Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Night Wishes | Lyrex #1 Mar 9 Oct 2018 - 13:11
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Sujet: Re: Night Wishes | Lyrex #1 Mar 9 Oct 2018 - 14:28
Un autre jour, un autre rendez-vous. Assis, droit comme un piquet, sur une chaise devant l’impressionnant bureau de son psychologue : Lysander attend. Quoi ? De trouver les mots pour décrire ce qu’il avait vécu. Le Docteur Hans était reconnu pour sa maîtrise sur le cerveau humain et sur la façon dont ce dernier marche. Confiant de ses connaissances et de son savoir : il était convaincu de pouvoir redonner la mémoire à ce soldat qu’on a remisé sur une île loin de sa patrie. Le concerné, quant à lui, ne savait pas si cela était réellement un mal de ne pas se souvenir de tout. S’il a oublié ces événements : c’est qu’ils ne devaient pas être importants n’est-ce pas ? Sans quoi, pourquoi expliquer qu’il était en mesure de se souvenir de quelques moments de son passé ? Il avait lu ses carnets d’enfants, les reports de l’orphelinat sur son sujet : pourtant, toute cette partie de sa vie était encore floue. Lysander n’avait pas envie de se souvenir de quelque chose de douloureux, pour dire vrai. Il souffrait déjà assez au quotidien pour alourdir son spleen avec des problèmes anciens.
« Monsieur Doherty ? » En l’appelant Monsieur, il arrivait toujours à avoir l’attention de son patient. « Vous savez que tant que je n’ai pas signé ce papier… » Il prit une feuille avec les enseignes de la Navy : « Vous ne pourrez pas retourner sur le terrain. » Ses yeux plongés dans les siens, Lysander hocha la tête. « J’ai relu votre dossier militaire, il est plus qu’exemplaire. » Un nouvel hochement de tête confirma les paroles.
Le docteur Hans soupira longuement avant de joindre ses mains : posant par la même occasion ses coudes sur son sous-main.
« Je crois que je me sentirais plus à l’aise si je parlais à un médecin militaire. » Lysander parlait enfin. Son docteur fronça les sourcils, mais ne l’interrompait pas pour autant. « Comment un civil pourrait comprendre un soldat ? »
Une risette s’étira sur le visage du Docteur qui se laissa tomber dans sa chaise pour caler son dos contre le dossier.
« C’est justement parce que je suis neutre que vous devriez vous confier. Je n’ai pas de préjugé. Je n’ai pas d’avis. Je suis là pour vous et seulement pour vous. Je n’ai pas d’ordres à recevoir, je n’ai pas d’obligations : mon seul devoir est envers vous et votre santé. »
Il marquait des points, petit à petit : le psychologue faisait son chemin vers le cœur de pierre de Lysander. Le soldat jeta un rapide coup d’œil à sa montre qui l’informa la fin de la séance. Sans plus de cérémonie, il se leva, salua poliment l’homme en blanc avant de sortir sans demander son reste. Le reste de la journée était un long fleuve tranquille. Entre la salle de sport et la cuisine : Lysander faisait son possible pour ne pas penser. Pour ne pas chercher dans sa mémoire ce qui s’était passé dans son enfance ou son adolescence. Il avait décidé d’apprendre à vivre avec cela : que cela lui plaise ou non. Dans l’espoir de lui redonner le goût à la vie et ne pas le laisser sombrer par les sévices de l’accident sur le bateau : son meilleur ami Cooper l’emmenait fréquemment dans des boîtes de nuit ou des bars. À défaut de s’attacher à des gens, il épandait son chagrin au creux de différents reins. Masculins ou féminins : il s'en moquait bien. Tant qu'ils avait deux bras, deux jambes : ça passait crème. Lysander voulait se sentir vivant et brûler la vie par les deux bouts au lieu de se donner un bon coup de pieds dans le derrière et de vivre dignement pour ses camarades tombés.
