before he cheats (viktor)

février 2020
Un dernier regard dans la glace avant de prendre son envole, Bella traversa son appartement en direction de la porte d'entrée en faisant bien soin de ne pas attirer trop l'attention de sa colocataire. « Je sors, Holly. À tout à l'heure », s'écria la brune avant de refermer la porte derrière elle et de s'enfuir sur le chemin de la bibliothèque de l'université. Elle y allait réviser. Du moins, faussement. Depuis son retour d'Italie, qui datait déjà d'un mois, elle avait eu du mal à se replonger dans ses études aussi intensément qu'à son habitude. C'était que sa tête était surchargée d'émotions contradictoires qui ne cessaient de s'entremêler et de causer des ouragans de changements émotifs chez elle. Oublier un mec, oublier un mec qu'elle avait aimé, ce n'était pas habituel chez elle. Et rien ne pouvait la distancier de ses études, non plus. Mais rien n'était habituel. Et dans ce tourbillon où elle cherchait un peu d'air, à oublier comme Elmo n'avait pas donné signe de vie depuis qu'il l'avait abandonné à l'aéroport, elle s'était rabattue sur ce qu'elle connaissait de mieux : draguer. Draguer des mecs qu'elle ne connaissait pas, des mecs qui ne l'avaient peut-être même jamais vu, jamais croisés. Deux-trois cliques et elle s'était inscrite sur une appli de rencontre. Rien de sérieux, rien de concret, juste du plaisir, c'était son mantra. Et ça semblait avoir plu à un certain Viktor, mystérieux brun qui lui avait donné rendez-vous pour pimenter sa session d'études. Il n'avait peut-être aucune idée de ce qu'elle étudiait, Bella, mais ça n'était pas important pour aujourd'hui, entre eux ce serait un cours d'anatomie, rien de plus, rien de moins. Ça ne chasserait pas Elmo de la tête de la brune, mais ça poserait un pansement sur son coeur l'instant de quelques minutes de plaisir. Et c'était bien suffisant. À la bibliothèque de la fac, tout était silencieux. Bella chercha à droite, à gauche, avant d'apercevoir un tatoué, sans sac, sans cahiers. Viktor, c'était lui, sans aucun doute. Elle s'avança près de lui. « T'as enfin décidé à me dire où tu t'es enfui ou c'est encore un secret d'État majeur, Viktor ? », lança l'étudiante en souriant.

Terminant sa clope devant la bibliothèque, adossé contre le mur, Viktor scrollait l'écran de son téléphone avec bien peu d'intérêt, juste pour passer le temps. Il attendait cette jeune fille - très jeune, même - rencontrée quelques jours plus tôt sur la nouvelle application de rencontre qui faisait fureur à Bowen. Rien de transcendant, juste pour passer le temps, pour échanger un moment de plaisir ensemble, sans attaches et sans attentes. Il jeta le mégot, avant de passer les portes d'entrée, s'engouffrant dans la bibliothèque où régnait un silence de mort, ou presque. Il balaya les lieux du regard, l'air blasé, haussant les sourcils en imaginant qui pouvait bien avoir envie de venir se cloîtrer ici. Ses années d'études à lui, ça remontait à un bail, et jamais il n'aurait mis les pieds dans un tel endroit. Il s'avança vers une rangée de livres, les sortant et les rangeant machinalement, sans vraiment regarder, juste par un brin de curiosité futile, en attendant une activité plus palpitante. La personne indispensable à cette activité franchit l'entrée et le rejoignit, sourire malicieux aux lèvres, éveillant enfin l'intérêt du garçon qui se tourna vers elle dans une pose décontractée, digne d'un bad boy de film des années quatre-vingt. « J'pense que j'aime laisser planer le mystère. » répliqua-t-il, plantant un regard enjôleur dans celui de l'étudiante. C'était pas comme s'il allait soudainement se mettre à crier sur les toits la raison de ses périodes d'absence soudaines et inexpliquées. Si même ses meilleurs amis n'en savaient rien, pour la plupart... « Sauf si t'arrives à m'expliquer why the hell des gens viennent s'enfermer ici. » rajouta-t-il en laissant un regard perplexe parcourir les plafonds de la bibliothèque, jusqu'aux grandes tables entourées de silence, une expression dubitative animant ses traits. Il tourna la tête vers Bella, retrouvant un sourire provocateur, pivotant pour se trouver face à elle et se rapprocher dans le même temps, ne laissant que quelques centimètres entre eux. « Quoi que j'pourrais trouver une raison. » souffla-t-il, ses iris bleu clair plongés dans ceux de la jeunette.

