take one- ft. Ryder

Il était arrivé tôt. Il était nerveux. L’idée de se remettre au travail le rendait un peu fou. Avait-il bien fait de donner rendez-vous à ce Ryder tout de suite? Son film était loin d’être au point. Le tournage en tant que tel ne commencerait pas avant plusieurs semaines…Depuis son arrivé à Bowen, son problème était qu' il n’avait fait que tourner en rond sans parler à personne.  Il soupira et se passa la main devant les yeux.  

Une des premières choses qu’il avait faite en arrivant avait été de se trouver une milieu de travail. Il avait bien un bureau dans la maison qu’il avait acheté avec l’argent de la vente du condo de Los Angeles, mais il n’était pas assez vaste.

Les détails d’investissements avaient été réglés avant son arrivé à Bowen. Ses investisseurs lui faisaient confiance. Quand cette réflexion lui vint, le visage de Deborah lui apparut un instant.  Au final, c’était elle qui allait avoir mis le plus d’argent dans ce projet.

Dans tous les cas, il avait pu louer cette espace de travail ouvert  qui était assez grand pour disposer les tables de travail nécessaires à l’accueil des scénaristes, des illustrateurs et autres acteurs nécessaires à la réalisation du film sur papier. La pré-production n’était pas terminée et il allait de voir reformer son équipe à zéro.

Il noua davantage sa cravate, tira un peu sur son veston, puis épousseta ses épaules. Il jeta un regard à la porte. Pour dire vrai, il espérait potentiellement trouver en ce Ryder un chef opérateur de prises de vues et même une personne capable de l’aider à trouver les différents lieux de tournages et décors intéressants dans la région ou dans la ville du moins. Il n’avait toujours pas de régisseur et commençait à comprendre qu’il allait peut-être devoir assumer ce rôle lui-même et par conséquence en déléguer quelques unes des tâches.  

« C’était quoi l’idée de venir faire un film ici…» pensa-t-il en lui-même.

Pour une fois, j'avais réussis à décrocher un contrat pour un boulot. J'étais trop content d'avoir pu décrocher du boulot après quelques temps déjà arrivé sur Bowen. Il était bien temps que je trouve quelque chose pour payer mon loyer, hallelujah !! On m'avait donné rendez-vous pour un entretien d'embauche avec le réalisateur du film. Cela va me changer de d'habitude, je ne faisais que des petits contrats dans des émissions de télévisions ou des journaux télévisés. Mais c'est pour ça que j'avais fais cameraman, pour faire du cinéma ou même des séries télé. Mais bon ça me permettait de me nourrir, et ça c'était cool ! J'allais donc au rendez vous, bien habillé, pour une fois il fallait bien que je fasse bonne impression sans ma chemise à carreaux trop grande. J'étais un peu stressé, premier job à Bowen. Lorsque j'arrivais au point de rendez-vous, mes mains et mes doigts tremblaient. "Bonjours, je suis Ryder Cooper" annonçais-je à l'homme en face de moi en lui tendant la main avec un sourire un peu niais.

Ryder arriva à l’heure. Il était un peu plus jeune que ce à quoi Arthur s’attendait, mais le cinéaste était ce genre de personne qui a toujours envie de vous laisser une chance avant de juger votre capacité à réaliser une tâche.

Ryder lui tendit une main tremblante qu’Arthur attrapa fermement. Il répondit à son sourire par un regard franc. Il était incapable de déterminer si le petit air niais de Ryder avait quelque chose de chaleureux ou de dérangeant. Quelque chose se situant entre les deux probablement. Le stress, après tout,  faisait trembler les genoux des meilleurs d’entre nous.

- Salut Ryder, je suis enchanté…

Les bureaux d’Arthur étaient situés dans un ancien appartement et près de la porte d’entrée, il avait fait installer deux fauteuils pour pouvoir lire et écrire confortablement. Tout en invitant Ryder à s’assoir il lui demanda s’il voulait quelques chose à boire. Il voulait favoriser un climat de discussion, question de voir un peu plus la personnalité de Ryder, celle qui existait en dehors du cadre de l’entrevue.

