Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Lun 16 Mar 2020 - 0:30
Cela va faire maintenant trois longs mois que je n'ai plus de nouvelles de celle qui m'était assez particulière. Sans raison, du jour au lendemain à me prendre des vues sur les réseaux sociaux tout en ayant le temps de rejeter mes appels sans y répondre. Qu'avais-je donc fait? etait-ce car je fumais peut-être trop à son goût et que je faisais tourner? Pourtant je ne la forçais en rien. Car je vivais dans une putain de caravane? C'est vrai que je ne vivais pas dans un palace somptueux qui serait assez digne de recevoir sa princesse mais tout de même. Est-ce une raison suffisante? Peut-être car je ne percevais pas assez de revenus, peut-être suis-je tout simplement un minable à ses yeux. Reviendra-t-elle vers moi si un jour je la croise et que je tente une discussion chez moi, dans mon petit appartement suffisamment grand pour y accueillir une deuxième personne? Sera-t-elle encore plus convaincue si je lui dis que j'ai réduit ma consommation? Oui j'ai essayé de trouver ce qui pouvait poser problème et j'ai tout fait pour régler la situation. J'ai pourtant été là pour elle; j'ai essayé de l'aider pour qu'elle remonte sur scène, lui redonner de l'espoir, j'ai même tenté de la faire rire plusieurs fois histoire de sublimer son visage qui avait perdu de l'éclat. Mais rien n'a changé si ce n'est aujourd'hui; son nom de scène bien écrit sur l'une de ces affiches d'un des bars de la ville. Bien entendu que je vais payer la place pour l'entendre me faire vibrer comme elle le faisait autrefois, c'est même une évidence que je me place en plein milieu de la foule en espérant que son regard croise le mien. Et ça a marché. Je la fixe avec tendresse, nostalgie même et lui souris, applaudissant à la fin de sa chanson comme ce camarade de classe qui te soutient à la fin de ton exposé. Une grande respiration, j'attends qu'elle descende de l'estrade et m'avance vers elle, courage à deux mains pour lui parler. "J'suis bien content que tu aies passé le cap et que tu te sois lancée dans ce que tu sais faire le mieux." Je baisse la tête presque timidement face à elle. "Tu m'as manqué et tu m'as bien fait chier aussi à ne pas répondre. Je ne sais toujours pas pourquoi tu as tout arrêté. J'ai changé un peu pour toi... J'fume beaucoup moins et j'ai trouvé un appart' digne de ce nom." J'hausse les épaules, espérant qu'elle me donne une réponse enfin après ces mois d'absence.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Lun 16 Mar 2020 - 11:15
Et alors, on n'attend pas Patrick?
C'est pas une grande salle, y'a même pas une centaine de personnes ici, mais on dit toujours qu'il faut commencer quelque part. Ou du moins, recommencer. Le nom de Greta affiché sur les murs, elle n'en revient pas. C'est irréel de revoir des affiches à son nom. Elle n'y croit pas vraiment. Mais une fois qu'elle franchit les portes, et qu'elle monte sur scène, sur cette scène qui est à elle pour une heure avant que le bar ne reprenne le cours classique de sa vie. Habillée pour le show, elle est d'abord saisie par le trac et se pose des milliers de questions. Elle est persuadée que le public ne viendra pas, persuadée qu'elle va être huée, persuadée que personne n'aimera ce qu'elle fait et on demandera à rembourser son billet. Qu'il n'y aura que des mecs venus mater et pas seulement écouter sa voix. Que sous ses pieds, la Terre va trembler et qu'elle tombera dans les entrailles de la Terre jusqu'à l'Enfer. Mais rien de tout cela ne se passe. Le trac est là, mais tout est en place, les musiciens aussi. Et a peine avance-t-elle pour saluer la foule après un petit shot de vodka pour se mettre dans l'ambiance qu'elle oublie qui elle est, et elle se lance, elle fait le show. Le temps semble suspendu, plus rien ne compte à part satisfaire le public. Et elle se lance, elle abandonne son âme à ceux venus l'acclamer. Mais le temps reprend finalement son cours et le brouhaha des conversations rappelle à la chanteuse que ce moment n'était qu'éphémère. En sortant de scène, elle récupère son sac à mains, enfonce sa veste en cuir sur ses épaules nues avant de s'élancer vers la foule, tentative de gagner le bar complètement désamorcée par celui qui vient volontairement lui faire face. Elle l'avait vu dans la foule pendant qu'elle chantait. Elle a cru à une blague, a songé à s'évanouir pour être évacuée mais rien de tout ça n'est arrivé. L'air neutre, elle le fixe, tête haute, perchée sur ses talons, aussi froide qu'elle tente de l'être alors que dans le fond, elle se sent soulagé de le voir ici. Si elle s'était éloignée, c'était suivant les conseils de Kid qui était persuadé que Vassili n'était pas bon pour elle. Même si les premiers jours avaient été compliqués, elle avait fini par comprendre que ce n'était pas totalement faux. Au moins, elle ne fumait plus de cannabis et son cerveau l'en remerciait. Seulement, elle compensait dans l'alcool et les clopes, ce qui n'était pas mieux. Et en le voyant revenu pour elle, elle est partagée entre sourire pour le remercier ou lui cracher aux pieds pour s'assurer qu'il ne vienne plus la coller comme il le fait maintenant. Peut-être s'était-elle trop laissé convaincre par ses beaux mots. « Merci. Un ami m'a convaincu de revenir. Et ce pauvre con a eu l'idée de venir me soutenir, en plus de ça. C'est cool. » Une façon subtil de dire qu'elle était malgré tout contente de le voir. Mais son cœur se serre davantage aux propos qui suivent. Elle n'a jamais pris au sérieux son attachement. Déglutissant, levant les yeux au ciel, elle pousse un soupir désespéré. « Vass... Ta gueule, avant que je t'en foute une. » Tel me your desire why you pulled me from the fire and we'll seal the deal with a kiss. Les paroles de sa propre chanson lui reviennent en tête sans qu'elle ne sache pourquoi. Ça la dérange, et en même temps, elle est épuisée de lutter contre un mal qu'elle ne peut pas repousser. Dents serrées, elle jette un coup d'oeil autour d'eux. Elle ne se reconnait plus. Au milieu de cette foule, elle n'est qu'une inconnue dont le seul point d'encrage à la réalité est face à elle. « Déconne pas. Y'a des choses que tu changeras jamais pour moi. » Elle ne sait même pas ce qu'il lui prend en ce moment-même, peut-être a-t-elle perdu l'esprit, peut-elle a-t-elle vendu son âme au diable. Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle arrête de penser, que les gestes qu'elle exécute aussi simplement pourraient la foutre dans la merde, créer le pire quiproquo sur les réseaux sociaux. Mais elle s'en fout. C'est pas tout ça qui va l'en empêcher. Sa main empoigne rageusement le col du tee-shirt de Vassili, alors que sa main libre s'élève dans les airs, menaçante, comme si ses gestes étaient le reflet de son instinct de boxeuse, comme si la foudre allait s'abattre sur Vass alors qu'il n'a rien demandé. Elle se contente pourtant de la poser avec délicatesse sur la joue du russe, s'approchant d'un pas pour coller son corps contre le sien, l'embrassant passionnément, abandonnant toute sa pudeur. Y'a plus que la sensation de leurs lèvres, y'a la tête qui bourdonne, y'a sa langue qui cherche la sienne. Elle veut le déstabiliser. Elle veut qu'il abandonne lui aussi qui il est, pour lui montrer à elle et uniquement à elle la sincérité de ce manque précédemment évoqué. Lui, c'est de cette manière qu'il lui a manqué, et putain de merde si ça plaît à personne, tant que ça lui plaît à elle.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mar 17 Mar 2020 - 0:16
Un move peut-être un peu risqué en soi mais j'ai une paire de couilles et il faut bien que j'assume. Des mots doux susurrés à la belle, du moins à ma façon pour lui faire comprendre que sa tête m'a manqué, il semblerait qu'elle soit aussi à l'aise que moi pour parler de ses ressentis et sentiments. Du moins, si le con en question est bien moi mais ne sait-on jamais, elle aurait pu en rencontrer d'autre. Je souris néanmoins, baissant la tête ne sachant réellement comment continuer. "Frappe moi, vas-y, c'est le seul contact physique que j'aurais eu depuis trois mois venant de ta part." répondis-je d'un ton provocateur avant qu'elle ne tente de me renvoyer la balle. J'hausse les épaules. "Ça c'est sûr mais j'ai déjà changé un minimum de choses, c'est déjà pas trop mal non?" J'veux bien la considérer comme ma princesse mais il y a des limites à m'écraser devant elle quand même. Sans trop réellement savoir pourquoi, elle m'agrippe violemment, mes yeux se rondissent sous cet acte barbare mais qui s'adoucit en suivant lorsque ses lèvres rencontrent les miennes. Un baiser passionné. Je prends même le temps de fermer les yeux pour profiter du moment présent, l'inclinant comme dans les films en soutenant la tête avant de la redresser et de l'enlacer, puis de m'écarter d'elle. "C'est donc ça? Je ne suis qu'un objet sexuel pour toi, c'est ça?" lui demandais-je fronçant les sourcils. "C'était un peu plus que ça pour moi tu sais?" Je ne dis pas que je ne veux pas être dominé par cette beauté mais tout de même, je n'en reste pas moins humain malgré les trous que je remplis toutes les semaines. "A croire que je ne représentais rien pour toi... Après tu m'as bien lâché sans dire un mot donc je suppose que ça veut tout dire, non?" Oui je fais ma drama queen et alors? C'est habituellement moi qui plaque les autres donc j'aimerais savoir pourquoi on me fait subir ce sort-là.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mar 17 Mar 2020 - 16:02
Et alors, on n'attend pas Patrick?
Y'en a un autre qui avait changé ses manies pour elle. Un seul putain d'autre mec qui s'était immiscé dans sa vie de la même manière, et qui, force de caractère, l'avait séduite, parce qu'elle était jeune, vulnérable à l'amour, et elle avait tout abandonné pour lui. En fait, c'était comme s'il avait réussi à décrocher la lune pour elle, et ils vivaient sans qu'aucune comète ne se mette sur leur passage. Sauf que les astres ne sont pas toujours alignés, et on ne peut pas prévoir ce qu'il va se passer. Subitement, le soleil a explosé. Avec Vassili, l'allemande avait l'impression de revivre le même scénario en boucle. C'était peut-être parce qu'elle avait cette sensation de déjà-vu qu'elle fuyait. Comme une lâche, comme ce qu'elle avait toujours été. Mais lui, il n'est pas au courant de tout ça. Elle ne lui a pas permis de plonger pour découvrir la face cachée de l'iceberg. Et tant qu'elle ne le laisserait pas pénétrer cette intimité là, elle sera incapable d'être touchée par les efforts qu'il fournit. Et si elle voudrait le frapper, c'est uniquement parce qu'elle lui en veut de lui reprocher d'être si attentionné avec elle. Malgré la haine qu'elle cherche à lui vouer à force d'écouter les conseils des autres, putain que ça lui fait chaud au cœur de le voir, putain qu'elle se sent flattée qu'il soit venue la voir ce soir. Tout ça aurait pu être beau, poétique, parfait. Pourtant, ses gestes ne produisent que l'inverse de ce qui est espéré. Bien que son cœur semble sur le point d'exploser, bien que le souffle lui manque pour avouer combien c'est agréable de le sentir contre elle, dans cette bulle de calme que personne ne peut briser, son esprit lui rappelle alors ses actes passés. Les mots de Vassili se superposent à ses pensées. Si je voulais d'un objet sexuel, je me serais contenté de mon gode. Elle pince les lèvres, baisse les