Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Une fois libéré, j'avais demandé à Noah de ne pas faire l'idiot et de rester tranquille. Je ne voulais pas être à l'origine d'un soucis quelconque, j'avais vu sa réaction avec la perfusion. Même-ci, il était sous l'emprise de la fièvre et que les cauchemars avait été à l'origine de sa réaction. J'avais pu remarquer, qu'il n'aimait pas trop les médicaments chimique et je pouvais tout a fait le comprendre d'ailleurs mais, c'était pour son bien et je n'avais pas envie de le revoir sombrer. Je lui avais demandé comment il allait, question stupide car, la réponse était évidente mais, il me répondit tout de même qu'il se sentait lourd. Quelques part, je m'en doutais un peu, son corps avait connu une sacré épreuve mais, j'espérais qu'il serait bientôt sur pieds. Le pauvre avait l'impression d'être Robocop et je ne pu m'empêcher de rire un peu à cette remarque. « Ça fait combien de temps qu'on est ici ? Tu es restée ici tout ce temps ? » Je hochais la tête et lui sourit. "Je t'avais dis que je serais là à ton réveil ! Pour l'heure, je n'en ai aucune idée, j'avoue que je n'ai pas regardé sur mon téléphone depuis un moment, je me suis endormis moi aussi..." Un infirmière entra dans la pièce et me coupa. « Rebonjour, Est-ce que tu peux me dire ton nom et ta date de naissance ? » Je regardais Noah puis reposais mon regard sur l'infirmière, c'était quoi cette question stupide ? En quoi ça pouvait aider le patient à guérir ? Elle pensait tout de même pas qu'il avait perdu la tête ? Je fronçais un peu les sourcils, j'avais envie de lui dire que ce n'était pas comme ça, qu'elle allait le soigner mais, je préférais tout de même me retenir. « J'ai besoin que tu me donnes ton nom et ta date de naissance, est-ce que tu peux faire ça pour moi ? » Et en plus, elle insistait la bougresse, je secouais la tête et laisser échappé un soupire malgré moi, heureusement que les guérisons ne tenait pas à ça. Noah répondit tout de même en prenant son temps, je me demandais si il l'avait fait exprès ou pas.
S'enchaîna ensuite une autre question stupide mais, je gardais mon calme et le silence, je crois que, si on m'avait posé ce genre de question, la réponse n'aurait pas été très sympathique. « On attend qu'une place se libère pour te déplacer, ici tu ne peux pas vraiment te reposer avec tout ce remue-ménage. » Je posais une fois de plus mon regard sur l'infirmière, elle ne semblait pas avoir plus d'information sur l'état de Noah. Je la regardais partir, pourquoi c'était si long ? Je pensais que la médecine chimique faisait des miracles ? « Qu'est-ce que j'ai fait à la perfusion ? » Je me retournais vers Noah et lui sourit un peu. "Tu l'as arraché comme pour indiqué au médecin ton refus de recevoir les antibiotiques. C'est pour ça qu'ils ont du te sangler sur le lit...Le médecin m'a dit que tu était dans un état second à cause de la fièvre..." Je marquais une pause, j'avais du mal à croire que c'était la vérité. Mon éducation chamanique pensait plutôt que le corps luttait tout seul contre la maladie et que les produits n'étaient pas une bonne idée mais, je préférais ne rien dire à ce sujet. Je ne voulais pas altérer son jugement. "Ta fièvre a l'air de s'être dissipé c'est déjà un bon signe ! On va voir ce que le médecin nous dit maintenant." Je marquais une pause et m'étira légèrement. "...Ta....Maman est passé...." Lançais-je simplement sans en dire d'avantage, je ne connaissais pas la relation qu'il entretenait avec elle, alors je préférais attendre de voir.
Un sourire satisfait se dessina le temps de quelques secondes sur mon visage lorsque j'entendis le rire de Haley remplir la petite salle face à ma plaisanterie concernant Robocop. Au moins, j'avais trouvé un moyen de détendre l'atmosphère le temps de quelques secondes. La conscience me happant progressivement, j'interrogeais l’étudiante en histoire sur le temps qu'elle avait passé ici, et l'heure qu'il pouvait être également. Apparemment, elle n'en avait pas plus d'idée que moi pour cette dernière notion, me confiant qu'elle s'était endormie. J'en déduisais qu'il devait être au moins le soir pour que même la jeune femme en pleine forme s'endorme dans un environnement aussi mouvementé que les urgences.
Puis, une infirmière vint pour effectuer un contrôle sur ma personne. Avec le monitor et leurs allers et venus, j'avais l'impression d'être plus malade que je me le sentais. Bien que sincèrement, je ne m’estimais pas non plus possédant la force nécessaire pour ne serait-ce que me lever. Je me sentais prisonnier de ce lit, la gravité m'y sommant implacablement. Lorsqu'elle s'en alla enfin, attachant un bracelet en papier sur mon poignet avant de partir, je me retournais vers Haley, la questionnant faiblement sur la mise en garde concernant ma perfusion qu'elle m'avait donné avant de me détacher des sangles. Elle m'avoua que j'avais voulu l'arracher, et que le médecin urgentiste avait paré à cette éventualité en utilisant les contentions, tout en mettant cette action sur le compte de la fièvre. Il avait sans doute raison, car j'en avais que de très vagues souvenirs. C'est comme si qu'à force que Haley me racontait les faits, je les voyais apparaître dans mon esprit. Mais du coup, je n'étais pas certain s'il s'agissait de véritables souvenirs ou bien si ma tête qui me jouait des tours. « Charmant. » commentais-je, trop fatigué pour creuser ma réflexion davantage. Je souris légèrement lorsque Haley me dit que ma fièvre semblait être tombée et que cela composait un bon signe. D’autres interrogations germaient alors dans mon esprit. J'avais du mal à comprendre de base pourquoi j'avais de la fièvre, pourquoi j'avais eu ce malaise, pourquoi j'étais ici, suivant ces mesures qui me semblaient draconiennes bien que pour l'oxygène, je ne m'en plaignais pas. Je levais le regard vers mon interlocutrice, plein d’interrogations, que je ravalais quand elle m'annonça que ma mère était passée. Ça ne m'étonnait pas, j'imaginais qu'elle devait être de garde et puis, ce n'allait pas être le genre de nouvelles qu'elle n'allait pas vouloir constater de ses propres yeux. J'ignorais comment réagir face à ces quelques mots. Une partie de moi désirait appréhender le moment où elle reviendrait car je sentais que l'autorité de ma génitrice allait s'abattre tout entière sur moi, rejetant la faute de mon état sur ma propre personne. Elle n'aurait peut-être pas tort. Mais ce n'était pas spécialement quelque chose que j'attendais avec impatience. Néanmoins, une autre partie de mon être s'avérait soulagée qu'elle puisse être au courant de la situation. Elle composait tout de même quelqu'un en qui j'avais relativement confiance, et j'espérais qu'elle puisse m'éclaircir sur tout ce cinéma. Je jugeais mal venu de questionner Haley, bien qu’elle m’affirmait avoir toujours été à mes côtés. « A chaque fois qu'on se voit, tu rencontres quelqu'un de ma famille. » remarquais-je, essayant de rendre la discussion banale.
