Police work is no joke + Tahlia ♥

Mon dernier coéquipier en date avait demandé qu'on lui assigne un nouveau partenaire. Quelqu'un qui, je cite, n'est pas constamment entouré d'une immense énergie noire. C'est vrai que mon attitude n'est pas la plus positive qui soit, mais lui était démesurément joyeux et je ne supporte pas les gens trop souriants. Nos deux manières de fonctionner sont simplement trop différentes, je suppose.

Au bureau, mon supérieur annonce que la nouvelle élue est une femme, mes collègues commencent à siffler tout en affichant des sourires pourris. Mais pour ma part, je suis moins emballé : les gens travaillant dans le domaine ont quasiment tous une moustache, même les femmes. Je soupire, las, avant de me lever et de suivre mon chef qui allait nous présenter l'un à l'autre, le dossier sur lequel je travaillais vainement avec mon ex-partenaire en main. Il s'agit d'un gros trafiquant de drogue qui vise des prostituées pour marchander, mais les preuves n'ont jamais été suffisantes.  

« Voilà, c'est Tahlia Wates. Essaie de pas foirer cette fois ! » Tahlia, génial. Elle se traîne une aussi mauvaise réputation que la mienne, celle-là. J'aurais vraiment préféré éviter toute interaction avec elle jusqu'à, bah, ma retraite. Mais elle est agréable à regarder au moin- attendez... je la regarde de haut en bas, sans gêne, pensant avoir l'illumination du siècle quant à notre future mission. « Génial, tu pourrais facilement passer pour une prostituée ! » commente-je avec entrain après mon petit examen, je me comprends hein. Du tac au tac, le lieutenant me met une magnifique tape dans la tête. Oui oui, pour le "ne pas foirer cette fois", on repassera.

Ce matin, en arrivant au travail, on venait d'annoncer à Tahlia la meilleure nouvelle de la journée : elle allait avoir un nouveau partenaire. Bien sûr, ce n'était pas le fait de travailler avec quelqu'un qui l'enchantait, mais la preuve qu'elle allait enfin pouvoir retourner pleinement sur le terrain. Elle commençait à devenir folle devant son écran. A vrai dire, elle était tellement désespérée qu'elle se fichait presque de la personne avec qui elle formerait désormais un duo. Pourtant, quand la porte s'ouvrit et qu'elle tomba nez-à-nez avec Collin Meers, accompagné du lieutenant, le sourire de Tahlia s'effaça quelque peu. Meers n'était pas réputé pour être la personne la plus joyeuse, avenante qu'il soit. En somme, il était aux antipodes de Tahlia. Comment pouvait-on associer ces deux êtres ? C'était presque du suicide. Mais avant même de pouvoir le saluer, Collin la regarda de haut en bas. Les paroles qui s'échappèrent de ses lèvres ne rattrapèrent pas son cas. La jeune policière le regarda, les yeux écarquillés. Une prostituée ? "Pardon ?" Le lieutenant en profita pour mettre une tape sur la tête de l'agent. "Je peux lui en mettre une, moi aussi ?" répliqua Tahlia, qui avait vraiment envie de l'emplâtrer contre le mur. Mais cela lui valut un "Wates ! Ne commence pas !" lâché par le lieutenant, dans un soupir exaspéré. Bah... qui ne tente rien n'a rien, disait-on. Tahlia ne lâchait pas Collin du regard, la mine assassine. Mais le lieutenant crut bon de dire : "Ceci dit, c'est une bonne idée, Meers. Tu as mon feu vert. Il ne te reste plus qu'à la convaincre.", le tout accompagné d'une tape sur l'épaule qui signifiait "bonne chance, mon gars. Tahlia regarda le lieutenant quitter la pièce et reporta son attention sur son partenaire. Les sourcils froncés et les poings posés sur ses hanches, elle lança : "Me convaincre de quoi ?"

Avant d'ouvrir la bouche, j'ai veillé à garder une distance de sécurité d'environ un mètre et demi entre moi et la policière entraînée que j'allais qualifier de prostituée. Manque de bol, c'est le traître de lieutenant derrière moi qui m'en colle une. Mais je lui en veux pas pour longtemps puisqu'il lui interdit d'y contribuer, et qu'il lui faut moins de temps pour comprendre et approuver mon idée. YEEES. Attelons-nous à la mission impossible qu'est "la convaincre". Suite à sa question, mes lèvres s'étirent dans un large sourire : j'aime quand je suis le seul à savoir ce qui se trame.

Maintenant, comment aborder le sujet avec délicatesse ? « Te convaincre de te glisser dans une robe minuscule pour moi ce soir. Si tu pouvais te peinturlurer le visage et mettre des escarpins et un parfum bon marché, ce serait top. » j'explique, accompagnant mes paroles d'un OK que je fais avec la main, à l'instar d'un nageur. Oui, délicatesse... « Et je te jure que je plaisante pas. » Un "ahem" sévèrement prononcé m'oblige à me tourner vers la porte où un collègue allait frapper. Le pauvre reste figé sur place en nous regardant alternativement. Vrai que j'aurais pu formuler mes explications autrement, mais où serait le fun ?

