don't let the sun go down on me (aelya)

Si ça ne faisait pas des années qu'ils se connaissaient, Niels avait quand même l'impression que son âme n'avait plus aucun secret pour Aelya, et qu'en retour, il connaissait chaque recoin de la sienne par cœur. Ça ne faisait pas non plus une éternité qu'ils se fréquentaient et pourtant, ils avaient vécu un bon nombre d'aventures ensemble, aussi intenses les unes que les autres. Et c'était sûrement ça qui faisait l'unicité de leur lien, qui lui faisait penser qu'ils étaient aussi légitimes que les autres couples, parce-qu'ils avaient partagé bien plus que ce que certains pouvaient penser. Son cœur battait pour elle depuis le premier jour, s'accrochant au sien sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit, comprenant immédiatement qu'elle lui procurait des sensations inédites, des sentiments qu'il avait eu du mal à décrire pendant un bon moment. Il ne regrettait aucune de ses frasques qui l'avait poussé à la choisir elle, conscient que chaque décision faisait partie de leur histoire. Souriant à ses mots, il put aisément se rappeler la frénésie de leurs retrouvailles à Sydney, se remémorant la façon avec laquelle ils avaient bouillonné d'envie après tout ce temps passé l'un sans l'autre. « On est jamais à l'abri d'y retourner, faudrait pas que j'oublie ce que ça fait. » Répondit-il, sur le même ton, appréciant étrangement beaucoup plus lorsqu'elle était celle qui lui passait les menottes autour des poignets. Il était convaincu de pouvoir la désirer dans n'importe quel endroit et n'importe quelle situation, et il l'avait déjà prouvé à plusieurs reprises, même lorsque la mort les avait frôlé. Il lâcha un rire à sa remarque qui ne laissait présager rien de bon concernant leur santé mentale, s'amusant de leur complémentarité même à ce niveau-là. « J'avais quand même d'autres espoirs pour nous mais bon... j'crois que j'ai pas le droit de me plaindre si je suis avec toi. » Dit-il, faisant mine d'être blasé, laissant un sourire en coin trahir son amusement. En même temps, ce n'était pas entièrement faux. Niels était convaincu qu'il pouvait être heureux partout si ça impliquait d'être avec Aelya, conscient qu'elle était la seule et unique condition à sa survie. Enflammé par ses mots, il hocha la tête, incapable de refuser une telle proposition qui lui laissait déjà envisager la façon dont ils tueraient le temps s'ils étaient collés l'un à l'autre toute la journée. « Je peux pas te contredire et puis... ça doit pas être si terrible que ça de passer notre vie ici, nan ? » Demanda-t-il, d'un air presque innocent, faisant mine de tâter le lit avant de reposer son attention sur sa petite-amie. Dieu sait qu'il aurait aimé que ses paroles se concrétisent, parce-qu'il n'y avait rien de plus plaisant pour lui que de sentir le corps d'Aelya contre le sien, ne pouvant pas se passer de la chaleur qu'elle dégageait et qui avait le don de le rassurer. Il haussa les épaules à ses mots, charmé par le ton qu'elle avait pris et qui lui donnait envie de la déshabiller immédiatement. Heureusement pour lui, ce fut elle qui mit fin au supplice, l'entraînant dans le lit alors que ses lèvres jouaient avec les siennes, ses mains se retrouvant de nouveau sur sa peau qu'il caressait du bout des doigts. Il lui adressa un petit clin d’œil malicieux à sa remarque, souhaitant qu'elle se rende compte par elle-même à quel point il comptait rendre ce moment plus qu'agréable, ne la quittant pas des yeux alors qu'il pouvait enfin la déshabiller. Ses lèvres vinrent dévorer son cou, ne pouvant s'empêcher de lui laisser des marques qu'il aimait voir sur elle, lui rappelant sans cesse qu'elle était sienne. Lâchant quelques soupirs sous les gestes experts de ses mains, il croisa son regard brûlant, il resta un moment suspendu au-dessus de ses lèvres, ne les retrouvant que lorsqu'il entra en elle, sentant ses muscles se contracter sous l'effet du plaisir qui se diffusait en lui. Il se mordit intensément la lèvre, ne pouvant pas dissimuler le bien qu'elle lui faisait tandis que son bassin percutait le sien avec contrôle, désireux qu'elle subisse le plaisir de plein fouet. « Je veux plus te voir partir... » Lui rappela-t-il, échangeant un regard amoureux avec elle avant de fondre contre ses lèvres, accentuant les mouvements de son corps.

