| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Dim 25 Fév 2018 - 21:57 | |
| La routine était mortelle, disait-on. Tahlia, elle, pouvait l'attester. La jeune femme s'était enfermée dans un quotidien qui prenait le pas sur elle et qui l'éteignait peu à peu. Pourtant, ce soir, lorsqu'un collègue lui avait proposé d'aller boire un verre dans un club du coin, la jeune policière avait accepté sans grande hésitation. C'était l'amusement qui primait, qui surpassait sa raison et lui faisait oublier la soirée prévue avec son petit ami. Elle avait besoin de prendre l'air, lui avait-elle dit, sans ajouter de détails. Elle s'était mise en tête qu'ils se verraient demain, sûrement dans le but de se déculpabiliser. Mais en mettant un pied dans le club, le regard de Tahlia s'était fait plus affirmé et son sourire avait fini par réapparaître sur ses lèvres. Elle était la louve dans la bergerie. Les premières minutes furent timides, comme si elle cherchait quelques repères. Mais très vite, les verres s'enchaînèrent, sans réelle envie de consommer avec modération. La musique sans saveur qui remplissait toute la pièce lui suffisait pour rajouter davantage de convivialité au moment. L'esprit embrumé par l'alcool, elle dansait, en rythme avec la musique, parfois seule, parfois accompagnée de son collègue. Pour la première fois depuis longtemps, Tahlia se sentait libre. Libre de ses actes et de ses paroles. Libre d'être elle-même et de ne pas avoir à craindre le jugement des autres. Malgré cela, ce soir, un regard attira son attention. Celui d'un grand brun aux yeux clairs, qui s'avança lentement vers elle pour danser en sa compagnie. Les danses s'enchaînèrent, puis les verres et quelques discussions futiles. Mais quand il lui proposa d'aller boire un dernier verre chez lui, Tahlia se figea. Le réveil fut brutal.La musique se fit entêtante et les vapeurs d'alcool la dégoûtèrent. Elle ne se rappela pas quelle excuse elle sortit à ce jeune homme, mais elle prit rapidement la fuite, comme si elle savait que la limite avait été atteinte. Elle avait failli dire oui. Elle était si désespérée qu'elle avait trouvé réconfort dans le regard d'un homme croisé dans un club. Pitoyable.
Sortie du club, la jeune femme erra dans les rues, ne marchant peut-être pas aussi droit qu'elle ne le pensait. Mais à l'angle d'une rue, une main se referma sur son bras. La main de Tahlia, quant à elle, faillit terminer sur la joue de celui qui avait osé l'arrêter, mais elle stoppa son geste à temps. Elle avait reconnu ce visage. Landon. Elle ne comprit pas trop ce qu'il baragouinait, se contentant de hocher la tête, plutôt bêtement. Mais quand il la poussa à avancer, elle le suivit, sans réfléchir et sans aucune méfiance, vu la confiance qu'elle lui portait. Elle comprit simplement qu'il l'avait amené chez lui, se rappelant de cette maison qu'elle avait déjà côtoyé. Là, elle s'endormit avec sérénité. Elle ne se réveilla que quelques heures plus tard, en sursaut, après un cauchemar qui lui rappelait, de manière bien trop vivace, ce qu'elle avait pu vivre dans le passé. Il lui fallut d'ailleurs quelques instants pour reprendre contenance et se souvenir de l'endroit où elle était. Prise d'un mal de tête violent, elle attendit quelques secondes avant d'oser se relever, se faufilant dans le couloir sombre de la maison. Elle fut surprise d'apercevoir une lumière tamisée dans le salon. Landon était de dos, près de la table basse, visiblement bien affairé. Tahlia avança doucement, sans faire le moindre bruit. Quand elle arriva à sa hauteur, elle s'arrêta net, les sourcils froncés. Landon était occupé à préparer une poudre blanche qu'elle ne connaissait que trop bien. Etait-il vraiment en train de se faire un rail de coke ?! « Landon?! Qu'est-ce que c'est que ça ? » lâcha-t-elle, la voix faible, mais le regard noir. C'était une question rhétorique, évidemment, mais elle avait hâte de voir la réaction du jeune homme, pris sur le fait. |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 3 Avr 2018 - 1:30 | |
| «Regarde-moi chéri…» qu’elle lui chuchote, son rouge à lèvres qui commence déjà à laisser des traces dans son cou tandis qu’il essaie de se débattre. Il sent ses poignets être plaqués contre les draps, incapable de quoi que ce soit si ce n’est d’être l’objet de son désir. «Un… Deux…» Elle compte chacun des boutons qu’elle défait de sa chemise, laissant apparaître son torse qu’elle admire sans concession. Il sent son cœur s’emballer, la panique le transpercer pendant qu’elle embrasse chacune des parcelles de sa peau qui se découvre au fur et à mesure de ses gestes. Il aimerait pouvoir la repousser, il aimerait pouvoir la frapper mais rien n’y fait. Même lorsqu’elle libère ses poignets, chaque coup qu’il lui porte ne lui font rien, elle se contente de rire, laissant ce sourire glacé son sang pendant que celui de cette femme s’enflamme à chaque centimètre de peau qu’elle touche du bout de ses doigts. Il a beau s’agiter, il a beau lui hurlé dessus, rien ne l’arrête, jamais rien ne l’a arrêté, et encore moins cette nuit. Elle redécouvre ce qu’elle n’a plus revu depuis des années, elle découvre ce fils qui est enfin devenu un homme et elle ne cesse de lui le dire. Chaque mot, chaque geste, chaque regard qu’elle lui adresse le repousse dans ses lointains souvenirs qu’il avait voulu laisser derrière lui. Il n’y a pas de mot magique, il n’y a personne pour l’aider, il est face à son pire démon, celui qu’il aurait souhaité pouvoir oublier. Alors il ferme les yeux, il crie de toutes ses forces jusqu’à sentir son corps se redresser brusquement dans son lit, le souffle court, le corps en sueur, sans personne dans sa chambre.
«Putain…» Ses mains recouvrent ses yeux alors que son corps tout entier tremble. Putain de cauchemars… Il respire bruyamment et quitte son lit, cherchant la salle de bain pour se rafraichir le visage, ouvrant brusquement les portes sans même se soucier de celle qui pouvait dormir en bas. Ça peut pas continuer comme ça… L’eau fraîche n’efface rien, il a beau la repasser à plusieurs reprises sur son visage, les images restent. Ses mains qui continuent de trembler ne lui rappellent pas uniquement ce cauchemar qu’il vient de faire, sa tête non plus d’ailleurs. C’est même tout son corps qui lui réclame quelque chose et il n’a pas envie de se battre, pas ce soir, pas cette nuit. Alors sans même éteindre la lumière, il s’était éclipsé dans le salon, se contentant d’une faible lumière pour ouvrir son coffre dans lequel se cachait beaucoup de choses… parmi elles, ce sachet de cocaïne qu’il dépose sur la table basse en verre où il ne tarde pas à se préparer un rail. Il récupère le surplus tout en refermant le sachet, ajustant la poudre devant lui avant de se pencher et… d’être interrompu dans son élan; la voix de Tahlia manquant de le faire sursauter. Il ne l’avait même pas entendue. Alors sans même se retourner, sa mâchoire se resserre, tout comme ses poings. «C’est pas le moment de poser des questions connes…» Il inspire profondément sans même chercher à regarder la jeune femme. Il sait qu’il a été con sur ce coup, il savait surtout qu’il aurait dû la laisser tituber dans les rues. Au lieu de ça, il avait voulu jouer le bon pote, il avait voulu être serviable et ça risquait de lui retomber dessus. «Retourne te coucher Tahlia…» lui balança-t-il presque comme un ordre en se retournant vers elle. Seulement il connaissait la jeune femme, pas parfaitement, mais assez pour savoir qu’elle ne tournerait pas les talons aussi facilement. «… ou rentre chez toi, mais m’emmerde pas. Pas chez moi.» Ce n’était pas le bon soir ou plutôt, ce n’était pas la bonne nuit.
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Dim 8 Avr 2018 - 21:51 | |
| En entrant dans ce salon, Tahlia s'était attendue à trouver un Landon insomniaque, avec qui elle pourrait sûrement passer le reste de la nuit à parler de sujets bateaux. Parce que c'était comme cela qu'ils fonctionnaient. Elle était incapable de définir ce qu'il était. Il n'était pas vraiment un ami. Il n'était pas une simple connaissance. Il était à mi-chemin entre les deux, un être avec qui elle pouvait partager quelques moments conviviaux, sans réellement se dévoiler. L'un et l'autre ne se connaissaient pas vraiment. Et pourtant, elle trouvait en lui un echo, comme s'ils avaient chacun un lourd vécu qui concordait, une souffrance qu'ils cachaient aux yeux de tous. C'était peut-être pour cela que, parfois, cela explosait entre ces deux-là, avec quelques piques qui finissaient toujours par être oubliées. Alors oui, ce soir-là, elle avait cru trouver un Landon insomniaque. Mais la vision qui s'offrit à Tahlia était des plus inattendues. Des plus redoutables. Cette ligne blanche, ce rail de coke, c'était une vision d'horreur pour cette policière qui s'était battue corps et âme contre ce fléau qui avait décimé plusieurs personnes de son entourage.