Je refermais doucement mon poing, comme pour m’assurer avoir encore de la sensation dans les extrémités de mon bras ressemblant de plus en plus à une internationale pour médicaments. J’aperçus l’urgentiste faire apparition dans la pièce, articulant de ce même ton neutre, dont seuls le sens des mots semblaient colorés d’émotions : « Bon retour parmi nous. » Son regard lut les informations sur le dossier. Evangile selon Noah, ne pus-je m’empêcher de songer, vu comment cela semblait être un réflexe pour eux de toujours le consulter. Tant mieux, j’imaginais. Il referma le classeur, avant de s’orienter vers les perfusions. Il détacha deux poches vides qu’il débranchait de ma multinationale, interrogeant : « Est-ce que tu as encore des nausées ? Mal quelque part ? » Je fronçais les sourcils, tentant de me rappeler quand j’avais eu envie de vomir. Le seul moment que je me remémorais était lorsque l’infirmière avait désinfecté les plaies sur mon bras, et j’estimais que le pic de douleur avait constitué une bonne raison pour me procurer un haut-le-cœur. Je hochais ainsi la tête en signe de dénégation, bien qu’incertain : « Tu es sûr ? » s’assura-t-il alors. Pour les nausées oui, pour la douleur, j’avais l’impression d’être fait de guimauve, ainsi, c’était plus délicat. « Oui » optais-je finalement, le laissant ne pas réitérer la prise de deux médicaments. Toujours ça de moins dans l’organisme. « Je veux que tu signales à quelqu’un si tu te sens mal ou tu as mal quelque part, c’est compris ? C’est important qu’on le sache. » Je plantais mon regard dans le sien. C’était le genre de ton qui n’autorisait pas de réponses, alors je me contentais de hocher à nouveau la tête. Son stylo glissait sur la feuille et presque religieusement, je l’entendais offrir plus ou moins le même discours éclaircissant les causes de mon état que celui que ma mère avait livré à Haley quelques heures plus tôt. Il releva son regard, demeurant silencieux plusieurs minutes dans son analyse, avant de repartir, puis revenir pour annoncer : « Très bien. On va te transférer. » Je suivais du regard le mouvement du personnel mobilisé pour rouler le lit jusqu’à ma prochaine destination, et une fois que celle-ci apparut dans un environnement possédant une fenêtre et étant beaucoup plus tranquille, je ne pus m’empêcher de fixer mon regard vers l’extérieur. La nuit était tombée et c’est plus ou moins tout ce que je voyais. Je laissais les infirmières s’occuper des perfusions, en ajoutant d’autres pour « combler les manques de mon organisme » selon leurs dires, bien que je ne puisse voiler mon expression de surprise quand je compris qu’ils comptaient aussi me transfuser. Apparemment, puisque mon sang en lui-même subissait une intoxication et devenait de plus en plus pauvre, m’en administrer du sain était judicieux. Ça pouvait paraître logique, comme ça, mais encore une fois, j’avais l’impression qu’ils en faisaient des tonnes pour pas grand-chose. J’étais quand même reconnaissant quand ils enlevèrent le masque pour des lunettes nasales, c’était bien plus pratique et confortable sur le coup. Je posais mon regard sur Haley qui semblait pâlir dans son fauteuil, et lui demandais, inquiet : « Ça va ? » Je laissais planer quelques secondes de silence, reprenant : « Je pense que je vais peut-être te mettre de mauvaise humeur... En disant ça... Mais tu sais... Ne te sens pas obligée de rester. » Un nouveau silence, j’observais le fauteuil sur lequel elle était assise. Il avait l’air confortable, mais rester assise toute la journée ne devait pas être fameux pour autant. « Je te fais une place ? » proposais-je. Le lit serait assez grand pour nous deux et de cette manière elle n’aurait pas à voir ce qu’on m’administrait.
J'avais pris des gants en parlant de sa maman, ne sachant pas trop si c'était plutôt une bonne nouvelle pour lui ou une mauvaise. « A chaque fois qu'on se voit, tu rencontres quelqu'un de ma famille. » Je levais un sourcil après cette réponse et un rire m'envahit. "C'est vrai à cette allure, je vais être inviter aux repas de famille !" Une fois de plus, on fut interrompu et un médecin entra dans la pièce, décidément, ils s'était passé le mot pour pas laisser Noah seul. « Bon retour parmi nous. Est-ce que tu as encore des nausées ? Mal quelque part ? Tu es sûr ? » Cette insistance devait donner envie de crier, d'hurler, de leur demander d'arrêté et de sortir. Du moins, c'est ce que j'aurais fini par faire, ça ne me concernait pas mais, ça me tapait déjà sur le système. Noah répondit tout même au médecin qui ne rajouta rien de plus. Je le regardais sortir puis revenir d'un coup « Très bien. On va te transférer. » Je me levais et suivait le mouvement jusqu'à cette nouvelle chambre en ayant pris soin de récupérer les affaires.
Je pénétrais dans cette nouvelle pièce, celle-ci comporté une fenêtre, une télévision et une petite salle de bain. Tous le confort pour se sentir un peu plus tranquille. Je me posais sur une des chaises, laissant les médecins faire leur travail. Les infirmières piquaient à tout va, elle posait des nouvelles poche et puis il y a cette poche. Remplit de sang, je posais mon regard sur le liquide rouge contenu dans la petit poche en plastique? Je suivis du regard le liquide dans le petit tuyau jusqu'au bras de Noah, je commençais à me sentir mal, j'avais l'impression d'être happée par le malaise. « Ça va ? » La voix de Noah me sortie de cette sensation désagréable et je me concentrais sur son visage, je hochais simplement la tête et lui sourit. « Je pense que je vais peut-être te mettre de mauvaise humeur... En disant ça... Mais tu sais... Ne te sens pas obligée de rester. » Je laissais un soupire s'échapper et alors que je m'apprêtais à lui répondre une fois de plus que je n'allais pas le laisser seul, il reprit la parole. « Je te fais une place ? » Je lui sourit et me levais, c'était surement de la folie et j'allais surement me faire éjecter du lit par un médecin mais, mon corps allait surement me remercier un peu. "Tu as de la chance de te rattraper comme ça !" Je rit légèrement, je retirais rapidement mes chaussures et me glissais à ses côtés. "Heureusement que les lits d'hôpitaux sont conçu pour deux personnes !" Je tournais mon corps vers Noah et lui sourit. "Alors la dernière fois, j'ai vu ta soeur et j'ai dormis dans ton appartement et aujourd'hui j'ai vu ta maman et je suis allongé dans ton lit d'hôpital...Jolie technique." J'explosais de rire pour le faire penser à autre chose. "Tu crois qu'on va avoir le droit à un repas en tête à tête ?!" Je lui sourit et posé ma tête sur l'oreiller. Je sentais mon corps se détendre petit à petit, mine de rien j'avais crée des tensions dans mon dos à cause de la mauvaise position que j'avais prise sur la chaise.
