Il en va souvent ainsi, c'est dans le silence que se retrouvent les gens qui s'aiment si fort que leur amour, au moment des retrouvailles, devient un monde à part entière

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Je savais au fond que j'y ai été trop brusque, je le sentais dans son comportement et je m'en voulais, mais c'étais plus fort que moi, plus fort que moi de me perdre le contrôle de mes émotions, de mes envies. J'ai peur de l'avoir perdue là, surtout suite à son annonce qu'elle ferait mieux de rentrer, je restais de marbre suite à cette déclaration, ne savant plus rien dire. Je me relevais, préparais quelques petites affaires et prenais mes clefs que j'avais laissées sur le rebord de la cheminée. Bien qu'au dernier moment, je décidais de prendre l'autre voiture bien moi spacieuse, mais je l'aimais plus que tout. D'accord. Je te raccompagne. Vexé? Non, Déçu ? Oui, de moi-même. Je me dirigeais vers le garage lui indiquant de me suivre, me disant que ça sera pour la prochaine fois, dire que d'habitude ça va si facilement, quand je pense à Tahlia par exemple, la femme un peu plus âgée que moi mais qui m'a appris à tirer à mon arrivée à Bowen. Au fond, je me posais des question, a t'elle encore des sentiments pour moi? En embarquant dans le véhicule bleu, je fronçais les sourcils, la regardant droit dans les yeux. Tu m'as pas tout dit, c'est ça? Une fois le moteur en route j'ouvrais toutes les fenêtres afin d'avoir un peu d'air car il faisait vachement chaud ici, à Bowen et sortait du garage, roulant contre un poteau. Et Merde... bon, demain j'irais au garagiste faire réparé ça, il faut que je la raccompagne, saine et sauf afin de ne pas avoir a m'en vouloir toute ma vie.

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un monde à part entière

Je sais bien que Cole ne se vexera pas si je lui fais comprendre que je ne suis toujours pas prête. D’autant plus que nous avons été séparés plusieurs mois. Ce n’est pas rien, c’est devenu un couple en pointillés… Quand je lui murmure que je devrais rentrer, son visage se décompose et il se lève d’au-dessus de moi pour commencer à ranger quelques affaires. Je soupire discrètement et le rejoins après avoir récupéré mon sac à main. J’arrive derrière lui pendant qu’il prend des clés de voiture sur un meuble et entoure son corps de mes bras, par derrière. Sans un mot. Juste histoire de le rassurer, lui faire comprendre que je ne lui en veux pas. Surtout pas pour ça… Il finit par acquiescer et me dire qu’il me raccompagne. J’en attendais pas moins de lui puisque c’est avec sa voiture qu’on est venu jusqu’ici !

Je le suis jusqu’au garage comme il me l’indique d’un signe de tête. Une fois qu’on est entré dans la voiture, il se tourne vers moi avant de démarrer, ce qui m’intrigue. Je le regarde à mon tour, et il me demande si je lui ai tout dit. Je hoche la tête en fronçant un sourcil à mon tour.

- Cole… ce n’est pas parce que je refuse d’aller plus loin que je ne t’aime pas. Rien n’a changé depuis New-York.

J’hésite à ajouter “Sauf le cancer de ma mère”, mais je me contente de lui sourire sincèrement avant de tourner la tête en direction de la fenêtre, le laissant démarrer. Il entame une marche arrière, et au moment d’arriver sur la route c’est un poteau qui rencontre l’arrière de la voiture. J’étouffe un petit rire amusé. Il faut dire qu’il ne doit pas avoir l’habitude de conduire, à New-York nous avions tout le temps un chauffeur personnel.

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OUVRE:

Bowen changeait bien des Etats-Unis, de New-York qui te manque de plus en plus au fond. La preuve, à New-York, quand vous étiez encore à deux, en couple, vous étiez mannequins, ensemble, amoureux et tout vous souriais, même les poteaux. Après il faut dire que tu n'as pas l'habitude de rouler encore, à New-York vous aviez un chauffeur personnel, une chauffeuse qui venais te chercher de chez-toi au boulot, de chez toi au magasin. Après il faut dire que tu n'as pas l'habitude de rouler encore, à New-York vous aviez un chauffeur personnel, une chauffeuse qui changé te chercher de chez-toi au boulot, au magasin. Tu roules jusque chez elle, le trafic est fluide, au point d'y arriver en même pas quinze bonnes minutes, dans le plus grand des silences. Tu te gares devant la maison ou tu l’avais retrouvé quelques heures avant ça, cette maison qui a raviver une flamme en toi. C'est là qu'elle te dit que rien a changer, que tout est pareil depuis New-York, même si elle ne se sent pas prête d'aller plus loin mais tu ne lui en veux pas, tu t'en veux à toi et ton enthousiasme, mais tu ne le lui fais pas remarquer, tu te contentes de rouler, sans te soucier de ta voiture qui est sûrement bien cabossée derrière.