D'une voix dénuée de toute chaleur, elle avait posé LA question. La question rhétorique, dont elle n'attendait aucune réponse, pour laquelle elle souhaitait simplement obtenir un sursaut de la part du jeune banquier. La réponse de ce dernier fut toute aussi froide que la voix de Tahlia. Il lui faisait comprendre que sa place ne devait pas être là. Il se permit même de lui donner ce qui semblait être un ordre. Landon Henderson osant donner un ordre à Tahlia Wates, voilà qui était plutôt insensé. La brune arqua un sourcil, alors qu'elle toisa son regard quand il osa se retourner vers elle. "Je ne suis pas une enfant à qui tu peux donner des ordres, Landon." souffla-t-elle entre ses lèvres qui s'étaient inconsciemment pincées, comme à chaque fois qu'elle était agacée. Bien sûr, elle n'avait pas le droit de dire quoique ce soit. Comme il le lui rappela brillamment, elle était chez lui. Sous son toit. Sur son territoire. Elle devrait simplement tourner les talons, avant d'éviter une conversation plus houleuse, un mal de tête et de l'énergie dépensée pour rien. Mais Tahlia restait Tahlia. Même avec sa gueule de bois, elle ne pouvait s'empêcher de se mêler d'affaires qui ne la regardaient pas. Elle ne pouvait s'empêcher de penser aux autres, de foncer droit devant pour ce qu'elle pensait être bon pour celui qui se tenait face à elle. Sans oublier son instinct de policière qui rechignait à chaque fois qu'elle côtoyait l'univers de la drogue. Avec une pointe de provocation, elle reprit doucement : "Je ne compte pas t'emmerder sous ton toit." Elle avança d'un pas assuré et prit place à côté de lui, sans un regard pour cette drogue qui trônait fièrement sur la table basse. "Je vais juste rester à côté de toi et te voir ruiner ta vie et ta santé avec cette saleté." Elle prit place au fond du canapé, le regard toujours posé sur lui. Elle essayait de garder un ton calme mais toute sa posture montrait qu'elle était dans l'attaque. Ses yeux verts brillaient d'une lueur de détermination bien fondée. Elle le mettait au défi de toucher à cette drogue, se permettant même de faire un rapide signe de la tête vers le rail de coke. "Allez, vas-y...." Que se tramait-il dans la tête de Tahlia ? A l'origine, elle aurait explosé, proféré quelques menaces et arraché le sachet de drogue. Mais à cet instant, elle était d'un calme étonnant. N'était-ce pas plutôt le calme avant la tempête ? |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Sam 14 Avr 2018 - 14:35 | |
| Ces réveils en pleine nuit avaient le don de renverser Landon, de le frapper de plein fouet en lui faisant ressentir ce goût de bile au fond de la gorge, mêlé à celui de la honte. Il avait beau se rincer le visage ou même boire de l'eau, il ne pouvait pas se détacher de tout ça, il se sentait sale et avec le temps il avait compris que même l’eau chaude sur son corps ne viendrait pas laver sa peau de tous les gestes que sa mère lui avait adressés. Des gestes qui n’avaient pas laissé la moindre marque en surface, mais des gestes qui avaient laissé des images et des sensations que ses souvenirs ne pouvaient s’empêcher de lui rappeler, comme pour lui faire comprendre qu’en fuyant, il n’avait pas su faire face à tout ça, qu’il n’avait pas cherché à s’en débarrasser de la bonne manière. Alors ça lui revenait en pleine gueule, sans qu’il s’y attende, sans qu’il soit capable d’encaisser. Il finissait toujours par ouvrir ce coffre avant de se pencher au-dessus de la table basse du salon pour se tirer un rail de coke qui lui permettrait d’oublier le temps de quelques heures ces images d’une adolescence volée.
La seule différence ce soir, c’est qu’il n’était pas seul. Il y avait Tahlia; une policière en plus de ça. Plus irréfléchi, il n’aurait pas pu l’être et c’est sûrement ça qui l’avait poussé à être aussi froid au fond. Et si Tahlia avait l’air de l’être encore plus en l’entendant s’adresser à elle. Landon retrouvait les petits signes d’agacement chez la jeune femme, il y avait fait face à quelques reprises dans le passé car comme tout le monde, il y avait des choses sur lesquelles ils n’étaient pas d’accord et autant dire que ce soir, ça risquait fortement d’être le cas. Encore plus en donnant un semblant d’ordre à Tahlia, quelque chose qu’elle n’apprécie pas et elle lui le fait comprendre. Et au lieu de répondre quoi que ce soit, il se contente de lui sourire, parce qu’il sait qu’un sourire vaut bien mieux que des mots, surtout lorsqu’il s’agit d’énerver encore un peu plus la personne en face de soi. Déportant son attention sur son rail de coke qu’il faisait mine de perfectionner encore un peu plus, il écoutait d’une oreille plus ou moins attentive Tahlia dont la voix semblait plus posée. «T’es sûre de ça? Parce que tu es en train de le faire pourtant…» qu’il souffle alors qu’elle vient le rejoindre sur le canapé, non loin de lui. Il sent son regard sur lui, il se dit qu’elle essaie de le dissuader par sa présence mais elle n’y arrivera pas. Encore moins avec les propos qu’elle tenait, des propos bien trop communs, pas originaux et qui le faisaient à nouveau sourire. Alors quand il se retourne et que le regard de Tahlia vient immédiatement chercher le sien en l’incitant à prendre son rail, il se remet à sourire, il en secoue même la tête. «Tu sais, peut-être que je suis en train de ruiner ma vie, mais je ne l’inflige à personne.» Il soutient son regard, l’air plus sérieux, laissant son sourire disparaître peu à peu. Parce qu’il disait vrai, cette drogue il ne la touchait qu’entre ses murs lorsqu'il était seul, il ne se montrait pas en spectacle complètement stone… à l’inverse de Tahlia et comptait bien lui le faire remarquer. «Contrairement à toi que je retrouve à tituber dans la rue en fin de soirée, complètement saoule et désorientée.» Des paroles accompagnées d’un soupire et d‘un haussement de sourcils qui en disaient long. Il ne cherchait pas à lui faire la morale, juste à se montrer plus intelligent qu’elle dans ses moments de faiblesse. Alors même s’il ne savait pas si elle avait simplement eu une soirée arrosée ou si elle avait noyé cette partie sombre de sa personne dans l’alcool, il savait une chose: en terme de leçon, c’est elle qui en recevrait ce soir.
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 1 Mai 2018 - 17:25 | |
| Comment permettre à Tahlia de décuver en l'espace de quelques secondes ? La réponse était toute simple : mettre un rail de coke dans son champ de vision. En dépit des apparences, la jeune femme était choquée, surprise. Elle était à mille lieues de croire que Landon s'adonnait à ce genre de passion. Elle n'y avait vu que du feu. Peut-être perdait-elle la main ou comparait-elle simplement la situation de chaque drogué à celle de Jackson qui avait été bien plus virulente... telle était la question. S'estimant stupide à souhait, Tahlia se rassura néanmoins en se disant que Landon n'était pas mieux qu'elle. Se rappelait-il qu'elle était policière ? Elle était donc parfaitement habilitée à le menacer de poursuites bien moins réjouissantes. Mais, étrangement, Tahlia ne fit rien de cela. Elle en avait marre de jouer la flic à tout va, d'être la donneuse de leçons et de jouer un rôle moralisateur qui ne lui ressemblait plus. Elle n'avait plus la force de faire cela, de s'engager dans des batailles au sein desquelles elle était celle qui perdait tout. Elle ne gagnait rien au change, si ce n'était des soucis supplémentaires et des coups au moral qui devenaient difficiles à encaisser. Oui, c'était ce qu'elle essayait de se dire. Pour une fois, elle avait envie de se protéger. Ou plutôt, c'était ce qu'elle voulait se faire croire...
