(-18) set fire to the rain (brookson)

C’est vrai, tu ne croyais plus avec autant de facilité ce que Brooke appelait ses vérités. Depuis que Cirkaös avait fermé ses portes, ou plutôt ses rideaux, c’était comme si le fil invisible vous reliant s’était rompu. Et t’avais l’impression que depuis ton arrivée à Bowen, la distance se faisait encore plus ressentir. Tu ne savais même plus si ce que Brooke te disait était vrai, parce que tu sentais qu’elle avait énormément changée en si peu de mois. Au fond, toi aussi t’avais changé, c’était juste plus difficile de t’en rendre compte toi-même. « J’sais pas on en est où, B. Mais c’est vrai que j’ai du mal à te croire parce que j’sais plus si je peux te faire confiance comme avant. » T’avais donné ta confiance aveuglément à la rousse, dès les premières semaines de votre amitié naissante lorsque vous n’étiez que deux jeunes adultes au cirque. À peine majeurs. T’étais naïf et t’étais rêveur, et jusqu’à tout récemment tu n’avais jamais regretté d’avoir cru en la beauté de votre amour inconditionnel, indélébile. Aujourd’hui, tu te rendais compte qu’à l’âge que vous aviez et avec les vies respectives que vous meniez, peut-être que vous n’étiez plus autant inoffensifs qu’avant. Brooke pouvait te faire mal, elle en avait fait la démonstration. « C’est vrai qu’avant aujourd’hui on n’a jamais eu besoin de se le dire mais on va pas s’mentir, ce n’est plus comme avant, là. Alors y’a des trucs que j’ai besoin que tu m’confirmes, que tu m’rassures. Parce que pendant un moment là j’ai bien cru que j’avais plus rien à faire dans ta vie. » Alors que c’était en partie pour elle que t’étais atterri ici, dans cette ville que tu ne connaissais pas du tout. Dans une ultime tentative de te prouver, de vous prouver à tous les deux, que vous pouviez reprendre votre histoire telle qu’elle était avant, Brooke t’invita à boire à l’intérieur du cabaret. À envoyer valser ces conversations trop tristes et trop sérieuses qui ponctuaient chacune de vos courtes rencontres depuis un moment. T’acceptas, parce que t’en avais besoin autant qu’elle. D’elle et d’enivrement. Après la téquila, après les baisers langoureux, après les langues qui parcourent vos corps comme si personne n’était là pour vous juger d’un regard de dédain, Brooke commanda une autre tournée de cet alcool que tu choisis fièrement. « T’as raison, j’risque de perdre la tête. Déjà que tu m’l’as toujours fait perdre sans alcool. » Tu souris, mais tu avalas quand même les quatre shots qui t’étaient attitrés. Elle avait chaud. « Il fait chaud. » Confirmas-tu, tirant sur ton collet mais au fond ce n’était pas là que la chaleur avait le plus besoin d’évacuation. « Ouais. Ou chez toi ? Y’a quelqu’un chez toi ou t’es seule ? Chez moi y’a … au moins quatre personnes qui risquent de nous entendre. Et des chiens, et des chats. » C’était une vraie jungle maintenant, où tu vivais. Et t’avais pas envie cette nuit de te retenir avec Brooke, t’avais pas envie d’étouffer ton désir de peur de déranger les autres. Tu voulais ses cris de jouissance pour toi, pour toi seul.

C'est pas de ta faute si Cirkaös a fait faillite, pas de ta faute si vous aviez perdu vos jobs, si t'avais été séparé de ton partenaire. Et c'est comme si Jakcson cherchait à te faire porter tous les blâmes, toutes les fautes. Vous auriez peut-être pu partir ensemble après le cirque, découvrir le monde, mais Jackson et toi, tu le sais, vous aviez besoin de vivre le deuil chacun de votre côté. Vous ne l'avez pas vécu de la même façon, tous les deux, mais, au fond, c'est normal, vous étiez tellement différents. Le ying et le yang. À l'opposé, mais si beau ensemble. Mais ce qu'il dit, là, c'est laid. C'est laid dans sa bouche et ça sonne faux. Ça sonne comme des mensonges. Il ne sait plus s'il peut te faire confiance... Alors, si vous en êtes là, vaut mieux vous quitter pour de bon, indéfiniment, parce que ça ne sert à rien à continuer s'il ne te fait plus confiance. Tu l'as blessé, tu comprends. Mais là, il te retourne l'appareil, alors que tu tentes de recoller les morceaux. Tu hoches la tête, simplement, tu sais pas quoi répondre de plus. T'es trop blessée, faut que tu contrôles tes paroles avant de dire des choses que tu ne penses pas, qui pourraient aggraver la situation. Jamais tu voudrais lui faire du mal intentionnellement. Jamais. C'est bien pour ça que tu te tais, alors que d'habitude tu fonces, tu parles sans te chier de ce que les autres pourraient en dire ou en penser. « Écoute-moi, Jackson », finis-tu par lui dire en plantant tes deux yeux bleus sur lui. « J'en ai rien à chier de ce que les gens pensent de moi, tu le sais. J'm'en fiche, je parle et si ça plait pas, tant pis. » Il te connait, il sait comment t'es, il t'as vu à l'oeuvre, souvent. « T'es bien la seule personne pour qui je fais des efforts comme ça, avec qui je veux bien faire. Y'en a pas beaucoup des gens qui comptent à ce point pour moi. Si t'étais n'importe qui, damn que je ne me ferais pas chier avec des discussions profondes ! » Tu ries, c'est pas faux, t'aurais quitté à la première confrontation. « Y'a que pour toi que je care. Toi, Aelya et Theo. » Et Sacha, autrefois. Mais plus maintenant. « Si faut que je te rassure