| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 7 Jan 2019 - 16:30 | |
| Il était deux heures du matin et Tahlia rôdait dans l'appartement, un verre d'eau en main, après un réveil en sursaut. Cela était chose courante depuis quelques semaines. Rares étaient les fois où elle faisait une nuit complète. Mais alors qu'elle prit la direction de sa chambre, son téléphone sonna, la notifiant d'un message. Les yeux ensommeillés, elle regarda l'émetteur et fut surprise de voir le prénom de Donovan. Depuis leur virée au bar, où l'alcool les avait grandement rapproché, mettant le doigt sur leur douleur commune, les deux policiers avaient fini par reprendre leurs habitudes et leurs provocations. Des provocations qui n'avaient cependant pas la même saveur, puisque l'un et l'autre savaient désormais qu'ils étaient bien plus liés qu'ils ne le pensaient, qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre quoiqu'il advenait. Tentant de déchiffrer le message malgré le fait qu'elle ne voyait pas clair, elle comprit rapidement qu'un événement grave s'était passé. Donovan lui demandait de l'aide, de la rejoindre à sa caravane. Sachant qu'elle n'avait jamais mis un pied dans cette caravane – qui était son jardin secret – la brune savait que ce n'était pas une invitation en bonnes et dues formes. Elle lui répondit aussitôt qu'elle était en route. Elle attrapa au passage un jean et un gilet, qu'elle enfila par-dessus sa nuisette, prit ses clés de voiture et quitta l'appartement en trombe. Son cœur battait à tout rompre, sous l'inquiétude. Elle détestait ne pas savoir ce qu'il se passait, et comme cela concernait Donovan, qui avançait tel un funambule au-dessus d'un gouffre, cette crainte était d'autant plus fondée. Tahlia savait plus ou moins l'endroit où il habitait, puisqu'elle avait un cousin qui habitait dans un petit lotissement à côté. C'était à quelques minutes à peine de chez elle, mais cette fois la route lui parut plus longue que d'ordinaire. Arrivée dans le coin, la jeune femme roula au pas, cherchant une caravane où elle pourrait apercevoir une lumière allumée. Elle ne mit que quelques minutes avant de trouver l'endroit, ayant la certitude que c'était l'espace où Donovan habitait, puisque sa voiture était garée devant. Elle se gara à côté et descendit rapidement. Elle grimpa sur le marche-pied devant la porte de la caravane et frappa à celle-ci. Elle entendit des pas à l'intérieur, puis la porte s'ouvrit sur Donovan. En l'apercevant, Tahlia écarquilla les yeux et porta la main devant sa bouche, en s'exclamant : « Oh mon dieu, Donovan... » Il était défiguré. Son visage était ensanglanté et ses traits étaient déformés. « Que s'est-il passé ?! » |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 7 Jan 2019 - 17:15 | |
| Donovan avait poursuivit son enquête dans son coin, sans jamais déranger personne. Il s'était entêté à fouiller là où il n'aurait jamais dû. Il avait reçu certaines menaces mais il n'en avait pris aucune au sérieux. Pourtant ce soir, il allait comprendre que tout cela était bien plus sérieux qu'il n'aurait pu le penser. À force de passer son temps avec des criminels, il a fini par les sous-estimer, et sous-estimer leur menace.
Danno avait quitté le commissariat, il avait traîné bien plus que les autres soirs, tout le monde était déjà parti, mais lui était toujours sur des dossiers, comme si c'était dans son genre de s'attarder sur de la paperasse. Pourtant, personne ne l'avait questionné. Ils étaient partis, vidant peu à peu les locaux, le laissant seul avec le silence qui emplissait le bâtiment. Ça faisait bizarre d'entendre cet endroit si silencieux, il n'en avait pas l'habitude, il y avait toujours des cris, du mouvement. Là il était seul.
Il avait quitté le commissariat tard dans la nuit, ou plutôt, tôt le matin. Il devait être aux alentours d'une heure du matin. Il commençait à avoir une piste plus que sérieuse pour retrouver le fumier qui avait ôté la vie de sa femme et de son enfant. Il était sur le point de toucher du bout des doigts son objectif. Celui qui le maintenait en vue jusqu'à présent. Et après ? Qu'est-ce qu'il allait devenir ? Il allait enfin oser appuyer sur cette gâchette pour en finir après avoir vengé la femme de sa vie ? Peut-être. C'était une possibilité. En attendant, il était monté dans sa voiture, le ramenant à la plage. Il n'en était pas loin. Il aurait pu s'installer ailleurs, mais c'était cette proximité avec la plage et la nature qu'il aimait.
Descendant de son pick-up, il remarqua des ombres prêtes à bondir. Méfiant, il préférait faire comme si de rien n'était. Tout s'était passé très vite. Ils étaient sorti de l'ombre, le flic ignorait même leur nombre, mais ils lui avaient dit que leurs menaces étaient sérieuses et qu'il ne devrait pas jouer avec le feu. Mais Donovan ne savait faire que ça, c'était dans sa nature de provoquer. Alors il avait jouer au plus malin, mais ils avaient eu le dernier mot. Il gisait par terre, à moitié inconscient, le visage en sang et probablement défiguré. Il avait simplement trouvé le moyen de sortir son téléphone et composer le premier numéro, et un des seuls qui était dans son téléphone. Tahlia. Danno ignorait qu'elle heure il était mais elle était la seule à pouvoir l'aider.
En attendant, il se hissa jusqu'à l'intérieur de sa caravane, laissant les traces de son sang sur le sol. Il se tenait les côtes qui le faisait souffrir. Donovan était appuyé contre ce qui lui servait de frigo. Il avait attendu la venue de Tahlia en se remémorant les propos des hommes qui l'avaient attaqués. La prochaine fois tu n'auras pas la chance de te relever alors abandonne pendant qu'il est encore temps Chamberlain." ils auraient dû le tuer pendant qu'ils en avaient le pouvoir.
" - Rien t'inquiète. J'ai juste besoin que tu m'aides à me relever. Il faut que j'aille retrouver ces fumiers. Je sais où ils sont Tahlia. Je vais pouvoir la venger et crever en paix. Putain après toutes ces années."
Mais alors il tenta de pousser ce qui devait être un soupir de soulagement, ce fut un cri à moitié étouffé qu'il fit en se maintenant les côtes. Elles étaient probablement cassées, tout comme son nez. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 7 Jan 2019 - 18:02 | |
| La vue de Donovan, en sang, affecta grandement Tahlia. Pourtant, elle avait l'habitude de voir du sang, de voir des collègues avec un nez, un bras ou une jambes cassés, mais elle n'avait jamais vu son supérieur dans un sale état. Tout comme il ne l'avait jamais vu dans un tel état, elle aussi. Comme quoi, ils savaient se protéger quand ils étaient ensemble, sur le terrain. Mais en-dehors, c'était tout autre chose. Il avait la même tête qu'après l'agression de Tahlia, c'était pour dire la violence qui s'en émanait. C'était donc la première fois qu'elle le voyait ainsi. Une première fois qu'elle redoutait tant. Elle connaissait ses recherches secrètes sur les meurtriers de sa femme. Elle savait qu'il se glissait dangereusement dans un milieu qui leur échappait, où de nombreuses personnes en ressortaient les pieds devant, sur un lit de mort. Et c'était une place qu'elle ne voulait pas pour lui. Elle voulait qu'il passe au-dessus, qu'il retrouve foi en la vie et qu'il connaisse de nouveau le bonheur. Ce soir, elle se rendait compte que ce n'étaient que des vœux impossibles. Donovan ne s'en sortirait pas tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il voulait. Qu'il était buté...