Alors, au lieu d'exploser, de hausser la voix, elle s'était approchée tout en douceur de Landon, avec un air étrangement provocateur qui ne pouvait, malgré tout, pas dissimuler la lueur incendiaire qui animait ses yeux verts. Elle n'avait pas apprécié l'ordre qu'il lui avait donné, tout comme ce sourire qu'il affichait en simple réponse. Ce sourire détestable. Mais elle savait où il voulait en venir, elle savait qu'il voulait l'énerver davantage. Et elle ne voulait pas lui donner une telle longueur d'avance. Elle avait donc pris place à ses côtés, affichant à son tour un sourire mesquin quand il sous-entendit qu'elle l'emmerdait quand même sous son toit. Avec un ton angélique, qui sentait la sournoiserie à plein nez, elle répondit : "Je ne fais pourtant rien de mal, je te regarde juste faire..." Oui, elle l'emmerdait sous son propre toit... et elle s'en fichait royalement. Finalement, il était bien loin le discours qu'elle menait intérieurement, où elle clamait vouloir se mêler de ses propres affaires et se protéger. C'était décidément trop fort pour Tahlia, qui ne pouvait laisser couler ce genre d'événements. La drogue, c'était la bataille de sa vie, un but qui était probablement vain mais qui donnait un sens à son existence bien pourrie. Sans cela, c'était à se demander à quoi elle pouvait bien servir. Triste constat pour cette femme de vingt-neuf ans qui, finalement, n'était pas plus heureuse que Landon. Elle sonda son regard alors qu'il répliqua une nouvelle fois. Il n'avait pas tord, il ne l'infligeait à personne d'autre que lui. Elle était prête à lui accorder un point - à l'affirmer même - si seulement il n'avait pas ajouté ces quelques mots qui énervèrent Tahlia. Il osait comparer sa situation à la sienne ? La mauvaise foi de la brune lui laissait croire que ce n'était pas comparable. Alors qu'en réalité, tout l'était. Ils étaient aussi pitoyables l'un que l'autre. Seulement, il n'y en avait un qui le savait. L'autre, non. Tahlia éclata d'un rire jaune, alors qu'elle secoua la tête. "Tu ne trouves rien de mieux que de comparer une soirée un peu trop arrosée à un rail de coke ?! Tu m'avais habitué à mieux au niveau de ta répartie, Landon." Les paroles de la jeune femme - qu'elle tentait de rendre légères et provocatrices - contrastaient pleinement avec tous les muscles de son corps qui s'étaient crispés. "Contrairement à toi..." s'amusant à reprendre les termes du banquier. "...je ne suis pas hors-la-loi. Et cela fait toute la différence." Certes, il y avait toujours l'état d'ivresse sur la voie publique, mais Tahlia estimait être suffisamment lucide pour ne pas être tombée dans cet extrême. Elle s'enfonça davantage dans le canapé et croisa ses jambes, renforçant cette attitude fermée qu'elle avait déjà avec ses bras croisés. "Si tu veux, on peut continuer à se balancer d'autres vacheries à la figure, ce jeu pourrait même durer des heures. Sinon, on peut aussi faire les adultes et être un tant soit peu matures. Pour cela, tu as juste à remettre cette coke dans ce sachet et à me le donner. Rien de plus..." Il avait les cartes en mains. |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Dim 6 Mai 2018 - 20:13 | |
| Landon n’était pas du genre à croire au destin, il ne pensait pas que s’il avait trouvé Tahlia sous l’emprise de l’alcool hier soir, c’était pour qu’elle l’empêche quelques heures plus tard de se faire ce rail de coke. Les signes ce n’était que pour les gens qui croyaient aux contes de fée, qui croyaient pas suffisamment en eux et qui se rabattaient sur des signes du destin qu’eux seuls voyaient, parce que ça les rassurait, parce que parfois ça les excusait d’agir stupidement. Seulement ce n’était pas les signes qui nous faisaient avancer la vie, ni même reculer, c’était ce que l’on provoquait. Pendant longtemps Landon a pensé que ce qu’il avait vécu le rendait fort, que c’était son destin d’être brisé de l’intérieur pour devenir un homme, un vrai. Mais il s’est vite rendu compte qu’il n’en aurait jamais l’étoffe, qu’il resterait rien de plus qu’un homme qui se cherche, qui accumule les conneries pour tenter de se sentir réellement vivant. Car il n’a jamais eu vraiment l’impression de vivre et même lorsqu’il a pu ressentir cette sensation de légèreté sur ses épaules, on l’a poignardé dans le dos, on a fait ressurgir dans sa vie la seule femme dont il ne veut plus entendre la voix ou voir la moindre photo. Il a sans cesse été repoussé dans un précipice dans lequel il a finalement décidé de s’installer, d’y trouver sa place en se laissant parfois le temps d’en sortir la tête pour se perdre dans les bras d’une femme, pour ne pas oublier qu’il y a en lui encore quelque chose qui l’anime réellement. Seulement cette chose qui vit en lui semble retenue par beaucoup trop de liens dont il n’arrive pas à se défaire… alors peu à peu, il accepte de se faire engloutir, juste pour survivre encore un peu plus longtemps, pour avoir l'impression qu'il lutte contre quelque chose.
Et Tahlia qui était à ses côtés ne pourrait pas le sauver ce soir, ni le sauver demain. Sa présence avait beau amener un peu de couleurs dans son quotidien, il ne l’avait jamais laissée voir le précipice dans lequel il se trouvait, parce qu’il veut y être seul, il n’a pas envie qu’on cherche à le comprendre et c’est pour cette raison qu’il semble toujours aussi froid, aussi distant. Alors quand elle s’assied à ses côtés en le regardant silencieusement, il fait de même, ils se regardent presque dans le blanc des yeux avant qu’elle s’arme d’un sourire pour lui faire comprendre qu’elle n’empiète pas son espace, qu’en aucun cas elle compte le gêner. «Tu as raison de sourire, ça risque de ne pas durer très longtemps» souffla-t-il en la regardant, presque ennuyé pour elle. Ce n’était en aucun cas une menace qu’il venait de faire, c'est juste qu'une fois qu'il aurait le nez dans ce rail, ça ne serait certainement pas un sourire qu'elle viendrait lui offrir. Alors il la laisse profiter encore un peu et il joue avec le rail sur la table en sentant l’attention de la jeune femme sur lui. Il trouvait dommage de devoir agir ainsi avec Tahlia, ce n’est sûrement pas quelque chose qu’il aurait désiré qu’elle voie mais c’était comme ça, il n’allait pas changer ses habitudes juste pour elle, ni pour qui que ce soit. Alors pour préparer un peu le terrain, il se permet un jugement, une constatation plutôt et ça fonctionne, elle rit; beaucoup trop pour que ce soit naturel. Quand elle lui parle elle semble presque calme, seule une pointe de provocation se fait sentir dans ses mots. Et lorsqu’elle reprend ceux de Landon, ce dernier daigne enfin porter son attention sur elle en arquant un sourcil; lui, un hors-la-loi? Il aurait eu envie de lui rire au nez mais il se contente d’acquiescer brièvement, parce qu’en fin de compte elle a raison. «Excuse-moi de ma répartie, je suis un putain de drogué qui n’a plus vraiment toute sa tête…» Un rictus qui habille ses lèvres avant que son index ne se lève ajouter encore une chose «… et un hors-la-loi en plus de ça, heureusement que tu es là pour m’ouvrir les yeux Tahlia, qu’est-ce que je ferais sans toi, hein?» C’est ridicule, loin d’être sa façon de faire généralement. Mais Tahlia ne semblait pas vouloir lâcher le morceau, sûrement son rôle de représentante de la loi qui faisait ça. Et il faut peu de temps pour que ça se confirme lorsqu’elle tente de rendre leur échange plus sérieux, plus mature comme elle le précise. Elle le menaçait d’une certaine façon ou du moins, c’est l’impression qu’il avait en l'écoutant. «Je crois que tu as raison après tout. Je suis d’accord avec toi, essayons d’être un minimum adultes.» dit-il en se penchant au-dessus de la table pour faire disparaître ce rail de coke dans sa narine gauche, sentant ses nasaux s’enflammer. C’était loin d’être agréable et il renifle une fois, puis deux… avant de pincer l’arrête de son nez et de secouer la tête. Il finit par attraper le sachet sur la table avec le restant de cocaïne à l'intérieur. «Et ça commence par apprendre à assumer ce qu’on est, non?» Un hors-la-loi? Un drogué? Un crétin? Sûrement un peu de tout ça à la fois. Mais il s’en fout en fin de compte et il le prouve en balançant presque le sachet au visage de Tahlia. «Fais-en ce que tu veux, ça semble plus important pour toi que pour moi…» qu’il ajoute en sachant que désormais, ce serait un compte-à-rebours avant de s’offrir peut-être en spectacle devant Tahlia, un compte-à-rebours avant lequel il espérait la faire rejoindre la chambre d’amis ou mieux, lui faire prendre la porte. Mais une chose dont il était certain, c’est qu’en terme de maturité ce soir, il venait d’en rendre une bien pâle copie et le pire, c’est qu’en rejoignant la cuisine pour se remplir un verre d’eau, il en rigolait. T’es vraiment pathétique…
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 28 Mai 2018 - 22:20 | |
| Ce soir, la déception était de mise. Une fois de plus. Une fois de trop. Landon et Tahlia n'étaient pourtant pas les meilleurs amis du monde, mais la jeune femme avait appris à apprécier la compagnie du banquier. Et voilà que ce rail de coke détruisait tout. Bien sûr, Tahlia aurait pu jouer la bonne samaritaine, en essayant de crever l'abcès. Elle aurait pu faire preuve d'empathie en essayant de se mettre à sa place et comprendre pourquoi il était tombé si bas. Mais elle n'en avait plus aucune envie. La colère, la rancoeur et la déception avaient envahi son être. Elle se sentait flouée, trahie, sans même comprendre pourquoi elle agissait de cette manière. Landon ne lui devait rien. Pourtant, elle lui avait fait confiance. Elle lui avait parfois évoqué sa vision de la drogue, sous les hochements de tête du jeune homme, qui lui avait fait croire qu'il la comprenait. Elle avait cru que, pour une fois dans sa vie, elle vivrait une amitié plus ou moins saine. Elle s'était trompée. Il avait mené avec brio son scénario, sans qu'elle ne se doute un seul instant que Landon était foutu depuis longtemps.