sur des trucs, ok, j'vais le faire. Dis-moi, j'ferai tout pour toi, Jacks. T'es ma lumière, t'es ma moitié. » À jamais, t'as envie de dire. C'est l'amour de ta vie, sans pouvoir l'être. Tu te perds dans tes explications, t'as pas l'habitude de parler avec ton coeur. Et pour effacer toutes les querelles, tu lui proposes de boire. T'en as besoin. À l'intérieur, rapidement, vous retrouvez ce que vous étiez autrefois. Lui, toi, contre le reste du monde. Que vous. Vous vous fichez bien des autres, dans tes yeux, y'a que lui. Le premier baiser est saisissant, électrisant, ravive la flamme dans ton bas ventre. C'est bon, c'est comme avant. Et même si ça ne dure qu'une nuit, ciel que tu te sens vivante à nouveau. Il propose des prochains shoots, tu ris, ça ne lui ressemble pas, tu lui fais la remarque, il te remet au sommet de ton piédestal, comme avant. « Tu me rends déjà folle », lui confies-tu avant de caler tes quatre shots, un à la suite de l'autre. Tu t'approches de lui, ton corps qui danse presque, t'as chaud, il te donne chaud, tu lui dis. Ta lèvre se mord. « Tu me donnes chaud. » Tu sais pas si c'est une bonne idée pour la suite de votre relation, t'espères que ça ne gâchera pas tout, que ça ne fera pas tout foirer, que c'est la bonne façon de relancer votre confiance mutuelle. T'as envie de lui. Tu lui dis. Il parle de son appart, c'est compliqué, tu ris. « Oubli le projet », lances-tu, « j'sais pas me montrer discrète, tu sais bien » Tu lui fais un clin d'oeil moqueur. « On va chez moi, c'est p'tit mais ça fera l'affaire. Puis y'a pas de chameau, de tigre et j'sais pas quoi pour l'habiter. » Tu plaisantes, ça te fait du bien de retrouver cette légèreté. Tu l'embrasses à nouveau, passes une main sous son t-shirt pour sentir du bout de tes doigts ses abdos bien découpés se dessiner, mords sa lèvre. « Quand t'es prêt, Jacks. »

Tu savais fort bien que Brooke n’avait rien à voir avec la fermeture de Cirkaös. Sans doute était-elle comme toi, sans doute aurait-elle préféré passer ses jours à arpenter le monde en répandant un peu de cette magie que vous souffliez du haut de vos tissus. Ce que tu lui reprochais ce n’était pas qu’il y ait une fin au cirque, c’était qu’il y ait eu une fin à vous. T’avais peut-être une partie du blâme à porter, toi aussi. Après tout, vous aviez tous les deux consenti à laisser vos chemins se séparer, lorsque vous aviez pris des routes différentes. Tu l’avais laissée revenir à Bowen et ça t’avait pris de longs mois avant de réaliser ton erreur. Avant de comprendre que sans elle, tu ne savais plus trop où t’était, ni même qui t’était. T’étais qu’un enfant perdu, au fond. T’avais grandi trop vite tout en gardant ton cœur et ton âme d’enfant. T’avais été propulsé dans un monde d’adultes, un monde dans lequel t’avais été obligé d’être grand et fort toi aussi, alors que tu ne connaissais rien à la vie, et encore moins à toi-même. Brooke t’avait aidée à devenir l’homme que t’étais mais en partant, elle avait emporté le moule avec elle, et tu t’étais éparpillé partout autour de toi. T’étais revenu ici pour retrouver ce que vous étiez, parce que t’existais jamais aussi bien qu’en présence de Brooke, mais t’avais eu l’impression qu’elle t’avait fermé la porte au nez. Tu t’étais senti plus seul que jamais alors qu’elle déambulait dans les mêmes rues que toi désormais. Tu ne voulais pas intentionnellement lui faire du mal, ce soir, mais t’avais besoin que ça sorte. Qu’elle comprenne que t’avais souffert. Et enfin, ses paroles surent panser un peu plus les blessures qu’elle acceptait. T’avais aucune idée de qui était Aelya et Theo, mais t’entendis ses mots te souffler que t’étais sa lumière, sa moitié. « T’es ma moitié aussi, B. Pourquoi tu crois que j’suis autant paumé en ce moment ? J’sais même plus vraiment qui je suis si t’es pas là. » Et pour vous retrouver complètement, entièrement, elle te proposa de rentrer pour faire la paix autour de quelques verres. Tu ne buvais jamais avant, mais elle devait bien se douter que certaines choses avaient changées, pas juste entre vous. Mais d’autres choses, elles, revenaient rapidement réclamer leur place quand on leur en laissait la chance. Tu retrouvas les lèvres de Brooke et t’eus l’impression qu’un feu s’alluma en toi. Le feu qui vous alimentait auparavant. Qui vous réchauffa encore ce soir. Tu balayas bien vite l’idée de ton appartement, accueillant bien plus ouvertement le projet d’aller chez Brooke. « On n’a jamais eu besoin de bien grand. » Vous aviez fait l’amour dans des motels juste assez grands pour un lit, et dans vos trailers avant les spectacles, et dans les toilettes des bars quand le last call se faisait trop attendre et que vous attendiez que les autres membres de la troupe se lassent et rentrent avec vous. « J’ai jamais été aussi prêt. » Tu ris. Il valait mieux que vous quittiez maintenant, autrement tu ne répondrais plus de toi. T’avais déjà le sexe qui se gonflait et tu préférais attendre d’être chez Brooke avant de le laisser prendre tout le contrôle. Tu attrapas la main de la rousse et l’entraîna vers l’extérieur du cabaret, la suivant. T’avais jamais été chez elle depuis que t’étais arrivé à Bowen. Vous aviez énormément de temps à rattraper.

