To drink can fast become dangerous (pv Noah Rutkowski) [!!HOT!!]

Je ne m'attendais certainement pas à ce que notre interaction tourne aussi vite au vinaigre. J'avais saisi mon téléphone pour annoncer à ma mère que nous acceptions son invitation, et une fois que j'eus décroché avec elle, je percevais Haley marteler les touches de son clavier sans cérémonie. J'avais assez de jugeote pour me douter qu'elle était fâchée contre ce que je lui avais dit, et non contre la nouvelle technologie en face d'elle. Je conservais toutefois son silence, recevant son regard noir. C'est pas possible ! Je m'en sortirais jamais de cette thèse. J'entrouvrais la bouche pour la rassurer, lui dire qu'elle ne venait que commencer et c'était normal, au début d'un travail conséquent, de se sentir surchargée et désorientée. Mais quelque chose me disait que ce n'était pas vraiment contre la thèse qu'elle en avait. Et lorsqu'elle cracha que c'était trop vaste, j'étais encore moins sûr qu'elle parlait de son travail scolaire. Je posais précautionneusement mon téléphone sur la table, restant debout en face d'elle, hésitant de m'approcher davantage de sa silhouette. Je n'avais jamais vu Haley en colère, j'ignorais totalement ce dont elle était capable sous l'effet de ce sentiment intense. Je baissais les yeux sur l'ordinateur malmené, puis plantais mon regard dans le sien lorsqu'elle vidait enfin son sac. A chaque exclamation déclarant un point qu'elle aimait de mon être, je me sentais sincèrement heureux. Toutefois, le ton agacé qu'elle employait m'empêchait de le démontrer, surtout qu'il n'était certainement pas le temps de sourire. Je n'avais pas cette audace, en tout cas. Toutefois, j'ignorais aussi pourquoi avoir un mot sur notre relation était si important pour elle. Qu'est-ce que cela apportait de plus ? Craignait-elle qu'elle ne soit rien pour moi ? Qu'une vulgaire voisine avec qui j'avais couché et d'ici demain, je passerai à une autre ? J'entendis Haley se plaindre que les relations humaines n'étaient pas simples et conclure qu'au moins elle avait explicité le fond de sa pensée. Et dans le fond, je n'aurais pas eu ma première fois avec toi, si tu étais un simple voisin. Dis comme ça, ça semblait tellement évident. J'avais été sa première fois. Pas son patron : moi. Ça signifiait bien quelque chose. Ça et les déclarations qu'elle venait de me faire. J'avais de quoi être conforté dans l'idée qu'elle m'aime bien. Je laissais filer quelques minutes durant lesquelles j'ignorais souverainement quoi dire. J'étais complètement paumé, mes pensées désordonnées. La seule chose à laquelle je pouvais penser, c'était à quel point une relation peut vite tourner mal. A quelle vitesse une dispute peut vite être entamée, déclenchée par seulement quelques mots. « Je... » commençais-je. Je ne savais pas quoi dire. « C'est juste que je n'ai jamais été doué pour définir les relations. » Je grimaçais doucement. « Je ne sais même pas comment nous appeler ? Qu'est-ce qu'on est, vraiment ? Un couple ? Des amis ? Entre les deux ? Y'a vraiment un mot pour les gens entre les deux ? » Je marquais une pause, faisant de l'ordre dans ma tête. « Je peux facilement te dire que je tiens à toi et que je ne couche pas comme j'ai couché avec toi avec n'importe qui. Je tiens à toi, Haley. Je t'apprécie beaucoup. Tu n'es pas qu'une simple voisine, ou amie, à mes yeux. T'es plus que ça. Bien plus. Tellement plus. Mais je ne sais pas si je suis capable de mettre un mot sur ce que tu es, sur ce qu'on est. Je sais juste comment je me sens vis-à-vis de toi. J'en sais pas plus. »  Je posais mon regard sur son ordinateur. « Je suis désolé si ça te frustre. Mais je ne sais pas quoi te dire de plus. Je ne peux pas te donner un titre. Je peux juste te dire comment je me sens par rapport à toi. Et te le montrer. » Et je ne pouvais m'empêcher de me maudire intérieurement pour ruiner peut-être cette relation à laquelle je tenais tant.