Pourtant, elle gardait la tête haute. Alors qu'elle aurait explosé en temps normal, elle s'amusait à garder un sourire et un regard hautain, par pure provocation. Quand il lui affirma que son sourire ne durerait plus longtemps, les lèvres de la jeune femme s'étirèrent encore plus, sans ciller du regard. « Je le sais. Mais je ne voulais pas te donner le plaisir de te hurler dessus aussi rapidement. » A agir de cette manière, ils s'engageaient dans une impasse. Leurs postures, leurs mots et les regards qu'ils se jetaient étaient lourds de sens : ils fonçaient tête baissée. Et droit dans le mur, sans aucun doute. L'issue dramatique était inévitable. Tahlia le sentait plus que bien. Ils se provoquaient, à coups de fourberies malvenues. Ils s'attaquaient de manière vile et immature, jugeant les soirées arrosées et les réparties perdues. « C'est bien connu, la drogue grille les neurones. » rétorqua-t-elle, le regard mesquin. Elle avait beau gardé la face, il fallait dire que Landon était très fort. Il avait le don d'appuyer là où il fallait pour éveiller les mauvais côtés de la brune. Parce qu'elle en avait... Aussi forte et déterminée qu'elle l'était, il y avait des moments de trop plein. Et dans ces moments-là, elle n'était que mauvaise foi, mesquinerie, voire même méchanceté. Alors quand il questionna de manière rhétorique – et ironique – ce qu'il ferait sans elle, elle répondit, avec une fausse légèreté : « Oh, beaucoup de choses ! Tu aurais déjà ce rail de coke dans le nez, par exemple... » Non, elle n'avait pas la modestie de croire que sa présence allait le faire changer d'avis. Mais elle retardait l'échéance. Elle essaya, néanmoins, de lui donner une chance, une dernière chance de tout laisser tomber, même si Tahlia n'avait pas grand espoir. Il était temps d'être des adultes, disait-elle. Si elle ne connaissait pas un tant soit peu Landon, elle pourrait croire en ses paroles. Elle pourrait croire que oui, il allait lui donner raison. Mais tout sonnait faux chez lui. A peine termina-t-il sa phrase qu'il se pencha vers ce rail de coke. Un juron s'échappa des lèvres de la brune alors qu'elle s'empara du bras du banquier pour le détourner de ce rail. Trop tard, la drogue avait disparu. Tahlia resta muette, la mâchoire serrée et le regard assassin. Alors qu'il lui balança le sachet à la figure, elle rétorqua : « Tu es vraiment con quand tu t'y mets... » Elle récupéra néanmoins le sachet, qu'elle serra fortement dans sa main. Ses yeux verts, humides sous le coup de la colère, suivirent le jeune homme, qui s'éloigna dans la cuisine. Elle se releva à son tour, prête à tourner les talons et à quitter cette maison, mais elle eut le malheur de l'entendre émettre un léger rire. Le sang de Tahlia ne fit qu'un tour. Elle le rejoignit comme une furie dans la cuisine. « Tu es fier de toi, Landon ? Ça te plaît de donner une telle image de toi ?» Elle n'attendait pas de réponses à ses questions en réalité. Elle avait juste besoin de lâcher ce qu'elle avait sur le cœur. « Si tu crois que tu vas me faire fuir parce que tu as pris ce rail de coke, sache que tu te mets le doigt dans l'oeil. Je compte rester là et attendre, attendre que tu deviennes une loque, que tu ne te rendes plus compte de tes faits et gestes et que tu te donnes en spectacle. Je resterai là jusqu'à la fin, pour garder cette image pitoyable de toi en tête... » Elle ne mâchait pas ses mots, mais il fallait dire que la colère avait pris le dessus. La colère et de la tristesse. Un cocktail des moins réjouissants. Les yeux toujours rivés sur lui, elle reprit la parole, pour une question, une simple question, mais qui avait toute sa valeur : « Pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu te rabaisses à ça ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 19 Juin 2018 - 22:28 | |
| Il y avait toujours eu une directive bien précise à suivre pour Landon lorsqu’il faisait face à quelqu’un, c’était d’apprendre à se protéger de cette personne. Il avait beau être un modèle d’indifférence, il restait un homme avec des faiblesses et on ne savait jamais face à qui on avait affaire. Tahlia n’avait pas été une exception, au contraire même, il avait fait attention à connaître ce qui l’irritait, ce qui pouvait lui faire perdre son calme. Car s’il ne parlait pas beaucoup, il écoutait énormément et il savait faire parler les gens, souvent on avait l’impression que la conversation était un parfait échange et si on y regardait bien, Landon n’était jamais très explicite sur sa vie, il se contentait du minimum quand d’autres se perdaient des dans détails insignifiants mais qui permettaient de se faire une idée de qui on avait en face de soit. Et ce soir, Landon savait qu’il ne pourrait pas agir normalement, il savait qu’il ne pourrait pas offrir à Tahlia l’image qu’elle attendait de lui, parce qu’elle était curieuse, qu’elle posait des questions et la seule façon de l’en empêcher, c’était de la mettre hors de sa zone de confort.
Alors même si elle continuait de lui sourire, à le regarder avec cet air supérieur, il savait pertinemment que ça ne durerait pas. Tahlia avait beau être flic, elle lui avait montré à plusieurs reprises qu’elle savait s’emporter quand on faisait ce qu’il ne fallait pas. Et à ses paroles, il en rigole intérieurement surtout quand elle se met à sourire davantage, presque fière. «T’aurais peut-être dû…» Car lorsque son sourire s’effacera, il ne manquera pas de lui le faire remarquer. La provocation était pourtant quelque chose qu’il n’aimait pas, il préférait généralement le silence, rester dans l’indifférence la plus totale. Mais avec Tahlia, il avait compris que les mots étaient utiles, mieux encore, qu’il fallait savoir agir et Landon avait déjà le film des prochaines minutes qui tournait dans sa tête. Cette immaturité frôlait le ridicule mais ça permettait de faire sourire Tahlia, parce qu’elle était dans une zone de confort, elle avait l’habitude de faire face à des imbéciles, elle avait tout son petit lexique de représentante de la loi et quoi de plus facile pour Landon de la pousser à faire étalage de tout ça? Alors lorsqu’elle en remet une couche avec la drogue, il acquiesce brièvement de la tête en la regardant, silencieux cette fois. D’autant plus lorsqu’elle fait allusion au rail qui est encore sur la table et auquel il n’a pas touché, le signe que Landon attendait pour pouvoir se le tirer devant elle. Car comme n’importe quel flic, on ne supporte pas de voir l’échec quand on a cherché à pointer du doigt ce qu’il ne fallait pas faire. Et quand Landon s’était penché, il avait rapidement compris au juron de la jeune femme que le sourire qu’elle avait sur ses lèvres avait dû disparaitre, que ce regard hautain qu’elle avait à son égard devait être en train de le fusiller. Et c’est le cas, l’ambiance se fait rapidement pesante et l’attitude de Landon ne fait qu’empirer les choses. Elle a beau l’insulter, il ne réagit pas, pas de suite en tout cas, ne se mettant à rire qu’une fois dans sa cuisine et où il entend presque immédiatement les pas de Tahlia se diriger vers lui. A peine retourné qu’elle laisse sa voix faire oublier le calme de ses mots de tout à l’heure. Son sourire a bel et bien disparu mais celui de Landon fait surface au fur et à mesure qu’elle lui parle. Il ne prend même pas la peine de répondre, elle ne lui en laisse pas le temps en même temps et ça le fait encore plus sourire. Il pourrait craindre ce qu’elle annonce mais il doute sérieusement de sa capacité à rester ici plus de dix minutes. Après tout, il lui avait suffi de faire une seule chose pour la faire sortir de ses gonds, il en faudrait pas beaucoup plus pour lui faire prendre la porte. «Tu ne resteras pas. Parce que ce n’est pas moi qui vais t’offrir cette image pitoyable, c’est toi qui veux te l’imposer. Et entre nous, je doute que tu veuilles t’imposer le fait que t’es une flic même pas foutue de dissuader un mec de s’envoyer un rail en ta présence.» Ses paroles étaient claires, nettes et précises, visant directement la jeune femme. Il ne cherchait pas à être tendre avec elle, il cherchait à l’empêcher de prendre l’ascendant. D’autant plus lorsqu’elle tentait de comprendre d’où venait la nature de son geste. Seulement elle n’obtiendrait rien de Landon ou du moins, il ne lui donnerait pas ce qu’elle attendait. Landon avait fait l’erreur de déballer sa vie à une femme et aujourd’hui, il le regrettait. Il ne souhaitait pas faire une seconde fois la même erreur, peu importe qui s’intéresserait un peu trop à lui. «Ce qu’il se passe?» Il prend une gorgée de son verre tout en manquant de rire, s’essuyant le coin des lèvres en posant son regard sur celui de la brune qui ne bouge pas, occupée à le fusiller du regard. «Strictement rien Tahlia, crois-moi. Ce serait plutôt à moi de te demander ce que t’es en train de faire.» avoua-t-il en s’approchant d’elle, déposant une main sur son épaule en baissant son visage vers elle pour figer son regard dans le sien «Je vais te donner un conseil; n’insiste pas, ce sera toujours un échec de moins à digérer ce soir…» Et même s’il y avait une once de provocation là-dedans, c’était avant tout sincère, une façon de protéger Tahlia peut-être…
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 25 Juin 2018 - 17:16 | |
| Pendant un instant, Tahlia avait cru qu'elle menait la barque, qu'elle était la maîtresse de la situation. Quelle belle erreur ! En réalité, elle avait fini par se rendre compte que Landon ne croyait pas en son arrogance. Il en jouait même, avec brio. Il tirait les ficelles, lui faisant comprendre qu'il la connaissait bien mieux qu'elle-même ne le connaissait. Il fallait dire que Tahlia était entière. Elle avait un caractère de feu qui la rendait facilement prévisible. Là où elle jouait la carte de l'impulsivité, Landon, lui, optait pour la fausse indifférence. Elle était tombée dans le piège. Alors qu'elle pensait qu'il s'en fichait, elle lui avait, en réalité, donné toutes les cartes pour qu'il reprenne la situation en main. Il y avait sûrement une raison à cela, pour qu'il mette autant de barrières, pour qu'il se protège autant. Landon était le plus grand mystère de Tahlia. Elle n'arrivait pas à gratter sa carapace et c'était bien cela qui l'irritait le plus.
