bad blood (béré)

Il te demande de rester dormir ici, tu le savais, tu savais qu'il allait te le demander et que t'allais avoir un mal de chien à refuser. S'il te plait, Cam, rend pas les choses plus difficile qu'elles ne le sont déjà. T'as besoin de réfléchir, de te vider un peu la tête, d'être seule, surtout après tout ça, tu te poses un milliard de questions. Tu frissonnes et bascule la tête en arrière lorsque ses lèvres touchent ton cou, et tu te mords la lèvre, mon dieu, que c'est dur, putain. « S'il te plait ... » Fais-tu en le repoussant gentiment. Faut que tu trouves une bonne excuse. Tu te lèves pour enfiler ton pantalon et le reste de tes vêtements. « J'ai des choses à faire, demain matin … Je suis désolé »

Ça te fend le cœur, ouais ça te brise le cœur de le voir te supplier comme ça. Dos à lui, tu soupires et ferme les yeux, sentant ton cœur se serrer dans ta poitrine. Mais t'en a besoin, t'as besoin de partir, tu sais pas vraiment ce qui te pousse à le faire mais tu sais que dormir avec lui est une mauvaise idée, lui dire que tu l'aimes en était déjà une, alors ne t'enfonce pas encore plus, Bérénice. Ce que tu ressent, là, pour lui, ça te fais flipper, t'as jamais ressentit ça de ta vie, t'es pas pour ce genre de truc, tu sais pas gérer ça, tu sais que tu peux avoir le cœur en miette à tout moment, tu sais qu'il pourrait prendre ton cœur pour le ratatiner, te mettre à bout, tu peux pas te permette de laisser la possibilité à quelqu'un faire ça, t'es beaucoup trop fragile pour ça, tu ne t'en remettrai pas. Tu remets ton débardeur et ton pull, puis tu te rassois sur le lit pour mettre tes converses. « Non, Cam … Je dois partir, je suis désolée ... » Depuis tout à l'heure, tu n'avais pas encore oser affronter son visage.

Tu gardes tes yeux baissés vers le sol lorsqu'il arrive vers toi, et ses paroles font tilt dans ta tête. Tu te rappelles de cette fameuse nuit, et la manière dont il t'a brisé le cœur, non pas parce que tu l'aimais, mais parce qu'il était la personne la plus importante à tes yeux et qu'il t'a laissé tombé, comme la plus grosse des merdes. Tu soulèves ton regard, laissant celui-ci se mêler au sien, ton visage sans expression. Tu te retiens de laisser la haine t'envahir, tu te retiens d'être en colère contre lui, de toute façon, tu n'en serais pas capable, tu serais incapable de lui en vouloir, pas après ce qu'il vient de se passer. Tu baisses à nouveau les yeux, te concentrant sur le lacet de ta chaussure que tu termines de nouer. « On se voit demain. » Fais-tu d'une traite, presque froidement. Ton choix est fait, tu ne reviendra pas sur ta décision. Tu te lèves et enfiles ton manteau, puis tu sors de la chambre pour finalement rejoindre la porte d'entrée.