Ils marchaient ensemble, à leur façon certes, mais le résultat était le même : ils étaient toujours là, debouts, s'aimant au travers des tempêtes qui cherchaient à les détruire. Il se rendait compte qu'il n'y avait pas besoin de prouver quoique ce soit au monde entier lorsqu'Aelya le regardait avec cette lueur particulière dans les yeux, celle qui lui faisait comprendre qu'il était spécial pour elle, comme elle l'était pour lui. Tant que cette flamme continuerait de perdurer et de valser dans ses iris, Niels savait qu'il n'aurait rien à craindre, tenant ses sens en éveil et l'amour qu'il avait pour elle. Les autres ne l'intéressaient pas, et il continuait de penser qu'ils n'avaient de compte à rendre à personne. Tant qu'ils étaient à deux, rien ne pourrait les arrêter. Il esquissa un sourire à sa remarque, posant un regard charmeur sur elle. « Je te laisserai me priver de ma liberté tous les jours si je le pouvais. » Souffla-t-il, s'approchant de ses lèvres pour finalement les dévier contre sa joue, gardant cette mine amusée sur le visage. Il savait qu'ils trouveraient toujours le moyen de s'amuser, même lorsque la situation ne s'y prêtait pas et c'était ce qui lui faisait penser qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Il fit mine de réfléchir à sa remarque, riant à la comparaison qu'elle faisait entre l'asile et la prison qui n'était en effet, pas tant différente que ça. « Ou alors, on peut continuer d'être ce qu'on est, mais à l'extérieur. Comme ça j'aurais jamais besoin d'avoir la permission pour être avec toi. » Ajouta-t-il, sur le même ton tendre, n'ayant en tête que cette finalité, celle d'être avec elle tous les jours de sa vie jusqu'à son dernier souffle. Niels trouvait qu'on leur compliquait déjà bien trop la tâche comme ça, convaincu pour autant que ce ne serait pas la dernière fois qu'ils auraient affaire à ce genre de problèmes parce-que leur vie était vouée à s'embourber dans les emmerdes et s'en dépêtrer comme ils le pouvaient. Il hocha la tête à ses paroles suivantes, bien conscient que la distance resterait le pire supplice pour eux, qui se voyaient incapables de tenir même quelques jours sans se retrouver. « Ils peuvent pas comprendre... J'crois que c'est hors de leur portée. » Dit-il, certain que l'intensité de leur lien ne pouvait qu'échapper aux autres, parce-qu'il ne répondait à aucune logique et à aucune raison. De toute évidence, la seule qui devait comprendre ce que Niels ressentait, c'était Aelya. Et c'était ce qu'il cherchait à lui faire savoir en venant contre elle avec cette envie démesurée, ses lèvres scotchées aux siennes tandis que ses doigts venaient parcourir sa peau maintenant dénudée. Finalement, il répondit à leur envie commune de ne faire qu'un, sa respiration devenant encore plus irrégulière alors qu'il se mouvait contre elle, fermant les yeux à son tour avant de nicher son visage dans son cou sous le plaisir qu'il ressentait. « Plus jamais. » Souffla-t-il, pour répondre à sa volonté, attrapant ses lèvres dés qu'il en avait l'occasion. Il frissonna en sentant ses ongles s'enfoncer dans sa peau, signe qu'elle aimait leur moment tout autant que lui. « Je t'aime bébé, si tu savais à quel point. » Murmura-t-il à son tour, laissant quelques soupirs lui échapper avant qu'il ne se voit à son tour renversé sur le lit, un sourire étirant le coin de ses lèvres lorsqu'il capta le regard d'Aelya. Il se mordit la lèvre, la laissant prendre le contrôle alors qu'il vint chercher sa main pour nouer ses doigts aux siens, renforçant l'intensité de leur ébat. « T'arrêtes pas... » Ajouta-t-il, sa main libre venant guider son bassin, son regard planté dans le sien alors qu'il se laissait crouler sous son désir. Elle le rendait dingue, depuis bien longtemps déjà, comprenant dés les premiers instants que la liaison de leurs corps semblait bien plus belle que tout ce qu'il avait déjà connu.