Pourtant, même si elle se doutait que Landon n'était pas le plus solide, elle était à mille lieues de se dire qu'il usait de paradis artificiels pour se sortir de son quotidien. C'était un choc duquel elle ne parvenait pas à s'extirper. Même ses menaces n'étaient pas crédibles. Tout était voué à l'échec, si bien qu'elle ne fut pas surprise quand il fit disparaître ce rail de coke. Elle avait espéré qu'il ne le fasse pas, mais au fond d'elle-même, elle savait qu'elle n'avait aucun pouvoir sur lui. Il était chez lui, sur son territoire et il ne comptait pas la laisser empiéter de trop. Elle l'avait compris, brutalement, mais elle l'avait compris. Seulement, elle ne comptait pas abandonner de sitôt. Peut-être qu'en consommant cette drogue, il s'était attendu à ce qu'elle parte, en l'injuriant et en le menaçant de nouveau. Mais la jeune femme le suivit dans la cuisine, l'air déterminé. Maintenant qu'il s'était enfilé ce rail de coke, elle avait envie de comprendre. De mettre le doigt sur ce qui n'allait pas pour qu'il ait recours à cette saleté de drogue. C'était utopique, évidemment. Mais elle se disait qu'avec l'effet de la drogue sur Landon, elle parviendrait peut-être à obtenir une ou deux informations intéressantes. Postée devant lui, dans la cuisine, elle gardait son regard ancré sur lui. Fini l'air hautain, surjoué. Ses yeux verts laissaient transparaître sa colère, sa déception, son émotion. Même si elle hurlait, l'insultait, il y avait bien un fait qu'elle n'arrivait pas à cacher : cela lui faisait mal de le voir recourir à cela. Landon, lui, affichait encore un grand sourire. Il se permit même de lui dire qu'elle ne resterait pas. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était qu'en faisant cela, il la défiait de rester jusqu'au bout. Elle arqua un sourcil quand il lui balança clairement qu'elle était une flic incapable de dissuader un mec de se prendre un rail. « Je ne suis plus à une erreur près. » rétorqua-t-elle, en bougonnant. Elle s'en était pris des revers dans son boulot. Ce n'était pas ça qui l'arrêtait. « De toute façon, je ne suis pas là en tant que flic. » Il fallait qu'elle comprenne qu'elle était une femme, une amie, avant d'être une policière. Et c'était en tant qu'amie qu'elle tentait de comprendre ce qui l'animait. Mais Landon n'était pas apte à lâcher quoique ce soit. Il continuait de rire, ce qui avait le don d'énerver toujours plus Tahlia. Il tenta même une entourloupe, en lui retournant la question. « N'essaye pas de me la faire à l'envers. J'en ai déjà croisé des hommes comme toi. Ils avaient tous leurs raisons de prendre cette merde. Ce n'était jamais par pur plaisir. » Peut-être que cela fonctionnait avec les autres. Mais Tahlia, elle, avait appris à décoder les faits et gestes. Prendre un rail de coke, seul chez soi, c'était lourd de sens. Sur ces mots, il s'approcha d'elle et posa sa main sur son épaule. N'appréciant pas ce geste empreint de provocation, la jeune femme eut un geste de recul, de façon à ce qu'il retire sa main. Elle secoua la tête face à ce conseil si gentiment dispensé. « C'est là que tu te trompes, Landon. Il n'y a pas d'échec de moins à digérer. J'ai échoué dès l'instant où tu as pris cette coke... » Sa phrase laissée en suspens, elle prit place sur l'une des chaises de la cuisine, bras croisés contre la poitrine. Elle était butée, la Tahlia. « … et je ne compte pas faire de deuxième erreur en partant d'ici. » Malgré les yeux rougis par la fatigue et la gueule de bois, toute sa posture montrait sa détermination. « Tu peux faire tout ce que tu veux pour m'en dissuader, ce sera de l'énergie perdue. Ce n'est pas pour t'emmerder que je fais ça. C'est parce que je me fais du souci. » Elle avait préféré être sincère pour le coup et arrêter d'être provocatrice. Ça ne menait à rien, visiblement. |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Dim 8 Juil 2018 - 0:44 | |
| C’était dommage qu’elle s’intéresse à lui, dommage qu’elle trouve ce besoin de s’inquiéter pour quelque chose dont elle ne connaîtrait sans doute jamais la source. Mais c’était ce qui arrivait quand on laissait la possibilité à des gens d’en savoir plus, c’était tout ce qu’il ne désirait pas au fond mais comme n’importe qui, aussi réfléchi qu’il était, il commettait des erreurs, se laissait dépasser par ces foutus souvenirs qui le réveillaient en pleine nuit. Il avait beaucoup de faiblesses, bien trop qu’il devait cacher pour réussir à n’avoir aucune faille et ce soir, Tahlia avait peut-être pu en voir une. Seulement il était hors de question qu’elle puisse s’y introduire, aucune chance qu’elle puisse y mettre son nez pour en obtenir quelque chose, il ne lui le permettrait pas. La seule difficulté là-dedans au final, c’est qu’il n’avait pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne pouvait pas tout se permettre avec elle car il y avait une personne que Landon se devait de protéger d’une certaine façon, c’était Freja. Alors même si Tahlia ne devait pas être le genre de femmes à beaucoup parler, elle était plutôt de celle à protéger à corps et âmes les gens à qui elle tenait… et il savait parfaitement que la colocataire de la brune qui se tenait devant lui en faisait partie.
