Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 2/11/2019, 21:32
L’absence totale d’Isaiah sur le web en choquait plus d’un. Noa n’était pas la première à réagir de la sorte, avec une telle surprise, en apprenant que l’homme ne s’était jamais inscrit sur un seul réseau social. Même que lorsqu’on tapait son nom dans un moteur de recherche, rien ne sortait. C’était comme s’il n’existait pas. Oh, mais il existait quand même, et bien plus fort que d’autres malgré leur présence quotidienne sur les fils d’actualité. Lui n’existait pas à travers les pouces et les cœurs des autres. Lui n’existait pas pour remplir une vie d’instants clichés dans le seul objectif de faire rêver les autres à travers des illusions montées de toutes pièces. Isaiah existait pour lui-même et par lui-même, et il existait de la plus belle manière possible. « Oh, il y en a d’autres. Nous sommes une petite communauté bien serrée, dans le monde entier, mais sans le savoir et sans pouvoir entrer en contact. » Lâcha Isaiah, se moquant de lui-même par le fait même. Il était vrai que c’était plutôt rare, mais il savait qu’il n’était effectivement pas le seul. Peut-être le seul à Bowen, toutefois, cette ville étant visiblement un vrai nid à personnalités publiques ou gourmands de rumeurs instantanées. Noa, sans jugement pour ce choix de l’ébéniste, affirma comprendre sa position mais expliqua la sienne. « C’est vrai que ça offre une belle plateforme pour l’échange. J’en comprends l’attrait. » Il sourit. Il le comprenait mais ne changerait pas d’avis pour autant, tout comme Noa comprenait son point mais ne se désabonnerait pas du jour au lendemain. Ils conservaient leur côté, dans le respect. Ce respect, ce n’était pas tout le monde qui l’avait, et les policiers de garde aujourd’hui avaient certainement des lacunes dans ce domaine. En quelques minutes à peine, les choses escaladèrent à un rythme effréné et trop vite, Isaiah et Noa furent prisonniers d’une situation inattendue mais surtout déplorable. Au sol, tous les deux tentaient de retrouver la vue ou la respiration, mais surtout ils cherchaient à retrouver un certain calme autour d’eux. C’était malheureusement la panique et impossible de dire si c’était le moment opportun pour se tirer de là. « Oui, ça va, j’arrive au moins à respirer … » Pour ce qui était de voir, c’était une autre histoire, mais Noa lui proposa de la suivre, et Isaiah obtempéra en attrapant sa main à nouveau afin de se laisser guider. Pendant qu’ils déambulaient à travers les manifestants, l’ébéniste cligna à son tour rapidement des yeux, suivant son propre conseil pour retrouver au moins une vue légèrement embrouillée. « Là ! Ma caravane est là ! » Il pointa le stationnement duquel ils avaient réussi à se rapprocher. Ils pourraient au moins aller se réfugier à l’intérieur et peut-être trouver de quoi se soigner un peu.
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Invité
Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 23/12/2019, 14:44
« Oh je n'en doute pas. » Dis-tu en riant à ton tour. C'est certain qu'il existe encore des gens qui ne sont pas attirés par les réseaux sociaux et ce n'est pas plus mal parce que tout ce qui touche à internet n'est pas forcément bon. Alors tu comprends que certains tentent encore de s'en protéger. « C'est simplement dommage que tu ne puisses pas discuter de ta philosophie avec d'autres personnes qui partagent ton opinion. » Ajoutes-tu en haussant les épaules. Mais Isaiah ne semble pas mal le vivre pour autant. Il semble être tellement plus détendu, plus détaché que toi et ça fait plaisir de voir des personnes comme lui, capables d'apprécier la vraie valeur de la vie. Tu hoches simplement la tête quand le jeune homme souligne qu'il comprend l'attrait, ne jugeant aucunement ton envie d'être sur les réseaux sociaux même s'il ne la partage pas. Malheureusement, ce moment serein et léger doit rapidement laisser place à la violence et la brutalité. Vous êtes victimes de quelques policiers enragés, vous laissant au plein milieu de la foule, complètement paralysés. Par "chance", après quelques minutes, ta vue revient peu à peu même si elle reste tout de même encore brouillée. Alors, tu attrapes la main d'Isaiah pour le guider et pour vous extorquer de cet environnement malsain. Tu repères la caravane que le brun pointe du doigt et t'en approches, laissant l'ébéniste passer le premier pour ouvrir la porte. Puis, tu le suis à l'intérieur, enfin à l'abri des cris, des mouvements de panique et des policiers. « C'est vraiment triste que notre première manifestation ensemble termine comme ça. » Dis-tu en soupirant avant d'avancer un peu dans la caravane. Tu n'es pas vraiment étonnée d'apprendre qu'Isaiah vit dans ce type d'endroit, ça colle parfaitement à son image, finalement. Et tu aimes la liberté que peut offrir une caravane contrairement à une maison. Et pour toi, trop souvent à la rue, la caravane pourrait devenir une alternative, qui sait ?