Mon regard épousait les traits de la jeune femme. J'avais remarqué que sa conscience s'évadait sur le parcours de l'hémoglobine filant de la poche à l'intérieur de mon corps. Étrangement, ça ne me provoquait pas grande sensation. J'aurais pu facilement être dégoûté ou mal à l'aise face à l'idée de recevoir le sang de quelqu'un d'autre, face à l'idée de quelque chose qui me semblait encore plus invasif que des médicaments. C'était peut-être illogique, mais dans mon esprit, un médicament venait et s'évaporait au bout de plusieurs heures. Le sang d'un parfait inconnu, j'ignorais prodigieusement comment mon corps le gérerait, s'il se mêlerait parfaitement à mon propre sang, s'il finirait par se renouveler pour disparaître, étouffé par mon propre sang. Je ne pouvais faire que des conjectures, et sur le coup, ça ne m'intéressait pas spécialement d'en découvrir davantage sur la question. La pâleur de Haley me troublait surtout, c'est ainsi que ma culpabilité emplissait la chambre d'hôpital quand je lui rappelais qu'elle pouvait partir dès qu'elle le souhaitait. Puis, ne lui laissant pas le choix de me répondre, ses yeux enfin détachés de la poche de sang, je lui proposais une place à mes côtés dans le lit. Peut-être cela n'était-il pas en règle, surtout que j'imaginais que Haley pouvait représenter une source de chaleur, ce que je n'avais pas le droit manifestement à cause de ma fièvre. Mais ce n'était pas non plus comme si la jeune femme constituait un radiateur ambulant. De plus, je ne souhaitais pas aborder le sujet, mais j'avais le sentiment que la passionnée d'histoire réagissait mal à la vue du sang. Un sourire s'installa sur ses lèvres tandis qu'elle prit place à mes côtés. Elle rit en acceptant mon offre et j'essayais de lui rendre la tache à la fois aisée et confortable, bien qu'il était assez difficile pour moi de me mouvoir, d'une part à cause des perfusions et de l'autre de la fatigue alourdissant considérablement mon corps. Je souris faiblement lorsqu'elle remémora que jusqu'ici, à chaque fois que Haley rencontrait un membre de ma famille, elle finissait presque dans mon lit. « C'est un spécial Rutkowski » marmonnais-je, ne perdant pas le sens de l'humour. J'étais quand même satisfait de parvenir à faire éclater de rire la jeune femme, ça me réconfortait dans le fait que malgré que nous étions dans un hôpital, elle pouvait ressentir un peu de bonheur. Lorsque l'étudiante fut à mes côtés et cessa de bouger, je la questionnais : « Ça va mieux ? Tu es bien installée ? » Elle me demanda si je pensais qu'on allait avoir le droit à un repas en tête à tête, ce qui me fit sourire. « Ce serait super romantique » plaisantai-je. Aux mouvements de la jeune femme, je sentais une mèche de ses cheveux me chatouiller légèrement l'épaule, et il fallait l'avouer, je m'accrochais à cette sensation. Un peu de douceur faisait du bien, ça jurait avec tout ce qui s'était passé depuis que nous avions pénétré la porte des urgences. « Tu vois... » Commençais-je, toujours concentré sur ma respiration. Au moins, les frissons s'étaient estompés, ce qui était très appréciable. « Avec moi, tu ne t'ennuies jamais. » Je lui lançais un regard empli de malice. « Tu devrais faire attention... Si tu acceptes de me voir une troisième fois. » Je tirais un peu sur ma blouse, ayant l'impression que le col m'étranglait un peu. Je ne voulais pas qu'on me la retire parce qu'elle m'apportait une fine impression de chaleur malgré tout, mais la dernière infirmière semblait ne pas avoir été de main morte en la nouant lors du transfert de pièces.
Je mettais installé aux côtés de Noah et même-ci je doutais que j'y reste bien longtemps, je profitais tout de même du matelas contre mon dos. « C'est un spécial Rutkowski » Me rétorqua t-il après ma remarque que, je finissais toujours par dormir proche de lui quand on se voyait. « Ça va mieux ? Tu es bien installée ? Ce serait super romantique » Je me mis à rire, je ne sais pas si on pouvait parlé de romantisme à l'hôpital. "Oui ça va je suis bien mieux, tu me dis si je te gène hein ?!" Je collais un peu plus mon corps contre le sien sans vraiment faire attention et glissé mon bras sous ma tête tandis que mon corps était tourné vers Noah. « Tu vois...Avec moi, tu ne t'ennuies jamais. Tu devrais faire attention... Si tu acceptes de me voir une troisième fois. » Je fis une légère moue et lui sourit. "Il va falloir alors dans ce cas, que je réfléchis sérieusement à notre troisième rencontre ! Je ne voudrais pas vivre une aventure romanesque...Mais, je pense qu'on a fait fort pour notre deuxième rendez-vous ! Pas sur qu'on puisse faire aussi fort avec le troisième." J'appuyais mes propos avec un sourire, je ne voulais pas que le lieu et les événements d'avant ne viennent troublé notre journée même-ci, elle était bientôt terminé et qu'on avait pas vraiment pu profiter. Le souvenir de la discussion dans la salle de classe me revint à l'esprit, les événements avaient prit une tournure étrange que je n'avais pas vu venir. J'effaçais rapidement cette pensée, je ne voulais pas y repenser, je voulais l'oublier.
Je reposais mes yeux sur Noah et lui sourit. Je ne savais pas trop si les médecins allaient repasser, j'avais pris l'habitude de les voir faire leur ballet incessant depuis que nous étions arrivé aux urgences. "En tout cas je suis fière de moi ! Comment, j'ai grillé tous le monde en arrivant." J'explosais alors de rire, il fallait dire que je n'avais pas laissé le choix à la dame de l'accueil, j'avais su m'imposer discrètement. "Mais bon, c'était urgent aussi !" Je me redressais légèrement laissant mes cheveux tomber en casque sur mon épaule, je posais mon regard sur Noah tandis que je le dominais légèrement. "En tout cas, ne me fait plus jamais peur comme tu l'as fais aujourd'hui ! Je suis pas cardiaque mais, je pourrais le devenir !" Je lui sourit une fois de plus, c'était étrange de le voir aussi mal en point, la première fois que, je l'avais croisé il semblait rayonnant, heureux et en pleine forme. A l'heure actuelle, ses traits étaient tiré et on voyait bien que son corps avait lutté pendant un long moment. J'espérais tout de même que ma présence, n'allait pas le déranger et que je pourrais lui faire oublier un petit peu l'endroit. "Je suis contente...Que tu ailles mieux...Je crois que je n'aurais pas pu supporter de te voir sombrer encore plus...Et puis, il aurait fallut que je te vole tes clés d'appartement pour m'occuper de Rosie, ça aurait été trop compliqué à gérer avec l'université, les cours tout ça..." Je haussais les épaules et me mis à rire de plus belle, décidément, j'avais beaucoup de mal à m'ouvrir aux autres. J'aurais voulu lui dire que finalement, même si, c'était que notre deuxième rencontre, il avait prit une place importante dans ma vie mais, les mots refusaient de sortir. Enfin, je finirais bien par trouver un moyen.
Je me rattachais aux rires de Haley, telles des bouées lumineuses dans un océan obscur. Je ne réalisais sans doute pas l'ampleur de la situation, le fait que j'étais à l'hôpital, et que cette fois-ci, c'était moi le malade. J'avais beau avoir conscience que j'étais perfusé, transfusé, fiévreux et sous surveillance, je ne saisissais pas tout ce que cela pouvait évoquer. Sans doute était-ce mieux, car de cette manière je ne me faisais pas réellement de souci pour ma personne. Au contraire, j'étais plutôt attiré par le bien-être de Haley. Sa compagnie me changeait les idées et m'offrait une distraction entière, tandis que parler et rire avec elle me permettait de faire passer ce moment tout simplement. Presque comme s'il pouvait être bon, malgré les circonstances. Je hochais la tête lorsqu'elle me demanda de lui dire si elle me gênait et je plaisantais sur le fait qu'elle vivait toujours de sacrées aventures lorsqu'elle se trouvait en ma compagnie.
