Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Jeu 24 Mai 2018 - 18:22
to be strong enough to let go
J'imagine mal une compétition se mettre en place entre ma mère et moi. Au contraire, elle m'affirme sans cesse que je suis la réussite de sa vie, et qu'elle peut mourir en paix. Repenser à ces paroles va me donner la larme à l'oeil, aussi je me dépêche de répondre quand Isaiah me demande si la compétition n'est pas trop rude dans le milieu.
- Ca dépend de quelle manière on commence, j'élude en hochant un peu la tête. "Pour ma part, je n'ai jamais vraiment eu affaire à des crêpages de chignon ou quoique ce soit. Même quand on est une dizaine sur un podium, ou en séance photo, ça se passe plutôt bien. C'est surtout dans le dos, que ça se passe..." j'ajoute avec un sourire narquois, me rappelant de quelques singeries déjà entendues. "Mais c'est sûr, il faut toujours être au top, et donner le meilleur de soi-même !"
Je ne sais faire que ça, de toute façon. Si je devais arrêter le mannequinat, je ne sais même pas ce que je pourrais faire d'autre pour gagner ma vie. Aller travailler avec Papa, peut-être. Je n'y ai jamais réfléchi, parce que je n'ai jamais songé à arrêter. C'est juste qu'avec Maman qui est malade... Je ralentis un peu la cadence. Je me fais désirer, et mon agent attend impatiemment que je fasse mon retour, même si c'est sur la scène australienne.
- Les obligations professionnelles, et tout ce qui va avec, je réponds alors qu'Isaiah me demande pourquoi je ne peux pas vivre comme lui, au feeling.
Il est vrai que je n'ai pas la plus compliquée des manières de vivre, mais je me dois quand même de respecter les gens avec qui je travaille et qui m'ont prise sous leur aile. Si je laisse tomber mon agent sur un projet, je doute qu'il me pardonne facilement. Voilà en partie pourquoi je ne peux pas faire non plus tout ce que je veux...
Notre discussion me fait un peu dévier de la partie de billard qu'on a commencée, mais je réussis à faire entrer l'une des boules qui m'appartiennent. Une exclamation de joie m'échappe, mais cette dernière redescend bien vite quand la boule blanche entre seule dans un trou. Légèrement dépitée, je vais la récupérer et la pose près d'Isaiah qui s'en empare, car il reprend la main dans la partie. Je sens mon expression se déconfire un peu plus à chaque nouvelle boule que mon adversaire parvient à faire entrer dans les trous, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques unes des miennes ainsi que la blanche et la noire. Celle-ci doit entrer dans un trou sans la blanche, et je croise les doigts pour qu'Isaiah ne réussisse pas son coup... Bingo ! Il rate. Je ne peux pas m'empêcher de sauter en l'air.
- Quoi ? J'ai gagné tu veux dire ? je m'étonne quand il me dit qu'il était si près du but. "Pas de problème si tu veux une revanche, j'ai toute la soirée !" je lance en attrapant mon verre dont je bois quelques gorgées. "Tu veux aller prendre une revanche au bowling, plutôt ?" je demande ensuite, lorgnant vers la piste où tout le monde se trouve.
C'est vrai qu'on a un peu fait bande à part, Isaiah et moi...
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 28 Mai 2018 - 4:49
Ayant bien sûr remarqué que le sujet de sa mère cachait peut-être quelque chose d’un peu plus gros, d’un peu plus profond, Isaiah avait plutôt amené le sujet de la compétition au sein du mannequinat. Il ne connaissait pas grand-chose à ce monde, parce qu’il ne s’y intéressait absolument pas hormis pour le critiquer. Malgré tout, Isaiah était capable de mettre ses convictions de côté si c’était pour en apprendre davantage sur les autres. Et puis, il n’était pas non plus totalement fermé d’esprit. Victoria lui ouvrirait peut-être les yeux sur ce métier qu’il jugeait dans un sens large. « Ah, c’est à peu près ce que je m’imaginais, alors … Enfin, c’est ce qu’on nous présente, mais on sait jamais hein, avec les médias … Il ne faut pas tout croire, au contraire. Mais l’hypocrisie est souvent abordée quand il est question de groupes ou d’agences de mannequin. Je pense que je ne voulais juste pas y croire, mais, d'accord. » Isaiah haussa les épaules. Bien des gens disaient que c’était parce qu’il y avait beaucoup de filles et que les filles étaient toutes comme ça. Isaiah ne pensait pas comme ça, lui. Il se disait juste que ça venait avec le milieu, ou un truc du genre. « Je crois que je deviendrais fou, à faire ce métier. » Il esquissa un sourire. Constamment avoir des regards rivés sur soi, être devant la caméra, être zieuté par des milliers d’inconnus qui lisent les magazines. Isaiah ne se voyait pas du tout faire ça. Mais il en fallait bien, dans ce monde. « Qu’est-ce que tu penses des retouches Photoshop, toi ? » Demanda Isaiah, curieux de savoir son opinion là-dessus. Si elle n’était pas trop fermée face au sujet, si elle ne se sentait pas attaquée dans ce qu’elle faisait, l’ébéniste pousserait sans doute un peu plus ses questions. Ce n’était pas bien méchant, juste un intérêt particulier. Quand Victoria lui répondit que les obligations professionnelles l’empêchaient de vivre comme lui le faisait, il hocha la tête. À ses yeux, ce n’étaient que des excuses, mais il ne voulait pas non plus pousser le bouchon trop loin lors d’une première officielle rencontre avec Victoria. Les deux adultes se concentrèrent de nouveau sur la partie, et sans doute Isaiah aurait-il dû se concentrer davantage, parce qu’il rentra la boule blanche avec la boule noire, ce qui le faisait perdre automatiquement. La brunette sautait de joie, devant le regard amusé d’Isaiah. « Ouais, ça pourrait être pas mal, au bowling. On verra qui de nous deux a le plus de talent là-dedans aussi ! Et puis comme ça, on fait un peu acte de présence auprès des autres, aussi … » Ils s’étaient isolés bien assez vite, mais c’était l’anniversaire d’un ami commun, après tout. Victoria et lui emportèrent donc leurs consommations avec eux et rejoignirent le groupe, en attente qu’une partie se termine pour qu’ils puissent se réserver deux places.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Dim 3 Juin 2018 - 18:49
to be strong enough to let go
- C'est encore pire que ce que tu peux t'imaginer, en réalité, je réponds d'un air grave avant d'éclater de rire. "Ca permet un peu de faire le tri entre ceux qui sont faits pour ça et ceux qui ne le sont pas ! Après, on n'est pas tous des peaux de vache. Moi, par exemple, je n'en fais pas partie !" j'ajoute en riant un peu pour dédramatiser mes propos.