C'était une réaction stupide, elle se jetait dans les bras d'un inconnu pour oublier le garçon dont elle était tombée amoureuse et qui l'avait laissé partir, revenir à Bowen seule pour seul souvenir ses paroles déchirantes, ses mots qui laissaient sous-entendre qu'elle était la femme la plus exceptionnelle, la seule qui lui ait fait ressentir ce genre d'émotions, mais que ce n'était pas assez, que sa vie c'était en Italie et qu'elle devait l'oublier. L'oublier, l'oublier... Elle en était incapable. Elle avait passé le mois de janvier à se rejouer en boucle la scène, se traitant elle-même de pathétique quand elle réalisait qu'elle day dreamait encore sur lui et sur comment les choses auraient pu être différentes s'il avait choisi de revenir à Bowen avec elle. Bella comprenait, au fond, les raisons pour lesquelles il n'était pas revenu. Et elle n'aurait pas cherché à s'y opposer. Elle respectait ses décisions. Mais d'un autre côté, la douleur constante en se rappelant qu'il n'était plus là, réellement plus là, qu'il ne reviendrait pas, elle, frappait tellement fort qu'il lui fallait trouver un moyen de la faire taire. Et ce moyen, ça avait été les applis de rencontre, sa bonne vieille échappatoire, ses bons vieux travers. Elle était tombée sur ce mec, Viktor, pas du tout le genre d'Elmo, physiquement, c'était parfait, tout simplement parfait, il ne pourrait le lui rappeler. Et la conversation, très vite devenue suggestive, lui avait donné envie de plus. Il était limite arrogant sur les bords, mais ça, ça ne lui importait peu. Ils étaient d'accord sur une chose, ce que leurs corps pourraient faire ensemble. Ils s'étaient donc donné rendez-vous à la bibliothèque, lui qui voulait pimenter un peu les sessions d'études de l'étudiante. Et arrivée, elle le chercha, jusqu'à le trouver avec facilité. C'était le seul qui n'avait pas de bouquins dans les mains. « Dommage », fit-elle en haussant les épaules, ne cherchant pas à creuser plus loin. Au fond, elle était curieuse, Bella, mais ce qui l'intéressait le plus, c'était la raison pour laquelle il la regardait aussi charmeur que ça et le genre de pique qu'il lui lançait concernant les idées qui lui venaient en tête quand il pensait à la bibliothèque. Viktor s'était avancé, ne laissant que quelques centimètres entre eux, juste assez pour respirer. Bella lui sourit. « J'aimerais mieux entendre tes raisons que déblatérer sur celles qui font que les étudiants viennent s'y enfermer », lui souffla-t-elle en venant titiller cette règle du silence, la voix feutrée. « T'as pas envie d'aller chercher un livre là-bas ? », lança-t-elle en pointant du regard une allée où personne n'y était.

Leurs secrets n’étaient pas vraiment le point d’ancrage de cette rencontre, si on pouvait même parler de rencontre. Non, s’il était venu ici, c’était pour passer un moment un peu plus détendu avec la belle étudiante, qui ne semblait pas du tout opposée à l’idée d’un petit coup dans les rangées d’une bibliothèque. Tout ce que Viktor aimait, en somme, pour se distraire. Et d’ailleurs, Bella ne semblait pas vouloir faire traîner la discussion, mais bien passer aux choses sérieuses. Ce qui arracha un sourire satisfait et charmeur au tatoué, qui hocha lentement la tête, son visage à quelques centimètres de celui de la brune pour instaurer une atmosphère plus chaude que celle qui régnait dans ce lieu d’études. Elle indiqua d’un regard une rangée vide, assortie d’une proposition à peine voilée, qui alluma une flamme joueuse dans le regard clair de Viktor. « Mais quelle bonne idée. » souffla-t-il en suivant la jeune fille dans l’allée en question, faisant mine de chercher un livre, lançant un coup d’œil aux alentours pour vérifier qu’ils étaient plus ou moins tranquilles. En réalité, même si quelqu’un les surprenait, il n’en aurait eu rien à foutre, ce serait sûrement la personne qui serait plus embarrassée qu’eux. Le blond se retourna vers Bella, une main de chaque côté de sa tête, appuyées sur l’étagère, réduisant à nouveau l’espace entre eux en la retenant prisonnière entre les livres et son corps à lui. « Ah voilà, exactement ce que je cherchais. » ironisa-t-il en prétendant s’intéresser à un livre juste à côté d’elle, diminuant encore plus la distance entre leurs deux corps sous prétexte de vouloir lire le titre du livre. Il pouvait sentir la chaleur qui émanait de la peau de la jeune femme, tant ils étaient proches, et une de ses mains se glissa dangereusement de l’épaule de la brune jusqu’à sa hanche.

