i'll follow you, my guiding star. + ryder

Assise à l'arrière du taxi, tu observais le paysage par la fenêtre. Cette ville était tellement différente de New York. On peut dire que tu étais dépaysée pour le coup. Les longues heures de vol ne semblaient pas t'avoir affectée tant tu étais excitée à l'idée de retrouver ton grand frère. Il ignorait complètement que tu avais quitté la maison pour venir le retrouver. Ryder était tout pour toi. Petite, tu étais toujours collée à lui et le décès de votre père n'avait rien arrangé. Personne n'arrivait à la cheville de ton grand frère. Ta moitié, ton meilleur pote, ton confident, ton partenaire de galère... Ta raison de vivre. Tout le monde savait que tu étais prête à tout pour lui. Prête à affronter la meilleure armée du monde à mains nues ou encore, comme tu le disais si bien étant petite, à affronter une araignée mutante géante ! C'était ta façon à toi de lui dire à quel point tu tenais à lui quand tu étais petite, et encore aujourd'hui. Le taxi ralentissait, se stoppant au pied d'un immeuble sacrément joli. « On y est mademoiselle ! », s'exclamait le chauffeur à l'accent australien très prononcé. Tu n'avais pas encore l'habitude mais vous parliez la même langue alors l'accent n'allait pas être un gros problème. Enfin, tu l'espérais... Tu remerciais le taxi, payais ta course et sortais avec tes deux grosses valises. Tu sortais ton téléphone pour consulter le message de Lola, la meilleure amie de Ryder, afin de retrouver le code pour monter sans le prévenir. La surprise allait être gâchée s'il entendait ta voix dans l'interphone. Tu t'engouffrais dans l'ascenseur en traînant tes valises bourrées à craquées, pleine de petits souvenirs de New York et de cadeaux de ta mère à l'intention de Ryder et tu commençais à stresser. Tu espérais qu'il était chez lui, autrement tu allais devoir camper dans le couloir jusqu'à son retour. Merde, tu n'avais pas pensé à ce scénario. Tant pis. Tu arrivais enfin devant la porte et tu sentais ton cœur commencer à battre un peu plus fort. Tu allais revoir ton frère. Il était là, juste derrière cette porte. Ryder avait débarqué à Bowen en Juillet, et son départ avait été difficile à gérer. Il te manquait terriblement et en voyant que tu n'avais plus le moral, ta mère avait accepté de te laisser partir afin de le rejoindre là-bas. Le coût du billet n'était pas donné, te laisser partir n'était pas évident pour ta mère, mais elle comprenait parfaitement que ton grand frère passait avant tout le reste et que rien n'y faisait, sans lui, tu étais malheureuse. Lorsqu'il partait chez des amis, tu t'ennuyais et râlais toutes les cinq minutes. Tu boudais, tu avais les larmes aux yeux parce que tu ne pouvais pas trainer dans sa chambre avant d'aller te coucher, tu n'avais pas ton bisou et il n'y avais pas de bataille d'eau improvisée dans la salle de bain au moment de se brosser les dents. Vous aviez tout un rituel lorsque vous viviez ensemble et son départ marquait la fin de tout ça. Il était temps que vous vous retrouviez. Tu sonnais donc une fois, te retenant de t'acharner sur la sonnette tant tu avais hâte qu'on t'ouvre. Tu cachais tes valises à droite de sa porte puis te cachais aussi, pour pouvoir lui sauter dessus. La porte s'ouvrait enfin et ton frère se penchait pour regarder sur sa gauche, ne comprenant pas pourquoi il n'y avait personne en face de lui. Avant qu'il ne regarde de ton côté, tu t'exclamais en te jetant sur lui « Surpriiiise !!!!! ».

Un coup de téléphone. Il a suffit d'un coup de téléphone de ma mère pour me rendre triste. Oui, elle me manque, tout comme Misha d'ailleurs. Certes, cela fait seulement 2 mois que je suis à Bowen mais quand même. Je crois que personne ne peut se rendre compte de l'amour que l'on se porte tous les trois. Enfin surtout celui qu'on partage avec ma petite soeur. Elle est tout pour moi, ma princesse, mon petit ange, mon rayon de soleil, mon bonheur tout simplement. Alors aujourd'hui, n'ayant rien de prévu, j'allais me morfondre dans ma chambre avec ma guitare à jouer comme un malade pour essayer d'oublier ce manque. Des fois je me demande pourquoi je suis parti, j'étais bien aux Etats-Unis avec maman et Misha, mais il fallait que je vois d'autre chose, que j'explore d'autres endroit m'avait dit ma mère. Et en bon fils bien éduqué, je l'ai écouté et j'ai fais comme elle m'a dit. Je me suis fais de nouveaux amis ici, et c'est tant mieux. Lola qui m'a accueillit à bras ouverts, Callie aussi ou encore Ezraël et Nolan avec qui je partage la même passion pour la musique. J'étais contente d'être là, dans mon petit coin de paradis, à Bowen, avec des amis et des choses à voir. Mais bon, il manquait toujours quelque chose avec moi, j'avais toujours ce petit pincement au coeur malheureusement.