Évidemment que t'aurais voulu passer ta vie aux côtés de Jackson, à découvrir de nouvelle ville, à redécouvrir celles que vous aviez déjà charmées une fois, à caresser le ciel avec lui et à rêver. Évidemment que t'aurais pas voulu que cette idylle se termine. Ce que t'avais avec lui, ce que t'avais perdu à la fermeture de Cirkaös, personne ne pouvait le remplacer. Et ce, même si vos chemins ne se seraient jamais retrouvés. Y'aura personne d'aussi important pour toi, pas même un homme pour faire ta vie. Parce qu'entre Jackson et toi, c'est plus fort que ça. Y'a pas de mots pour décrire votre amour, pas de façon de la faire comprendre aux gens qui pourraient la juger. C'est pas la même chose qu'avec Sacha, et Dieu sait combien t'as aimé Sacha, combien tu l'aimes encore. C'est pas le même type d'attraction, pas le même type d'amour. Et pour Jackson, tu pourrais te passer de tout l'aspect sexuel, c'est pas ce dont t'as besoin avec lui. Oui, tu l'apprécies, oui tu y succombes quand il s'offre à vous, mais c'est pas ce qui mène votre relation. C'est le sentiment, qu'en fait, vous ne faites qu'un, qui doit rester, qui prime sur tout. Tout le reste, tu t'en fiches. Et, au fond, toi aussi, tu souhaites qu'il trouve le bonheur avec quelqu'un qui pourra lui donner tellement plus que toi. Tu te mets dans sa peau, deux minutes, imagines à quel point t'aurais été en colère si l'inverse s’était produit, si t'avais toi aussi pensé qu'il te laisser tombé, qu'il n'y avait plus de place pour toi. Et c'est sans doute ce qui te radoucit. Parce que la colère qu'il te jette, elle n'est rien comparativement à celle que tu lui livrais si les rôles avaient été inversés. Tu poses un regard doux sur lui, prends son visage entre tes mains. « J'te promets que je te laisserai plus jamais te perdre comme ça », lâche-t-elle, émotive. « J'sais pas qui je suis quand tes pas là non plus, ça me fait agir comme une conne. T'en as eu la preuve. Mais c'est pas moi, tu le sais. Tu me connais mieux que personne » Tu colles ton front contre le sien, fermes les yeux un instant. « Je t'aime Jacks », laisses-tu échapper. T'as pas l'impression de trahir Sacha, parce que c'est clair entre Jackson et toi. Que cet amour, c'est pas ce que les autres peuvent voir de l'extérieur. Et, de toute façon, qu'est-ce que t'en as à chier de trahir Sacha ? C'est lui qui est allé baiser avec la première fille trop facile sur son passage et qui a détruit ce que vous aviez bâti. Merde, tu peux pas croire que t'allais l'épouser. Que tu portais sa bague y'a à peine quelques semaines. Pour effacer l'émotion de votre échange, tu l'invites à l'intérieur où, naturellement, quand y'a aucune barrière entre vous deux, vos corps finissent par se retrouver. Jackson émet l'envie de foutre le camp, de se retrouver seul avec toi, proposition que tu acceptes sans attendre. Tu délègues ta caravane comme lieux pour la suite de la soirée, parce que le zoo de son appartement ne te fait pas envie. « Non, j'ai juste besoin de ton corps », confirmes-tu quand il mentionne que vous n'avez pas eu besoin de grands espaces pour consumer ensemble le désir. En effet, certaines de vos destinations de jambes en l'air n'étaient pas très spacieuses. Et toutes ces fois étaient sans doute les meilleures d'entre toutes. Surtout celles qui suivaient les performances, celles où vos corps étaient encore surélevés par l'ascension du public, votre peau encore humide. Chez toi, c'était un bien grand mot. Tu vis dans une caravane délabrée, au centre d'un parc de camping-cars, avec des voisins qui en ont certainement marre de toi. Mais tu t'en fiches, c'est pas ça l'important. Arrivé devant la caravane, t'insères les clés dans la serrure avec urgence. Et une fois la porte à peine ouverte, tu te retournes vers Jackson, le regard brûlant. Tu tires sur son chandail pour l'amener près de toi, retrouves le chemin vers ses lèvres, la porte claque derrière vous automatiquement, la voisine se met à râler, on l'entend par la petite fenêtre près de ton lit qui est toujours ouverte pour éviter que le petit espace clos ne se mette à sentir la clope. Elle laisse sous-entendre que tout le voisinage ne pourra pas dormir cette nuit, que depuis des semaines ils avaient la paix, mais que c'est reparti, que la voisine bête de sexe frappe encore. Tu t'en fiches, tu l'écoutes pas. Ton corps se presse plutôt contre celui de Jackson, ondule comme une danse lascive à deux sans musique, alors que tu te faufiles à nouveau sous son t-shirt pour caresser son corps. Entre deux baisers, tu murmures. « J'ai envie de toi. C'est mal ? » Brooke, tu penses que Sacha l'a demandé avant de baiser Effy ? Tu balayes cette pensée, lui sourit en retirant son haut pour venir embrasser ses abdominaux.

