in the end (ainrys)

Il en a besoin de sa séance de boxe, besoin de frapper dans quelque chose pour tout évacuer, pour se vider complètement de tout son ressentiment, de toute sa colère. Cela lui permet de se canaliser pour ne pas imploser complètement. Emrys s’est toujours maintenu en force et a toujours fait du sport mais depuis que sa femme est morte, il s’est dit à la boxe. Au final ça aurait pu tomber sur autre chose, la course, la musculation mais il lui fallait quelque chose pour se défouler, pour l’épuiser, lui faire penser à rien d’autre que frapper dans un sac. C’est un peu primaire, taper dans quelque chose pour aller mieux mais au moins c’est efficace. De manière générale il se rend toujours aux mêmes horaires et les mêmes jours à la boxe, il est du genre à avoir une routine, une vie régulière. Seulement la veille il n’a pas pu venir, il devait s’occuper de son fils qui était malade. Sa séance a donc été reportée au lendemain. De toute façon il n’a besoin de personne et reste dans son coin. Il pourrait se battre contre d’autres gens mais il ne va pas vraiment vers les autres, même si c’est pour leur taper dessus de façon amicale. Il se rend donc dans les vestiaires, se change et part en direction du sac de frappe. Après avoir mis ses gants, il frappe comme un dingue, jusqu’à devenir complètement transpirant et épuisé. Dans sa tête il récite Mozart, Beethoven ou encore la chevauchée des Valkyrie, musique correspondant bien par son rythme à la situation. Oui il écoute pas mal de classique et il aime le mélange boxe et musique symphonique. Au bout d’un moment, il retire son t-shirt, il a tellement chaud, il devrait s’arrêter mais il n’est pas encore assez épuisé. Il ne compte pas les minutes qui filent, il ne s’arrête que lorsqu’il sent qu’il ne peut plus vraiment aller plus loin.

Je n'étais pas une grande sportive de base, quand j'étais plus jeune je faisais tout pour éviter ça. Mais depuis quelques temps, les portes du club était un peu pour moi comme des portes d'une Église pour un religieux. Un endroit où moi je me dépensais pour penser à autre chose que mes problèmes insignifiant pour le reste du monde, un endroit où quand je sortais, je savais que je me sentais un peu mieux, un peu moins lourde. Ça me changeait d'y aller, plutôt que passer mes journées entre le boulot et la maison où finalement comme au début de mon histoire à Bowen, je me retrouvais quasiment seule. Et ça ne me dérangeait pas plus que ça, d'être seule dans cette maison, parce qu'après avoir tentée la colocation, je me suis rendu compte que j'étais bien mieux dans mes soucis, que je stressais moins quand j'étais seule. J'embêtais personne et personne ne m'embêtait. Ça me forçait à voir d'autres personnes que mon frère et mes collègues, faire des relations sociales n'étaient clairement pas mon fort, parce qu'à chaque fois les gens finissaient par me gonfler quand ils restaient plus de quelques heures avec moi. Ici c'était éphémère comparé au reste, je me défoulais, je parlais un peu et je finissais par disparaître. En rentrant dans la pièce, j'essayais de repérer des gens, ceux avec qui je parlais le plus souvent parce qu'ils me tapaient pas sur les nerfs. Je crois reconnaître Emrys, ça me mettait un peu mal à l'aise, uniquement parce qu'à notre dernière rencontre qui datait quand même un peu, je m'étais trop confiée. Et même si ça me faisait plaisir de le voir, je n'étais pas le genre de personne à sauter sur les autres à chaque fois. Je ne voulais pas passer pour le genre de fille collante et chiante. J'effaçais sa présence rapidement de mes pensées, me concentrant sur d'autres partenaires. Je commençais doucement puis au fur et à mesure que le temps passait, j’énergisais mes mouvements avant de passer avec les autres quelques longues minutes. Jusqu’à ce que mes bras lâchent petit à petit, qu’il était plus judicieux de prendre une petite pause que rester s’acharner plus longtemps. Je soufflais puis prenait une gorgée d’eau en zieutant les personnes qui martelaient les sac de frappes avec leurs poings. Mes yeux s’arrêtaient une nouvelle fois sur Emrys, puis je comprenais pourquoi j’étais pas la seule au fond, à le regarder. À croire qu’il faisait tout pour attirer mon regard, puis celui des autres. Puis zappant tout ce que je me disais auparavant, je m’approchais de lui. « Il t’avait fait un truc de mal ce sac ou alors la personne que t’imaginait en face de toi est vraiment détestable ? » Lançais-je sur le ton de l’humour. « Y’a tes fangirls qui voulaient pas que tu t’arrêtes à l’autre bout d’la salle. »