Il dépose précipitamment un dossier sur le bureau et s'en va, comme s'il craignait d'interrompre quelque chose. Mon sourire s'agrandit avant de s'effacer partiellement lorsque nos regards se croisent. Je vérifie que la porte est ouverte et recule d'un petit pas tout en maintenant mon emplacement stratégique : à en juger par sa tête, elle n'est pas loin d'avoir ma mort sur la conscience.

Alors que le lieutenant venait de quitter la pièce, Tahlia se réjouissait d'être seule avec Collin. Elle n'avait toujours pas digéré le "tu pourrais passer pour une prostituée". Certes, la jeune femme n'était pas farouche, mais ses moeurs n'étaient tout de même pas si légères. C'était à se demander quelle réputation elle se traînait. Pourtant, Collin - bien qu'il n'ait pas l'habitude de travailler avec elle - sut directement comment attirer l'attention de la brune. Elle lui demanda ce qu'il avait en tête. Mais les paroles du jeune homme la firent arquer un sourcil. Avait-il un réel problème avec les prostituées ? Elle ouvrit la bouche, préparant une réplique cinglante, mais son regard s'arrêta vers l'encadrement de la porte où se trouvait un collègue. Gros blanc. Le silence était pesant et chacun se regardait en chiens de faïence. Tahlia observa le pauvre collègue mal-à-l'aise et lui rétorqua un "Tu ne vois pas que tu gênes ?!" peu aimable Le collègue se dépêcha de poser le dossier sur le bureau et partit tout aussi rapidement. Tahlia avança jusqu'à Collin, le regard noir : "Tu me prends pour qui, Meers ? Ne t'attends pas à ce que je te fasse ce plaisir-là. Jamais !" Et elle sortit du bureau, le traitant de bouffon, au passage.

Seulement, le "jamais" avec Tahlia pouvait rapidement disparaître. Elle avait pris connaissance du dossier sur lequel Collin travaillait. C'était le lieutenant qui avait tenu à rétablir la vérité, sachant pertinemment que Meers n'utiliserait pas la meilleure des façons. Forcément, ce dossier touchait une corde sensible de Tahlia : la drogue. Son meilleur ami se battait tous les jours contre cette pourriture. Tahlia vouait donc corps et âme à cette lutte. Elle accepta donc, à une condition : que le commissariat sorte la carte bleue. Il était hors de question qu'elle utilise ses vêtements. Quelques heures plus tard, ce fut une Tahlia métamorphosée qui avança dans le long couloir du commissariat. Robe rouge qui s'arrêtait à la mi-cuisse, poitrine bien remontée, hauts talons et maquillage forcé, Tahlia eut évidemment le droit à quelques sifflements qui la mirent mal-à-l'aise. Jusqu'à ce que l'un de ses collègues, qu'elle détestait au plus haut point, l'arrêta en lui demandant d'un air goguenard : "Tu prends combien ?" Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Elle s'avança jusqu'à lui, agrippa le col de son t-shirt, de façon à ce qu'il se penche vers elle et lui susurra à l'oreille : "Plutôt crever que d'avoir la moindre parcelle de ton corps contre la mienne." Quelques rires se firent entendre. Ah l'univers masculin. Collin était au bout de la pièce. Elle se dirigea vers lui et lui emprunta la veste qu'il avait en main, de façon à se couvrir. "Tu as une sacrée dette envers moi, Meers, sache-le." Elle bougonnait évidemment, mais intérieurement, Tahlia était excitée à l'idée de s'embarquer dans une enquête de ce type. Puis, le sourire malicieux, elle regarda Collin, de haut en bas et rétorqua : "Ton costume t'attend dans mon bureau." Un costume ? Quel costume ? "Bah oui, tout bonne prostituée a son mac." Il ne s'attendait tout de même pas à ce qu'elle fasse tout le boulot, non ?

Pauvre collègue. Après l'avoir agressé, elle se tourne vers moi. Mon tour d'être envoyé sur les roses. Je soupire quand elle quitte la salle, content de ne ressentir aucune douleur physique alors qu'elle avait tous les droits de devenir violente. Il aurait été difficile de convaincre quiconque de jouer le jeu, mais avec Tahlia Wates, c'est deux fois plus... impossible. Je me laisse tomber sur la chaise de mon bureau où je reviens, allume le pc puis commence à jouer. Bah, il faut bien s'occuper en attendant qu'elle se calme, je compte d'ailleurs sur le lieutenant pour la convaincre vu mon incapacité d'expliquer les choses sans les compliquer.

