| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 21 Jan 2019 - 0:16 | |
| Plus qu’une pourriture, c’était cette facette immonde de sa personne que Landon avait laissé prendre le dessus en s’adressant à Tahlia. Il s’était senti en danger, s’était refusé à la laisser prendre l’ascendant dans cette conversation. Il avait fait ce qu’il savait faire de mieux, réduire une personne en miettes, à faire d’elle une moins que rien, quelque chose de littéralement insignifiant. Il aurait pu conclure son attaque verbale en lui crachant au visage que ça n’aurait pas paru plus choquant, les mots l’avaient suffisamment été et le regard de Tahlia en disait long. Seulement Landon était déjà en train de tomber, en train de se laisser bouffer par les effets dévastateurs de la poudre magique qu’il cachait dans son coffre. C’était trop tard pour vouloir retirer ses paroles, trop tard pour revenir en arrière, le mal était fait et il avait frappé de plein fouet la brune en face de lui qui n’avait eu la force que de lui poser une simple question à laquelle elle n’aurait pas de réponse. Parce qu’il ne s’en rendait pas compte, plus maintenant, ça attendrait quelques heures, le temps de retrouver peut-être ses esprits en croisant le regard de Tahlia dans la matinée. Contrairement à l’alcool, la coke ne vous enlevait pas la capacité de vous rappeler de vos agissements, pas entièrement en tout cas et bien souvent, c’est le pire qui vous revenait en pleine gueule. Ce n’est pas pour rien que le contre-coup s’appelait la descente, une descente aux enfers qui semblait durer des heures parfois. Mais il en était encore bien loin, l’euphorie commençait à le gagner et même le geste irréfléchi de Tahlia n’y changeait rien, au contraire même, il rigolait encore plus, irritant davantage celle qui se tenait devant lui, reprenant même en partie des mots qu’il avait employés pour lui faire comprendre qu’elle ne valait rien. «Oh avec ce que tu viens de t’enfiler, tu vaux bien quelques billets maintenant…» Pathétique et pourtant ça ne l’empêchait pas d’avoir ce sourire sur les lèvres, se redressant pour partir vers le salon afin de prendre place sur le canapé d’où il observait Tahlia. Contrairement à lui, la drogue avait semblé agir plus rapidement et ça se ressentait à sa démarche loin d’être assurée lorsqu’elle s’était approchée du canapé. L’éclat de rire qui suivit en était la preuve et évidemment, Landon avait fait de même en l’écoutant d’un air bête, presque pendu à ses lèvres tout en acquiesçant à chacune de ses paroles. «Je l’ai toujours su, je me suis toujours dit que des lèvres comme les tiennes n’étaient pas faites pour faire la morale!» Il en secouait la tête tout en l’observant à côté de lui, passant son bras sur le haut du canapé pour se rapprocher d’elle et l’écouter avec davantage d’attention. A chaque mot qu’elle prononçait, les sourcils de Landon se haussèrent toujours un peu plus, jusqu’à ce que ce soit sa bouche qui s’entrouvre, bouche-bée par tant de révélations qui en temps normal l’aurait plus inquiété qu’autre chose mais qui à cet instant bien précis, semblaient davantage l’impressionner. «Agent Wates, je crois que vous me fascinez. Contrairement aux apparences, vous êtes pleine de ressources.» qu’il avait chuchoté en se penchant vers elle, un air bien trop sérieux sur le visage. A les voir, on avait l’impression qu’ils cherchaient à éviter des oreilles trop attentives, et la question que Tahlia lui posa dans un souffle ne faisait que donner à cette conversation quelque chose d’un peu plus interdit. «Oh si tu savais…» Qu’il commence en s’allongeant, sa tête posée à la hauteur des jambes de Tahlia tandis que son regard fixait intensément le plafond. Une part en lui semblait vouloir le faire taire et pourtant, il n’en fut rien, le sourire sur ses lèvres et ce regard pétillant en disaient assez long. «J’ai toujours pensé que ma mère était la personne la plus immonde que je connaisse mais en fait, je suis pire qu’elle.» Il se cachait les yeux d’une main, se mettant à rigoler avant d’écarter ses doigts pour retrouver le contact avec le regard de Tahlia «Elle n’a pourri la vie que d’une personne pendant que moi, j’ai pourri la vie de ces gens qui ont tenté de m’aider. Tu crois que c’est pourquoi que Freja est devenue accro à l’héroïne? C’est parce que je l’ai entraînée là-dedans. Si elle m’avait pas connu ou qu’on se serait contentés de s’envoyer en l’air, elle n’y aurait jamais touché.» souffla-t-il en fermant les yeux, se tirant presque les cheveux en ne pouvant se retenir d’afficher ce sourire aux lèvres. Il semblait fier alors qu’au fond de lui, c’était un déchirement total, mais ça lui faisait du bien, foutrement du bien. «C’est la même chose avec toi, si je ne t’avais pas récupéré sur ce trottoir, jamais t’aurais dormi ici et jamais t’aurais pris la coke qui trainait dans le sachet.» Il aurait dû être en train de se frapper la tête contre un mur s’il avait été saint d’esprit, de se maudire de ce qu’il était mais au lieu de ça, il rigolait, attrapant même la main de Tahlia au passage. «Putain, je pourrais devenir un dealer hors-pair, j’ai même pas eu besoin de vous forcer. Je suis vraiment la pire fréquentation que vous puissiez avoir et ça ne semble même pas vous déranger.» Pour l’instant en tout cas, peut-être que d’ici quelques heures Tahlia ne le regarderait plus de la même façon mais il planait beaucoup trop pour s’en inquiéter actuellement.