Je réfléchis un peu au sujet de la question suivante d'Isaiah. Pour quelqu'un qui n'y connaît rien, je me sens touchée qu'il s'y intéresse autant. Tout en continuant de jouer quand c'est mon tour, je tente de me rappeler de la dernière fois où j'ai eu affaire à des retouches trop importantes sur mon corps. Eh bien... Jamais, je crois. Je ne me souviens pas avoir déjà ragé pour ça. Par contre, j'en ai vu qui auraient eu de quoi le faire...
- C'est plutôt chouette qu'ils commencent à les réduire, dans certains magazines ou certaines campagnes de pub. Parce que je peux te garantir qu'entre le papier glacé et la réalité... Il y a un vrai gouffre ! j'affirme en hochant la tête.
Je ne lui citerai pas de nom, mais j'ai en tête des tas de filles de ma tranche d'âge qui exigent qu'on leur retire toute leur cellulite ou leurs petits kilos superflus avec le traitement photo.
Étant donné que notre partie de billard - que j'ai valeureusement gagnée ! - est terminée, je propose à Isaiah de prendre plutôt sa revanche au bowling. J'ai pas très envie que ça se mette à jaser sur nous deux qui nous nous sommes mis un peu à part du reste du groupe. On emporte le pichet encore plein, ainsi que nos verres, et on retourne se mettre à la table où je me trouvais quand Isaiah s'est mis à me parler. Bien vite, une partie se termine, et on se propose pour prendre la suite. On ne peut pas jouer à deux, aussi trois autres personnes dont je ne connais pas les prénoms se joignent à nous. Je fais la fière, mais au fond de moi je fais un peu la grimace parce que je suis vraiment nulle au bowling, d'autant plus que je n'aime pas vraiment ça... Alors que j'allais me diriger vers les boules pour en choisir une qui me suivrait pendant toute la partie, je remarque que les autres ont tous des chaussures étranges. Je m'approche d'Isaiah et lui montre les pieds des personnes autour de nous.
- Je crois qu'on doit aller chercher ces... chaussures, je lui murmure avant de rire.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 4 Juin 2018 - 3:09
Isaiah prit alors un air grave et sévère à son tour, les yeux grands ouverts, les lèvres pressées l’une sur l’autre, comme s’il était pendu aux lèvres du conteur des plus grandes histoires d’horreur. Puis, Victoria éclata de rire, dédramatisant ses propres paroles en parlant du tri naturel que cela permettait de faire parmi les mannequins. « Quand tu parles de ceux qui sont faits pour ça, c’est ceux qui sont capables de supporter les vacheries ? » Demanda Isaiah dans un rire. Parce qu’après tout, si ce monde était autant composé d’hypocrites, c’était visiblement parce que ces personnes-là passaient le test. Heureusement, il y en avait comme Victoria qui assuraient un certain équilibre. Autrement, franchement, on s’arracherait la tête au sein des agences. « Ah non ? T’es pas une peau de vache ? » Demanda Isaiah, prenant un air intrigué comme s’il ne la croyait pas, comme s’il était surpris de cette affirmation, avant de rire. « J’plaisante, bien sûr. T’es même loin de ça. En fait, t’es vraiment une belle découverte. Belle dans tous les sens du terme, j’tiens à préciser. » Parce que si certains mannequins pouvaient parfois être adulés pour leur physique avantageux, Isaiah voyait évidemment bien plus loin que cela. Il s’arrêtait rarement au physique, d’ailleurs, mais ça Victoria devait déjà l’avoir deviné du peu qu’ils avaient échangé. L’ébéniste continua sur sa lancée, osant poser d’autres questions sur ce métier qui lui était des plus inconnus. S’il manquait d’intérêt lorsqu’il feuilletait les magazines, il en était tout autrement quand il se liait d’amitié avec une de ces personnes-là. « Ouais, je suis plutôt content aussi qu’un mouvement anti-retouche commence de plus en plus à prendre sa place. J’trouve cela tellement … ah, déprimant ! que certaines personnes s’autorisent à changer le corps de quelqu’un, alors que le corps est à la base tellement beau … on ne devrait seulement rien changer. Parce que justement … c’est la réalité qui devrait être priorisée, pas des corps inatteignables parce que faux. » Il secoua la tête, avant d’esquisser un faible sourire. « Désolé, je m’emporte. Disons que j’voudrais juste voir une plus grande diversité de corps, et ça vaut autant pour les femmes que pour les hommes ! » Ajoute-t-il. Cette conversation se clôturant en même temps que leur partie de billard, Victoria proposa qu’ils se joignent de nouveau au groupe de fêtards, pour une autre partie de bowling cette fois. Isaiah, ne refusant jamais un challenge, s’occupa de transférer leur pichet jusqu’à une table libre auprès de leurs amis. Deux places se libérèrent pour un prochain tour, et Isaiah et Victoria s’empressèrent de manifester leur désir de jouer. La jeune femme s’approcha alors de l’ébéniste et lui pointa les pieds agrémentés de magnifiques chaussures. « Aaaah, oui. Ces délicieuses chaussures portées par trente-six personnes avant nous rien qu'aujourd’hui. » Il rit. En vérité, ça ne le dérangeait pas vraiment, Isaiah. Il ne faisait qu’ajouter à la blague, au dégoût universel pour les chaussures de bowling. Victoria et lui allèrent donc au comptoir pour récupérer des chaussures à leur taille. « Tu crois que t’arriverais à prendre des poses qui les mettraient assez en valeur pour les vendre ? » Demanda-t-il en riant.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Dim 17 Juin 2018 - 2:20
to be strong enough to let go
- Oui, les vacheries entre autres, et les critiques dans la presse, les photos volées, les rumeurs... Tu sais, on en a dit tellement à mon sujet que je m'étonne parfois de la simplicité de ma vie, en vérité ! Et je ne suis pas la pire... je fais en levant un peu les yeux au ciel, pensive.