Il se surprenait lui-même lorsqu'il voyait la façon dont il était capable d'aimer Aelya, lorsqu'il ressentait cette étendue de sentiments qui n'avait aucune fin. Pour quelqu'un comme lui, qui avait un passé sentimental aussi chaotique, c'était quelque chose d'inespéré. Et pourtant, Aelya était venue détourner les prédictions, déjouer les plans, ne laissant pas d'autre choix à Niels que celui de tomber éperdument amoureux d'elle. Et c'était sans doute la meilleure chose qu'il ait faite dans sa vie, conscient qu'elle avait bouleversé son quotidien, lui donnant un réel sens, un réel objectif. Parce-qu'il voulait passer sa vie à continuer de lui délivrer de l'affection, à la hauteur de ce qu'elle lui avait apporté depuis le début de leur relation.  « J'attends ce jour avec impatience alors. » Répondit-il, lui adressant un clin d’œil joueur. Il savait pour autant que tout ne pouvait pas être aussi facile, surtout lorsque l'on portait leurs prénoms et des passés aussi lourds que ceux qu'ils possédaient. Il y avait toujours un risque qu'ils retombent dans leurs travers, ceux qu'ils avaient toujours connu. Il arqua un sourcil, prenant un air fier. « Ouais c'est pas souvent mais ça m'arrive quand même. » S'amusa-t-il, répondant à son ton ironique. « On peut faire de notre mieux. » Ajouta-t-il, optimiste, rejoignant son regard. Pour Aelya, il était prêt à s'assagir, bien que la plupart du temps ça n'était pas seulement une question de volonté parce-que l'impulsivité parlait toujours trop fort chez Niels. Il n'avait aucune idée de quoi seraient faits les prochains jours, les prochains mois, et peut-être que c'était mieux comme ça. Il voulait simplement apprécier le moment présent, sans se soucier de savoir s'ils allaient finir en taule parce-que cette idée lui était inconcevable depuis qu'il avait Aelya dans sa vie. Son corps épousant parfaitement le sien, il l'avait laissé onduler avec plus d'ardeur, plus de force, espérant la faire crouler de désir. Mais il fut vite pris à son propre jeu lorsqu'elle se retrouva sur lui, orchestrant leur ébat d'une main de maître, le laissant à court de souffle, son cœur prêt à imploser. Il ferma les yeux à sa réponse, se laissant happer par ses lèvres qui avaient pris une couleur bien plus sombre depuis qu'il ne cessait de les embrasser. Il tendit les muscles en atteignant l'apogée du plaisir, passant son bras autour du corps d'Aelya pour la maintenir contre lui, laissant un long soupir résonner contre les murs de leur cocon en accompagnant les derniers mouvements de leurs bassins. Il lâcha un léger rire en la regardant parsemer son visage de baisers vifs, attrapant ceux qui se déposaient sur ses lèvres. « Moi aussi, ça va beaucoup mieux... » Souffla-t-il, amusé, la laissant se décaler avant de l'attirer contre lui, désireux de sentir encore sa peau contre la sienne. « Je vais pas te lâcher et t'as pas intérêt non plus. Je veux qu'on passe notre vie ensemble, même si c'est cliché. Je t'ai trouvé, et j'ferai tout pour te garder maintenant. » Sourit-il, la regardant avec fascination, comme on regarderait la plus belle des œuvres. Il sentit son cœur se bousculer à ses gestes, esquissant un faible sourire. « On est plus doués pour se retrouver. » Dit-il, faisant référence aux nombreuses fois où ils avaient du s'expliquer après des disputes ou des ruptures, finissant la plupart du temps l'un contre l'autre, là où tout se passait de mots. « Comment ça se passe au boulot ? Ça te manque pas de danser ? » Demanda-t-il, après avoir laissé quelques secondes de silence s'écouler, curieux de savoir à quoi ressemblaient ses soirées maintenant qu'elle ne se déshabillait plus devant des hommes.

Peut-être que toute cette histoire lui donnerait des idées, voyant qu'Aelya était capable de mettre sa jalousie de côté pour espérer arranger les choses. Parce-que de son côté, il n'avait toujours pas été parler à Milo, comme s'il était incapable de faire un pas vers lui après avoir su ce qu'il s'était passé entre sa petite-amie et lui. Semble-t-il qu'il avait toujours cette histoire en travers de la gorge, mais pour autant, jamais il ne la laisserait venir les déchirer de nouveau. Ils avaient déjà eu leur dose à ce niveau-là, et ce n'était plus l'heure de relancer le débat. Quoiqu'il en soit, il avait toujours les mots d'Aelya en tête, lors de leur dernière dispute, ceux qui évoquaient ce qu'il aurait pu ressentir si elle avait agi comme lui, si elle s'était permise de parler à Milo derrière son dos. Elle avait raison depuis le début, il avait eu le temps