Ce soir n’échappa pas à la règle, vêtu d’un simple jeans et d’une chemise : il n’était clairement pas le genre d’homme à passer plus de dix minutes à choisir sa tenue. S’il n’y avait que lui : il serait en uniforme tout le temps mais théoriquement il ne devrait plus. Alors il réfrénait cette envie en portant seulement sa ceinture kaki et ses rangers. Cela était mieux que rien. Ses plaques de matricules ne le quittaient sous aucun prétexte. Cooper trouva rapidement deux jolies femmes pour leur tenir compagnie : il savait que Lysander n’était pas difficile. Brune, blonde, rousse, mince, ronde : peu importait. Alors que l’alcool prenait petit à petit possession de son corps, il se laissa attirer sur la piste de danse. Caressant le dos de la jeune femme : il la laissa danser près de lui avant de mener la cadence alors que le DJ mit un air de salsa. C’est qu’il savait danser le bougre, mieux qu’on ne le pense. C’est alors que sortie de nulle part : une furie interrompit leur danse endiablée. Se retrouvant pousser en arrière, il n’a pas le temps de protéger sa cavalière, dont il n’avait pas retenu le nom. Cette dernière reçue un coup-de-poing monumental qui n’amusa guère Lysander. Alors qu’il allait intervenir : la brunette l’attrapa par le poignet et le prit de court. En un rien de temps, il se trouva dehors. Quelque peu inhibé par la situation, il n’arrivait pas à réagir aussi rapidement qu’il le voudrait. Il avait cette impression de déjà-vu et cela l’insupportait. Parce que si cela ne voulait rien dire pour la plupart des personnes : pour lui cela voulait dire qu’il avait déjà vécu ce genre de situation. Maintenant à l’extérieur : la jeune femme se met à lui hurler dessus sans qu’il ne puisse placer une parole. Une claque plus tard. Et le voilà bloqué contre le mur, il plongea son regard dans les yeux de cette inconnue qu’il ne reconnaissait pas. Il faut dire que les seules photos qu’il avait vues étaient celles de ses parents d’adoptions et celles que l’orphelinat voulait bien lui montrer.
« Et … Et vous êtes? » Demanda-t-il finalement en se redressant. Elle avait un accent anglais : clairement plus chantant que celui des Australiens. Le connaissait-elle d’avant ? « C’est évident que vous semblez me connaître, mais… Je ne me souviens pas de vous. » Il croisa à son tour ses bras et faisait le plus d’efforts possible pour se souvenir. Mais avec l’alcool : son cerveau était encore plus embrumé. C’était pour cela qu’il buvait autant probablement. « Je suis désolé, vraiment. Si je vous ai fait du mal, si je vous ai mal parlé ou autre : en quoi puis-je vous aider ? »
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Sujet: Re: Night Wishes | Lyrex #1 Mer 10 Oct 2018 - 10:57
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Sujet: Re: Night Wishes | Lyrex #1 Mar 16 Oct 2018 - 21:32
Alors qu’il se voyait déjà finir sa tête dans le décolleter de la dame qui dansait contre lui, tout tourna au vinaigre. En un rien de temps, il fut poussé de sa conquête qui reçut un magnifique coup de poing administrer par une autre femme. Une femme jalouse ? Non, Lysander ne se souvenait pas de ce visage. Un fantôme du passé ? Probablement. Il n’aimait pas revoir des personnes que sa mémoire semblait avoir mis au placard. Il se sentit affreusement mal et gêné. Ces situations le stressaient plus qu’autres choses. Parce qu’il ne supportait pas faire du mal aux autres. Entraîné de force dehors, il ne résista même pas. A quoi bon ? Elle semblait être le genre de personnes qui arrivaient à leur fin quand bien même la résistance est de mise. Certes, il avait la force de la mettre KO mais n’oserait pas. Dans cette ruelle sombre, Lysander comprenait bien que la jeune femme devant lui tentait de lui faire comprendre quelque chose. Mais quoi ? Est ce qu’il l’avait connu ? L’avait-il oublié ? De facto est-ce qu’elle avait été importante dans sa vie ? Il ne savait pas quoi pensé. Il ne savait pas quoi faire non plus ! Cela l’énervait. Il était un homme d’action : quelqu’un qui prenait une décision bonne et juste en dix minutes. Alors hésiter de la sorte ne ressemblait pas du tout à ses habitudes. Jouant cartes sur table : la réaction de la belle ne se fit pas attendre. Voilà qu’il se faisait maintenant insulté. Il y avait du progrès ! Le crachat par terre le fit soupirer :
« C’est dégueulasse ce que vous venez de faire. Non mais sérieux ? Vous n’êtes pas un lama à ce que je sache ! »
C’est qu’il avait des principes, quelques-uns qui étaient tenaces. La décence avait été inculpée par son père adoptif. Et à l’armée on ne rigolait pas avec ça. Le cauchemar ne faisait que commencer quand elle montra sa main gauche avec une alliance à son annulaire. Bouchée bée : il regarde incrédule ce geste. On ne lui avait pas dit qu’il était fiancé. Qu’il y avait quelqu’un qui l’attendait.
« Non... Non… Je ne m’en souviens pas. » Lysander tenta de reculer, mais le mur l’arrêta à nouveau. Il regarda nerveusement autour d’eux avant de fourrer ses mains dans ses poches.
Ce qu’on lui a fait… Son visage se ferma un peu plus. Il serra les dents jusqu’à les faire grincer.
