Je commence peu à peu à me dire que j'ai probablement fait une erreur. Qui sait, peut-être que ma plus grande crainte va se réaliser. Peut-être que Collin ne me regardera plus jamais comme avant. Sentant la panique me gagner peu à peu, je tente tout de même de la maîtriser, m'approchant doucement pour passer mes bras autour de son cou. Je lui explique que je n'ai pas envie de passer pour une pauvre victime, ni qu'on me regarde différemment. Et le silence s'installe. Interminable. Insoutenable. Je sens peu à peu la boule grandir dans mon ventre. Lorsque mon petit ami fini par sourire, je n'y comprends plus rien. Il débute en me soufflant qu'il est trop tard et qu'il ne risque plus de me regarder de la même manière. Alors que je m'apprête à répliquer, il reprend la parole pour me complimenter, ajoutant qu'il m'admire. Aussitôt, je ne peux m'empêcher de sourire.
« La ferme... » dis-je avec amusement. Néanmoins, je ne peux nier que ses paroles me touchent au plus haut point. J'en viens même à oublier cette présence dans la forêt. La seule idée que j'ai en tête, c'est de me noyer dans ses grands yeux pâles. Son visage s'approche peu à peu du mien et j'ai une envie folle de l'embrasser jusqu'à ne plus avoir de souffle.
Mais à cet instant, des pas se font de nouveau entendre dans les buissons. Collin l'interpelle, laissant entrevoir la silhouette d'un tout jeune homme à moitié ivre. Lorsqu'il relève la main, je dois étouffer un cri d'horreur. J'ai peine à croire que nous avons à l'instant même une arme pointée sur nous. Il nous dit d'une voix mal assurée que si nous faisons un pas en avant, il nous tire dessus. Je sens aussitôt Collin se placer devant moi. Il ouvre la bouche, sans doute pour tenter de raisonner le garçon, mais aussitôt, il reste figée sur place. À vrai dire, je n'arrive plus à bouger moi non plus. Surtout après avoir entendue cette intonation sourde et menaçante. Cet idiot de gamin vient de tirer. Aussitôt, Collin tombe au sol, d'abord assis, puis allongé. S'excusant maladroitement, le tireur s'enfuît de nouveau dans les buissons, me laissant là, impuissante. Une nouvelle fois, je sens la panique me gagner.
« NON !! COLLIN !! » Je m'agenouille à ses côtés, attrapant aussitôt mon portable dans ma poche pour appeler une ambulance.
Au bout de trois interminable sonneries, l'opératrice me répond.
« Services d'urgences, je vous écoutes. » Ma voix tremble, mais je tente au mieux de la contrôler.
« Oui, madame... Il... il me faut une ambulance d'urgence dans... dans les bois. Mon petit ami vient de se faire tirer dessus... » Oui mademoiselle. Pouvez-vous me donner votre emplacement exact ?? » Et la voilà de nouveau. Cette vague de panique. Aussitôt, je ne peux m'empêcher d'éclater encore plus en sanglots.
« Je... je n'en sais rien. Il fait trop noir. » « Ça va aller, mademoiselle. Nous allons prendre votre position à partir de votre téléphone. Ne paniquez pas. Les secours arrivent. » Je coupe la communication, reportant toute mon attention sur Collin qui semble peu à peu perdre conscience. Aussitôt, je me saisis de sa main.
« Hey, restes avec moi mon amour. Les secours vont arriver. Ça va aller.
» Je me penche légèrement pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, sentant les larmes redoubler sous l'effet de la peur.
« Je t'aime Collin. Restes avec moi, s'il te plaît... »AVENGEDINCHAINS