Détachant son regard de son visage, la jeune femme eut le temps d'apercevoir les traces de sang sur le sol. Depuis combien de temps était-il comme cela ? Où cela s'était-il passé ? Elle espérait qu'il n'ait pas pris son véhicule dans cet état, mais elle ne préféra rien demander. Il avait déjà pris l'initiative de la faire venir ici, il ne fallait donc pas qu'elle joue la moralisatrice sur des questions d'ordre futile. La voix de Donovan la ramena sur Terre, mais sa réponse ne contenta pas la brune. Il était sérieux ? Il avait le visage en sang et pourtant, il dédramatisait la situation. Donovan, réveille-toi, avait-elle envie de lui balancer au visage. « Tu pisses le sang, Danno, ne me dis pas que c'est rien, s'il te plaît. » lâcha-t-elle dans un souffle. Son regard s'était reposé sur lui et dans ses yeux verts brillaient une lueur d'inquiétude. Elle secoua la tête quand il lui affirma qu'il savait où se trouvaient les meurtriers de sa femme. C'était donc ça. A force de jouer avec le feu, il avait fini par se brûler. Tahlia n'était pas vraiment surprise que ce soit une menace de la part des criminels qu'il pistait. Elle l'avait mise en garde, mais Donovan restait une tête brûlée. Il irait jusqu'au bout, peu importe l'issue. D'ailleurs, les mots du quadragénaire achevèrent Tahlia. Je vais pouvoir la venger et crever en paix. Son cœur se serra à cette idée. Il n'avait pas le droit de lui dire cela. Le regard humide, Tahlia l'observait sans un mot. Etrangement. Alors qu'elle aurait dû exploser, lui lâcher ses quatre vérités. Mais son silence était bien plus parlant. Son regard parlait pour elle et exprimait toute la peur qu'elle avait pour lui. Et cette sensation désagréable de ne pas savoir quoi faire pour l'aider. Mais quand il lâcha un cri de douleur, en se tenant les côtes, elle se précipita sur lui et l'aida à se redresser. « Avant de crever en paix, fais en sorte de pouvoir rester sur tes deux pieds. » Il fallait qu'il se mette en tête qu'il n'allait pas pouvoir poursuivre les meurtriers dans un tel état. Difficilement, ils rentrèrent dans la caravane. Tahlia l'aida – ou plutôt l'obligea – à se poser sur la banquette. Dans une grimace, elle l'observa sous la lumière du plafonnier : « Ils ne t'ont pas loupé. » C'était certain, il s'était fait tabasser. « Je ne suis pas médecin, mais j'ai bien peur que tu aies des côtes cassés. Si c'est le cas, il faut aller à l'hôpital, Donovan, tu ne peux pas rester comme ça. » |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 7 Jan 2019 - 18:38 | |
| Tahlia était la seule personne au courant de l'enquête qu'il menait. Il n'en avait parlé à personne, sauf à elle. Bon un peu contraint et forcé quand même, puisque ça remontait à l'incident qu'ils avaient tous les deux, quand elle lui avait retiré sa gourde des mains. Il s'était senti obligé de lui dire ce qu'il avait derrière la tête et elle ne s'y était jamais opposé. Et même si ça avait été le cas, ça n'aurait pas changé grand chose dans l'avancé du brun. Certaines personnes avaient besoin de voir le corps du défunt pour prendre conscience que c'est bien réel et faire leur deuil, lui avait besoin de la venger, même si ça lui coûtait la vie. Son esprit sera sans doute plus serein une fois qu'il aurait atteint son objectif principal. Peut-être que s'il survit ça lui permettra d'être heureux, de se laisser une chance de pouvoir connaître de nouveau le bonheur. Personne ne remplacera Miranda, mais peut-être qu'une femme pourrait un jour prendre sa place et rendre cet homme un peu plus heureux et un peu moins suicidaire. Ça serait une lourde tâche, mais peut-être que l'une d'entre elle serait assez courageuse pour tenter une telle folie.
Donovan avait appelé Tahlia, c'était la seule qui pourrait lui venir en aide. Elle avait déjà manifesté sa présence si un jour il avait besoin, ce jour était finalement arrivé. Pendant quelques instants, il s'était dit qu'elle ne viendrait pas, qu'elle devait dormir ou bien être dans un bar, comme la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés tous les deux. Pourtant, elle lui avait répondu et était arrivé quelques minutes après. Sur ce coup là, il s'était trompé, la brune était belle et bien là, devant lui à le détailler comme s'il était une bête curieuse. Il ne devait pas être beau à voir, mais cette pensée le fit sourire. Rapidement il perdit ce sourire en sentant la douleur s'emparer de tout son corps.
Évidemment, la flic ne serait pas la même si elle n'avait pas lancé cette petite pique à Donovan. C'est à peine s'il l'avait entendu. Des sifflements remplissaient ses oreilles et lui donnait un mal de crâne pas possible. Il entendait son coeur battre à intervalle régulier, et il se prenait à espérer que celui-ci cesse de battre, s'épuisant lentement, le laissant alors partir dans un monde meilleur que celui dans lequel on l'avait forcé à vivre après le meurtre de sa femme.
" - C'est parce que tu n'as pas vu leur tête que tu dis ça."
En réalité, il était presque méconnaissable, alors qu'eux, ils devaient avoir quelques griffures seulement. Il faut dire que c'est facile d'attaquer un homme en pleine nuit alors qu'ils étaient en majorité numérique. C'est toujours plus simple de choisir la facilité quand on a la possibilité.
" - Je refuse d'aller à l'hôpital, déjà parce que j'aime pas cette odeur qui donne envie de vomir, mais surtout parce qu'il faut que je les rattrape. Si je n'y vais pas maintenant, ils vont s'enfuir et j'aurai bosser toutes ces années pour rien du tout. Tu ne peux pas me faire ça Tahlia."
Peut-être qu'il la prenait par les sentiments, mais c'était encore la seule manière pour obtenir d'elle ce qu'il désirait, à savoir qu'elle ne l'emmène pas à l'hôpital. Et puis même s'il avait des côtes cassées, et bien il s'en remettrait, ce n'était pas la première fois après tout. Il en avait vu d'autres. Le canapé sur lequel sa collègue l'avait installé, c'était le seul endroit où on pouvait s'asseoir. C'était là aussi que le bouclé dormait lorsqu'il fermait l'oeil. Toujours sur le regard de sa femme. Le seul cadre qui trônait dans cette caravane. La seule touche décorative qui était présente dans ce lieu. Au pire ses côtes cassées finiront par transpercer son poumon et il finirait avec une hémorragie interne. Il allait mourir ici dans sa caravane avec pour seule compagnie sa coéquipière. Cette pensée lui arracha un sourire. Un sourire qui pouvait faire peur à n'importe qui qui assistait à cette scène. Le quadra était sincèrement décalé et les pensées en vrac, ça c'était une certitude. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 7 Jan 2019 - 22:48 | |
| Tahlia ne comprenait pas ce besoin de vengeance que Donovan avait, mais il fallait dire aussi qu'elle n'avait jamais été confrontée à un tel cas de figure. Peut-être que si on lui arrachait l'amour de sa vie, elle sombrerait dans une mélancolie suicidaire, qui lui donnerait envie de tout tenter pour la mémoire de l'homme qu'elle aimait. C'était même parfaitement plausible, vu le caractère de la brune, qui ne savait pas faire les choses à moitié. Mais à l'instant T, elle ne le comprenait pas. Elle espérait davantage qu'il fasse preuve de résilience, plutôt que de le voir finir à la morgue, lui aussi. L'espoir faisait vivre, disait-on. Il y avait au moins une chose à retenir dans l'histoire : il avait fait appel à elle pour qu'elle vienne le rejoindre ce soir. C'était la preuve que leur conversation au bar n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Il avait fini par comprendre qu'elle était une épaule sur laquelle s'appuyer. Au sens figuré. Comme au sens propre, d'ailleurs. Dès qu'il lâcha un cri étouffé, Tahlia s'était postée à ses côtés, afin qu'il prenne appui sur elle et qu'elle l'aide à se déplacer. Manoeuvrant difficilement dans cette caravane, elle parvint néanmoins à le mener jusqu'à cette banquette, qui était le seul endroit où elle aurait pu l'installer de toute manière. Là, sous la lumière, elle put voir les dégâts. Il était sacrément amoché. La réponse de Donovan lui fit lever les yeux au ciel. « Parce qu'ils étaient plusieurs, en plus de ça... Je ne remets pas en doute tes compétences, Danno, mais je pense qu'ils s'en sont mieux sortis que toi. Regarde ton nez. Et ton arcade sourcilière ». Et encore, elle ne pouvait pas faire le plein état des lieux, vu le visage ensanglanté. Tahlia se sentait impuissante. Alors, elle lui proposa de l'amener à l'hôpital, une solution pour laquelle elle n'avait pas trop d'espoir. Pas manqué. Donovan la supplia de ne pas l'amener là-bas. « Tu n'es pas croyable... » marmonna-t-elle. « Mais je te préviens, si ton état empire d'ici une heure, je t'amène là-bas. Même s'il faut que tu m'en veuilles toute ta vie. » La jeune femme se redressa et commença à chercher du regard ce qu'elle voulait. « Laisse-moi te débarbouiller avant de voir ce que l'on peut faire. » Quoi ? Sous-entendait elle le fait qu'elle le laisserait courir après ces meurtriers ? Il semblerait que oui, mais n'était-ce pas plutôt un moyen d'éviter une guerre entre eux ? Sous les informations de Donovan, Tahlia trouva des serviettes propres et une trousse à pharmacie peu fournie, mais qui devrait dépanner. Elle fit couler de l'eau chaude et mouilla une première serviette. Elle revint ensuite vers Donovan et posa sa main sous son menton afin de relever son visage vers elle. « Ne bouge pas, s'il te plaît. » souffla-t-elle. Et alors, avec une extrême douceur, elle tapota son visage afin de nettoyer le sang qu'il avait sur lui. Elle se permit de sourire alors qu'elle rétorqua, en tentant de ne pas trop lui faire du mal. Difficile quand on s'appelait Tahlia Wates et que l'on était aussi délicate que Bruce Banner dans ses excès de colère. Un silence s'était installé. Et le silence était bien une chose qu'elle haïssait plus que tout. Alors, elle reprit, avec un ton presque léger : « N'empêche, le nez en travers et l'arcade explosée, ça te donne un air de bad boy, et ça te va bien. » L'ombre d'un sourire finit même par se dessiner sur ses lèvres. Mais son inquiétude ne disparaissait pas pour autant. S'attelant à la tâche avec délicatesse, elle observa Donovan qui avait le regard vissé sur le petit cadre qui se trouvait à proximité. Un cadre où elle pouvait voir une femme brune, tout sourire. Le genre de femme solaire, que rien ne pouvait atteindre tant elle transpirait la joie de vivre. Tahlia reposa son regard sur son collègue et demanda : « C'est ton épouse ? » elle avait déjà sa réponse, mais c'était mieux de l'entendre de sa bouche. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Mar 8 Jan 2019 - 9:31 | |
| Donovan savait que les gens autour de lui ne comprendrait pas ce besoin qu'il avait de se venger. De la venger. C'était une manière pour lui de savoir qu'elle pouvait enfin reposer en paix, qu'elle n'avait plus à s'inquiéter, que personne ne lui ferait plus de mal. Mais désormais, là où elle était, personne ne pouvait l'atteindre. Pas même lui. Et c'est ce qui lui manquait au quotidien. Le flic n'avait jamais été très démonstratif, alors pour savoir ce qui se passait dans sa tête, c'était toute une mission, mais Miranda avait su percer son mystère, elle avait toujours su tirer le meilleur de lui, même quand il n'y avait que le pire à voir. Que dirait-elle si elle le voyait à l'heure actuelle ? Elle le voyait, c'était certain, mais il ne voulait pas affronter la vérité en face, il ne voulait pas s'imaginer ce qu'elle pourrait lui dire si elle était encore ici, auprès de lui. Si elle avait encore été là, il serait papa aujourd'hui. Il aurait pu être heureux et comblé. Mais il n'y avait rien de tout ça.