C'est un peu derrière moi tout ça, en ce moment. Je ne sais pas quand je pourrai y retourner ni même si je vais le faire, tout dépendra de l'évolution de la maladie de Maman. Mais une chose est sûre : de retrouver un peu de tranquillité dans ma vie ne me fait pas de mal, bien au contraire ! Je me sens moins stressée ici qu'à New-York, même si j'adore mon métier.
Isaiah me fait presque rougir avec son compliment. Belle dans tous les sens du terme ? Ca fait un bail qu'on ne m'a pas dit une telle gentillesse.
- Merci... je murmure, en m'assurant bien qu'il a le regard tourné vers moi étant donné que je le remercie d'une toute petite voix gênée.
Je ne sens pas Isaiah comme je sens la plupart des garçons qui m'adressent la parole, et ça aussi, ça me fait du bien. Il ne me parle pas uniquement parce que j'ai l'air d'une sainte-nitouche qui cache bien son jeu. Alors que concrètement j'ai rien à cacher, finalement.
Je repense vaguement aux filles que je connais qui ne supportent pas d'être mise en face de leur corps en photo, mais également à celles qui ont un corps presque sans aucun défaut et dont on retouche encore quelques éléments. C'est déplorable. On ne peut en général pas dire grand chose, l'industrie est faite comme ça... Mais on est quelques unes à préciser à nos agents que les contrats avec des photographes fous de la souris ne sont pas les bienvenus. On les repère vite, et les nouvelles se diffusent comme une traînée de poudre entre les agents, c'est plutôt pratique.
- Oui, j'aimerais aussi, mais les créateurs préfèrent les sylphides, sans défaut aucun... Je ne pense pas qu'on pourra un jour changer ça. A moins que les mannequins se mettent en grève...? je propose en souriant, avant d'éclater de rire. "On nous tournerait en ridicule, impossible !"
La partie de billard terminée, on retourne gentiment vers le reste du groupe. Je fais vaguement un signe à la personne qui m'a invitée quand elle m'adresse un sourire, mais ne m'en préoccupe pas plus que cela et me concentre sur Isaiah. Et surtout sur les chaussures que nous devrions porter pour marcher sur la piste... ce qui n'est pas le cas. Isaiah a l'air aussi motivé que moi à les enfiler.
- Trente-six, et le reste... je soupire, en me mettant en marche aux côtés d'Isaiah, vers le comptoir réservé au bowling.
Nous indiquons tous les deux notre taille, et pendant que l'employé est parti dans un entremêlement d'étagères à chaussures chercher ce dont on a besoin, Isaiah me demande si je parviendrais à les mettre en valeur. Les yeux vers les étagères, je lui réponds :
- Mais bien sûr. Pourquoi crois-tu que je suis mannequin ? Tout me va ! je me vante faussement avant d'éclater de rire.
Je me calme un peu puisque l'employé est de retour. Il nous tend les chaussures, et nous nous écartons un peu pour prendre place sur un banc juste à côté. Je retire bien vite mes sandales et me rends compte que je ne vais certainement pas mettre mes pieds nus dans des chaussures pareilles. Je retourne quelques secondes au comptoir et l'employé, ayant certainement l'habitude des femmes et m'ayant peut-être repérée sur le banc, me tend une paire de chaussettes jetables, le genre qu'on met dans les hôpitaux. Encore un détail qui me rappelle Maman, chouette soirée ! Je reviens vers Isaiah et enfile les chaussettes de fortune avant d'y ajouter les chaussures.
- Tu vois, je t'avais dit que tout m'allait ! je lance en riant, en tournant sur moi-même. Puis je croise le regard d'Isaiah et éclate de rire : "Ok ça va vraiment pas avec ma robe !"