Les heures que je passe devant les jeux me font réaliser que ce n'est pas dans ses cordes non plus. Elle n'est jamais revenue. Je prends ma veste et sors de la salle, désespéré, un Snickers dans la bouche que je manque d'avaler de travers devant la scène pour le moins inattendue qui se joue devant mes yeux. Pincez-moi, c'est Tahlia ? Je plains le malheureux collègue, visiblement suicidaire. Même moi j'aurais pas sorti un commentaire aussi osé. N'empêche, je ris comme les autres à sa réplique, très amusé.

Mon rire meurt sur mes lèvres quand elle prend ma direction. Regarde-la dans les yeux, dans les yeux. Elle dit que je suis désormais endetté, et ma réponse est un magnifique sourire. High five ! Mon plan sera mis à exécution ! Je lui cède volontiers ma veste, et mets le deuxième morceau de ma barre de chocolat entre les lèvres, quand je manque encore de m'étouffer à la mention d'un costume. J'ai vraiment provoqué la mauvaise personne. « Hors de question que je- » j'ai pas le temps de terminer puisqu'elle s'explique. Moi, mac ?  « Bien. Ce serait injuste que tu sois la seule à faire des sacrifices. Je suis conscient que c'est pas facile pour toi, je te pensais même pas capable de te maquiller sans te foutre l'eye-liner dans l’œil. » Ne cherchez pas à comprendre où je suis allé chercher des mots comme "eye-liner". On apprend des choses quand on est quotidiennement entouré de quatre sœurs.

Puis je suis beau dans un costume, pense-je avant que mes yeux ne se posent sur une horreur d'une nuance de bleu que je vois pour la première fois, décorée d'une cravate rouge pétant. On dirait les années 70. Gros choc. Je reste silencieux quelques instants. Quel exploit, elle vient de me faire taire. « T'es allée un peu trop loin là... toi t'es jolie dans cette robe au moins, mais moi... ce truc va tuer tout mon sex-appeal, tu peux pas être sérieuse. » Je plisse les yeux dans sa direction, cherchant une note qui me ferait comprendre qu'elle plaisante. Mais j'en trouve pas.

En sortant du bureau du lieutenant, Tahlia s'était dit que Meers était probablement le pire flic que cette Terre pouvait porter. Surtout avec une idée comme celle-là. Seulement, voilà, il était probablement tombé sur son pendant féminin, puisque Tahlia avait accepté la proposition. C'était ce que l'on appelait "se jeter dans la gueule du loup". En beauté, même. Alors qu'elle revint au commissariat, dans sa mini-robe qui moulait chaque parcelle de son corps, la jeune femme retrouva rapidement son nouveau partenaire. Elle enfila la veste qu'il lui avait volontiers cédée, en lui rétorquant qu'il lui devait une sacrée dette. Le grand sourire qu'il afficha fit soupirer Tahlia, même si, au final, elle était plus amusée qu'exaspérée. Oui, vous avez bien lu. Alors qu'elle devrait s'agiter, juste pour brasser de l'air et râler comme elle savait si bien le faire, la jeune policière affichait un sourire en coin, malicieux, dont il fallait se méfier. Elle avait réservé une petite surprise à son cher collègue. Un surprise qu'elle ne put dissimuler bien longtemps. Collin manqua de s'étouffer avec sa barre chocolatée, lorsqu'elle lui annonça qu'il allait devoir porter un costume pour jouer son mac. D'ailleurs, il avait réagi davantage à l'annonce de ce costume, plutôt qu'au rôle qu'il allait jouer. Cet homme était décidément surprenant. Cependant, elle lui lança un regard perplexe quand il remit en doute l'aptitude de Tahlia à faire des activités féminines, maquillage en l'occurrence. "Je porte l'uniforme, certes, mais je reste une femme, Collin. Alors, oui, je sais me mettre de l'eye-liner, sans me crever l'oeil." Durant de longues années, elle avait préféré effacer toute féminité pour mieux s'intégrer. Mais elle avait fini par comprendre qu'elle restait une femme et qu'en réalité, cela était sa force.  