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 24/12/2019, 02:49
Pire encore que les profils Facebook qui n’avaient comme image d’identité que celle de base offerte par la plate-forme, soit la silhouette bleutée, Isaiah n’en avait tout simplement pas. Certes, comme le disait Noa, cela l’empêchait de discuter avec des personnes d’ailleurs dans le monde qui partageaient son opinion, mais c’aurait été un peu contradictoire de philosopher sur sa réticence face aux réseaux sociaux … sur des réseaux sociaux. « Ça me permet de chercher ce genre de conversations, et ce genre de personnes, en allant à la rencontre de celles-ci. » Il sourit en désignant Noa de sa main. « Justement, qui sait, t’aurais pu être une de ces personnes-là et j’n’aurais pas eu besoin d’Internet pour te trouver. » L’exemple ne fonctionnait malheureusement pas convenablement puisque Noa se servait effectivement d’Instagram et compagnie pour ses œuvres, mais elle comprendrait où il voulait en venir. Ce qu’Isaiah ne comprit pas, lui, c’est où voulaient en venir ces policiers qui commencèrent brutalement à s’attaquer aux manifestants, sans raison apparente. Bien vite, la situation dérapa complètement et Isaiah et Noa se retrouvèrent dans des états limites. La jeune femme retrouva assez rapidement la vue, assez du moins pour les conduire jusqu’à la caravane de l’ébéniste qu’il arriva à désigner en voyant la silhouette de celle-ci au loin. Heureusement qu’elle était plus grosse que la plupart des voitures garées dans le coin. Difficile de passer à côté. Il inséra de peine et de misère la clé dans la serrure et déverrouilla la portière glissante sur le côté de la caravane, qui menait à l’espace-arrière de la banquette du conducteur. Isaiah referma la porte, et les cris semblèrent tout d’un coup plus étouffés. Ça lui faisait mal de se savoir à l’abri ici, et tout ce monde encore en danger face à ceux qui auraient dû les protéger. « On fera en sorte que nos prochaines soient plus réussies … J’ai espoir qu’un jour, les corps policiers comprendront qu’on cherche à changer le monde pour le mieux, pas foutre la merde sur leur quart de travail. » Il secoua doucement la tête, avant de se diriger vers une petite étagère de laquelle il sortit une grosse bouteille d’eau réutilisable, qui contenait suffisamment de liquide pour les désaltérer mais aussi pour rincer leurs yeux rougis. Il rouvrit la porte pour sortir et s’en verser directement dans les yeux, puis s’essuya avec une serviette. Il tendit la bouteille à Noa. « Tiens, ça doit te piquer encore, non ? » Parce que même si elle arrivait à mieux voir que lui, sans doute avait-elle encore les effets du poivre. Isaiah rentra à nouveau dans la caravane et leur servit de l’eau à tous les deux. Il s’assit, les jambes allongées. « Je peux pas repartir maintenant, j’ai amené plein de gens ici, j’peux pas les laisser là sans moyen de revenir. » Mais il n’avait aucune idée d’où ils étaient, ni de leur état.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 27/12/2019, 12:32
Il a raison Isaiah, ne pas être sur les réseaux sociaux pousse les gens à s'ouvrir davantage aux autres et à faire de vraies rencontres. Pas celles par profil interposé. C'est plus authentique et sûrement plus durable, également, parce que les rencontres sur internet ont tendance à s'évanouir avec le temps. « T'as raison et j'imagine que tu tisses des amitiés plus solides de cette façon-là. » Parce que la sincérité peut transparaitre dans un regard mais pas dans quelques échanges de messages privés. C'est sûrement pour cette raison que tu es devenue plus méfiante, quand des gens que tu ne connais pas s'intéressent à ton art. Heureusement, tout le monde n'est pas rempli de mauvaises intentions et Isaiah en est la preuve. Même si cette rencontre est encore récente et complètement inattendue, tu peux lire dans son regard que c'est quelqu'un de profondément gentil. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des policiers qui vous entourent. Après quelques minutes à être paralysés au milieu de la manifestation, entourés de cris et de mouvements de foule, vous parvenez à vous extirper de là et à rejoindre la caravane de l'ébéniste. « Je l'espère aussi. » Dis-tu, à propos des policiers. Même si tu es bien moins optimiste qu'Isaiah... mais qui sait, peut-être qu'en apprenant à le connaitre, il te poussera à l'être davantage. « Mais je serais vraiment heureuse de faire d'autres manifestations avec toi. Avant, je partageais l'amour de la résistance avec mon meilleur ami mais... aujourd'hui, je suis bien seule. » Ajoutes-tu en haussant les épaules, encore incapable de mettre des mots sur la mort de Noah. Et même si ça ne te dérange pas de participer à des manifestations seule, tu dois bien reconnaitre que la présence d'Isaiah est bien plus agréable. Tu hoches la tête quand le brun te propose de te rincer les yeux avec la bouteille avant de la saisir. Tu répètes les mêmes gestes que lui avant de revenir à l'intérieur de la caravane, essuyant ton visage à l'aide de ton gros pull. « T'es du genre à ne pas avoir de téléphone non plus ? » Demandes-tu avec un léger sourire au coin des lèvres. Tu bois une gorgée d'eau, remerciant Isaiah au passage avant d'ajouter : « Est-ce que tu veux partir à leur recherche ? » Parce que si c'était un de tes amis, là dehors, toi non plus, tu ne voudrais pas l'abandonner dans un tel environnement.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 20/1/2020, 02:41
Il aurait été intrigué, Isaiah, de savoir combien d’amis étaient véritablement des amis, dans ceux dénombrés sur Facebook. Il n’avait peut-être pas de compte, mais il n’était pas non plus complètement déconnecté, et il savait que parfois certaines personnes avaient des centaines et des centaines d’amitiés Facebook. Combien de ces personnes-là comptaient-elles vraiment ? Combien d’entre elles accourraient en cas de besoin ? Il se doutait que ça se comptait sur les doigts d’une main. Ça n’était pas des amis, c’était des connaissances. Les connaissances d’Isaiah, elles, il ne les stalkait pas. Il leur réservait un espace tout particulier dans sa mémoire. Les gens rentraient et quittaient sa vie depuis son plus jeune âge et c’était un cycle naturel. Il ne ressentait pas le besoin de s’y accrocher autrement que par le souvenir. « Certaines amitiés sont tout autant éphémères mais au moins elles auront eu une signification particulière. Alors on peut dire plus solides, ouais. » Il sourit. Ses amitiés à lui se qualifiaient en termes d’échanges, elles ne se quantifiaient pas en nombre de likes. Malheureusement, si les amis existaient, les ennemis aussi, et dans le cadre de manifestations il n’était pas rare que manifestants versus corps policiers en viennent souvent à la haine. Après s’être faits violentés, Isaiah et Noa arrivèrent à se réfugier dans la caravane de l’ébéniste, loin du chaos. Quand Noa parla de son meilleur ami, avec qui elle partageait autrefois ces moments de manifestation, Isaiah fronça légèrement les sourcils, au-dessus de ses yeux rougis. « Que lui est-il arrivé ? » Demanda-t-il, soucieux, parce qu’il sentait que l’histoire n’était pas facile. Puis, par la suite, l’ébéniste parla de ces gens qu’il devait ramener à Bowen. Il ne pouvait pas penser qu’à sauver la peau de ses fesses et pas les leurs. Il rit quand Noa lui demanda s’il était du genre à ne pas avoir de téléphone. « J’en ai un, mais tu jugerais qu’entre ça ou rien du tout, y’a pas grand différence. » Dit-il en sortant son flip phone de la poche de son pantalon. « Mais de toute façon, je n’ai pas leurs numéros, je ne les connais pas plus que ça. » Sur, celle lui demanda s’il voulait partir à leur recherche. « Tu peux rester ici pendant que j’les cherche. Tu seras à l’abri et en sécurité. » Proposa-t-il.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 27/1/2020, 21:15