On m'avait pas précisé "soirée bowling", je pensais qu'on allait se retrouver dans un bar... La déception était de mise, quand je suis arrivée ici. Heureusement qu'Isaiah a sauvé ma soirée.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Dim 1 Juil 2018 - 1:46
Ce n'était certainement pas une vie pour Isaiah, ça, être constamment sous la loupe, attirer les regards de tout le monde lorsqu'il pointait le bout de son nez dehors, être suivi par des photographes prêts à tout pour vendre une photo, même si c'était au détriment de la réputation de l'autre - sans doute, même, était-ce encore mieux dans ces cas-là. Isaiah aimait bien trop sa liberté pour ainsi la mettre en péril. De toute façon, le jeune homme n'avait jamais aimé être sous le spotlight. Il n'hésitait peut-être jamais à se faire connaître auprès des autres ou à prendre la parole lorsqu'une cause lui tenait à coeur, mais jamais il ne deviendrait le visage d'une quelconque campagne. Isaiah faisait ses bonnes actions dans l'ombre, changeant le monde à sa manière, même si ça n'était pas en devenant connu pour ça. Ça ne l'avait jamais intéressé. Pourtant, il pouvait comprendre un minimum ce qui poussait les gens à vouloir devenir célèbre pour tel ou tel talent ou atout. Il y avait ce quelque chose d'attrayant dans ce monde qui semblait parfois inatteignable. Malheureusement, à entendre parler Victoria, Isaiah comprenait fort bien que ce n'était pas toujours rose. Qu'il y avait un prix à payer. « Comment fais-tu pour ne pas en être affectée ? Rien qu'avec les Writers, je vois tellement de gens se laisser abattre. Je n'imagine même pas quand il s'agit de vrais journalistes, ou de gens qui te suivent toi expressément. » Il était vrai qu'à Bowen, certains habitants pouvaient goûter à ce côté malsain des rumeurs, parce qu'un groupe de pseudo-blogueurs se donnaient à coeur joie sur ce site sur lequel les pires histoires pouvaient être racontées. Isaiah en avait lui-même été victime, et certains amis lui avaient rapporté les ragots, mais ça lui passait carrément cent pieds par-dessus la tête. L'ébéniste se contenta de sourire avec sincérité après que Victoria l'ait remercié timidement pour le compliment. Continuant à s'intéresser à cet univers qui le laissait soit indifférent, soit révolté, Isaiah osa aborder la question des retouches de photographie. Quand Victoria affirma que rien ne pourrait jamais changer à ce niveau, le jeune homme réprima un commentaire, l'écoutant d'abord jusqu'à la fin. C'était le genre d'attitude qui ne ferait justement jamais rien avancer, et il trouvait cela dommage. « Et pourquoi pas ? Vous êtes justement les mieux placées pour faire comprendre le message. Il y a de plus en plus de gens qui s'indignent de cette pratique, j'parie que vous auriez pas mal de personnes derrière vous, pour vous appuyer. » En même temps, Victoria à elle seule n'aurait aucun poids. Il faudrait évidemment qu'un bon nombre de mannequins connus osent se lever pour parler. Une fois la partie de billard terminée, les deux jeunes adultes cessèrent ces discussions des plus sérieuses pour finalement se joindre à la bande de joyeux lurons délaissée un peu plus tôt. Lorsqu'ils furent au comptoir de chaussures, Victoria vanta son talent de tout mettre en valeur, même les choses les plus ignobles. Isaiah eut un rire avant de lui lancer un regard malicieux. « C'est un défi ? » Il serait prêt à lui faire enfiler les trucs les plus sordides rien que pour voir. Ils revinrent vers les allées de bowling et, du même fait, leurs amis. « Honnêtement, je m'attendais à pire ! Tu pourrais sûrement lancer une nouvelle mode. » Affirma-t-il, peu convaincu malgré son rire enthousiaste. Isaiah et Victoria se joignirent ensemble à la même partie, puisque l'autre venait de terminer. Ils jouaient avec deux autres personnes, un homme et une femme, qui ne semblaient pas se lâcher d'un pouce même lorsque c'était à leur tour de jouer.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Sam 14 Juil 2018 - 17:59
to be strong enough to let go
C'est une question d'habitude, j'imagine, que d'être suivie par des journalistes ou même des paparazzis. J'ai appris à ne plus y faire attention, à agir de façon authentique. Que cela plaise ou non m'importe peu, et de toute façon je suis loin d'être celle qui les intéresse le plus. Personne ne connaît mon secret. Qu'ils s'échinent à m'inventer des histoires d'amour dès qu'ils me voient en train de discuter avec tel ou tel homme en soirée ou après un défilé. Je m'en moque tellement...
- Je ne m'en occupe simplement pas... Au début c'est un peu dur, mais on s'y fait vite. Pas le choix ! Ce ne sont que des mensonges, en général. Pour faire du clic, pour faire acheter les magazines. C'est comme ça que marche le monde... je souffle en haussant les épaules.
Oui, on ne peut rien y faire. Comme pour changer les mentalités à propos des corps trop normés qu'on attend dans le monde dont je fais partie depuis de nombreuses années maintenant...
- Tu parles, ça les arrange bien, pour celles qui trouvent qu'elles ont certains défauts. Ce ne sont pas de "vrais" défauts, aux yeux du commun, mais pour elles ce sont presque des raisons de se donner la mort. Et je ne plaisante même pas... Nous sommes très peu à ne pas avoir à nous préoccuper de notre physique. C'est une chance, finalement... La minceur naturelle et irrémédiable, j'assure d'un ton presque narquois.
Je pourrais franchement m'en vanter. Mais je n'ai aucune raison de le faire, pas auprès d'Isaiah en tout cas.
- C'est quoi ces... writers ? je finis par demander timidement, pendant qu'on retourne avec les autres.
Je ne me suis jamais préoccupée des rumeurs, même quand j'étais à Bowen. Ca fait quelques années, et ce dont parle Isaiah ne me dit rien. Peut-être que je devrais m'y intéresser, finalement... Histoire de vérifier que personne ne raconte rien à mon sujet. Au moins je serai sûre.