Elle le suivit dans le bureau, afin qu'il découvre le merveilleux costume qu'elle lui avait dégoté. La réaction de Collin fut à hauteur de ses attentes et le sourire, un poil machiavélique, qu'elle avait sur ses lèvres le montrait bien. Il allait devoir se faire à l'idée que Tahlia avait l'esprit de revanche. Un silence s'installa durant quelques secondes. De longues secondes durant lesquelles la policière se retint de rire. Collin se tourna vers elle et tenta d'appuyer sur la corde sensible de la policière, en disant ô combien son sex-appeal allait en prendre un coup avec ce costume. Mais elle était réputée pour être sans pitié."Je ne suis pas jolie dans cette robe, je suis vulgaire. Et puis ça va... ce costume n'est pas si horrible que ça. Tu n'as pas encore vu les chaussures imitation croco." Elle les chercha dans un sac en plastique. Ce furent deux horreurs qu'elle sortit, toute fière, s'autorisant même à justifier ce choix plus que douteux : "Attends, il ne fallait pas que tu aies l'air trop friqué, quand même. Je ne veux pas que l'on se mette à croire que je te ramène trop de sous, sinon, j'aurai trop de demande." Elle pouffa de rire et lui plaqua la paire de chaussure contre son torse, relevant le visage vers lui. "La prochaine fois que tu voudras m'embarquer dans un tel plan, repense à cet épisode." Peut-être réfléchira-t-il à deux fois avant de faire appel à elle ? Même si, avouons-le, Tahlia était probablement la seule assez folle pour accepter tout cela. "Je te laisse te préparer, mon chou. On se retrouve dehors." Et sur ses mots, elle quitta la pièce, hilare. Elle traversa le commissariat, en oubliant les regards que l'on portait sur elle, resserrant même la veste de Collin contre elle. Elle prit les clés d'une voiture banalisée, afin de ne pas attirer les soupçons avec un véhicule de police et régla les derniers détails avec le lieutenant. Une voiture en renfort les attendrait... au cas où la situation venait à dégénérer. Tahlia hocha la tête et sortit du commissariat. Elle s'installa côté passager et prit cinq bonnes minutes pour se mettre dans l'ambiance. Dans quoi se fichait-elle encore ? S'attaquant ensuite à une retouche maquillage, à l'aide du rétroviseur, ses yeux se posèrent sur la silhouette qui s'avançait jusqu'à elle. Collin arrivait. La jeune policière resta bouche bée, son rouge à lèvres en main, figé en l'air. Elle attendit qu'il entre dans la voiture pour éclater de rire : "Je confirme, ton sex-appeal en a pris un coup..." Il n'y a pas à dire, ils formaient un beau duo.

Non, je ne compte pas m'embarrasser de bonnes manières juste parce que c'est une femme. Ce serait mal me connaître que de s'y attendre. Je l'écoute d'une oreille expliquer que son job ne change rien au fait qu'elle est une fille, sans évincer mes doutes. Pour être tout à fait honnête, elle n'a pas besoin de couleurs artificielles pour être belle, c'est naturel chez elle. Mais, rassurez-vous, je préfère encore avaler mon grille-pain plutôt que de lui dire ouvertement.

En fait, être une femme est un avantage non négligeable en l'occurrence : même en faisant une cure d'amaigrissement, j'aurais jamais réussi à me glisser dans cette robe. Elle est parfaite pour la mission undercover. Mais je vous accorde que j'aurais pu l'annoncer avec plus de tact et elle n'est pas prête de passer outre ce fait. Les rôles sont effectivement inversés. Je fixe l'horreur me servant de costume. Bon sang de bois... qu'est-ce qu'elle est imaginative, et je ne suis même pas au bout de mes peines. Je reste bouche bée devant les chaussures que je viens de saisir par réflexe. Noon, elle ne va pas oser... c'est 1-1 maintenant. J'écoute ses explications, me mordant la lèvre avec hargne, silencieux mais fulminant de l'intérieur. Ma tête veut clairement dire "je vais pas tarder à péter un fusible".

Avec sa demi-victoire et sa super punchline, elle claque la porte et son rire se fait entendre, pendant que je permets enfin à mon visage de se décomposer. « Non mais je... elle vient de m'appeler mon chou ? » je m'interroge, me retournant vers la porte fermée. Sacré numéro, cette Tahlia. Mais rira bien qui rira le dernier. C'est dans un cercle vicieux de vengeance qu'on vient de s'engager tous les deux.

Je m'apprête enfin à la rejoindre, de grosses lunettes sur le nez. Mais les rires moqueurs de mes collègues envoient valser mes espoirs de ne pas être reconnu à l'autre bout du couloir. Il n'y a pas que mon sex-appeal qui en prend un coup, ma fierté n'est pas intacte non plus. Et ma super partenaire juge évidemment nécessaire d'expliciter ce fait quand je m'installe dans la voiture. Raah, le pire c'est qu'elle a l'air sincère. Je me penche pour rouvrir sa portière. « Tu t'installes à l'arrière mon chou, faut pas qu'on ait l'air trop proches l'un de l'autre. » En fait, c'est juste pour la faire se déplacer. Oui, elle m'a rendu sadique. Je démarre la voiture, sifflotant et les yeux rivés sur la route menant au bar préféré de notre dealer. « Au fait, tu t'appelles Shelby, 26 ans, ancienne actrice porno d'une nationalité au choix. Et ma meilleure prostituée. » Énième sourire amusé, à croire que je suis plus focalisé sur notre petit jeu que sur la mission elle-même.