- J’ai du whiskey, du café, du thé. Je peux vous servir de l’eau aussi.

Après tout c’était une journée assez chaude pour la saison. Tout en se servant lui-même un whiskey, attendant la réponse de Ryder, il poursuivit sur un ton plutôt jovial :

- Je ne sais pas si vous vous souvenez de Rob McCarter…en tout cas lui se souvient de vous. Je crois que vous avez travaillé ensemble sur un projet quand vous étiez aux États-Unis. C’est lui qui vous a mentionné.

La main tremblante que je tendais à mon interlocuteur s'arrêta de trembler quand il l'a prit et se présenta à son tour. Je n'aimais pas ne pas être sur de moi et du coup ça me faisais encore plus paniquer. Il faut que j'arrête de psychoter comme ça, moi. Mon "nouveau" boss m'invita à m'assoir et me proposa quelque chose à boire. Ne montre pas ton côté alcoolique de suite, mon petit ! "Je ne serais pas contre un whiskey s'il vous plait" répondis-je à mon interlocuteur. Eh bien raté, tu passe déjà pour l'alcoolique de base. En même temps, je me dis que ça ne peut que me rendre plus à l'aise et arrêter de stresser pour rien. C'est alors qu'il m'annonce pourquoi il m'avait engagé. Rob McCarter, un de mes anciens employeurs aux Etats-Unis, on avait travaillé sur un documentaire ensemble et j'avais beaucoup aimé sa façon de travailler. Je fus surpris qu'il m'ait quand même recommandé. "Ah, d'accord. Je me souviens très bien de ce tournage, c'était super !" répondis-je à l'homme en face de moi.

Arthur sourit. Un bon point pour le garçon au sourire nerveux. Il aurait détesté travailler avec quelqu'un qui ne boit pas et passer seul pour l'alcoolique. Il sortit un autre verre et le remplit comme le sien. Il se tourna et tendit le whiskey à Ryder qui le pris d'une main déjà plus sûre. Bon. C'était une bonne chose. Il maniait bien des caméras après tout.

Il alla s'assoir tranquillement à son tour. Il savoura une gorgée tout en écoutant la réponse du jeune homme. C'était un très bon whiskey après tout. Il sourit à Ryder.

- J'ai fait un peu de documentaire, mais seulement la réalisation. C'est comme ça que j'ai rencontré Rob. Quand je lui ai appris que je partais en Australie il a tout de suite pensé à vous. Le projet dont je vous parles aujourd'hui est différent par contre. Pour plusieurs raisons disons.

Il fit une pause et essaya d'organiser sa pensée.

- Premièrement, je ne fais pas que le réaliser, je le produis, dit-il dans un rire, j'espère donc non seulement revoir mon argent à la fin, mais en faire. Toutefois, je ne suis pas le seul investisseur. Je ne dis pas cela pout vous embêter avec des histoires de chiffres, mais simplement pour vous motiver. On va pouvoir faire des trucs vraiment intéressants avec la latitude que l'on aura de ce point de vue là. Le dernier film que j'ai fait a très bien marché en réalité. C'est ce qui me permet de lancer ce nouveau projet. Il a été distribué en salle principalement en Italie par contre. Cette fois-ci j'espère le distribuer en anglais.

Ensuite, et bien, c'est une fiction. Et.. enfin, je sais que vous êtes intéressés par les plateaux de séries. Alors la question suivante est importante pour moi: vous voyez-vous sur le set d'un long-métrage?