Tu baissas les yeux quand les mains de Brooke entourèrent ton visage. Puis, tes paupières se fermèrent, savourant ce simple contact qui t’avait tant manqué. Tu penchas légèrement la tête vers la gauche, pour mieux sentir sa paume contre ta joue, pour mieux laisser ses doigts s’ancrer dans tes cheveux. Tu la sentais émotive et tu l’étais aussi, parce que Brooke et toi, c’était une histoire d’amour. Vous aviez beau savoir que vous ne seriez jamais le couple qu’on s’attendait à ce que vous deveniez, vous saviez aussi que vous finirez quand même vos jours ensemble. Si tu en avais douté pendant un moment, tu ne doutais plus maintenant. Le vent vous avait apporté loin de l’autre, mais aucune tempête ne saurait vous séparer à jamais. Tu savais que tu finirais toujours par retrouver Brooke peu importe les chemins que vous emprunteriez. T’avais besoin d’y croire, du moins. Parce qu’un monde sans elle c’était un monde sans lumière, et t’avais toujours eu peur du noir. Tu rouvris alors les yeux et plongea ton regard dans le sien, doux, aimant. « Je te crois. » Soufflas-tu. « Je sais que c’était pas toi, ça ne te ressemblait pas. Toi et moi on s’connaît mieux que n’importe qui d’autre. J’te promets de ne plus jamais en douter. » Ajoutas-tu dans un murmure. Vos fronts se collèrent et à nouveau, tu fermas les yeux, l’imitant. « Je t’aime aussi, B. » Tu restas là un moment, ses mains sur tes joues, les tiennes sur les siennes, vos yeux clos, mais vos cœurs plus ouverts et alertes que jamais. Elle t’emmena à l’intérieur et tu la suivis dans un silence de consentement. T’avais même pas besoin de ces verres pour t’enivrer, Brooke l’avait bien fait par elle-même. T’avais envie de remonter au ciel avec elle et à défaut de pouvoir le faire avec vos mains entourant les tissus, tu le ferais avec tes mains entourant son corps. Aussitôt l’envie de foutre le camp relevée, aussitôt vous étiez partis, aux trousse de votre amour trop longtemps abandonné. Tu la suivis jusqu’au parc de camping-cars, déambulant entre les caravanes jusqu’à arriver à la sienne. Elle monta la marche vers l’intérieur de sa demeure sur roues, et se tourna vers toi. Tu souris en croisant son regard de feu, reconnaissant la Brooke pour laquelle ton cœur et ton âme vibraient en même temps. Tu retrouvas ses lèvres comme elle retrouvait ton chandail de ses doigts impatients. Tu la suivis à l’intérieur, ne prêtant guère attention à la porte qui claqua derrière toi, et à la voisine qui râla assez fort pour que vous l’entendiez. Tu ris, c’est tout. Tout te semblait léger, d’un coup. Alors tu ris entre deux baisers brûlants, pressant le corps de Brooke contre le tien. On aurait dit que vous étiez de retour au sommet, vos corps flottant dans une mélodieuse danse mais vous ne suiviez que le rythme de vos souffles saccadés, et vous aviez les pieds sur terre. Vos têtes, elles, étaient dans les nuages. Haut, toujours plus haut. « Est-ce que ça a déjà été mal ? » Tu l’embrassas à nouveau, retirant son haut et sa bralette en même temps. « Toi et moi ça a toujours été beau. Rien n’a changé. » Tes lèvres retrouvèrent sa poitrine, ses seins bombés vers toi, ses mamelons durs au contact de ta langue. Ces retrouvailles étaient grisantes, t’avais l’impression qu’on venait de te recoller une partie de toi et c’était étourdissant.