de cogiter pendant ces quelques jours où elle s'était absentée, comprenant la douleur qu'elle avait du subir. Il sortit de ses pensées en répondant à son baiser, fermant les yeux pour profiter de sa tendresse, laissant cette douce chaleur les envelopper, formant ce cocon où ils aimaient se réfugier à deux. Et ses mots vinrent réchauffer son cœur un peu plus, alors qu'il lisait dans ses yeux la dévotion et l'attachement qu'elle accordait à leur relation, la même qu'il possédait. « On est meilleurs ensemble, je douterais jamais de ça. Je tuerai pour toi... » Souffla-t-il, conscient que c'était aussi ce qui l'amenait parfois à des agissements extrêmes, parce-que Niels était capable de tout pour protéger l'amour de sa vie. Et il l'avait plutôt tristement démontré à Sydney bien qu'encore une fois, les choses avaient vite dégénéré sans qu'il ne puisse rien y faire. Il voulait lui montrer qu'ils étaient plus forts que ça dans la liaison de leurs âmes, celle de leurs corps qui se donnaient sans compter l'un à l'autre. Et les frissons qui parcouraient sa peau ne pouvaient que témoigner du bien qu'il ressentait lorsqu'Aelya était contre lui, lui donnant l'amour dont il avait besoin pour fonctionner. Ses lèvres contre les siennes, son cœur contre son cœur, la vie semblait de nouveau s'insinuer en lui, jusqu'au plus profond de ses entrailles, lui qui s'était senti vide et amorphe lorsqu'elle était partie. Il comprenait qu'elle détenait la clé de son bonheur et qu'elle serait éternellement celle pour qui il était destiné. Les yeux pétillants et la respiration encore irrégulière, il s'était allongé à côté d'elle, les yeux rivés sur le plafond tandis que son bras vint entourer le corps de la brune. Il sourit à sa réponse, tournant la tête vers elle pour accrocher son regard. « Je te le dis tout le temps mais vraiment, je sais pas ce que je serais sans toi bébé. » Dit-il, sincère, n'ayant même pas envie d'imaginer ce qu'il aurait été de sa vie si Aelya n'en avait pas fait partie. Il frémit sous ses caresses, appréciant le contact de ses doigts sur sa peau encore chaude. « On fait jamais dans la demi-mesure de toute façon. Faut toujours que ça soit intense. » Ajouta-t-il, faisant évidemment référence à leurs retrouvailles mais aussi à leurs disputes. Il posa les yeux sur leurs mains et leurs doigts qui se cherchaient, l'écoutant avec attention, finissant pas esquisser un petit sourire amusé à sa proposition. « Faire l'amour c'est une bonne alternative je trouve. » Dit-il, sur un ton faussement innocent. « Je peux pas refuser. J'vois que tu te donnes du mal à vouloir t'améliorer en plus. Ça me ferait plaisir d'apporter ma contribution. » Répondit-il, jouant lui aussi avec les sous-entendus de manière habile et subtile, tendant la nuque vers elle avec un sourire pour l'embrasser, ses lèvres jouant avec les siennes. « J'crois que je suis déjà trop intrusif dans ta vie, j'veux pas l'être dans ton métier non plus. » Ajouta-t-il, un sourire amusé étirant ses lèvres. « Je peux faire des efforts pour toi, tu mérites que j'en fasse. T'es toujours à l'écoute avec moi. Faut que ça aille dans les deux sens. » Souffla-t-il, la regardant amoureusement, passant sa main sur une de ses mèches de cheveux qu'il décala. « Je vais aller parler à Milo. » Dit-il, changeant de sujet, comme si celui-ci le tourmentait au point qu'il avait besoin de lui en parler.

Au fond de lui, il espérait vraiment que la situation avec Charlie, comme celle avec Milo, viennent à s'arranger. Parce-que finalement, les relations qui les reliaient respectivement l'un à l'autre n'étaient pas de vulgaires amitiés qu'ils pouvaient envoyer valser du jour au lendemain. Et d'ailleurs, c'était aussi la raison pour laquelle tout était parti rapidement en vrille, les touchant dans leur estime et dans la confiance qu'ils s'étaient donnés. Sauf qu'Aelya et lui étaient pareils à ce niveau, sans doute trop bornés, trop impulsifs, sans accorder une grande place aux explications lorsque leur colère parlait. Niels pouvait aisément en témoigner puisqu'il n'avait pas daigné reparler à son meilleur ami depuis tout ce temps, laissant les regrets et les rancœurs couler dans ses veines. Pourtant, il savait que la peur de perdre son âme-sœur serait toujours présente quelque part, comme une angoisse qu'on ne pouvait pas faire taire, et qu'il continuerait sûrement de réagir de la sorte si la situation se représentait. « En même temps... j'espère bien qu'il n'y ait pas deux types comme moi dans ce monde. Ça serait le chaos assuré. » Dit-il, se