you can put some joy up on my face (aelya)

Être à la tête de plusieurs entreprises, ce n’est pas facile tous les jours. Bien que tu adores ce que tu fais et le milieu dans lequel tu travailles, certains jours, tu aimerais être employé de bureau ou simple barman. Ce soir, alors que tu es obligé de virer une de tes employées qui a enchaîné erreur sur erreur ces dernières semaines, tu sors un instant pour respirer, pour prendre l’air. Tu t’appuies contre le mur, posant ta tête contre celui-ci en fermant les yeux pendant quelques secondes. Juste le temps de reprendre tes esprits. Virer quelqu’un n’est jamais facile mais il n’y a personne pour le faire à ta place. Puisque tu es le patron, c’est toi qui t’y colles. Alors que tu balaies les environs du regard, celui-ci se pose rapidement sur une brune que tu connais bien. Trop bien, même. Ton sourire s’élargit un peu en voyant qu’elle arrive presque à ta hauteur, obligée de passer devant toi pour continuer son chemin. Il semblerait qu’elle ne t’ait pas encore vu alors tu t’avances pour que lorsqu’elle arrive à ta hauteur, tu puisses te placer devant elle. « Aelya. » Dis-tu quand elle s’arrête enfin à un mètre de toi. Tu n’es pas certain qu’elle soit aussi enthousiaste que toi à l’idée de te revoir mais tu tentes quand même, on ne sait jamais. « Ca me fait plaisir de te revoir. Ca fait un bail. » Ajoutes-tu avec un sourire aux lèvres qui ne te quitte pas. Cela fait quelques mois pour être exact que tu n’as pas revu la brune. La dernière fois c’était le jour de son renvoi. Sans doute le renvoi le plus difficile que tu aies dû à faire. Et encore, tu lui as demandé de partir d’elle-même, incapable de la virer. Tu t’es toujours promis de ne jamais coucher avec tes employées mais Aelya a remis en question cette règle plus d’une fois. Tu étais incapable de lui résister. Incapable de lui dire non. Et quand tu la vois, aujourd’hui, devant toi, tu comprends pourquoi. Elle a ce regard envoûtant, captivant qui absorberait n’importe quelle âme. Même si elle te regarde avec un regard noir, le principal c’est qu’elle te regarde. Pour le reste, tu espères bien te faire pardonner en temps voulu.

Tu plisses les yeux au même instant qu'Aelya, tentant d'analyser son comportement, le ton qu'elle emploie et même son regard. Tu veux savoir si malgré ce qu'il s'est passé il y a quelques mois, vous pouvez toujours compter sur cette complicité qui s'est rapidement créée entre vous. Elle a été quelque peu entachée mais de ton côté, elle n'a jamais totalement disparu. Malgré tout, Aelya a et aura toujours une certaine place dans ton coeur, dans ta vie. « Tu es sûre de ça ? » Demandes-tu quand la brune affirme avoir tourné la page mais détourne le regard au même instant. Si elle fuit le tien, c'est qu'il y a forcément quelque chose derrière tout ça. C'est qu'il y a forcément l'une ou l'autre rancoeur. Vu comment ça s'est terminé entre vous, tu ne peux pas la blâmer. Bien que vous ayez fauté tous les deux à l'époque mais mettre Aelya dehors, la virer du club, c'était ta décision. A toi et toi seul. Tu jettes un regard vers ton club quand la jeune strip-teaseuse t'interroge sur celui-ci. Au-delà de ces dernières minutes, quand tu as dû virer une de tes employées, tout se passe plutôt bien pour toi. Et les clubs que tu as achetés dernièrement en sont la preuve. Ton business grandit de jour en jour et c'est aussi grâce à tes employées, comme Aelya, qui t'ont fait confiance. « En règle générale ça se passe plutôt bien oui. Mais aujourd'hui j'ai dû virer une des filles parce qu'elle volait de l'argent aux clients. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. « Tu veux entrer ? Ça a pas mal changé depuis que... tu es partie. » Ajoutes-tu en cherchant tes mots. C'est un sujet délicat même encore aujourd'hui alors tu tentes de choisir tes mots judicieusement parce que tu es bien décidé à te rattraper avec la brune. Bien décidé à te faire pardonner. « Et toi ? Tu bosses toujours au même endroit ? » Demandes-tu finalement, curieux de connaitre plus de détails sur la vie d'Aelya et de savoir ce que tu as manqué durant ces derniers mois. La connaissant, il a dû se passer des tas de choses dans sa vie dont tu n'es pas au courant. Alors, tu espères bien que cette soirée lèvera le voile sur toutes tes interrogations et ravivera votre belle complicité.