yeux, coupable alors qu'elle referme les bras sur sa poitrine. Merde. Et Adeline dans tout ça ? Si elle avait eu un visage à poser sur ce nom, elle l'aurait fait. Mais au lieu de ça, c'est la voix de la jeune femme qui apparaît, et ça lui suffit pour se sentir couverte de honte. Dans l'absence, dans le manque, infidèle, elle avait été voir si elle pouvait trouver mieux ailleurs. Trouver quelqu'un d'autre pour combler ses attentes, songer aux propos de Kid, pour petit à petit abandonner Vass. Au départ, ça avait marché. Mais maintenant, elle était juste dans la merde la plus dense qu'elle n'ait jamais connue. Les engrenages de son cerveau continuaient de tourner, lui faisant prendre conscience qu'elle était tombée dans un entre deux, et elle ne voulait appartenir ni à l'un, ni à l'autre, mais surtout aux deux. « Vass... » Ce soupir qui s'échappe de ses lèvres ne fait que de témoigner de sa nervosité face à la situation. Chaque seconde, elle se revoit franchir les portes de l'aéroport quelques années en arrière, quittant les seules personnes à Bowen qui lui donnait envie de rester vivante. Sa meilleure amie, et son ex. « T'as pas le droit de dire des choses pareilles. » Elle fronce les sourcils alors que l'angoisse la gagne. « C'est toi qui me parle d'objet sexuel ? Non parce que j'le suis aussi pour toi. Celui du mercredi, tu sais. Rien de plus que celui des autres jours. » Elle n'a aucune raison de péter les plombs mais elle le fait malgré tout. Parce que c'est toujours plus simple de repousser les autres plutôt que de les garder contre soi. Était-elle vraiment en train de frôler une crise de jalousie ? Merde. Jetant un coup d'oeil autour d'elle, elle tenta de trouver un moyen de fuir, en vain. Autour, on buvait, on discutait, certains quittant les lieux après le spectacle. Pas un seul regard vers eux, parce que les gens n'en ont rien à faire de ce qu'ils vivent. « J'suis partie parce que j'avais pas les couilles de supporter tes roucoulades. » Encore une fois, Gretchen lui fait la morale, lui reproche des détails car elle n'assume pas sa propre lâcheté. « T'es pas rien, putain. T'es pas rien, ok ? Si t'étais rien je serais pas remontée sur cette putain de scène. Je serais encore en train de me chier dessus dans mon lit, en train de chialer pour mon ex. Et si t'étais rien, je te briserai les couilles devant la foule. » Elle a conscience d'avoir l'air d'une enfant capricieuse plus que d'une femme. Mais y'a tout qui se mélange, là-haut. Elle sait pas ce qu'elle doit faire, elle sait pas si tout ça c'est une bonne idée. Elle relève les yeux vers lui, le souffle plus court que lorsqu'elle s'était jetée sur lui pour l'embrasser. Leur relation n'aurait jamais rien de normal. Derrière ces jeux de regards, elle avait la sensation qu'ils n'étaient pas faits pour qu'il y ait un jour un avenir entre eux. Mais il avait raison. Semaine après semaine, elle était revenue. Elle lui avait offert son corps, s'était droguée avec lui, lui avait confié trop de choses pour qu'ils puissent l'oublier. La seule chose dont ils pouvaient se satisfaire, c'était la baise. Et même sur ce point, il lui semblait qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'ondes.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mar 17 Mar 2020 - 22:29
La conversation s'envenime peu à peu au point qu'elle ose maintenant hausser le ton sur moi. Des yeux grands comme une soucoupe en la regardant, elle n'a pas tort sur ce point-là bien que je la considère comme ma précieuse comparée aux autres qui ne sont qu'un trou pour moi. "Je... C'est pas c'que tu crois Gret'. Oui on se voit le mercredi mais tu signifies bien plus à mes yeux que les autres. Tu veux quoi? Que j'arrête de les voir pour toi, c'est ça? Ben dis-le alors et je m'exécuterai!" Jamais je ne pensais dire ça moi qui ne comprends rien à la monogamie. A croire qu'elle parvient tout de même à me faire dire des conneries mais maintenant il est trop tard pour revenir en arrière. Une explication. "Pardon? Mes roucoulades? Je ne faisais qu'être gentil et attentionné. Je ne vais pas m'excuser pour ça. Tu aurais préféré que je te traite comme une chienne peut-être? Te tabasser au moindre mot de travers prononcer, te gifler dès que tu ouvres la bouche pour refuser mes propositions? Vous avez sérieusement un problème vous les meufs, faudrait savoir!" Un poil trop violent peut-être bien qu'elle ait probablement entendu pire dans sa vie. Mais ce n'est pas une raison. Et elle continue son argumentaire. "Ouais, j'vois le genre. Au moins je t'aurais bien servi à quelque chose, c'est déjà ça." Un petit venin craché. Je fronce les sourcils. Je ne sais pas si je m'imagine la caillasser ou si j'ai juste envie de l'agripper de force pour l'embrasser et mettre de côtés les méchancetés qu'on peut s'envoyer en pleine gueule. Je prends une grande respiration avant de tout relâcher. Putain. Quelle merde. "On est calmés maintenant? On peut passer à autre chose ou on continue à se passer un savon car on a été cons tous les deux à notre façon?" lui demandais-je en plongeant mes yeux bleus dans les siens. Un pas en avant, j'essaie de faire une trêve. Un deuxième, ma main se tend en sa direction pour récupérer la sienne et y déposer mes lèvres. Un troisième, nous ne sommes maintenant qu'à quelques centimètres. Un soupir. "Comme avant?" Une simple question. "J'veux pas te perdre une deuxième fois..." Un peu trop intime peut-être, qu'est-ce qui me prend? "Ca me ferait vraiment chier de ne plus être potes avec toi." On rattrape comme on peut. Ne me faites pas dire ce que je n'ai jamais dit.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mer 18 Mar 2020 - 10:57
Et alors, on n'attend pas Patrick?