Ton nombre d'amis réels peut sans aucun doute se compter sur les doigts d'une main. Mais tu t'en fiches pas mal, dans le fond, parce que tu as toujours préféré la qualité à la quantité. Il y a un an encore, les seules personnes qui résumaient ta vie étaient Noah et Kid. A deux niveaux complètement différents l'un de l'autre et pourtant, ils te comblaient par leur simple présence. Comme quoi, il ne faut pas être entouré d'un tas de personnes pour être heureux. « J'devrais peut-être essayer. » Réponds-tu en souriant à ton tour. Tu n'es pas quelqu'un qui s'ouvre facilement aux autres, qui se dévoile, donc forcément, ça n'aide pas à se créer des liens. Pourtant, aujourd'hui, avec Isaiah, les choses semblent plutôt évidentes. Plutôt faciles. C'est peut-être cette philosophie de vie si différente où le jugement n'existe pas qui t'attire et qui te pousse à t'ouvrir davantage. Ou simplement le fait qu'Isaiah soit une oreille attentive. C'est cette simplicité entre vous qui te pousse à répondre sincèrement à sa question à propos de Noah. En général, tu évites le sujet ou inventes une connerie dans le genre "vous vous êtes perdus de vue", mais pas aujourd'hui. Pas avec l'ébéniste. « Il est décédé d'une overdose l'année dernière. » Dis-tu en ravalant ta salive difficilement. Le simple fait d'évoquer ce souvenir est douloureux mais sans doute nécessaire pour que tu puisses enfin faire ton deuil. Tu sens que, petit à petit, tu parviens à te reconstruire sans lui mais tu sais également que la rechute n'est pas très loin. Alors tu prends ton temps en faisant un pas après l'autre. Bref, après avoir mis de côté cette discussion loin d'être évidente, Isaiah s'inquiète pour ses amis restés dehors. Enfin, ça ne semble pas être des amis mais plutôt des connaissances finalement. Mais qu'importe, l'idée de les abandonner alors que c'est la folie dehors est inconcevable à vos yeux. « Waw, cet ancêtre. » Rétorques-tu en riant à propos de son téléphone. Alors que le brun propose d'aller chercher après les autres tout seul, te laissant à l'abri dans la caravane, tu secoues la tête négativement. « Hors de question que j'te laisse retourner là-bas tout seul. Et on sera certainement plus efficace à deux. » Mais cette fois, il faut vous préparer à ce qui pourrait subvenir à nouveau à l'extérieur. Comme un jet de bombe au poivre, par exemple. « On devrait probablement prendre des trucs pour se protéger un minimum. T'as pas un foulard ou quoi pour éviter de respirer de la fumée ? » Tu n'es pas certaine que ce sera efficace mais c'est toujours mieux que rien du tout.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 3/2/2020, 02:07
La réalité crue le frappa de plein fouet alors que Noa lui affirmait que ce qui était arrivé à son meilleur ami, c’était une overdose, une overdose qui l’avait emporté, l’année dernière. Il ne montra pas son trouble mais il était peiné. Peiné d’apprendre que la drogue avait emmené avec elle une autre âme, et si jeune en plus. Il soupira discrètement. On aurait pu le croire contradictoire, Isaiah, dans cette révolte intérieure. Après tout, il avait vendu du cannabis à qui en voulait pendant plusieurs années. Mais ça s’arrêtait à ça. À de l’herbe, qu’il faisait pousser chez lui, qui n’était pas coupée avec d’autres cochonneries. Les drogues