work hard, dream big (tahlia)

Tahlia n'aimait pas se confier, dire ce qu'elle ressentait. On lui reprochait souvent de ne rien dire quand elle avait quelques soucis, mais c'était dans sa nature. Elle gardait tout en elle, jusqu'au jour où elle exploserait.... Seulement, Athéna avait réussi à gratter un peu sa carapace. Sûrement parce qu'elle était l'une de celles en qui elle avait le plus confiance. Elle ne dirait pas la même chose de son autre cousine, Harmonie, qui lui manquait, malgré toute sa rancoeur. Alors, elle évoqua ses craintes vis-à-vis de Carter, des sentiments qu'elle pouvait avoir à son égard. Elle hocha la tête face aux paroles d'Athéna sur Carter : « C'est pour ça que c'est encore plus ridicule. Je n'ai rien à reprocher à Carter. Il a tout ce qu'il faut pour que je sois folle de lui. » Tahlia n'était jamais avide de compliments envers son petit-ami. Il était tellement différent de ceux qu'elle avait eu avant, et c'était peut-être ça qui la bloquait. Elle qui était habituée aux bad boys qui la faisaient courir après eux, qui la faisaient souffrir, elle semblait complètement perdue face à un homme à l'écoute, protecteur et avenant. Elle se mit cependant à rire quand Athéna avoua qu'elles finiraient seules si elles continuaient à se monter la tête de cette manière. « Je l'ai toujours dit, je finirai comme la vieille aigrie avec les chats. Je te laisserai une place chez moi, s'il le faut. » Le plus drôle, c'était qu'elle avait évoqué cette image de vieille fille avec Carter, avant qu'ils ne soient ensemble. Mais quand elle parla de revers, Tahlia grimaça : « Je sais que ça fait grandir. Mais là, j'ai peur que ce soit celui de trop... » En fait, elle voyait le mal avant même qu'il n'ait lieu. Peut-être qu'elle allait dévoiler naturellement ses sentiments envers Carter, peut-être qu'elle tomberait amoureuse de lui (ou qu'elle l'était déjà) de la manière la plus pure.Quand Athéna se dit être mauvaise en réconfort, Tahlia secoua la tête : « Ne dis pas ça, ça me fait du bien d'en avoir parlé avec toi. D'avoir ton avis. » Et comme c'était parti, elle évoqua également ses problèmes au boulot, son licenciement qui risquait de lui tomber dessus pour cause de preuves volées. Quand sa cousine lui demanda pourquoi elle avait volé ces preuves, Tahlia se mordilla la lèvre inférieure, honteuse : « Pour sortir une fille d'un réseau de prostitution. Mais ce n'est pas ce cas qui me fait culpabiliser. » Là, elle avait fait son boulot. De manière peu orthodoxe, certes, mais il y avait eu une happy ending. Elle soupira avant de reprendre. « Il y a cet homme que j'ai côtoyé quelques temps. On a coupé contact quand justement je me suis mise avec Carter. Mais à cause de moi, un dossier a été ouvert à la police sur lui. Sur sa famille. Et je lui ai tout redonné. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose de mal... » C'était dur d'évoquer Ciàran, et cet acte irréfléchi qu'elle avait fait envers lui. Mais si c'était à refaire, elle le referait de la même façon. Là était le problème. « Je suis vraiment une policière de pacotille. »

On n'a qu'une seule vie. C'était une philosophie de vie que Tahlia avait oublié, ces dernières années. Deux-trois ans en arrière, elle était encore la jeune femme qui croquait la vie à pleines dents, qui ne se souciait pas du lendemain. Que s'était-il passé pour qu'elle devienne aussi méfiante, aussi peureuse ? C'était sa vie personnelle qui posait problème. Elle se freinait, s'empêchait de vivre pleinement les expériences qui se présentaient à elle, alors que dans son travail, elle fonçait tête la première, se fichant parfois des dangers et des conséquences qui pouvaient lui tomber dessus. C'était paradoxal. Du coup, elle préférait plaisanter sur son statut de vieille fille qui lui pendait au nez. Elle se mit à rire quand Athéna avoua préférer rester seule plutôt qu'avec trente chats. "Pffff, même là, tu m'abandonnes." Elle éclata de rire avant d'ajouter : "Mais je ne me fais pas de soucis pour toi, tu ne finiras pas vieille fille." Elle ne pouvait pas finir seule. Toutefois, les blagues prirent vite fin quand Tahlia évoqua les revers qu'elle s'était pris dans la vie et la peur du revers de trop. Les paroles d'Athéna lui firent chaud au coeur, comprenant qu'elle était soutenue par sa cousine. Qu'elle serait là si elle venait à plonger. parce qu'elle finirait par plonger, Tahlia. ça aussi, ça lui pendait au nez. "Tu sais que je me prends la tête pour rien. Mais merci, c'est bon de se savoir soutenue." répondit-elle avec un sourire reconnaissant. Si elle parlait de revers, c'était aussi pour enchaîner sur les fautes faites au boulot et qui lui faisaient craindre un futur licenciement. Athéna la rassura sur le dossier de Shelby, cette femme qu'elle avait sorti du réseau de prostitution. "Je ne suis pas sûre que mes supérieurs disent la même chose." Un vol restait un vol. Mais c'était le dossier Ciàran qui était le plus sensible pour Tahlia. La brune se mordilla la lèvre inférieure, gênée avant de répondre à sa question : "Je ne sais pas ce qui nous relie, en fait. Il voulait me faire tomber. Je voulais le faire tomber. Et retournement de situation, je me suis attachée à lui. Il me rend folle, Athéna." ajouta-t-elle dans un souffle, en se passant la main sur le visage, signe de son désarroi. Elle parvint quand même à esquisser un sourire quand sa cousine lui assura qu'elle était une bonne policière. Tahlia but une gorgée de sa bière avant de répondre : "Merci. Et oui, j'ai peut-être mon supérieur direct qui pourrait se ranger de mon côté, mais il n'est pas le plus apprécié au commissariat. On verra bien au moment venu." C'était ce qu'il fallait se dire. Elle garda sa bière en main, avant de regarder sa cousine. "ça te dit qu'on aille faire un tour après ?" Il y avait quelques petites boutiques que les cousines appréciaient particulièrement.

Spoiler: