when all i ever get is rain, help me see the sun again (sacha)

Je souris à sa plaisanterie après ma réflexion sur les ours. La discussion coule bien et c'est agréable de discuter avec lui. C'est pour ça que j'ai accepté de poursuivre ma journée avec lui et d'aller faire du bateau malgré mes aprioris. arrivé sur le voilier je lui raconte ma mésaventure en canoë durant mon adolescence. Je hoche de la tête positivement quand il dit que ça devait être froid, il n'imagine pas à quel point. Mais je suis rassurée d'apprendre qu'il n'y a presque aucune chance que l'on puisse se renverser, même si je pense que l'eu ici est plus chaude je préfère évité de finir à l'eau dans un malheureux accident. Ca ne ferais qu'accentué mon inquiétude vis a vis des promenades sur l'eau. La suite du voyage se déroule dans le calme, j'apprécie le doux roulement de l'eau qui nous berce dans notre avancer. Je regarde autour de moi j'apprécie voir les oiseaux marin s'envoler a notre approche et nous survoler. J'écoute le clapotis de l'eau sur la coque, j'aimerais pouvoir glisser ma main sur l'eau mais j'ai trop peur de tomber en essayant. Je suis tellement douée que je suis sûr que sa finiras comme ça si j'essaie. Je suis tirée de mes pensées par le commentaire de Woody sur le fait que l'on aurait dû prendre à manger et je souris à la fin. « Ca me vas tant qu'on n'est pas de vrai naufragé » Jouer les naufrager ça peut être amusant tant qu'on sait que l'on peut rentrer quand on veut, mais l'idée de vraiment pas pouvoir rentrer me fait froid dans le dos, mais ce n'est pas ça qui fait disparaitre mon amusement. « Tu fais souvent des viré comme ça. » Vu que ça lui est venue l'idée naturellement il doit avoir l'habitude de prendre une journée pour profiter de la mer.

Woody rendit son sourire à Sacha. « T’en fais pas, tant que tu vois encore Bowen derrière nous, on risque pas de le devenir. » Après tout, la distance entre le continent australien et la petite île était bien petite, et même si leur embarcation coulait, Woody n’avait aucun doute qu’avec l’adrénaline, ils pourraient tous les deux nager jusqu’à l’une des deux plages. De plus, comme il était responsable, Woody avait évidemment emmené avec eux deux ceintures de sécurité. Même s’ils ne les portaient pas présentement, elles étaient là, prêtes à leur sauver un peu d’énergie s’ils devaient se laisser flotter dans l’eau un moment. De toute façon, Woody ne se faisait même pas de soucis de ce côté-là, car à moins d’un problème majeur venant du voilier, ils se rendraient à bon port. Sacha lui demanda alors s’il faisait souvent des virées comme ça. Il haussa les épaules, regardant toujours devant lui pour s’assurer de garder le cap. « Ça m’arrive. D’habitude je pars en solo faire quelques traversées, mais c’est plutôt rare que je m’arrête sur les îles. » Habituellement, il les contournait, qu’il soit en voilier, en catamaran ou en kayak, seulement pour les inclure dans son trajet et admirer leur beauté naturelle, mais il ne voyait pas l’intérêt d’aller y marcher seul. Avec Sacha, ce serait déjà plus amusant d’aller jouer aux Robinson Crusoé. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, ils approchaient rapidement la petite plage d’accostage de l’île. « Ok, prépare-toi à sauter à l’eau bientôt. Dès qu’on sera à une profondeur qui nous permet de nous tenir debout dans l’eau, on va sauter et retenir le voilier pour qu’il ne rentre pas à pleine vitesse sur le sable. » Ça paraissait plus compliqué et intense que ça ne l’était réellement. Woody baissa tout de même les voiles de sorte à ce qu’ils perdent de la vitesse, mais l’élan serait tout de même assez fort. « Maintenant ! » Lança-t-il quand ils approchèrent d’une partie moins creuse. Sacha se jeta en même temps que lui dans l’eau, où ils n’en avaient que jusqu’aux genoux, et tous les deux retinrent le voilier. « Bien joué ! » Dit-il en faisant un clin d’œil à Sacha. Il retourna dans le voilier le temps d’en sortir une ancre qu’il jeta à l’eau, comme ça ils étaient certains de ne pas se retrouver sans embarcation. Il retourna vers Sacha, qui était allée sur la plage, au sec. « Et voilà, maintenant on est seuls au monde, comme Tom Hanks. » Dit-il avec un sourire, même si l’effet n’était pas le même, avec les plages de Bowen à l’horizon.