Emrys peut être du genre observateur, si jamais l’idée lui vient d’en apprendre plus sur quelqu’un, il peut lui jeter un coup d’œil et percevoir des détails qui échappent à la plupart des gens. Seulement lorsqu’il tape dans son sac comme-ci sa vie en dépendait, il ne fixe que son objectif, à savoir taper plus fort, plus longtemps, massacrer ce sac. C’est vrai qu’il n’a rien demandé lui mais il est là et il préfère se défouler sur lui plutôt que sur quelqu’un. C’est un homme assez pacifique, relativement calme mais lorsqu’il s’énerve, il peut vraiment faire peur et envoyer tout valser. Il n’irait pas frapper quelqu’un, sauf si on le provoque et qu’il estime que c’est mérité. Ce n’est pas un type violent. Alors qu’il vient de s’arrêter, le souffle court, ses battements de cœur au maximum, une femme s’approche de lui. Il n’est pas à son avantage, en train de dégouliner de sueur, probablement tout rouge après avoir fini sa séance mais bon tant pis, ce n’est pas comme s’il cherchait à faire bonne impression auprès de qui que ce soit. Il tourne la tête et c’est Aino. Il l’a vu il y a maintenant des mois, à l’époque où il buvait plusieurs verres par soir, il a même fini un peu saoul ce soir là, il a tout de même réussi à rentrer chez lui sans encombre. Elle aussi a l’air d’avoir fait du sport, il ignorait qu’elle faisait de la boxe, enfin ce n’est pas comme-ci il en savait beaucoup à son sujet, ce ne sont pas tous les deux des grands bavards. Elle lui demande s’il en veut tant que ça pour autant massacrer son sac de frappe. Parfois il imagine que des gens sont à la place de ce sac, les gens qui l’énervent, parfois il s’imagine lui, le responsable de la mort de sa femme. Même si objectivement il n’a rien à se reprocher il se dit sans cesse qu’elle est morte à cause de lui, parce qu’elle était fatiguée et qu’ils ne sont pas rentrés ensemble ce soir là. Si ça avait été le cas ils seraient probablement morts tous les deux, il aurait préféré, plutôt que de vivre en étant à moitié mort. « Frapper fort me fait mieux dormir. » dit-il simplement. Au moins il est épuisé et ne se tourmente pas l’esprit avec mille-et-une choses, il fait également moins de cauchemar. En somme il aime ses nuits après le sport. Lorsqu’elle lui parle de ses fangirls, il fronce les sourcils. Elle ne sait pas de quoi elle parle alors il tourne sa tête en direction du fond de la salle, il comprend alors et se souvient surtout. Il a retiré son t-shirt il avait presque oublié ce détail mais visiblement d’autres l’ont remarqué. « Euh..oui, désolé. » dit-il avant d’attraper son t-shirt pour le remettre. « Mon esprit est ailleurs lorsque je frappe. » se justifia-t-il. Il n’était pas à l’aise à l’idée que des gens l’aient regardé ainsi, en train de s’acharner sur un sac comme un homme des cavernes. Il attrapa sa bouteille d’eau, il avait bien besoin de boire un peu, si bien qu’il but toute la bouteille. « Toi aussi tu frappes...et je suis sûr que tu n’y vas pas de main morte non plus. » Ce n’est qu’une simple supposition, il ne la connaît pas tant que ça mais Emrys s’imagine qu’elle n’est pas du genre frileuse lorsqu’il s’agit d’y aller et de frapper.

« Je crois que tout le monde dort bien après une séance de sport. » J’avais sans doute pas besoin de ça pour bien dormir, mon être est fait pour dormir, même si je partais du principe que je n’aimais pas perdre mon temps. Ça, j’aimais bien. Rester pendant des longues heures dans mon lit à ne rien faire jusqu’à ce que mon esprit me dise de me bouger pour faire quelque chose de constructif. Et je n’avais pas de trouble du sommeil non plus, si parfois des insomnies se montraient, j’arrivais à récupérer. On tape tous sur un punching-ball pour une raison différente, pas vrai ? « Enfin, je dis ça, mais t’es peut-être insomniaque alors ... » Je ne connaissais pas grand-chose de sa vie et encore moins les choses personnelles. Même si lui connaissait mon point faible et que j’étais honteuse de m’être livrée autant parce que je devais bien avoir l’image d’une pleureuse ce jour-là, lui ne se confiait pas beaucoup. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Il devait être le genre de personne avec qui il fallait passer plusieurs temps pour le découvrir, savoir ce qu’il cachait. Moi, j’avais toujours mon temps et je préférais les personnes comme lui que les pipelettes qui déballaient leurs vies à la première personne qui passait. Et j’en entendais assez, le soir au boulot, avec toutes les personnes qui pensaient que je m’intéressais vraiment à leurs vies. La seule chose positive avec eux, c’est qu’il donne rapidement les informations qui font mal, ce dont on peut se servir contre-eux et pour des personnes comme moi, c’était bien précieux. Quand il me disait que son esprit était ailleurs, je répliquais directement. « Du style … dans un club de strip-tease ? » J’essayais d’étouffer un rire, mes blagues étaient nulles, j’avais jamais été forte dans l’humour de toute façon.  Merde, j’dois être une personne si gênante, il va finir par fuir. « J’veux dire … je comprends. Puis t’as pas à t’excuser pour ça. » J’étirais un sourire, tournant le regard. Ca ne dérangeait personne à vrai dire, peut-être les autres mecs, mais les femmes, pas vraiment. Et je n’allais pas me cacher les yeux à chaque fois que quelqu’un dans une salle de sport retirait son t-shirt, je finirais par me mettre un bandeau pour broyer ma vision à chaque fois que je venais. « J’essaye de me contrôler, on va dire. Je me contente pas que du punching-ball, faut que j’fasse attention à ne pas accidentellement casser le nez des gens. » Connaissance de cause, mon colocataire avait pris un bon coup dans le nez et j’avais sans doute cassé plus d’os aux autres que je m’en étais cassée moi-même dans toute ma vie.  Enfin, ici c’était différent, ce n’était pas des combats du même style, il y avait un minimum de protection. « Tu m’observais ou … j’ai juste l’air d’une barbare pour que tu dises ça ? »