Obtenir l'exclusivité de ses nuits n'était certainement pas ce qu'elle voulait. Parce que si elle lui demandait de cesser d'aller voir ailleurs, elle devrait probablement en faire de même. Sauf qu'elle n'y arriverait pas. Parce qu'elle ressent d'aller se consoler dans d'autres bras, parce qu'elle n'a plus besoin que des caresses d'un homme. Elle a besoin des deux partis, elle n'a aucune envie de retomber dans la sombre époque de ses fiançailles. Elle était trop sage, trop gentille, et ça l'avait brisée. Maintenant qu'elle se sentait à peu près guérie il était hors de question de replonger. C'est pas contre Vass. Bien qu'un peu lourd par moments, Gretchen ne peut pas lui reprocher sa bonne volonté. Pour elle, il avait décidé de changer. Et en même temps, était-ce vraiment nécessaire ? Changer pour les autres, elle n'en a jamais été partisante. « J't'ai pas demandé de changer pour moi. J'te demande pas d'arrêter de coucher avec les autres. » Une barre d'inquiétude se forme sur son front. Elle a la trouille qu'il le fasse vraiment. Tout ça va trop vite. Et même s'il y a quelque chose, une quelconque attirance, elle ne le connait pas plus qu'il ne la connait. Il est juste fasciné parce qu'elle chante, mais qu'est-ce qu'il lui prouve qu'il la supportera quand il comprendra combien elle est lâche, combien elle pourrait lui claquer la porte au nez et ne jamais revenir. « T'as qu'à aller voir des mecs si tu trouves que les meufs ont un problème. » Une réplique cinglante pour sauver son honneur, elle ne se voyait pas faire autrement. Parce que c'est plus simple de renvoyer les coups en se protégeant que d'encaisser et de passer à autre chose. Alors elle roule des yeux, continue à se déchaîner sur lui par les mots, vexée par les mots qu'il est capable de prononcer. Et puis il y a tout ce bruit autour, toute cette agitation qui vient à déteindre sur elle. Et si on les regarde ? Et si on les entend ? En tout cas, elle ne répond plus, se contente de serrer le poing, le regard noir. Il lui faudrait plus d'un verre pour se détendre. Quoi qu'elle serait capable d'être dans un état encore pire que celui-là. « J'suis parfaitement calme. » C'est exactement le genre de phrase qui prouve le contraire. Elle en tremble presque, entre la panique, le manque, le désir, l'agacement de ressentir tout ça en même temps. Elle regrette que le cannabis ne pollue pas ses veines, elle regrette qu'ils ne soient pas juste seuls. Elle regrette qu'il ne s'agisse pas une nouvelle fois que de baise, car elle a toujours trouvé plus facile de parler avec le corps plutôt qu'avec les mots. D'ailleurs, elle s'apprêtait à lui tourner le dos pour aller au bar se saouler, mais elle se figea quand il fit un pas en avant, puis deux pour lui prendre la main. Elle le fusilla du regard pour tenter de le convaincre de ne pas s'approcher, et une moue se forma sur son visage quand il s'approcha encore. Là, le cœur de Gretchen manqua un battement et ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Ils sont trop exposés. Au milieu de nulle part, ça la rend folle qu'on les voit. Si on le reconnait, il est mort. Parce qu'elle a déjà foutu en l'air sa réputation et qu'elle ne peut pas se permettre que ça déteigne sur lui. Silencieusement, ses doigts se referment sur ceux de Vass, et elle fait quelques pas en arrière pour l'entraîner avec elle, un peu plus loin vers le fond de la salle jusqu'à ce qu'elle se retrouve dos au mur car elle sait qu'elle pourrait s'écrouler à tout moment. Et être ici, un peu éloignée des autres bien que des assises occupées ne se tiennent qu'à quelques mètres. C'est toujours mieux que d'être en plein milieu de la pièce, que d'être vulnérable à tous ces regards curieux. « Avant, c'était passer les soirées à fumer et à coucher. A se foutre dans des états pas possible. J'veux pas que ça redevienne comme avant, c'est ce qui m'a fait fuir. » Elle se résout à avouer une partie de la vérité. Elle n'inclus pas Kid, qui n'a rien à faire dans cette histoire. Son frère de cœur avait seulement voulu la protéger des dangers de la drogue, de l'addiction. Sauf que l'addiction en elle-même n'était plus du tout celle du cannabis, et depuis longtemps. Si elle retournait le voir tous les mercredis, c'était pour lui, et pas pour les joints qu'il avait à offrir. Elle avait repris un peu confiance en elle grâce à ses commentaires. Elle leva les mains pour venir les caler dans le cou du russe, tandis qu'une de ses mains plongea dans ses boucles noires, à la recherche de ce contact rassurant. Plongeant dans son regard, elle ne savait plus quoi dire ni quoi faire tant la situation échappait à son contrôle. « Ok, j'avoue, tu m'as manqué. » Un aveu droit dans les yeux, et elle rit tellement elle se sent conne. Elle perd les pédales, elle a envie de rire et de pleurer à la fois. De lui foutre une et de l'embrasser juste après. De lâcher les vannes, laisser tomber les barrières et le laisser les franchir, comme ils en ont l'habitude. Mais la raison l'emporte toujours. « Tu veux pas aller nous chercher un verre ? » Simple question à demi-mot pour briser volontairement l'instant avant que les choses ne deviennent trop intimes. Et s'il ne veut pas d'un verre, tant pis, ils feront sans.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Jeu 19 Mar 2020 - 19:12
Un grognement dans ma barbe mal rasée. Je sais bien qu'elle ne m'a rien demandé mais il me semble qu'il faut faire parfois des efforts pour les personnes que l'on apprécie. Je continue à voir des mecs, des femmes, des personnes qui veulent se faire plaisir mais je sais qu'à ce moment présent, tout ça sera rapidement fini. La revoir va jouer sur ma libido et mon moral et j'en suis bien conscient car je ne pourrais pas l'avoir comme je le désire réellement. Vais-je aussi devoir mettre en stand by mon challenge avec Adélaïde? J'en ai bien peur bien que ce ne soit plus qu'un jeu pour moi qu'un vrai défi. J'aurais juste son prénom tatoué sur l'une de mes fesses, il n'y aura pas de quoi en faire un drame. Un recouvrement ou même l'enlever au laser, ça se fait de plus en plus à notre époque. "J'ai dit que j'avais changé certains détails, pas non plus ma personnalité pour toi. Juste quelques manières de vivre." soufflais-je. Elle est partie, ce n'est pas comme si mon monde s'était arrêté à l'instant même où elle a cessé de me parler. Mais je râle de cette conversation qui tourne en rond. Paye tes retrouvailles. Est-ce qu'on se reproche vraiment des choses ou ce n'est qu'un contexte pour ne pas mettre fin à cette légère dispute? "C'est ce que je fais aussi, crois moi." Ce n'est pas vrai. Je n'ai pas eu de mecs dans mon lit depuis un bail et le seul qui m'a matché, je l'ai recal'. Je tente de détendre l'atmosphère mais sa réponse me fait bien penser qu'elle n'est pas aussi détendue que je le demande. Peu importe. Je ne suis pas là pour envenimer les choses. "On saura prendre un nouveau départ alors. Il n'y a pas que la drogue et le sexe dans la vie à ce que je sache." Un soupir, j'ai au moins une réponse à ma question de base. J'étais bel et bien un loser à ses yeux, qu'est-ce qu'elle dira de moi maintenant? Que je le suis légèrement moins bien que ce ne soit pas tout à fait ça encore? Que des filles comme elle ne traînent pas avec des gars comme moi? Qu'est-ce que j'en sais après tout. Un moment de répit après la tempête. Je porte mon regard sur elle à ses mots. "Idem." répondis-je simplement avant qu'elle ne change de sujet. Un hochement de tête, je lui demande ce qu'elle veut boire avant d'aller nous les chercher. Et si le temps que je parte, elle décide de s'en aller une fois de plus sans jamais se retourner? Je guette l'allemande du coin de l'oeil en pressant le barman de préparer rapidement les verres et les embarque après avoir balancé des billets sur la table, sans même un merci. Je tente de me frayer un chemin parmi le reste de foule qu'il y a encore mais il semblerait que j'ai perdu ma cible des yeux. "Черт!" Je commence à rager, continuant à jeter un regard rapide sur la salle mais je me fais rapidement une raison. Je crois que je le savais au fond. Je m'en vais m'installer à une table solo comme un con avec mes deux verres à la main que je pose brusquement sur cette même table, renversant un peu du breuvage pas la même occasion. Mes doigts tapotent le marbre, réfléchissant à ce que je peux faire maintenant mais ma contrariété est telle que d'un revers de la main, je balance les boissons au sol en me redressant, veste par-dessus l'épaule en direction de la sortie.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Ven 20 Mar 2020 - 14:14
Et alors, on n'attend pas Patrick?
