Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Ses pas étaient souples et ses cheveux ondulés semblaient flotter derrière elle. Ses clés tintaient légèrement dans sa main, s'entrechoquant les unes aux autres. Elle aimait ce bruit sans vraiment savoir pourquoi. Sans doute parce qu'à cette instant, il était synonyme de pause déjeuner ? Le café où elle avait pour habitude d'aller était exceptionnellement fermé pour la semaine. Voilà pourquoi elle passa la porte de cet établissement noir de monde. Les serveurs semblaient affolés face à une ribambelle de clients qui n'en finissait plus. Finalement, et par chance, un employé sorti de nulle-part vint ouvrir une nouvelle caisse et une énième file, dont Albane était en tête, se forma. Armée d'un beignet au sucre et d'un latte choisi au hasard de la carte, elle se tourna en direction de la salle pleine à craquer. C'est au moment où elle commençait à se résigner qu'elle remarqua une place libre, face à une jeune femme qui lui était inconnue. Slalomant entre les tables, évitant enfants, bras maladroits et serveurs pressés, elle arriva en un seul morceau face à l'étrangère.
« Salut ! Est-ce que je peux m'asseoir ? T'es mon seul espoir ! »
Effectivement, et bien que ce soit dit avec humour, elle était bien sa seule chance de rester ici. C'était ça ou elle rentrerait à la boutique où elle était certaine d'être dérangée par des clients qui l'auraient vu rentrer... et bien entendu, il lui serait impossible de les ignorer. Une longue journée en perspective donc.
Assise sagement à une table avec une camomille, je songeais. Je songeais beaucoup à ce petit être qui était en moi... Ce petit être qui me foutait carrément les jetons alors que je ne savais pas quoi faire. J’avais dit à Ezra qu’il était le père, mais est-ce que ça aurait pu être Woody ou Neal? J’étais pas douée avec les dates. Et plus ça allait, plus j’angoissais en me disant que j’allais devoir me procurer leur ADN d’une façon ou d’une autre et ça ne m’enchantait pas réellement. Je fixais mon breuvage en quête d’une nouvelle solution puis, on me sortait de mes pensées assez rapidement. « Salut! Est-ce que je peux m’asseoir? T’es mon seul espoir! » Je me suis mise à rire parce que ce n’était pas à cause de cette grossesse que j’allais perdre mon sens de l’humeur. « Je t’en prie, assis-toi! C’est un latté à l’érable? J’ai entendu dire qu’ils étaient excellents. » commentais-je avec ce même grand sourire. « Je m’appelle Thiago, mais si tu veux, je ne t’embête pas plus. » Je lui adressais un clin d’œil en attrapant mon téléphone pour regarder les trois numéros avec un air confus.
Elle sirotait son café comme une gamine lécherait sa glace vanille-fraise. C'était son petit plaisir à elle. Elle se sentait comme englobée dans un océan de bien-être à chaque fois qu'elle en buvait. C'était fou l'effet que ça lui faisait. Thiago ? Ça lui plaisait. Sa tête blonde lui revenait bien. En plus de sa elle lui souriait. Il ne lui en fallait pas plus. Elle l'aimait déjà bien cette fille. Pourquoi ? Allez savoir. C'était toujours comme ça avec Albane. Elle marchait au « feeling » la plupart du temps.
« M'embêter ? » elle ri « Moi c'est Albane ! ».
Elle attrapa son beignet et y mordit à pleines dents, enchantée. Elle regardait la jeune femme baisser les yeux sur son téléphone portable et attrapa le sien. Un message. Deux appels manqués. Numéro inconnu. -Tu me manques. S'il te plais Al, répond.- C'était Kaleb. Son sourire se mua en un rictus agacé. «Bel enfoiré...» Éteignant son portable, elle le ficha dans son sac à main d'un geste sec, puis releva la tête, l'air de rien. Mes ses pensées restaient malgré tout tournées vers lui et la haine qu'elle éprouvait pour lui. C'était atroce ce sentiment de rancœur qui refaisait surface alors qu'elle tentait de l'effacer tant bien que mal depuis maintenant plusieurs mois...
Je ne l’embêtais pas et ça me faisait sourire. Parce qu’au fond, ce bébé m’embêtait et personne n’en savait rien, si ce n’était que mes craintes les plus profondes. Elle s’appelait Albane. « Enchantée, Albane. » m’exclamais-je donc avec un sourire en réalisant à l’instant que la brunette ne devait pas avoir de problèmes d’alimentation avec ce beignet. Ça faisait changement de toutes les autres filles qui surveillaient tout de peur de prendre un gramme. Je remarquais que l’air d’Albane changeait après avoir regardé son téléphone. « Est-ce que tout va bien? » questionnais-je gentiment dans le but de l’aider, enfin... Je buvais un peu de la tisane qui se voulait apaisante, mais elle n’arrivait pas à calmer mes maux, quels soient ils à l’heure actuelle. Allais-je réellement garder cet enfant? En même temps, le quitter me semblait impossible. Je songeais à ma sœur, pour elle, ce n’était pas une option et je poussais un léger soupir alors que mon regard avait attrapé le vide le temps de quelques secondes.
Invité
Sujet: Re: It's coffee o'clock (Thiago) Jeu 12 Jan 2017 - 19:13
It's coffee o'clock !
Albane remarqua le regard de Thiago sur sa pâtisserie et se dit que c'était peut-être un peu trop avant de croquer dedans à nouveau, sans ménagement. Tant pis. De toute manière, et ça avait toujours été le cas, Albane faisait parti de cette catégorie de la population qui énervait l'autre au plus haut point. Elle pouvait manger n'importe quoi sans prendre un gramme. Question de métabolisme sans doute. Rangeant non ? Thiago avait manifestement remarqué que ça n'allait pas si bien mais Albane décida de sauver les apparences tant bien que mal en lui lançant un de ces sourires qui veulent tout dire.
« Oui... Tu sais, les exs... » dit-elle en soupirant, presque accablée par ce mot.
Son regard se brouilla légèrement, annonciateurs de larmes épaisses et infinies. C'était devenu maladif. Évoquer Kaleb la rendait instantanément malheureuse et en colère à la fois. Elle attrapa son café et en bu trois longues gorgées, ravalant ses sentiments par la même occasion.
(c) chaotic evil
Joyeux Noël et bonne année
Invité
Sujet: Re: It's coffee o'clock (Thiago) Mar 31 Jan 2017 - 3:35
« Oui... Tu sais les ex... » Je levais les yeux au ciel suivi d’un gros soupir. Cette fille était devin ou quoi? Je hochais la tête positivement. « Probablement mieux que ce que tu imagines. » Je gloussais doucement et je m’arrêtais brutalement en voyant ses larmes. Ma main approchait la sienne pour la caresser doucement, pleine d’empathie. « Veux-tu en parler? J’en ai entendu de toutes sortes. » Confessais-je doucement. Effectivement, le monde des mannequins n’était pas pour les doux et regroupait des filles aux âmes torturées bien souvent. Le nombre de larmes qu’on avait séchées avant un défilé parce qu’on aurait voulu que l’être aimé y soit. Je regarde la brunette en l’encourageant du regard à se confier. « Parfois, les personnes extérieures sont les meilleures pour écouter et pour aider. » Je lui faisais un sourire qui se voulait réconfortant.