C’est l’avantage du sport, ça permet de passer des bonnes nuits de sommeil, même si le lendemain on peut se réveiller encore fatigué de la veille et avec des courbatures au moins on ne tourne pas en rond pendant une heure au beau milieu de la nuit en n’arrivant pas à dormir. Cela lui arrive assez souvent, se réveiller et tourner en rond, ruminer, se tourner et se retourner dans son lit en tentant de chasser les idées sombres qu’il a. Lorsqu’il buvait, Emrys dormait beaucoup mieux, l’alcool l’assommant complètement, seulement le lendemain matin il avait souvent une mine pas très fraîche, surtout lorsqu’il ne buvait pas assez d’eau avant d’aller se coucher. « Tu as raison mais non mon sommeil ne se porte pas si mal. » Non il n’est pas insomniaque mais il est loin de dormir comme un bébé, cela fait une éternité qu’il n’a pas passé une bonne nuit sans avoir fait de sport avant, trois ans en réalité. Avant que sa femme ne meurt il pouvait passer des matinées au lit le week-end, à présent il est debout avant la plupart des gens. Oui il arrive à dormir mais juste ce qu’il faut et il estime ne pas avoir besoin de médicaments, il ne veut pas une addiction en plus. Si c’est un homme a l’allure forte, il peut se montrer très fragile et devenir rapidement dépendant à quelque chose, surtout maintenant. C’est pour cela qu’il ne fume jamais et qu’il a complètement arrêté l’alcool à présent.
Le jeune homme ne s’était pas vraiment ou plutôt plu vraiment rendu compte qu’il avait retiré son t-shirt, ce n’est que lorsqu’Aino fit une remarque à ce sujet qu’il se sentit gêné et le remit, il lui expliqua avoir la tête ailleurs. Le trait d’humour de la jeune femme lui fit ouvrir grand les yeux de surprise. Lui ? Dans un club de strip-tease ? Tous ces mots ne sont pas vraiment compatibles, il est à des années lumière de ça. « Non pas vraiment. » dit-il franchement même s’il avait esquissé un mince sourire à sa blague. Elle se montrait gentille et compréhensive avec lui, il faut dire qu’il se sentait terriblement gêné d’avoir pu s’exhiber ainsi, il est plutôt pudique en règle générale.
Aino lui explique ensuite se contrôler pour ne pas casser le nez des gens ce qui confirme plus ou moins la théorie d’Emrys comme quoi elle ose frapper. « Tu peux te lâcher...enfin c’est fait pour ça. Pas sur les gens, bien sûr, mais le punching ball. » expliqua-t-il calmement. Elle lui demanda ensuite s’il l’avait observé ou si naturellement elle a l’air violente. « Non...c’est seulement que je ne t’imagine pas avoir peur de frapper...mais j’ai peut-être tord. » Après tout ce n’est qu’une impression. « Tu ne fais pas que de la frappe ? » demanda-t-il un peu curieux. Lui ne se bat pas contre les autres mais visiblement, d’après ses dires, Aino monte sur le ring.