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| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 22 Jan 2019 - 23:24 | |
| Tahlia ne connaissait pas Landon. Ce soir, il le lui avait prouvé. Outre le fait qu'il se droguait, elle avait découvert à quel point il pouvait être dur. Elle avait affronté ses phrases assassines, empreintes de méchanceté. En quelques mots, il avait mis son adversaire K.O. Tahlia en avait pourtant sous le pied, elle ne se laissait pas facilement marcher dessus, mais face à tant d'aigreur, elle n'avait pas trouvé le moyen de répliquer. Au contraire, elle avait baissé les bras, s'était murée dans un silence qui montrait toute la souffrance qu'elle pouvait ressentir à cet instant. Seulement, Landon se perdait dans ses paradis artificiels et ne se rendait plus compte de la portée de ses paroles. Il ne se rendait pas compte qu'il avait achevé une femme, qui ne lui voulait pourtant que du bien, mais qui ne savait pas l'exprimer correctement. Plus loin encore, il avait mis à terre une femme blessée par son passé, qui avait été réduite à l'état de loque par son ex et qui, dix ans plus tard, se rendait compte qu'elle n'avait jamais pansé ses plaies. Oui, elle ne valait rien. Alors, dans un pur élan de désespoir, guidée par son mal-être et complètement sonnée, elle avait pris ce rail de coke, sans même se rendre compte qu'elle accomplissait un geste qu'elle avait tant exécré chez son meilleur ami. Si Jax la voyait, à cet instant, il comprendrait, lui aussi, qu'elle ne valait rien, qu'elle n'était qu'une moralisatrice de pacotille, bonne à sortir des discours qui n'avaient aucune valeur. Landon joua encore sur ce tableau et fit référence à la drogue ingérée, qui donnait un peu de valeur à Tahlia. « Pauvre con. » siffla-t-elle, la mâchoire serrée. Alors qu'il s'éloigna dans le salon, Tahlia resta dans la cuisine, pendant quelques minutes. La drogue fit rapidement effet sur son organisme déjà bien malmené après la soirée arrosée et la fatigue accumulée. Pensant se libérer de ses barrières, Tahlia réapparut dans le salon et se plaça à côté de Landon, en évoquant ses discours moralisateurs dont elle ne croyait pas un mot. La réponse du jeune homme la fit rire. « Si tu savais ce que ces lèvres peuvent faire. » avait-elle rétorqué, amusée. Et comme pour appuyer ses paroles, elle évoqua tous les coups foireux qu'elle avait mené avec brio. Ces coups foireux qu'elle ne regrettait pas, même si cela remettait en doute sa légitimité de flic. Elle avait simplement su utiliser les moyens à sa disposition, même si ce n'était pas toujours légal. Mais le pire dans tout cela – et qu'elle n'avouait pas – c'était qu'elle le faisait pour les autres. Pas pour elle. Elle avait volé des preuves pour sauver Shelby de l'influence de son mac. Elle demandait l'aide d'un hacker pour effacer les preuves, qui pouvaient mettre en danger Shelby. Quant à Alejandro, elle aurait tout mis en œuvre pour ne pas qu'il se fasse attraper. Landon sembla étonné par tant de confidences. Ses paroles amusèrent la jeune femme, qui rétorqua aussitôt : « On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait pas se fier aux apparences ? » Il était vrai que Tahlia, avec son joli minois et ses grands yeux verts, pouvait facilement obtenir ce qu'elle voulait. Mais elle ne jouait pas sur cela. Landon s'était penché vers elle et Tahlia fit de même alors qu'elle lui retourna la question, avec un sourire qui montrait son impatience. Landon s'allongea sur le canapé, les yeux rivés vers le plafond. Tahlia resta à sa place et baissa le regard vers lui, alors qu'il commença à lui répondre. Alors qu'il commença à parler de sa mère, Tahlia répliqua aussitôt : « Ouuuuhhh ça sent le traumatisme familial, ça ! » S'improvisant psychologue de bas quartier, elle joignit son rire à celui de Landon, sans vraiment se rendre compte qu'en réalité, il l'avait mise sur la voie. Il reprit son récit sous le regard curieux de la demoiselle, qui s'amusait à triturer du bout des doigts les mèches de cheveux du jeune homme. Mais quand il parla de Freja, Tahlia se pencha juste au-dessus de la tête du jeune Henderson, ses longs cheveux bruns encadrant son visage étonné. « Freja a pris de l'héroïne ? » D'abord bouche bée, elle fut ensuite secouée par un rire. « Oh putain, c'est pour ça qu'elle était aussi bizarre, ces derniers temps. » Et dire que Tahlia n'avait rien vu... c'était tout bonnement pathétique. Landon continua sa confidence, alors qu'il évoqua Tahlia. En effet, elle n'aurait pas touché à cette drogue, s'il ne l'avait pas récupéré. Mais ça ne semblait pas la choquer plus que cela, à cet instant précis. « Bah, ça m'apprendra à suivre le premier homme qui m'embarque dans la rue. » Alors qu'il lui prit la main, elle écouta la fin de sa phrase, riant alors qu'il se qualifia de pire fréquentation qu'elles pouvaient avoir. « ça ne nous dérange pas, parce qu'on t'apprécie, tout simplement. » Elle haussa les épaules, pas gênée de dire qu'elle tenait à lui malgré tout – à voir si cela sera toujours le cas dans quelques heures – puis ajouta : « Et puis, soyons honnêtes, tu n'as pas choisi les filles les plus saines d'esprit de Bowen. C'est vrai quoi, regarde Freja. Elle court après un mec qui ne sait visiblement pas ce qu'il veut. En attendant un geste de sa part, elle se tape tout Bowen et en plus de ça, j'ai l'impression qu'elle a un ange gardien sponsorisé chez Vie de merde. Au bout d'un moment, c'est normal de péter un câble. » Elle inspira un bon coup, gardant son regard sur Landon et sa main dans la sienne, avant de reprendre : « Et moi... je ne vaux pas mieux. Je suis toujours là à me plier en quatre pour des gens, tout ça pour oublier ma misérable vie et les plaies que j'ai à panser. Tout ça pour avoir un peu d'attention et me prouver que je ne suis pas qu'une garce que mon ex prenait pour punching-ball. » Plus elle débitait ses paroles, plus ses lèvres s'étiraient en un sourire qui frôlait la folie. Jusqu'au constat final, criant de vérité : « Tu n'es pas une personne immonde, Landon, et nous ne sommes pas tes victimes collatérales. Nous sommes juste trois paumés, c'est tout. » |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Lun 28 Jan 2019 - 21:50 | |
| Les mots avaient plus de poids que des coups, on pouvait mettre quelqu’un à terre, lui faire avaler des paroles sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit. Parce qu’à l’inverse d’un coup, les mots, on ne peut pas les voir venir et souvent c’est trop tard pour réussir à les parer. Tahlia venait de l’apprendre, Landon avait su mettre à exécution ce pour quoi il était le plus doué: blesser les gens, leur faire du mal volontairement pour qu’ils finissent par se rendre compte qu’il n’en vaut pas la peine, qu’il n’est qu’un homme qui se fout de ce qu’on lui veut. Peu importe que les intentions d’une personne soient bonnes ou mauvaises, seuls les chemins seront différents car la conclusion restera la même avec lui. Il a des remords, certainement qu’il en aura une fois ses esprits retrouvés mais jamais il ne l’admettra, parce qu’un connard ne s’excuse jamais. Un connard continue de remuer le couteau dans la plaie, suffisamment longtemps pour qu’elle ne puisse plus être pansée. Pour que l’image de Landon renvoie à cette personne une douleur mélangée à de la haine et peut-être bien que cette nuit, Landon venait de donner toutes les raisons à Tahlia de ne plus s’attarder sur lui et ses problèmes. Cette femme qui lui permettait de partager des moments simples, celle qui à la manière de Freja, savait arriver au bon moment pour l'arracher des bras d’une solitude qui le bouffait, le perdait. Ce pauvre con qu’elle lui avait offert était presque un compliment, elle aurait pu se permettre bien pire et pourtant, la seule chose qui lui vient à l’esprit, c’est de sourire… même de rire. Un rire qui ne serait pas le dernier en voyant la tournure des événements avec cette attitude que Tahlia avait commencé à avoir, laissant Landon surpris au fond du canapé, les yeux rivés sur la brune qui s’installait à ses côtés, balançant des mots qui pouvaient avoir le poids de lourds sous-entendus. «Je ne sais pas si je veux le savoir…» Mais elle n’en avait pas tenu compte, se laissant aller à des confessions qu’il n’aurait jamais dû entendre. En temps normal, il aurait cherché à ce qu’elle se taise, à lui faire prendre conscience de ce qu’elle disait mais son état ne lui le permettait