passionate affair + sunny

L'empathie faisait de toi une bonne professionnelle, tu comprenais les situations des gens sans les vivres, tu pouvais travailler avec eux sans t'effondrer à la moindre note triste, tu portais leurs misères sur ton dos quand tu étais avec eux et la déposait à la porte d'entrée quand ils partaient. Mais tu n'oubliais jamais rien de ce qu'il pouvait leur arriver. C'était important pour toi de savoir, de te souvenir. « Tu as un ami tatoueur ? » demandais-tu alors qu'il rangeait son téléphone en s'excusant de son geste. Tu rigolais doucement, tu n'avais plus l'habitude qu'on s'excuse parce qu'on venait d'utiliser son téléphone. Tu avais connu bien pire pour être tout à fait honnête. Ce n'était pas pour deux minutes que tu allais lui en vouloir ou trouver ça grossier, au contraire. Tu hochais la tête pour affirmer ton idée, tu n'avais plus faim. « Peut-être un peu.. » avouais-tu à demi-mots. Tu n'avais pas l'impression d'être en stress, mais parfois le corps l'exprimait mieux que toi. Adrian t'attrapais la main sans plus attendre, un beau sourire fixé sur le visage. « Promis ? » Tu avais l'impression d'être une enfant qui voulait qu'on la réconforte, qu'on lui prouve que tout irait bien et c'est ce qu'il faisait. Il était ton anesthésiant, tu mettais ta peur de côté en le regardant se lever. « Tu es toujours plein de mystères Adrian, plein de surprises ! » ajoutais-tu alors qu'il t'attrapais la main pour que tu le suives. Tu te laissais aller avec lui sans rien dire, dans un sourire, prête à découvrir ce qu'il te réservait une fois de plus.

« Tu as un ami tatoueur? » Je rigolais doucement. « En quelques sortes, oui. C’est le nouveau copain d’Audrina. » lui admis-je alors simplement. Ça expliquait nos allées et venues dans le coin. Je m’excusais de mon attitude alors qu’elle semblait s’en amuser, mais mon père nous avait appris à être bien éduqué lorsque venait le moment d’être à table. Le moment d’être là point barre. La famille et le repas passaient en premier et le reste passerait plus tard. Il n’y avait pas feu, ni d’urgences, au final. À mon questionnement sur le dessert, elle acceptait peut-être un peu et j’allais bien en commander au final. « J’connais un endroit où ils sont encore meilleurs qu’ici... » lui avais-je alors murmuré en sachant que le sucre aiderait à ce que ça fasse moins mal. Elle me suivait sans broncher et je la guidais vers une pâtisserie, à quelques pas du restaurent... La pâtisserie était ouverte que pour nous deux. Où on pouvait dire bonjour à l’intimité. « Tu vas devoir manger un peu de sucré... Pour que le tatouage te fasse un peu moins mal. » Je lui adressais un clin d’œil. Et bientôt on repartirait pour la suite de l’aventure. Enfin une partie surprise et ensuite, ;e tatoueur en question nous attendrait dans une chambre d’hôtel où il aurait apporté tout son bagage. Ma marque permanente allait également se faire et surtout se créer ce soir là... Comme quoi la nuit était encore fraîche et jeune.

Tu avais souris à sa réponse. Le nouveau copain d'Audrina, c'était amusant de se dire que le monde pouvait être petit. Et si tu avais voulu un piercing, aurait-il été perceur ? Tu avais l'impression qu'il y avait des choses qu'il ne te disait pas, mais tu ne cherchais pas non plus à les savoir, tu te contentais de ce que tu avais. Tu l'avais suivi dans les rues jusqu'à la petite boutique. D'extérieur ça semblait mort. En même temps une pâtisserie à cette heure-là c'était fermée, mais celle-là non. Il poussait la porte et l'endroit semblait vide. Il la refermait derrière toi et tu le regardais aussi vite. « C'est que pour nous ? » demandais-tu rapidement puisque personne ne s'était présenté. Comme si ça paraissait normal. Peut-être que l'endroit lui appartenait mais tu avais un doute sur le fait qu'il s'était reconverti en boulanger en l'espace de dix minutes. « Un bon ami à toi ou il a fallu glisser quelques billets ? » Tu esquissais un grand sourire, tu n'aurais sûrement pas la vérité parce que tu n'aimais pas qu'il dépense autant d'argent pour toi. Tu ne pouvais pas lui offrir un centième de tout ce qu'il faisait pour toi et pourtant ce n'était pas l'envie qui manquait, mais plutôt l'argent. Et même avec l'argent, lui qui vivait dedans depuis tout petit devait déjà avoir tout vu. Tu pouvais parfois te sentir nulle, te poussant à te demander comment il pouvait être avec toi, comment il pouvait vouloir faire tout ça pour toi puisque tu ne faisais rien toi. « Goûte-moi ça, c'est un délice ! » Tu avais pris une pâtisserie au hasard pour croquer dedans et tu avais l'impression d'avoir de la douceur dans la bouche. Comme un nuage de coton, c'était léger et délicieux que tu t'étais précipitée sur lui afin qu'il en prenne aussi une bouchée. « Je ne connais pas les pâtisseries du restaurant mais celle-là sont à tomber, tu avais raison. » Tu terminais rapidement ce que tu avais dans la bouche avant d'aller l'embrasser. Tout ça méritait bien un baiser. Il t'en mettait plein les yeux, plein la bouche et tu te sentais d'autant plus attirée par lui. Son sourire, sa manière de s'occuper de toi même si c'était beaucoup trop, faisait que tu tombais un peu plus sous son charme. Un jeu dangereux pour toi qui ne voulait pas retomber amoureuse aussi vite.

« C’est que pour nous? » avait-elle demandé alors que je hochais la tête positivement avec un petit sourire aux lèvres. Sunny me questionnait de plus belle et je levais les yeux au ciel. « Tu dois à tout prix analyser la surprise en tout point? » la taquinais-je doucement en glissant un baiser sur sa tête. On s’installait sagement alors qu’elle me disait de goûter à tout ça et j’obéissais sagement. « Effectivement. Tout est absolument délicieux, j’en suis persuadé. » C’était certain, c’était une pâtisserie! Sunny admettait s’y connaître autant que moi alors que je riais doucement. Je finissais ma bouchée en essuyant avec mon pouce les miettes restantes. Ma mère m’aurait sans doute arraché la tête en voyant ça, mais Sunny ne semblait pas en faire de cas. Sans même que je la vois venir, la brunette venait m’embrasser et je ne pouvais que prolonger son baiser. Je posais ma main au creux de ses reins l’attirant un peu plus à moi puis après un certain temps, je m’arrêtais doucement avec un sourire désolé. « C’est magique de t’embrasser... Mais j’en perds la carte. » Ouais, j’en perdais la carte parce qu’avec toutes ces émotions, je savais que je n’allais pas tarder à avoir d’autres types de réactions et l’envie de la plaquer sur la table... Je devais être un parfait gentleman. « Les fougasses aux cerises sont aussi délicieuses. » Ouais, essayer de la convaincre par son estomac, était-ce convaincant ou non? Mon regard se plongeait dans le sien et je perdais la carte de plus belle. « Est-ce que je t’ai dit que tu étais magnifique? »