Sa réaction m'arrachait un léger sourire, il n'avait pas l'air gêné, peut-être qu'il l'était, mais que je n'arrivais pas à lire sur son visage. J'étais très mauvaise pour ça, j'essayais pas de comprendre ce que je ne voulais pas que les autres comprennent sur moi. Tout simplement parce que moi j'essayais de ne pas retranscrire mes sentiments dans des sourires ou des rires, des froncements de sourcil jusqu'aux lueurs dans le regard qui voulaient tout dire. Pour comprendre ce que je ressentais, si j'étais heureuse ou triste, il fallait m'entendre parler, il fallait apprendre à me cerner ou me voir craquer complètement. C'était un mur de brique que je m'appliquais à bâtir depuis mon enfance, si bien que j'en oubliais parfois d'avoir l'air humaine avec les gens de passages, les inconnus. Les uniques personnes qui avaient le privilège de voir un peu plus ce que je cachais derrière mon masque était mes amis proches et ils étaient très peu. Et la seule amie qui connaissait chacun de mes sentiments sur l'instant, avec qui je pouvais parler des heures de tout ce que je pensais, avait quittée ce monde il y avait un peu moins d'un an. Emrys avait l'air d'être pareil, pas question caractère, je n'espérais pas pour lui en tout cas. Mais je ne l'avais jamais vraiment vu avoir un large sourire, je ne le voyais pas non plus montrer s'il était malheureux ou joyeux. Au fond, je ne savais pas ce qu'il ressentait, ça se trouve ma présence le dérangeait et je n'étais même pas au courant, parce qu'il n'avait qu'une façade et que j'n'étais pas assez douée pour déchiffrer tout. Il n'avait pas l'air sauvage, il ne m'avait pas envoyé bouler c'était déjà ça. « Oui. Enfin je viens ici pour le social un peu plus aussi … on ne peut pas dire que je parle pas à grand-monde autrement. » Les gens que je connaissais aujourd'hui étaient surtout des personnes que je rencontrais lors de grand événement dans la ville, ce n'est pas dans mon bar ou mon jardin que je me faisais des connaissances. « Mais t'as raison, parfois c'est bien de se lâcher un peu plus. » Ce que je ne me privais pas de faire parfois quand j'allais vraiment mal, que j'étais en colère contre le monde. Je restais le regarder quelques secondes, haussant les épaules. J'étais contente qu'on ne voit pas comme une faible. « Mh, non. Faut bien se défendre tout seul. » Je m'imaginais mal un jour où quelque chose tournerait mal à pleurer sur mon sort, me demandant quoi faire. Au pire maintenant je me blessais peut-être pour rien, mais je faisais quelque chose que rester derrière des larmes à appeler au secours. « Euh ... ce n'est pas un truc extraordinaire, je crois. Je préfère juste être en face de quelqu'un, c'est plus amusant. Au moins je paye pour quelque chose. » Si c'était de ce lieu qu'il parlait parce qu'un sac, je pouvais en avoir un chez-moi sans payer un club. Mais des gens je pouvais pas en frapper comme je voulais, même si en extérieur je suis un peu trop violente, c'était différent, je pouvais prendre des risques derrière et je ne voulais pas finir ma vie en prison parce que j'utilisais mes poings dès que je le voulais. « Puis j'utilise plus de mouvement qu'à taper sur un sac. J'suis sûre grâce à ça je te mets au sol en deux minutes chrono ! » J'esquissais un léger sourire en coin, lui lançant un faux-air de défi. Parce qu'avec mes bras, je ne risquais pas de tenir longtemps.

Spoiler:

Emrys l’imaginait davantage comme une personne sociable ou tout du moins plus que lui. Il sait qu’elle est barmaid et il la voyait bien bavarder avec les clients et avoir une foule d’amis même si elle garde son jardin secret. Au final elle est peut-être comme lui, elle ne sort pas énormément, ne parle pas beaucoup non plus. Lui aime passer du temps chez lui à travailler ou à lire, à le voir on pourrait croire qu’il ne se détend jamais mais pour lui lire un pavé de sept cents pages avec de la musique classique en fond et une bonne tasse de thé, c’est ce qui se rapproche le plus du bonheur à ses yeux. En réalité c’est déjà un vieux papy avant l’heure, parfois grincheux, parfois plaintif, le monde c’était mieux avant et il vaut mieux rester chez soi seul que de sortir et parler à des gens sans intérêts. Enfin si, il parle, la preuve là avec Aino mais c’est essentiellement parce qu’elle est venue à lui. Il n’est sûr qu’il serait allé la voir autrement. « Je devrais peut-être prendre exemple sur toi. » Aller parler aux gens, aux femmes, faire quelque chose, redevenir comme avant, le type sympa et bon pote. Parce que oui, comme toujours, avant il était différent, moins renfermé, moins triste, moins déprimant et plombeur d’ambiance. Pour tous les gens qui l’ont connu avant, soit très peu de gens, ici à Bowen, la différence entre le Emrys d’avant et celui de maintenant ne fait pas photo, il a radicalement changé même si très lentement il revient à ce qu’il était. Parfois il lâche un sourire ou même un rire. C’est grâce à ses amis qu’il arrive ainsi à s’en remettre même si ça prend un temps extrêmement long.
La discussion était tournée sur la boxe et Aino lui expliqua qu’il fallait bien qu’elle puisse se défendre d’elle même si un jour quelqu’un s’en prend à elle. Le jeune homme hoche la tête. De ce côté là il ne pense pas avoir de soucis à se faire, même si son entraînement aux sports de combat, au self-defense ainsi qu’au maniement des armes date un peu à présent, il est loin d’avoir tout oublié bien qu’il n’en ait jamais vraiment eu l’usage.
La blonde trouvait ça plus amusant d’avoir quelqu’un en face, une vraie personne à frapper, du challenge. « Je devrais peut-être essayer. » dit-il même si le contact humain n’est pas son fort. Il n’aurait pas peur de recevoir des coups mais plutôt d’en donner. Au moins lorsqu’il frappe dans un sac celui-ci ne se plaint jamais.
Sa dernière réplique sonnait comme un air de défi aux oreilles du jeune homme. Il esquissa un mince sourire en la regardant. Elle avait l’air sûre d’elle et sûre de pouvoir le mettre au sol en deux minutes. « Tu es sûre ? On peut essayer mais je ne voudrais pas te blesser. » Oui cela peut sonner comme une phrase incroyablement macho mais il l’est parfois. Et il ne dit que la vérité, il n’a pas envie de lui faire mal et il aurait probablement dit ça à n’importe quelle autre personne lui proposant ce genre de choses. « Tu veux faire de la boxe ou bien tous les coups sont permis ? » demanda-t-il soudain joueur. Car si c’est la deuxième option qui est choisi, il ne mettra pas bien longtemps à la mettre par terre, après tout il a eu un entraînement pour ça.