Son secret n'était effectivement pas le but de leur rencontre, mais le mystère alimentait la curiosité de la belle Costaricaine qui avait ce défaut au sommet de sa liste. Elle était curieuse, parfois trop, ce genre de détails venaient la titiller, il lui fallait creuser les secrets des gens pour découvrir ce qu'ils cachaient et quand elle n'y parvenait pas, elle sentait son orgueil en prendre un coup. Seulement, pour l'instant, ce n'était effectivement pas le but de leur échange. Pour elle, c'était d'oublier celui qui l'avait abandonné à l'aéroport, le mois dernier, et qui ne reviendrait définitivement pas dans sa vie. Du moins, c'était ce qu'elle croyait. Et comme Viktor ne voulait pas parler de lui, de ce engorgeait ce mystère insoutenable, elle ne perdit pas plus de temps qu'il ne le fallait sur les discussions de surface pour plonger au coeur de leurs envies, désignant une allée vide dans laquelle ils auraient un peu plus d'intimité. Elle mena le pas, partant la première dans l'allée où elle s'amusait à regarder Viktor feindre de chercher quelque chose de littéraire à dévorer, plutôt que le corps de la brune, en apparence, jusqu'à ce qu'il vienne l'emprisonner entre ses bras, plaquant ses paumes contre les étagères pour mieux s'approcher d'elle. Il s'approchait d'elle, sourire moqueur sur ses lèvres, son corps penché pour mieux s'approcher d'un bouquin, Bella le suivant du regard, plaquée contre lui, détaillant les gestes de sa main qui finit par se poser sur sa peau, l'incendiant au passage. Elle glissa le long de son épaule pour finir sa course contre la hanche de la belle. Le souffle près du sien, elle sourit, amusée. « Tu t'intéresses à la médecine, donc », fit-elle en adressant le livre qu'il avait légèrement tiré de l'étagère. Elle avança dangereusement son visage vers celui de Viktor, cherchant son regard d'un bleu perçant. « Je pensais tout de même faire plus d'effets qu'une encyclopédie des médicaments », fit-elle en gloussant, approchant son bassin encore plus de celui de l'homme.

Un sourire malicieux et un rien arrogant passa sur le visage du jeune homme, sans quitter le regard chocolat de la jeunette. « Surtout à l'anatomie, en fait. » souffla-t-il à son oreille d'une voix chaude quand elle commenta son choix de lecture. Il sentit le bas-ventre de la jeune femme effleurer le sien, déclenchant un frisson d'envie dans tout son corps, stimulant surtout une certaine zone particulière. « Y a certains médicaments qui font l'même effet que toi... Mais t'en fais pas, ton corps suffit amplement. » rétorqua Viktor en faisant allusion à l'effet qu'elle produisait effectivement sur son membre masculin. Pas besoin de stimulant sexuel chimique quand on avait une fille telle que Bella face à soi, avec son sourire craquant et son regard charbonneux. Il pouvait sentir son souffle frais contre son visage, ses lèvres l'appelant à elle, ses courbes affolant les braises de son excitation. La main du garçon descendit encore de quelques centimètres, venant effleurer les fesses de la jeune fille, sans s'y attarder, glissant lentement vers sa cuisse pour se diriger vers l'intérieur de celle-ci, caressant la périphérie de son point sensible, sans s'y aventurer directement. Pas encore. Il préférait laisser la température monter graduellement, ne commençant que par quelques sensations amoindries par le tissu qui séparait leurs peaux, mais suffisantes pour laisser l'esprit se faire une idée de ce qui attendait le corps.