moquant de lui-même, lâchant un léger rire. Il était convaincu que son âme avait été conçue pour trouver et se fondre à celle d'Aelya, donnant un réel sens à son existence. Jamais il ne permettrait à quiconque de l'éloigner de son objectif, celui de la combler jusqu'à son dernier jour, quand bien même ils luttaient chaque jour pour ne pas laisser les ténèbres les engloutir. Finalement, c'était un combat qu'ils mèneraient tous les jours, mais que Niels était bien décidé à remporter au bout du compte, conscient que la victoire ne pourrait être que belle. Il se prenait souvent à imaginer ce qu'il aurait été dans une autre dimension, s'il avait suivi les codes, ceux qu'on avait voulu lui imposer depuis sa plus tendre enfance. Et finalement, c'était un monde dans lequel il ne parvenait pas à se projeter, trop éloigné de ce qu'il était vraiment au fond, trop lointain de la destinée qu'il avait choisie de suivre. Il fronça les sourcils aux mots de sa petite-amie, son regard toujours rivé sur le plafond. « J'en suis pas si sûr. Si j'avais fini comme mon père, j'aurais surtout eu la vie la moins palpitante du monde. Mais j'crois que j'aurais fini par te trouver, j'vois pas dans quel monde je serais pas tombé amoureux de toi. » Ajouta-t-il, lui délivrant quelques caresses sur le bras. Ça sonnait un brin cliché mais c'était vraiment le cas, il était incapable d'imaginer une vie où il n'aurait pas aimé Aelya comme un fou. « Je sais mon amour. Faut être barrée pour se mettre avec quelqu'un comme moi de toute façon. » Sourit-il, déposant un baiser à la commissure de ses lèvres, de manière très vive. « Pendant que ce quelqu'un t'aurait filé un coup de main, j'me serais contenté de passer le temps comme j'aurais pu. Y'a de belles choses à voir au club. » Répliqua-t-il, jaloux, souhaitant à son tour la piquer gentiment et éveiller sa jalousie. Il sourit à ses mots, amusé par leur fin dramatique. « Bien sûr que si ça serait dans ton intérêt. J'serais cloué au lit toute la journée, t'aurais plus à t'inquiéter de savoir si on me tourne autour au travail. Bon, sauf si j'en meurs, là, ça sera plus problématique. » Dit-il, levant les yeux au ciel avant de rire légèrement. Il bascula légèrement pour être face à elle, son bras la retenant toujours contre lui, désireux de profiter de la chaleur de son corps. Il baissa un instant les yeux à sa question, réfléchissant à tout ce qu'il avait encore sur le cœur vis-à-vis de Milo. « Je peux pas attendre éternellement que ma rancœur s'en aille. Parce-que ça arrivera jamais. » Souffla-t-il, relevant le fait qu'il était incapable de tirer complètement un trait sur cet épisode. « Tu trouves pas que t'as déjà assez fait connaissance avec lui comme ça ? » Ajouta-t-il, posant un regard inquisiteur sur elle avant de sourire, lui faisant comprendre qu'il la taquinait. « Je sais que tu t'entendras bien avec lui. Et je crois que ça serait bien, ouais, si t'apprenais à le connaître. » Dit-il finalement, tentant de prendre sur lui pour faire avancer les choses, conscient qu'il ne pourrait pas faire indéfiniment le mort avec son meilleur ami. « Et quand tout sera rentré dans l'ordre, on pourra tenter de se voir plus souvent. Que ce soit avec Milo, ou Charlie. » Ajouta-t-il, optimiste, sa main glissant contre le flanc de sa petite-amie.

Niels ne pouvait pas se blâmer de l'aimer aussi fort, conscient que si ça n'avait pas été le cas, toutes ces histoires n'auraient peut-être pas vu le jour. Mais ils étaient maintenant bien informés que les sentiments ne se contrôlaient pas, encore moins les leur, se retrouvant d'ailleurs victimes de leur propre jeu. Parce-que rien n'avait été planifié, que ce soit leur rencontre, leurs ruptures ou même leurs retrouvailles, tout était toujours le fruit d'un hasard que Niels ne pouvait qu'apprécier lorsqu'il savait qu'il avait apporté la femme de sa vie jusqu'à lui. Il repensait à Milo, au fait que ça ne soit pas si surprenant que ça qu'Aelya l'ait apprécié, conscient que leur ressemblance ne pouvait pas passer inaperçue. C'était aussi la raison qui faisait qu'ils s'étaient rapprochés, découvrant qu'ils partageaient des passions communes, et probablement un goût prononcé pour les mêmes femmes. Mais ça, il préférait ne plus y penser parce-qu'il avait perdu un nombre incommensurable d'heures à se torturer l'esprit en repensant aux photos qu'il avait eu entre les mains, celles qui lui rappelaient que son meilleur ami et sa petite-amie s'étaient découverts bien plus intimement qu'il ne l'aurait souhaité. Il esquissa un sourire amusé à sa réponse, appréciant le baiser qu'elle déposa sur sa joue. « Ça signifie deux fois plus d'emmerdes aussi, j'vois pas en quoi ça fait rêver. » Ajouta-t-il, amusé en repensant à tout ce qu'ils avaient déjà vécu à deux. Mine de rien, Aelya avait dû le supporter un bon nombre de fois, notamment lorsqu'il n'avait pas su contenir sa colère alors qu'ils étaient sortis, s'en prenant à tous les types qui s'étaient intéressés d'un peu trop près à la femme de ses rêves. Mais au-delà de tout ça, elle lui avait prouvé son affection et son attachement en ne le laissant jamais tomber, apparaissant comme un soutien indéfectible, le seul dont il avait vraiment besoin. Il écouta ses mots, fondant devant leur bienveillance et leur tendresse, son cœur tambourinant à l'intérieur de sa poitrine. « J'peux parier que j'aurais tout plaqué pour toi, même si j'avais été dans la situation la plus stable possible, même si j'avais gagné un tas de fric. Je t'aurais toujours choisi parce-que je peux pas te résister, c'est impossible. Tu m'attires beaucoup trop... » Souffla-t-il, venant frôler ses lèvres avec un amusement non dissimulé, finissant par lui offrir un baiser amoureux, se reculant peu de temps après pour la regarder. Il laissa son regard dévier sur ses doigts qui parcouraient lentement sa peau, attendri par ses mots qui sonnaient comme une promesse, celle qu'il souhaitait entendre encore et encore. Il rit à ses mots qui contrastaient avec ce qu'elle lui avait proposé juste avant, arquant un sourcil malin et satisfait. « J'pensais qu'on faisait des efforts. Ça passe aussi par me présenter tes collègues bébé. » Ajouta-t-il, conscient qu'il se ferait réprimander dans la seconde, ce qui en réalité, l'amusait beaucoup trop. « Arrête... ça me donne presque envie d'en choper un. » Dit-il, lui faisant les yeux doux, avant de rire de nouveau, laissant sous-entendre qu'il ferait certainement tout et n'importe quoi pour avoir Aelya rien que pour lui, aux petits soins. Il se mordit la lèvre en sentant ses dents taquiner la peau de son cou, passant ses doigts sous le drap pour caresser son dos. Il hocha finalement la tête, silencieusement, à ce qu'elle ajouta sur Milo, sachant pertinemment qu'elle avait raison parce-qu'au final, il avait les cartes entre les mains et tout dépendait de sa manière de gérer les choses. « C'est ce qu'il y a de plus compliqué... » Répondit-il, en grimaçant légèrement, conscient que gérer sa colère n'était pas son atout principal. « On n'a pas besoin de presser les choses. On prend notre temps, pour une fois. Tant qu'on est tous les deux, y'a pas de raison que ça se passe mal. » Répondit-il, souhaitant la rassurer alors que ses doigts resserrèrent l'étreinte autour des siens. Il lui adressa un sourire tendre à ses mots, ravi de savoir qu'elle appréciait ses efforts et qu'elle l'encourageait à aller de l'avant avec Milo. Il n'eut même pas le temps de relever sa remarque qu'elle s'était déjà rattrapée, lui offrant un baiser qu'il ne pouvait que prolonger, passant ses bras autour d'elle. « Dis-moi que tu m'aimeras toujours. » Murmura-t-il, son regard se plantant sur ses lèvres dont il ne pouvait se détacher, impatient de les voir lui confirmer qu'elle serait toujours à lui.

A chaque dispute, l'angoisse de savoir que ça serait la dernière le terrassait, appréhendant toujours de ne pas la voir revenir après leurs échanges houleux. C'était comme ça depuis le premier jour, eux qui n'avaient jamais réussi à mesurer les mots qu'ils employaient, aussi aiguisés que des lames, sans prêter attention au mal qu'ils pouvaient faire. Niels n'avait jamais fait attention à la manière dont il pouvait atteindre les autres avant qu'Aelya ne fasse partie de sa vie, considérant de toute manière que c'était sa meilleure attaque et également sa meilleure défense. Sauf que plus il s'enfonçait dans cette relation, plus il se rendait compte du pouvoir que pouvaient avoir les mots sur une âme, parce-qu'Aelya avait tendance, comme lui, à toucher là où ça faisait mal, même lorsqu'il se barricadait derrière une tonne de fausse indifférence, elle parvenait toujours à la contourner. C'était aussi ça qui lui confirmait qu'il l'aimait au-delà du raisonnable, parce-que personne n'avait déjà été capable de l'atteindre comme elle le faisait, sûrement parce-qu'elle était la seule et unique personne à détenir les clés de son âme. Il arqua un sourcil amusé à sa façon optimiste d'établir les raisons pour lesquelles elle serait chanceuse d'avoir deux Niels dans sa vie. « Vu comme ça... c'est vrai que