J'ai l'impression d'avoir prit un bon point en lui demandant un whiskey. Au moins, nous sommes deux à boire et c'est bien mieux comme ça. Lorsqu'il me tendit le verre, je l'attrapa avec une poigne un peu plus sûre et confiante. En même temps, pour de l'alcool je suis toujours sûr de moi évidemment. C'est alors qu'Arthur me dit qu'il avait fait des documentaires avec Mr. McCarter et qu'il l'avait rencontré comme ça et grâce à cette relation, il m'a conseillé lorsqu'il a apprit qu'Arthur partait en Australie. J'en suis ravi ! C'est mon premier job depuis que je suis arrivé ici donc je suis contente c'est normal. Et donc, il m'expliqua son projet. J'étais très attentif, car j'attendais impatiemment de savoir ce que nous allions bien pouvoir faire, ici à Bowen. Il m'expliqua qu'il était aussi le producteur et le réalisateur de ce film, j'trouvais ça dingue de faire les deux en même temps. Il voulu me motiver avec une histoire d'argent, j'avoue que j'en ai bien besoin en même temps d'argent. Le dernier film qu'il a fait s'est bien développer en Italie apparemment mais il veut une ampleur anglophone. Ce que je peux comprendre en même temps. Il me posa alors une question en me demandant si je me voyais sur un long métrage vue que je préfère les formats courts comme les séries ou les documentaires. "Ah bien sûr, j'ai filmé une fois un long métrage et j'ai bien aimé donc je suis totalement partant" répondis-je avec un sourire. C'est sur que je n'ai qu'une petite expérience dans les longs métrages mais je veux bien me lancer, pourquoi pas ça me ferait voir de nouvelles choses.

Ryder semblait partant. Très bien, c’était déjà ça. Arthur pris une gorgée dans son verre.  Rob lui avait montré le documentaire sur lequel Ryder lui avait travaillé. Arthur avait aussi déjà visionné le film dont le jeune homme parlait. Disons qu’il avait fait ses recherches.

- As- tu été cadreur sur la majorité de tes projets? Je sais que tu as été, durant tes premiers contrats, assistant opérateur, puis premier-assistant opérateur. Mais ce ne sera pas le cas ici. Note que tu pourras les engager toi-même en réalité, si tu connais les bonnes personnes. Sinon j’ai une banque de CV au besoin…

Il fit une pause et termina son verre. Il regarda le fond translucide en se disant à lui-même qu’il buvait beaucoup trop vite.

- Bref, je me demandais juste comment tu voyais les choses. En tant que cadreur, tu devras travailler en équipe avec moi et bien que parfois je te demanderai des cadres précis sur certaines scènes, je veux qu’on travaille ensemble sur la démarche artistique en ce qui concerne les éléments de prise de vue. Je ne veux pas de quelqu’un qui ne fasse que filmer sans se poser de questions.

Il lui sourit.

- Après tout, c’est toi qui tiens la caméra, c’est toi le premier qui contrôle la façon dont on voit l’image.

Un long métrage, c'est pas ce que j'aimais le plus mais c'était sympa à faire. Donc pourquoi pas travailler avec cet homme ! Je pense que je pourrais bien m'amuser avec une bonne équipe Il m'a demandé si j'avais été cadreur sur la majorité de mes projet. Vu tout ce qu'il me sortait, je pu constater qu'il avait fait des recherches sur moi et sur mon passé dans ce métier. Je suis impressionné. En même temps, tout était écrit sur mon CV que j'avais envoyé en voyant l'annonce. Mais bon, je pense qu'il a quand même du regarder mon travail. "Sur beaucoup de projet, oui. J'avoue que je n'ai pas énormément de relations ici, en Australie donc j'aurais surement besoin d'aide" répondis-je au jeune homme un peu timidement en passant la main dans ma tignasse. Il me laisse le pouvoir sur mon équipe, je trouve ça cool. Arthur finit son verre, et moi j'en fis de même. Arrête de boire, Ryder. "Ah non, je ne fais pas que filmer sans raison. C'est vraiment une passion pour moi, alors j'y met tout mon coeur pour que tout soit beau et parfait. Je dois avoué que je suis un peu perfectionniste aussi... Et le travail d'équipe, j'adore ça aussi" annonçais-je au jeune homme un peu rapidement. Et oui, le stress me fait parler assez vite, c'est bizarre mais je pense qu'il m'a compris. "Il faut quand même que vous approuviez mon travail" dis-je en essayant de détendre l'atmosphère ou tout simplement en essayant de me détendre moi.