Le quadra fit une grimace comme pour montrer à sa coéquipière qu'il n'acceptait pas ses propos. Elle mettait en doute ses capacités à repousser une bande d'hommes près à lui casser la gueule. Bon en même temps, il avait lamentablement échoué vu son état. Il préférait jouer sur la taquinerie, parce que c'était son moyen d'auto-défense dans ce genre de moment.
Malgré ce qui lui avait dit, ce supplice de ne pas l'emmener à l'hôpital, il était quasiment persuadé qu'elle n'allait en faire qu'à sa tête. Elle était presque aussi têtue que lui, normal qu'il y ai toujours des disputes entre eux. Mais elle lui laissait un délai d'une heure, passé celui-ci, seul son état aux yeux de Tahlia pourrait la convaincre de le laisser ici, dans sa caravane. Il savait ce qui lui restait à faire pour ne pas y aller.
La flic lui demanda où elle pouvait trouver de quoi le soigner, il indiqua un placard dans lequel il gardait une trousse de secours avec quasiment rien dedans. Donovan n'était pas le genre de mec super organisé qui avait tous les médicaments nécessaires dans une armoire à pharmacie. Il se foutait un peu de tout, et dans cette trousse il y avait vraiment que le strict minimum. De quoi désinfecter et de quoi faire des pansements à cas où. Rien d'extraordinaire en soi. Tahlia se mit alors à appliquer la serviette sur son visage avec une délicatesse qu'il ne lui connaissait pas. Il ne doutait pas que ça puisse être une femme douce, mais elle n'en avait jamais fait la démonstration devant lui. Peut-être parce que le moment ne s'y était jamais prêté non plus.
" - T'as sans doute loupé ta carrière d'infirmière plutôt que d'être flic. Même si tu es plutôt un bon élément."
Les compliments avec l'allemand c'était particulier. Oui il la complimentait sur ses états de service, mais sans trop être direct avec elle. Il y avait toujours une petite pique lancée en même temps. Preuve qu'il n'allait pas si mal au final, si ?
" - Tu trouves ? Je ne suis pas assez bad boy en général ?"
Il aurait bien rajouté qu'il était du genre casse-cou, mais il avait anticipé la réponse de la brune qui ajouterai qu'il était plutôt du genre "casse-couilles", il ne voulait pas lui donner cet avantage alors il préférait se taire. Du moins jusqu'à ce que Tahlia ne surprenne son regard et lui pose la question à laquelle elle connaissait déjà la réponse.
" - Oui c'est Miranda." avoua-t-il d'une voix nostalgique et étranglé par le sang qu'il avait encore dans la gorge.
Donovan ignorait si elle avait employée le présent par respect pour lui, ou bien si tout simplement comme lui, elle avait l'impression qu'elle était encore ici, dans cette pièce. Tahlia n'avait pas idée de ce qui s'était passé ici-même, et il y en avait eu des horreurs. Pourtant, le quadra prit soin de poser le cadre face contre le meuble afin que Miranda ne le voit pas dans cet état. C'était bidon comme façon de faire, mais il y croyait. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Jeu 10 Jan 2019 - 23:32 | |
| Ils étaient plusieurs à lui être tombés dessus, mais Donovan ne semblait pas se rendre compte de l'ampleur des actes. Certes, elle connaissait ses désirs de vengeance, mais dans ce cas-là, foncer dans le tas revenait clairement à du suicide. C'était une belle mise en garde qu'il avait eu ce soir, mais le lieutenant dédramatisait, optait pour la taquinerie, en clamant que le groupe d'hommes ne s'en était pas très bien sorti, lui aussi. Tahlia n'était pas dupe et elle ne se gêna pas de le faire remarquer, se contrefichant de cette grimace qu'il avait sur le visage. Mais elle n'ajouta rien de plus. Elle ne monta pas au créneau, préférant opter pour une autre stratégie. Sa priorité, à l'instant présent, était de l'amener à l'hôpital, afin qu'il soit soigné et qu'il mette de côté ses projets de course-poursuite avec ces hommes qui l'avaient clairement tabassé. Mais Donovan savait comment Tahlia agissait, il savait comment l'amadouer, et il le fit avec brio. Elle ne l'amènerait pas à l'hôpital... du moins, pas tout de suite. Le compromis était fixé et Donovan savait que Tahlia irait jusqu'au bout. Même si cela ne plaisait pas à son supérieur. Toutefois, ne pouvant pas le laisser dans un tel état, elle entreprit de rassembler le matériel pour le soigner. Cela fut rudimentaire : des serviettes propres et une trousse de pharmacie peu achalandée. C'était à croire que Donovan ne passait qu'en coup de vent par ici. Cela devait même être le cas, puisqu'elle savait que son repaire principal n'était autre que les bars de la ville. Il devait venir ici uniquement pour dormir. Mais soit, elle allait faire avec les moyens du bord. Tout en douceur, elle commença à lui nettoyer le visage. Elle y mettait du soin et de la délicatesse, afin de ne pas lui faire de mal. Lui qui ne connaissait que la tornade brune faisait face à une toute nouvelle facette de Wates. Ses paroles lui arrachèrent d'ailleurs un sourire. « Plutôt un bon élément ? C'est tout ?! » Elle lui lança un regard complice, lui faisant comprendre qu'elle avait saisi le compliment. « A force de traîner avec des garçons, j'ai dû apprendre à soigner les gueules cassées. Approximativement. Alors, tu devrais peut-être attendre demain avant de me dire que j'ai loupé ma carrière d'infirmière ». Nettoyer les plaies et les désinfecter, ça ne devrait pas trop faire de mal, ceci dit. Elle continua de nettoyer son visage, le taquinant à son tour en le qualifiant de bad boy avec ses blessures de guerre. La réponse du lieutenant la fit lentement hocher la tête, lui rétorquant aussitôt : « Y a plus bad boy que toi, il suffit de regarder les cas que l'on a au commissariat. Mais chez les flics, je crois que c'est toi qui l'es le plus. Tu vas faire sensation en arrivant demain au boulot. » Il allait surtout s'attirer les foudres des supérieurs, qui ne savaient plus quoi faire de cette tête brûlée. Des supérieurs qui pensaient la même chose de Tahlia. Et pourtant, ils avaient osé les mettre dans la même unité. Mais c'était finalement bien pensé. Désormais, ils se trouvaient avec deux têtes brûlées dans une même équipe, qui s'associaient parfaitement quand il fallait remettre en doute les ordres, mais qui savaient prendre soin l'un de l'autre. La preuve, ce soir, avec la présence de Tahlia, ici dans le repaire de Donovan. Elle s'immisçait dans l'intimité du policier. Une première après tant d'années à bosser ensemble. Suivant le regard de son collègue, elle remarqua cette femme sur la photo. Miranda, son épouse, lui avoua Donovan. « C'était une très belle femme. » répondit-elle doucement. Donovan plaqua alors la photo contre le meuble, un geste parlant. C'était comme s'il redoutait le regard de sa femme. Ce qui était à la fois beau et douloureux. Alors qu'elle lui tendit une compresse pour qu'il tente d'arrêter le saignement de son nez, Tahlia continua de nettoyer le visage. Une question finit par franchir la barrière de ses lèvres : « Tu n'as jamais essayé de refaire ta vie ? » Question indiscrète, probablement. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Sam 12 Jan 2019 - 12:04 | |