S'il se remet à te croire, tu te sens déjà mieux, déjà revivre. Sur ce point, il avait raison, vous, vous vous connaissez mieux que personne, personne ne pourra occuper cet espace que tu as fait pour lui dans ton coeur, à vie, et ce même si elle te séparait de lui, cette putain de vie. Cette place, c'est la tienne, la sienne, la vôtre. Y'a personne qui peut vous l'arracher. Et il l'a compris, que t'as jamais voulu le remplacer, il te croit, finalement, il comprend peut-être pas encore tout à fait, mais il veut bien te croire. Et dans ce bar, vous redevenez vous, jusqu'à vous retrouver corps à corps, lèvres à lèvres, enflammées comme dans le passé, jusqu'à se trainer à la caravane et à se retrouver, encore et encore, cherchant toujours plus les lèvres de Jackson, l'électricité statique qui ne vous quitte plus, jamais, qui vous fait planer, monter, haut, haut dans le ciel. Il te fait vibrer, de tout ton corps, te donne l'impression d'être délivrée de tes souffrances. C'est bon, ses lèvres sont douces et rebelles à la fois, et la pulpe de tes doigts cherche à toucher encore plus de lui alors que tu questionnes à savoir si c'est bien ou mal de succomber, mais tes gestes sont déjà embranchés et Jackson se retrouve sans haut, ses abdominaux sous tes yeux, avant qu'il ne vienne rechercher tes lèvres. Et seulement là, tu fermes les yeux. Tu te laisses enivrer, savoures sa langue jusqu'à ce qu'il ne cesse pour te défaire de tes vêtements, laissant désormais ta poitrine lui montrer ton envie, gonflée, pulpeuse, dressée devant lui. « Rien a changé », répètes-tu en souriant avant d'envoyer ta tête vers l'arrière alors que Jackson s'attaque à ton cou, à ton buste, à l'extrémité de tes mamelons qui se durcissent sous ses lèvres alors que ton coeur, lui, se répare, se recolle, parce qu'il est là, près de toi. Tu gémis, perds pied un instant, avant de relever un regard sournois, joueur, sur lui. « Toi et moi, c'est pour la vie », souffles-tu en le guidant vers ton lit défait, jamais fait. Tu le pousses, le surmontes, retrouves sauvagement ses lèvres, ta poitrine dénudée qui se frôle à son torse, tes mamelons percés qui prennent plaisir à dessiner des formes invisibles sur lui. « J'sais plus comment faire », lui souffles-tu à l'oreille. « J'ai tellement envie de toi, que je te déshabillerais et que je te sauterais dessus, là, maintenant », continues-tu en caressant la peau de sa joue. « J'ai faim de toi, j'ai soif de nous, j'ai jamais été douée pour attendre, pour patienter. » Tu ris, douce voix mélodieuse, retournes près de ses lèvres. « Là, si je m'écoutais, j'te chevaucherais jusqu'à t'entendre crier mon nom. Mais j'veux faire les choses bien, j'veux que nos retrouvailles soient aussi belles que toi et moi... » Et tu plaques à nouveau tes lèvres contre les siennes, mêles ta langue avec la sienne, glisses une main sous son pantalon pour caresser son excitation.

Un sourire se dessina sur tes lèvres alors que Brooke te confirmait que rien n’avait changé. Tu sentais son corps te réclamer comme il le faisait si bien autrefois, et le tien s’enflammait sous ses caresses et ses baisers comme à chaque fois qu’elle posait son regard sur ton corps mis à nu. Les cheveux de la rousse balayèrent le vide alors qu’elle pencha la tête à l’arrière, succombant à tes coups de langue contre ses mamelons durcis par chacun de tes passages sur leur contour. Tes mains agrippaient ses courbes, retrouvant ce corps que t’avais connu par cœur et dont les détails n’avaient jamais échappé à tes souvenirs. Tu t’étais juré de voir ce corps mûrir et vieillir et de toujours l’aimer un peu plus encore et si t’avais pensé que cette promesse-là était tombée à l’eau bien malgré toi, quelques mois plus tôt, aujourd’hui tu savais que vous aviez vécu le pire et que plus jamais vous ne vous laisseriez tomber comme vous l’aviez fait. Brooke releva un regard espiègle vers toi, te forçant à délaisser ses seins pour plonger tes yeux dans les siens. Tu souris en entendant ses mots murmurés alors que vous n’auriez eu aucune honte de les crier sur tous les toits. Brooke et toi, à jamais, envers et contre tous. « À la vie, à la mort. » Et même la mort ne saurait sans doute pas vous séparer. Brooke aurait toujours une partie de ton cœur, elle l’emmènerait dans sa tombe. Mais avant, elle l’emmènerait sous ses couvertures, encore et encore, le temps en suspens et rien ne pouvant vous atteindre. Tu t’allongeas par-dessus ses draps défaits et laissas ta partenaire te chevaucher. Tu te relevas tout légèrement sur tes coudes pour mieux sentir ses seins effleurer ton torse. Tu savais que chaque caresse même involontaire déclenchait chez elle des ondes de désir qui ne tarderaient pas à devenir insupportables. « Alors pourquoi attendre ? Tu sais qu’j’ai jamais été très patient moi non plus … » Et ça se voyait à ton érection qui se plaquait contre l’entre-jambes de Brooke, comme pour te mettre au défi d’attendre une seconde de plus. Ton sexe cherchait le sien, se pressait contre lui pour témoigner de son impatience. Brooke t’avoua vouloir faire les choses bien, vouloir que vos retrouvailles soient à la hauteur de ce que vous étiez, elle et toi. Tu souris, retrouvant ses lèvres avant de lâcher, entre deux baisers : « Tu sais bien que c’est notre fougue qui nous caractérise tous les deux, qui nous rend si beaux … J’peux pas t’promettre que j’saurai me tenir tranquille bien longtemps encore … » Tu poussas un gémissement de plaisir en sentant sa main caresser ton sexe. « I wanna fuck you so hard, that your neighbors won’t sleep tonight … » Tu esquissas un sourire après ce murmure à son oreille. Sa voisine grincheuse allait assister à des orgasmes comme elle n’en avait jamais eus dans sa vie.