A son expression et au ton de sa voix, tu remarques bien vite qu’Aelya n’a pas tourné la page ou du moins pas complètement, contrairement à ce qu’elle prétend. Tu ne manques pas de le souligner et sa réponse t’arrache un léger rire jaune. A l’époque, tu étais persuadé d’agir de la bonne façon en prenant tes distances avec la brune et en lui demandant de remettre sa démission. Mais aujourd’hui, tu sais que ça a brisé quelque chose entre vous. Quelque chose que vus ne pourrez peut-être jamais réparer malheureusement. « Juste que tu sois honnête avec moi. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules, omettant volontairement la fin de sa phrase. Mais Aelya ne tarde pas à revenir à la charge, te piquant au passage, quand tu abordes cette histoire d’employée virée. « Nous y voilà. » Réponds-tu en soupirant avant d’ajouter : « C’est plus grave dans ce cas-ci mais en ce qui te concerne, c’était nécessaire. Tu penses vraiment qu’on aurait pu travailler comme si rien ne s’était passé ? J’aurais été incapable de te regarder comme une employée alors que la seule chose dont j’avais envie c’était de te déshabiller. » Tu ne peux pas te montrer plus sincère que ça. Il y a un an, approximativement, tu étais littéralement accro au corps d’Aelya. D’ailleurs, si ça n’avait pas été le cas, jamais tu n’aurais pris le risque de briser ta règle d’or. Au-delà du physique, tu étais attaché d’une certaine façon à la brune. Vous aviez ce début de complicité bien à vous dont tu as eu beaucoup de mal à te séparer. Mais encore une fois, tu es persuadé que c’était nécessaire. Alors que tu proposes à la jeune femme d’entrer dans ton club, pour voir l’évolution de celui-ci, elle accepte contre toute attente. Tu pensais plutôt qu’elle t’enverrait chier mais tu es agréablement surpris. « Ta vie de couple, hein ? » Demandes-tu avec un léger sourire aux lèvres. Tu n’étais pas au courant mais si Aelya est heureuse alors tu es content pour elle. « Si tu te prives de faire ce que tu aimes, tu risques de le reprocher à ton petit-ami un jour. Pourquoi tu ne cherches pas ailleurs ? » Demandes-tu en ayant une idée qui te passe par la tête au même instant mais que tu balayes pour le moment, ne trouvant pas le moment propice pour l’exposer. Tu sens ton sourire s’élargir quand Aelya complimente ton club, soulignant qu’elle se sentait bien dans celui-ci. Et même si tu pensais garder ton idée pour toi, tu décides de l’exposer à la brune. « Tu cherches un autre endroit pour travailler et j’ai justement une employée en moins… Si ça c’est pas un signe du destin, je ne sais pas ce que c’est. » Dis-tu en jetant un regard amusé à la brune, continuant de marcher dans ton club pour faire redécouvrir les lieux à Aelya. « Et si tu revenais ici ? » Demandes-tu avec une légère appréhension dans la voix.