Apparemment, la colère s'en était allée aussi promptement que comme elle était venue. J'observais avec attention Haley faire du rangement dans ses affaires, sentant l'atmosphère entre nous toujours tendue, jusqu'à ce qu'elle s'excuse en avouant ignorer pourquoi elle avait évoqué ce sujet. J'imaginais que si elle en avait parlé, c'était parce que ça la tracassait, d'une manière ou d'une autre. Mais je ne préférais pas répondre une telle chose, cela provoquerait sans doute une nouvelle conversation alors que je n'avais rien de plus à dire sur le sujet pour l'instant. Je l'écoutais continuer ses explications face à son comportement, tout en l'accueillant dans mes bras lorsqu'elle se présenta pour s'y blottir. J'acquiesçais doucement lorsqu'elle déclara qu'il valait mieux laisser le temps définir notre relation. C'est ce que je trouvais de plus simple et judicieux, honnêtement. Même si je pouvais comprendre que certains préfèrent la clarté. Je souris doucement lorsqu'elle suggéra qu'elle fasse des études en relations humaines. « Tu penses que ça te passionnerait ? » J'imaginais mal Haley vibrer pour cette matière, et même si elle avait dit cela sur un ton qui se voulait humoristique, ça m'intriguait. Elle me parla ensuite de sa thèse qu'elle avait manifestement déjà commencée. Elle ne perdait assurément pas de temps. Je ris lorsqu'elle me dit de l'arrêter sinon elle continuerait perpétuellement à conjecturer sur le thème choisi pour répondre au sujet du travail. « Oui, si tu veux. » répondis-je à sa demande que je lise le début de son travail. « Après, je ne te promets pas d'être d'une grande aide. » Après tout, je n'avais pas fait d'études littéraires. « Tu vas te concentrer que sur une religion ? » interrogeais-je, tout de même curieux du plan que suivra Haley dans son écrit. Puis, voyant que midi approchait, je lui demandais : « Tu veux qu'on commande un truc ? Ou sinon j'ai des trucs à la bonne franquette dans mon frigo. » Les repas préparés s'y cachaient sagement. A mon retour de l'hôpital, j'avais découvert qu'une bonne fée avait placé plusieurs récipients contenant pas mal de plats pour m'éviter de cuisiner, ou plutôt, m'éviter de mal me nourrir. Cet individu me connaissait de toute évidence trop bien. Vivre seul signifiait dans mon esprit que je ne me prenais pas la tête pour manger. Ajouter cela à ma fatigue actuelle rimait avec de la nourriture rapide tous les jours, ce qui n'était pas le plus santé.

« C'est ce que je pensais aussi, » lui avouais-je alors qu'elle me répondait que les relations humaine n'étaient pas quelque chose qui la passionneraient. Après tout, elle ne s'en était jamais caché. Dès notre première rencontre, elle m'avait déclaré préférer les livres aux individus car ceux-ci étaient moins difficiles à comprendre et appréhender. Je ne la blâmais pas du tout pour être comme ça toutefois, étant donné que j'avais une tendance similaire. Puis, je lui demandais si elle comptait rédiger sa thèse que sur une religion. J'étais plutôt intéressé de comment Haley allait approcher le vaste sujet de sa thèse. Je hochais la tête à l'affirmative lorsqu'elle me dit que c'était difficile de faire que sur une seule religion. Le sujet en lui-même était plutôt ardu. Il y avait tant à dire ! « Tu as une idée de plan ? Ou d'approche ? » la questionnais-je ainsi. Elle avait entre autres deux équations à faire rencontrer : d'un côté la religion, de l'autre l'histoire. Ce qu'il fallait parvenir à produire, c'était un ordre pour expliciter le rôle de l'un sur l'autre. En entendant son ventre gargouiller et voyant midi approcher, je lui demandais ce qu'elle préférait pour le prochain repas. Elle optait pour le mystère résidant dans mon réfrigérateur et je souris doucement, sourire qui disparut dans un baiser tendre. Nous nous distancions légèrement et je l'entendais me demander si j'avais bien dormi. « Oui, plutôt. En fait, je ne sais même pas combien de temps j'ai dormi. » Je m'approchais de la cuisine avec elle, et m'orientais vers le réfrigérateur. « Mignon, vraiment ? » répétais-je avec humour. Ce n'était pas le genre de qualificatif auquel j'attendais. J'ouvrais le réfrigérateur et sortais une boîte. « Avance sur tes affaires, je vais préparer ça, » proposais-je. « Tu es allergique à quelque chose, en fait ? Tu manges de tout ? » Si c'était le cas, il ne valait mieux pas que je l'envoie aux urgences. On avait eu assez d'hôpital pour plusieurs années là, je pensais.