Arthur était légèrement dépassé par l'ampleur de son projet. Il avait accepté des investissements en échanges de promesses qu'il ignorait s'il serait capable de réaliser. La mort de Deborah avait laissé un vide immense et s'immerger dans le travail lui avait sembler une solution passable pour couvrir le son de sa peine. Il avait fuit ici à Bowen les choses qui le confrontait à son deuil et il s'était donc placé, de fil en aiguille, à la tête d'un projet d'envergure sans une équipe complète. Il avait donc effectivement fait ses recherches à l'avance. Il voulait engagé, vite, des personnes compétentes ou du moins motivées. Comme il repasserait sur chaque étape, il s'assurait lui-même que le produit final soit à la hauteur de ses attentes.

- Sur beaucoup de projet, oui. J'avoue que je n'ai pas énormément de relations ici, en Australie donc j'aurais surement besoin d'aide

Arthur lui sourit.

- Cela fait deux d'entre nous, s'amusa-t-il en levant son verre par geste de solidarité.

Il observa comment Ryder glissait sa main dans ses cheveux noirs et épais. Il avait une certaine nonchalance un peu nerveuse qu'Arthur appréciait. Il sentait que Ryder et lui pourrait bien se complémenter. Le jeune cadreur poursuivit sur ses motivations à filmer, un discours qu'Arthur avait justement envi d'entendre. Un perfectionniste? Il hocha la tête, tout content. Il remarqua alors le verre vide dans les mains de Ryder. Il se leva doucement, lui pris son verre, et resservit du whiskey en prenant son temps. Arthur vivait très bien dans le silence. Tout en versant le liquide d'un brun brillant, il leva les yeux, un léger sourire sur les lèvres, pour Ryder la situation devait être légèrement plus stressante. Un autre verre ne ferait pas de tort... Il revint vers les deux fauteuils puis lui redonna sa boisson avant de s'assoir en portant la sienne à ses lèvres, prenant une bonne gorgée.

- Il faut quand même que vous approuviez mon travail

Arthur rigola de bon coeur et planta des yeux rieurs dans ceux de Ryder.

- Ahaha, j'espère que vous allez me laisser cet honneur, effectivement!

Il continua ensuite à parler, toujours sur ce ton léger.

- Le film est un Western. Beaucoup de scène seront tournées en studio...mais certaines nécessiteront que l'on se déplace à l'extérieur de l'Australie. On ne partira jamais plus que deux semaines consécutives et probablement pas plus de six semaines au total, mais j'ai quand même besoin de savoir si cela est possible pour vous avant d'aller plus loin. Bien sûr les dépenses non personnelles seront couvertes par la production.

Un stressé de la vie, je suis un gros stressé de la vie malheureusement et je n'aime pas passer des entretiens où je ne suis pas à l'aise. Heureusement, Arthur fit en sorte que tout ce passe bien. Lorsque je lui dis que je n'avais aucunes relations ici à Bowen, il compatit alors avec moi. Tant mieux, il peut m'aider à me fair un réseau ici et lui aussi peut s'en créer un d'ailleurs. Il leva son verre et je le suivais alors. Une petite gorgée et mon verre se termina. J'étais nerveux, et je n'avais pas une super attitude. On me l'a dit souvent que quand je suis stressé, j'ai l'air totalement nonchalant et ce n'est pas forcément une face que j'aime montrer. Arthur remarqua le verre vide dans mes mains, il l'attrapa alors pour me resservir, et là j'suis content. Plus je bois, moins je suis stressé alors continuons comme ça. Il rigola quand je voulu détendre l'atmosphère avec le fait qu'il devrait quand même approuver mon travail. Ouf, ça a marché ! Je rigolais aussi avec lui, je me sentais déjà un peu mieux et moins stressé. Il me raconta alors l'idée de son film, et j'écoutais attentivement tout ce qu'il voulait faire. "Pour moi tout est possible, cela ne me dérange pas de partir et j'adore les westerns" répondis-je à mon interlocuteur en lui souriant. C'est vrai que j'ai toujours rêvé de tourner un genre de film comme celui là alors pourquoi pas débuter maintenant. "Vous avez déjà des idées, des pistes sur la façon de tourner par rapport à l'histoire de votre film ? Et quelle est l'histoire d'ailleurs ?" demandais-je au réalisateur. Je me sentais mieux, plus à l'aise donc je devenais monsieur question.