HRP : pardon du retard

Le visage de Collin s'était clairement décomposé en voyant la paire de chaussures soigneusement choisie par Tahlia. Elle le piquait et le malmenait clairement. Peut-être était-elle en train de le tester, de le défier, pour voir jusqu'où il pouvait aller. Collin était réputé pour être mou, très mou, mais Tahlia se doutait bien qu'il ne fallait pas trop chercher le jeune homme. C'était cette facette-là qu'elle recherchait essentiellement chez son binôme. Tahlia avait eu plusieurs partenaires, mais tous avait abandonné, prétextant ne pas être sur la même longueur qu'elle. Seul Elliott avait su maîtriser la jeune femme, mais là, la vie personnelle avait pris le dessus sur l'aspect professionnel. Un dernier regard amusé vers Collin et elle avait quitté la pièce, après une énième provocation. Le jeune homme arriva quelques minutes plus tard, lunettes sur le bout du nez, comme s'il voulait passer incognito. Le regard de Tahlia montrait clairement que c'était fichu. Mais quand il s'installa dans la voiture, il prit tout de même la peine de rouvrir la portière de Tahlia, arrachant un regard surpris à la jeune femme. "Tu plaisantes ?" demanda-t-elle, face à la requête qu'il lui faisait. Il avait même réutilisé vicieusement son "mon chou". Bon... Qui s'y frotte, s'y pique, disait-on. Tahlia soupira mais daigna s'installer à l'arrière de la voiture. "Ne t'attends pas à ce que j'obéisse à tous tes ordres..." Elle préférait le préciser afin qu'il n'en prenne pas l'habitude. Même si là, elle sentait une légère vengeance venant du jeune homme. Et cela ne s'arrangea pas avec tout ce qu'il ajouta ensuite. Tahlia arqua un sourcil et croisa les bras contre sa poitrine, en marmonnant : "Ancienne actrice porno ? Et ta meilleure prostituée ? Tu y vas fort, Collin. Le seul avantage, c'est que tu m'as rajeunie..." Mais même si elle râlait, elle ne put cacher ce sourire amusé qui vint étirer ses lèvres. Ils prirent la direction du bar, dans un silence étonnant. Quand soudain : "Russe. Je serrrrrrai rrrrrrusse." s'écria-t-elle avec un accent légèrement forcé. Elle chercha le regard de Collin, à travers le rétroviseur, avant de rétorquer : "Quoi ? Ce n'est pas crédible ?" Elle poussa un long soupir et rajouta, avec mauvaise foi : "Dans ce cas, Shelby reste australienne." Elle ne voulait pas prendre le risque de rater la mission à cause d'un mauvais accent. Elle replaça le micro qu'elle avait installé dans son décolleté et qui était relié à celui de Collin et à la centrale, afin d'enregistrer toutes les paroles du dealer. Puis elle fouilla dans sa pochette et prit son arme, qu'elle vérifia attentivement. Il était hors de question qu'elle sorte sans elle, évidemment. Elle reprit doucement : "Bon... Quel est ton plan ? J'attends qu'il m'accoste, mais ensuite, on fait quoi ?". Elle préférait connaître le plan initial... histoire de bien improviser si rien ne se passait comme prévu.

Non, je ne compte pas lui donner des ordres supplémentaires, c'est qu'elle ne se rappellera pas toujours qu'un meurtre ferait tâche sur son dossier. Mais je suis très satisfait de la voir prendre place sur le siège arrière, oh doux sentiment de vengeance. Elle dit que je frappe fort avec son faux background, ce que je prends pour un compliment, souriant à sa remarque par rapport à son âge. Je crois qu'on est... amusés tous les deux, je ne le pensais pas possible ce matin, pour être honnête. Le silence suivant n'est pas pour me déplaire, je réfléchis tranquillement aux plans B et C, sait-on jamais, quand elle me fait soudain sursauter. « Je préfère aussi qu'elle reste australienne, tu viens d'inventer le pire accent russe du siècle. »

La voiture manque encore de finir dans le trottoir à cause du son strident du micro, aarf, elle n'a pas pu trouver un meilleur moment pour le vérifier ? J'ouvre ma bouche mais à la vue de son arme, je ravale mes plaintes. C'est alors qu'elle m'interroge sur mon plan. Je fais mine d'avoir réfléchi à tout, ce qui n'est pas le cas. « Il va probablement te conduire vers une chambre d’hôtel, essaie de le faire chanter le plus rapidement possible ou de parler business avant de passer à... tu sais. Si les choses deviennent dangereuses ou... désagréables, tu n'as qu'à me faire signe et on interviendra. » Je sors une photo du fameux trafiquant et lui montre, juste avant de garer la voiture. Enfin arrivés. Cette fois, je me tourne vers elle pour poursuivre :« Permets-moi de répondre aux questions que tu comptes poser : non, je ne suis pas sûr qu'il pointe le bout de son nez ce soir. Et oui, tu peux coucher avec lui si l'envie t'en prend, tant que tu perds pas l'essentiel des yeux. » Sourire. Je ne peux m'empêcher d'être taquin. Je sors de la voiture, vérifiant mes affaires et ajoute après avoir claqué la portière : « Dernière chose... » Je laisse s'écouler quelques secondes, comme dans les films, juste avant que le connard du service devienne un mec cool aux yeux de la fille. « Tu peux me faire confiance. » Sur ces mots, enfin promesse secrète de tout faire pour la protéger, je mets mes lunettes en commençant à me diriger vers le bar. Game on.