Intéressé, j'avais demandé à Haley si elle avait une idée vis-à-vis de comment elle planifierait sa thèse. J'acquiesçais doucement alors qu'elle me déclarait comment elle souhaitait approcher son travail. Je n'en savais pas énormément non plus en termes de thèse, je n'avais pas eu à en écrire des comme ça durant mes études. J'avais certes eu beaucoup de travaux à rendre dans le cadre de ma maîtrise et même de ma licence, mais je n'avais pas du tout étudié dans le même domaine que mon interlocutrice. Ainsi, j'orientais la conversation sur ce qu'on pourrait manger, surtout que les gargouillements de l'estomac de Haley ne m'étaient pas passés inaperçus. Je ris doucement lorsqu'elle changea ma description ensommeillée de "mignon" à "terriblement sexy". Je m'en doutais qu'elle en faisait des tonnes, mais il fallait avouer que dans ma tête, je n'avais rien de mignon. Pour moi, cet adjectif s'adaptait aux bébés, aux chiots, aux fillettes. Pas à un homme. C'était peut-être mon côté macho qui ressortait. « C'est sûr que c'est mieux, » plaisantais-je avant de lui proposer de retourner à ses occupations pendant que je préparerais le repas du midi. Je lui demandais toutefois s'il y avait certaines restrictions alimentaires à suivre, et fut soulagé d'entendre que ce n'était pas le cas. Voilà qui était parfait. Même si Haley ne savait pas cuisiner, ce qu'elle m'avouait en enchaînant. Je posais mes mains sur sa taille pour l'embrasser doucement, avant de m'étonner : « Tu es donc bien humaine ?! » Je ris doucement et la laissais saisir un des jouets de Rosie, surtout qu'elle m'avait annoncé préférer faire une pause. C'était important d'en faire, ça permettait de s'aérer l'esprit et de mieux travailler par la suite. Le jouet faisant du bruit, le chaton ne se fit pas prier pour arriver à courir, en mode chasse. Je sortais une poêle et commençais à réchauffer le plat. Par la suite, j'attrapais deux assiettes, verres et couverts pour mettre la table du côté débarrassé. « T'aimerais avoir un chat ? » lui demandais-je après l'avoir observée plusieurs minutes jouer avec Rosie. Elle avait toujours semblé attirée par le chaton et semblait beaucoup l'apprécier. Peut-être en allait-il de même avec les animaux de compagnie en général ? Après tout, elle avait bien un faucon à ses côtés au sein de sa tribu. « Ou un autre animal de compagnie ici ? Genre... Une méduse. » Je la taquinais, faisant écho à notre conversation lors de la bouquinade où je lui avais expliqué que les méduses ici étaient très dangereuses et que si l'on se faisait piquer par l'une d'entre elles, il fallait aussitôt asperger la plaie de vinaigre - d'où les stations sur la plage - et appeler les secours.

Je l'embrassais doucement lorsqu'elle confirmait ma plaisanterie comme quoi elle était bien humaine. Voilà qui la rendait plus accessible et allégeait la pression de vouloir être trop bien ? Je la laissais partir jouer avec Rosie en m'occupant du repas. Puis, en voyant ces deux êtres s'entendre si bien, je ne pus m'empêcher de demander à mon interlocutrice si elle était intéressée par l'obtention d'un animal de compagnie, tout en la taquinant sur le fait de peut-être se procurer une méduse. Je l'écoutais me répondre qu'elle ne pensait pas que ce soit un choix judicieux vu qu'elle était plutôt prise par les études. « Oh, et un petit ami, tu aurais le temps, pour ça ? » demandais-je sur le ton de la plaisanterie, avant de me rendre compte que ma question était sans doute inappropriée. On avait évité de justesse une dispute sur justement l'idée de donner un qualificatif à notre relation et j'avais le sentiment de me remettre un peu les pieds dans le plat. Je forçais un léger rire entre mes lèvres en repensant à ce qu'elle avait dit sur le fait de passer avec une méduse la sécurité d'un aéroport, ce qui risquait d'être ardu. En effet, surtout que l'être vivant en tant que tel pouvait être mortel. Et cela était sans compter l'apparence que ça lui donnerait : Haley, la femme au faucon et à la méduse. Je ris plus sincèrement à cet image. « Ça ferait tout un trio ! Toi, Chayton, la méduse... » De plus, elle pouvait peut-être avoir Rosie par substitution. Elle m'avouait même avoir passé du temps avec Rosie lorsque j'étais à l'hôpital. J'apportais mon attention sur Rosie qui faisait toute une parade de bonds pour chasser sa balle. « Je peux bien voir que vous vous entendez à merveille, vous deux, oui. » enchaînais-je pour changer de sujet, désirant envoyer ma blague aux oubliettes. « Je constate que tu aimes bien dormir avec les individus de cet appartement. » Je souris doucement, l'attirant un peu plus vers moi pour déposer un baiser sur ses lèvres.