« J’me fais pas de films, je suis juste lucide. » Réponds-tu en soupirant, dépassé par l’agressivité d’Aelya. D’un côté, tu peux comprendre qu’elle t’en veuille vu la façon dont ça s’est « terminé » entre vous mais d’un autre, l’eau a coulé sous les ponts depuis. Malgré tout, la brune n’a pas tort, tu n’as certainement pas employé les bons mots le jour de son renvoi. Tu aurais dû être plus sincère, lui expliquer les vraies raisons de son départ. Lui expliquer que tu te serais sans doute trop attaché à elle et que ça aurait fini, d’une manière ou d’une autre, par empiéter sur ton travail. Un travail que tu as construit au fil des années et auquel tu tiens beaucoup. C’est la seule chose qui importe dans ta vie en ce moment alors tu te raccroches à lui comme tu peux. A défaut de pouvoir te raccrocher à quelqu’un. « Je suis désolé de la façon dont ça s’est passé. Je suis conscient que je n’ai pas agi de la meilleure des façons et pour ça, je m’en excuse. » Réponds-tu sincèrement. « Mais je suis également convaincu que c’était la bonne chose à faire. Moi aussi j’appréciais ce qu’on avait et j’appréciais les moments qu’on passait ensemble mais je me connais. Si on avait continué cette « relation » sur du long terme, j’aurais été incapable de supporter les regards insistants des clients sur toi. » Tu soupires légèrement, espérant que ça suffira à faire redescendre la colère d’Aelya. De toute façon, cette histoire est derrière vous à présent, non ? La brune a, visiblement, plus intéressant à faire puisqu’elle t’explique qu’elle est désormais en couple. Tu ne vas pas mentir, ça t’étonne beaucoup mais une chose est sûre, l’homme avec qui elle partage sa vie est chanceux. « Tout ce que j’espère c’est qu’il te rend heureuse. » Dis-tu en souriant à ton tour avant d’entrer dans le club pour faire le tour du propriétaire à Aelya. Elle connaît les lieux mais ton établissement a évolué dernièrement. En bien, du moins tu l’espères. Tu fronces les sourcils quand la brune t’explique que son travail crée des problèmes au sein de son couple. Ce que tu peux comprendre en un sens, à la place du petit-ami de la brune, tu ne le supporterais pas non plus. « Des problèmes ? T’as eu quel genre de problèmes ? » Demandes-tu, un peu inquiet. Puis, alors qu’Aelya t’informe de la complexité de sa situation, tu lui proposes de revenir au club sur un coup de tête mais en étant persuadé que c’est la bonne chose à faire. Tu lui dois bien ça et surtout, aujourd’hui, les choses sont différentes entre vous. « On ne peut plus sérieux. » Affirmes-tu. « L’eau a coulé sous les ponts, depuis. Mais surtout, tu as ta vie et j’ai la mienne. T’es en couple et moi… j’ai quelqu’un en tête. Alors, je pense que ça peut marcher cette fois-ci. » Tu en es même convaincu. Lorsqu’Aelya te demande si ça veut dire qu’elle n’est plus attirante désormais, tu ne peux t’empêcher de rire. « Le jour où tu ne seras plus attirante n’est pas prêt d’arriver, Aelya. Mais je te respecte bien trop pour mettre en péril ton couple. Et surtout, j’aimerais retrouver la complicité qu’on avait avant sans les petits plus. » Réponds-tu sincèrement.

Elle avait souvent cette désagréable impression de se voir confronter à l'abandon quand elle faisait sans doute tout pour y échapper, elle qui s'était confortée de la présence d'Isaac pour combler le gouffre qu'elle portait dans le coeur, retrouvant dans leurs étreintes un semblant de plénitude. Peut-être bien que ça aurait pu aller plus loin, même si finalement, elle ne s'était jamais posée la question, bien trop occupée à vivre l'instant présent. Elle l'écouta parler, se confier sur la manière dont les choses s'étaient passées entre eux, et elle ne pût que voir sa rancune diminuée sous l'effet de ses excuses qui lui paraissaient sincères avant de légèrement froncer les sourcils à ce qu'il vint ajouter, ces détails qu'elle n'aurait jamais su prévoir entre eux.

- Ok... Peut-être bien qu'on aurait pu s'attacher, et que c'était pas forcément ce qu'on voulait mais on aurait pu dans ce cas arrêter de coucher ensemble, plutôt que de me faire carrément partir sans garantie que je puisse me retourner rapidement. Ca aurait pu me mettre dans la merde, t'en étais pourtant conscient quand tu l'as fait. Et puis, on en était pas là quand même dans notre "relation". Encore une fois, c'est des suppositions.

Elle savait qu'elle se mentait un peu, qu'elle préférait se voiler la face plutôt que d'admettre qu'elle avait commencé à s'attacher un peu à lui, bien qu'il avait mis dans tous les cas un terme à tout ça dès lors qu'il lui avait demandé de partir. Maintenant, toutes ses pensées étaient destinées à une autre personne qui faisait partie intégrante de sa vie.

- T'as pas à te faire de soucis à ce sujet. J'ai jamais été aussi heureuse, admit-elle.

Elle savait que ça pouvait surprendre, parce qu'Aelya n'avait jamais été pour l'exclusivité, elle qui usait de sa liberté comme bon lui semblait, s'accaparant la chaleur et la douceur des autres pour s'enfuir afin de ne pas s'attacher, se prenant dans les filets de Niels sans pouvoir s'en dépêtrer. Elle se laissa amener dans ce lieu qu'elle connaissait déjà mais qui avait changé sa décoration, l'amenant presque à oublier qu'elle avait déjà dansé entre ses murs. Elle s'était confiée sur les problèmes rencontrés dans le cadre de son travail, repensant à toutes ces situations où sa sécurité avait été mise à mal.