Les chaussures de bowling enfilées, nous retournons auprès des tables réservées pour la soirée de notre groupe, et attendons de voir notre nom sur un écran. On reprend naturellement nos places, au milieu de tout le monde mais quand même à l'écart... J'aurais voulu rencontrer Isaiah avant de partir. Peut-être qu'on serait devenus de très bons amis. Il n'a pas l'air d'être de ceux qui jugent.
- Une nouvelle mode je ne sais pas. Ces chaussures ne sont pas très confortables... je réponds en pinçant les lèvres, sans cesser de surveiller les écrans des équipes. "Ah, c'est notre tour !" je fais en me levant pour rejoindre la dernière piste, contre le mur, sous l'écran en question qui indique nos deux noms ainsi que deux autres de nos amis.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Dim 19 Aoû 2018 - 0:49
C’est ainsi que fonctionnait le monde, jusqu’à ce que les gens se rendent compte qu’il n’en tenait qu’à eux pour le changer. Cette manière d’accepter les normes, les standards, la conformité, bref le système tout entier, comme s’il s’agissait d’une intouchable machinerie, avait le don de faire sourciller Isaiah. Certes, c’était une locomotrice complexe qui faisait avancer la société, mais elle n’était pas immuable. La preuve, bien des changements sociaux avaient eu lieu depuis des décennies. Isaiah osait encore croire que la collectivité actuelle n’en était pas à sa dernière mutation. Si c’était le cas, si tous ses efforts étaient vains, il pouvait bien mourir tout de suite. Malgré tout, Victoria amenait de bons arguments quant à sa capacité à gérer ces rumeurs qui s’écrivaient à son sujet. Elle le disait elle-même, la plupart était des mensonges, des click baits pour faire toujours plus de vues, plus de likes. Comme si tout d’un coup, l’autoréalisation de soi passait par le nombre de pouces levés qu’on nous offrait. « Gagner en popularité et faire de l’argent au détriment de la réputation et de la dignité des autres, oui, ça ressemble fort bien au modèle capitaliste, ça. » Souligna Isaiah, non sans soupirer. Il secoua doucement la tête de droite à gauche, songeant à tous ces magazines à ragots qui se faisaient scanner aux caisses des pharmacies, des épiceries ou des supérettes. Sortir ses pièces durement gagnées en échange de quelques photographies trop osées ou de commentaires déplacés, d’humains tout à fait normaux, comme tout le monde. Quel divertissement ! « Les Writers, c’est une bande de pseudo-journalistes qui, au lieu d’utiliser leur visibilité pour des causes importantes, passent leur temps à se mettre le nez dans les affaires de tout le monde à Bowen pour ensuite cracher sur eux dans un blog au contenu des plus déplorables. » Lui apprit Isaiah. « Je t’avouerais que je n’y suis allé qu’une fois, sorte de curiosité, mais plus jamais je ne retournerai là-dessus. Pas question d’augmenter leur popularité en cliquant sur leurs articles. Ceux qui encouragent ça ne sont franchement pas mieux. » Parce que beaucoup de gens se plaignaient de la présence des Writers et pourtant, ils étaient les premiers à lire les tous derniers articles, à aller peindre la section commentaire de leur hargne. Mais n’était-ce pas exactement l’objectif des Writers ? Si tout le monde cessait de consulter leur blog, ils mourraient. Malheureusement, pas tout le monde n’était prêt à se mobiliser pour leur fin. La curiosité malsaine, le besoin de savoir ce que les autres pensent de nous, voilà ce qui habitait réellement la majeure partie de la population. Peut-être aurait-il dû alors éviter d’en parler à Victoria. Il ne faisait que répandre le poison. C’était toutefois tellement à-propos, il n’avait pu le contourner. Et puis, cela relevait davantage de l critique que de l’encouragement. Bref, une fois les boules de billard troquées contre une paire de chaussures de bowling, les deux amis de soirée retournèrent au groupe initial de fêtards. « Oh tu sais, j’ai vu bien des choses inconfortables qui ont pourtant été portées par des millions de personnes … » Du duo crinoline et corset aux indémodables talon-aiguilles, qu’on ne se leurre pas : quand il était question de rentrer dans le moule, peu importait le confort. « Que le meilleur gagne ! » S’écria Isaiah en se levant quand leurs noms apparurent enfin à l’écran. Sans doute qu’une fois la tête dans le jeu, le jeune homme cesserait enfin de tout remettre en question.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Sam 8 Sep 2018 - 12:26
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Je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire triste quand Isaiah me raconte ce que sont les Writers. Bowen n'est pas une ville remplie de célébrités, comme New-York. Même si cette dernière est d'une taille bien plus conséquente par rapport à ma ville de naissance, les réseaux de connaissances sont vraiment très rapprochés, quand on s'y intéresse. Et le bouche-à-oreille peut parfois faire très mal. Je suppose que, malgré sa taille réduite et sa population modérée, Bowen n'est pas épargnée par l'adoration des gens pour les ragots.
- Par hasard, la seule fois où tu y es allé, tu n'as rien vu qui parlerait d'une certaine Victoria Montgomery ? je demande, à nouveau remplie de cette curiosité malsaine qui me pousse à vérifier ce qu'on peut raconter sur moi.
Par politesse, je ne sortirais pas tout de suite mon smartphone pour aller vérifier par moi-même. Je le ferai ce soir, tranquillement, couchée dans mon lit. Comme ça, si je dois pleurer ou taper du pied, personne ne me verra le faire.