« Peut-être. » J’étais loin de vouloir décider pour lui. Moi je le faisais uniquement pour rentabiliser un peu mes sous, pour pouvoir dire que j’ai parlé ou vu quelqu’un. Après, si les autres préféraient être seuls, je les comprenais tout autant, être seule devait être ma plus grande passion. De toute manière, je n’étais pas entourée de grand-monde, alors la solitude me connaît. Elle s’accroche à moi depuis mon enfance, mais je ne suis pas prête de la lâcher, non plus. Indirectement je proposais à Emrys de venir s’affronter sur le ring, rien de très sérieux. Au fond, je ne pensais même pas qu’il allait prendre l’information, parce que même si je sais un minimum faire de la boxe ou me battre dans la rue, ce n’est jamais très glorieux. « Hé, c’est quoi cette phrase ? T’es persuadé que tu vas gagner, c’est ça ? » Un maigre sourire habillait mes lèvres. Merde. Je savais, au fond, que je n’avais que très peu de chance de tenir debout bien longtemps, sauf s’il n’y mettait pas du sien, parce que j’étais assez épuisée du fait de mettre déjà battue quelques minutes auparavant. Et que généralement, je récupérais pas très vite, quand il s’agissait des réflexes, ça dépendait l’instant, quand j’étais dehors ça allait, en salle beaucoup moins parce que normalement je n’allais pas me recevoir un coup venu de nulle part. Pourtant, je ne voulais pas faire marche arrière, me cacher derrière une sorte de fausse phrase pour dire qu’on pourrait le faire une prochaine fois. Ça ferait de moi une lâche et je ne voulais cette idée dans aucune tête. « C'est plutôt moi qui ai peur de te blesser. » Balançais-je avec un peu d'humour. Lui ne devait pas avoir peur de menace au fond, du moins, il n'avait pas l'air d'avoir une tête de peureux. « Mh, je dirais ... » Il y avait de forte chance que si je choisissais la deuxième proposition, nous nous retrouverons tous les deux virés du ring. Uniquement parce que les gens pensaient bien trop à la sécurité. Ceci dit, la première option semblait plus amusante, j'y voyais plus de défi. « Que tous les coups sont permis. Ça donnera de la créativité. Sauf si tu préfères faire de la boxe ? » Surtout pour moi, parce que parfois, les plus petits avaient plus de chance de s'en sortir gagnant, puis au fond, même si une grande partie de moi partait défaitiste, peut-être que je pouvais faire quelque chose. Parce que dans tous les cas, je n'étais pas le genre de personne à se laisser frapper sans rien dire. « Let's fight ! »

Non il n’est pas persuadé qu’il va gagner, il ne sait pas le niveau d’Aino, si elle a d’autres compétences de défense que la boxe. Elle y ignore tout d’elle à ce niveau là et à bien d’autres niveaux aussi. Si ça se trouve avant d’être barmaid elle a aussi suivi une formation au combat rapproché et pourrait le mettre ko. Après tout il n’est qu’un professeur d’université, rien ne pourrait laisser penser qu’il a un jour suivi un entraînement des services secrets, alors pourquoi pas elle. Ce sont souvent les gens que l’on soupçonne le moins qui sont les plus surprenants. « Non, on ne sait jamais après tout. » dit-il simplement. C’est seulement qu’il n’a pas envie de lui mettre un coup mal placé pour ensuite s’en vouloir. On lui a appris à neutraliser un ennemi et dans les services secrets neutraliser peut aller jusqu’à tuer. Oui il a appris à tuer. Il ne l’a jamais fait, ayant été employé dans les bureaux pour travailler sur de la diplomatie, mais il sait comment faire, bien que ses souvenirs soient lointains. La blonde lui dit ensuite, comme un air de défi, que c’est plutôt elle qui a peur de le blesser. « Tu peux y aller. » Après tout il est fatigué donc il pourrait bien s’effondrer mais après ce qu’il a connu, la douleur physique ne lui fait pas peur, ce ne sont que des choses superficielles comparées aux blessures psychologiques. Il lui laisse le choix entre un combat normal, de boxe ou bien quelque chose d’un peu plus dangereux, certes, mais aussi plus intéressant. Il ne compte pas utiliser des coups trop dangereux mais lorsqu’il s’agit de frapper quelqu’un et non un sac, il a plus de capacité en combat rapproché qu’en boxe classique. « Non ça me va. » Ils se dirigèrent ensuite vers le ring. Il se laissait complètement aller dans l’action, dans le défi, sans doute à cause de la fatigue et la lassitude qu’il ressentait. Emrys tenta du mieux qu’il peut de retrouver sa force pour ne pas s’écrouler par terre avant même que le combat commence. Ils montèrent sur le ring, chacun d’un côté. Il espérait que les gens vaqueraient à leur occupation habituelle sans s’occuper d’eux. Il ne voulait pas attaquer alors il restait uniquement sur la défensive. Son objectif est plus de contrer ses attaques que de lui donner des coups.