J'espère bien qu'on risque pas de la devenir, je lui fais confiance sur ce coup. Espérons que je fasse bien. Ensuite, je lui demande si ça lui arrive souvent de sortir en en mer comme ça. Et il confirme que oui, même si d'habitude il ne s'arrête pas sur une des îles. pourtant je suis sûr que ça doit être agréable de passer un peu de temps seule sur une île comme ça. personne pour t'embêter. J'aimerais temps pouvoir le faire temps en temps, mais le problème ça c'est que je devrais prendre un bateau, seule et que c'est clairement une mauvaise idée. Je vais me contenter de la forêt pour mes virées en solo. Quand il me dit de me préparer à sauter à l'eau pour pouvoir arrêter le bateau. Je le regarde avec les yeux ronds, quoi ? Sérieux ? Moi sauter du bateau, mais je vais tomber. «Mais...» pas le temps d'argumenter qu'il dit que c'est le moment. Je saute tant bien que mal et à ma plus grande surprise j'atterris sur mes deux pieds. Mais pas le temps de me réjouir j'attrape le voilier où je peux en croisant les doigts mentalement pour ne pas attraper un truc qui casse facilement. Et heureusement pour moi je crois bien avoir réussis. Quand il me dit bien joué je souris, heureuse d'avoir fait aucune gaffe. « Merci ! » Je le vois retourner dans le voilier, je ne sais pas ce qu'il y fait, mais je préfère me contenter d'aller sur la plage au sec avant de tomber à cause de l'eau qui me déséquilibre. Quand il me rejoint je souris à sa référence. « On a quand même plus de chance que ce pauvre Chuck » Dis-je avec un petit sourir, il manque aussi Wilson. Je me tourne vers l'horizon. « C'est magnifique. » Dis-je avec le sourire contente d'être ici, en un seul morceau.

La tête de Sacha faisait bien rire Woody, et s’il avait eu le temps de la photographier pour immortaliser le moment, il l’aurait fait, malheureusement le voilier approchait de la plage de l’île et ils n’avaient pas une minute à perdre pour bien accoster. En deux temps trois mouvements, Sacha était à l’eau, et lui aussi, les mains posées sur l’embarcation afin de la stopper dans son élan. Woody félicita sa co-pilote, qui malgré la surprise et le manque d’expérience, avait réussi haut la main la dernière étape de leur petit voyage nautique. « On apprend toujours mieux sur le terrain, non ? » Avait dit Woody avec un rire, bien conscient qu’il avait demandé à Sacha d’exécuter une technique qu’elle ne connaissait même pas théoriquement. L’important était que personne n’était blessé, pas même le voilier, non ? Woody s’occupa toutefois du reste, amarrant le voilier à un arbre non loin à l’aide d’une corde et en jetant l’ancre à l’eau également, comme double sécurité. Il revint vers la plage, donc vers Sacha qui était déjà partie se faire sécher un peu au soleil, l’attendant. Woody rigola face à sa référence au personnage joué par Tom Hanks dans le film qu’il avait mentionné. « Ouais, sauf que lui avait un Wilson, c’aurait été cool d’avoir un ballon pour jouer aussi. » Le jeune homme se rendait compte que leur petite escapade improvisée l’était peut-être un peu trop. Ils allaient devoir s’occuper avec la nature, rien que la nature – ce qui n’était pas plus mal, au fond. Sacha regardait autour d’elle et soulignait la beauté de l’endroit. « Ça fait du bien de décrocher de la ville, même si Bowen est tranquille, ici on a quand même la sainte paix. » Plus personne pour les regarder, plus personne pour les déranger. Aucun bruit autre que leurs voix et les vagues. Aucune autre présence que la leur et celles des oiseaux sauvages. « On va explorer un peu ? » Proposa Woody en se tournant vers les arbres qui s’étendaient devant eux, lorsqu’ils faisaient dos à la mer. Ce n’était pas l’île de Lost, mais c’était assez grand pour marcher un peu.