Bon, au niveau couverture, on repassera ! Même Collin avouait qu'elle était nulle en russe. "Je ne peux pas être bonne partout." répondit-elle, en riant, n'étant pourtant pas le genre de fille à se vanter comme jamais. C'était surtout un moyen pour elle de décompresser. Mais le stress revint rapidement quand elle vérifia son arme et qu'elle demanda le plan à son binôme. Il semblait avoir un plan parfaitement rôdé. Tahlia était loin de s'imaginer, qu'en réalité, Collin était tout simplement en train d'improviser. Il était décidément bien fort à ce jeu. Elle hocha la tête face aux informations qu'il débita. Si les choses deviennent dangereuses ou désagréables... Ces mots auraient peut-être dû affoler Tahlia mais en réalité, la jeune femme trouvait cela grisant et excitant. Peut-être parce qu'elle savait qu'ils avaient toutes les cartes en main pour réussir et qu'elle se sentait parfaitement en sécurité avec toute l'équipe qu'il y avait autour. "Ok... c'est noté !" murmura-t-elle doucement. Collin lui donna une photo du fameux trafiquant de drogue. "Pourquoi les bad boys sont-ils toujours aussi sexy ?!" s'exclama-t-elle, avant de se rendre compte que ce n'était pas les paroles à lâcher dans une telle situation. Mais Collin ne fit pas mieux qu'elle, puisqu'il la taquina sur l'éventuel rapprochement qu'elle pouvait envisager avec ce fameux trafiquant. "Euh... non, ça ira. Je ne mélange pas la vie privée avec la vie professionnelle." C'était plus cet aspect qui l'inquiétait plutôt que l'idée même d'avoir une entrevue particulière avec un délinquant. Décidément, Tahlia était une policière en carton.  Elle sortit à son tour de la voiture et se rapprocha de Collin. Elle releva la tête vers lui quand il lui affirma qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle s'attendait à une nouvelle vacherie de sa part. une vacherie qui ne vint jamais. Le sérieux était de mise. "Je te fais confiance." Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle garda ses yeux rivés sur lui. Puis, Collin s'éloigna, lunettes sur le bout du nez, sous le regard de Tahlia qui, clairement, commençait à regretter de lui avoir choisi un tel costume. Finalement, il était sympathique, ce Collin !

Arrivée près du bar, Tahlia resta de longues minutes à l'extérieur, pour se montrer. Dans le jargon, on appelait cela "faire le trottoir", mais la mine de la belle restait pleinement concentrée, en dépit des regards qui s'arrêtaient sur elle. Seul un homme attira son attention. Elle tenta de rester de marbre. C'était leur homme. Qui la jaugeait. L'observait. Il s'apprêtait sûrement à venir boire son verre habituel. Seulement, l'heure était toujours aux affaires. Il se rapprocha d'elle, alluma une cigarette et en proposa une autre à Tahlia, avant de lui dire : "Tu es nouvelle ici, n'est-ce pas ?" Le regard de la brune s'arrêta sur lui, alors qu'elle répondit, en minaudant : "Cela se voit tant que cela ?", avant de reprendre, doucement, sur un ton suave : "La nouveauté ne t'effraie pas, je l'espère ?" Le sourire sur les lèvres du jeune homme montra qu'il rentrait pleinement dans le jeu de la demoiselle. "Disons que.... je ne suis pas là pour ça. Enfin, pas que... ça te dit de me suivre ?" Il lui montra l'hôtel attenant au bar. Tahlia le suivit, se mettant complétement dans la peau de Shelby la prostituée. Même si sa raison lui disait de fuir. Le jeune homme salua le patron, puis montra d'un signe de la tête les escaliers. Le patron approuva et le jeune homme entraîna la policière avec lui, sa main posée sur sa chute de reins. Les doigts de Tahlia se refermèrent sur sa pochette, afin d'éviter de lui mettre une baffe. Au premier étage, il s'avança jusqu'à la première porte qui donnait sur une chambre miteuse. Il l'invita à prendre place sur le bord du lit, puis s'installa sur une chaise en bois, juste en face d'elle. Très proche. Trop proche. "J'ai besoin de filles comme toi. Moi aussi j'ai mon business et je pense qu'à nous deux, on pourrait gagner énormément. Voire même le gros pactole." Afin d'appuyer ses dires, il sortit de la poche intérieure de sa veste, un petit sachet d'une poudre blanche. Le gros lot. "ça t'intéresserait ?". Tahlia tenta de garder un visage neutre, alors qu'elle répondit : "Pourquoi pas, mais il faut que j'en parle avec mon boss. Je ne fais rien sans lui. Tu me laisses l'appeler ?" Le jeune homme arqua un sourcil, sceptique, avant de lui donner l'autorisation à travers un geste nonchalant de la main. Tahlia attrapa son téléphone et appela Collin, jouant celle qui parlait vraiment avec son patron et qui lui demandait s'il pouvait venir. Une fois que cela fut fait, elle raccrocha et regarda le dealer, avec un sourire qu'elle voulait naturel. L'homme se releva et s'installa près d'elle, avec un sourire carnassier, alors qu'il perdit son regard dans son décolleté. "Je suis sûr qu'on va aller loin, toi et moi." se permit-il même d'ajouter. Quelle horreur. Dépêche-toi Collin.