« Ravie de voir que tu crois en moi. » On ne sait jamais. Ce n'était pas faux, mais je n'étais pas vraiment à l'aise avec les combats que je déclenchais de moi-même. Je préférais largement me prendre des coups pour pouvoir riposter après, c'était sans doute étrange. Mais je n'utilisais mes poings que quand j'en avais le besoin, si je pouvais régler mes conflits avec des mots je le faisais, bien que parler n'était pas mon fort, même si on pouvait penser le contraire. Ici c'était différent, c'est clairement moi qui ai proposé à Emrys de tester la différence entre des personnes qui se battaient contre d'autres et celles qui frappaient. Peut-être qu'il pensait que je pouvais réellement gagner, sans doute qu'il avait un point faible assez large pour être remarqué, pour l'instant je ne voyais pas grand-chose, mais ça devrait s'arranger sur le ring. Peut-être aussi qu'il me narguait ou qu'il essayait juste de se montrer gentil avec moi le temps de quelques instants. « Quand je me ne retiens pas, je casse les os de mon coloc par accident. » Et il y avait largement des informations que je devrais garder pour moi. Heureusement que j'ai eu l'intelligence de dire qu'il habitait toujours avec moi, CJ, bien que ce ne soit plus vraiment le cas, il n'était pas parti parce que je l'avais brisé les os, il était parti vivre avec sa copine il me semble. Un nez et des côtes cassées, si je me souviens du motif, je ne me souviens même plus de comment je lui avais fait ça. En repensant à cette histoire, je me disais que j'avais finalement peut-être une chance de dominer sur Emrys, parce qu'ils avaient un peu la même carrure. Et que si je me souvenais de ce que je lui avais fait, j'aurais peut-être la chance de le mettre à terre rapidement. Je me tenais devant lui, le regardant un peu. Et comme je redoutais, il ne voulait pas donner le premier coup, peut-être qu'il avait un plan derrière la tête. Après tout, je devrais m’en construire un aussi. « Bon. Donne des coups aussi, hein. C’est nul de se battre seule. » Soufflais-je avant de m’avancer vers lui avec l’envie d’éclater de rire, parce que je me rendais compte de la mauvaise idée. Je ne doutais pas de lui qu’il joue le jeu en fait, j’voulais juste qu’il me frappe en premier, ce qui semblait pas marcher. Je tentais maladroitement de donner un coup. Difficile de donner des coups à quelqu’un à qui on n’avait rien à reprocher, à quelqu’un qu’on appréciait presque. J’essayais de m’imaginer quelqu’un que je détestais, mais pas trop pour ne pas me défouler de trop … Siam. Siam c’était bien.

Le fait qu’elle puisse casser par accident les os de son colocataire ne rassura pas vraiment Emrys. Enfin il n’a pas peur de la douleur, il a déjà eu des os cassés. Lors de la tempête il a même eu un clou planté dans l’épaule, autant dire qu’il a bien souffert. « Par accident ? » demanda-t-il étonné. Il se demande bien comment on peut casser les os de quelqu’un par accident. Le jeune homme a du mal à imaginer la scène. Ils montèrent tous deux sur le ring mais il ne bougea pas, oui il ne voulait pas frapper en premier. « Les dames d’abord. » dit-il comme pour justifier son absence d’attaque. Il imagine bien que ce genre de remarques pourraient agacer Aino, il l’imagine bien comme une femme forte pas très adepte des gestes de galanterie et des sous-entendus comme quoi les femmes seraient des petites choses fragiles. Enfin il imagine juste. Parfois il se fait des idées sur les gens qui sont bien différentes de la réalité, il faut dire qu’avec seulement quelques éléments il n’est pas aisé de cerner entièrement une personne. Emrys était fatigué de son entraînement, en conséquence ses réflexes et la force de ses coups sont amoindries, Aino peut donc tout à fait gagner. Elle tenta de lui envoyer un coup de poing qu’il réussit à moitié à arrêter dans sa main. Si elle veut un vrai combat très bien, enfin il va quand même essayer de ne pas la blesser, pas trop en tout cas. En réalité il ne sait même pas trop quel est le but de ce combat, comment le gagner, le nombre de round, rien n’a vraiment été établi. Il tente seulement d’utiliser les techniques de combat qu’il a apprises en essayant de retirer tout geste trop violent, car concrètement dans les services secrets on ne fait pas dans la dentelle. Emrys attrape le bras de la jeune femme pour l’attirer vers lui puis passe sa jambe derrière la sienne et lui donne un coup de talons pour faire plier son genou et qu’elle se retrouve à terre.