On apprend toujours mieux sur le terrain ? La blague j'ai bien crue que j'allais tomber, j'aurais apprécié de ne pas être aussi surprise mais bon vu que rien de mauvais n'étais arrivé je me contente de rire avec. « Sans doute. » Dis-je avant d'aller sur la plage au sec. On se met a divagué sur le film Seule au monde, je fais une référence au personnage de Chuck et ça ne manque pas il rebondit sur le Wilson. « Oui ça aurait été marrant. On va devoir faire sans. » Dis-je sans perdre mon sourire  nous imaginant en train de parler à un ballon comme Chuck dans le film. « Mais je suis sûr que tu es de meilleur compagnies que lui » En même temps s'il n'est pas de meilleur compagni qu'un ballon c'est qu'il y a un petit problème. Après ça je fais un commentaire sur la beauté du paysage. Woody à l'aire d'accord avec moi, on est sur la même longueur d'onde. « Oui, un retour aux sources ça fait toujours du bien et ça m'évite de tourner en rond à la maison. Je suis contente d'être venu même si ça ne fait que commencer. » Dis-je avec le sourire regardant encore un peu l'horizon avant de me tourner vers les arbres justement quand Woody nous propose d'aller explorer. « En avant pour l'aventure ! »  J'ai l'impression d'être une enfant quand je dis ça, mais découvrir de nouveau endroit me fait toujours ça je suis curieuse de voir ce que cette petite île nous réserves. Je commence à avancer et rentre dans la cime des arbres, motivée, même si ça me fait bizarre de me promener en forêt sans tout mon fatras habituelle. Ca fait bizarre de dire qu'on est seule sur l'île, qui s'il se passe quelque chose il n'y aura personne personne pour nous trouver. Faut j'arrête de penser à des trucs comme ça je vais finir par me faire peurs. Je regarde Woody et lui souris. « Si ce matin j'avais imaginé qu'en allant boire un café on finnirait pas aller sur une petite île je ne l'aurais pas crut. »

Un sourire se dessina sur les lèvres de Woody en voyant à quel point Sacha ne semblait pas partager son avis concernant son apprentissage de l’arrivée d’un voilier. Elle avait eu peur un peu, il le sentait, mais il ne s’en voulait même pas. Elle avait appris, comme ça, et elle serait capable de recommencer en s’améliorant. La surprise avait fait en sorte que la peur n’avait pas pu durer bien longtemps, et l’appréhension était certainement la pire étape du processus. Étape qu’elle avait pu traverser en quelques secondes grâce à Woody. Ils divaguèrent sur un film d’île déserte avec Tom Hanks en retournant vers le sable sec, et Sacha ne tarda pas à lui affirmer qu’il était sans doute de meilleure compagnie que le ballon dans le film. Il rigola. « Si c’est pas le cas, avertis-moi tout de suite, j’irai me pendre. » Avait-elle lancé en plaisantant, bien sûr, rien que pour lui signifier que s’il était plus chiant qu’un ballon, alors ça ne servait pas à grand-chose de continuer. Sacha lui parla du paysage et du bien que ça lui faisait d’être sortie. Il la regarda, la tête légèrement tournée vers elle. « Si tu tournes en rond chez toi appelle-moi, maintenant, ok ? J’suis toujours partant pour sortir, peu importe pour quelle activité. » Woody avait beau être détesté de bien des gens, personne ne pouvait nier qu’il était socialement très à l’aise et ouvert. Il sortait n’importe où, avec n’importe qui, et il n’avait pas peur d’essayer des choses nouvelles. Pour le moment, il se concentra de nouveau sur l’île et sur la forêt qu’ils allaient maintenant explorer. Ils débutèrent leur parcours entre les arbres, zigzaguant dans un sentier imaginaire. La brunette lui lança, alors qu’elle était devant lui, que si ce matin elle avait imaginé se retrouver ici, elle n’y aurait pas cru. Il rigola. « C’est ça qui est bien, non ? T’iras dormir ce soir et t’auras l’impression d’avoir réellement vécu cette journée. » Et Woody savait que vivre une journée comme celle-là allait devenir un privilège rare, pour lui, quand sa maladie le rongerait encore plus, jusqu’à lui enlever toute motricité. Il n’avait plus de temps à perdre. « La vie est trop courte pour la passer à tourner en rond chez soi. » Façon de dire à Sacha qu’elle était toujours la bienvenue pour vivre, avec lui, n’importe où.