Arthur était content de lui entendre dire. À cette heure, le soleil tombait de plein fouet par la fenêtre et illuminait la pièce d'une lumière chaude. Les rayons éclairaient le visage de Ryder et augmentaient la chaleur de la pièce en passant à travers les vitres. Ou peut-être était-ce l'alcool qui tranquillement lui réchauffait le sang. Il était déjà à la fin de son verre qu'il venait de commencer. Comme ça il aimait les western? Il ne put s'empêcher de lui poser la question, par simple curiosité, comme un enfant qui apprend que son ami aime les mêmes jouets que lui:

- Ah oui? Un genre en particulier? J'avoue que je suis pas trop dans le western classique, mais plutôt dans le style italien! Mais j'aime pas mal tous les genres. Tant qu'il y a de l'action. Mais il y a plus de suspens dans le style spaghetti, le rythme est différent et le visuel aussi.

Il rigola.

- J'espère que vous aimez jouer sur la taille de plans. Il va y envoie tout un éventail entre les gros plans des duels et les prises de vues des paysages. Ils sont d'ailleurs la raison pour laquelle on devra aller tourner ailleurs. L'histoire ressemble à une course au trésor en fait. Si je vous ramène ça le plus simplement possible, le personnage principal cherche la façon d'aller le récupérer et doit éviter les obstacles sur sa route.  

Il termina encore son verre. Quoi? Cette interview n'en deviendrait que plus amusante. Son idée avait déjà sommairement été faite, il était surtout question aujourd'hui de voir par lui-même si Ryder n'était pas quelqu'un de complètement étrange, et ce n'était pas le cas.

- Donc oui, il y aura beaucoup à faire un studio et en post-prod. Je crois que vous êtes assez à l'aise en studio. Je vais aussi tenter de trouver un endroit à l'extérieur de Bowen, peut-être essayer de construire le décor du village et filmer à l'extérieur. Connais-tu des sites intéressants? Je peux te tutoyer?

La pièce était un grand puit de lumière et il en ressortait une lumière apaisante. Les rayons du soleil se posaient sur mon visage, mais avec l'alcool que j'ai bu, cela n'aide pas trop. Je me décalais légèrement pour ne pas avoir à plisser les yeux à cause du soleil. Il me demanda alors ce que j'aimais comme genre particulier de western. "Pas de genre en particulier, le bon western américain surement !" répondis-je à mon boss. Je rigolais tout doucement quand il me répondit qu'il y avait plus de suspens dans le style spaghetti. Arthur me demanda alors si j'aimais jouer sur la taille des plans. Pour donner de la dimension aux scènes, oui moi j'adore ça. Il me dit qu'il me ramènera le script pour avoir une idée du film et de l'histoire. "J'adore jouer la taille des plans, ça aide à avoir plus de dimension à la scène !" répondis-je à mon interlocuteur. Il me demanda donc si je connaissais des endroits extérieurs à Bowen parce qu'il voulait beaucoup tourner en dehors de la ville. "Il y a des endroit sympa, après je n'ai pas tout fait donc je ne suis pas un spécialiste. Oui, se tutoyer c'est mieux" dis-je à Arthur avant de finir mon verre.

Arthur termina à son tour son verre. Machinalement, il se leva et déboucha à nouveau la bouteille. Sans demander à Ryder, il les resservit tous les deux. L’alcool commençait tranquillement à faire son effet. Il le savait, parce qu’un soudaine envie de fumer le prit.

- Tu fumes Ryder?

Il lui fit signe de le suivre sans attendre réellement sa réponse. Dans tous les cas il avait envi que le jeune homme l’accompagne. Comme les bureaux étaient d’anciens appartements, il y avait un balcon à l’avant qui donnait sur la rue. Il ouvrit la porte et d’un signe invita Ryder à le suivre. Il y avait laissé une petite table sur laquelle il déposa son verre. Il prit une cigarette et l’installa entre ses lèvres, il tendit le paquet à Ryder d’un geste interrogateur.