dures, en plus d’être à la base créatrices de dépendances dangereuses, étaient bien souvent remplies d’ingrédients chimiques, toxiques, fatals pour les êtres qui prenaient la dose de trop. « C’est terrible. Et il doit tellement te manquer. » Affirma-t-il seulement. « Est-ce que tu es de celles à penser qu’il veille sur toi de là-haut ? Où crois-tu qu’il est, maintenant ? » Demanda Isaiah. Ça ne servait à rien de changer de sujet ou de s’excuser. Son meilleur ami continuait de vivre à travers les souvenirs. Aussi bien en parler à voix haute, pour lui donner toute l’attention qu’il méritait, même alors qu’il n’était plus de ce monde. Puis, un peu plus tard, quand leurs yeux semblèrent avoir repris le dessus et que leur respiration se faisait moins difficile, Isaiah se décida à aller chercher ses amis, ou plutôt ces personnes qu’il avait embarquées depuis Bowen. Autrement, ils ne pourraient pas repartir. Généralement, l’ébéniste ne jouait pas aux preux chevaliers voulant protéger toutes ces dames qui n’avaient pas besoin de ça de toute façon, mais il proposa quand même à Noa de rester à l’abri. Ça ne servait à rien de se remettre tous les deux en danger. Elle refusa. « J’vais pas m’obstiner plus longtemps. » Dit-il avec un sourire. Elle avait raison, ça irait plus vite à deux. « Je vais voir ce que j’ai. » Il fouilla dans les armoires, dans les espaces de rangement sous les bancs, et ressortit deux petits bouts de tissu colorés qu’il avait ramenés d’Afrique. « Ce sera mieux que rien. » Il en tendit un à Noa, et se mit le sien contre sa bouche et ses narines, avant de ressortir. C’était encore le chaos, un chaos plus dispersé que toute à l’heure. Il y avait cependant beaucoup moins de manifestants, la majorité de ceux-ci ayant sans doute regagné les bus et les voitures pour quitter le plus rapidement possible cette atroce scène.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 16/2/2020, 14:17
« Me manquer, c'est un euphémisme. » Dis-tu avec un faible sourire. C'est même plus que ça. Tu as l'impression qu'on t'a arraché une partie de toi, une partie de ton âme. Même si ça devient un peu plus facile avec le temps, ou du moins un peu moins douloureux, le manque de sa présence est toujours bel et bien là. « Je ne sais pas trop. Je crois que la vie m'a obligée à ne plus croire en beaucoup de choses. » Tu hausses doucement les épaules. C'est fataliste de dire ça et sans doute pessimiste, aussi, mais c'est la dure réalité. Tu as sûrement connu plus d'épreuves que la plupart des gens mais c'est aussi ce qui a forgé ton caractère et t'a permis d'être ce que tu es aujourd'hui. « Mais j'espère qu'il est plus serein là où il est. Peu importe ce qu'il fuyait en prenant de la drogue. » Bien que vous passiez le plus clair de votre temps ensemble, son addiction à la drogue t'a échappé et pour cette raison, tu te sentiras toujours un peu responsable de son décès. Pourtant, tu n'es pas celle qui l'a poussé à prendre la dose de trop mais tu es persuadée que tu aurais pu faire quelque chose si tu avais été là, ce soir-là. Après cette conversation à la fois déroutante qu'étonnante, vos yeux retrouvent pratiquement toutes leurs facultés ce qui te permet d'observer plus attentivement l'endroit où vous vous trouvez. « Elle est sympa cette caravane. Tu vis dedans à temps plein ou c'est seulement pour tes escapades ? » Les deux sont possibles après tout. Mais ça doit être plaisant de vivre dans un endroit qui peut vous emmener n'importe où, n'importe quand. Tu souris à ton tour quand Isaiah affirme qu'il ne va pas s'obstiner plus longtemps puis pars à la recherche "d'outils" pour cette sortie qui s'annonce périlleuse. Alors que le brun revient vers toi, tu attrapes le