- Dans le genre : clients un peu trop insistants. Je me suis retrouvée avec des appels, des sms et même des cadeaux d'un gars qui a eu mon numéro de portable je sais pas comment. Ca amène quelques tensions, expliqua-t-elle, tentant de garder un ton neutre pour ne pas dramatiser.

Elle ne savait plus quelle était la marche à suivre vis-à-vis de tout ce qu'elle avait déjà subit, même si elle savait bien que son petit ami ne lui imposerait jamais rien. Elle ne pût s'empêcher d'arborer un air surpris à sa proposition, tiraillée entre l'acceptation et le refus, ressentant le besoin de peser le pour et le contre. Elle hocha doucement la tête à ses mots, avant de sourire en coin.

- T'as surement évité de tomber sous le charme d'une danseuse, j'imagine cette fois, s'amusa-t-elle légèrement.

Elle sourit à sa remarque, appréciant le respect qui émanait de ses paroles et qu'elle percevait dans ses intentions.

- J'suis persuadée qu'on peut arriver à travailler ensemble sans "les petits plus", simplement j'ai pas envie de prendre cette décision sans lui en parler en sachant... Ce qu'on a vécu toi et moi.

Elle savait déjà qu'il allait surement s'énerver rien qu'en lui faisant part du fait qu'il était dans ses draps.

- Je pourrai te tenir au courant dans les prochains jours si ça te va. Tu sais très bien que j'adore me faire désirer, lança-t-elle avec un sourire malicieux. Si tu me promets que tout le monde est réglo ici, c'est à dire, pas de danseuses qui balancent ton numéro à des clients, et des clients un tant soit peu respectueux, j'y réfléchirais.

Personne ne peut dire comment auraient évolué les choses entre vous si votre relation avait duré quelques mois de plus mais tu es à peu près certain qu'elles se seraient compliquées, en tout cas. Parce que la relation que vous aviez à l'époque était basée sur une complicité solide et unique en son genre. Mais il a fallu que tu gâches tout ça en "virant" Aelya de la pire des manières qu'il soit. « J'ai toujours fait passé mon business avant tout le reste et tu le sais. Mais c'est vrai que j'aurais pu te mettre dans la merde et j'en suis désolé. La manière n'était pas idéale mais je suis certain qu'à l'époque, c'était la seule solution. » Dis-tu en fronçant légèrement les sourcils. Tu sais que ce n'est pas forcément ce que la brune a envie d'entendre mais c'est ce que tu penses. Même après toutes ces années. Ce qu'on ne peut pas t'enlever, c'est tes excuses qui sont on ne peut plus sincères. De cette façon, tu espères que vous pourrez renouer un peu avec Aelya, amicalement parlant. Ton sourire revient un peu en apprenant que la jeune femme est heureuse dans sa vie et surtout, dans son couple. C'est tout ce qui importe et surtout, ça ne t'étonne pas qu'un homme ait vu la vraie valeur d'Aelya et ait voulu la garder dans sa vie. Peut-être que si tu étais différent, plus ouvert et plus apte à t'attacher aux autres, tu te serais attaché à elle, toi aussi. En tout cas, aujourd'hui, tu sais que tu en es capable puisqu'Athéna hante toutes tes journées et toutes tes nuits. Malheureusement, les choses sont toujours compliquées avec toi. « Tant mieux alors. » Réponds-tu simplement en souriant à la jeune femme. Puis, apprenant qu'elle a fait face à quelques problèmes à son travail, tu l'interroges à ce sujet et n'est pas vraiment étonné de ce qu'elle te raconte. C'est souvent ce qu'il se passe dans les clubs un peu moins sûrs, moins "prestigieux". « Ton numéro de téléphone, carrément ? C'est qui ton patron ? » Demandes-tu. Vous vous connaissez dans le milieu puisque vous êtes tous plus ou moins en concurrence. Néanmoins, il y a certaines personnes avec qui tu t'entends bien mais d'autres qui ont très mauvaise réputation. Tu ris en entendant les paroles d'Aelya avant d'ajouter : « Ouais, tu seras la seule et unique danseuse et employée avec qui j'ai déjà couché. Quel privilège. » Tu la taquines parce que tu ne te vois pas comme un "privilège", bien au contraire. Tu hoches finalement la tête lorsqu'Aelya t'explique qu'elle a besoin d'en discuter avec son petit-ami avant de te donner une réponse définitive. Ce qui est normal mais tu es quand même rassuré qu'elle voit les choses de la même façon que toi. « C'est légitime. Et il n'y a pas de problème, je patienterai. Tu as toujours su te faire désirer, oui. » Rétorques-tu avec un sourire au coin des lèvres. « Mes danseuses sont des personnes de confiance et très discrètes, t'as pas de soucis à te faire à ce niveau-là. Pour les clients, ils sont triés sur le volet mais au moindre problème, ils ont interdiction de remettre les pieds dans un de mes clubs. Donc ils savent se tenir à carreaux, crois-moi. » Dis-tu plus sérieusement, tentant de rassurer Aelya. Vous vous dirigez doucement vers la sortie, plus sereins qu'à votre entrée. « En tout cas, si tu acceptes, je serais ravi d'aller boire un verre avec toi pour qu'on rattrape le temps perdu et surtout, que tu m'en dises plus sur cet homme qui a volé ton coeur. » Et quel homme, quand on y pense, parce que la carapace entourant le coeur de la brune était presque aussi épaisse que la tienne. « T'as toujours mon numéro ? » Demandes-tu finalement, quand vous arrivez à l'extérieur du bâtiment où vous chemins risquent de se séparer mais qui, tu l'espères, se croiseront à nouveau d'ici peu.