Le coin de mes lèvres firent apparaître un faible sourire lorsqu'elle m'avoua ne pas penser qu'il était possible que notre troisième rencontre soit aussi mouvementée que celle que l'on vivait actuellement. Elle avait sans doute raison, et j'espérais sincèrement qu'elle ait raison. Si l'on pouvait passer des moments tranquilles et plaisants, ce serait très bien. Cependant, je préférais continuer sur ma lancée humoristique. « Je pourrais prendre ça pour un défi. » Je fermais les yeux quelques secondes. Je refusais de m'endormir, et de toute façon, avec les passages des infirmiers, je ne pensais pas que je pourrais réellement me reposer, doté d'un sommeil léger. Je levais ainsi mes paupières, croisant le regard souriant de Haley. Je conservais mon sourire alors qu'elle me déclarait être fière d'elle, vu comment elle s'était imposée pour que je reçoive une attention médicale rapidement. « Une vraie héroïne, » commentais-je, bien que cette fois-ci, je lui faisais part de cet avis sérieusement. Je l'entendais me demander de ne plus lui faire ce genre de peur, rigolant sur le fait qu'elle n'était pas cardiaque mais qu'à force, elle pourrait presque le devenir. Je me contentais de planter mon regard dans le sien en guise de réponse, ne trouvant pas réellement les mots pour lui répliquer ou alléger la situation. Je me sentais profondément mal de l'avoir fait vivre une telle mésaventure, cependant, il fallait se rendre à l'évidence, si Haley n'avait pas été là, les choses auraient été encore plus catastrophiques. « C'est arrivé si vite » finis-je par murmurer, comme pour m'en excuser. Si le malaise avait été plus progressif, si je l'avais senti venir, peut-être que la jeune femme n'aurait pas eu à en être témoin. Ou alors, j'ignorais comment me jauger, je savais dire que je n'étais pas en forme, mais j'étais inapte à me sentir approcher d'un point de rupture. Je la percevais me confier qu'elle était contente que j'aille mieux et qu'elle n'aurait certainement pas voulu me voir sombrer davantage dans mon mal-être. Surtout qu'il ne fallait pas l'oublier, j'avais une responsabilité âgée de six mois qui m'attendait à mon appartement et mangeait comme un goinfre. Je m'accrochais néanmoins à l'évocation des cours universitaires de Haley. « Tu as cours demain ? » interrogeais-je, ne me rendant pas compte qu'on était toujours samedi et que le dimanche, l'université de Bowen était fermée. Je remarquais qu'avec la transfusion sanguine, mon rythme cardiaque diminuait enfin un peu, s'approchant petit à petit de la normale, le nombre prenant une teinte tantôt jaune tantôt verte, symbole international vers le mieux. Une infirmière entra doucement dans la pièce, annonçant en voyant Haley bouger : « Tu peux rester. Je m'assure seulement que tout va bien. » Je l'entendis pianoter sur la machine dans laquelle passaient les perfusions et qui régulait à quel rythme les solutions coulaient. « Tout va bien ? Pas de nausées, douleurs, étourdissements ? » questionna-t-elle, ce à quoi je répondis à la négative d'un hochement de tête. Elle acquiesça, inscrivant de nouvelles données dans le dossier avant de repartir. « Je pense que ton souhait sera bientôt exaucé. » annonçais-je, entendant le bruit des plateaux et une odeur de nourriture dans le couloir.
Noah m'indiqua qu'il allait peut-être prendre notre troisième rendez-vous pour défi. Ce n'est pas que ça m'ennuie beaucoup mais, pour une fois avoir un rendez-vous tranquille serait peut-être une bonne chose. "Jamais deux sans trois hein !" lui lançais-je. Noah me complimenta ensuite pour mon action lorsque nous étions arrivé aux urgences, je ne me sentais pas comme une héroïne, j'allais tout de même pas laisser mon accompagnant mourir dans une salle de classe ? "J'allais pas laisser mon super voisin décéder !" Je le regardais partir dans ses pensées avant de murmurais une petite phrase. « C'est arrivé si vite » Je me pinçais les lèvres et posais ma main sur son torse pour lui faire oublier ce mauvais souvenir. « Tu as cours demain ? » J'allais lui dire que nous étions samedi quand une infirmière passé la porte. Je commençais à bouger pour descendre du lit et laisser la place mais, elle fut plus rapide que moi. « Tu peux rester. Je m'assure seulement que tout va bien. » Je me replaçais sur le lit, je me demandais bien à quoi elle avait pu penser. Est-ce qu'elle était entrain d'imaginer qu'on était en couple ? Après tout, c'était légitime, j'étais resté depuis notre arrivé et j'étais maintenant allongé à ses côtés dans son lit. Tout aurait pu laisser pensé que c'était le cas, dans le fond ce n'était pas si important. Je sortie de mes pensées quand l'infirmière posa une nouvelle fois les questions. « Tout va bien ? Pas de nausées, douleurs, étourdissements ? » Décidément, elles ne se lassaient pas de poser ce genre de question, elle nota dans le petit dossier et prit la sortie une fois de plus. Jusqu'à présent, personne n'avait expliqué quoi que ce soit à Noah sur son état de santé. « Je pense que ton souhait sera bientôt exaucé. » Je me redressais et me glissa au bout du lit pour attraper le dossier, j'en avais marre de les voir écrire dedans sans savoir ce qu'ils notaient. "Oui...J'espère qu'on mangera bien quand même !" J'ouvrais le dossier médical et posé mon regard dessus, c'était une suite d'abréviation qui ne voulais pas dire grand chose au non initié. Je laissais un soupire échapper avant de remettre le dossier et de revenir à quatre pattes vers Noah. "Dommage, j'aurais voulu apprendre des choses secrètes sur toi !" Je lui lançais un regard espiègle avant de rire un peu. Je me rallongeais à côté de lui tout en me glissant dans ses bras, prenant garde de ne pas m'emmêler dans les tuyaux des perfusions et surtout de ne pas lui faire mal. Je posais ma tête dans le creux de son épaule tandis que mon bras vint se poser sur son torse. Je me concentrais silencieusement sur son coeur qui battait, essayant par la même occasion de voir le tracé sur l'électrocardiogramme.
Je conservais mon sourire lorsque Haley suivait ma route vers la plaisanterie. Jamais deux sans trois, comme elle disait. Au moins, ma voisine ne semblait pas traumatisée. Elle aurait très bien pu paraître évasive afin de me faire comprendre qu'elle ne souhaiterait pas me revoir de si tôt, ou passer de longs moments en ma compagnie. Je pourrais difficilement la blâmer si un jour c'était le cas. Je semblais lui porter la poisse, ou l'emmener dans des mésaventures spectaculaires. Mais même si les circonstances avaient des airs dramatiques, je m'estimais heureux d'être avec la jeune femme. Après tout, elle avait posé d'excellents gestes, elle avait su me tenir tête quand j'aurais très bien pu rester dans cette salle de classe. Elle avait pris son courage à deux mains pour conduire jusqu'à l'hôpital et sommer quelqu'un de me prendre en charge. Sans oublier qu'elle n'avait jamais quitté mon chevet. Sincèrement, Haley méritait une médaille pour toutes ces choses, mais aussi le fait qu'elle apportait de la légèreté à ce tableau houleux. Elle n'avait pas démontré de colère ni de panique. Elle se laissait aller aux blagues sans arrières-pensées. Je doutais fortement que ma mère agisse de cette manière lorsqu'elle me verrait.
J'expirais doucement lorsqu'elle déposa sa main contre mon torse, la sensation de chaleur effectuée par cette dernière étant plus qu'agréable. Je me demandais si Haley sentait que je faisais de la fièvre, si en me touchant ainsi elle pouvait se dire qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi, ou si c'était vraiment minime. Je regrettais l'arrivée de l'infirmière pour avoir fait en sorte que la jeune femme reprenne sa main, laissant le fantôme de cette dernière sur mon torse. Je répondis à ses questions, et à son départ, suivis Haley du regard prendre possession de mon dossier. Ce simple geste espiègle m'arracha un sourire. Je jetais quelques coups d’œil aux tableaux remplis, aux courbes dessinées, aux annotations en abréviation quasiment impossibles à comprendre. Je n'avais pas réellement l'énergie d'essayer de décrypter tout cela, et manifestement, Haley n'en avait pas le désir, si bien qu'elle alla remettre le dit dossier à sa place soupirant qu'elle aurait aimé découvrir des choses secrètes pour moi. Je souris faiblement, déclarant : « Et il y en a tellement à apprendre. » Après tout, il paraît que le mystère était excitant. Je pourrais attiser la curiosité de Haley ce soir, bien que je n'ai pas vraiment de secret à proprement parler. Ou du moins, j'en avais pas qui me venait en mémoire. Je sentais l'étudiante s'installer plus confortablement dans le lit, se calant précautionneusement entre mon bras et mon torse. Sa tête s'appuya dans le creux de mon épaule, propulsant son parfum apaisant qui enveloppa mon être. Sa main vint recouvrir une partie de mon torse, y apportant une chaleur salvatrice. Si j'avais un souhait à formuler, ce serait celui qu'elle ne bouge plus, surtout qu'il fallait l'avouer, c'était étrangement réconfortant.