petit bout de tissu qu'il te tend, le détaillant du regard. « C'est joli. J'vais essayer d'en prendre soin. » Malheureusement, avec ce qui vous attend dehors, ce n'est pas une certitude. Après avoir caché ta bouche et ton nez, toi aussi, tu sors de la caravane, suivant Isaiah de près. « On commence par où ? Je crois qu'il faut chercher des endroits stratégiques où ils auraient pu se mettre à l'abri. » Dis-tu en balayant l'endroit du regard bien que le chaos qui y règne ne te simplifie pas la tâche. « Là-bas ?! » Demandes-tu en désignant du doigt des toilettes publiques intérieures.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 17/2/2020, 05:14
C’est drôle, Isaiah s’attachait si facilement aux autres, on avait l’impression que son cœur était assez grand pour tout le monde, mais il n’avait jamais vécu une perte comme celle que décrivait Noa. Et pourtant, il en avait perdu des gens, Isaiah. Peut-être pas par la mort nécessairement, bien que ce soit aussi le cas, mais surtout en raison de la distance ou des chemins qui se séparent. Les gens allaient et venaient dans sa vie, il vivait de constantes séparations. Le jeune homme n’avait cependant jamais eu l’impression de perdre une partie de lui-même. Même lorsqu’Ezekielle était repartie, le laissant à Bowen, mettant un terme à leur relation, il n’avait pas eu l’impression qu’on lui ait arraché quoi que ce soit. Il s’était ennuyé d’elle, certes, mais il avait poursuivi son chemin, et elle le sien. C’était la vie. Le jeune homme avait toutefois le sentiment que ce serait peut-être différent, si on lui enlevait Aisling. Peut-être parce que leur relation était différente que celle qu’il avait eue avec Ezekielle. « Tu ne crois peut-être plus en une force ou une autorité quelconque, mais tu dois bien croire encore à certaines choses, Noa. Autrement, tu ne serais pas encore ici aujourd’hui pour avoir cette discussion-là avec moi. » Isaiah esquissa un faible sourire. Il avait effectivement la certitude que tant qu’on se levait à tous les matins, c’était parce qu’on croyait à quelque chose. Peu importe ce que c’était. La jeune femme ajouta qu’elle espérait que son meilleur ami était plus serein là où il était maintenant. Isaiah hocha la tête. « J’espère aussi. » Finalement, leurs yeux retrouvèrent leur fonction et Noa regarda autour d’elle cette caravane dans laquelle ils avaient trouvé refuge. « Ça a été un peu des deux. Maintenant, c’est surtout ni l’un ni l’autre. J’ai vécu dedans pendant plusieurs mois et puis je suis parti de longs week-ends à travers l’Australie, mais depuis un moment, elle ne me sert qu’à de rares occasions comme celle-ci. » Avoua Isaiah, un peu nostalgique. Ce mode de vie lui manquait un peu, oui. Mais il n’échangerait tout de même sa situation actuelle pour rien au monde. Les deux manifestants décidèrent finalement de retourner affronter le monde extérieur, pour chercher les gens qu’Isaiah devait ramener à Bowen. Équipés de leurs tissus colorés couvrant leurs visages, les deux comparses sortirent de la caravane. « Bonne idée. » Affirma l’ébéniste quand Noa proposa d’aller vérifier en premiers lieux les endroits susceptibles d’être des abris, notamment les toilettes publiques intérieures un peu plus loin. Ils s’y dirigèrent et trouvèrent effectivement l’un des hommes qu’Isaiah avait conduit jusqu’ici. Mais les personnes qui l’accompagnaient lui étaient étrangères. L’homme lui expliqua que les trois autres, deux femmes et un autre homme, avaient été arrêtés par la police et embarqués dans les voitures. Isaiah soupira en regardant Noa. « Well … Je déteste laisser des gens derrière mais … j’pense pas pouvoir faire quoi que ce soit pour eux. » Il n’était pas avocat, juste un défenseur de ses droits.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 17/2/2020, 20:05