Peut-être qu'il était tombé dans l'escalier, peut-être que je m'étais un peu trop acharné dessus. Je ne sais même plus s'il s'était pris une porte dans la gueule. Toujours est-il qu'il touchait à la chose la plus importante pour moi, qu'il essayait de rentrer trop loin dans ma vie privée et que je n'ai pas réussi à me contrôler. J'avais sans doute même pas chercher à me trouver une bonne conscience, à l'époque la blessure était bien trop grande, tout ce qui touchait de près ou de loin à ma grand-mère n'était que négatif à mes yeux. CJ faisait quelque chose de bien trop négatif. Pour moi il avait eu ce qu'il méritait, sans doute. « Il a les os fragiles. » Comme ça, si j'lui faisais aucun mal à Emrys, il ne pourrait pas se dire que je m'étais vantée d'être forte avant. En fait, j'étais à deux-cent pourcent certaine que j'allais plus être ridicule qu'autre chose à ses yeux. « T'es trop galant. » Je pourrais lui faire une légère réflexion, que cette phrase on ne l'utilisait plus depuis des années parce que ça créait une vague de soucis, le pourquoi les femmes avant les hommes ? Je n'étais pas chiante sur le sujet, je ne voulais juste pas frapper en première et pourtant c'était ce que j'allais devoir faire en espérant qu'il ne lise pas trop en mes mouvements. Merde. J'avais l'impression d'être en examen alors que c'était juste une sorte de bataille amicale. J'allais rien gagner ou perdre. Premier coup foiré, trop prévisible ou trop nulle. Je voulais tenir sur le ring un temps potable, essayant de cumuler l'énergie qui me restait dans mes bras, mes gestes parce que même si ce combat n'avait pas de sens, le défi était parti de là. C'est un échec, simple. Ma tête touchait le sol rapidement. Je marmonne pour moi-même. « Arg … attends.» Quoi ? Je devais avoir tenu moins d’une minute, moins de soixante secondes debout sur ce ring, c’était vraiment comme une humiliation. Je savais que je devais garder mes blagues pour moi. « Tu ne fais pas que de la boxe, hein … ? » Je l’imaginais faire autre chose que l’éducation, quelque chose dans la violence. Et j’avais du mal, lui semblait plutôt calme. J’étouffais un rire sans pour autant me relever.  Je regrettais juste, j’étais fatiguée sans vraiment l’être. « Je ne sais pas si j’ai envie de proposer une revanche. »

Même s’il a les os fragiles ils faut tout de même un peu de force pour réussir à les briser. Au final Aino est peut-être une psychopathe qui va le mettre à terre en deux secondes et l’envoyer à l’hôpital. Emrys reste tout de même confiant, logiquement il a été entraîné, même si ça fait plusieurs années maintenant, à se défendre contre toutes sortes d’ennemis, même des psychopathes prêts à tout. Enfin, il verra bien s’il doit être un peu plus violent que ce qu’il a prévu d’être. En attendant ils montent sur le ring et la demoiselle lui dit qu’elle le trouve galant. Il ne sait pas vraiment s’il doit le prendre comme un compliment ou non. Parce que oui il l’est, galant, il est un peu vieux mais pas macho ni rétrograde pour autant. Seulement il est le genre à ouvrir la porte aux femmes, à les laisser passer devant, ce genre de petites choses qui sont de moins en moins appréciées aujourd’hui. Car si avant être galant était plutôt une qualité, à présent il a découvert que certaines femmes n’apprécient pas cela. Il peut comprendre mais il est comme ça et ne compte pas changer pour autant.
Finalement le combat ne dura pas longtemps, il ne l’avait pas frappé, il l’avait seulement mis à terre. Emrys l’avait fait tomber avant de la placer sur le ventre et d’attraper ses mains pour les plaquer contre son dos, tel qu’un policier le ferait. Il s’agenouilla à côté d’elle, relâchant la pression qu’il exerçait sur ses poignets pour ne pas lui faire de marque. La blonde se doutait qu’il ne fasse pas seulement de la boxe ce qui est tout à fait vrai. « On peut dire que j’ai été entraîné pour faire durer les combats le moins possible. » répondit-il sans s’étendre davantage sur le sujet. Son ancien métier n’est pas quelque chose qu’il cache particulièrement seulement, comme le reste de sa vie, il n’en parle pas à tout bout de champ. En général c’est lorsque les gens ont des doutes parce qu’ils le voient faire des choses qu’on apprend pas forcément quand on est professeur. Il relâcha complètement les mains d’Aino et s’assit à côté d’elle sur le ring, en tailleur. Un sourire se forma sur ses lèvres. Elle n’avait pas l’air de vouloir vraiment un deuxième round. « Comme tu préfères. Je t’avoue que je suis plutôt fatigué mais ça ne me dérange pas si tu veux prendre ta revanche. » Il ne la force en rien puisque lui non plus n’est pas forcément enchanté à l’idée de se battre à nouveau.  