pas. Au contraire même, son regard avait l’impression d’en redemander encore, pendu aux lèvres de cette flic qui faisait dans le sale, et pas qu’un peu. «Souvent mais on sous-estime les mauvaises personnes, aussi.» qu’il lui avait répondu au sujet des apparences. Après tout qui aurait pu imaginer qu’une femme comme Tahlia puisse agir de la sorte, elle qui avait toujours porté des discours moralisateurs? Personne. L’euphorie se faisait ressentir d’autant plus, suffisamment pour que Tahlia soit capable de pousser Landon à quelques aveux, à quelques bribes sortant tout droit d’un passé dont il n’avait jamais parlé. Tahlia semblait prête à tout entendre, laissant son enthousiasme littéralement l’emportée. «C’était un traumatisme il y a vingt ans, aujourd’hui un gosse qui se fait abuser par sa mère, c’est quelque chose de courant.» C’est dit et pourtant, rien ne semble le choquer, rien ne semble l’interpeler, s’emportant dans un fou-rire où il agrippe la main de la brune à ses côtés pour retrouver son calme. Un calme qui ne dure pas bien longtemps quand Tahlia t’écoute, que son visage se penche au-dessus du tien au moment où elle comprend que Freja se drogue. «Et dire que t’es flic mais incapable de remarquer quand ta colocataire est complètement stone… tu es vraiment mauvaise dans ce que tu fais.» Il en pose une main sur son torse, sentant ses abdominaux se faire douloureux en rigolant, le forçant à se calmer un minimum, fermant les yeux tout en appréciant le bout des doigts de la brune dans ses cheveux. «Vous m’appréciez? Mais vous devriez me cracher à la gueule Tahlia!» dit-il en rouvrant les yeux pour chercher les siens, le sourire accroché à ses lèvres jusqu’à ce qu’il se les pince à mesure que Tahlia enchainait les mots les uns après les autres. Ça allait beaucoup trop vite pour lui, il en clignait même des yeux pour tenter de suivre le débit de paroles qui s’abattait au-dessus de lui. Il avait l’impression de se revoir quelques minutes plus tôt en mettant Tahlia K.O. à la seule différence que c’était Freja sur qui les paroles étaient balancées, sans la moindre hésitation. C’était tellement fluide que Landon en restait bouche-bée, incapable de sortir le moindre son de sa bouche. C’était violent, totalement irrespectueux mais malgré tout, ça ne l’empêchait pas d’en redemander, et Tahlia s’était exécutée en s’en prenant à sa propre personne. «Tahlia…» Il était venu posé son index sur ses lèvres, comme s’il cherchait à la faire taire. «Qu’est-ce que tu viens de dire?» Et l’espace de quelques secondes, ses traits étaient devenus plus durs, l’air plus sérieux, au point même de redresser sa tête pour la poser sur les jambes de Tahlia, s’y calant sans la moindre gêne. Puis au fur et à mesure du silence, c’est les lèvres pincées qu’il tentait de retenir ce qui était sur le point d’éclater. «Tu viens de faire passer Freja pour la plus grande salope de Bowen et…» Et rien, se contentant de se réfugier contre Tahlia pour étouffer chacun des éclats de rire qui sortaient en nombre. «… et toi tu… tu vaux strictement rien… comme moi.» Il cherchait à retrouver un souffle, ses mains venant essuyer chacune des larmes qui avaient glissé sur ses joues, expirant un bon coup en finissant par se redresser, assis à côté de celle. «Des sous-merdes, c’est tout ce qu’on est.» Parce qu’en regardant les choses en face, aucun de vous trois ne meniez la vie que vous désiriez vraiment, vous ne viviez pas pour vous, vous viviez pour oublier ce que vous étiez. «On devrait appeler Freja, elle devrait avoir son mot à dire elle aussi.» Et comme pour mêler le geste à la parole, il avait sorti son téléphone, cherchant dans son répertoire le nom de cette femme qui avait su le comprendre, même le dompter d’une certaine manière. «Tu sais, j’ai beau savoir qu’elle aime un mec qui est destiné à finir sa vie en chaise roulante, beau savoir qu’elle couche avec des types qui ne méritent même pas de la toucher…» Le doigt sur l’écran, il s’apprêtait à l’appeler jusqu’à se tourner vers Tahlia, sa tête tombant en arrière sur le dossier du canapé. «… je peux m'empêcher d'avoir envie qu'elle pousse la porte d'entrée. Je ne peux pas la foutre dehors parce qu’elle m’a littéralement bouffé de