Je rigole quant à sa réflexion sur le fait qu'il se suiciderait si jamais je lui disais qu'il était de moins bonne compagnie qu'un ballon. J'espère pour lui qu'il l'est, car je ne voudrais pas avoir sa mort sur la conscience. Je me mets ensuite à observer le paysage que je trouve magnifique et je n'hésite pas à exprimer cette observation. Je vante même les mérites d'un retour aux sources et à qu'elle point ça me fait du bien d'être venue. Comment je tourne en rond chez Tiffany, en attente de trouver un objectif sans doute. il renchérit sur le fait que si je n'ai rien à faire autant l'appeler pour que l'on fasse quelque chose ensemble. Qu'il me dise ça me rend quelque peu heureuse, je suis contente de savoir que moi aussi je dois être de meilleure compagnie que ce fameux ballon. « Merci je prends note. » Après ça on reprend la route pour se plonger dans la forêt. J'ai toujours aimé l'ambiance des forets, il n'y fait jamais complètement jour, on voit les choses d'une manière différente de d'habitude. Et j'aime bien ce point de vu il créer chez moi une sensation de clame. Je me sens paisible. Je me confie à Woody en lui disant que je n'aurais jamais imaginé être à ce matin. J'aime sa réponse, cette idée d'avoir réellement vécu. C'est vrai que c'est dernier temps je ne vie pas vraiment et cette journée sera surement l'une des meilleures depuis longtemps. je me suis quelque peu refermée en arrivant en  Australie je n'aurais pas dû. « Oui tu as raison, il faut vivre sa vie a fond au risque de le regretter à la fin. » Dis-je avec le sourire. A ce moment là on débouche sur une magnifique clairière. Je n'attends pas pour sortir du sein des arbres et me baigner de la lumière fraichement retrouver. « On a vraiment de la chance d'être tombée ici, vraiment merci de m'avoir amené. »

Tisser des liens avec Sacha était une expérience tellement différente de toutes celles que Woody avait vécues avec d’autres femmes. Il n’avait aucune idée de comment la traiter, parce qu’il ne la saisissait pas encore totalement bien dans toute sa personnalité. Elle était bien loin d’être prévisible comme tant d’autres femmes qu’il avait su ramener dans son lit pour mieux les oublier ensuite. Sacha était un jour d’une violence animale envers Aino, pour ensuite devenir charmeuse et envoûtante, avant de redevenir timide et difficile à cerner. Woody était incapable de prévoir ses réponses et ses réactions, ce qui lui rendait la tâche bien ardue et pire encore, qui le rendait confus à propos de ce qu’il attendait d’elle. Ou plutôt de ce qu’il recherchait en elle. Sacha était à la fois une amie et une potentielle amante, à ses yeux, mais il savait fort bien qu’un mélange des deux était loin d’être le cocktail idéal. Il le vivait avec Freja, par exemple – et l’intensité du mélange avait fait d’eux un duo bien à part des autres –, et au final, ils en souffraient tous les deux. Woody n’était pas forcément prêt à se lancer dans une seconde aventure du genre avec Sacha. Pourtant, d’un côté, l’attirance était bien là, et le souvenir de son baiser sur la plage alors que son corps s’était glissé par-dessus lui revenait encore dans sa mémoire comme une image aguichante. D’un autre côté, plus il discutait avec Sacha, plus il réalisait qu’elle était ce qu’il avait de plus près d’une amie, d’une simple amie. Ainsi, quand Woody l’invitait à l’appeler pour découvrir de tels endroits encore et encore, quand il lui disait de profiter à fond comme si cette journée était la dernière, il ignorait lui-même ce qu’il devait penser de ces affirmations. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il ne voulait pas que sa relation avec Sacha ne cesse, mais il ressentait aussi un besoin intense de l’embrasser, de la toucher, de la faire jouir. Quand ils débouchèrent dans cette belle clairière inondée de lumière, après une courte balade entre les arbres, Woody regarda Sacha avec un sourire quand elle le remercia encore de l’avoir amenée jusqu’ici. « N’importe quand, Sacha. Ça me fait plaisir que tu sois là avec moi. » Puis, parce qu’il avait compris – ou commençait à comprendre – que la communication était bien souvent la clé à tous ses dilemmes internes, Woody fit signe à la jeune femme de le suivre. Il alla s’installer sur une paroi rocheuse bien lisse qui descendait jusqu’à un minuscule cours d’eau qui devait sans doute traverser une partie de l’île, et invita la jeune femme à s’asseoir à côté de lui. « Je sais que c’est la deuxième fois que je ramène ça dans une conversation aujourd’hui, mais … je pense que c’est parce que j’arriverai pas à vraiment oublier ce qui s’est passé à la plage tant que ça reste en suspens, comme ça … » Il tourna ses yeux à la fois grisâtres et verdâtres vers Sacha, et sans vraiment s’en rendre compte, pencha légèrement son corps vers elle. « J’arrête pas de m’imaginer en train de t’embrasser encore, Sacha. » Initialement, il comptait lui demander si ça changerait quelque chose à leur amitié mais il se ravisa. Ça casserait tout. Alors au diable ce qui était sain.