Visiblement trop feignasse pour dédaigner réfléchir à comment j'aurais pu contrer son truc aussi simple soit-il. Je me retrouvais au sol alors que j'aurais pu sans doute faire mieux, clairement. J'avais l'impression de me retrouver en cours quand je faisais tout pour faire du sport le moins possible. Je lance des défis que je ne suis même pas capable d'assurer parce que la fatigue avait pris mes membres et que mes réflexes s'étaient faits la malle. « Hein ? T'es un flic caché derrière une identité de prof d'histoire-géo ou quoi ? » Je riais légèrement. Et vu comment j'étais planquée au sol, ça ne m'étonnerait pas vraiment. J'ai des larges doute que pour devenir professeur, ils utilisaient la force pour calmer les élèves dissipés. L'image était amusante, un professeur maîtrisant un gamin un peu trop con. De l'époque où je faisais encore partie des gens qui pouvaient estimer avoir un beau diplôme, ça m'aurait bien amusée. « C'est de la triche, alors, non ? On ne peut pas considérer que j't'ai mise au sol ? » Moi je ne connaissais que la boxe, que les bagarres de rues douteuses dans lesquels je m'embarquais toujours plus ou moins volontairement. J'agissais toujours à l'improviste alors que les personnes entraînées devaient penser à comment arrêter la personne et prédire le combat. J'en savais rien au fond. J'étais loin de faire partie de la brigade des flics, moi j'étais plus le genre de personne dont ils couraient après. Dans un autre monde, j'aurais eu moyen de gagner, de ne pas sentir une honte s'installer doucement dans mon esprit, parce qu'à chaque fois que j'le voyais, j'avais l'impression de faire tout pour me ridiculiser et je le pensais à chaque fois. Rien que cette pensée posait un sourire sur mon visage. Avec la chance qu'on avait à se revoir tous les six mois, il aurait oublié et la prochaine fois, j'arriverais à faire quelque chose de mes bras. Je me tournais pour me mettre sur le dos avant de me redresser un minimum. « Je crois que je vais plus prendre rendez-vous pour faire une revanche un autre jour. Celle-ci durera un peu plus longtemps que cet échec. » Un jour où je ne me serais pas dépensée avant comme une tarée ou il me resterait un minimum de conscience pour pas me tourner en ridicule. « Mh. Prends conscience que là je n'étais pas à mon maximum … genre loin de là. » Je soufflais, retenant un nouveau rire.

L’idée d’être à la fois prof et flic badass qui arrête les criminels lui plaît assez. Emrys aime avoir sa petite vie tranquille, sans aucune vague, juste de la monotonie mais parfois il repense à son ancien métier. Il était loin d’être un James Bond, il n’y a pas de doute là-dessus. Il ne partait pas en mission au bout du monde et n’arrêtait personne. Seulement si au début ses responsabilités n’étaient pas très grandes, après une dizaine d’années passés dans les bureaux, il a pris du grade et était donc responsable de sujets bien plus délicats de la diplomatie. Il lui ait même arrivé de gérer certaines missions à l’étranger. Il devait veiller sur des agents surentraînés et parfois leur donnait des ordres de mission sans qu’il n’y ait rien d’officiel. Oui, à certain moment il a eut peur, qu’un se fasse prendre, que ce soit de sa faute. Lorsque le jeune homme est arrivé à Bowen il a changé de métier, est devenu professeur, sa première vocation et a laissé derrière lui sa carrière d’agent. A présent il se demande s’il ne devrait pas reprendre un peu, comme agent dormant, il a toujours des contacts au MI6. « Non pas vraiment, j’ai jamais été policier en réalité. Seulement je n’ai pas toujours été professeur. » Clairement il laisse le mystère planer, il se dit qu’Aino doit s’imaginer un milliard de choses à son sujet alors qu’il n’en ait rien. C’est sûr que c’est plutôt classe d’avoir été agent secret mais il ne peut pas se venter d’avoir eu beaucoup de risques à rester dans son petit bureau à Londres. « Oui, j’ai un peu triché si on veut. » avoua-t-il puisqu’en choisissant un combat avec tous les coups de permis il savait bien qu’il aurait une longueur d’avance.
La blonde choisit de faire un nouvel affrontement mais une prochaine où elle serait plus en forme, cette fois ce sera elle qui le mettra à terre, il n’en doute pas. « Tu as raison, je me doute que tu peux faire bien mieux. » Il repensait à son coloc aux os fragiles. « Sinon je pourrais toujours t’apprendre deux trois trucs. » Des petits coups pas forcément à utiliser en combat puisqu’ils peuvent tout simplement mener à la mort et il est tout de même moyen chaud pour qu’elle le tue. A une époque il aurait accepté mais à présent il a pris conscience qu’il peut bien aller de l’avant. Emrys se leva et attrapa la main de la jeune femme pour l’aider à se relever parce que oui, il est toujours galant.