ce qui se passe à vegas, reste à vegas ~ aleja

À force d'être trop tentés, ils ont fini par répondre à l'appel d'un désir réciproque qui n'est au final que purement sexuel. Deux corps seuls, en manque de présence, agissant sans savoir si c'est une bonne ou mauvaise idée et s'en fichant totalement. Alfie frissonne quand il sent les ongles de Freja dans sa peau, et il ne peut s'empêcher de laisser ses doigts parcourir l'entièreté de son corps. Sa nuque, ses épaules, sa poitrine, son ventre, il caresse chaque parcelle de sa peau brûlante sans s'en lasser. Il répond avec entrain à ses baisers même si il a parfois du mal à se concentrer avec tous les frémissements qui parcourent son corps. Ça l'emporte, comme de petits chocs électriques pourtant agréables qui stimulent ses membres. Ça le fait se sentir vivant, et c'est un sentiment qui lui plaît et qu'il risque de vouloir sentir à nouveau. Avec elle, sûrement. Il finit par s'arrêter au bout d'un temps et plante ses yeux noisettes dans ceux bleus de Freja alors que quelques gouttes de sueur perlent sur son front. Sa réflexion le fait sourire, mais il n'a pas le temps de répondre que des bruits de pas se font entendre dans le couloir. « On ferait mieux de se tirer en vitesse, » lui dit-il, un sourire amusé aux lèvres. Ecore un défi. Il se décale d'elle, enfile son boxer à toute vitesse ainsi que son t-shirt, puis se met à chercher après son pantalon. Merde. Alfie se rappelle qu'il l'a perdu avant d'entrer dans la pièce, et il doit donc se trouver en ce moment-même de l'autre coté de la porte. Il marche à pas de loup jusqu'à celle-ci, l'entre-ouvre pour attraper l'objet tant convoité, et profite de l'inattention de la personne qui s'approche de la loge pour refermer derrière lui. « T'as exactement dix secondes pour trouver une idée de génie. »

Alfie l'entend rire, et ça a le don pour le détendre un peu malgré le petit coup de stress qu'il est train de vivre. La porte s'ouvre dans un grincement et, au même moment, Freja s'approche de lui et entoure son cou de ses bras en racontant de gros bobards aux arrivantes qui les regardent avec des yeux ronds. Alfie a envie de rire, mais il se retient et hoche lentement la tête. Il doit garder son sérieux si ils ne veulent pas qu'elles appellent la sécurité, et heureusement pour eux, il a toujours été très doué pour jouer le jeu. Freja lui pose ensuite une question qui sera décisive à si oui ou non les deux filles les croiront, et il hoche la tête avant d'entourer les hanches de Freja de son bras. « Exactement. C'est notre nuit de noce, on a juste voulu en profiter au max vous comprenez. » Il n'attend pas d'avoir une réponses des inconnues qui, de toutes façon, doivent déjà se poser assez de question vu la manière dont elles se regardent. Elles devraient être habituées vu l'endroit dans lequel il travail, mais il n'a pas vraiment envie de vérifier si oui ou non ce qu'ils faisaient est autorisé par l'établissement. Alfie, toujours sans pantalon, attrape la main de Freja et se dirige vers la porte. « Mais on va vous laisser la loge, » ajoute-t-il avant de sortir, contournant les deux filles. « Désolé pour le bordel, » lâche-t-il rapidement avant de fermer derrière lui. Il regarde ensuite Freja, secoue négativement la tête avec un sourire amusé, puis enfile son pantalon et attache les boutons avant de relever les yeux vers sa tenue. « Tu sais, ça me dérange pas que tu restes comme ça. Mais je pense que tu risques d'avoir un peu froid dehors. »

Sa réponse le fait sourire. Il laisse sa main glisser dans celle de Freja et la suit vers là où elle l'emmène, sortant une bonne fois pour toutes de cet endroit dans lequel il risque de garder de très bons souvenirs.  C'était inattendu, impensable même avant qu'ils n'embarquent dans cet avion, soit environ vingt-quatre heures plus tôt. Et pourtant, voilà que tous les deux se baladent à travers Vegas tel deux amants occupés à profiter du peu de temps auxquels ils ont droit. À sa question, Alfie hoche la tête. « Ça me va. Toute cette agitation m'a franchement ouvert l'appétit et, sans vouloir te vexer, je n'ai plus seulement que faim de toi, » ajoute-t-il en insistant sur le que, un sourire amusé étirant ses lèvres. Ils sortent, et le vent frais de la nuit contrastant avec la chaleur qui éveille encore son corps le fait légèrement frissonner. Pendant qu'ils attendent un taxi, Alfie tourne la tête vers Freja. « Une envie particulière ? Resto, fast-food, ou même repas dans la chambre d'hôtel ? » Alfie n'a jamais été très resto. Ca fait partie des quelques endroits dans lesquels il a du mal à se sentir à l'aise, trop sérieux et trop formel pour lui qui est plus attaché aux simplicités de la vie. Cependant, il ne peut refuser ça à Freja si jamais c'est ce qu'elle veut. Ils ont l'argent, la tenue, et ils pourraient se le permettre si c'est ce qu'elle désire. Une voiture s'arrête devant eux et Alfie grimpe dedans à la suite de son amie, amante, ou il ne sait plus trop comment la qualifier ce soir.

Ce surnom qu'elle lui donne lui donne envie de rigoler, sauf qu'il s'en empêche et se contente de lui offrir un sourire complice du coin des lèvres. Lorsqu'elle se met à rire, il ne peut cependant plus contenir son amusement avant de secouer lentement la tête de gauche à droite. Freja l'amuse, elle a d'ailleurs toujours réussi à le faire rire par n'importe quel moyen. À présent, Alfie n'a plus la même classe qu'il possédait quelques heures auparavant. Son noeud est rangé dans sa poche, les premiers boutons de sa chemise sont détachés, et ses cheveux sont aussi en bordel que lorsqu'il vient de se réveiller. Il approuve son idée d'un hochement de tête. « Ça me semble parfait, » dit-il simplement avant de rentrer dans le taxi qui vient de se garer devant eux. En peu de temps, ils se retrouvent à nouveau dans leur chambre d'hôtel qui lui semble soudainement encore plus chaleureuse que lorsqu'ils y ont fait leur première entrée. Alfie rejoint Freja sur le lit avant de se laisser tomber sur le dos à coté d'elle. « N'importe quoi tant que ça se mange, » dit-il avant de se redresser sur ses coudes pour la regarder. Immédiatement, un petit sourire discret étire à nouveau ses lèvres. « Tout ce que tu voudras, » dit-il en laissant glisser ses doigts le long de sa jambe sans détourner son regard de son beau visage. Alfie ne peut clairement plus nier que Freja lui plait, surtout dans cette robe. Ne voulant pas la brusquer, il arrête sa main quelques secondes sur ses hanches avant de quitter son corps et de se poser sur la couverture. Il ne sait pas comment se terminera la soirée et, après tout, il s'en fiche totalement. Ce voyage pour Alfie n'est rien d'autre qu'une parenthèse, il ne peut qu'imaginer que Freja ressent la même chose. Une suite d'événements sans conséquences, un sujet dont on ne parlera plus de retour à Bowen.