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un monde à part entière

Cole ne me répond strictement rien quand je lui dis que rien n’a changé dans mon coeur depuis New-York. Il hoche à peine la tête. Je ne me sens pas vexée pour autant, c’est plutôt lui qui doit être en train de culpabiliser… Je le connais un petit peu, et je me rappelle qu’à New-York il avait tendance à beaucoup s’en vouloir quand je lui mettais un stop si nos corps commençaient à aller trop loin pour moi. Peut-être que je vais finir par me mettre en tête qu’il tient vraiment à moi et qu’il ne cherche pas juste à me sauter… Il se serait déjà lassé, dans ce cas-là.

Nous arrivons devant chez moi après un petit trajet rapide sans un seul mot prononcé. Je me suis contentée de regarder par la fenêtre, en tentant de réfléchir à notre relation. Est-ce une bonne idée de la reprendre où nous l’avons laissée ? Ou alors dois-je dire à Cole de réfléchir avant que l’on se promette à nouveau quoique ce soit ? Après tout, je l’ai salement abandonné, et sans explications qui plus est. Je comprendrais qu’il m’en veuille et qu’il souhaite réfléchir.

Cole se gare juste devant ma maison, derrière la voiture de mon père. Je croise intérieurement les doigts pour qu’il ne cabosse pas la sienne à nouveau, mais ça m’amuse et me fait esquisser un sourire que Cole finit par remarquer quand je tourne légèrement le visage vers lui.

- Bon, je vais rentrer. Donne-moi ton numéro… Je ne l’ai pas sur ce téléphone, je demande, d’une petite voix, toujours avec cette honte qui me prend aux tripes.

HJ:

Invité

Au fond, tu te sens con, tu te sens mal d'avoir dû régir tel un animal. Tu te sens même pas vexé, tu t'en veux à toi-même, pas à elle. Peut-être qu'elle a besoin de temps, de recul, de remettre ses sentiments vis-à-vis de toi à l’épreuve, qui sait? Tu te garais devant son logement, derrière la voiture qui était là depuis un bon moment, quand elle descendait elle te demandais de donner ton numéro, et toujours sans un mot, tu lui donnais une petite carte où il y était indiqué. Cette soirée a réveillé un tas de questions en toi, dans ta tête, c'est le bordel, il vaut mieux pour toi que tu rentres sagement chez toi. Tu repassais côté conducteur, la fenêtre côté passager encore ouvert, t'appelais Victoria. Excuse-moi. et elle n'a même pas le temps de te répondre que tu fermais la fenêtre, faisant marche arrière pour faire demi-tour et rentré chez toi, rejoindre ta sœur avec qui tu te prendras certainement la tête, à moins que ce soir tu ailles à cette fête qu'organiser un de tes amis, mais ce soir tu restera calme, tu ne vas pas là pour t’amuser avec toutes celles qui te passeront sous la main, non ce soir tu te remets en question en espérant qu'elle en fera autant.

HJ:

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un monde à part entière

Même pas un mot, quand je demande son numéro à Cole. Je pensais qu'il allait me sourire, me le dicter de sa voix charmante, puis me faire un bisou avant de me laisser quitter sa voiture. Me retenir, peut-être. J'ai fauté quelque part, je le sens...

Son attitude ne me donne pas envie de l'embrasser, pour le coup. Je le remercie d'un signe de tête pour la carte de visite qu'il vient de me tendre en silence et lui murmure un "Au revoir" encore plus timide que ce que j'ai lancé en demandant son numéro. Je m'enfuis de cette voiture, doucement, presque sans me retourner. Presque, parce qu'il finit par m'appeler alors que j'ai entamé le petit chemin pour remonter jusqu'à la porte de chez Papa et Maman. Il m'appelle, je me retourne et l'entends s'excuser avant de démarrer et de partir, en trombe, sans me laisser le temps de répondre. Je reste coite, quelques instants, avant de retourner dans la maison de mes parents, l'air contrit. Qu'est-ce qui cloche avec moi ? Le mec super que j'avais trouvé à New-York est presque venu depuis l'Amérique pour moi, et je le laisse partir comme ça ? Je serre sa carte de visite dans ma main, soupirant, avant de fermer la porte et d'appeler ma mère, qui, je l'espère, va toujours aussi bien que quand je l'ai laissée seule en début d'après-midi.

charney

HJ:

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