Ma guitare en main, je commençais à jouer. J'espère ne pas déranger mes voisins parce que ça risque d'être violent aujourd'hui. Mon casque sur les oreilles et je me suis mis à composer comme ça, les notes venaient toutes seules, la mélodie sortait de mes doigts comme si je connaissais déjà ce morceau par coeur. J'entendis frapper à la porte. Je me suis dis que cela devait être un voisin qui venait pour se plaindre du bruit. Alors, j'ouvris la porte mais personne en face de moi. A gauche, personne non plus. Et c'est à ce moment là que je sentis quelqu'un se jeter sur moi. « Surpriiiise !!!!! » entendis-je. Je connaissais cette voix, mais je ne pouvais pas y croire. Quand je vis ses yeux et sa mine toute contente je pu reconnaitre ma soeur. Mon bébé était là à Bowen. "Mais ... Comment ... Je ... T'es là ?" dis-je tremblant à ma petite soeur. C'était pas réel, elles n'avaient pas les moyens de venir, les deux autres Cooper. Je ne comprenais plus rien. Une larme vint sur ma joue mais j'étais trop heureux. A ce moment là, je la pris dans mes bras et la serra fort. "Je suis trop content de te voir ma chérie" dis-je à l'oreille de Misha d'un ton enjoué.

Tu venais de retrouver ton frère depuis quelques secondes seulement et tu sentais déjà ce vide en toi se combler. Même si tu venais de débarquer et que tu ne connaissais rien ni personne à Bowen, tu te sentais comme à la maison. La réaction de Ryder te fit sourire encore plus, si bien que tes joues te faisaient mal. Tu étais tellement heureuse. Tu attrapais ses mains lorsque tu le vis trembler avant de t'exclamer « Eh ouii ! Tu ne rêves pas. J'espère que tu es conscient que maintenant que ta petite soeur est là, la belle vie c'est fini. », avant de lui pincer la hanche en riant. Quand tu le voulais, tu pouvais être un vrai pot de colle -surtout avec Ryder. Sa vie allait être nettement plus agitée désormais. Ta mère et toi aviez économisé et tu avais même pris un petit boulot après les cours pour pouvoir payer le billet. Voyager n'était pas donné de nos jours, mais tu étais prête à tout pour retrouver ton frère. Moins de sommeil, moins de temps libre, mais assez d'argent grâce à ton job de serveuse pour rejoindre Ryder à Bowen. Tu étais sacrément fière en voyant que ton frère était si heureux et surpris, jamais il n'aurait pu imaginer que tu viennes le rejoindre. Tu essuyais les larmes de ton frère en souriant avant de le serrer fort, comme si tu avais peur qu'il te quitte une seconde fois. « Moi aussi mon chat, ça fait tellement de bien de revoir ta p'tite tête. Tu m'as tellement manqué... », répondais-tu en lui frottant le dos. Après une longue étreinte, tu t'éloignais un peu et essuyais rapidement les larmes qui coulaient sur tes joues tant tu étais touchée de voir Ryder aussi ému que toi. Tu lâchais en ricanant et en passant une main dans ses cheveux pour l'embêter un peu « T'as bonne mine, t'es beau comme tout dis donc. Ca change du teint new yorkais. ». Puis tu te penchais pour prendre tes deux valises pour reprendre d'un air autoritaire pour plaisanter -il le savait très bien, « Bon, tu me fais visiter ton appart ou on va camper sur le pallier ? ». Tu plaquais ton sac de voyage sur son torse, l'obligeant à t'aider, avant de le suivre jusque dans l'appartement.

Ma soeur est là... Ma soeur est là... NON MAIS MA SOEUR EST LA ! Pour moi c'est comme un vide qui venait tout juste de se combler, je ne comprends pas trop ce qui m'arrive mais j'avoue qu'à cette heure là, je ne cherche même plus à comprendre. Elle venait de New-York pour venir me voir. J'ai trouvé ça dingue qu'elle fasse tout ce voyage pour moi. Elle m'attrapait les mains et me dit que maintenant qu'elle était là, la belle vie c'était fini. "Encore plus belle tiens !" répondis-je à ma soeur avec un énorme sourire aux lèvres. Je me demandais comment elle avait fait pour se payer le billet d'avion, mais ça c'est une question qui reviendra plus tard, là je suis juste tout excité de la voir. Nous nous faisions un énorme câlin comme si l'on ne s'était pas vu depuis 10 ans ou comme si nous n'allions plus nous revoir. Un peu comme quand on était à l'aéroport il y a deux mois pour mon départ. Une main dans mes cheveux, et elle commença déjà à me taquiner. "Toi tu es un peu palote, tu verras, le soleil australien te fera du bien !" répondis-je à ma soeur en lui tirant la langue. C'est alors qu'elle me demanda si on allait rester sur le pallier ou si je lui faisais visiter. Elle me jeta son sac de voyage avec un grand sourire du style : t'es mon frère, c'est toi qui porte. Nous rentrions dans l'appartement et je posais ces affaires à l'entrée. Chez moi, c'était pas non plus un palace, juste un petit appart avec deux chambres, mon colocataire et moi même. "Bienvenue chez moi, c'est pas aussi bien qu'à New-York mais c'est cool quand même" lançais-je à Misha. A New-York, maman avait un bel appartement quand même, ça change on va dire.