Ce bol d'aire frai est vraiment agréable, faire le vide dans nos têtes juste profiter de l'instant sans réfléchir à la suite. Oublier la réalité le temps d'une journée et se croire seul au monde, juste nous deux. Profiter de la nature sous nos yeux, de cette clairière sortie de nui part, semblable à un rêve, une illusion. Dans cet endroit où le temps à l'air de s'être arrêté pour nous. Pour moi. Chacune de ses réponses ne fait qu'agrandir mon sourire et ma joie d'être ici. Et même si j'ai eu l'espoir qu'il se passe quelque chose entre nous je commence à me dire que son amitié devient vraiment précieuse. Des amis j'en ai si peux, que chacune d'entre elle est importante pour moi. Chacune d'entre elle est un lien avec mon nouveau pays, même si ça fait déjà quelque mois que je suis ici, je me sens nostalgique de ma terre natal et chaque chose que je construis ici m'aide à oublier ce sentiment que me prend des fois. Je me dis que si j'étais restée à la maison je n'aurais pas vécue certaines choses, je n'aurais pas rencontrer ces personnes qui donnent de l'importance à ma vie. Et je pense que je devrais essayer de compter un peu plus sur les autres. Arrivé dans la clairière Woody m'invite à le suivre et à m'asseoir sur un aplat rocheux. Mes eux se pose sur un petit ruisseaux passant par là j'adore écouter le son de l'eau qui coule doucement je trouve ça apaisant. Je me retourne avec le sourire quand je l'entends qui me parle, sans savoir à quoi m'attendre. Je me demande de quoi il veut parler, car il a l'air sérieux et un peu hésitant à tourner autour du pot. Il n'arrive pas à oublier quoi ? Et quand je comprends enfin de quoi il parle le rouge me monte aux joues. Je m'y attendais tellement pas. J'ouvre la bouche pour lui répondre quand il plonge son regard dans le mien, ce qui pour effet immédiat de me faire oublier mes mots. Je me sens bête et ridicule. Il reprend la parole en se penchant quelque peu vers moi, je reste immobile incapable de dire quoique ce soit. Mon coeur ne fait qu'un bond quand il dit s'imaginer en train de m'embrasser. Tout à coup j'ai une forte conscience de son corps proche du mien. Mon regard toujours dans le siens, je sais qu'il attend une réponse de ma pars, je respire un coup tiraillée par ma soudaine envie de l'embrasser et l'idée que ça puisse détruire l'amitié que nous sommes en train de construire. « Qu'est-ce que ça signifie pour toi ? » Je veux le savoir avant de faire quoique ce soit même si là, maintenant, tout de suite je n'ai qu'une envie: reprendre là où on c'était arrêté sur la plage.