| Donovan était franc comme mec, parfois même un peu trop. Il oublie qu'il y a des façons de dire les choses de manière un peu plus enrobées pour ne pas blesser ceux qu'il a en face de lui, comme par exemple lorsqu'il doit aller annoncer un décès dans une famille. C'est pour cette raison qu'il est très souvent accompagné par quelqu'un de diplomate, qui sait faire les choses comme il faut. Et c'est aussi pour cette raison que ce n'est pas lui le premier à qui on pense pour ce genre de boulot, mais quand il n'y a personne d'autre, ses supérieurs sont forcés de se rendre à l'évidence. Ce soir c'était un peu pareil, plitot que de sombrer, de se laisser bouffer par ce qui bouillait au fond de lui, il optait pour l'humour, la taquinerie, tout comme il le faisait avec Tahlia. Il ne savait pas communiquer simplement. Il ne pouvait tout simplement pas lui dire de manière franche qu'il était fier de lui, qu'il appréciait l'avoir dans son équipe, qu'elle était le meilleur élément qu'il n'avait jamais eu. Tout cela, la brune ne l'entendra jamais, à moins qu'elle sache décrypter le langage de l'allemand. C'est d'ailleurs ce qu'elle fit à la perfection lorsqu'elle adopta un air surpris et à la fois dubitatif quand il lui avait dit qu'elle était plutôt un bon élément. Les compliments, ce n'était clairement pas son genre, pourtant peut-être que s'il en faisait un peu plus, les choses seraient plus aisées au sein de son équipe. Mais les autres membres de celle-ci n'avaient pas vraiment d'atomes crochus avec lui, pas comme Tahlia en tout cas.
" - De toute façon, tu ne peux pas vraiment faire grand chose pour que ce soit encore pire, à moins que tu es décidé de me prendre pour un punching-ball."
Tahlia aurait pu ne pas le désinfecter et nettoyer ses plaies, pourtant elle était là, à ses côtés pour tenter d'apaiser la douleur qui brûlait dans tout son corps. Elle joua même sur l'humour elle aussi en disant que cet air de bad-boy lui allait plutôt bien.
" - La seule sensation que je vais faire c'est avec Bellanger oui."
Bellanger, leur chef, leur supérieur. Quand il allait voir l'état dans lequel était Donovan, il savait déjà qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. Alors il pourrait supposer qu'il était juste au mauvais endroit au mauvais moment, mais connaissant les éléments de son équipe, il savait que Danno aimait se foutre dans ses situations toujours à risque. Sauf que cette fois-ci, il avait failli le payer de sa vie. Mais qu'importe, lorsqu'il s'est engagé, il connaissait les risques du métier, même si son état d'esprit avait changé depuis qu'il avait débuté sa carrière, et encore plus depuis la mort de sa femme, il était devenu insensible à la mort, comme si plus rien ne l'atteignait. La mort c'était pour lui l'option de facilité, celle qui lui permettrait de se libérer de cette souffrance intérieure qui le ronge au quotidien. Il avait cessé de vivre le jour où la nouvelle était tombée, depuis il se contentait de survivre tout simplement.
D'ailleurs, il baissa la photo de Miranda qui trônait sur le meuble à ses côtés, comme s'il avait peur qu'il puisse encore la blesser si elle devenait ses agissements. Il savait très bien ce qu'elle aurait dit, et parfois même, il lui arrive de la voir durant son sommeil. Il parle même avec elle, mais s'il avait la bonne idée d'en faire part à son psy au boulot, il finirait probablement interné directement. Les fantômes n'existent pas. Ou peut-être bien que si..
Il appuya la compresse que la brune lui tendit et la mit contre son nez pour tenter d'arrêter les saignements. La tête légèrement en arrière, il sentait le liquide chaud couler comme un fleuve qui ne s'arrête jamais. C'était peut-être une preuve qu'il avait déjà été trop loin, qu'il devait s'arrêter là et tenter de tourner la page une bonne fois pour toute. Mais il en était incapable, il n'était pas aussi fort qui le laissait paraître. D'ailleurs, quel homme fort irait se réfugier dans l'alcool et la drogue pour survivre dans son quotidien ?
" - Non." fit-il dans un premier temps avant que son regard ne se pose de plus belle sur le cadre retourné et sur l'alliance qui trônait encore sur son doigt. Puis il poursuivit d'une voix plus faible, comme s'il redoutait que Miranda ne l'entende. " - J'en ai jamais eu le courage.. La vérité c'est que j'ai peur de l'oublier, d'oublier son visage, sa voix, son sourire. Ces petits détails qui faisaient que j'étais fou d'elle. Et puis, même si j'avais tenté de refaire ma vie, ça aurait été injuste pour la femme qui aurait pris sa place, parce que je l'aurai sans cesse comparé à elle, à son fantôme. Et je ne veux pas encore faire souffrir une femme.."
Miranda aurait voulu le voir heureux, mais lui n'y arrivait pas. Aucune femme ne lui faisait l'effet qu'elle avait sur lui. Il ne pourrait jamais aimer une femme autant qu'il a pu l'aimer elle. C'était comme s'il avait épuisé tout son stock d'amour et qu'il n'en avait plus à partager. Il finirait probablement ses jours seul, dans cette caravane, avec pour seule compagnie le chant des oiseaux et le bruit des vagues en fond. Il était voué à cette fin. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 14 Jan 2019 - 17:57 | |
| A force de côtoyer l'allemand, la brune commençait à décrypter ses codes. Elle savait qu'il n'était pas du genre expansif, qu'il n'était pas le mieux placé pour lancer des discussions et encore moins pour complimenter. Cela lui causait d'ailleurs du tord au sein de son équipe, puisqu'il avait quelques éléments qui étaient en recherche de reconnaissance. Mais ils ne connaissaient pas suffisamment Donovan pour comprendre que, parfois, certaines paroles futiles s'apparentaient en réalité à un semblant de compliment. Tahlia, elle, le comprenait, mais il fallait dire qu'elle était sûrement la plus proche de lui – pour ne pas dire la seule. Alors, petit à petit, elle avait appris à cerner le lieutenant et à opter pour l'humour en guise de moyen de communication. C'était comme cela qu'ils se comprenaient et elle ne voulait pas changer cela. La jeune femme esquissa un sourire aux paroles de son collègue, secouant légèrement la tête : « Je ne compte pas te prendre pour un punching-ball. Tu as eu ta dose pour ce soir. » Et quand bien même, peu importe l'horreur qu'il pourrait lui balancer à la figure, elle se s'imaginait pas avoir un quelconque geste déplacé à son égard. Au contraire, plus leur relation avançait, plus ils s'apprivoisaient et plus Tahlia faisait preuve de douceur envers lui. Comme à cet instant, alors