Je m'abandonnais à mes paupières lourdes, les relevant que lorsque je sentis une présence dans la pièce. Un membre du personnel venait de déposer deux plateaux sur un petit meuble à roulettes adapté pour servir de table aux personnes alitées. Elle avait dû voir que je m'étais assoupi et en compagnie, pour déposer les deux plateaux-repas comme ça, où il me faudrait nécessairement l'aide de quelqu'un pour y avoir accès. Cependant, ce simple fait ne m'inquiétait nullement. Bien que je n'avais pas mangé de toute la journée, je ressentais nullement un sentiment de faim. J'avais plutôt la gorge serrée et l'estomac étrangement lourd, si ça faisait quelconque sens. Toutefois, j'avais aussi conscience que parfois, il valait mieux se forcer à manger un peu pour sortir plus vite du milieu hospitalier et ne pas abandonner son corps à de nouvelles dépendances. Effectivement, j'étais convaincu que dans le cocktail de perfusions qu'ils m'offraient, il devait y avoir de quoi rebooster mon organisme et combler une absence de repas, mais le plus vite je démontrais que j'en avais pas besoin, le plus vite ils m’enlèveront tout ça, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est ce que j'aimais penser pour avancer. J'amenais lentement ma main libre sur ma poitrine douloureuse. Maintenant que mon rythme s'était ralenti, je sentais à chaque respiration l'après-coup de mon cœur qui ne martelait plus ma cage thoracique, cette dernière plaignante. Je pouvais facilement penser que j'avais une ecchymose, cela donnait réellement cette sensation, bien que le mal était sans doute invisible. De toute façon, je n'éprouvais ni le besoin ni le désir de regarder. L'important était que mon rythme cardiaque était respectable, désormais. Je laissais le soin à Haley de découvrir notre repas en tête à tête et taquinais-je avec ironie : « Mmh. Appétissant. » Je levais le regard vers la jeune femme, ajoutant : « Après le japonais, l'hospitalier. »
J'avais pris place contre Noah après avoir remis le dossier mystère à sa place. J'avais voulu obtenir des réponses à son problème même ci, sa mère m'avait indiqué des informations. Sauf, que j'étais bien incapable de les transmettre à Noah et de toute façon, il ne m'avait pas demandé si j'avais connaissance de son état. Mon corps avait fini par se détendre et je laissais un soupire glissait entre mes lèvres, c'était une position et un moment tellement agréable que je refusais de bouger quand l'infirmière entra dans la chambre pour nous apporter le repas. Je relevais tout de même légèrement la tête vers Noah et lui sourit, avant de me redresser et d'aller cherché les plateaux. Je tirais la petite tablette et me reposa sur le lit, j'attrapais la petite cloche. "Voyons voir ce qu'il y a de bon la dessous...Déjà on sait qu'on a le droit à une compote de pomme et des biscuits." Je relevais les cloches et découvrit de la purée et du jambon, je ne trouvais pas tellement normal que les accompagnants soient obligés de vivre cette torture. « Mmh. Appétissant. Après le japonais, l'hospitalier. » J'explosais de rire avant de mettre les cloches sur le côté. "Arrête j'ai envie de pleurer là ! Je suis sur que c'est même pas assaisonné..." Je me reposais sur le lit et attrapa la fourchette."Pas de chance pour toi mais, tu vas commencé ! Vu ton état je suis pas sur que tu vas pouvoir manger tout seul." J'appuyais sur le bouton et remonté légèrement le lit pour que Noah ne soit pas trop allongé. Je glissais la fourchette dans ce qui ressemblait à de la purée et avec un grand sourire l'approcha de Noah. "Ouvre grand la bouche pour déguster cette magnifique gastronomie !" Je pinçais légèrement mes lèvres un regard espiègle. "J'avoue ça me fait plaisir de te voir commencé..." Cette fois, j'explosais de rire avant de glisser la fourchette dans la bouche de Noah et voir son regard. "C'est vraiment mauvais à ce point ?!" Je levais un sourcil et attrapa une fois de la purée pour la goûter cette fois. "Ark ! Non mais, ça devrait être interdit ! Ils veulent nous achevé en faite ?!" Je ris de plus belle et haussais les épaules. "Enfin pas le choix hein...On y retourne !"
Une fois, le repas, enfin la torture fini, je repoussais le plateau et repris ma place dans les bras de Noah. "J'ai envie d'un café...Tu crois qu'ils en ont du bon ? Parce que bon, ils arrivent à donner un goût infecte au jambon...Peut-être que le prendre à la machine serait plus judicieux finalement." Je me redressais une fois de plus, et fouilla dans mon sac pour attraper une petite pièce avant de poser un bisou sur la joue de Noah. "Je reviens vite !" Je sortie de la chambre et me dirigea au bout du couloir vers la machine à café, en route, je croisais un père de famille qui semblait quelque peu désemparé, je lui sourit légèrement avant de m'arrêter devant la machine et de glisser ma pièce dedans pour choisir un cappuccino. L'homme s'avança vers la machine à café à son tour. "Pas facile d'être ici hein ?!" me lança t-il. J'attrapais le gobelet chaud et posa mon regard sur lui. "Mais nécessaire...Bonne soirée !" Je lui sourit puis retourna dans la chambre avec Noah et mon café. Je bus une gorgée, posa le gobelet sur la petite table de nuit et repris ma place contre lui.
Haley explosa de rire, ce dernier emplissant la chambre d'hôpital de chaleur. Il fallait l'avouer, cela me rendait heureux de l'entendre rire ainsi, de continuer sur une attitude bon enfant malgré le lieu et les circonstances. Les infirmières devaient nous estimer quelque peu givrés, à s'esclaffer de cette manière en plein milieu d'un hôpital, dans une situation plutôt délicate car elles devaient venir contrôler mon état régulièrement. Je suivais lentement du regard les mouvements de Haley et ses commentaires. Je doutais aussi fortement que ce soit assaisonné. Dans un tel milieu, le moins d'épices il y avait, le plus santé cela semblait être. Sauf que tout était fade, pâteux, tortueux à ingurgiter. Je croisais son regard lorsqu'elle déclara que je devais être celui qui commençait. « On profite toujours du maillon faible... » taquinais-je, alors que je décomposais le menu du soir. Comme Haley l'avait annoncé, nous avions chacun une compote de pommes et des biscuits secs. Sous les cloches de plastique reposaient une purée avec des petits morceaux de jambon. Ça n'avait rien d'exceptionnel, donc je me confortais dans l'idée que cela devait être un minimum bon. Le moins d'ingrédients, le moins de risque, n'est-ce pas ? De plus, comment pouvait-on donner à une simple purée accompagnée de jambon un mauvais goût ? J'observais Haley caler un peu de purée et un morceau de jambon sur la fourchette, avant de l'orienter, menaçante, vers ma bouche. Le pire, c'est qu'elle avait raison, vu mon état, je m'imaginais mal manger sans son aide. J'avais l'impression que mes bras étaient faits de plomb, ce qui pour le moment me dérangeait certes peu, car je n'en avais pas besoin. Sans doute aurais-je directement mis de côté le plateau repas dans tous les cas, me disant que de toute façon, je n'avais pas faim. Tout de même, c'était une situation particulière. Je n'eus pas le temps d'émettre le moindre commentaire toutefois que je sentais le goût de la purée envahir mes papilles. J'ignorais si je devais qualifier ça de fade ou d'âcre, ce qui était malheureusement assez épatant. J'avalais non sans difficulté la fourchetée, reconnaissant que Haley n'en ait pas pris beaucoup pour débuter. Un peu plus, et je m'étouffais avec cette substance. Je hochais la tête quand l'étudiante me demanda si c'était aussi mauvais que ça en avait l'air, et bien vite, elle vint aux mêmes conclusions. C'était affreux. Mais nous étions assez courageux pour en manger autant que possible.