Le corps penché vers l’avant, prêt à franchir une seconde fois ce pas avec Sacha, si elle le voulait bien, Woody attendait une réponse. Il ne voulait pas se forcer sur elle, il ne voulait pas la prendre par surprise, il désirait que ça vienne d’elle. Tout simplement parce que la dernière fois, il avait peut-être été trop insistant en lui rendant son baiser, se perdant dans ses désirs et en oubliant la délicatesse de la femme qu’il avait devant lui. Alors même s’il n’avait qu’une envie, soit d’embrasser Sacha et de vivre un moment intime sur cette île inhabitée, le jeune homme attendrait son accord, son véritable accord à tout ce qui suivrait. Quelle ne fut pas sa surprise, donc, quand Sacha brisa enfin le silence et rompit le moment si intense en lui demandant : « Qu'est-ce que ça signifie pour toi ? » Le visage de Woody recula légèrement sous l’effet de la surprise, son étonnement ne cessant de grandir alors qu’il ne trouvait même pas les mots pour lui répondre. Pourtant, le jeune homme avait bien de la pratique pour ce qui était de rassurer les femmes qui cherchaient à se convaincre que c’était bien, que ça mènerait à une belle relation. Il était un menteur par excellence, prêt à raconter n’importe quelle connerie pour mettre à l’aise une femme trop réticente à l’idée de s’abandonner dans les bras d’un inconnu. Mais là était le problème : Sacha n’était plus une inconnue pour Woody. Elle était presque une amie, même, et Woody valorisait énormément ses amitiés. Il ne voulait pas lui faire de mal, il ne voulait pas lui faire de faux espoirs, il ne voulait pas se la mettre à dos. Et pourtant, mentir serait sans doute la seule façon de pouvoir, là, maintenant, l’embrasser et savourer la douceur de sa peau. Après tout, Woody ne pouvait lui promettre ce qu’il promettait aux autres. Il ne pourrait lui promettre que cela signifiait pour lui une grande étape franchie entre eux, un pas de plus vers l’amour, toute cette merde. Ce n’était pas vrai, voilà tout. Pas qu’il ne s’imaginait pas tomber amoureux de Sacha, au contraire ; après tout, s’il ne l’appréciait pas autant, il ne traînerait pas avec elle. Mais Woody ne s’imaginait plus aimer qui que ce soit, parce qu’à chaque fois, ça se terminait en véritable fiasco. Il n’était pas doué en amour, mais il était doué pour le faire. Ses traits se détendirent peu à peu alors qu’il reprenait le contrôle et qu’il prenait de nouveau contact avec la réalité, avec la situation. « Ça signifie que … que j’apprécie énormément ta compagnie, que je t’apprécie toi … que j’ai envie de partager ce moment avec toi. Et que je te trouve énormément séduisante, aussi. » Dit-il avec un rire faussement gêné. « J’peux pas te dire plus que ça, Sacha, ce ne serait pas juste. Mais c’que je peux te dire c’est que c’est ce que je veux, là, maintenant. Et j’crois pas être le seul à ressentir cette envie depuis qu’on s’est rencontrés … » Continua-t-il avec un mince sourire aux lèvres.

Le regard plongé dans le sien j'attends une réponse, il se recule mauvais signe. Je me mords la lèvre. Mais il garde le silence, comme s'il ne sait pas ce que signifie ce moment. j'ai un pincement au coeur. Je vacille entre le soulagement d'avoir posé la question avant d'être allé plus loin et le regret d'avoir peut-être gâcher ce moment. Je ne bouge ne sachant pas quoi faire d'autre a par attendre qu'il veuille bien me répondre. Je détaille chacune de ses expressions dans l'espoir de déceler une quelconque réaction qui pourrait m'aider à comprendre ce qu'il se passe dans sa tête dans cet instant précis. Finalement je vois ses traits se détendre quelque peu avant qu'il me, réponde enfin. Je ne sais pas quoi penser de sa réponse, je suis flattée de ses mots envers moi, il m'apprécie et me trouve séduisante. J'aurais envie de craquer, de craquer pur seulement un moment un instant sur une île déserte et rien d'autre ? J'en meure d'envie, mais en même temps j'ai peur d'avoir de faut espoir, car malgré tout je l'aime bien. Je sens que je me rapproche de lui doucement. « Seulement une fois. » Je me sens craquer, je veux juste oublier et profiter du moment sans me demander si oui ou non je fais fait bien. Les regrets ça sera pour plus tard. Je pose une main sur son torse et glisse l'autre derrière sa nuque avant de rapprocher mon visage du siens en fermant les yeux quand soudain une image me revient. Je recule dans un sursaut. « Désolé je peux pas. » J'ai les larmes aux yeux soudain me sont revenues les images de mon agression, pourquoi j'y pense à ce moment-là pourquoi ça me revient maintenant. Je me lève je peux pas rester immobile. « Ce n'est pas toi, je t'aime bien Woody, peut être plus que je ne devrais. Mais je crois que c'est au-dessus de mes forces. » Je regarde autour de moi comme si on pouvait nous observer, comme si "il" pouvait nous observer, ce pervers malsain. J'ai eu tellement peur ce jour-là, je voudrais tellement oublier ça, je voudrais tellement que personne ne sache. « Je dois passer pour la pire des allumeuses. » Dis-je dans un rire qui sonne faux, j'essaie juste de faire en sorte qu'il ne me pose pas de question, je ne veux pas qu'il cherche à savoir pourquoi je fuis à chaque fois que les choses s'apprête de devenir sérieuse. Je préfère qu'il pense que je fais ma mijaurée, car plus de personnes sauront ce qu'il s'est passé plus il y aura de chance qu'on me le rappelle à l'avenir et je préférais tellement faire comme si rien tout ça n'était arrivé.