qu'elle soignait ses blessures. La brune grimaça quand Donovan évoqua Bellanger. Bellanger qui attendait la moindre faille pour retoquer Donovan. La policière haussa les épaules. « Si tu veux, je te couvrirai. Je dirais que j'étais avec toi et que tu as fait une mauvaise chute ? » Donovan avait besoin d'avoir accès aux fichiers du commissariat, mais s'il continuait à jouer à l'équilibriste avec sa vie, elle savait que Bellanger n'hésiterait pas à lui retirer sa plaque et son arme. Et ce serait la fin de Chamberlain. Tahlia n'était pas dupe. Malgré la mise en garde, elle savait que le quadragénaire irait jusqu'au bout. Peu importe les conséquences, peu importe ce qu'elle pouvait bien dire. Il vivait avec le fantôme de sa femme et ne démordrait pas tant qu'il n'aura pas la vérité sur le meurtre de celle-ci. Miranda. Tahlia avait posé son regard sur ce cadre photo, que Donovan abaissa, face contre le meuble. Lui tendant une compresse pour qu'il essaye d'arrêter le saignement de son nez et alors qu'elle continuait ses soins, Tahlia posa une question qui lui brûlait les lèvres. Une question indiscrète, dont elle avait déjà la réponse. Avait-il déjà essayé de refaire sa vie ? Quand Donovan lui avoua que cela n'était pas le cas, Tahlia n'en fut pas surprise. Elle connaissait plusieurs veufs, dont Donovan et Salomé, qui n'arrivaient plus à franchir le cap, qui n'arrivaient pas à oublier leurs conjoints. Les yeux verts de Tahlia suivirent le regard de Donovan et se posa sur l'alliance à son doigt, qu'il ne quittait pas. Pensant qu'elle n'allait voir aucun autre détail, elle fut surprise d'entendre Donovan reprendre la parole. Elle hocha la tête pour lui montrer qu'elle prenait en compte toutes ses paroles, qu'elle pouvait même le comprendre, mais elle ne put s'empêcher d'ajouter. « Tu sais, même si elle n'est plus là, tu auras toujours des souvenirs lui appartenant, vous appartenant. Ce n'est pas une nouvelle histoire avec une femme qui te les retirera. Miranda fait partie de toi, à jamais. » Elle reprit ensuite, toujours avec douceur : « Mon copain est veuf. Lui aussi a perdu sa femme, de manière tragique. » Pour une sombre histoire de vengeance, qui devait viser l'agent secret agissant pour la couronne d'Angleterre. « Même si ça ne fait pas longtemps que nous sommes ensembles, je sais déjà que je ne remplacerai pas sa femme. Et je n'ai pas la prétention de la remplacer. Il peut me comparer à elle, s'il en a envie, ce serait même naturel... je ne lui en voudrais pas. Mais il se rendra compte que je ne suis pas elle. Je veux juste lui apporter une histoire différente, je veux lui apporter ce que je suis. » Elle n'était pas du genre à parler d'elle, Tahlia, mais elle voulait lui apporter un autre point de vue, le point de vue de la nouvelle arrivante dans la vie d'un homme marqué par le passé. « Je suis certaine que si tu t'ouvrais un peu plus – et je sais que ce n'est pas simple - tu te rendrais compte qu'il y a une femme qui serait prête à passer par là. » Elle avait cessé de le soigner pendant cet instant, son regard porté sur lui. « Tu n'es pas qu'un vieil ours mal léché. Tu es intéressant, Donovan. Vraiment. Alors, ne t'oublie pas dans cette histoire... » |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 28 Jan 2019 - 16:06 | |
| Donovan avait conscience qu'il avait changé depuis le décès de sa femme, mais est-ce que l'on pouvait vraiment le lui reprocher ? Non. Il aurait pu faire certains efforts, pourtant il avait préféré s'enfoncer dans la noirceur jusqu'à atteindre son objectif qui était de venger son épouse. Il savait qu'elle n'aurait pas été d'accord, qu'elle aurait aimé qu'il refasse sa vie et qu'il soit heureux tout simplement. Mais l'allemand avait perdu les pédales et il était tout simplement incapable de rester sur le droit chemin aujourd'hui. Il en avait besoin, même si c'était difficile à comprendre, notamment pour Tahlia, mais il avait besoin de ça pour avancer, et peut-être tourner la page définitivement s'il en revient vivant.
Il n'avait pas le comportement qu'un supérieur devait avoir envers ses subordonnées, mais les autres avaient appris à faire avec, même s'ils auraient probablement aimé des commentaires d'encouragement lorsque les enquêtes étaient résolues, ou même un sourire lorsqu'ils se croisent dans les couloirs. Mais ils n'obtiendront jamais ça de la part du lieutenant Chamberlain, ce n'est pas son genre, et c'est peut-être pour cette raison qu'il devrait tout abandonner. Laisser sa place à quelqu'un qui saura mener son équipe avec brio. Il y songe depuis quelques semaines, voire quelques mois. Mais avant, il a une mission personnelle à finir.
" - Non Tahlia, je refuse que tu te mettes en porte-à-faux à cause de moi. Je suis le seul responsable dans cette histoire et je dois plonger, je le ferai seul."
En vérité, même s'il ne lui disait pas, il était reconnaissant qu'elle se propose de le couvrir. Peut-être que dans d'autres conditions il aurait aimé que ce soit le cas, mais pas là, les conséquences étaient trop graves. Mais surtout, Bellanger ne se gênerait pas pour tout lui plaquer sur le dos, Donovan était le seul à mériter ça, et si Tahlia pouvait esquisser la colère de Bellanger, alors l'allemand n'hésiterait pas.
" - Tu sais, je me suis souvent dit que s'il m'arrivait un truc, tu pourrais reprendre la tête de l'unité sans aucun soucis. Je me demande d'ailleurs pourquoi tu es toujours sous mes ordres alors que tu pourrais avoir ta propre équipe à diriger."
Et encore une fois, il avait déjà tout prévu, il avait rédigé un papier que ses collègues finiraient par trouver s'il lui arrivait malheur. Un papier dans lequel il ventait les mérites de la brune, et qu'il la désignait pour prendre sa place. Elle était jeune certes, mais elle avait les épaules pour ce type de responsabilités. Bien plus que toute autre personne dans ce commissariat. Tahlia tenta ensuite d'en savoir plus sur la vie personnelle de son supérieur. Notamment sur le fait d'avoir ou non refait sa vie depuis la mort de Miranda. Il n'y avait jamais songé, enfin si, mais franchir le pas était beaucoup trop difficile pour lui. La jolie brune lui parle alors de son histoire à elle. Celle de son copain. Donovan arque un sourcil comme s'il était surpris qu'elle soit accompagnée dans la vie. Mais quoi de plus normal pour quelqu'un comme elle ? Il n'y avait jamais prêté attention, du moment qu'il entrait au commissariat, c'était boulot boulot boulot. Il n'y avait pas de place pour la vie privée. Du moins le concernant. Il l'écouta avec attention.
" - C'est parce que tu vois les choses de cette manière, mais peu de femmes accepteraient d'être comparées à un fantôme du passé. Elles savent qu'elles n'ont aucune chance face à tout ça, et donc, elles jettent l'éponge sans même essayer."