Une fois le repas abominable terminé, Haley m'annonçait désirer un café, bien que cela s'avérait très audacieux vu la qualité de la nourriture ici. Je hochais la tête pour lui signifier que le prendre d'une distributrice serait sans doute plus sage, et je la vis farfouiller son sac à la recherche d'une pièce de monnaie. L'espace d'un instant, je me demandais où se trouvaient mes affaires, mais ces réflexions disparurent promptement lorsque la jeune femme déposa un baiser sur ma joue avant de quitter la chambre. Je demeurais quelques secondes dans le silence de la pièce, dirigeant ma main vers le verre d'eau. Je me sentais horriblement gauche, et le liquide se mouvait pire qu'une mer déchaîné dans le contenant. Je finis toutefois par le porter à mes lèvres et manqua de l'échapper en apercevant ma mère pénétrer les lieux. Je m'attendais à ce qu'elle soupire, à ce qu'elle réprimande, à ce qu'elle grogne et critique. Et au fil des secondes silencieuses, je désirais qu'elle ait ce genre de réaction. Cette hideuse absence de mot me terrifiait presque. Elle finit par s'approcher, entourant ses doigts de mon verre d'eau, voyant que celui-ci allait finir par être renversé si ce duel visuel se perpétuait. « Tu nous as fait peur, Noah. » articula-t-elle finalement, de ce ton à la fois accusateur, à la fois soulagé. Elle déposa un baiser sur mon front alors que je m'enfonçais dans le lit, me décontractant. « Comment tu te sens ? » « Ça va. » répliquais-je instantanément, tel un réflexe. Je me sentais presque passé aux rayons X par son regard. « Papa et les filles passeront demain, ils préfèrent que tu te reposes. » informa-t-elle, mon cerveau se stoppant sur le terme "demain". J'espérais sortir d'ici demain, oui. Je baissais les yeux, et quand Haley revint dans la pièce, ma mère était déjà repartie, son travail l'appelant. Elle ne s'arrêtait donc jamais ?
J'aperçus l'étudiante poser son café bouillant sur la petite table et commencer à s'installer. Ma mère avait débarrassé les deux plateaux repas, ce qui était plutôt une bénédiction. Plus besoin de regarder cette purée et penser à son goût abominable. « Le café est meilleur ? » questionnais-je tandis que je sentais Haley reprendre la même position que tout à l'heure, sa chaleur parcourant une partie de mon corps, sa présence plus que la bienvenue. « Ma mère est passée. Ils ne savent pas encore quand je vais pouvoir sortir. » annonçais-je. J'étais trop atteint par les nombreux médicaments pour réellement me sentir frustré de cette nouvelle, ou de saisir l'ampleur intégrale des nouvelles qu'elle m'avait livré sur mon état, sur mon diagnostic, sur la possible suite des événements. En réalité, la seule chose qui attirait mon attention pour l'instant était la compagnie de Haley, et c'était sans doute pour le mieux. « Si tu pouvais vivre à une époque... Tu choisirais laquelle ? »
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Sujet: Re: haley&noah ◊ bookworms' paradise - TERMINÉ Mar 15 Nov 2016 - 6:17
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Après notre repas qui ressemblait plus à celui du dernier d'un condamné, j'étais partie me cherché un café à la machine préférant être sur du goût de mon café. Tandis que j'attendais mon café, un père de famille était venu me parler un peu, je pense qu'il avait eu besoin de se confier mais, je n'étais pas là pour ça. J'étais retourné rapidement dans la chambre de Noah, avant de reprendre ma place, j'avais bu une gorgée et posé mon gobelet sur la petite table. « Le café est meilleur ? » Je sourit et me glisser entre les câbles pour reprendre ma place contre lui. "Oui ça n'a rien à voir avec la purée et le jambon !" Une fois, bien installé je posa un morceau de la couverture sur moi prenant soin de ne pas donner trop chaud à Noah. « Ma mère est passée. Ils ne savent pas encore quand je vais pouvoir sortir. » Je hochais la tête. "Ah d'accord...On en saura plus demain alors !" Je me doutais bien qu'il devait être frustré par cette nouvelle, lui qui voulait rentrer rapidement chez lui. "Je passerais voir Rosie demain matin, j'en profiterais pour me changer et je reviendrais passer la journée avec toi dans ce cas." Je lui sourit, je ne voulais pas le laisser tout seul mais, il fallait bien que quelqu'un s'occupe de Rosie, déjà qu'elle était toute seule depuis ce matin. Un silence s'installa entre nous, j'aurais facilement pu m'endormir mais, heureusement, Noah brisa le silence. « Si tu pouvais vivre à une époque... Tu choisirais laquelle ? » Voilà une question intéressante ! Je réfléchissais un petit moment, il avait tellement d'époque différente. "Je trouve ça difficile de n'en choisir qu'une." Je sourit légèrement. "Je pense que j'aimerais beaucoup l'époque de Marie Antoinette mais plus de 1770 à 1774 pendant la période où elle était en France. Je trouve cette période très romantique et elle est à l'origine de plusieurs changement dans la mode mais, aussi dans la façon de s'amuser...Bon elle a quand même utilisé l'argent du royaume pour son bon plaisir mais, je trouve que c'est une vrai femme...Un peu féministe sur les bords qui s'en fichait des dires des autres ! C'est une grande dame et ça restera la reine que je préfère." J'attrapais la main de Noah et commença à jouer avec ses doigts sans vraiment m'en rendre compte. "Ensuite, je pense que je choisirais l'époque victorienne ! J'adore cette période et la reine Victoria eut une influence considérable sur le Royaume Uni ! Je pense que je pourrais parfaitement, m'habituer à cette époque, les robes magnifiques, l'architecture, la mentalité de l'époque...C'est très romantique aussi et très beau !" Je suivais avec mon doigt les lignes de sa paume. "L'époque victorienne est aussi le début de la modernité...Enfin je pense que ça serait étrange tout de même de revenir dans les temps ancien quand, on vient de notre époque...Tu imagine, plus de téléphone, plus d'internet, la médecine qui recule d'un bond ! Mais d'un autre côté, on reprendrait l'habitude de s'envoyer de jolie courrier, le langage ne serait pas le même et il aurait surement un peu plus de respect." Je sourit un petit peu avant de lui retourner la question. "Et toi ? Tu aimerais revenir dans quelle époque ?" Je relevais un peu la tête pour voir son visage.
Sujet: Re: haley&noah ◊ bookworms' paradise - TERMINÉ Mar 15 Nov 2016 - 14:04
Mes yeux se concentrèrent sur la silhouette de Haley qui s'installait à nouveau sur le lit, cette fois-ci armée d'un café qu'elle avait tiré de la distributrice. Je lui demandais si son goût était meilleur que celui de notre repas désastreux, bien que j'imaginais que ce soit impossible de faire pire. Je grimaçais à l’évocation de la purée et du jambon. Nous devions vraiment être affamés ou déterminés pour en avoir mangé plus d'une fourchetée. Ça ne m'étonnerait certainement pas si les autres patients avaient tous laissés leur plateau de côté.