Un sourire se dessina sur le visage de Woody qui n’en pouvait plus d’attendre ce moment. Il désirait Sacha depuis tellement longtemps, et même s’il avait essayé de faire en sorte de n’être qu’un ami, l’attraction entre les deux ne s’estompait jamais assez pour qu’il puisse faire une croix sur elle. Woody était un prédateur, c’était dans sa nature, il courait les jupons comme les athlètes couraient les marathons. Et Sacha lui avait tapé dans l’œil, en plein dans le mille, avec son sale caractère et son regard perçant. Elle s’approcha finalement de lui, prétendant que ce ne serait qu’une seule fois. « Y’a rien de mal à ça. » Elle posa une main sur son torse et l’autre derrière sa nuque. Woody posa une main sur sa hanche et l’autre tout près de son sein, sans pour autant y toucher, et approcha son visage en fermant les yeux en synchronisation avec les siens. Alors qu’il allait poser ses lèvres sur les siennes et l’embrasser avec ardeur, Sacha se recula dans un sursaut. « Tu ne peux pas ? » Demanda-t-il en mettant bien l’accent sur le choix du verbe pouvoir plutôt que vouloir. Si elle ne le voulait pas, d’accord, mais Woody ne comprenait pas pourquoi elle ne le pourrait pas. Il se leva, lui aussi, essayant de rejoindre Sacha qui était prête à fuir comme un animal en danger. « Au-dessus de tes forces ? Je ne suis pas certain de comprendre, Sacha, explique-moi. Je veux comprendre. » Et c’était vrai, ce n’était même pas un jeu d’acteur pour essayer d’avoir l’air du mec sensible et à l’écoute. C’était vraiment ce qu’il était, en ce moment précis. Woody se souciait bien plus de Sacha que ce qu’il osait s’imaginer. Bien plus que pour n’importe quelle autre femme qu’il avait un jour désirée, à l’exception de Freja et de Sara, bien sûr. De voir Sacha avec les larmes aux yeux alors qu’ils ne s’apprêtaient qu’à avoir du plaisir entre adultes consentants, cela laissait Woody avec beaucoup d’inquiétude et de remords. La jeune femme s’autocritiqua en disant qu’elle devait passer pour la pire des allumeuses, et même s’il était vrai que c’était la seconde fois qu’elle lui faisait de faux espoirs, il secoua la tête. « Arrête, c’est pas grave, c’est pas ça l’important, là. J’ai fait quelque chose de mal pour te mettre dans cet état ? J’ai dit quelque chose que je n’aurais pas dû dire ? » Demanda-t-il, se rapprochant d’elle, posant ses mains de chaque côté d’elle, pour la calmer et la mettre en confiance de nouveau.

Je ne sais pas si c'est le contacte de ses mains sur moi qui ai fait remonter mes souvenirs, mais ce qui est fait est fait et je suis déjà loin du contacts de celles-ci. Je me justifie comme quoi je ne peux, il ne comprend pas pourquoi, c'est normal personne ne le peut, à pars peut-être Lennox. Il est le seul à savoir et c'est très bien comme ça. Je me contente de dire que c'est au-dessus de mes force dans un infime espoir qu'il me laisse. Mais il veut comprendre, me comprendre, je suis touchée de voir de l'inquiétude dans son regard, mais je ne veux pas parler ça. Je préfère détourner le sujet en m'attaquant à celle pour laquelle je dois passer, mais loin d'abandonner il tente de me rassurer en me disant que c'est pas important et malgré tout je note qu'il ne m'a pas démenti. Et quand il se pense fautif de mon état je secoue vivement la tête, ce n'est pas de sa faute. Quand il pose ses mains sur mes épaules  mon premier réflex est de me reculer, mais je croise son regard où je lis l'inquiétude. Comment mon inconscient a pu l'associer à mon agresseur ils sont tellement différents. Je prends une grande inspiration avant de réussir à parler. « Non, non, ce n'est pas toi, je te jure. » C'est la deuxième fois que je lui dis ça, mais c'est la vérité ce n'est pas de sa faute à lui si je suis comme ça. « Je me suis juste souvenue de quelque chose que je préférerais oublier c'est tout. Rien dont tu doives t'inquiéter. » Dis-je en posant ma main, toujours tremblante, sur une des siennes, encore sur mes épaules en essayant un maximum de minimiser les choses, je ne veux pas qu'il s'inquiète pour ça ou qu'il cherche plus loin. S'il pouvait oublier cette scène je me sentirais tellement mieux.

Comme si tous les efforts de Woody ne porteraient jamais fruit, dès qu’il posa ses mains sur les épaules de Sacha, celle-ci recula encore en un sursaut. Qu’avait-il bien pu lui arriver pour que ce simple contact bien inoffensif suffise à la faire déguerpir ? Le jeune homme croisa son regard et tenta d’être le plus doux possible dans ce contact visuel, essayant de la rassurer avec une certaine bienveillance qu’on ne lui connaissait pourtant pas. Au fond de lui-même, Woody n’était pas mauvais. Il avait juste tendance à l’oublier. À laisser ses mécanismes de défense prendre le dessus et à l’effacer. Sacha prit une grande inspiration et lui dit qu’elle s’était seulement souvenu d’un événement qu’elle préférait oublier, rien d’inquiétant dit-elle. Pourtant, à la voir, Woody s’inquiétait un peu, quand même. Surtout parce qu’il tenait à elle pas mal plus qu’il ne se l’était imaginé jusqu’à ce jour. « Oh, et bien, je suis désolé … Je ne voulais pas raviver de mauvais souvenirs. » Dit-il en fronçant légèrement les sourcils et laissant tomber ses mains de chaque côté de son corps, rompant le contact avec Sacha pour lui laisser tout l’espace dont elle avait besoin. Il recula même d’un pas, agrandissant la distance entre eux. La franchiraient-ils un jour, cette distance ? « Et comme tu préfères oublier, je ne poserai pas davantage de questions … Oublions tout ça. » Continua-t-il en haussant les épaules. Même s’il était curieux de savoir ce qui se passait entre les deux oreilles de Sacha, présentement, il devait respecter son désir de le tenir sous silence. Un jour, peut-être, lorsqu’il aurait enfin gagné une certaine confiance aux yeux de la brunette, elle se confierait. Il serait là. Sans doute. « Que dirais-tu de retourner à la plage et d’aller nous baigner ? On a quand même pas fait tout ce chemin sur l’eau jusqu’ici pour n’en profiter que dix minutes. » Proposa-t-il alors, retrouvant son sourire et son assurance, voulant bien oublier, encore une fois, le râteau qu’il venait de se prendre par Sacha. Sans doute la dernière fois qu’il le ferait, toutefois. Woody n’aimait pas qu’on se moque de lui, qu’on joue avec lui sans qu’il ne soit de la partie. Cependant, là, il voyait bien que ce n’était pas l’intention de Sacha. C’était plus profond que ça. Plus sérieux. Plus triste, sans doute.

Je me sens presque que coupable de lui faire ça, je le fais s'inquiéter et se sentir responsable de quelque chose sur lequel il n'a aucun, pouvoir. Il s'excuse alors que ce n'est pas de sa faute il n'aurait pas pu savoir alors que même moi je ne savais pas encore que ça allait remonter comme ça. « Ne t'inquiète pas ce n'est pas de ta faute. » J'aimerais passer a autre chose au plus vite, quand ses mains quittent mes épaules je suis entre le soulagement et l'inquiétude. Soulagée de ne plus avoir le contacte de mains sur moi risquant de me rappeler à nouveau ces images, mais quelque peu inquiète, car j'ai l'impression de ne plus avoir de protection autour de moi. Je me sens comme un animal apeuré au milieu de cette forêt. Et quand il dit qu'il ne me poserait pas plus de questions à ce sujet je suis vraiment soulagée et reconnaissante. « Merci Woody » Je fais un mince sourire, c'est ce que je peux faire de mieux pour le moment. Je suis déçue de moi je me sens si faible, car en réalité il ne c'est rien passé, Lennox est arrivé avant qu'il ne ce passe quoique ce soit et pourtant je suis vraiment traumatisée, plus que de raison. Il faut vraiment que je trouve une solution pour oublier tout ça définitivement. J'hoche de la tête à la proposition de Woody, je me sentirais plus à l'aise dans un coin où je peux voir tout autour de moi sans être enfermé au milieu des arbres. Je ne me sens plus du tout à l'aise dans ce coin-là de la forêt. « Oui faisons ça. » Déjà je commence à avancer pour me rapprocher de la plage, je me retourne régulièrement pour vérifier qu'il est bien dérrièremoi, je ne voudrais pas me retrouver seule alors que je viens de me souvenir de tout ça je risquerais de paniquer toute seule dans la forêt.