Et elle était peut-être là son autre faiblesse ce soir, de penser à protéger quelqu’un d’autre que lui. Pourtant pour que Tahlia puisse faire un lien entre Freja et Landon, il lui faudrait beaucoup d’informations, seulement les mots pouvaient parfois sortir d’eux-mêmes, s’échapper sans qu’on le souhaite réellement et c’était peut-être pour cette raison qu’il cherchait à se débarrasser d’elle plus rapidement que prévu. Car au fond, en avait-il vraiment quelque chose à foutre qu’elle puisse le voir dans un état second? Non, ça faisait depuis bien longtemps que le regard des gens ne voulait plus rien dire, bien longtemps aussi qu’il n’aimait pas l’homme qu’il était devenu alors qu’est-ce que ça changerait au fond pour lui? Absolument rien. C’est pour cette raison bien précise qu’il n’hésitait pas à l’attaquer sur son incapacité, il voulait qu’elle encaisse en espérant qu’elle finisse par abandonner… mais il allait devoir cravacher, peut-être même recourir à une autre solution «T’es surtout là parce que je l’ai bien voulu, t’as raison» Une façon de se dire à lui-même que c’est de sa faute si elle se trouve ici, un faux-pas qui lui restait encore en travers de la gorge mais qui ne l’empêchait pas de garder un sourire aux lèvres, parce qu’il le fallait. Encore plus lorsque la voix de Tahlia le mettait en garde sur ses paroles qu’elle avait déjà entendu de la part d’autres hommes comme lui. Il en rigolait presque mais préféra en soupirer tout en posant son regard sur Tahlia. «Pourquoi tu insistes tant à trouver la source du problème quand il n’y en a pas? C’est quand même pas pour éviter de devoir penser aux tiens que tu tentes de noyer dans l’alcool…?» Son regard s’était presque adouci, suffisamment pour qu’il se sente de continuer sur sa lancée en déposant sa main sur son épaule. Epaule qu’elle retire tout comme elle instaure un semblant de distance en prenant place sur cette chaise. Il la regardait faire pendant qu’il terminait son verre, son sourire toujours ancré sur ses lèvres et même encore plus en apprenant qu’elle était bien décidée à ne pas partir d’ici. «Bah tu sais quoi? Tout compte fait, reste…» dit-il en lui tournant le dos pour déposer son verre dans l’évier, regardant Tahlia dans le reflet de la fenêtre jusqu’au moment où elle lui fit comprendre qu’elle se faisait du souci. Il resta un instant à observer son reflet puis finit par se retourner vers elle. Et au lieu de s’arrêter, il continua son chemin en empruntant les escaliers qui menaient à l'étage, élevant sa voix pour qu’elle l’entende. «Tu te fais du souci pour rien Tahlia». Il savait que cette phrase, elle avait souvent dû l’entendre mais si elle avait cherché à être sincère, lui aussi, car elle n’avait aucune raison de s’inquiéter à son sujet. Prenant la direction de sa chambre, il attrapa ce qui lui tomba sous la main, un t-shirt qu’il enfila rapidement tout comme ce training qui trainait au sol. Si Tahlia ne comptait pas bouger d’ici, lui le ferait et encore plus en commençant à sentir les battements de son cœur frapper vivement contre sa cage thoracique. Quelques secondes plus tard, il ressortait de la pièce en prenant la direction de l’étage inférieur, observant Tahlia du coin de l'œil, en se dirigeant vers l’entrée. «T’as vraiment une sale mine, tu devrais retourner te coucher…»
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 27 Aoû 2018 - 17:49 | |
| Au vu du mal-être dans lequel la brune s'embourbait, il était certain qu'elle ferait mieux de s'en aller, plutôt que de penser aux problèmes des autres. Il était là le souci. Elle pensait aux autres, avant de penser à elle-même. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait pas partir d'ici, laisser Landon avec sa cocaïne, sans éprouver la moindre culpabilité. Cette jeune femme était décidément bien trop humaine, et cela lui coûtait de jour en jour. Bien sûr, il y avait sa curiosité qui entrait en jeu et qui n'arrangeait pas la donne. Même ivre, elle parvenait à reconnecter ses neurones pour poser ses questions, parfois maladroites, parfois indiscrètes. Mais elle voulait savoir. Elle voulait connaître les raisons qui poussaient Landon à se droguer. Il y en avait forcément. On ne prenait pas de la drogue par plaisir, sans compter qu'il avait passé l'âge des découvertes. Mais le jeune homme avait plus d'un tour dans son sac. Il était buté, et cela avait tendance à énerver Tahlia, à la rendre encore plus imbuvable. Comme il l'annonça, il avait fait l'erreur de la faire venir dans sa grotte. C'était à lui de payer les pots cassés. "Tu réfléchiras à deux fois avant de jouer le bon samaritain en ramenant une femme ivre chez toi." siffla-t-elle avec un sourire qui se voulait presque mesquin. A cette allure-là, ils n'iraient pas loin. L'un et l'autre restaient campés sur leurs positions, préférant user de la bêtise, plutôt que de discuter comme des adultes. Et le prochain affront ne dérogea pas à cette règle. Alors qu'elle clamait haut et fort qu'elle avait déjà rencontré des hommes comme lui, afin de lui montrer qu'elle n'était pas dupe, il préféra remettre les problèmes de Tahlia sur la table. "Pas du tout !" répondit-elle, un poil désarçonné par cette réflexion bien trop juste à son goût. "Mes soucis sont toujours dans un coin de ma tête. Je suis dans le même pétrin, Landon. Mais à l'inverse de toi, je l'assume. Tu ne me feras pas croire que tu prends cette drogue par pur plaisir." Elle le savait qu'il y avait une raison derrière tout ça, et elle n'en démordrait pas. Après s'être éloignée de cette main qu'il avait posé sur son épaule, la brune avait pris place sur l'une des chaises de la cuisine, afin de lui montrer qu'elle ne bougerait pas d'ici. Landon sembla enfin le comprendre, ce qui rassura Tahlia qui craignait d'être mise à la porte par le brun. Quelques secondes s'écoulèrent. Quelques secondes qui permirent à Tahlia de reprendre ses esprits, et de s'adoucir par la même occasion. Sa voix se fit plus calme alors qu'elle parla à coeur ouvert. Elle lui avoua, sans détours, que c'était un échec de le voir prendre cette drogue. Elle tenait à lui. Elle se faisait du souci pour lui. Et il fallait qu'il le comprenne. Ce qui n'était pas gagné puisqu'il répéta une nouvelle fois qu'elle n'avait pas de soucis à se faire. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle le suivit des yeux quand il quitta la pièce. Que répondre de plus ? Rien. L'un et l'autre savaient qu'ils ne changeraient pas d'avis. Quand il revint, quelques secondes plus tard, Tahlia jouait nerveusement avec le sachet de cocaïne balancée par Landon, quelques minutes auparavant. La brune lâcha un rire jaune quand il évoqua sa sale mine. "Parce que tu crois que je pourrais fermer l'oeil ?!" Son regard était toujours rivé sur ce petit sachet, sur cette poudre blanche qui ruinait sa vie, sans qu'elle n'ait eu l'occasion de la tester un jour. "Tu sais, à cause de la drogue, j'ai failli perdre mon meilleur ami." Elle s'arrêta un instant, analysant ce qu'elle venait de dire. Elle secoua la tête, alors qu'elle reprit : "Ou plutôt devrais-je dire que je l'ai perdu à cause de la drogue." C'était la triste réalité. Jackson et Tahlia n'étaient plus ce qu'ils étaient et cela lui brisait le coeur. Quinze ans d'amitié pour mener à cette triste fin. "Je me demande bien ce que vous trouvez tous à cette drogue, pourquoi vous en prenez encore et encore. C'est si bien que ça ?" Son ton avait changé, tout comme ce regard qui restait rivé sur ce sachet. Ses doigts ouvrirent le petit sachet. Tout laissait entrevoir qu'elle s'apprêtait à faire une bien belle bêtise... |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 4 Déc 2018 - 22:04 | |
| Il suffisait parfois d’une simple conversation pour remarquer les défauts d’une personne, pour comprendre ce qu’elle était derrière ce caractère malgré tout bien trempé. Car cette femme n’avait pas froid yeux, elle n’avait pas peur d’ouvrir sa gueule lorsque l’on venait à toucher à un sujet sensible à ses yeux. Elle avait des valeurs et surtout, Tahlia n’était pas le genre de femmes à se faire facilement marcher dessus. Pourtant elle avait des faiblesses; ses problèmes. Même si l’alcool avait aidé, Landon n’avait pas eu de mal à remarquer que cette attention qu’elle reportait sur lui était la meilleure solution qu’elle avait de s’épargner toutes ces questions qu’elle avait dû se poser la veille au soir en s’enfilant des verres. Le seul problème c’est que Landon n’était pas du genre à parler de lui, encore moins lorsque l’on cherchait à s’immiscer autant dans ses problèmes personnels. Des problèmes contre lesquels il cherchait toujours à se battre, qui les poursuivait malgré tout ce qu’il avait tenté. Et si la solution venait de cette femme en face de lui? Et si en fait, il suffisait qu’il ose en parler? Pauvre con… qu’il pense, parce que même la personne en qui il avait eu le plus confiance avait fini par lui planter un couteau dans le dos, le faisant tourner pour qu’il retienne la leçon: personne ne sait garder un secret, personne ne sait fermer sa gueule, tout le monde finit toujours par parler. «Une personne qui assume ses problèmes ne va pas chercher à les noyer dans l’alcool. Elle va les affronter, garder la tête haute et marcher droit…» répondit-il presque aussitôt, son regard la jugeant presque, rajoutant ensuite «… tout ce que tu ne semblais pas être quand je te suis tombé dessus.» Encore une fois, il n’avait pas relevé la fin de sa phrase qui s’adressait à lui, il n’avait pas à lui dire qu’elle avait raison ou qu’elle avait tort, il connaissait suffisamment Tahlia pour savoir qu’elle n’appréciait pas forcément que l’on fasse tourner la conversation autour d’elle. Elle n’avait jamais été gâtée avec Landon, lui qui avait toujours préféré rester dans un mutisme parfaitement maîtrisé le concernant. Il savait donner quelques bribes de sa vie juste pour la contenter mais malheureusement pour lui, ce soir il savait qu’elle lui tiendrait la jambe. Alors il avait disparu à l’étage pour se changer, pour enfiler de quoi sortir et en redescendant, il avait cherché à l’envoyer rejoindre les bras de Morphée. Sans même le regarder, elle lui avait fait comprendre qu’il n’y avait pas moyen, son attention portée sur ce qu’elle faisait glisser entre ses doigts. Dire qu’il s’apprêtait à prendre la direction de la porte d’entrée, voilà qu’elle se mettait à parler, à évoquer quelque chose de personnel. Landon avait beau être doté d’un désintérêt total pour ce qui l’entourait, ce qui l’avait poussé à ramener Tahlia chez lui hier soir venait de la rattraper à nouveau, l’obligeant à déposer ses clés sur le meuble avant de revenir dans la cuisine. Elle semblait absente, même lorsqu’il prit place en face d’elle, elle n’avait pas daigné relever son regard vers lui, bien plus intéressée par savoir ce qu’apportait cette poudre qu’elle manipulait par le biais du sachet. «Il n’y a rien de bien là-dedans. Mais il n’y a rien de mal non plus à se donner le droit de planer un peu, de rigoler autrement qu’en se bourrant la gueule.» Le regard posé sur ce qu’elle tenait entre les doigts, il la surveillait sans vraiment s’en rendre compte, sa main qui avait glissé vers le milieu de la table en était la preuve. «Et pour en revenir à ton meilleur ami, si tu l’as perdu, ce n’est pas à cause de la drogue. C’est à cause de lui, parce qu’il a été con.» Ou parce qu’elle a été conne de penser qu’il était réellement son meilleur ami. Peut-être qu’il se foutait de sa gueule, peut-être qu’il s’était servi d’elle? Après tout, un meilleur ami ce n’était pas rien, c’était quelqu’un de confiance, quelqu’un sur qui l’on pouvait compter. Alors quel genre de meilleur ami était prêt à mettre une relation si précieuse pour de la drogue? Peut-être le même genre de meilleur ami qu’avait été celle de Landon à l’époque. «N’essaie pas de réussir avec moi là où tu as échoué avec lui, Tahlia. T’es plus intelligente que ça et tu le sais.» Un compliment, un besoin de vouloir lui faire comprendre qu’il y a des choses sur lesquelles elle ne devait pas perdre de temps. Il fallait qu’elle pense à elle, pas aux autres. Savoir être égoïste c’était savoir laisser derrière soi les problèmes qui ne nous concernaient pas.