La partie de bowling a commencé, comme l'indique l'écran avec nos noms dessus. Isaiah et moi sommes donc adversaires. Je ne sais pas si ça m'enchante ou non... Il va me mettre une pâtée pour se venger, je le sens fort ! Je me dirige vers le réservoir à boules, et me saisis de l'une d'elles. Elle n'a pas l'air trop grosse, et elle est plutôt légère, peut-être que j'arriverai à faire quelque chose. Je salue mon coéquipier à lunettes et regarde le premier lancer, c'est l'équipe d'Isaiah qui a commencé. Le garçon qui joue avec Isaiah fait un strike d'emblée, ce qui me fait grimacer.
- Ca commence bien... je grommelle en me dirigeant à mon tour devant la piste.
Je prépare mes mains comme dans mes souvenirs... et la boule finit dans la rigole. Je tire une tronche plus basse que mes pieds, et retourne auprès de mon coéquipier en regardant Isaiah jouer.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Jeu 13 Sep 2018 - 0:01
Isaiah ne comprenait pas, lui non plus, pourquoi des bloggeurs friands de ragots et idolâtrés pour leur destruction d’autrui, avaient décidé de semer la terreur sur une ville comme Bowen. Certes, la plupart des habitants se connaissaient, de près ou de loin, ce qui donnait parfois lieu à des histoires rocambolesques allant de l’amour à la haine et parfois les deux en même temps. Pourtant, il s’agissait malgré tout d’une ville plutôt banale au premier regard, alors il ne saisissait pas totalement pourquoi des gens songeraient à mettre en place un tel système à la Big Brother, dans lequel tout ce qu’on faisait ou disait était passé à la loupe avant d’être exposé au grand public, sans tact et surtout sans source valable. L’ébéniste sentait bien que cette révélait avait réveille en Victoria un certain doute quant à ce qu’on aurait pu dire à son sujet. Isaiah réfléchit un moment à sa question. « Je ne me suis pas vraiment attardé, pour tout te dire, mais … non, ça ne me dit rien, non. Plutôt rassurant, pas vrai ? » Il esquissa un sourire. Au moins, Victoria avait la chance de garder son jardin secret, en quelque sorte. Et surtout, elle avait la chance de pouvoir se montrer aux autres sans qu’ils aient déjà des préjugés à son sujet. Des idées préfabriquées avant même de la connaître par eux-mêmes. « Mais fais attention, du coup, si t’as eu peur que certains trucs aient été dits sur toi … t’es jamais à l’abri. » Lança Isaiah dans un murmure s’apparentant à la voix d’un fantôme. Il disait ça pour rire, en regardant autour de lui comme si n’importe qui dans cette pièce aurait pu être en train d’inventer une rumeur à propos d’eux. C’était peut-être le cas, en fait, pour tout vous dire. Ça n’atteignait pas Isaiah, par contre, qui n’en avait que faire de ce qu’on pouvait s’imaginer de sa vie. C’était lui qui la vivait, pas les autres. Et il la vivait à cent miles à l’heure, d’ailleurs, même quand il s’agissait d’une simple partie de bowling. Ça se voyait dans son regard enthousiaste alors que les prénoms d’Isaiah et de Victoria venaient de s’allumer à l’écran, sous d’autres noms. Le premier participant de l’équipe du jeune homme se leva et fit un strike, ce qui entraîna un hurlement de loup – ou un truc du genre – de la part de l’ébéniste. Au tour de Victoria, elle envoya malheureusement la boule dans la rigole. Isaiah rit, pas méchamment, juste … moqueusement. « Tu te débrouilles mieux avec les petites boules ! » Lança-t-il, en référence aux balles de billard, même si ça pouvait clairement porter à confusion. À son tour, il s’empara d’une boule et l’envoya droit devant lui, du moins c’est ce qu’il pensait, mais au final il n’arriva qu’à frapper deux quilles dans le coin complètement à gauche. « J’ferai mieux la prochaine fois ! » Jura-t-il à ses comparses. Et il le fit, plus ou moins. La partie avançait tranquillement mais sûrement, entre deux ou trois rires, mais en accumulant les points d’un coup d’œil rapide, on voyait bien que les deux équipes étaient à égalité, ou presque.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 24 Sep 2018 - 22:09
to be strong enough to let go
- Oui... de toute façon, ils n'auront pas grand chose à raconter sur ma vie, si ce n'est que ma carrière est en pause ! je réponds en riant.
Et ce n'est même pas une blague. Il n'y a tellement rien à raconter... Peut-être que le fait que ma mère est malade a fuité ici. Une personne malade, tout le monde s'en fiche, mais quand il s'agit de la mère d'une native de Bowen qui a réussi à percer dans le monde difficile du mannequinat, c'est peut-être autre chose... J'essaie de vite chasser cette pensée de ma tête histoire de ne pas retourner dans mon humeur maussade. La partie est sur le point de commencer, de toute façon.
Je ne suis pas la première à tirer. La barre est bien haute, au vu de ce que le co-équipier d'Isaiah vient de faire. Son nom a été indiqué par une simple lettre sur l'écran. J'essaie de m'en rappeler tout en attrapant une boule. Évidemment, celle-ci termine, avec tout le désespoir que cela me cause, dans la rigole. Isaiah ne manque pas de se moquer de moi, et je lui tire la langue avant de sourire.