Même s'il ne s'agissait que d'avoir changé sa marque de shampoing ou d'avoir au contraire abandonné les slips pour ne plus en porter du tout, elle s'en foutait. Elle ne voulait pas qu'il change. Rien que d'avoir pris un appartement plutôt qu'une caravane lui fendait le cœur. La caravane faisait partie de l'identité de Vassili. Elle ne le voyait pas autrement que dans cet espace restreint. Cet espace qui sentait la clope, le canna et son parfum. Au fond, les contours du lit devenaient de plus en plus flous, et elle se sentait mal à cette idée. Elle rêve d'y retourner, de faire en sorte qu'elle soit l'unique odeur qu'il reste sur les draps une fois partie, elle veut encore fumer jusqu'à ce qu'ils soient incapables de tenir à deux sur une trottinette. Mais tous ces rêves se brisent, parce qu'il ose lui répondre, et elle ne peut que l'imaginer en compagnie d'un homme à la place de la sienne. Cette pensée ne lui plait pas, et ça ne lui plaît pas de ressentir ça. Il dit ça parce qu'elle l'a poussé à cette confession. Mais s'il se plaît avec des hommes, tant mieux. Sauf qu'elle a le sentiment qu'elle risquerait de fuir à nouveau, si jamais il la lâchait pour l'un de ces messieurs. C'est un cercle vicieux, elle le sait, et elle va certainement s'y brûler les ailes. Elle n'a jamais été elle-même capable d'aimer une seule personne à la fois alors pourquoi en demandait-elle autant aux autres ? Malgré l'amour pour son ex, celui qu'elle portait pour sa meilleure amie était davantage puissant. Et aujourd'hui, ils étaient plusieurs à faire vivre ses moindres pensées. La vérité, elle est là. Elle ne sera jamais en couple, elle ne sera jamais capable de n'appartenir qu'à une seule personne à la fois, et pour cette vision du monde elle n'en sera que plus détestée. Quelle conne. « Oui, je crois que tu as raison. » Elle n'en pense pas un seul mot. Pour eux deux, il ne semblait plus exister autre chose que le sexe et la drogue dans leur vie. Et s'ils n'arrivaient pas à reprendre un nouveau départ ? Sans ça, qu'est-ce qu'ils seraient ? Pour y répondre, il n'y a qu'une solution : tenter immédiatement d'y remédier, trouver des occupations autres que ces deux-là. Alors, elle lui propose d'aller chercher deux verres. Au moins, ça lui donnera un peu de temps pour y réfléchir. Elle le regarde aller vers le bar, pousse un soupir en regardant autour d'elle, bras croisés. Mais le temps lui semble incroyablement long. C'est pire quand une silhouette vient lui barrer la vue. Un mec, un peu torché vu la couleur de ses yeux, et qui se fait davantage aguicheur qu'elle ne l'aurait voulu. Elle discute deux minutes, elle s'en fout bien de lui, elle veut juste qu'il dégage. Alors, pour qu'il la fasse plus chier, elle jette un coup d'oeil au russe au bar, puis s'éclipse aux toilettes où elle reste à peine le temps de se vider la vessie et de se laver les mains. Elle remet un peu de rouge à lèvres et revient. Mais elle met quelques minutes à déambuler avant de voir Vass. Emmerdée par la foule, par les mecs qui tentent de l'accoster, les nanas qui veulent une photo, elle est retardée. Elle le perd de vue, et pousse un long soupir. Tu parles qu'il est allé leur chercher un verre. Elle retourne au bar, demander plus d'infos au serveur qui lui désigne la table où Vassili est parti s'installer. Elle le repère, pince les lèvres, hésite à y retourner, alors elle reste là, à le regarder, à se demander où est-ce que ça va les mener. Et le temps d'y réfléchir, de sentir tous ses organes se retourner, c'est déjà trop tard. Elle voit tout balancer, elle sursaute, elle entend le barman pousser une gueulante, et se précipite à travers la foule pour le suivre à l'extérieur. Elle fait claquer ses talons sur le sol pour accélérer le pas, et se met à hurler, puisque c'est le seul moyen qu'il s'arrête. « Vass ! Putain, qu'est-ce que tu fous ? » Elle comprend rien de ce qu'il se passe. Elle le rattrape, lui saisit le bras pour qu'il s'arrête, pour qu'il ne se barre pas avant qu'elle n'ait pu lui dire ce qu'elle avait à dire. « Est-ce que tu peux ralentir et m'attendre, s'il te plaît ? » grommelle-t-elle, poussant finalement un soupir de désespoir face à la situation. Elle n'a pas envie que ça se finisse comme ça, elle n'a pas envie que ça se finisse tout court, s'il y avait bien quelque chose qui avait commencé entre eux.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Sam 21 Mar 2020 - 0:57
Et tout s'est fait bien trop rapidement à mon goût. Une plus ou moins réconciliation, elle me demande d'aller chercher des verres pour nous deux, action que j'exécute sans rechigner. Si j'avais su qu'elle allait en profiter pour se barrer entre temps, je crois que j'aurais tout fait pour rester à ses côtés. Je ne sais même pas pourquoi je continue, d'autant plus que mon dernier sms fut de la semaine dernière et qu'elle n'a même pas pris le temps d'y répondre alors qu'elle est là, pleine de vie à faire ce qu'elle aime de plus. Je n'étais qu'un fardeau en soi. Je suis donc parti comme elle est partie avant moi. Mais sa voix me rattrape. Je fronce les sourcils avant de m'arrêter et de l'entendre m'engueuler. "Je... Quoi? Mais tu débarques d'où? J'croyais que tu t'étais barrée encore." rétorquais-je un peu perdu. "Tu étais juste partie innocemment aux chiottes? Pour de vrai? Quand j'suis revenu du bar, j'te voyais pas dans la foule donc..." Comment passer pour un con aveugle en quelques secondes. Ma main de libre vient gratter l'un de mes sourcils. Je ne sais même plus si j'ai envie de continuer la conversation ou si je veux juste me retrouver seul dans un coin en pls car je ne comprends apparemment rien à la vie. "Tu... Tu veux venir à l'appart' alors? J'ai de quoi boire. J'pourrais être ton barman pour la soirée pour me rattraper alors." J'hausse les épaules en redressant la tête pour plonger mes yeux dans les siens, me mordillant l'intérieur de la joue. "Oh... Je..." Quel manque de galanterie. Je retire ma veste de mon épaule pour la lui mettre dessus, me mettant finalement à sa hauteur pour lui tendre un bras, histoire qu'elle sache où s'accrocher. "J'suis venu en voiture." Je commence la marche vers cette dernière. "Ou tu préfères que je te ramène peut-être?" Oui j'essaie de prendre des pincettes pour ne pas la faire fuir une deuxième fois. Je ne sais pas quel homme elle a envie d'avoir mais je veux répondre à ses attentes et si c'est attente c'est simplement être moi-même, je saurais revenir à l'état sauvage. Je crois bien que je serais capable de tout pour elle. Ou presque du moins, faut pas déconner.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Sam 21 Mar 2020 - 12:10
Et alors, on n'attend pas Patrick?