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 17 Déc 2018 - 17:30 | |
| A cet instant, Tahlia détestait Landon. Non pas parce qu'il avait le pire ennemi de la brune dans ses mains – cette drogue qui l'avait tant blessé – mais parce qu'il la poussait dans ses retranchements. Tahlia donnait l'impression d'être un être détaché, nonchalant, mais il n'en était rien. Quand elle faisait semblant de ne pas écouter, elle entendait en réalité tout ce qu'on pouvait lui balancer à la figure. Et cela l'atteignait plus qu'elle ne le pensait. Landon faisait partie des personnes qu'elle écoutait et ce soir, il lui jetait à la figure tout ce qu'elle ne voulait pas entendre. Elle ne voulait pas qu'on lui dise que son comportement était minable, qu'elle se cachait derrière l'alcool pour dissimuler les maux qui la minaient de plus en plus. Elle avait envie de croire qu'elle assumait ses problèmes. Mais ce n'était pas le cas, elle avait sûrement besoin d'une bonne thérapie pour se délester de l'influence de son ex, mais elle n'était pas capable de l'envisager. Alors, elle s'octroyait des soirées arrosées qui terminaient dans les bras d'inconnus qui lui donnaient brièvement l'attention qu'elle cherchait chez les hommes. Elle posa son regard sur le jeune homme alors qu'il lui rappelait qu'assumer ses problèmes, c'était garder la tête haute. Il se permit même de dire que ce n'était pas ce qu'elle faisait quand il l'avait retrouvé dans la rue. De mauvaise foi, elle rétorqua : « On peut avoir des moments de faiblesse. » Le jeune Henderson maniait la situation avec brio. Alors qu'elle pensait maîtriser la situation, il avait réussi à retourner le jeu en sa faveur. Il la connaissait mieux qu'elle ne le connaissait et c'était bien ce qui la dérangeait le plus. Alors pour pallier à ce manque, Tahlia opta pour une solution tout aussi intéressante : ne pas bouger d'un pouce. Elle savait que sa présence le dérangeait et elle ne comptait pas lui faire plaisir avec sa fuite. Quitte à s'en prendre encore dans la face. Alors qu'il s'était rendu à l'étage pour s'habiller, le regard de la jeune policière s'était perdu sur ce petit sachet qu'elle tenait en main. Et très vite, elle se rappela à quel point cette poudre blanche avait miné sa vie, sans même qu'elle ne la goûte un jour. La silhouette de Landon se redessina dans son champ de vision. Elle ne se rendit même pas compte qu'il était prêt à partir. Elle posa une question, une simple question qui montrait qu'elle voulait comprendre. Que trouvait-il dans cette drogue ? Qu'y avait-il de si intéressant pour en devenir addictif ? Des bruits de pas montrèrent que Landon était revenu vers elle, mais Tahlia ne leva toujours pas le regard vers lui.Elle l'écoutait parler. Planer, rigoler. Voilà ce qu'il cherchait dans cette drogue. C'était surtout pour oublier. Pour se voiler la face. « Ouais... c'est pour faire croire que l'on est heureux. Juste quelques heures. » Oublier tout ses soucis durant ces quelques heures était tentant, évidemment. Alors qu'il parla de son meilleur ami, Tahlia secoua la tête et répondit froidement : « Il n'est pas con. Juste paumé. » Même alors qu'il était loin d'elle, Tahlia continuait de prendre la défense de Jackson. Bien sûr qu'il était con, mais elle était l'une des seules à pouvoir le dire. Ses mains se faisaient plus nerveuses sur ce sachet qu'elle manipulait. Elle finit par relever la tête et par poser son regard sur Landon alors qu'elle entendit ses dernières paroles. « Je n'essaye pas de réussir là où j'ai échoué avec lui. Vous êtes totalement différents. » avant d'ajouter, plus déterminée : « Si être intelligente revient à devenir inhumaine, à ne penser qu'à ma petite personne en occultant parfaitement les problèmes des personnes qui m'entourent, eh bien, je préfère être une vraie conne. » Elle était comme ça, Tahlia. Elle pensait au bien des autres avant le sien. Cela finira par lui coûter un jour, mais elle s'en contrefichait. Elle reposa son regard sur le sachet et finit par l'ouvrir. Elle fit tomber un peu de poudre sur la table, qu'elle observa attentivement. « Et quitte à être conne, autant le faire en connaissance de cause. D'égal à égale. » Sur ces mots, elle se pencha et inspira la cocaïne. Quand elle se redressa, elle ferma les yeux et se pinça l'arête du nez, tentant de calmer cette inflammation peu agréable. Un juron s'échappa même de ses lèvres. Et quand elle ouvrit les yeux, elle posa son regard, un poil provocateur, sur Landon. « Tu ne pensais quand même pas être le seul à planer ? » Un comportement stupide méritait une réponse stupide. Si on lui avait dit qu'elle tenterait la cocaïne, Tahlia ne l'aurait pas cru. Mais désormais, elle comprendrait pourquoi, pourquoi ils tombaient tous là-dedans. |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 31 Déc 2018 - 9:02 | |
| Des moments de faiblesse? Evidemment que l’on pouvait en avoir, Landon savait parfaitement de quoi il était question. Il aurait pu en rajouter une couche d’ailleurs, lui dire qu’il y avait une différence entre être faible et être lâche. Il avait été faible face à ses addictions mais face à ses problèmes, il avait tenté de faire face. Il avait cru même s’en débarrasser il y a plus de dix, il avait pensé que sa mère disparaitrait de sa vie, qu’il pourrait l’oublier mais la justice l’en avait empêché, puis Raissa l’en avait empêché à son tour. L’amertume de cette salive qu’il avait avalé lui fit presque oublier la présence de Tahlia. Laissant des images refaire surface, tentant d’étouffer ces hauts-le-cœur face à celle qui se tenait devant lui. C’est douloureux, c’est même en train de lui broyer les tripes et dans un bref mouvement de la tête, il revient à la conversation, il tente d’effacer tout ce qui se dessine dans sa tête et s’attarde sur Tahlia, l’attaque elle et son meilleur ami, il cherche à balayer ce qui lui pourrit l’esprit, et ça fonctionne. Assez pour que la brune en fasse de lui réagisse, froidement, touchée. Leur regard s’était enfin croisé, il pouvait voir dans ses yeux qu’il venait de toucher à l’une des cordes sensibles de la jeune femme, suffisamment bien pour qu’elle se défende… et son meilleur ami en même temps. Tu as raison on est différents lui et moi, j’ai jamais cherché à blesser les gens autour de moi, encore moins ma meilleure amie.» Mais peut-être que j’aurais dû qu’il pense, qu’il regrette même. Mais c’était fini ça, c’était fini de laisser des gens entrer dans sa vie pour qu’ils le poignardent dans le dos, pour qu’ils l’achèvent encore un peu plus. Mais encore une fois t’as raison, être intelligent c’est inhumain. C’est inhumain de penser à toi plutôt qu’aux autres, inhumain de penser à tes problèmes dont tout le monde se fout. C’est plus humain de les noyer dans quelques verres d’alcool et de t’attarder sur la vie des autres parce que c’est la seule chose qui te donne l’impression d’être utile. Autant à leurs yeux qu’aux tiens, parce que tu sais que tu vaux rien.» C’était net et précis, ça aurait pu être assassin si ce sourire n’était jamais apparu sur ses lèvres. Parce qu’à l’instant même où il avait commencé à parler, il n'était plus certain de ce qu'il voyait, pas sûr d'être réellement là avec elle lorsque ses doigts avaient ouvert le sachet pour étaler un peu de coke sur la table de la cuisine. Tout semblait être au ralenti, il y avait quelque chose en lui qui cherchait à sauter sur Thalia, à effacer d'un revers de la main ce qu'elle était en train d'aligner à l'aide de son auriculaire. Mais extérieurement c'était l'inverse, son regard épiait ce qu'elle faisait, incapable de répondre à la moindre de ses paroles, il était littéralement absent ce qu'il se passait, la transition était en train de se faire, le moment où c'était la coke qui prenait le dessus, lui faisant oublier toute la gravité de l’acte qu’elle s’apprêtait à réaliser. Alors ses yeux s'ouvraient davantage, une main passant sur sa joue pour tenter de revenir à lui, pour tenter de résister mais l'euphorie commençait à monter, encore plus au moment où Thalia avait fini par se pencher tirer sur la ligne. Landon resta immobile, les