La partie se déroule plutôt bien. On rigole, on se moque avec respect, c'est bon enfant. Je n'arrive toujours pas à me rappeler le prénom du co-équipier d'Isaiah, c'est dire à quel point je n'ai pas côtoyé ces personnes depuis longtemps... J'aurais peut-être dû revenir plus souvent à Bowen. J'attrape la même boule qu'à mes six derniers tours, et la lance sans trop y penser, en me retournant rapidement. Je ne parviens à toucher qu'une ou deux boules, aussi je ne regarde même pas le résultat de ce lancer. Jusqu'à ce que des applaudissements retentissent. Je me retourne, juste histoire de vérifier, et me rends compte qu'il ne reste plus aucune quille au bout de notre piste. J'explose de joie, c'est le premier strike que je fais de ma vie, je crois ! Je me dirige vers Isaiah pour le narguer, mais il était en train de m'applaudir avec ceux qui regardent la partie.
- Alors, on a peur de son adversaire, maintenant ? je fais en crânant avant de lui taper gentiment dans l'épaule.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 8 Oct 2018 - 3:02
La mise en garde d’Isaiah n’aura servie à rien, dans ce cas, puisque Victoria ne semblait pas avoir quoi que ce soit à cacher, ni même à montrer d’ailleurs. Lui était un véritable livre ouvert, si les gens ressentaient le besoin de raconter des trucs à son sujet, ils n’avaient qu’à piger. Ses histoires d’amour, ses histoires de drogue, ses idées et ses sorties d’activiste politique, peu importe, Isaiah n’avait pas de jardin secret parce qu’il n’avait jamais été attaché au concept de propriété privée, alors même clôturer ce jardin imaginaire de ses secrets ne lui effleurait pas l’esprit. « Breaking news : Victoria n’est pas qu’un mannequin, elle est aussi une personne à part entière avec d’autres intérêts et d’autres hobbys que son boulot ! » Lança Isaiah en tendant les mains devant lui comme pour annoncer ce grand titre. Il rigola. « Remarque, ils ont des idées tellement tordues parfois qu’ils pourraient inventer que t’es en pause pour des raisons obscures, tellement obscures que j’ai même pas d’exemple qui me vienne en tête. » En pause parce qu’elle vivait un changement de sexe, ou parce qu’elle était tombée enceinte de son photographe, ou parce qu’en fait la mannequin était en fait sa jumelle qu’elle venait de tuer, ou toute autre rumeur digne d’un soap américain. Isaiah était loin de s’imaginer que la véritable raison était plutôt terriblement triste. Il ne se serait pas moqué aussi ouvertement de la chose, s’il avait su toute l’histoire derrière. Ils passèrent finalement au billard et, après quelques tours, Victoria ne se préoccupait même plus de l’écran de scores, comme si elle avait déjà accepté son sort fatidique. Pourtant, juste là, elle venait de faire un abat. Tout le monde se leva, même les gens de l’équipe adverse, Isaiah le premier, pour l’applaudir. Il siffla, les doigts dans la bouche pour laisser le son retentir entre ses lèvres. Fière d’elle, Victoria nargua légèrement l’ébéniste, lui tapant doucement l’épaule. « Tu ne me vois pas trembler ? » Demanda-t-il en exagérant le mouvement de ses mains secouées. Il rit, avant de continuer à jouer avec les autres, respectant les tours de chacun. La partie se termina finalement avec un score des plus serrés, mais la victoire revenait contre toute attente à l’équipe qui avait mis le plus de temps à prendre sa lancée, soit celle de Victoria. « J’dois m’incliner devant l’être suprême. » Il se pencha face à Victoria. « Tu ne portes pas le nom d’une reine pour rien ! » Autour d’eux, les gens commençaient à ramasser leurs vestes, à troquer les souliers de bowling pour leurs converses, bref, la soirée tirait à sa fin et ça se faisait sentir.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Sam 20 Oct 2018 - 18:53
to be strong enough to let go
Je me mets à rire quand Isaiah s'improvise journaliste. Il n'est pas loin de la vérité, à vrai dire... Mon rire se transforme néanmoins vite en une grimace discrète quand mon acolyte de soirée prétend que les Writers pourraient inventer des raisons obscures quant à ma pause soudaine dans le mannequinat. Je me reprends vite pour ne rien laisser paraître, me demandant quand même s'ils pourraient trouver le lien avec ma mère. Après tout, elle était elle-même très connue de son temps, je n'ai fait que reprendre le flambeau... S'ils viennent à s'intéresser à moi, ça ne va pas mettre longtemps à sortir du placard j'imagine.
- Oui, c'est sûr, je me contente de répondre en riant.
La partie de bowling me change les idées, même si je suis légèrement mauvaise perdante sur les bords. Je ne m'amuse pas quand je me fais rouler dessus, je n'y peux rien ! Au bout d'un moment, je réussis quand même par je ne sais quel moyen à faire un strike impromptu. Ni une ni deux, je m'en vais narguer Isaiah qui rentre dans mon jeu. Ca me relance, et j'aide contre toute attente mon partenaire à nous faire gagner la partie. Ca me met totalement en joie, et Isaiah s'incline devant moi, alors que je prends un air furieusement fier.
- Baise-moi les pieds, dans la foulée ! je propose avant d'éclater de rire, puisqu'il vient de me comparer à une reine.
Tout le monde, dont mon partenaire de bowling, commence à rassembler leurs affaires. Je suis le mouvement et retire déjà les chaussures faites pour la piste.
- Ce fut quand même une chouette soirée, grâce à toi ! je confie à Isaiah lorsque nous nous dirigeons, après tous les autres, vers le comptoir sur lequel les chaussures de bowling sont déposées. "J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir !" j'ajoute une fois que je suis débarrassée de ces immondes pompes.
La soirée touche réellement à sa fin, minuit est passée et je ne l'ai même pas remarqué. Je me mets à fouiller dans mon sac et me saisis de mon téléphone pour appeler un taxi, alors que tout le monde se souhaite une bonne nuit devant le complexe de jeux.