Il écouta la fin de ses propos, et probablement qu'il s'il en avait été capable, il l'aurait remercié. Mais il fut pris d'une violente toux et il se mit à cracher du sang. Inutile de se faire des idées, Tahlia lui avait laissé cette chance de rester ici pour se soigner tranquillement, mais il venait de réduire à néant ses chances de poursuivre sa quête. Toussant de plus en plus, le visage de l'allemand se crispa tandis qu'il se tenait les côtes de douleur. Côtes cassées. Poumons peut-être perforé. Il ne fallait pas être médecin pour connaître le diagnostic. Il refusait de crever dans un hôpital, il voulait mourir ici dans sa caravane. Et cette pensée lui arracha un sourire. Il était presque heureux d'être aux portes de la mort. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 28 Jan 2019 - 23:27 | |
| Tahlia connaissait le mal-être de Donovan. Elle connaissait aussi sa soif de vengeance. Mais voilà que l'allemand avait mis sur la table un tout autre danger, qui planait au-dessus de lui. Bellanger, leur supérieur. Bellanger qui attendait le bon moment pour mettre Chamberlain plus bas que terre. Donovan venait peut-être de lui offrir cette réjouissance sur un plateau d'argent. Alors, pour éviter la déchéance de Chamberlain, Tahlia se proposa de le couvrir, de lui apporter l'alibi en or, qui mettrait leurs supérieurs sur une toute autre piste. Beaucoup ne comprenaient pas cet instinct de protection qu'avait la brune, mais c'était innée. Elle était prête à tout perdre, si en contrepartie, elle savait que les personnes qu'elle aimait s'en sortaient plus que bien. Donovan faisait partie de ces personnes sur lesquelles elle gardait un œil. Il n'était pas le meilleur lieutenant qui puisse exister au monde, mais elle ne voyait pas le commissariat sans lui. Et puis, il y avait plus que cela. Ils avaient développé un lien qui ne s'arrêtait plus à celui établi entre un supérieur et son agent. Ils s'étaient découverts sous un autre jour et avaient compris qu'ils étaient tout simplement dans la même galère, à patauger dans une vie qui leur échappait de trop. « Tu ne me mettras pas en porte-à-faux. Je te rappelle que nous sommes le binôme infernal. Tu plonges, je plonge. » Bellanger s'en frotterait les mains. S'ils pouvaient faire tomber les deux, il le ferait sans hésiter. Donovan reprit la parole, sous le regard de Tahlia qui fronça les sourcils en entendant ce qu'il disait. Etait-il en train de sous-entendre qu'il voulait qu'elle soit celle qui lui succède, en cas de pépins ?« Il n'y a pas intérêt qu'il t'arrive un truc. » soupira-t-elle. « Je ne veux pas d'une unité. Je n'ai pas envie de gérer des gens alors que je suis incapable de me gérer moi-même. » C'était quand même un compliment de la part de Donovan, mais pour le coup, elle ne le prenait pas comme tel. Elle voulait qu'il s'enlève ça de la tête. « De toute manière, je ne suis pas certaine de faire long feu au sein des forces de police. » C'était dit. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que l'on ne comprenne que des preuves avaient été dérobées et remises au mac de ce réseau de prostitution sur lequel la police de Bowen travaillait. Avant qu'elle ne soit obligée de rendre sa plaque et son arme. Cette idée fut douloureuse, bien plus douloureuse qu'elle ne le pensait. Elle allait se retrouver à trente ans, sans boulot, à devoir trouver une autre voie que celle pour laquelle elle avait voué dix ans de sa vie, pour laquelle elle avait malmené des amitiés importantes. Tahlia était en train de tout perdre et elle ne pouvait rien faire contre cela. Plutôt que de se miner le moral avec ses petits problèmes personnels, elle préféra reporter son attention sur Donovan, qui en avait bien plus besoin. Ses yeux s'étaient portés sur la photo de sa femme, et évidemment, Tahlia lui avait posé quelques questions. Notamment sur le fait de refaire sa vie. Une chose dont il s'estimait être incapable de faire. Il ne voulait pas affliger cela à une femme qui n'avait rien demandé. Un fait sur lequel Tahlia rebondit, en prenant l'histoire de son petit ami comme exemple. Donovan et Carter se retrouvaient sur plusieurs points. Sauf qu'il y en avait un qui avait laissé quelqu'un d'autre entrer dans sa vie. Ecoutant ce qu'elle avait à dire, Tahlia répondit dans un murmure : « Je vais finir par croire que ma manière de voir les choses n'est pas normale. » Au fond, cela la gênerait-elle ? Non. Elle n'était pas un mouton qui suivait le troupeau. « Comment savoir que l'on n'a aucune chance avant même d'avoir essayé ? C'est ça que je ne comprends pas. Et c'est dommage de passer à côté de ça, de passer peut-être à côté d'une belle histoire. » C'était peut-être pour cela qu'elle se jetait à corps perdu dans l'histoire avec Carter. Pourtant, ça revenait de loin. Tahlia aussi avait affronté l'homme blessé qu'avait été Carter. Mais petit à petit, il s'était ouvert à elle. Et cela les avait rapproché bien plus que prévu. Ils auraient pu discuter de cela pendant un bon moment encore, mais Donovan fut pris d'une violente quinte de toux. Il cracha du sang et se plia en deux sous la douleur. Tahlia s'accroupit face à lui et posa sa main sur sa joue. « Donovan, tu ne peux pas rester comme ça. » Même si elle lui avait promis d'attendre, de ne pas l'amener à l'hôpital, Tahlia comprit qu'il y avait certaines promesses qui ne pouvaient pas être tenues. Surtout quand cela concernait la santé de son collègue. Elle prit son téléphone et composa le numéro d'urgence. « J'appelle les pompiers. » Tant pis s'il la suppliait de ne pas le faire. Elle tomba très vite sur un interlocuteur auquel elle expliqua le problème, auquel elle donna tous les détails nécessaires, ainsi que l'adresse où il fallait se rendre. Quand on lui confirma qu'elle pouvait raccrocher, Tahlia rangea son téléphone dans la poche arrière de son jean et reporta son regard sur Donovan. Un silence de mort persista, simplement coupé par les quintes de toux de Chamberlain et ses gémissements de douleur. Les minutes s'écoulèrent, donnant l'impression qu'une éternité s'écoulait entre chacune d'elle. Mais enfin, les sirènes du camion de pompier se firent entendre et Tahlia aperçut le gyrophare, annonçant leur arrivée près de la caravane. La brune sortit pour les accueillir, redonnant les détails qu'il fallait et les laissa s'occuper de Donovan. Evidemment, l'inévitable arriva. Il fallait l'amener à l'hôpital. Couché sur un brancard, Donovan passa devant elle. Elle posa brièvement sa main sur son bras et murmura, les yeux brillants d'inquiétude : « Je suis désolée, Danno. ». Elle savait qu'il allait en vouloir. Mais c'était pour son bien. Uniquement pour son bien. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 25 Fév 2019 - 13:57 | |
| Depuis maintenant toutes ces années depuis lesquelles il bossait dans ce commissariat, le flic s'était mis plusieurs personnes à dos, même celles qu'il aurait dû avoir dans son camp. Notamment son supérieur, celui qui attendait qu'un faux pas de sa part pour le sanctionner et le foutre dehors. Il l'avait prévenu à des nombreuses reprises, il l'avait menacé en tête-à-tête, en lui jurant qu'au moindre faux pas, il ne louperait pas. Ce faux pas, il venait de le commettre, mais là tout de suite, c'était bien la dernière chose à laquelle il songeait. Son cerveau était en ébullition pour mettre son plan de vengeance à exécution. Même s'il venait d'être entravé par cette raclée qu'il s'était pris. Ce n'était qu'un avertissement, on lui avait dit, mais têtu comme il est, il continue de s'obstiner quitte à y passer.
" - Il sera déjà bien trop heureux de me faire la peau depuis le temps qu'il en rêve, je ne voudrais pas qu'il est la joie de faire d'une pierre deux coups avec toi."
L'intention qu'avait la brune était tout à fait honorable, et dans une autre situation, Donovan aurait probablement accepté d'être couvert par sa collègue. Tout comme elle l'avait fait jusqu'à maintenant en ne divulguant pas ses excès d'alcool pendant son service. Lui avait fait son temps dans la police, Tahlia avait encore sa carrière devant elle. Donc si une personne devait payer le prix de ses actes c'était lui et non elle.
" - On sait tous les deux que c'est pourtant ce qui va se passer. Ce qui s'est passé ce soir n'était qu'un avertissement, la prochaine fois ils ne me louperont pas."
Il n'y avait aucune colère, aucun remord dans sa voix. La mort ne lui faisait pas peur, ça faisait bien trop longtemps qu'il jouait avec elle pour lui échapper plus longtemps. Ses yeux se portaient alors dans ceux de la brune.
" - Parce que tu penses que je sais me gérer ? On ne va pas se mentir hein, si on faisait un sondage, les trois quart des personnes préféraient avec toi en tant que supérieure plutôt que moi. Mais bon.. Si ce n'est pas ton souhait."
Il ne pouvait pas la forcer. Et puis de toute façon, une fois qu'il aura disparu de la surface du globe, il pourra bien se passer n'importe quoi, il n'aura aucun pouvoir dessus.
" - Pourquoi tu dis ça ?" fit-il en la fixant les sourcils relevés.
Pourquoi semblait-elle si sûre que la fin de sa carrière était aussi proche ? Est-ce qu'elle lui avait caché certaines choses qui pourraient expliquer son état d'esprit à l'heure actuelle ? Ceci expliquerait cela. Mais Tahlia ne l'avait pas mis dans la confidence si tel était le cas.
Une nouvelle fois, Tahlia essaya d'en apprendre un peu plus sur lui, sur la raison pour laquelle il n'avait pas tenté de revivre une histoire d'amour après le drame qu'il avait subit. Pour lui, la réponse était claire comme de l'eau de roche, mais sa collègue ne semblait pas avoir le même avis que lui. Et pour cause, son petit ami avait vécu un traumatisme comme le sien, sauf que lui, lui avait donné une seconde chance à l'amour. Donovan s'était refusé de laisser de nouveau la place à ce sentiment. Pas avant qu'il est pu faire le tri dans sa vie.
" - Je ne dis pas que tu penses autrement, simplement je ne vois pas l'intérêt de faire souffrir quelqu'un encore plus alors que je me sais incapable d'aimer une autre personne. En tout cas pas maintenant.."