À la vie, à la mort et sans doute bien plus encore. Parce que ce qu'il y a entre vous deux, c'est tellement plus fort qu'une histoire de sang qui coule dans les veines ou de coeur qui bat, ça ne se décrit pas avec des mots, ça se vit, tout simplement, ça se ressent, ça explose dans tous les sens et ça fait des artifices de beauté autour de vous. Vous êtes beaux. Et pas que, vous êtes sublimes même. Et vous l'avez toujours été. Et même si rien n’a changé entre vous, même si tout est encore un peu encré dans un coin de votre mémoire, comme si jamais vous n'aviez arrêté d'être ces amants-amis, tu sais plus comment t'y prendre avec lui, parce que t'as envie que vos retrouvailles soient aussi belles et explosives que vous, aussi douces et aussi intenses à la fois. Il parle de votre fougue caractérielle, celle qui vous définit, et c'est assez pour te rassurer. Brooke l'inébranlable qui a besoin de se faire rassurer, c'est une première. Tu tentes de ne pas montrer ta vulnérabilité, même si entre vous y'a jamais eu de secret, même si c'est l'une des seules personnes devant qui t'as pu être toi, réellement toi, sans crainte. Ce que vous avez partagé tous les deux, devant vos hauts et vos bas mutuels, ça vous avait permis de ne jamais vous sentir ridicule dans vos vulnérabilités, chacun votre tour. Le sexe de Jackson gonflé cogne contre toi, t'appelles, tu le saisis alors que tes lèvres l'embrassent avec cette fougue dont il vous caractérisait. Et quand tu commences à le caresser, Jackson lâche un premier gémissement qui te fait sourire contre ses lèvres, autant que la phrase qui suit. Phrase qui te donne des envies, laissant supposé tout le plaisir que vous prendrez à vous retrouvez de cette manière-là. Tu lâches ses lèvres un instant pour couvrir son torse de baisers qui mènent jusqu'à son pantalon, lui jettes un regard furtif alors que tes mains s'affairent à le déboucler, caressant au passage la bosse que son érection y a laissée. D'un geste vif, tu tires sur le vêtement, l'en dépouillant, repasses tes mains contre son pénis moulé dans son sous-vêtement, sous-vêtement que tu envoies valser sur le sol à son tour, libérant son membre bien droit, brandit pour toi, que tu regardes avec satisfaction en t'agenouillant devant lui. Tu l'attrapes dans tes mains, le caresses à nouveau, jetant des regards à Jackson qui s'est à nouveau appuyé contre ses coudes pour te regarder faire, mais dont la tête se pousse vers l'arrière par moment, yeux tantôt ouverts, tantôt fermés. Ça te fait sourire, tu augmentes tes caresses et quand tu entends son énième gémissement, tu fais alors glisser son sexe entre tes lèvres, titilles le bout de son gland de ta langue, le fais languir avant de finalement l'insérer au complet dans ta bouche, fellation que tu lui livres avec parfois douceur, parfois de l'intensité, parfois en malaxant ses testicules qui elles aussi réclament ton attention. Tu prends appuie sur ses cuisses, son membre encore entre tes lèvres, tes ongles qui s'enfonce dans sa peau, ta propre intimité qui veut exploser, qui témoigne de ton désir, qui réclame, elle aussi, qu'on s'en occupe. T'as tellement envie de lui que maintenant t'as plus de patience, pas comme tu tentais d'en avoir quelques minutes avant. Délaissant son pénis un instant, t'envoies balader ta culotte mouillée sur le sol, remontes ta jupe sur ton ventre, fuck it, t'as pas le temps de l'enlever, pas maintenant, il le fera plus tard, après. Tête-bêche, tu t'installes à nouveau pour sucer son membre, mais cette fois en lui donnant l'opportunité de te procurer autant de plaisir, amour oral partagé. Quand tu sens son premier coup de langue contre tes lèvres intimes, tu soupires bruyamment, te languissant que le second arrive.