- J'espère que je ne vais pas attendre trop longtemps pour mon taxi... je fais à Isaiah qui est resté près de moi, après avoir souhaité une bonne fin de soirée à ceux près de nous.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 22 Oct 2018 - 3:39
Les gens avaient tellement pris l’habitude de catégoriser les autres en fonction de leur métier ou de leur chanson préférée, qu’on en oubliait qu’une personnalité était composée d’une myriade d’éléments tous différents les uns que les autres. Que c’était ça qui faisait la beauté de l’être humain, cet amalgame de sentiments, de passions, d’intelligences, de caractéristiques toutes distinctes. Et c’était aussi ça la beauté d’un peuple, que personne ne soit les mêmes. Pourtant, on s’entêtait à mettre les gens dans des boîtes pour en faciliter le tri. C’était d’un ridicule étouffant, pour Isaiah. Bien sûr que Victoria n’était pas qu’une mannequin, et c’était ce qu’il avait essayé de montrer par son sarcasme de faux-journalisme. « T’en fais pas avec ça. J’ai espoir qu’il reste des gens assez allumés pour distinguer le vrai du faux, ou mieux encore, ne pas s’intéresser à ce genre de chose. » Il esquissa un sourire qui se voulait rassurant, et qui l’était sans doute, connaissant Isaiah et sa facilité à mettre les autres à l’aise, à les réconforter, à les comprendre. Rien de mieux toutefois qu’une partie de bowling pour se changer les idées au maximum. Même les paroles les plus sages de l’ébéniste ne sauraient se mesurer à ça. Mieux encore, l’équipe de Victoria remporta la partie, malgré un début des plus maladroits. Elle avait bien repris sa revanche face à la partie de billard, et Isaiah ne pouvait que s’incliner devant la reine des boules. « Une fois que tu auras changé de souliers, peut-être ! » Lança-t-il du tac au tac, en riant, quand elle lui demanda de lui baiser les pieds, digne de la royauté à laquelle elle appartenait désormais. Suivant le mouvement, les deux comparses enlevèrent leurs chaussures et rassemblèrent leurs effets personnels – même si, pour l’artiste, ça se résumait à sa propre personne et ses souliers qu’il troqua contre les autres. « Je me suis vraiment amusé, moi aussi. T’es une très belle découverte, Victoria. » Il sourit en la regardant, les yeux empreints d’une grande sincérité. « Il n’en tient qu’à nous de faire en sorte que ça se produise ! » Continua-t-il, déterminé à ne pas laisser tomber le nom de cette jeune femme dans l’oubli. De toute façon, il était rare qu’il oublie quelqu’un l’ayant marqué, comme elle ce soir, mais il voulait surtout s’assurer de pouvoir la revoir et d’approfondir cette relation à peine entamée. Ils se dirigèrent vers la sortie et Isaiah laissa la porte se refermer d’elle-même derrière eux alors qu’ils retrouvaient l’air frais. Victoria avait rapidement appelé un taxi, et raccrocha quelques secondes après avoir mentionné l’adresse du complexe. « Je vais attendre avec toi ! Mon carrosse royal patientera. » Dit-il en pointant son vélo, attaché au poteau de signalisation empêchant le stationnement devant les portes du complexe.
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria) Lun 5 Nov 2018 - 16:28
to be strong enough to let go
Je m'attendais à passer une soirée tout à fait ennuyante, mais finalement elle s'est plutôt bien passée, en très grande partie grâce à ce jeune homme nommé Isaiah. Il n'était pas dans le groupe de potes de l'époque, et franchement je ne regrette pas qu'il y soit entré entre temps ! Je ne me souviens pas m'être autant éclatée à l'époque, quoique que j'étais beaucoup plus méfiante qu'aujourd'hui et surtout bien moins adulte... J'ai grandi, avec tout ce qui s'est passé dans ma vie privée. Heureusement.
Quand on se dit tous au revoir devant le complexe de jeux, Isaiah me répond que pour lui je suis une très belle découverte. Ce compliment me fait presque rougir, et je baisse la tête en souriant, tout en répondant :
- De même, cher Isaiah !
Je me cache dans un rire clair en relevant le visage, mon téléphone désormais dans ma main pour appeler un taxi. Je ne me suis pas embêtée à venir avec ma propre voiture, d'autant plus qu'en étant à New-York j'ai pris l'habitude de me faire conduire. Je ne démords pas de mes pratiques, même en étant à Bowen.
Un sms me confirme l'arrivée prochaine de mon taxi, alors qu'Isaiah me propose d'attendre avec moi, puisque je ne sais pas combien de temps je vais devoir poireauter ici. C'est ma faute après tout, j'aurais pu prévoir le coup et le commander bien plus tôt, voire au début de la soirée. Je hoche la tête en regardant dans la direction que m'indique Isaiah. Je vois un vélo cadenassé à un poteau, ce qui me fait rire.
- Si tu veux, tu peux profiter de mon taxi, on n'aura qu'à mettre ton vélo dans le coffre ! je propose avant de farfouiller dans mon smartphone afin d'afficher le clavier numérique. "Tiens, en attendant, entre donc ton numéro !" je fais en tendant mon téléphone à Isaiah.
Je ne me montre pas aussi courageuse d'ordinaire, mais Isaiah ne m'a rien montré d'inquiétant, aussi je ne vois aucun inconvénient à le revoir. On n'a jamais assez d'amis avec qui sortir, et je sens qu'en ce moment je vais en avoir besoin...
(c) charney
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Sujet: Re: to be strong enough to let go (victoria)