Évidemment qu'il parlerait de l'anatomie, Bella aurait pu le parier. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'elle avait pointé avec humour la section des livres qu'il avait choisis et l'encyclopédie qu'il avait légèrement sortie de l'étagère. Ça leur collait parfaitement. Son souffle chaud était venu chatouiller l'intérieur de l'oreille de la Costaricaine, la forçant à fermer les yeux, un sourire sur son visage, la chaleur qui montait maintenant dans tout son corps, désir au bord de l'explosion alors que son bas-ventre à elle frôlait son intimité dangereusement. À la dernière remarque de la brune, Viktor répondit avec de la malice dans le regard. Ça en était presque vulgaire dit ainsi, mais ils ne cherchaient pas la tendresse et la conquête douce, ils avaient tous les deux été clairs sur leurs intentions. Et ça lui plaisait bien, à Bella. Au fond, tout ce qu'elle souhaitait, c'était de se sortir Elmo de la tête, et tous les moyens étaient bons. Du moins, c'est ce qu'elle croyait à ce moment, elle qui vivait encore mal leurs adieux à l'aéroport de Naples et la demande du brun de ne pas l'attendre. Parce que Bella, elle l'aurait attendu des années s'il ne le lui avait pas demandé. Et si Elmo le lui avait dit, c'était parce qu'il ne prévoyait en effet pas remettre un pied à Bowen. « J'espère bien », souffla-t-elle quand il lui confirma qu'il n'avait pas besoin de médicaments pour ressentir cette envie, seul le corps de Bella était suffisant pour y parvenir. La main de Viktor glissa le long de son corps, parcourant furtivement les courbes des fesses de Bella avant de terminer sa course contre l'intérieur de sa cuisse, tout près de son intimité qui irradiait son envie pressante. Elle attrapa le passant de son jean, créant une légère ouverture où elle pouvait y insérer un ou deux doigts, caressant du bout de son ongle la peau du blond, ne lâchant pas son regard du sien, son genou qui venait se poser contre son membre qui remplissait visiblement tout l'espace libre de son vêtement. « Y'a autre chose qui t'intéresse qu'il faut que je sache ? T'as un penchant pour le danger, à ce que je peux voir », fit-elle en gloussant, pointant le lieu dans lequel ils se trouvaient. Ils pouvaient se faire surprendre à tout moment, mais ni l'un ni l'autre ne semblait s'en préoccuper.

Le tatoué avait le don de ne pas faire dans la dentelle, il disait les choses comme elles étaient, sans les embellir particulièrement, surtout dans ce contexte. Oui, elle l’excitait, son corps l’attirait indéniablement, et ça devait être réciproque, c’était pour ça qu’ils étaient là. Il n’avait pas peur de le dire. Et il était à peu près certain qu’il se passait la même chose dans la tête de Bella. Ils se voulaient tous les deux, ils se rencontraient pour partager le plaisir de la chair, et non pour découvrir l’intellect de l’autre. Un sourire félin accrocha le coin des lèvres de Viktor à la réponse de la belle, alors qu’il partait discrètement à la conquête de ses courbes, sans trop d’empressement pour le moment. Il préférait lire ses réactions sur son visage, à chacun de ses gestes, et décrypter la flamme captivante dansant dans son regard d’obsidienne. Bella ne devait pas en être à sa première expérience du genre, si l’on en croyait ses gestes assurés et parfaitement affriolants. Et ces mêmes gestes parvenaient sans peine à attiser délicieusement l’envie qui s’insinuait dans les corps de l’australien. « J’aime que le plaisir soit pleinement partagé. » souffla-t-il pour toute réponse à la question de la jeune étudiante, alors qu’il remontait la main le long de l’entre-jambe de cette dernière, passant sous le tissu léger de sa jupe. Tout en vibrant sous les doigts délicats de la brunette qui caressait sa peau, il se mit à jouer avec la limite de son sous-vêtement, caressant parfois l’endroit intime et délicat de sa main, avant de tirer légèrement le tissu pour être en contact direct avec sa peau. Il ne la lâchait pas du regard, pendant toute la durée de ses caresses qu’il voulait gentilles et douces, pour commencer, pour faire monter le désir en elle et le lire dans son regard profond. Son membre à lui s’était raidi, prêt à passer à l’action, mais il tenait à faire durer ce jeu dangereux, arborant un sourire un brin arrogant, la mettant presqu’au défi de son sourire ravageur.