l’intérieur. A chaque fois qu’elle débarque ici, je sais comment ça va se finir parce qu’on n’est pas doués pour parler. Elle attend que je lui arrache ce qu’elle porte et ça me convient, parce que c’est notre meilleur moyen de communication, c’est ce qu’on sait faire de mieux; baiser.» Haussant les épaules, il se mettait à sourire bêtement, comme un gamin satisfait de cette relation qu’ils entretenaient, une relation qui les détruisait plus qu’autre chose mais ils ne s’en rendaient pas compte, ni elle, ni lui. «T’as déjà couché avec Freja? Car tu devrais y songer, en plus je suis sûr qu’elle ne serait pas contre.» Et comme pour entraîner la chose, il agitait le téléphone devant les yeux de Tahlia comme pour l’inciter à passer l’appel. |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Jeu 31 Jan 2019 - 0:15 | |
| Un bulldozer lancé à pleine allure qui écrasait tout sur son passage. Voilà l'image de Landon qu'avait Tahlia, à l'instant même où il l'avait détruite avec ses mots. Elle ne pensait pas se prendre un tel revers. Pas de sa part, du moins. Avec le temps, elle avait fini par l'apprécier, par apprécier ces moments tout en simplicité où ils mettaient de côté ce qu'ils étaient, pour être deux personnes qui tentaient d'être normales. Finalement, elle le connaissait bien mal. Et elle avait peut-être donné plus d'importance à cette amitié qui, finalement, ne valait rien. Il n'était pas le premier et sûrement pas le dernier. Pourtant, alors qu'elle aurait pu être éxécrable à son tour, Tahlia n'en fit rien. Elle se contenta simplement d'un pauvre con, qui était bien faible à côté de ce qu'il avait pu lâcher. Elle n'avait pas la force d'en dire plus, choquée par ses paroles, détruite par ces mots bien trop rudes. Et puis, elle n'était pas comme lui. Elle ne cherchait pas à anéantir les autres pour se protéger. Là était toute la différence. Tahlia était plutôt dans une attitude d'auto-destruction. Elle préférait se miner toute seule, plutôt que de faire tomber son entourage avec elle. Alors, elle avait trouvé son répondant dans cette drogue ingérée, dans cette drogue qui annihilait peu à peu toutes ses barrières et qui l'enterrait au fond de son trou. En quelques paroles, elle présenta une image d'elle-même peu valorisante. C'était exagéré, évidemment. Elle ne retenait que le négatif, que l'illégal dans les actes qu'elle avait pu faire au sein du commissariat. Mais en contrepartie, elle en avait fait du bien, seulement Tahlia n'avait pas pleinement conscience de tout ce qu'elle avait pu faire. C'était son manque de confiance et sa douleur qui parlaient pour elle et qui la faisaient passer pour une mauvaise personne. Elle haussa les épaules quand il avoua qu'on sous-estimait justement ces mauvaises personnes. Il devait forcément croire en ce qu'elle disait, sans chercher à comprendre pour quelles raisons elle faisait dans le sale. Là n'était pas la question, de toute manière. L'euphorie grandissante ne leur permettait pas d'avoir le recul nécessaire pour cela. Enfin presque. Alors que Tahlia avait évoqué le traumatisme familial, Landon lui lâcha une bombe. Il lui fit comprendre que sa mère avait abusé de lui. La brune l'observa partir dans son fou rire, alors qu'une moue se dessina sur son visage. « Non, ce n'est pas quelque chose de courant. Ça ne doit jamais l'être. C'est juste horrible de faire ça. » Y avait-il encore un semblant de lucidité quelque part dans l'esprit de Tahlia ? Evidemment, oui. Mais ce semblant de lucidité ne pouvait pas combattre les effets d'une drogue bien trop virulente. D'autant plus qu'il continua dans les confidences, en apprenant toujours plus à Tahlia, qui avait clairement l'impression d'être à côté de la plaque. Freja se droguait. C'était évident. Mais elle n'avait rien vu. Et Landon ne se gêna pas de lui dire qu'elle était clairement mauvaise. « Ah là, oui, c'est clair ! C'était sous mes yeux, et je n'ai rien vu, strictement rien vu. C'est un comble pour une flic. » Et là, elle éclata de rire, sans même chercher à se dédouaner. Cette conversation était des plus ahurissantes, de toute façon, alors plus rien ne l'étonnait. En revanche, Landon sembla étonné qu'elle lui dise qu'il était apprécié. Qu'elles se