Sexy ? Le dealer ? Je ne sais pas en quoi son commentaire est déplaisant, mais bon, j'imagine que c'est tant mieux pour elle. Vu qu'il y a une chance de 70% d'être embrassée par monsieur. A l'écouter, je me rends vite compte que ça n'ira pas plus loin. Oh je l'espère car je commence à la connaître, et je sais d'avance que chaque demande glauque et chaque main mal placée serait chère payée par le mec qui avait l'idée géniale de l'embarquer dans cette histoire. Puis dans un moment surréaliste, je lui rends son sourire alors qu'on décide de se faire confiance comme deux partenaires exemplaires. Tout espoir n'est pas perdu, on dirait.

Je profite du bon Wisky au bar, en attendant que notre poisson se montre, et gardant de loin un œil sur Tahlia. Vraiment drôle comment le succès de cette opération repose sur ses capacités à jouer la catin. Et elle le fait super bien, je lui décernerais bien un Oscar pour cette performance. Enfin, je sais que je serais direct tombé dans le panneau moi... je noie mes lèvres dans mon verre en les écoutant attentivement, ignorant les filles qui se moquent de ma tenue à ma droite. Bien joué ! Je crois comprendre qu'ils quittent le bar, et je suis sûr que c'est pour aller à l'hôtel. S'il se trahit avant que sa main ne s'aventure davantage sur la région Sud du corps de ma partenaire, ce serait top. Je grimace d'ailleurs à cette vue, quel gros porc. Je m'approche de l'entrée de l'hôtel quand ils y pénètrent. Comment inviter une fille avec son charisme dans un endroit aussi miteux ?

Impuissant, je fais les cent pas en attendant qu'il crache le morceau, tapant impatiemment mon poing contre ma main. On pourrait prendre ses propos pour un aveu, mais toujours rien d'irréfutable. "Business" a une vaste définition. Au tribunal, il pourrait toujours clamer que c'était par rapport à une vente de poissons rouges ou un autre truc complètement légal. Des preuves, il nous faut des preuves. Je me tiens la tête avec les deux mains, brusquement, choqué qu'elle réclame mon intervention. « T'as perdu la tête... ? » je murmure au micro. Et si ça fait tout capoter ? Et s'il est armé ? Et si... la sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. J'arrête de psychoter et réponds à son appel, comprenant qu'elle a obtenu son accord. Sacrée Tahlia et... quel idiot.

Bon, ce serait louche si je me dépêche, et je n'ai pas envie de lui laisser le temps de lui laver les amygdales, ou de se faire briser les côtes. Que ce soit de l'érotisme ou de la violence, je crains que c'est à une scène réservée aux moins de 18 ans que j'aurais droit une fois dans la chambre. Si bien que je frappe à la porte cinq bonnes minutes plus tard, faisant semblant d'avoir été à l'autre bout de la rue, et réprimant l'envie de me couvrir les yeux en les rejoignant dans la pièce. « Ma Shelby m'a parlé d'un... » je reçois un coup bien placé dans le ventre et la surprise me fait tomber les quatre fers en l'air. Persuadé que notre couverture est grillée, Dieu sait comment, je m'apprête à lui briser les os, tellement ça fait mal, quand : "Maintenant, c'est moi ton boss." Incrédule, j'écarquille les yeux réalisant qu'il s'adresse à Tahlia. En fait, cette mission est un franc succès. Mais lui n'est pas si simple d'esprit, il veut pas partager son business avec tout le monde. Je me redresse légèrement : « Vous savez, la violence ne résout rien. On aurait pu s'arranger de manière bien plus pacifiste. » J'avais oublié ce qui arrive au mec qui en sait trop dans les films... on s'en débarrasse. "Et voici un avant-goût de ce qui vous attend si vous perdez un mot de notre rencontre ici." Il me décoche un magnifique coup de pied dans les flancs, c'est officiel, quand les masques tomberont, il entendra craquer ses os un à un. Il va même jusqu'à sortir son arme, au moment où mon micro d'espionnage me trahit, atterrissant à quelques centimètres de moi. Oups. Cette fois on est vraiment grillés. Sous l'assaut de la panique, il passe son bras autour du cou de Tahlia, pistolet pointé sur moi. Rien qu'elle ne pourrait pas gérer.