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L'honnêteté c'était bien, encore plus dans leur situation. Ils allaient droit au but, savait ce qu'ils attendaient l'un de l'autre et depuis qu'ils s'étaient éloigné des autres étudiants et du personnel de la bibliothèque, ils n'hésitaient pas à se le montrer. Dans ce genre de relation, où l'attirance physique primait, tous les détails et les signaux du corps étaient importants. Bella lui souriait, lui lançait des regards de braise qui voulaient tout dire, il avait le feu vert pour poser ses mains où il le souhaitait, quand il le souhaitait. Et c'est ce qu'il fit, découvrant les courbes de la Costaricaine, montagnes qu'il gravissait avec aisance, sans presse, sans course, répondant à la question de la brune sans la quitter du regard. Ça en était presque exaltant, le regard qui lui lançait. Elle était certaine que de cette façon, et seulement de cette façon, il pourrait parvenir à lui donner un orgasme. Viktor laissa entendre à la Costaricaine qu'il aimait les plaisirs partagés, cette dernière lui sourit davantage alors qu'il s'aventurait à présent sous sa jupe pour explorer son intimité. « Ça tombe bien, c'est ce que je préfère », souffla-t-elle en guise de réponse, tentant aussi bien que mal de garder ses billes noisettes dans celles de l'homme qui prenait d'assaut son intimité, commençant ses caresses indécentes. Confrontation, yeux dans les yeux, elle détachait son pantalon pour avoir un meilleur accès au membre de l'homme gonflé par son excitation. Ses mains agiles commencèrent leurs caresses, suivant le rythme qu'il arborait. S'il accélérait, elle l'imiterait, presque défiante dans son sourire. S'il voulait la torturer par la vitesse de ses mouvements, elle jouerait au même jeu. Jeu qui s'avérait pourtant dangereux, parce qu'à force de recevoir ses douceurs, la belle qui tentait de maintenir les yeux dans ceux de son amant d'une fois retenait ses soupirs, mordillant sa lèvre inférieure alors que celles du bas se délectaient de leur passion. Plus fort qu'elle, Bella repoussait légèrement la tête vers l'arrière, fermant les yeux un quart de seconde, juste assez pour laisser un léger gémissement feutrer la rangée, qu'elle tenta de refouler, son corps qui ondulait sous les caresses de l'homme.

Suite à la réponse de la brune, il lui décocha un sourire aussi séducteur que provocateur, avant d’embrasser son cou avec un peu plus de fougue, ses lèvres nichées dans le creux de son épaule, dégageant sa chevelure ébène. Ils gardaient le volume au minimum, même dans leurs gestes, pour ne pas se faire repérer, mais la tension latente entre eux faisait place à un peu plus d’emportement. Et peut-être que le bois de l’étagère grinçait un peu, de temps à autres, ou qu’un livre bougeait de quelques millimètres. L’attention du tatoué ne se portait plus que très peu là-dessus et plutôt sur la peau douce et hâlée de la jeune fille, dont il découvrait autant de parcelles que possible avec délectation. Il retrouva son regard charbonneux, alors qu’elle prenait les choses en main – au propre comme au figuré – en franchissant la barrière de son pantalon. De ses mains habiles, elle entretenait son excitation, et la faisait grandir, comme le confirmèrent les quelques râles réprimés du blond. Sa main caressait maintenant franchement l’entrejambe de la belle brune, jouant avec les abords comme les points centraux. Les gestes se firent plus pressants, mais il tenait à laisser encore durer ce supplice, il voulait voir l’envie dans le regard de Bella prendre de l’ampleur, jusqu’à ce qu’elle craque. Elle maniait pourtant tout autant l’art de la patience que lui, ou bien était-ce son esprit de compétition. Un sourire satisfait étira brièvement les lèvres de Viktor alors que le doux gémissement de sa partenaire caressait ses oreilles, et la voyant se mordre la lèvre, il n’en fallut pas plus pour qu’il ait envie de la prendre immédiatement. Leurs corps étaient déjà quasiment collés l’un contre l’autre et des vibrations presque imperceptibles traversaient la rangée de livre. Le garçon sortit un préservatif de la poche arrière de son jean, jetant en même temps un regard de chaque côté de l’allée, avant de reposer le bleu de ses yeux sur Bella, histoire d’avoir sa confirmation, tout en enfilant la protection.