fichaient qu'il soit la pire fréquentation qu'elles pouvaient avoir, alors qu'elles devraient lui cracher à la gueule, selon ses paroles. « Bah, avec tout ce que tu as balancé, ça sera peut-être le cas demain. » Son sourire étira davantage ses lèvres, en haussant les sourcils comme si cela pouvait s'apparenter à une quelconque menace. Sûrement qu'elle allait ne plus vouloir entendre parler de lui, une fois la drogue dissipée dans son organisme, mais à cet instant, cela restait une éventualité bien trop étrange. Elle préférait se dire que ce n'était pas que la faute de Landon, qu'il était tombé sur des personnes toutes aussi instables que lui. Freja fut la première à s'en prendre plein la figure, bien vite suivie par Tahlia elle-même. Ce fut Landon qui l'arrêta dans son laïus en posant un doigt sur ses lèvres. Alors qu'il lui demanda ce qu'elle venait de dire, la jeune femme ne comprit pas vraiment où il voulait en venir sur le coup. Quand il lui fit comprendre qu'elle venait de faire passer Freja pour la salope de Bowen, Tahlia ouvrit la bouche, comme si elle s'apprêtait à répliquer. Une petite voix en elle disait que non, qu'il se trompait complétement, que ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Mais la jeune femme se contenta de hausser les épaules, en rétorquant : « ça, c'est toi qui l'a dit ! » . Tahlia aurait sûrement dû le contredire à cet instant, mais ce n'était pas l'idée qui se présentait à elle, étrangement. Le voir rire de la sorte, réfugié contre elle, arracha un sourire à la brune. Elle se mit même à rire quand il en rajouta une couche en disant qu'elle ne valait rien. « ça doit faire la troisième fois que tu le répètes, je sais que j'ai l'air conne mais je crois l'avoir compris. » Mais elle finit par ajouter cependant : « Mais c'est la faute à qui ? A toi et à moi ? Ou à ta mère et à mon ex ? » C'était là la vraie question. A cause de qui devenaient-ils des sous merdes ? Sûrement pas eux. Landon se redressa et Tahlia s'enfonça dans le canapé, les bras croisés contre elle, comme si elle était dans une position de repli, mais en gardant cet étrange sourire sur les lèvres. Un sourire qui s'agrandit quand Landon évoqua l'idée d'appeler Freja. « Tu es sérieux ? Tu cherches les embrouilles ? » Elle l'observa prendre son téléphone et chercher dans son répertoire. La tête contre le dossier, elle ferma les yeux un instant, avant d'entendre la voix de Landon. Landon qui se confiait, une nouvelle fois. Quand il parla du mec qui allait terminer en fauteuil roulant, Tahlia haussa les sourcils : « Woody ? » Elle était encore plus à côté de la plaque qu'elle ne le pensait. Elle n'était au courant de rien, en réalité. Mais de nouveau, le sujet principal n'était pas Woody. Elle fut surprise d'entendre Landon parler de cette manière de Freja. Freja qui l'avait bouffé de l'intérieur. Freja, avec qui baiser, n'était que l'unique moyen de communiquer. Elle se mit d'ailleurs à rire après qu'il ait terminé. « Tu dis que je la traite de salope, mais tu n'es pas mieux ! Qu'est-ce qui te fait dire qu'elle ne vient que pour que tu lui enlèves tout ce qu'elle porte ? C'est vrai que tu n'es pas doué pour parler, mais tu as essayé au moins ? Tu as essayé de la surprendre, de communiquer autrement ? Le sexe, c'est bien beau, c'est important, certes, mais il ne faut pas qu'il n'y ait que ça. » Elle tourna la tête vers lui et esquissa un sourire. « Tant qu'il n'y aura pas plus, ça restera une relation superficielle, qui ne mènera à rien. Et je ne pense pas que ce soit très bon pour vous... » Enfin, c'était son avis et on s'en fichait de son avis. « Il faut t'ouvrir davantage, Landon. Il ne faut pas s'étonner qu'elle retourne sans cesse vers Woody. En plus d'être incroyablement sexy, il a le mérite d'être cool, lui. » Alors qu'il agitait le téléphone devant ses yeux, la brune finit par l'attraper et par appuyer sur la touche appel. Elle porta le téléphone à l'oreille, écoutant les tonalités qui indiquaient l'appel.Elle arqua un sourcil face à la question de Landon, avant de se mettre à rire. « Non, je n'ai jamais couché avec elle. Je n'ai jamais couché avec une femme, à vrai dire, mais si ça devait arriver, je serais fière que ce soit avec Freja. » Elle