Lorsque je sentis que l'étudiante était à nouveau bien calée contre moi sur le lit, je lui avouais que ma mère était passée me voir, m'informant de la situation et de la confusion quant à la date exacte à laquelle je pourrais quitter le milieu hospitalier. Sans doute que demain je serais plus frustré d'en savoir si peu, d'être obligé de rester ici où mes mouvements étaient tous surveillés et où l'on m'administrait tout ce que les médecins souhaitaient. J'aurais l'impression d'être un pantin, leur chose dont ils disposaient telle ils le désiraient. Et je haïrais ça, ce sentiment d'être à la merci. Je m'étais toujours montré méfiant envers cette médecine, je m'étais toujours plu à croire que le corps humain était assez bien fait pour lutter contre ses maux lui-même. Sans doute parfois le surestimais-je et en l'occurrence, il fallait dire que mon corps semblait inapte à se guérir de lui-même. Si je croyais en ce que disait le personnel médical, mon propre sang agissait contre mon organisme, une bactérie l'ayant envahi et menaçant de faire de plus en plus de dégâts s'ils ne l'éradiquaient pas. Heureusement, de simples antibiotiques paraissaient pouvoir faire l'affaire. Mais tout de même, j'aurais préféré éviter cette situation et être guéri de manière plus naturelle.
J'affichais un faible sourire lorsque Haley répondit avec optimisme qu'on en saurait plus demain. Elle avait raison, nous étions quand même informés régulièrement et j'imaginais que le personnel tentait de répondre à nos questions aussi rapidement que possible. Désireux de changer de sujet, je demandais à Haley à quelle époque elle aurait aimé vivre. Si une conversation de ce genre me permettait de ne pas penser aux circonstances actuelles, j'en serais reconnaissant. Me propulser dans le passé ou dans le futur, mais pas dans le présent qui craignait assurément. Je l'entendais m'annoncer que c'était difficile d'en choisir une et je me disais qu'en plus, le fait que la jeune femme s'y connaisse autant en Histoire ne lui faciliterait pas les choses. Elle en savait beaucoup sur le passé de l'humanité, ce qui l'empêcherait de fournir une réponse aussi abstraite que "Le Moyen-Âge" ou "l'Antiquité". Finalement, elle opta pour l'époque de Marie-Antoinette, m'avouant son admiration pour ce personnage historique. Puis, l'ère victorienne vint en deuxième position et je me focalisais sur les mouvements des doigts de Haley contre les miens plutôt que d'absorber tous ses arguments. Ça avait quelque chose d'apaisant, bien que je me demandais si elle ne le faisait pas nerveusement. En tout cas, elle ne semblait pas consciente de ses gestes, et je n'allais pas m'en plaindre pour qu'elle les cesse. Elle me retourna la question et je lui répondis, ayant déjà songé à une réponse : « Ce n'est pas vraiment une époque où il devait y faire bon vivre, mais j'ai toujours aimé celle des années 1450-60, avec Edward IV et le conflit entre les maisons de Lancaster et de York. » Je me demandais si cette période était populaire, d'ailleurs. Sans doute qu'en Angleterre, les combats entre la rose rouge et la rose blanche marquaient encore les manuels scolaires. J'aurais été curieux de pouvoir expérimenter la vie à ce genre de période, même si sans nul doute la nôtre était meilleure, l'évolution ayant souvent du bon. J'expirais doucement, me détendant dans le lit, repensant à ce que Haley m'avait dit quelques minutes plus tôt. Elle comptait passer à l'appartement pour s'occuper de Rosie et se changer, puis revenir à l'hôpital. Son dévouement était impressionnant. Après tout, elle ne me connaissait pas énormément. N'importe qui se serait dit qu'elle en avait déjà fait beaucoup et ne nécessitait pas d'en faire davantage. Par exemple, même ma famille avait décidé de passer plus tard, certes avec des raisons recevables, mais ils demeuraient plus éloignés de la situation que l'étudiante. Je ne leur en voulais absolument pas du tout pour ce choix, toutefois, il accentuait la détermination de Haley de persévérer dans le sien. Finalement, elle devait m'apprécier pour demeurer à mes côtés. Ou se sentait-elle coupable ? J'espérais de tout cœur que ce ne soit pas la deuxième option qui primait. Néanmoins, je n'osais pas la questionner sur ses motivations, ayant trop peur de la faire fuir.
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Sujet: Re: haley&noah ◊ bookworms' paradise - TERMINÉ Mar 15 Nov 2016 - 15:09
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Feat. ♣ Noah Rutkowski
Nous étions confortablement installé sur le lit à discuter des temps anciens, l'idée de vivre à l'époque de Marie Antoinette ou à l'époque victorienne me plaisait bien, les tenues étaient sublime. J'avais ensuite retourné la question à Noah tout en continuant de jouer avec ses doigts. « Ce n'est pas vraiment une époque où il devait y faire bon vivre, mais j'ai toujours aimé celle des années 1450-60, avec Edward IV et le conflit entre les maisons de Lancaster et de York. » Je réfléchis un moment, ce n'était pas une période que j'aurais choisis car, elle n'était pas facile à vivre mais pourquoi pas ? Après tout, c'était l'histoire qui forgé une personne et un pays. Mais, tout de même, je me demandais bien de quel côté il aurait été ? Je glissais ma main dans la sienne pour comparer la différence de taille. "Tu as des grands mains !" Je me mis à rire légèrement avant de reprendre mon sérieux et de relever un peu la tête pour le regarder. "Et alors tu aurais choisis quel côté ? Je crois que, j'aurais choisis la famille Tudor...Bon j'aurais évité de devenir la femme ou la maîtresse d'Henri parce que physiquement il ne me plaît pas du tout !" Je lançais un petit rire à Noah. "Enfin à cette époque, on s'en fichait un peu du physique et même de l'amour d'ailleurs, c'était avant tout les intérêts politique et personne n'avait son mot à dire là dessus...Je t'aurais bien vu aussi dans la famille Tudor ! On aurait pu longuement discuter dans un jardin." Je lui sourit un peu amusé par cette scène. Je reportais mon attention sur ses doigts avant de glisser mon attention vers la perfusion dans son poignet. Je regardais d'un peu plus prêt le bleu qui c'était fermé et fit une légère moue. Décidément, les médecins étaient des barbares, je glissais mon doigt et passé légèrement dessus. "Tu n'as pas mal ? Parce que ce bleu est impressionnant !" Mon coeur se serra de voir l'état de son bras, il allait finir par ressortir troué de partout, entre la perfusion, les prises de sang et l'état de son bras déjà blessé. Je reportais mon attention sur une infirmière qui rentrait une fois de plus, elle me lança un regard quelques instants avant de venir noter les indications de la machine. Avant de sortir elle se tourna vers moi. "Je vais voir, si je peux vous trouvez un lit...Vous serez plus à l'aise tout les deux." Elle sortie rapidement et je haussais les épaules. "Je crois qu'elle n'aime pas trop me voir ainsi allongé dans ton lit..." Je ris légèrement, décidément, chaque infirmière agissait différemment avec nous.
Sujet: Re: haley&noah ◊ bookworms' paradise - TERMINÉ Mar 15 Nov 2016 - 16:10
Alors que je confiais sans hésitation quelle époque me plaisait le plus, je sentais la jeune femme refermer sa main contre la mienne, la surélevant légèrement de manière à ce que nous puissions tous les deux voir cette poigne. Un fin sourire étira mes lippes alors qu'elle s'étonnait de la grandeur de mes mains. Je n'avais jamais eu ce genre de commentaires auparavant, mais il était vrai que comparée à la main de Haley, il n'y avait pas de photo. Taquin, je répliquais, repensant au personnage du grand méchant loup dans le conte du petit chaperon rouge : « C'est pour mieux t'attraper, mon enfant ! » Si j'avais eu l'énergie, sans doute aurais-je voulu la surprendre en saisissant promptement son bras ou quelque chose du style, mais je retins mes élans. Vu mes branchements, notre position un peu précaire et mon état de fatigue, il était plus judicieux d'adopter des mesures raisonnables.