Malgré les années qui étaient passé depuis la perte de sa femme et de son enfant non-né, Danno souffrait comme au premier jour. Comme si c'était hier. Sa soif de vengeance allait peut-être assouvir sa douleur temporairement. Et comme pour lui faire payer le prix de ne pas laisser une chance à l'amour, il fut pris d'une quinte de toux et se mit à cracher du sang. Plié en deux sous la douleur, il regarda impuissant la brune appeler les pompiers. Pourquoi ne pouvait-elle pas le laisser crever ici, chez lui ?
Les minutes passaient et Donovan était incapable d'avoir une conversation avec Tahlia, non pas qu'il ne le voulait pas, simplement il n'arrivait pas à articuler le moindre mot sans se tordre de douleur. Les pompiers arrivèrent, beaucoup trop vite pour le flic qui était impuissant face aux mains expertes de ces hommes. Le verdict tomba : il fallait le conduire d'urgence à l'hôpital. Une côté cassée avait perforé le poumon et il se vidait de son sang lentement. Le dernier regard de Tahlia avant qu'on ne le mette dans le véhicule en disait long. Surtout le sien. Toutes ces remarques qu'il gardait en lui. Il avait juste l'impression d'avoir été trahi et en même temps, il ne pouvait pas lui reprocher d'avoir agit ainsi.. Mais pour le moment, il était incapable de cogiter convenablement. Allongé sur le brancard, perfusé et assommé par la piqûre qu'on venait de lui administrer, il entendait des bruits autour de lui sans pouvoir pleinement les distinguer. Il lui semblait que Tahlia était à côté de lui dans le véhicule sans en avoir la certitude. Danno... Elle ne l'avait jamais surnommé ainsi, ou très peu de fois, assez pour juger que ce surnom à cet instant signifiait beaucoup.
Le trajet se déroula sans problème puisqu'il avait été à moitié endormi, comme dans un sommeil profond. Mais lorsqu'il se réveilla et qu'il remarqua les branchements de partout, il commença à devenir fou. Donovan se mit à crier comme si on l'égorgeait. Il devait sortir d'ici et rapidement. Peu importe son état. Où était Tahlia ? Tout ça c'était de sa faute à elle. Même s'il refusait d'admettre qu'elle avait agit pour son bien à lui. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Lun 25 Fév 2019 - 22:57 | |
| Tahlia ne répliqua rien quand Donovan refusa qu'elle se mette en porte-à-faux auprès de Bellanger. Elle était incapable d'expliquer pourquoi elle le ferait, mais elle était vraiment prête à le couvrir. Elle avait l'intime impression que Donovan n'avait pas encore terminé sa carrière de policier, qu'il pouvait encore faire des merveilles s'il n'avait plus sa soif de vengeance en tête. Cette soif de vengeance qui le menait droit au cercueil. Les nouvelles paroles de Chamberlain firent du mal à la brune. Il disait cela avec tant de sérénité, comme si la mort ne l'effrayait pas, comme si c'était le seul moyen pour lui de mettre fin à sa souffrance. "Arrête de dire ça." souffla-t-elle, dépitée. Bien sûr qu'elle savait que la prochaine fois, ils ne le louperont pas. Mais elle espérait qu'il n'y ait pas de prochaine fois. S'il tenait tant à mourir, pourquoi avait-il fait appel à elle, ce soir, alors qu'il pouvait espérer se vider de son sang ? Pourquoi prendre le risque de la détruire s'il savait que l'issue fatale était inévitable ? C'était sûrement des questions que Tahlia devrait se poser, mais elle filait tête baissée, malgré tout, fidèle à ses valeurs. Fidèle à cet attachement qu'elle avait envers lui. Elle se contrefoutait de l'après, de ce qu'il avait prévu pour elle, pour sa carrière. Elle ne voulait pas reprendre son flambeau. Elle voulait qu'il reste son supérieur, point. Même s'il ne savait pas se gérer. "Tu ne sais pas te gérer, mais tu sais faire tourner une équipe, malgré tout." Elle, elle en était incapable, elle le savait bien. De un, parce qu'elle était trop fougueuse. De deux, parce qu'elle était une femme. Et une femme, dans un tel milieu masculin, devait toujours bosser deux fois plus pour avoir une légitimité aux yeux de son équipe. Elle ne voulait pas s'engager dans cette voie, pas quand elle avait tout à construire de son côté. Alors quand elle sous-entendit qu'elle ne ferait pas long feu au sein de la police, la jeune femme secoua la tête face à la question de Donovan. "Je t'expliquerai plus tard, quand tu seras dans un meilleur état." Elle ne voulait pas le mettre de côté, au contraire, elle était prête à tout lui déballer parce qu'il était son supérieur et qu'il devait être le premier à recueillir ses aveux. Mais le moment était mal choisi. La photo de Miranda tomba à point nommé et lui permit de détourner la conversation sur lui, sur l'amour qu'il pouvait offrir à quelqu'un d'autre. Un amour dont il se sentait incapable d'offrir. La brune garda son regard sur lui et hocha la tête : "Je comprends." Il l'avait dit, il se sentait incapable d'aimer. Mais la fin de sa phrase, ce "pas maintenant" redonna un peu d'espoir à Tahlia. Il n'était pas non plus complétement fermé à une telle éventualité et c'était plaisant à entendre. La policière se rattachait à de petites futilités. Mais ils ne purent poursuivre cette conversation, elle ne put gratter davantage sa carapace puisqu'une quinte de toux violente s'empara du quadragénaire. Un signal alarmant qui la fit paniquer et appeler les pompiers. Il n'était même pas capable de l'en empêcher, c'était bien la preuve qu'il était mal en point. L'attente fut longue, trop longue. Tahlia se sentait impuissante face à la douleur de Donovan. Elle chercha simplement à l'empêcher de trop bouger, en attendant l'arrivée des pompiers. Quand ils furent là, le verdict tomba. Poumon perforé. Il fallait aller à l'hôpital. On proposa à la jeune femme de l'accompagner dans le véhicule d'urgence, ce qu'elle fit sans hésitation. Elle resta dans un coin afin de ne pas gêner l'équipe d'intervention, alors que le véhicule s'éloigna de la caravane de Donovan, toutes sirènes hurlantes.
La prise en charge fut immédiate. Donovan fut transféré aux urgences, pour obtenir les premiers soins. Tahlia suivit le brancard des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision. Et là, l'attente fut longue. Elle n'avait aucune nouvelle de Donovan et personne n'était capable de lui en donner. Et quand bien même, elle n'était pas de sa famille, ils étaient en droit de ne rien lui dire. Mais au bout de quelques heures, ce fut une infirmière qui s'approcha d'elle et qui l'informa que Donovan avait reçu ses soins. Que tout allait bien. Un soupir de soulagement s'échappa des lèvres de la brune. On lui laissa même l'occasion d'aller le voir, même si l'infirmière lui avoua qu'elle pouvait rentrer chez elle. Mais Tahlia refusa, même avec cette mine défaite et ces cernes qui trahissaient sa nuit blanche. Quand elle arriva devant la chambre de Donovan, elle le vit branché de partout. Endormi, presque serein. Il devait être clairement assommé. Pour la première fois depuis son appel aux pompiers, Tahlia redouta le réveil de Donovan. Elle allait s'en prendre plein la tête. Mais même en se disant cela, elle décida de rester à l'hôpital, s'affalant sur ces fauteuils en plastique inconfortables, dans ces couloirs blancs et mornes. Elle ne sut combien de temps elle resta ici, mais au bout d'un temps interminable, elle décida de s'octroyer un café à cette machine qui se trouvait au bout du couloir. Le liquide noir et chaud lui apporta un peu de réconfort. Un réconfort éphémère puisque, soudain, des cris retentirent dans le couloir. Ni une, ni deux, Tahlia jeta son café dans la première poubelle, se brûlant la main au passage et courut jusqu'à la chambre de Donovan. Il était là, réveillé, à hurler et à se débattre, avec une folie colérique qu'elle avait déjà vu chez lui. Elle s'avança jusqu'à lui et posa sa main sur son épaule, assez fortement pour qu'il prenne conscience de sa présence. "Calme-toi Donovan, tu vas te faire mal !" lâcha-t-elle, le ton rude. "Tu veux rameuter tout l'hôpital ou quoi ?" |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Mar 26 Fév 2019 - 23:34 | |
| Donovan n'avait pas envie de tergiverser sur des sujets qui n'avaient pas lieu d'être ici, dans sa caravane, alors qu'il se vidait lentement du sang, le rapprochant un peu plus de la mort certaine qui l'attendait, et de cette vengeance dont il avait besoin. Il aurait pu rester seul ici, sans appeler la brune, mais la vérité c'est qu'il refusait de mourir seul, alors si Tahlia pouvait l'accompagner et rendre cet instant un peu plus agréable, il avait pensé que sa présence l'aiderai. Cela faisait bien longtemps qu'il jouait avec la mort. Comme le dit le dicton, à force de trop jouer avec le feu, on risque de s'y brûler. Il en avait pleinement conscience, et c'était presque comme s'il attendait cet instant avec impatience. Pourtant, il avait toujours été incapable d'appuyer sur cette détente. De provoquer lui-même cette issue dont il sait qu'il ne pourra y échapper. Mais là sincérité de ses propos et le ton calme - trop calme - avec lequel il les dit ne plaît pas à sa collègue. Sans doute que tout devenait bien trop concret quand elle l'entendait parler ainsi. Elle savait qu'il avait raison, mais elle refusait de l'admettre. Finalement, ils avaient encore ce point là en commun.