Y'a plus rien qui existe ce soir. Y'a toi, y'a lui et le reste de la nuit. Pas de conséquences, par de querelles, pas d'avenir abordé. Vous essayez pas de vous comprendre dans vos déchirures, vous vous retrouvez, simplement. Et c'est tout ce dont vous avez besoin. Vous aurez le temps plus tard, de rêvasser à ce que l'avenir pourrait vous apporter. Mais, là, ce soir, c'est sa chair que tu as besoin de retrouver. De sentir ses bras t'enrouler comme ils en avaient l'habitude et de savoir, à cet instant précis, à ce moment-là, que plus jamais il ne te laissera filer, même si pour ça il faut t'attacher, que plus jamais vous permettrez à la vie de vous séparer. C'est trop douloureux de devoir apprendre à vivre sans lui pour vous replonger là-dedans. Et c'est laid. C'est d'une laideur infinie. Alors y'a vos lèvres qui se retrouvent le plus naturellement du monde et y'a vos envies qui se décuplent jusqu'à ce que tu libères son sexe de l'emprise de son sous-vêtement qui se ramasse on ne sait où sur le sol, perdu surement dans la pile de vêtements pas pliés que tu laisses toujours trainer près de ton lit. Ça n'a pas d'importance, parce que dès que son membre se pointe devant toi, tu t'y aventures, lui procurant des millions de frissonnements d'abord de tes doigts, ensuite à l'aide de ta langue pour finir avec tes lèvres jusqu'à le sentir frémir contre ses dernières. T'as stoppé la cadence, arrêté tes succions jusqu'à te séparer de lui et déjà ton corps le regrette. Pourtant, c'était que le temps de lui faire accéder à la plus sensible des parties de ta peau, le temps de revenir sur lui, lui offrant le plaisir de t'entendre gémir à ton tour alors que vous seriez tous les deux esclaves des coups de langue de l'autre. Son premier est d'ailleurs puissant, t'arraches un premier gémissement qui te fait contracter ton vagin en entier, tu souffles sur son pénis la fin de tes halètements. Et quand il insère ses doigts à l'intérieur, tu sens ton corps se presser contre lui, cherchant à aller plus loin, à avoir plus, toujours plus, quand c'est question de vous deux. Tu le laisses caresser ton intimité qui témoigne de ton envie grandissant, gémissement par dessus gémissement, dans un jeu d'adresse que demande votre position quand tu retires ton appui d'une de tes mains pour revenir malaxer ses testicules, décuplant les sensations que tu lui livres. Mais tu ne tiens plus longtemps comme ça, tes gémissements se font lourds, sonores, jusqu'à exploser, ils sortent par les fenêtres ouvertes de la caravane sans même te gêner. Un sourire se dresse sur ton visage quand tu te défais de votre position pour le regarder, venir succomber à nouveau à ses lèvres, mêlant le goût de ton sexe au sien dans un baiser où vos langues sont dominatrices. T'es toujours au-dessus de lui, son sexe cogne contre tes fesses, te dérange tant il te donne envie. Tu lui souris cette fois plus aguicheuse, mords ta lèvre en levant un peu ton corps de sorte à créer un fin espace entre ton intimité et la sienne. Et en plongeant ton regard dans le sien, dressée sur lui, tu laisses sa queue te pénétrer dans un mouvement sec, contrôlé par toi, grande dominatrice, initiant le premier coup de la pénétration.

Tes cuisses frôlent la fine repousse de barbe de Jackson, se hérissent sous le contact de ce chatouillement qui ne cesse de s'augmenter, d'irrité en même temps de caresser l'intérieur de ta peau, suivant le rythme de vos ondulations contrôlées par cette fougue de vous redécouvrir intimement. Entre vous, c'est bien plus qu'une baise pour réparer les coeurs brisés, pour renouer le passé de votre relation, c'est aussi de vous retrouver en tant qu'individu, te retrouver, toi, la vraie Brooke et pas celle qui se laisse miner par un chagrin d'amour. Parce que la Brooke qu'il connait, elle est bien plus forte que ça, elle balaye tout sur son passage, se fiche bien de se faire abandonner, de se faire lapider le coeur et les entrailles, elle se relève, fonce. Mais le spectacle sur lequel il est tombé ce soir ne ressemble en rien à la Brooke qu'il avait rencontrée dans le passé, cette première rencontre à l'aéroport de Pékin, quand tous les deux vous étiez des novices encore dans l'art de partager le spotlight. La Brooke qui était arrivée avec son attitude éblouissante, celle qui l'avait charmé dès les premières minutes et avec qui il avait passé sa première nuit. Et toutes les autres qui ont suivi. Parce qu'à l'époque, vous étiez inséparables. Quelques fois, vous vous étiez abandonnés, l'instant de tomber dans les bras d'un autre, mais pas plus qu'une nuit, parce que la chaleur de vos bras mutuels allait finir par se ressentir trop, laissant le vide s'imposer entre vous, comme il était apparu récemment. Et ce soir, vous vous retrouviez enfin, comme avant. Tu le surplombais de ta stature, à présent dans le même sens que lui, appréciant son sourire que tu retrouvais l'instant de quelques secondes, avant de sceller à nouveau vos envies par un baiser enflammé qui avait le goût de vos intimités. Mais ce n'était pas assez, le membre de Jackson, toujours érigé, te donnant envie de plus, de retrouver non seulement cette chaleur que ses bras t'apportent, mais aussi celle de son pénis en toi, que tu n'hésites plus à retrouver, lèvre mordillée jusqu'à le sentir complètement en toi, et là, tes lèvres s'entrouvrent pour y laisser passer des gémissements, ta tête qui se lance vers l'arrière mais qui revient rapidement se loger près de lui, parce qu'il agrippe ta chevelure avec à la fois douceur et fermeté, t'approches de son visage pour retrouver le goût de tes lèvres. Tu guides la plupart des coups, ondules ton corps contre le sien, embrasses ses lèvres pour finir par migrer dans son cou où des morsures se forment. Ta jupe se fait de trop, redescend contre ta taille, mais t'en as plus rien à faire, t'es sous son contrôle, maintenant qu'il reprend avec fermeté les rênes.  Tu murmures son nom à son oreille, la chaleur qui monte dans ton bas ventre. « Montre-moi ce dont tu es capable », lâches-tu en mordillant son lobe, tes ongles qui s'enfoncent contre la peau de son torse.