Elle pensait sincèrement qu'ils allaient repartir sur une salve d'insultes, mais au lieu de ça, Vassili s'arrêtera, semblant comprendre la situation. Et Gret comprit aussi que, s'il avait pensé à fuir, c'est parce qu'il avait pensé qu'elle l'avait elle-même fait. En soit, ils n'étaient pas assez capables de se faire confiance sur ce point-là, et ses précédentes actions les avaient marqué pour les semaines à venir. Rien qu'un passage aux toilettes le faisait paniquer, et elle s'en voulait pour ça. « Oui, j'étais juste partie pisser. Si j'avais voulu te planter, je te l'aurais dit en face. » Du moins, c'est ce qu'elle espérait. Être lâche une fois lui avait valu bien des angoisses, et elle ne souhaitait pas non plus replonger dans cette sombre période. « Un con en a profité pour venir m'aborder, alors je suis allée aux chiottes pour le semer. » Pas d'excuses, juste des explications. Elle n'a rien de fait mal, alors demander pardon aurait été complètement inutile. Poussant un soupir, elle finit par croiser les bras sur sa poitrine, se rendant compte que l'air extérieur était glacial par rapport à l'ambiance qu'il faisait sur scène. Et par-dessus tout ça, la fatigue arrivait à grand pas, mais elle se refusait de sombrer maintenant. Au moins, le froid allait la réveiller, et marcher un peu aussi. « Y'a pas que le sexe et la drogue, mais y'a encore l'alcool, hein ? » plaisante-t-elle en souriant, touchée par cette idée, puis par ses gestes. Muette, interloquée, elle ne bougea pas quand il prit soin de mettre sa veste sur ses épaules. Elle se sentait minable, et regrettait aussi d'avoir l'esprit aussi flou. Même si Vass était parfois un peu chiant, il n'en restait pas moins un bon gars, et elle était sur cette Terre la pire nana qui puisse exister. La seule chose qu'elle risquait de faire en le fréquentant encore, c'était de le briser. Mais dans une telle situation, est-il possible de faire autrement ? Parce qu'elle l'aime bien, qu'elle estime qu'elle a aussi le droit d'avoir quelqu'un d'aussi attentionné auprès d'elle. Mais ce n'est pas le moment de se ramollir. Le remerciant, elle accepta son bras pour continuer de marcher sur le parking mal éclairé, en direction de la voiture qu'il désignait. « C'est vraiment ta voiture ou tu l'as volée ? » Demanda-t-elle face au véhicule, surprise de voir un bolide aussi gracieux. Elle avait l'impression rien qu'en le voyant de retomber dans les années quatre-vingt, et c'était plutôt cool. « Non, c'est bon, on va chez toi. » conclut-elle en hochant la tête, venant se glisser sur le fauteuil passager du véhicule avant d'être totalement figée par le froid. C'est presque étrange d'être là-dedans avec Vassili, sans qu'aucune arrière-pensée ne vienne brouiller ses émotions. C'est comme si, soudainement, toute leur folie s'était envolée, et qu'ils avaient pris dix ans dans la gueule, et qu'ils étaient devenus beaucoup trop sages. « J'peux te dire un truc ridicule ? » Lance-t-elle en tournant la tête vers lui, pinçant les lèvres. Décidément, les bouffées de cannabis que fumaient les autres à la sortie du bar, mélangé à son unique shooter de vodka de début de soirée, et à l'adrénaline du spectacle, ça faisait pas bon ménage, et même si ce n'était que par petites doses, elle était déjà complètement dans un autre monde. « J'ai bien l'odeur de ta veste. » Oui, c'était complètement ridicule, mais c'était également totalement vrai. Elle s'était enroulée dedans comme à une bouée de sauvetage, et c'était le seul contact qui pouvait encore la rassurer. « J'crois que j'suis carrément en train de péter les plombs, Vass. Il va me falloir un whisky, ou du saké. Tu penses que t'as ça chez toi ? » Ultime question pour ne pas que le silence retombe, pour ne pas que sa confidence soit les dernières paroles qu'il entende avant qu'ils n'arrivent à destination, s'il résistait à l'envie d'ouvrir la portière avant la fin du chemin pour la jeter dehors.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mar 24 Mar 2020 - 3:19
"Je... D'accord. Désolé, j'me sens con maintenant." Une main dans mes cheveux avant de faire jouer la carte de la galanterie, je ne reviens pas sur ce malentendu préférant laisser ma connerie derrière moi. "Wow, mon kokoro. Tu sais que ça fait mal ce que tu dis? Je suis p't-être pas un bon gars mais tout de même. J'ai fait des économies pour ça." lui dis-je, sourcils haussés par le choc de la confrontation qu'elle ose me faire. Mon ego est touché. Je prends les devants, ouvrant la porte de madame et fais rapidement le tour avant de démarrer la caisse. "Ouais vas-y." Qu'est-ce qu'elle pourrait bien me sortir encore? "Ouais je sais, c'est du Jean-Paul Gauthier, il est pas mal n'est-ce pas?" rétorquais-je en lui adressant un clin d'oeil avant qu'elle ne se rattrape, comme si elle venait de sortir la plus grosse connerie du monde. "Alors du saké non. Du whisky oui." répondis-je simplement avant de m'arrêter à un feu. "Tu sais, ce n'est pas grave de dire des choses sympas. Regarde, t'en es pas morte." J'hausse les épaules. "Pis ça fait plaisir une fois de temps en temps." ajoutais-je d'une voix plus douce, un peu de tristesse dans le ton sans réellement savoir pourquoi. Je redémarre, une petite manoeuvre une fois arrivé au parking de l'appart'. Je m'empresse de sortir pour lui ouvrir et l'accompagner simplement jusqu'à mon appartement. Le 5e, le mien étant au rez-de-chaussée. "Et bien voilà mon petit chez moi." Je te laisse te balader un peu si tu veux voir." lui dis-je en refermant derrière nous. "J'vais bientôt posté une annonce pour une collocation. J'ai une deuxième chambre à remplir." ajoutais-je avant de poser les clefs dans un panier spécial et de filer dans la cuisine. "Tu veux quoi? Un whisky sec, glace, un baby peut-être?" lui demandais-je en me sortant une bière du frigo.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Mar 24 Mar 2020 - 12:07
Et alors, on n'attend pas Patrick?