Elle avait sans doute un peu trop apprécié Isaac, même si elle s'était souvent évertuée à penser le contraire, à dédramatiser leur relation en se confortant derrière l'aspect simpliste de leur lien. Mais quand elle était partie, elle avait compris qu'il avait compté un peu plus que prévu parce qu'elle avait eu mal, sachant pertinemment qu'il avait complètement détruit leur complicité naissante en faisant ça. Et sans doute qu'il avait eu raison, qu'ils avaient été de se compliquer les choses en se séparant de la sorte même si ça n'avait pas du tout été une partie de plaisir.

- Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'on est vraiment passés à côté de quelque chose, comme tu le voulais en fin de compte en me virant. Je regrette pas, ça m'a permis d'avancer de mon côté de toute façon, admit-elle.

Parce qu'elle se prenait à penser que les choses étaient bien faites, que si elle était restée elle n'aurait sans doute jamais connu Niels ou peut-être que si, mais leur histoire en aurait été que différente. Chaque décision qu'elle avait pu faire avait eu un impact sur la tournure qu'avait pris sa vie, la menant sur des terrains obscurs comme plus lumineux, parfois indépendamment de sa volonté, mais au bout du compte, l'essentiel était qu'elle se soit trouvée dans les yeux de Niels, en dépit de tout ce qu'elle avait craint tout au long de sa vie. Elle s'était légèrement confiée sur ses mésaventures à son club, repensant à ce client qui lui tournait un peu trop autour et qui dépassait les limites du professionnalisme vis-à-vis d'Aelya qu'il voulait sans doute posséder dans un contexte plus intime.

- Ouais carrément. J'ai du changé de numéro pas mal de fois. Mon copain pète un câble, et je peux que le comprendre. Le patron de l'autre club s'appelle Jeremy Strauss. Surement que tu dois vite fait le connaître j'imagine vu vos fonctions similaires ? Lança-t-elle, curieuse.

Et avec lui aussi, elle avait eu une aventure. Mais ce n'était arrivé qu'une fois, sur un coup de tête comme à son habitude, alors qu'avec Isaac, ça avait été pensé un peu plus sérieusement. Elle ne pût s'empêcher de rire à sa remarque qui faisait écho à la sienne, s'amusant légèrement de la situation.

- Je sais pas si c'est un privilège mais au moins, je sais que j'ai plus ou moins marqué mon souvenir dans ton esprit, répondit-elle, un sourire en coin sur les lèvres.

Sans doute que ça l'amusait de savoir qu'elle n'était pas qu'une simple fille de passage dans sa vie, qu'il en garderait quelques séquelles, parce que personne n'aimait réellement être considérée comme un numéro. Surtout pas quand il y avait eu un début de complicité amorcé. Elle sourit de manière joueuse à sa réponse qui faisait référence à sa manière de se faire désirer, avant de l'écouter parler de son club et de son fonctionnement, ce qui la rassurait intérieurement. Elle le suivit doucement jusqu'à la sortie, hochant la tête à la moindre remarque qu'il lui disait.