Après que Ryder lui ait indiqué s’il en voulait une ou pas, Arthur remis les paquet dans la poches intérieur de son veston. Il pris la cigarette dans ses mains, jouant un peu avec sans l’allumer immédiatement. Son esprit divaguait légèrement. L’alcool, ou bien sa nature, le poussait à se poser des questions sur Ryder. Il était curieux d’en apprendre davantage sur lui et aussi de connaître les raisons qui l’avaient amener à s’isoler en Australie. Parce que franchement, que ce soit pour un cinéaste ou un cadreur, il demeurait que de passer des États-Unis à l'Australie était une drôle de décision professionnelle. Il prit une gorgé de whiskey et porta ses yeux sur le visage du cadreur.

- Ça fait longtemps que tu es installé à Bowen?

L'atmosphère était moins pesante qu'au début de l'entretien. Cet homme était agréable, sympa et drôle. Il me resservit un verre en voyant qu'il était vide. Mais alolons-y, moi je ne suis plus qu'heureux avec un verre plein ! Arthur me demanda si je fumais. Malheureusement, c'est un vice que j'ai et dont je n'arrive pas à me débarrasser. "Oh, malheureusement oui !" répondis-je à l'homme me posant la question. Arthur commença à changer de pièce en me faisant signe de le suivre, nous nous dirigions vers un petit balcon où il prit son paquet et me le tendit pou voir si j'allais prendre une cigarette. En le remerciant, je pris une cigarette du paquet et la coince entre mes lèvres en cherchant mon briquet dans mes poches. Une fois trouvé, j'allumais ma cigarette et appréciait ce moment. Après un bon verre, une bonne cigarette, quoi de mieux ? Je n'avais pas eu le temps de finir ma première bouffée de nicotine qu'il me posa la question de savoir quand est-ce que je suis arrivé ici. "Je suis à Bowen depuis cet été, je cherchais une destination ensoleillé et assez paisible" répondis-je au réalisateur. Mon verre dans les mains, je l'emmena à ma bouche pour prendre une gorgée de whisky et me posait une question. "Pourquoi tu as choisi Bowen pour ton film ? Et pas un autre endroit ?" demandais-je alors à mon tour.

Décidément, le mec il avait tout pour plaire à Arthur. Non seulement était-il capable de le suivre en terme de consommation d’alcool, mais il fumait. Ils allaient pouvoir facilement travailler ensemble…

Alors lui aussi n’était pas arrivé à Bowen depuis très longtemps. L’urgence de trouver un régisseur allait commencer à se faire sentir….il pensait à son meilleur ami resté aux États-Unis…même quand il travaillait dans un pays inconnu il savait lui dénicher les meilleurs endroits pour filmer…sa présence allait se faire sentir…Il se souvenait tout ce qu’il avait fait pour lui après la mort de Deb’…il fallait dans tous les cas qu’il lui parle bientôt…

Sans s’en rencontre, il s’était mis à devenir pensif, son regard se perdant sur la rue en bas. Ses deux avant bras reposant sur la rambarde, d’un geste précis il laissa tomber un peu de cendre. La main qui tenait sa cigarette attrapa son verre de whiskey. Il n’avait toujours pas enlevé son alliance et le fait de se retrouver devant un inconnu et de la porter le mis mal à l’aise…Il ne s’en sortait pas, aucun détail de sa vie depuis quelques semaines ne l’épargnait. Il but encore une fois assez rapidement le contenu de son verre.

- Disons que je n’avais pas de raisons particulières de venir à Bowen précisément, il rigola un peu, mais je cherchais quelque part où me poser et où je pourrais vivre en anglais sans que ce soit l’Europe ou l’Amérique… Je fuis un fantôme!

Il disait la vérité, mais il l’avait fait sonné comme quelque chose d’important, mais de pas trop grave. Du moins il avait essayé.

- Et toi, pourquoi ce besoin de paix?