Je souris légèrement lorsque Haley m'avoua que si le petit ami savait se gérer tout seul, elle pourrait très bien trouver du temps pour en avoir un. C'était toujours une bonne information à connaître, pensais-je. Puis, la conversation s'orienta sur les animaux domestiques. Nous rions à l'idée que Haley puisse posséder un faucon et une méduse mortelle, et l'originalité que cela représentait. Je ne savais même pas si c'était possible ni même légal, honnêtement. Je m'approchais d'elle en lui déclarant que de toute évidence, elle aimait bien dormir avec les personnes résidant dans mon appartement. Ce à quoi elle ne tarda pas de me répliquer que c'était plutôt le sens inverse, et des deux, elle préférait tout de même dormir avec moi plutôt qu'avec mon chat. Encore heureux ! « Oh, j'espère bien ! » annonçais-je en l'attirant vers moi pour l'embrasser tendrement. Je sentais le baiser gagner en intensité avant que Haley ne se distance, articulant qu'on devrait peut-être manger. Elle avait sans doute raison, surtout que son estomac criait famine depuis quelques minutes, maintenant. Je reprenais toutefois possession de ses lèvres dans un baiser langoureux avant de daigner retourner vers ma plaque de cuisson, un fin sourire en coin aux lèvres. « Installe-toi alors. Tu bois quoi ? » Je mélangeais le repas pour être sûr que la cuisson soit homogène. Cela m'étonnerait si son amour pour le café allait jusqu'au repas. Cependant, elle ne serait pas non plus la première personne que je voyais faire ça. Toutefois, dans ce cas-là, il faudrait bien que je refasse couler la cafetière. J'allumais ma bouilloire rapidement, coupais le feu de ma plaque de cuisson et servais Haley. « Tu me dis quand t'en as assez. » Une fois que ce fut chose faite je me servais et reposais la poêle sur le feu. Je m'assurais qu'il y ait tout ce dont on ait besoin sur la table et y prenait place. « Bon ap' » souhaitais-je en souriant. « J'espère que ça te plaira. »

Je ris lorsque Haley annonça qu'elle ne faisait pas les mêmes choses au lit avec moi qu'avec Rosie. J'espérais bien ! Si bien que je répétais : « Oh, j'espère bien aussi ! » Je ris doucement avant de l'embrasser langoureusement, malgré ses remarques que nous devrions manger. Je caressais doucement son cou, avant de daigner servir le repas. Lorsqu'elle m'annonça prendre de l'eau, j'attrapais le pichet dans le réfrigérateur et lui servais un verre avant de le déposer sur la table. Je l'entendais m'annoncer qu'elle prendrait sans doute un café comme dessert, ce qui me fit sourire. « J'adore ton idée de dessert » Je posais un baiser sur sa tempe avant de remplir son assiette, attendant son signe pour arrêter mon geste. Je me servais par la suite et reposais la poêle sur le feu. Je m'installais en face d'elle, lui souhaitais bon appétit tout en espérant que le met lui plairait. En tout cas, à l'entendre, cela sentait bon. Ce qui était toujours un bon signe. Nous commencions tous deux à manger et après quelques minutes, je l'entendais me demander si j'avais des idées d'activités pour cet après-midi. C'était un peu la question qui tuait, car j'en avais quasiment aucune. Si j'étais plus en forme, j'en aurais beaucoup. Mais vu ma capacité physique restreinte, ça devenait bien plus compliqué. Je n'avais pas l'habitude de rester à la maison avec mes connaissances, en général. Et lorsque je vivais encore chez ma famille, j'avais tendance à m'isoler pour vaquer à mes propres occupations plutôt que d'en avoir avec les membres de celle-ci, si j'avais le choix. Ainsi, la proposition de Haley que l'on aille en bas de l'immeuble prendre un café à la fin du repas m'alléchait plutôt. « Je pense que c'est une bonne idée. On peut faire ça. » Je lui souris doucement. La seule chose qui pouvait me rebuter était les deux étages à monter, surtout qu'on avait pas d’ascenseur dans notre immeuble. Ou s'il y en avait un, je ne l'avais jamais entendu fonctionner. Mais j'étais bien parvenu à le prendre à mon retour de l'hôpital, il n'y avait pas de raison pour que je réitère la chose. Qui plus est, ce n'était pas en sortant que j'allais tomber malade. Il n'y avait pas énormément de microbes en proie à mon système immunitaire en vrac à cette époque de l'année. « Et tu sais quoi ? Je pourrais prendre ma guitare pour t'apprendre. » lui suggérais-je. « Si je suis un bon prof, on pourrait peut-être même faire un mini concert d'une chanson avant la fin de la journée ! » Je conservais mon sourire. Ce n'était qu'une proposition bien sûr, je pouvais comprendre que Haley voudrait s'essayer à un instrument de musique dans l'intimité d'un appartement plutôt que dans une rue. Bien qu'elle soit peu fréquentée. J'ajoutais toutefois, réalisant que je lui avais proposé que la guitare : « Enfin, je dis guitare parce que c'est ce qui me paraissait le plus connu. Mais j'ai aussi un violon, un clavier et une flûte irlandaise. » Ça lui laissait toujours plus de choix.