yeux figés dans les siens, les lèvres pincées, sentant quelque chose monter en lui. Les quelques mots de Thalia lui faisaient prendre conscience de ce qu'elle venait de faire, c'était ce qu'il manquait pour qu'il se mette à rire, progressivement. Il lui avait fallu bien quelques secondes pour réussir à retrouver son sérieux, quelques secondes pour savoir que dès cet instant, il allait devoir éviter les dégats; ses paroles et aussi le geste de Thalia. Ce que t'es conne. Tu sais déjà pas régler tes problèmes et là tu…» Il n'avait pas pu terminer sa phrase, se retrouvant à étouffer son rire à l'intérieur de son coude, les yeux qui brillaient d’un seul coup. … Tu t'envoies un rail comme si c'était normal, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond avec toi.» Il ne se rendait certainement pas compte de ce qu’il disait, tout comme le fait que c'était des larmes qui coulaient sur ses joues, sûrement celles qui évacuaient tout ce qu'il gardait pour lui. La drogue qui circulait dans ses artères faisaient tout ressortir, le pire comme le meilleur, mais à la fin c'était le même constat: un sentiment de déprime intense finirait par l'habiter avec ce besoin de chialer comme un gosse. Nettoie ton bordel pendant que je range ça» Les yeux luisant, il avait tendu son bras pour prendre le sachet avant de se lever et d’aller ouvrir ce coffre qu’il aurait peut-être mieux fait de laisser fermé cette nuit. Tout était allé de travers, parce que par fierté Landon avait voulu montrer que Tahlia n’avait aucune emprise sur lui, que ses paroles n’avaient aucun poids. Il l’avait tellement rabaissée qu’elle avait fini par lui répondre, par retourner les choses en sa faveur en faisant ce geste qu’elle regretterait, il en était certain et le plus triste dans l’histoire, c’est que lui ne s’en rendrait compte que d’ici quelques heures. Son esprit était là, caché sous les toxines, laissant l’euphorie grimpée encore un peu plus. Qu’est-ce qu’on fait agent Wates?» Encore une fois, il se remettait à rigoler, s’arrêtant au niveau de son canapé pour s’y asseoir en regardant Tahlia qui traînait encore dans la cuisine, T’es une représentante de la loi hors-pair, surtout avec ce qu’il te reste juste ici» qu’il avait dit en se touchant juste au-dessus des lèvres, les mêmes qui s'étiraient pour te faire pouffer… encore une fois.
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Jeu 3 Jan 2019 - 22:19 | |
| Qui n'avait jamais eu de moments de faiblesse ? Personne. Certains en avaient souvent. D'autres s'aveuglaient et quand ces moments de faiblesse surgissaient, c'était toujours dans l'excès. Landon et Tahlia se rangeaient dans cette catégorie. Un instant, Tahlia remarqua que le jeune homme n'était plus avec elle. Qu'il semblait perdu dans ses pensées. Ce qui arrangeait la brune puisqu'elle commençait à être à court d'argument face à un Landon virulent. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le brun démonta une nouvelle fois le meilleur ami de Tahlia, en rappelant que lui-même n'avait jamais cherché à blesser les gens de son entourage. Pourtant, il le faisait aujourd'hui avec Tahlia. Mais peut-être était-ce simplement parce qu'elle n'avait aucune valeur pour lui ? La suite des paroles de Landon apporta la réponse à cette question. Il termina d'achever la policière. D'un ton calme et posé, il la mit plus bas que terre, en utilisant subtilement les phrases assassines. La seule chose qui te donne l'impression d'être utile. Parce que tu sais que tu vaux rien. La jeune femme se décomposa face à de telles paroles et laissa même les larmes lui monter aux yeux. On ne lui avait jamais parlé comme cela. Enfin, si. Il y en avait bien un qui lui avait parlé de cette manière. C'était Elias. Il l'avait constamment rabaissé, à l'époque où ils sortaient ensemble. Quand ses paroles ne trouvaient pas un écho chez Tahlia, quand elle ne réagissait pas, quand elle le fuyait ou l'ignorait, il terminait son laïus par une gifle bien placée. Avec lui, la violence des mots finissaient toujours par rejoindre la violence physique. Aujourd'hui, il n'y avait pas de violence physique, mais Tahlia retrouva cette horrible sensation d'être inexistante, de n'être qu'une erreur dans ce monde où l'individualisme primait. Pour une femme qui se dévalorisait déjà bien assez, qui n'aimait pas ce qu'elle était, c'était le coup de grâce qui la mettait K.O. Et elle ne répondait rien à cela. Elle était bien loin la femme qui essayait de faire croire qu'elle était sûre d'elle, cette femme qui avait toujours le sourire aux lèvres ou qui piquait parfois un peu pour faire réagir son entourage. Landon lui avait montré qu'elle n'était qu'une loque inutile. « Tu te rends compte de ce que tu dis ? » souffla-t-elle, en fuyant son regard. Elle cligna des yeux pour tenter d'apaiser son regard qui brûlait à force de retenir ses larmes. Sans succès. Alors, sonnée par de telles paroles et sans vraiment se rendre compte de ce qu'elle faisait, elle se pencha sur ce rail de coke. Un rail de coke qu'elle avait uniquement préparé pour l'embêter, pour le faire réagir. Un rail de coke qu'elle n'aurait jamais pensé à aspirer. Un rail de coke qui devint alors le symbole d'un geste désespéré. Quand elle se redressa, son premier regard fut pour lui. Un regard teinté de provocation, mêlé à de la détresse. Que venait-elle de faire ?! Comment pouvait-elle tomber aussi bas ? Pourquoi ne l'avait-elle pas écouté quand il lui avait demandé de s'en aller ? Tahlia était décidément la plus stupide dans cette histoire. Tout cela pour une histoire de fierté. Le rire de Landon ramena la jeune femme dans cette cuisine, où elle venait de commettre l'irréparable. L'entendre rire de cette manière attisa la colère de la jeune femme, attisa cette haine qu'elle avait contre lui, qu'elle avait contre elle-même. Alors qu'il reprit la parole, en lui avouant qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, elle rétorqua avec froideur : « ça t'étonne ? Je te rappelle que je suis conne et que je ne vaux rien. Evidemment, que je ne tourne pas rond... » Sa phrase s'était teintée d'une étrange ironie, alors qu'elle l'observait pouffer comme un imbécile, les larmes coulants sur la joue. C'était donc ça planer ? Tahlia n'allait sûrement pas tarder à le savoir, puisque les effets de la cocaïne commencèrent à se faire ressentir. Elle avait chaud. Très chaud. La voix de Landon se fit lointaine mais elle comprit qu'il voulait récupérer le sachet qu'elle donna sans concession. Il disparut de son champ de vision durant quelques minutes. Tahlia, elle, resta dans la cuisine, sentant, au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, un sentiment de bien-être remplacer peu à peu cette boule de stress qui l'oppressait depuis qu'elle se tenait face au jeune homme. Quand il refit surface, la jeune femme posa son regard sur lui. Ses pupilles étaient dilatées. Elle finit par se relever et à avancer dans le salon. La dernière phrase du jeune homme la poussa à frotter le bout de son nez et le haut de ses lèvres du bout des doigts, pour effacer toute trace éventuelle. Et là, elle partit en éclat de rire. « Avoue que je suis cool comme représentante de la loi ! » Elle continua d'avancer dans le salon, en ne marchant pas très droit. « Tu sais, tous les discours moralisateurs que je sors, je m'en contrefiche, en réalité. » Elle finit par se poser dans le canapé, s'affalant presque, alors qu'elle reprit ses confessions : « J'ai fricoté avec un criminel. Et tu sais quoi, s'il ne s'était pas barré à Cuba, je crois que je serais partie avec lui pour vivre à la façon Bonnie & Clyde. J'ai volé des preuves à la police pour les remettre au mac d'un réseau de prostitution. Je fais du chantage à un hacker pour résoudre mes petits problèmes. Alors, oui, je crois que je suis une représentante de la loi hors pair. » Et elle parlait, et parlait encore. Jusqu'à ce que ses yeux se posèrent sur Landon, soufflant doucement : « Et toi Landon ? Quel est ton secret le plus obscur ? » Même sous l'emprise de la drogue, elle restait butée. |
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