ça a pas l'air si terrible en fait. » Admit-il, en haussant les épaules. « Mais deux fois plus de câlins, à ce rythme-là, t'auras plus d'énergie pour faire autre chose. » Releva-t-il, faisant référence à la fréquence de leurs ébats, pour le moins régulière, même s'ils avaient dû s'en passer pendant une bonne semaine. Il adorait savoir qu'il lui suffisait, trouvant dedans la confirmation qu'il la comblait comme il le souhaitait, assez pour qu'elle ne puisse s'imaginer qu'avec lui. Il la regarda s'approcher de ses lèvres, profitant de son souffle qu'il pouvait percevoir contre sa peau. « T'aurais réussi, même si j'suis fidèle à la base. Y'a que toi qui me donnes envie de l'être. » Dit-il, lui rendant son baiser. Bien que l'idée du mariage était loin de l'attirer, même dans une autre vie, il était convaincu qu'il aurait pu rompre sa promesse pour elle, parce-qu'il se serait vite rendu compte qu'elle était tout ce qu'il désirait. Il fronça les sourcils lorsqu'elle ajouta qu'il devrait lui présenter ses collègues, détestant déjà l'idée qu'elle puisse s'intéresser à d'autres que lui. « Des beaux visages, certes, mais beaucoup trop sages pour toi. Ils ont tous choisi ça, une vie tranquille et paisible. Cours vers eux si t'as envie de ça, mais ça sera sans moi. » Rétorqua-t-il, haussant les sourcils comme s'il lui lançait un défi, sachant pertinemment que ça ne serait jamais le choix de vie qui lui conviendrait. Riant à ses mots, il hocha la tête, ne doutant pas une seule seconde de ce qu'elle avançait, car Aelya n'avait jamais failli à ce rôle qu'elle se donnait, prenant soin de lui dés qu'elle en avait l'occasion. « On sait jamais. On dit que l'amour rend fou. » Ajouta-t-il en haussant les épaules, faisant valser ses doigts contre sa peau, se délectant de sa douceur alors qu'ils revinrent à un sujet beaucoup plus sensible, qu'il avait tenté d'oublier sans réussir à le faire, décidant d'en parler à la personne qui lui importait le plus. Il hocha la tête à ses encouragements, s'en imprégnant comme s'il voulait se donner une force supplémentaire de faire le premier pas vers Milo. « Merci bébé, t'es la meilleure. » Dit-il, avançant vers elle pour déposer ses lèvres sur sa joue tendrement, souhaitant la remercier pour tout ce qu'elle faisait pour lui. Il voyait bien que la situation avec Charlie semblait plus tendue de son côté, comprenant parfaitement l'embarras d'Aelya vis-à-vis des sentiments que la brune avait avoué à son égard. « J'suis avec toi moi aussi mon amour. Je pourrais même être là si tu as besoin quand tu iras lui parler. » Proposa-t-il, pas franchement convaincu que ce soit une bonne idée d'assister aux explications entre les deux amies, mais prêt à le faire si Aelya en avait besoin. Son cœur se mit à battre plus fort lorsqu'elle répondit à sa demande, l'embrassant en retour, l'amour emplissant son corps avant qu'il ne lâche un léger rire à sa question, conscient qu'ils n'avaient jamais été aussi tendres avant tout ça. « Franchement, j'ai aucune idée du moment où ça a dérapé. » Ajouta-t-il, feignant la réflexion, avant de pouffer de rire, convaincu qu'il n'y avait rien de mal à ça. « J'ai l'air d'un abruti amoureux mais je m'en tape pas mal. J'aime trop t'entendre dire tout ça... » Souffla-t-il, appréciant la caresse de ses lèvres contre son cou, fermant les yeux en prenant une inspiration plus profonde avant de retrouver son regard. « Moi aussi je t'aime. » Il ponctua ces quelques mots par quelques baisers vifs contre ses lèvres, la laissant s'occuper de débarrasser le sol de leur chambre avec un sourire aux lèvres. « C'est un mal pour un bien. » Répondit-il, faisant référence aux évènements qui avaient suivi juste après qu'elle ait éjecté la pizza au sol. Ses yeux vinrent détailler ses courbes alors qu'elle revenait à lui, lui ouvrant les draps pour qu'elle se faufile contre lui avant de réajuster la couverture sur elle. « Il doit me rester une semaine ou deux à bosser comme un acharné avant de recevoir ma paye. Ça devrait aller, j'pense que j'aurais ce qu'il faut. » La rassura-t-il, tentant lui-même de se persuader qu'il avait travaillé en conséquence. « Si tu savais à quel point j'ai hâte que ça se finisse... J'ai l'impression de vivre que pour ça en ce moment. J'me dis même que je pourrais jamais ouvrir ma boutique à cette allure. » Se confia-t-il, remettant en doute ses projets, conscient des difficultés financières qu'il pouvait avoir à chaque fois. « Ça attendra, c'est pas grave. J'ai juste envie qu'on profite un peu ensemble après ça. »

