. À sa question, il hoche lentement la tête en faisant mine de réfléchir. « Je sais pas si j'en ai vraiment envie, » commence-t-il avant de sourire, lèvres pincées pour s'empêcher de rire. « Si, on se reverra sûrement. » Il se penche vers son visage et, d'un geste délicat, glisse sa mèche de cheveux derrière son oreille. Il reste immobile plusieurs secondes, regarde Ondine dans les yeux, puis finit par se lever avant de lui tendre une main pour l'aider à faire de même. « Il se fait tard, tu veux que je te ramène chez toi ? » la questionne-t-il.