"Mais vous êtes qui ?!" Je me redresse calmement, on a finalement assez de raisons pour le coffrer. « Vous savez, ma Shelby n'a pas appris qu'à satisfaire les hommes. » J'affiche un sourire satisfait, me mettant déjà en mode spectateur.

En voyant le regard lubrique qu'il portait sur elle, autant vous dire que Tahlia était clairement en train de flipper. Parce qu'elle savait que sa marge de manoeuvre était moindre. C'était un univers au sein duquel beaucoup n'en ressortaient pas vivants.  Elle se voyait déjà finir comme ces prostituées que l'on retrouvaient mortes dans les épisodes des Experts ou Esprits Criminels. Et comme elle était trop jeune pour mourir, elle n'avait pas eu d'autres idées que de faire intervenir Collin. C'était peut-être trop tôt. Elle savait que les paroles du dealer ne pouvaient lui servir de preuves, mais la jeune femme commençait à se sentir mal-à-l'aise et elle craignait de faire rater la mission parce qu'elle avait perdu son sang-froid.

Après avoir appelé Collin, le dealer s'était rapproché d'elle, ses doigts commençant à se perdre sur la peau douce de la demoiselle. Mince quoi ! Tahlia ne pouvait décidément rien faire contre cela. Le rejeter serait mettre à mal sa couverture. Elle était censée jouer une experte du sexe, pas une prude. Elle minauda face à lui, le repoussant doucement, avec un regard qui laissait montrer que "tout venait à point à qui sait attendre". S'éloigner était la meilleure manière d'attiser le feu, disait-on. Mais fort heureusement, Collin pointa son nez avant toute scène destinée aux majeurs. Ce fut le dealer qui ouvrit la porte, Tahlia se relevant, ses yeux verts plantés sur son partenaire qui entrait dans la pièce. Le soulagement se voyait sur le visage de la brune, mais ce fut une exclamation de surprise qui s'échappa de ses lèvres alors que le dealer vint en mettre une bonne à Collin. Outch. Ils étaient grillés. Tahlia s'apprêtait à lui sauter dessus quand elle comprit qu'en réalité, le dealer comptait simplement en faire son employée. Collin était de trop, visiblement. "Pas la peine de le faire disparaître. Il ne dira rien. C'est un couard." Oui bon, elle ne valorisait pas l'image de Collin, mais si ça pouvait lui sauver sa peau... Mais cela ne sembla pas rassurer le dealer qui tapa de nouveau le policier. Si bien que son oreillette tomba à côté de lui. Tahlia leva les yeux au ciel et lâcha un fort soupir, alors que le dealer sortit son arme et vint attraper la brune par le cou. "Ah bravo... C'est presque une erreur de débutant, ça, mon cher." lança-t-elle à Collin, qui se relevait doucement. Oui Tahlia ne semblait pas plus paniquée que cela. Au contraire. Elle savait que, quoiqu'il arrivait, le dealer était bon pour finir en cellule. Un sourire vint d'ailleurs apparaître sur les lèvres de Tahlia, quand son coéquipier lui donna carrément le feu vert pour qu'elle montre ses compétences. Sans crier gare, Tahlia attrapa le poignet du dealer, le tordant de façon à le faire lâcher l'arme. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il appuie sur la gâchette au même instant, si bien qu'une balle partit et alla se loger dans le placo de la chambre, à une trentaine de centimètres de la tête de Collin. Le dealer et Tahlia sursautèrent face à la détonation qui avait dû s'entendre dans tout l'hôtel. Si avec ça, les renforts ne rappliquent pas ! La jeune femme eut tout de même le temps de lancer un "Désoléeeeee !" à Collin, avant de profiter de cet instant de flottement pour reprendre le dessus sur le dealer. Enfin... presque. Il fallait dire qu'avec sa robe qui la moulait tellement, il devenait difficile de prendre le dessus sur un homme qui faisait bien une tête de plus qu'elle. Si bien qu'elle se prit un bon coup au niveau du visage, qui attisa davantage sa colère. La policière ne trouva donc rien de mieux qu'un bon coup de pied au niveau des parties intimes pour neutraliser l'adversaire. Ce dernier tomba sur le lit, dans un gémissement de douleur alors qu'il tenait cette partie de son corps qui ne lui servirait plus pendant un moment. Tahlia en profita pour éloigner l'arme et se pencha sur le dealer, pour lui murmurer à l'oreille : "La prochaine fois que tu t'en prends à un flic, fais attention à ce que sa partenaire ne soit pas dans le coin." Elle se redressa, gardant sa main sur la nuque du jeune dealer afin de le maintenir sur le lit, puis regarda Collin. "Bon, tu me files un coup de main ?"