Au contraire d'Isaiah, tu ne t'attaches pas si facilement aux autres. Peut-être parce que tu as peur d'être blessée, déçue, à défaut de l'avoir été un nombre incalculable de fois par le passé. Alors, quand quelqu'un entre dans ta vie et dans ton coeur, c'est pour y rester. Noah avait su se faire sa place, gagnant ton coeur et raflant tout l'amour que tu avais à offrir, ou presque. Il n'était donc pas étonnant de te voir complètement effondrée après son départ. Il a fallu un moment avant que tu daignes reparler aux autres, que tu daignes vivre à nouveau. Ou plutôt survivre. Mais aujourd'hui, même si tu ne crois plus en grand chose, depuis la perte de Noah, il y a encore certaines causes qui te tiennent à coeur. Comme l'environnement, par exemple. « Oui, certaines choses m'interpellent toujours mais j'ai plus de mal à m'y investir pleinement. J'imagine que ça reviendra, avec le temps. » Tu dis ça et pourtant, tu t'apprêtes à aller aider des gens que tu ne connais pas, victimes d'un système foireux, victimes d'un abus de pouvoir. Mais avant de quitter la caravane, tu t'autorises à la détailler du regard, appréciant l'endroit où tu te trouves malgré le chaos qui gravite autour de lui. Justement, entre ces quatre murs, tu as l'impression d'être à l'abri, en sécurité. « Tu as décidé de te poser un peu ? » Demandes-tu, intéressée. « Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de voyager mais j'espère avoir cette chance, un jour, moi aussi. » Partir à l'aventure, rouler pendant des heures pour découvrir l'Australie et même le monde, c'est tout ce dont tu rêves. Tu t'es toujours promis de t'en donner l'occasion et de saisir cette chance quand elle se présenterait mais jusqu'ici, ça n'a jamais été le cas. Mais comme on dit, il ne faut jamais dire jamais. Une fois à l'extérieur de la caravane, tu tentes d'élaborer un plan pour être le plus productif possible et éviter de vous faire à nouveau encercler par les policiers. Tu repères des toilettes publiques et t'y engouffres avec Isaiah, retrouvant par la même occasion l'un de ses acolytes. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes pour les autres personnes qui ont accompagné Isaiah jusqu'ici. « Malheureusement, je crois que tu as raison... Le système est tellement injuste. » Rétorques-tu en soupirant. Ces policiers qui ont mis un terme à la manifestation en employant la force ne seront jamais punis ou remis en cause et ça te rend dingue. Mais à votre échelle, vous ne pouvez pas faire grand chose. « Est-ce que je peux revenir avec toi à Bowen ? » Demandes-tu finalement à Isaiah, espérant avoir une petite place dans sa caravane qui sera probablement plus confortable et plus sûre que le bus.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 17/2/2020, 21:29
Isaiah avait un discret sourire en écoutant Noa lui dire qu’elle ne s’investissait pas pleinement dans ces choses qui l’interpellaient. Elle aurait dû se voir aller, tout à l’heure, à cette manifestation. Elle avait encore ce feu, en dedans d’elle. Elle était peut-être juste encore trop aveuglée par la tristesse du deuil pour se sentir renaître. Ou, alors, Isaiah aurait vraiment aimé la rencontrer quand elle croyait encore à tout avec force et intensité. Il espérait, lui aussi, que ça lui reviendrait avec le temps. « Je n’en doute pas. Il guérit bien des maux, ce temps. » Il sourit, puis accompagna Noa dans la contemplation de la caravane. « Oui, j’ai déménagé avec ma copine, sa fille et son frère. Disons que nous n’aurions pas tous rentrés ici … » Entre ces quatre murs de véhicule vieillot. C’était bon pour une personne seule, ou un couple très fusionnel à la limite. « Tu sais, ma van’, elle ne demande qu’à être sortie de Bowen de temps en temps. » Lui dit-il, sa manière à lui de proposer à Noa qu’elle l’emprunte quand elle le voulait pour parcourir les routes australiennes. Il était comme ça, Noa. Il avait un peu trop confiance en les autres, et il était un peu trop généreux. Pour lui, ce n’était jamais trop, en fait. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’hésita pas à ressortir affronter les policiers, si c’était pour rescaper les gens qu’il devait ramener à Bowen. Pas question de partir sans avoir essayé de les retrouver. Malheureusement, Noa et Isaiah n’en retrouvèrent qu’un parmi les quatre, et il leur apprit que les autres étaient en taule. « Une fois à Bowen, je ferai des appels pour savoir s’ils ont au moins réussi à parler à un avocat. » À partir d’ici, dans sa caravane et près de villes qu’il ne connaissait pas très bien, Isaiah ne servait à rien. Il valait mieux rentrer à Bowen et agir de là-bas. Noa lui demanda si elle pouvait revenir à Bowen avec lui. Il hocha la tête. « Oui, bien sûr. Allez, rentrons. » Il fit aussi un signe de tête à l’homme abrité dans les toilettes, qui les suivirent jusqu’à la caravane. Une fois installé derrière le volant, il démarra et reprit la route vers Bowen, avec beaucoup moins d'entrain ou de légèreté que lorsqu'il avait conduit jusqu'ici.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah) 22/2/2020, 22:32
Tu étais bien plus passionnée et vivante aux côtés de Noah mais ça ne veut pas dire pour autant que tout s'est envolé avec son départ. Tu sais, au fond de toi, qu'il y a encore une activiste qui sommeille en toi et qui est révoltée et passionnée par tant de choses. Peut-être qu'un jour, lorsque cette Noa là sera de retour, tu auras le plaisir de refaire une manifestation avec Isaiah qui ne tournera pas au désastre, espérons, cette fois-ci. « En effet et puis, niveau intimité c'est pas l'idéal. » Dis-tu en riant légèrement. Vivre dans un si petit espace, avec le frère de sa copine, ce n'est pas vraiment l'idéal. Même si Isaiah s'entend peut-être bien avec celui-ci, il y a mieux comme vie en collectivité et surtout en couple. « Tu es sérieux ? Il ne faut pas me le dire deux fois... » Réponds-tu, les yeux brillants déjà d'excitation à cette idée. Vous ne vous connaissez que depuis quelques heures et Isaiah est déjà prêt à te faire confiance... Après ce que vous avez vécu aujourd'hui, cela le pousse certainement à être moins méfiant mais tout de même. Le brun semble être de ces gens qui ne voient pas le mal partout et encore moins chez les autres. Tu as du mal à être si confiante et optimiste, de ton côté, mais côtoyer Isaiah t'aidera peut-être à le devenir un peu plus. Tu l'espères, en tout cas. Parce que vivre sans cesse dans le noir ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. Une fois à l'extérieur et après avoir retrouvé une des personnes qui a accompagné Isaiah à cette manifestation, vous apprenez que le reste de la bande a malheureusement été arrêté. « Oui je crois que c'est tout ce que tu peux faire pour l'instant. » Dis-tu en haussant les épaules quand l'homme t'explique qu'il téléphonera à quelques personnes afin d'avoir des nouvelles des autres une fois de retour à Bowen. D'ailleurs, en parlant de votre ville, il est l'heure pour vous de la retrouver et de retrouver sa sérénité. « Merci. » Ajoutes-tu avant de suivre Isaiah à l'extérieur et de rejoindre sa caravane pour reprendre la route vers votre petit coin de paradis.
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Sujet: Re: puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah)
puisque des hommes crèvent sous les ponts mais ce monde s'en fout (isaiah)