entendit la voix de Freja, au loin. Tahlia se mit de nouveau à rire en se demandant ce qu'elle avait bien entendre. D'une voix enjouée, elle reprit : « Frejaaaaa ! C'est Tahlia. Je suis avec Landon. Dis-moi, tu es libre, là ? On se posait justement quelques questions de la plus hauuuuute importance, sur une sombre histoire de mauvaise fréquentation, et on voulait avoir ton avis. » Tahlia écouta sa colocataire, qui ne semblait pas trop comprendre ce qu'il se passait. Elle lui demanda simplement si elle avait bu. « Hein ? Oui, un peu. Et je ne te dis pas ce que Landon s'est enfilé, lui ! » Tahlia recommença à rire, écoutant à moitié ce que Freja lui disait. Puis plus rien. Elle comprit que sa colocataire avait raccroché. Tahlia redressa la tête et regarda Landon, amusée : « Je n'ai pas trop compris ce qu'elle a dit, mais je crois bien qu'elle vient ici. La lionne s'apprête à entrer dans l'arêne. » Et ce fut là, après de looooongues secondes, qu'un détail fit surface dans le pauvre esprit embrumé de Tahlia. Elle regarda Landon, subitement paniquée : « Il ne faut pas qu'elle sache que j'ai pris de la drogue, hein. Surtout pas. Alors, je t'en supplie, ne dis rien... » |
| | | Invité | Sujet: Re: #02 Don't get too close, it's dark inside (Landon) Mar 12 Fév 2019 - 19:36 | |
| Parler de sa mère c’est quelque chose qu’il ne faisait jamais, même après plus de dix ans sans la voir, il était incapable d’oublier la sensation horrible de ses doigts sur sa peau, l’odeur de son corps qu’elle lui imposait, ce rire qu’elle lui offrait quand il cherchait à se débattre. Ce regard qu’elle lui adressait, la force de ses mains contre ses poignets, il en gerbait. Ce soir pourtant, il avait laissé une piste, parce que la drogue semblait étouffer tout ce qui avait tendance à sortir. «Pas assez horrible pour mériter la prison apparemment. Elle s’est faite passer pour une femme instable psychologiquement, rongée par les coups reçus d’un homme qui l’a forcée à me mettre au monde. Elle a été forcée à m’élever seule, complètement livrée à elle-même… soit disant.» Et même si la drogue traînait dans son organisme, il lui était impossible d’y être indifférent, alors il forçait son sourire, il cherchait à retrouver ce confort dans lequel il avait plongé depuis plusieurs minutes, il avait envie de ressentir cette sensation de bien être reprendre le dessus, de faire exploser cette boule dans son ventre en des éclats de rire. Heureusement pour lui, il y avait Tahlia pour l’aider, inconsciemment peut-être mais elle l’aidait. Son rire était contagieux et tout ce qu’elle admettait poussait Landon à la suivre dans son fou-rire. «Heureusement que t’as un indic en or à tes côtés, faudra penser à lui glisser un billet ou deux d’ailleurs.» Comme s’il en avait besoin. L’argent était bien une chose dont il ne manquait pas vraiment, tout l’inverse lorsqu’il était question de son entourage, peu d’amis, peu de fréquentations en dehors de Freja et de temps en temps Tahlia. Il était enfermé dans un monde où il était cruellement seul et peut-être qu’il s’apprêtait à l’être encore plus une fois que Tahlia reprendrait ses esprits, comme elle venait de lui le faire comprendre avec un air menaçant qui l’avait fait sourire à son tour. «T’as pas complètement tort mais si tu m’avais écouté, tu te serais cassée et jamais j’aurais eu à te dire que t’étais une femme insignifiante aux yeux du monde.» lance-t-il en agitant la tête de haut en bas, comme pour s’en convaincre, s’en pinçant les lèvres en se rappelant de la tête qu’avait tiré Tahlia lorsqu’il lui avait balancé ces quelques mots assassins. Il aurait dû en avoir honte mais il en était presque fier, il l’était même et on pouvait presque le deviner à cet air satisfait qu’il avait sur son visage. Un air qui lui collait à la peau tant le récit de Tahlia n’avait fait qu’amplifier cette bulle dans laquelle ils étaient en train de voler, à se laisser clairement porter par ce qu’ils avaient besoin de dire. Seulement certains propos allaient loin, suffisamment pour que Landon cherche à l’empêcher de répondre, ne lui permettant que de hausser les épaules en cherchant à lui mettre le poids de ses paroles sur le dos. «T’as pas dit que c’était faux