Je demeurais silencieux quelques secondes lorsque Haley m'interrogeait sur quel parti j'aurais pris lors de l'époque d'Edward IV. La maison de York ou la maison de Lancaster ? Sans doute aurais-je opté pour les Tudor, car j'avais toujours affectionné la maison de York. Mais malheureusement, à cette époque, ce n'était pas comme si on pouvait vraiment décider. Tout dépendait de sa naissance, ce qui rendait notre époque actuelle plus appréciable car différente de ce côté. Même si encore aujourd'hui la famille restait soudée et la plupart des empires prospérait en se transmettant entre membres d'une même famille, ne pas avoir de liens avec une personne haut placée ne nous discréditait pas forcément. Nous étions plus libres de choisir la voie qui nous plaisait et essayer de grimper les échelons au mérite, plutôt qu'au carnet d'adresses. J'imaginais la scène que nous peignait Haley, tous les deux des Tudors et repensais à quel point la politique était primordiale à cette époque. « Si tu avais été une Tudor, sans doute aurais-tu déjà été mère de plusieurs enfants à ton âge... » songeais-je. En effet, les jeunes filles étaient mariées tôt en général, et bien vite, il fallait donner des héritiers. Si ce n'était pas leur mission principal. « Ton époux t'aurait pris pour une machine à bébés... » Je songeais à la Reine Anne, qui avait eu au moins douze fausses couches. A cette époque, c'était une bénédiction quand un enfant atteignait plusieurs années d'âge, estimé alors sorti d'affaire, vu le haut taux de mortalité chez les nourrissons et enfants de bas âge.
Je sentais les doigts de Haley continuer de jouer avec ma main, avant que son attention ne se porte à la perfusion, sous laquelle s'étendait un large bleu. Sans doute cela datait de l'épisode où j'avais voulu arracher ma perfusion, ou alors, ils avaient eu du mal à me piquer. « Non, ça va » lui assurais-je. Lorsqu'une infirmière y touchait, la sensation était désagréable, mais ce n'était pas ce qui me faisait le plus mal. « Le plus gênant c'est la poitrine. » Je me tus lorsqu'une infirmière apparut pour reprendre le même petit manège que d'habitude, avant de déclarer qu'elle essayerait de trouver un lit pour Haley. Je lançais un regard amusé à Haley lorsqu'elle rit du fait qu'elle ne devait pas apprécier de nous voir ensemble dans le même lit. « Elle est peut-être jalouse » supposais-je. « Elle n'a peut-être pas l'occasion de dormir souvent aux côtés de quelqu'un. » Ça avait des aspects positifs de dormir seul, mais c'était aussi agréable de dormir avec quelqu'un, dépendamment de la personne. En l'occurrence, je ne voyais absolument aucun inconvénient à partager ce lit d'hôpital avec Haley. En fait, je priais pour que l'infirmière ne trouve aucun autre lit et que la jeune femme demeure à mes côtés, tout comme ça. Surtout que le lit semblait assez large pour nous deux, et aucune catastrophe ne s'était déclarée depuis qu'elle s'était installée à mes côtés. « Tu en auras des choses à raconter à Karma quand tu rentreras... » pensais-je tout haut, avant de prendre un air plaisantin : « Elle va se dire que tu rentres tard à chaque fois que tu es avec moi. » Je tournais la tête, quelques mèches de ses cheveux caressant mon cou. « Les grandes mains, ça aide pour la musique » soupirais-je, effectuant un petit voyage dans mes souvenirs universitaires. « Je faisais parti d'un groupe à l'université... On jouait dans les bars... » Je ne sais pas pourquoi je lui racontais tout ça, sans doute que ce n'était pas nécessairement intéressant aux yeux de l'américaine. Mais j'avais envie de parler avec Haley, et entretenir une conversation avec elle m'empêchait de sombrer dans les bras de plus en plus menaçants de Morphée, ce que je refusais fermement. J'avais tout le temps de dormir, mais je ne passais pas des éternités avec l'étudiante. Je désirais que chaque minute compte, j’œuvrais à exploiter toutes les secondes en sa compagnie.
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Sujet: Re: haley&noah ◊ bookworms' paradise - TERMINÉ Mar 15 Nov 2016 - 16:44
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Feat. ♣ Noah Rutkowski
« Si tu avais été une Tudor, sans doute aurais-tu déjà été mère de plusieurs enfants à ton âge...Ton époux t'aurait pris pour une machine à bébés... » Hélas c'était la triste réalité, j'aurais surement était marié quand mon corps aurait été capable d'enfanter parfaitement et à partir de cet instant, l'enfer aurait commencé et je n'aurais pas eu d'autre choix que d'accepter ce destin triste. "Sauf que...Je crois que je me serais arrangé pour mourir rapidement..." Je ris un peu, j'étais parfaitement sérieusement, je n'aurais pas pu accepter cette situation et j'aurais préféré mettre fin à mes jours pour ne pas subir, ce destin. "Et avec un peu de chance, j'aurais connu une ré-incarnation plus heureuse !" J'avais ensuite remarqué l'énorme bleu sur l'avant bras de Noah et je lui avais demandé si, il souffrait. « Non, ça va. Le plus gênant c'est la poitrine. » J'avais envie de lui demander qu'est-ce que sa poitrine avait mais, une infirmière coupa la conversation. Elle me lança à deux reprises un regard qui en disait long sur sa façon de penser de notre façon d'être ainsi installé. Je la regardais partir alors qu'elle m'indiquait, qu'elle allait tenté de trouver un lit pour moi. Je ne voyais pas tellement où était le mal, sachant que je faisais attention de ne pas débrancher les perfusions ou l'électrocardiogramme. « Elle est peut-être jalouse. Elle n'a peut-être pas l'occasion de dormir souvent aux côtés de quelqu'un. » J'eus une petite moue triste à cette constatation, c'est vrai que vu sous cet angle, ça pouvait expliquer beaucoup. "Il faudrait que les gens arrête de voir l'herbe plus verte chez les autres et ce contenter de ce qu'ils ont !" lançais-je simplement, sans réellement me rendre compte de ce que je venais de dire. Pour moi, ça pouvait régler bien des problèmes. Je faisais des petits cercle dans la paume de sa main avec le bout de mes doigts. « Tu en auras des choses à raconter à Karma quand tu rentreras...Elle va se dire que tu rentres tard à chaque fois que tu es avec moi.» C'est vrai qu'elle allait commencé à se poser des questions mais, elle rentrait tard aussi, alors ça pourrait régler rapidement le problème. J'étais surprise d'ailleurs qu'elle n'est pas encore envoyé de message. Noah me fit sortir de mes pensées, lorsqu'il reprit la parole. « Les grandes mains, ça aide pour la musique ...Je faisais parti d'un groupe à l'université... On jouait dans les bars... » Je stoppais mes petits mouvement dans sa main et me redressais légèrement pour le regarder. "Sérieusement ?! Tu as fais partie d'un groupe ?! Et qu'est-ce que vous jouiez comme style ?" Je repris ma place. "J'adore la musique mais, faut être honnête je suis vraiment nulle...Autant l'histoire je maîtrise mais, alors la musique ! Pourtant, je suis capable d'apprécier la musique hein ! Noah musicien...Décidément tu es plein de surprise !" Je me mis à sourire en imaginant Noah sur une scène, après tout je ne connaissais pas grand chose de lui et je ne l'avais jamais vu plus jeune. Mais, bizarrement, je pouvais parfaitement l'imaginer avec une guitare dans les mains.