C'était pas vraiment ce qu'elle voulait dire. Elle s'en fout, que ce soit du Jean-Paul Gauthier, du Diesel ou même de la pisse d'âne. Derrière ça, y'a pas que le parfum chimique, mais celui naturel que l'homme produit. D'ailleurs, ses propres odeurs à elle risquent de s'imprégner sur cette même veste, et leurs parfums ne feront plus qu'un. Mais une fois de plus, elle se sent stupide de penser à tant de choses, elle en revient même pas d'avoir pu cracher ces mots sans se brûler la langue. Quelle conne, Gret. Elle hoche pourtant la tête, acquiesce sans laisser échapper un autre mot du fond de sa pensée. Elle n'a pas envie de devenir une putain de guimauve, ça lui ressemble pas. Et plus elle parle, plus elle continue, incapable de tenir cette nouvelle résolution. Et ce qui l'agace encore plus dans tout ça, c'est que Vass, ça semble lui aller. Elle le voit sourire, et ce con il a le mérite de dire qu'il a envie d'entendre plus de choses gentilles de sa part. Elle soupire, regard la route, incapable de croiser une fois son regard qui la déstabilise un peu plus chaque seconde. Ce regard qu'il pose sur elle, ça lui avait manqué, et elle n'a pas envie de l'effacer de son esprit. Elle a pas non plus trop envie de lui faire plaisir, elle ne veut pas qu'il sache qu'il arrive à lui faire de l'effet même après tout ça. Par chance, elle a pas à rester silencieuse trop longtemps. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle menaçait de s'assoupir, ils arrivent chez lui. Heureusement, l'air frais extérieur qui lui claque au visage lui donne un regain d'énergie et elle le suit sans même tituber, un véritable exploit. Une fois à l'intérieur, elle abandonne la veste à l'entrée, laisse ses talons de côté, les pieds plus douloureux que jamais, et comme il lui propose, elle avance lentement dans le loft, ses yeux se posant sur chaque détail bien que ces derniers lui semblent flous, à cause de la fatigue sans doute. Elle trouve l'appartement grand, beau, presque trop pour que ce soit vrai, et ça la fait chier de voir qu'il a dû foutre ses économies là-dedans, juste pour lui faire plaisir à elle. « Et tu penses que tu vas survivre ? J'veux dire, t'es sûr qu'un coloc est prêt à endurer ce que tu vis tous les soirs ? » Elle lève les yeux au ciel, s'approche de la baie vitrée pour observer la cour qui s'étale derrière dans la nuit. Elle croise les bras sur sa poitrine, ne veut pas montrer que ça la détruit de l'imaginer avec une colocataire ici. Que ce soit une nana ou un mec, d'ailleurs, alors que si elle le décidait, ça pourrait être elle. « Le seul baby que j'veux c'est toi. » Oups, elle pince les lèvres, elle a l'impression que sa cage thoracique va se déchirer et en laisser passer des milliers d'abeilles. Quelle merde, quelle conne de laisser échapper un truc pareil. « Juste un whisky glace, s'il te plaît. » Parce qu'elle a besoin d'oublier ce qu'elle vient de dire, et qu'elle a aussi besoin de se rafraîchir l'esprit après tout ça. Lentement, elle revient vers le canapé, et s'y installe en attendant qu'il revienne avec leurs boissons. Elle l'observe de loin, se demandant comment ils avaient pu en arriver là. Ça ressemblait en rien, à ce qu'ils vivaient habituellement, et ça lui fichait les jetons. « J'aime bien. Les chambres sont en haut, c'est ça ? » Plutôt que de s'enfoncer dans des déclarations à la con, elle préfère changer de sujet, discuter de cet appartement qu'elle trouvait mille fois trop grand, pas assez intime. Elle avait juste l'impression d'être dans un catalogue déco, sans aucun autre détail que Vassili détonnant dans le décor. Alors en attendant, c'était lui qui captivait son regard, et tant pis pour le reste.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Jeu 26 Mar 2020 - 23:17
La route se fait assez rapidement, la conversation n'est cependant pas aussi fluide, comme s'il y avait des non-dits qu'on tente de refouler au fond de soi. Une invitation à rentrer, à faire l'état des lieux, j'lui parle un peu de mes prochains à courts termes tout en lui demandant ce qu'elle veut boire. "Il sera prévenu d'office. Au pire, s'il est de ce type-là, on fera un concours de qui criera le plus ou pas." Je lui adresse un sourire. Je n'en ferais rien et je le sais. Un sourire en coin, amusé par sa réplique. Si ça ne tenait qu'à moi, je jouerais le jeu et sauterais sur elle illico presto mais est-ce vraiment d'agir de telle sorte durant des retrouvailles? Je ne veux pas qu'elle sente qu'il y a quelque chose qui a changé, ce n'est pas le cas mais je veux prendre mon temps cette fois et voir ce que ça pourrait donner. Je ne lui réponds pas cependant, m'avançant vers elle, verre à la main. Je viens la rejoindre sur le sofa, la dévorant du regard, un air presque songeur posé sur elle. "C'est bien ça oui." De petits hochements de tête pour accompagner ma réponse. Je fronce légèrement les sourcils. "Elle est comment ta place toi? Car malgré tout ce temps je n'y ai jamais foutu les pieds." Ma main vient tenir ma tête sur l'arête du canapé, une de mes jambes passent en dessous de l'autre. "Et c'est peut-être indiscret ou trop tôt, je ne sais pas mais..." Question fatale. "Est-ce que tu vois quelqu'un en ce moment?" La "Fatality" va-t-elle être présente?