- Ok, j'avoue que vu comme t'en parles, ça me rassure déjà pas mal, c'est encourageant même. Parce que j'me suis aussi pris la tête avec une danseuse dans l'autre club. Longue histoire encore, soupira-t-elle avant de rire légèrement en repensant à cette confrontation qui l'avait mené jusqu'à être enfermée en garde-à-vue tout ça par jalousie vis-à-vis de Niels.

Aelya, elle savait se faire discrète si on ne la cherchait pas, mais quand c'était le cas, elle devenait complètement hors de contrôle.

- Ouais, on s'fera ça quand je te donnerai la réponse ? C'est vrai que y'a pas mal de choses à se raconter depuis le temps, sourit-elle. Euh... Je crois que j'ai plus ton numéro. J'ai du l'effacer sous le coup de la colère, grimaça-t-elle. Mais si t'as toujours le mien, tu pourras m'envoyer un sms pour que je te rajoute une nouvelle fois, proposa-t-elle. J'te recontacte d'ici quelques jours, histoire que j'en parle à mon petit-ami. Mais t'auras une réponse. J'vais y aller, justement, il doit m'attendre là. A bientôt du coup, lança-t-elle, en souriant, reprenant le chemin pour rejoindre sa voiture.

« Voilà. Je préfère me dire que tout arrive pour une raison. » Dis-tu en haussant les épaules, clôturant le sujet. Au moins, Aelya a pu exprimer toute sa rancœur à ton égard et c’est tout ce qui compte. Cela vous permettra sans doute de repartir sur des bases stables et plus saines. Enfin, si elle te laisse une chance de lui montrer que tu n’es pas juste le gros connard sans cœur qui l’a virée. Alors qu’Aelya t’explique ces fameuses tensions au travail, tu fronces les sourcils au fur et à mesure de ses explications. Tu ne peux que comprendre son copain parce que si tu étais à sa place, tu aurais sans doute tout cassé toi aussi. Et surtout, tu aurais refusé que la brune retourne au travail. « Ouais, tu fais face à un gros malade, quoi. Et oui, je le connais. » Tu soupires légèrement et c’est un soupir qui veut dire beaucoup. A tes yeux, Jeremy n’a pas très bonne réputation et tu ne recommanderais pas son club à qui que ce soit mais tu ne le connais pas assez bien pour te faire un avis définitif. En tout cas, vu ce que tu as entendu sur lui, tu n’as pas vraiment envie d’en savoir plus. « Oui et tu as fait un peu plus que le marquer. » Réponds-tu avec un sourire malicieux aux lèvres. Tu garderas toujours un bon souvenir d’Aelya et de cette belle complicité que vous partagiez. Aujourd’hui, tu espères la retrouver mais avec les avantages « physiques » en moins. C’est pour cette raison que tu lui proposes de réintégrer ton club d’ailleurs. Et aussi parce que tu as besoin d’une danseuse à présent. Par chance, l’idée ne semble pas totalement déplaire à la brune. Mais elle a besoin d’y réfléchir, ce que tu peux totalement comprendre. « Wow. Ta vie semble être bien compliquée en ce moment. » Et tu n’imagines pas à quel point c’est un euphémisme. A côté de la vie d’Aelya, ta vie est bien pauvre, bien calme. Mais tu préfères te tenir à distance des ennuis contrairement à elle. Tu ne peux t’empêcher de rire quand la jeune femme t’avoue avoir supprimé ton numéro dans un excès de colère. Tu l’as mérité alors tu ne peux pas lui en vouloir. Heureusement, toi, tu as toujours le sien. « Parfait. Et oui, je te ferai un sms alors. » Tu sors ton téléphone de ta poche, envoyant rapidement un sms à Aelya où tu inscris « numéro du beau gosse » pour plaisanter. « Maintenant, t’as plus qu’à me tenir au courant. Même si c’est négatif, hein. Je ne le prendrai pas mal. » Tu lui adresses un sourire sincère avant de la regarder prendre le chemin de sa voiture. « A bientôt. » Dis-tu en te retournant pour rentrer dans ton club avec l’esprit soudain plus léger.

Fin du sujet