Le flic laissa échapper un rire quand elle lui dit qu'il savait gérer une équipe. En vrai, il ne savait pas vraiment le faire, il agissait comme il lui semblait bon, sauf que les trois quart de ses décisions ne sont pas celles qu'un vrai lieutenant aurait pris pour son équipe. Il suffisait d'entendre comment les autres parlaient de lui. Il y avait guère de monde qui l'appréciait dans ce commissariat, preuve une fois de plus qu'il avait fait son temps et que tout cela devait se terminer. Et vite.
" - Ton avis est biaisé, demande à tes collègues l'opinion qu'ils ont de moi, tu verras que tu fais fausse route."
Puis, Danno questionna la brune sur ce qui semblait tant la compromettre. Il n'était pas du genre à juger, elle le savait, pourtant elle n'avait pas jugé de lui dire ce qui la perturbait autant. Peut-être que le soucis c'est lui après tout ? Quoiqu'il advienne, le quadra fera ce qu'il faut pour endosser la responsabilité de Tahlia et lui éviter des sanctions, et ce, peu importe ce qu'elle a pu faire, parce que lui a déjà fait bien pire sans qu'elle ne soit au courant de ses combines.
Ils auraient pu parler tous les deux de l'avenir amoureux de Donovan, pourtant il avait fallu que cette toux prenne possession de son corps. Qu'elle fasse s'inquiéter la brune au point d'appeler les secours. Mais il n'avait ni eu le temps, ni le courage de protester tellement il souffrait. Il avait été conduit à l'hôpital et le restant, c'est un gouffre noir. Il n'a aucun souvenir, si ce n'est que des bribes de conversation qui n'ont aucun sens une fois arrivées à ses oreilles. Il sent une aiguille se planter dans le creux de son bras, puis.. Plus rien.
Lorsqu'il ouvre enfin les yeux, il a l'impression qu'un camion lui a roulé sur le torse, pourtant il trouve la force de tourner la tête à droite puis à gauche sans vraiment comprendre là où il était. Puis des flashs viennent secouer sa mémoire. La bagarre, la douleur, Tahlia. Tahlia, la femme à cause de qui il était cloué sur ce lit dans une tenue qui faisait de lui un simple numéro. Branché à de nombreux endroits, il se mit à gigoter, faisant alors biper les appareils auxquels il était relié. Mais c'était pas sa préoccupation première. Il devait sortir. Et vite. Évidemment, il commença à s'énerver parce qu'il n'y parvenait pas, si bien que c'est une silhouette qu'il connaissait que trop bien qui entra dans sa chambre. Tahlia. Elle tenta de le calmer, mais au fond, ça ne faisait qu'aggraver la colère du brun.
" - Putain mais tu te fou de ma gueule ? C'est à cause de toi que je suis ici, et tu oses me dire de me calmer ?"
Et grimaça de douleur à cause des câbles qu'il tentait d'arracher puis reporta son regard sur la jeune femme.
" - Qu'est-ce que ça peut te foutre que je rameute tout l'hôpital, c'est ce que tu voulais non ? Tu as gagné."
Mais avant même qu'il est pu poser un pied par terre, des pas pressés dans le couloir lui indiquait que les infirmières allaient bientôt être là. Il devait partir avant qu'elles n'arrivent, sinon il allait réellement devenir fou. Être enfermé c'est sa pire crainte, ça le rend parano, et être ici dans cette chambre lui fait littéralement perdre la tête. Sans compter tout ce qu'on lui a administré durant l'intervention qui devait encore faire effet sur son organisme. |
| | | Invité | Sujet: Re: Whenever you need me, I'll be there to protect you (Donovan) Dim 17 Mar 2019 - 22:07 | |
| « Les collègues diront sûrement comme moi. Tu es un piètre meneur d'équipe, mais tu as au moins le mérite de nous laisser faire librement notre boulot. » Les collègues n'étaient pas tendres avec Donovan, évidemment, mais tous mettaient en avant un fait : la liberté que Chamberlain leur insufflait. Elle ne savait pas si c'était parce qu'il avait confiance en ses officiers ou tout simplement parce qu'il n'en avait rien à faire d'eux, mais cela avait le mérite de faire tourner l'équipe. Mettez un lieutenant qui veut tout contrôler au sein de cette équipe et tout vole en éclats. Voilà pourquoi Tahlia ne voulait pas de ce poste. Elle aimait contrôler les situations, elle aimait avoir un œil sur tout. Enfin, là n'était pas la question. Son avenir au commissariat était compromis et Donovan le savait à présent, même si elle ne lui avait pas donné tous les détails. Elle le ferait ultérieurement, quand il cessera de se vider de son sang. L'état de santé de son supérieur s'était rapidement dégradé, laissant entrevoir des blessures internes bien plus graves qu'elle ne l'aurait pensé. A cet instant, elle oubliait son ultimatum. Elle sortit son téléphone et appela les pompiers, sous le regard parfois noir de Donovan, quand il n'était pas secoué par de violentes quintes de toux. A l'arrivée des pompiers, le verdict était tombé : il fallait partir à l'hôpital.
La présence de Tahlia aurait pu s'arrêter là, devant cette caravane, mais elle n'avait pas hésité à grimper dans le camion de pompiers, puis à rester aux urgences et enfin, à camper dans le couloir du service où Chamberlain avait été admis. Elle se contrefichait de la fatigue qui engourdissait son corps et du manque de confort. L'inquiétude avait été plus forte que tout. On lui avait pourtant assuré que Donovan allait bien, mais elle ne partirait pas sereine tant qu'elle ne l'aura pas vu éveillé. Bien sûr, à ce moment-là, elle allait devoir l'affronter, elle allait devoir se justifier de son appel aux pompiers. Peut-être verrait-il cela comme une trahison de sa part, mais si cela était à refaire, elle le referait de la même manière. Elle aurait peut-être appelé les pompiers plus tôt, même. Postée devant la machine à café, à apprécier l'odeur de la caféine qu'elle allait prendre plaisir à ingurgiter, les cris de Donovan mirent fin à ce doux moment qu'elle allait s'octroyer. Elle se rendit en courant dans la chambre, trouvant son collègue à moitié sorti du lit, à triturer les câbles qui le reliaient aux machines. Et évidemment, alors qu'elle tentait de le raisonner, il l'attaqua sournoisement. Il était vraiment en train de lui remettre la faute dessus ? « J'ai gagné ? J'ai gagné quoi, Donovan ? Tu crois que je prends du plaisir à te voir ici ? » Tahlia se raidit et son regard se fit noir. Le manque de sommeil, l'inquiétude qu'elle avait pu ressentir ces dernières heures faisaient qu'elle explosait dès à présent. « Tu attendais quoi au juste ? Tu attendais de crever tranquillement dans ta caravane ? Si c'était le cas, tu n'avais pas à m'appeler. » Elle haussa la voix et serra ses poings, excédée. « Tu n'es qu'un égoïste, Chamberlain, un putain d'égoïste ! Si je n'avais pas appelé les pompiers, tu serais en train de te vider de ton sang, tu serais sûrement mort à cette heure-ci. C'est ce que tu veux, je le sais, mais tu as pensé à moi, un instant ?! Tu ne t'es pas dit que je vivrais avec ta mort sur le dos toute ma vie ? Tu ne t'es pas dit que je tenais suffisamment à toi pour ne pas te laisser partir aussi facilement ? Il serait temps que tu ouvres les yeux et que tu avances. Dis-toi que dans cet hôpital, il y a sûrement des tas de gens malades qui auraient envie d'avoir ta santé, pour croquer la vie. Et toi, tu es là, à jouer avec la mort comme si c'était banal. Tu devrais avoir honte ! » Des larmes de colère étaient montés dans les yeux de la brune. Elle se rendait compte à quel point elle était stupide, elle se rendait malade pour un homme qui n'écoutait que lui-même. Pour la première fois depuis qu'elle le côtoyait, elle se disait que, peut-être, Donovan était complètement irrattrapable... |
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