Niels savait désormais qu'il ne pourrait plus passer des nuits tranquilles si Aelya n'était pas avec lui, comme si elle était devenue nécessaire, même essentielle dans tout ce qu'il faisait, y compris lorsqu'il s'agissait de trouver le sommeil. C'était ce sentiment qui le rassurait, quelque chose qu'il ne pouvait pas expliquer mais qu'il ressentait de plein fouet lorsqu'elle se trouvait dans la même pièce que lui. Le lit paraissait toujours trop grand lorsqu'il s'y trouvait seul, les draps semblaient trop froids et trop vides, et il avait pu s'en rendre compte toute cette semaine lui aussi, alors qu'il avait essuyé les insomnies une à une. Maintenant qu'elle était là, Niels savait qu'il pouvait souffler, son inquiétude s'envolant au loin, effacée par sa chaleur qu'il sentait auprès de lui, lui confirmant qu'elle était bien saine et sauve, réfugiée dans ses bras qui n'étaient conçus que pour la protéger. Il aurait aimé arrêter le temps, appréciant ce sentiment d’invincibilité qui les englobait lorsqu'ils se retrouvaient de cette manière, semblant rendre leur relation indestructible. Sa remarque le fit sourire, alors qu'il savait évidemment que ce n'était pas dans ses habitudes de relever ce genre de problème. « Ouais, t'as raison, épuise-toi dans mes bras bébé, y'en aura moins pour les autres. » Dit-il, espiègle. Il la regardait dessiner des formes sur son torse, se délectant de la tendresse de leur moment, bercée par les paroles et la confiance qu'ils avaient l'un en l'autre. Niels osait croire qu'Aelya le connaissait assez bien pour savoir qu'il ne lui ferait jamais ça, même dans le pire des états. Et il savait en retour qu'elle ne franchirait elle non plus jamais cette limite, comme s'ils étaient tous les deux conscients qu'il ne pourrait plus y avoir de retour en arrière si ça venait à arriver. « Je le sais. On aurait beaucoup trop à perdre. » Et c'était un euphémisme, car Niels perdrait tout s'il perdait Aelya. Sur une note de jalousie, il avait pris un air râleur, incapable de dissimuler sa possessivité alors que sa petite-amie vint se rattraper, lui offrant un baiser sur la joue. Il finit par lâcher un rire amusé à ce qu'elle ajouta, bien conscient qu'il était insupportable même s'il savait pertinemment qu'Aelya adorait ça. Il arqua un sourcil curieux, intrigué par ses semblants de menace alors qu'il s'approcha de son cou pour mordiller sa peau, cherchant à la provoquer. « Ah ouais ? Tu sais que ça me donne encore plus envie de savoir ce que tu pourrais me faire... » Souffla-t-il, ses traits gardant cet air malicieux alors qu'il déposa un dernier baiser sur sa peau. Reboosté par ses mots rassurants, il reprit confiance, de plus en plus décidé à aller parler à Milo, désireux de faire un point sur leur amitié qui avait été laissée sur le bas-côté à cause de sa fierté. « D'accord. Tiens-moi au courant dés que tu la verras. » Ajouta-t-il, tendrement, comprenant sa position. Il savait qu'il était inutile de la brusquer avec cette histoire, probablement encore trop fraîche pour eux, pour elle, souhaitant pour une fois qu'ils puissent prendre leur temps de se remettre de cet épisode qui avait failli avoir raison d'eux. Ses lèvres s'étaient amoureusement mêlées aux siennes, tandis qu'elle berçait son cœur de mots doux, confirmant les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Il avait enfin l'impression de la retrouver après cette longue semaine, même si leurs problèmes n'étaient pas encore totalement réglés, Niels lui faisant comprendre qu'il n'était plus loin de réunir l'intégralité de l'argent. « Après ça sera fini mon amour. Je me suis jamais autant donné je crois, sauf avec toi, mais c'est pas pareil. » Dit-il, voulant re-détendre l'ambiance qu'il ne voulait pas voir s'assombrir après ces instants de tendresse infinie. Ses mots lui firent chauds au cœur, alors qu'Aelya lui montrait une fois de plus à quel point elle souhaitait le supporter dans ses projets. Prenant un peu plus de recul, Niels tourna les yeux vers elle, haussant légèrement les épaules. « Bébé... je sais que tu veux m'aider, mais t'en fais déjà beaucoup trop pour moi. Évidemment que je veux de toi, mais je peux pas accepter que tu te tues au boulot pour un projet qui va peut-être pas marcher. De toute façon, on est loin d'y être pour l'instant. » Ajouta-t-il, pas convaincu que son projet puisse voir le jour lorsqu'il pensait à ses problèmes financiers. « Je préfère qu'on investisse dans quelque chose de sûr, genre une maison. Là j'suis sûr que ça sera pas de l'argent jeté par les fenêtres. »