« Je n’ai pas envie d’en parler. » Ses mots préférés depuis son retour. Cela ne regardait personne ce qui s’était passé. Il avait juré de garder le silence et il le garderait jusque dans sa tombe. « Ecoutez… Ecoute ? » Il souffla : « Six mois que je suis revenu et le doc pense encore que je peux être sauvé. La vérité ? J'ai perdu d’espoir. »
Il attrapa délicatement sa main et fit tourner l’alliance :
« Enfin, jusqu'à ce soir. Je ne savais pas que quelqu'un m'attendait. Alors comme ça on est … En couple toi et moi hein ? Comment ça s'est passé ? » Il regarda autour d’eux : « Tu veux aller quelque part ? Chez moi peut-être : on sera mieux pour parler. »
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Sujet: Re: Night Wishes | Lyrex #1 Mer 17 Oct 2018 - 10:57
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Sujet: Re: Night Wishes | Lyrex #1 Lun 22 Oct 2018 - 22:23
Lysandre ne comprenait pas la situation, ses neurones avaient du mal à faire la connexion. Ce visage, cette voix… Pourquoi rien ne lui revenait ? Elle semblait être le genre de femme tenace qui ne semble pas baisser les bras. Un beau visage, de beaux yeux, de belles courbes : il n’y avait rien à redire. Il se retrouvait dans une de ces nombreuses situations où il aimerait se souvenir. Il aimerait savoir si oui ou non il la connaissait. Ses manières restaient à désirer : mais il n’y avait rien qui ne pouvait pas être changer.
« J’suis pas précieux, juste une question de manière. » Le militaire fit claquer sa langue contre son palais : cela était une évidence : il ne devrait même pas donner d’explication.
Rapidement, le moment prend une toute autre tournure parce qu’elle fait tomber le couperet. Ils étaient fiancés. Cette bague ne lui dit rien non plus. Etait-ce seulement vrai ? Il ne serait pas étonné que cela soit une blague de la part de ses camarades. Une boutade de très mauvais goût : mais en soit Lysandre en rigolerait. Cependant, elle n’avait pas l’air de rire et là était le problème. Sur quels pieds danser ? Se foutait-elle de sa gueule ou bien elle disait la vérité ? L’envie de se frapper le crâne contre le mur était de plus en plus forte : peut-être que sa mémoire lui reviendrait comme ça non ? En attendant, il tentait d’expliquer à la femme qui lui faisait face ce qui s’était passé durant cette absence. Peut-être qu’elle comprendrait, qu’elle saurait trouver les mots pour réveiller ses souvenirs. Après tout : s’ils étaient réellement fiancé c’est qu’il avait trouvé chez elle la définition même du mot foyer. Soudainement, et contre toute attente, Lysander voulait croire à cette histoire. Il voulait s’accrocher à cette folle idée que celle qui se tenait devant lui était sa promise. Certes, il y avait du travail sur son comportement : mais peut-être qu’il saurait s’en accommoder. S’approchant, il fit tout de même tourner l’anneau au doigt de la belle : au cas où cela lui reviendrait. Mais rien. Que dalle. Le néant. Alors un long soupire traversa ses lèvres : impuissant face au mutisme de son cerveau à se souvenir : que pouvait-il faire ? Proposant de l’emmener quelque part de plus calme, elle accepta. En moins d’un quart d’heure, Lysander enfonça la clé dans l’appartement pour inviter cette femme à rentrer. Il ne savait même pas son prénom. Alors qu’elle semble faire comme chez elle, il lança les clés dans le vide-poche et mit le loquet. Sa chemise enlevée, il se retrouva en marcel. Des brûlures, des cicatrices diverses et variées couvraient son corps qui s’était asséché : mettant en valeur ses muscles. Il resta debout en l’entendant parler.
« De ce dont je me souviens, je ne suis pas le genre d’homme à faire les choses à la légère. Si je t’ai demandé en fiançailles : c’est que je devais vraiment le vouloir. » Elle continua et lui se contenta de souffler. Il alla dans la cuisine ouverte sur le salon pour prendre du réfrigérateur deux bières. Sans savoir que c’était la préférée de la jeune femme : il ouvrit les deux bouteilles avant de se laisser tomber près d’elle. Il lui tendit une des deux boissons : « Je suis quoi alors si on se connaît depuis l’enfance ? Ne me dis pas que je suis comme Luke Skywalker et que j’ai embrassé ma sœur ? » Un frisson de dégoût s’empara de lui alors qu’il bu plusieurs gorgées de bières pour faire passer tout ça. Nerveusement, il se mit à enlever l’étiquette de la bouteille : geste instinctif. « J’aimerais que ça ne soit qu’une blague… Une mauvaise même mais c’est la vérité. Semblerait que mon cerveau à griller quand on a échoué sur cette putain d’île. » Il reporta l’alcool à ses lèvres. Tourna finalement sa tête pour la regarder : « Tu ne m’as même pas dit ton prénom. » Il sourit en coin.
Lysander la regarda en détail. Les traits fins et harmonieux de son visage, ce petit air de je ne sais pas quoi qui lui donne envie de sourire. Petit à petit émergeait un sentiment concernant cette femme. Se pouvait-il qu’elle était LA femme dont il rêvait tous les soirs ?
« Parle-moi un peu de toi, de ce qu’on faisait quand on était gosse : peut-être que des trucs vont me revenir. Parais que ça peut aider selon le psy. »