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Ven 27 Mar 2020 - 10:33
Et alors, on n'attend pas Patrick?
Elle lui répond pas, ça sert à rien, mais elle ne peut pas s'empêcher d'en rire. Ce serait une coloc infernale, s'ils se mettaient à faire ça. Un instant, elle a cette pensée qu'il n'y a vraiment que les mecs qui osent faire ça, mais en vrai, les filles seraient probablement pire entre elles. Au moins, les mecs pourraient en rire et dédramatiser là où les nanas passeraient leur temps à s'envoyer des reproches à coups de cafetière. Elle revient s'asseoir, puis elle le regarde alors qu'il s'installe à côté d'elle. Trop proche et trop loin à la fois. Elle le remercie pour le verre, y prend une grande gorgée avant de le déposer sur la table, juste pour avoir le loisir de s'allonger sur le sofa, pieds sur l'accoudoir alors qu'elle s'installe tête posée sur les cuisses de Vass. « Ma place elle me donne l'air d'une pauvre fille à côté d'la tienne. C'est petit, mes murs sont noirs, j'ai des cristaux et des planches de ouija partout, et j'laisse mes déchets traîner sur chaque coin du canapé, jusqu'à même mes strings et mes culottes. » Des détails qui ne plaisaient jamais à Kid, quand il venait. Ni à quiconque d'ailleurs, mais ils étaient tellement peu à passer la porte qu'elle n'en avait rien à faire. Muette, cette question la tue. Pourtant, elle sait qu'avec ce silence, il en saura déjà plus qu'elle ne veut le dire. Est-ce qu'elle voit vraiment quelqu'un ? Est-ce qu'un seul rendez-vous, ça peut être considéré comme voir quelqu'un ? Est-ce que sans l'avoir vue, c'est voir quelqu'un ? Elle ne savait même pas quoi répondre, parce qu'elle n'avait plus aucune raison de nier. Elle ne voulait pas qu'il la déteste, ni qu'il la fuit, ni qu'il la mette à la porte. De quel droit, alors que rien n'est clair entre eux ? C'était juste une question de mercredi, et voilà qu'ils en étaient à débattre de la présence de quelqu'un d'autre dans leur vie, assis sur le canapé un verre à la main comme le ferait deux meilleures amies. Elle pourrait aussi répondre qu'elle le voit lui, mais ce ne serait pas tout à fait honnête. En fait, c'était comme si elle était en train de jouer au funambule sur un fil, et que de chaque côté de ce fil était en train de tirer l'un et l'autre. D'un côté la sécurité et la certitude, de l'autre insouciance et l'inconnu. Et chaque fois qu'elle se dirigeait en direction de l'un, ou de l'autre, elle menaçait de tanguer. Le problème était de savoir de quel côté le fil serait relâché, ou pire, est-ce que Gretchen elle-même n'allait pas faire un pas de travers et tomber seule, sans personne pour la relever. « Peut-être. » Elle recommence à jouer avec ses bracelets à son poignet, réflexe habituel trahissant sa profonde nervosité. « Rien de sérieux, il ne s'est rien passé, et je ne l'ai vue qu'une fois. Est-ce que ça compte ? » Elle lui lance un petit sourire triste, puis sa main vient se glisser sous le tee-shirt du russe timidement pour venir se glisser jusqu'à l'emplacement de son cœur. « Mais c'est récent, je l'ai rencontrée bien après toi. Et j'veux pas y penser ce soir. Et toi alors ? » Elle est curieuse de savoir s'il serait honnête sur ce point-là avec elle. Il en voyait tellement des gens passer, qu'elle ne serait pas surprise s'il avouait que c'était bel et bien le cas.
Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen] Lun 30 Mar 2020 - 2:43
Un peu de calme en compagnie de celle qui me fait battre le coeur à la chamade. Une discussion simple, demandant des détails sur le lieu où elle vit. Mes lèvres se lèvent légèrement en entendant la description. "Chacun sa décoration, toi les strings, moi peut-être des capotes usagées qui sait? Qui est là de toute façon pour vérifier, hum?" Bien évidemment je blague même s'il est possible qu'il y en ait une qui traîne quelque part dans l'appartement. Puis vient le moment des choses sérieuses. Des retrouvailles oui, mais qu'en est-il finalement de nous? Une question. Une seule. Elle prend trop de temps à mon goût, me mordant la lèvre inférieure. J'hausse cependant les épaules. "En soi ça compte à moitié. Tu reverras peut-être cette personne plus tard et il y aura peut-être quelque chose. Seul l'avenir te le dira." répondis-je simplement même si au fond ça m'fait un peu mal de la savoir avec quelqu'un d'autre. Une main en l'air. "Tu fais ce que tu veux dis, on n'est pas ensemble!" Et on ne l'a jamais été d'ailleurs. Est-ce que nous le serons un jour au moins? "J'ai mes plans culs réguliers mais je pense que je vais ralentir la chose avec eux. Ca me gave un peu pour être honnête et j'me rends compte que mon temps solo chez moi me manque un peu." Je soupire. C'est l'une des raisons, la deuxième étant que j'ai envie de croire à une seconde chance avec elle. "C'est juste épuisant d'entendre la sonnette résonner partout dans l'appart' juste pour une partie de fesses. Tu sais que j'en suis même à simuler parfois pour couper court! C'est pour te dire." Un autre soupir avant de laisser planer un peu ces informations. "Et tu serais partante peut-être pour qu'on se revoit de temps en temps?" lui demandais-je, ma main venant s'entrelacer avec ses cheveux blonds. Pas forcément que du cul, juste un moment à passer tous les deux, comme le pétard après le sexe, on saura prendre une autre petite routine.
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Sujet: Re: Et alors, on n'attend pas Patrick? [ft. Gretchen]