pour autant!» A peu de choses près, et on aurait pu penser que c’était un gamin qui lui rendait une bombe prête à exploser entre les mains. «Tu penses vraiment que si j’avais la réponse, je serais avec toi sur ce canapé avec un rail dans le nez?» bougonna-t’il presque en secouant la tête. S’il savait pourquoi ils étaient ainsi, sûrement qu’il n’aurait jamais eu besoin de quitter Londres, ses amis, ceux qui le connaissaient réellement, avec qui il avait pu faire les quatre-cent coups. Des amis avec qui il avait coupé les ponts. La sensation en devenait presque amer et il avait eu besoin de se redresser et la première chose qui lui avait traversé l’esprit en pensant à un quelconque bien être, ce fut à Freja. La question de Tahlia le faisait sourire et il sentait son regard à mesure qu’il faisait défiler les noms de son répertoire. «Pas du tout, Freja c’est peut-être un nid à emmerdes, mais quand elle est là, tout se passe pour le mieux.» Il semblait réellement convaincu de ce qu’il disait, au point que lorsque Tahlia releva le prénom de Woody, Landon lui donna un coup d’épaule, comme s’il ne souhaitait pas s’étendre sur la chose «On s’en bat les couilles de ce mec, je te parle de Freja.» Et il fallait croire qu’il y avait bien des choses qu’il pensait de la belle norvégienne, les mots étaient forts, assez pour que Tahlia se mette à étaler sa vision des choses sans qu’il n’ait demandé quoi que ce soit. «Wow, wow, wow, tu vas trop loin Tahlia, tu t’emballes!» Ses mains tentaient même de calmer le jeu, la brune s’était littéralement laissée emporter par son élan. «Jamais je pourrais lui en vouloir de retourner vers ce type, je pourrais même pas l’en dissuader car j’ai rien de mieux à lui offrir.» Il en rigolait presque, laissant son téléphone traîner sous le nez de Tahlia.«La vérité, c’est que j’ai pas le droit d’aimer quelqu’un quand je ne suis pas capable d’aimer ce que je suis, c’est aussi simple que ça.» Et elle était là, la vérité. Landon n’arrivait pas à apprécier ce qu’il était et c’est ce qui le poussait à être aussi froid avec les gens, à finir par devenir détestable quand on cherchait à trop s’attacher à lui. «Ce qu’il y a entre Freja et moi, c’est exactement ce dont on a besoin. On ne sera jamais bons pour parler, c’est pas ce qu’on recherche, c’est pas ce qu’on veut.» Et il en était persuadé. Tout autant que le fait que Freja puisse débarquer ici lorsque Tahlia lui prit le téléphone pour appeler sa colocataire, répondant sans trop d’hésitation à l’interrogation qu’avait pensé tout haut Landon. «Tu serais surtout loin d’être déçue.» qu’il se contente de lui dire, l’oreille attentive au moment où Tahlia s’adresse à Freja à l’autre bout du téléphone. Les mains sur son visage, Landon tentait d’étouffer son rire, il tentait d’imaginer la tête de Freja dans son lit, complètement dépassée par ce que lui disait Tahlia. Alors quand elle déposa le téléphone sur le canapé, le banquier se mit à l’applaudir et avec plus d’insistance quand elle lui confirma que Freja risquait bel et bien de les rejoindre. «On est pas près d’aller se coucher, c’est moi qui te le dis. Elle va nous passer un savon.» qu’il crie presque, imaginant totalement la norvégienne les pointer du doigt l’un après l’autre pour les sermonner. Seulement à cet instant bien précis, Landon s’en foutait littéralement, même l’inquiétude qui avait semblé prendre le contrôle de Tahlia ne semblait pas l’atteindre. «Je serai muet comme une tombe Tahlia, si tu me demandes de le promettre, jamais rien ne sortira d’entre mes lèvres!» Et même s’il souriait comme un gamin, ça restait vrai et sans doute la plus belle des qualités que Landon pouvait avoir. Trahir les gens c’était quelque chose qu’il ne connaissait pas, ça ne lui ressemblait pas. «Et puis de toute façon, tu pues tellement l’alcool qu’elle pensera que tu t’es prise la cuite de ta vie.» Lentement, il était même venu poser sa main sur l’épaule de la brune, tentant de la rassurer malgré ce besoin de rire à nouveau. Après tout c’était elle qui avait téléphoné à Freja, elle qui l’avait provoquée à venir ici et voilà qu’elle paniquait… Cette femme était décidément à côté de la plaque.
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