Il te redonne tes ailes. Il les répare, celles brisées par l'absence de lui. Celles détruites par l'oubli de ta propre personne. T'as jamais su aimer, ça en est bien la preuve. Parce que maintenant que l'amour est disparu, t'es rien. Et ça, c'est pas toi. Toi, tu te relèves. Toi, tu te bats. Toi, t'envoies valser l'idée que quelqu'un puisse avoir emprise sur ta belle liberté. Et pourtant, ça avait été ça. Peut-être qu'un jour, si l'amour revint re visiter, t'auras appris de cette histoire, et que ça se passerait mieux, que ça serait plus beau, plus fort, plus sain. Peut-être. C'est beau de rêver. Mais là, tout ce qui compte, c'est de retrouver Jackson. De sacrifier l'amour pour l'amitié, cette belle amitié qui avait survécu à toutes les déceptions possibles. Plus jamais tu le laisseras te quitter. Et si vos retrouvailles laissaient un goût amer de regret d'avoir attendu aussi longtemps, tu cherches à t'en débarrasser. Oui, ça aurait été tellement mieux de vous retrouver avant. Mais tu t'accroches au fait que ce soit arrivé, aussi tard que ça avait pu l'être. Et à cet instant, c'est sur le plaisir qu'il t'apporte que tu focalises. Y'a ses coups de reins qui t'écorchent des gémissements et les tremblements de ton corps. Tes dents dans sa chair et l'envie qu'il ne s'arrête jamais. Et pourtant, tu le mets au défi, il brise cette proximité qui vous habite pour mieux vous retrouver. Changement de position, plaquée contre le mur froid de la caravane, tu te languis de le sentir à nouveau te remplir, ce qu'il n'attend pas plus longtemps. Ses doigts parcourent ton intimité, jouent de ton clitoris, ses coups de reins se font plus bestiaux, plus forts, plus sec. Ton corps se heurte contre la paroi de la caravane. Et tu cries. Tu hurles son nom, tu gémis de ton plaisir. « Putain », lâches-tu entre tes râles. Tu l'entoures de tes bras, l'enlaces, viens poser ta tête dans le creux de sa nuque, enfonces tes ongles dans sa chair. « Continues, Jacks.. J'veux te sentir en moi... », t'essouffles-tu à lui faire comprendre. Tu veux le sentir en toi, toujours, même quand t'es loin Tu veux plus être séparé. Et par là, tu parles pas que du sexe. Tu veux sentir sa présence dans ta vie, ne plus avoir à vivre une seule journée cachée loin de lui, à vivre ton bonheur loin du sien. T'as besoin de lui. Et t'attends de le sentir au comble de son plaisir pour te laisser aller à l'orgasme.

Ayant troqué une position trop conventionnelle pour vous pour une position qui martèlerait votre présence et votre amour contre les parois de la caravane, Brooke te suppliait maintenant de continuer. Elle voulait te sentir en elle, elle voulait que tu t’enfonces plus profondément encore, que tu t’affirmes dans son sexe et que le sien t’enveloppes. La rouquine te le criait, essoufflée de ses propres plaintes, et tu obtempérais sans te faire prier davantage. Toi aussi t’avais envie que vos corps ne semblent faire qu’un. Toi aussi tu voulais que ces retrouvailles soient tellement intenses que plus jamais vos âmes n’accepteraient d’être séparées. Tu enfonças tes ongles dans la chair de Brooke, contre ses hanches que tes mains entouraient. Tes vas-et-viens étaient rapides et violents, témoignant d’une impatience mal contenue. Ta respiration se faisait saccader, t’avais du mal à respirer entre tes gémissements et ton souffle coupé. Ton visage était sans doute devenu rouge d’effort, la sueur perlait sur ton front et tes muscles s’étaient recouverts d’une fine couche de transpiration. Il faisait chaud, vous étiez chauds, empressés de jouir l’un pour l’autre. Le moment arriva rapidement, alors que tu sentis la décharge électrique traverser ton corps tout entier. Tu tremblais, des pieds jusqu’à la tête, ta bouche entrouverte laissant s’échapper un rugissement presque bestial alors que tu éjaculais en Brooke. À son tour, son corps frissonna contre le tien alors que les parois de son sexe se contractaient sur ta verge fatiguée. Tu rapprochas ton oreille de la bouche de la rousse pour mieux l’entendre jouir, cachant ton visage dans le creux de son cou tout en écoutant son plaisir, relâchant ta tension. Lorsque le calme revint après cette tempête que vous étiez, tu laissas le moment en suspens, des secondes qui s’étirèrent. Vos respirations retrouvèrent un rythme normal à l’unisson et, après avoir déposé un baiser sur le côté de son cou, tu te retiras de la jeune femme et la tiras vers toi alors que tu t’allongeais sur la largeur du lit. Vos jambes n’avaient d’autres choix que de suivre l’angle du mur, pour que vos têtes ne soient pas hors du lit. Vos pieds marchaient contre la paroi de la caravane, et vos sourires voyageaient tout autant. Tu plongeas ton regard dans celui de Brooke. « Finally, we’re here. »