Votre dernière étreinte datait de Juillet dernier et vos sentiments étaient bien différents de ceux que vous ressentiez aujourd'hui. Pas de joie, ni d'euphorie. Uniquement de la tristesse sur le coup. Tu avais pleuré dès l'annonce de son départ prochain, toute la semaine, la veille de son départ... Tous les soirs, au moment de dormir, tu pleurais en imaginant à quel point la maison allait être calme sans ton grand frère. Puis à l'aéroport, tu avais tenté tant bien que mal de ne pas faire une scène. C'est en le voyant embarquer que tu avais tout lâché et que tu avais pleuré comme une madeleine. Les premiers jours avaient été déprimants. Tu dormais mal, tu ne mangeais quasiment pas, tu étais scotchée à ton téléphone de peur de louper son appel... C'était tellement stressant de savoir ton grand frère si loin de toi, dans un lieu qui lui était totalement inconnu qui plus est. Il était hors de sa zone de confort, sans toi, et cela t'avait sacrément angoissée. Mais tout allait bien mieux désormais. Les larmes versées étaient des larmes de joie, l'étreinte marquait leurs retrouvailles et tu n'avais pas l'intention de t'en aller. S'il envisageait de partir en voyage ou autre, tu le suivrais. Hors de question de faire deux fois la même erreur. Tu le complimentais sur son teint hâlé et en jetant ta crinière blonde en arrière, tu répliquais avec un air rêveur « Je vais aussi reprendre des couleurs en voyant les beaux mâles australiens. Ils sont moins vêtus qu'à New York, c'est sympa ici. ». En voyant la tête de Ryder, tu pouffais de rire. En parfait grand frère, il était protecteur et forcément, ce genre de discours le faisait rire jaune. Tu lui tirais la langue à ton tour avant d'entrer et de regarder autour de toi. « C'est mignon comme tout ! », lâchais-tu en admirant la décoration simple mais efficace. C'était plutôt chaleureux, bien plus que tu ne l'imaginais. Son appartement ressemblait à un appart' d'adulte, c'était étrange. « Je m'attendais à un genre de garçonnière en bordel, comme ta chambre avant quoi... Ca sent même pas le fauve. Qui êtes-vous, qu'avez-vous fait de mon frère ? », ajoutais-tu en dévisageant Ryder. « Je plaisante !! », tu roulais des yeux avant d'attraper ton gros sac et de le poser sur le comptoir de la petite cuisine « Vu qu'on est les rois du cholestérol et du diabète aux States, maman et moi on se doutait que tu ne trouverais pas tout tes trucs préférés ici. Donc j'en ai ramené. Et il y a aussi quelques affaires à toi, des bricoles que t'as pas pu emporter en partant. J'espère qu'on a bien fait. ». Tu commençais à déballer les sucreries et autres, pour lui tendre le sac afin qu'il prenne lui-même ses petites affaires.

Ma soeur et moi, je pense qu'on peut qualifié ça d'une belle histoire d'amour. D'amour fraternel bien sûr ! Lorsque je suis parti, je ne voulais pas lui montrais mon ma-être, mais j'avais besoin de voyager et j'en avais envie. La seule chose qui m'effrayais, c'est que j'avais un billet aller mais pas de billet retour. Plusieurs fois je me suis demandé pourquoi je suis partie vivre ici à Bowen. Mais quand j'y repense j'y suis bien et en plus maintenant que ma petite soeur est là c'est encore mieux. Quand je la taquinais sur son teint pale, elle rétorqua en me parlant des garçons peu vêtus en Australie. Mon instinct de grand frère protecteur resurgis immédiatement et je fis une moue pas contente. Elle pu d'ailleurs le remarquer et me gratifier d'un tirage de langue. Mon appartement semblait être à son goût, tant mieux. Je laissais étouffer un petit rire quand elle me dit qu'elle ne voyait pas ça comme ça, aussi bien rangé et propre. "Petit Ryder est devenu grand" répondis-je à Misha en rigolant. Il est vrai que j'ai changé de comportement, j'ai pris des responsabilités et j'ai appris à vivre seul. Son gros sac de voyage, elle le déposa sur le comptoir de la cuisine et me dit qu'avec ma mère, elles se sont dit que la nourriture d'obèse américaine m'avait manqué. Elle me tendit le sac et je pu apercevoir tout ce dont je raffole : du beurre de cacahuète, des barres de céréales, des bonbons et toutes autres sucreries dans le genre. "Mais c'est que tu es parfaite, ma soeur !" répondis-je en lui faisant un bisou sur le front. Je pris les autres affaires de ma soeur, et j'allais les mettre dans ma chambre pour ne pas que ça encombre tout l'espace du salon si bien rangé au préalable. Au dessus de mon lit, j'avais une photo de ma soeur et ma mère juste avant que je parte dans Central Park. Tous les soirs je la regardais et pensais à elle, maintenant il y en a une avec moi.