elle avait l'âme compétitrice, et le jeu lui plaisait bien. S'il lui fallait oublier ses cassures dans les bras d'un autre, autant en faire monter le plaisir l'instant que cela durerait. Et il y avait aussi un peu d'orgueil caché, elle qui ne voulait pas flancher la première, elle qui ne voulait pas se faire dominer, mais qui voulait montrer qu'elle savait le posséder elle aussi, que les femmes n'étaient pas que des objets sexuels qui s'exécutaient selon les demandes des hommes, mais qu'elles savaient prendre les choses en mains. Défenderesse des droits d'autrui, cela se ressentait jusque dans se vie personnelle. Alors, oui, elle luttait contre ce désir prenant, mordillait sa lèvre en réaction, lui faisait comprendre qu'il ne la laissait point indifférente, lui laissa voir le plaisir qu'elle prenait mais aussi cette confrontation dans laquelle elle voulait lui faire comprendre qu'elle était aussi une adversaire de taille. Ils se procuraient mutuellement du plaisir qui à présent n'était plus chaste, chacun aventurier de l'intimité de l'autre et dont les râlements de plaisirs devaient être étouffés pour éviter de se faire remarquer.

Viktor libéra les lèvres intimes de la brune l'instant d'attraper un préservatif dans la poche de son pantalon qui commençait à descendre dangereusement sur ses cuisses. Bella continuait ses caresses jusqu'à croiser son regard. Celui de la jeune femme brillait d'envie, parlait à la place de sa bouche, le laissant prendre le contrôle de son membre pour y enfiler la protection. Il regardait autour d'eux, Bella l'imita. La voie semblait libre. Ce n'était pas dit qu'elle le serait pour bien longtemps, mais ils profiteraient de cette idylle le temps qu'ils en avaient accès. La Costaricaine remonta une jambe contre la taille de Viktor, prête à le recevoir, le laissant s'insérer en elle. Sa verge, dure et explicite, prenait d'assaut le corps de la jeune femme. Elle fermait les yeux, gémissant le plus silencieusement possible à la sensation de son intimité maintenant remplie. S'agrippant à l'étagère de bois, faisant craquer le meuble au passage, elle lui donnait libre cours sur son corps. Une main vint tout de même capturer une de son partenaire, le forcer à s'aventurer sous son t-shirt pour retrouver l'arrondi de sa poitrine.

Vik’ ne s’en cachait pas, il aimait les filles comme Bella. Celles qui assumaient leur désir sans pour autant s’y jeter à corps perdu pour l’assouvir immédiatement. Il n’avait rien contre celles de cette dernière catégorie, après tout, ça lui procurait du plaisir aussi et il n’était pas difficile. Mais il aimait croiser des regards provocateurs, relever le défi, prouver qu’il savait être à la hauteur, avant de pouvoir passer à l’action. Il aimait ce jeu du chat et de la souris qui se toisaient mutuellement d’un regard brûlant, évaluant les forces et les faiblesses d’un adversaire à la fois partenaire. Et les iris d’un brun presque noir de la jeune femme, profonds comme les abysses, lui racontaient exactement cette histoire. Il pouvait se noyer dans le regard ténébreux de la belle, se délectant de chaque petit soupir, de chaque sourire en coin satisfait ou joueur. Ce n’était sans doute qu’un moment éphémère, l’assouvissement d’un besoin naturel, mais ils savaient tous deux comment en profiter au maximum et comment s’y prendre pour faire grimper le désir. Après avoir rapidement vérifié les environs, leur laissant la voie libre pour l’instant, et une pellicule de latex plus tard, Viktor dut se faire violence pour ne pas laisser un seul son franchir ses lèvres quand il la pénétra, si ce n’était un grondement de plaisir émanant du fond de sa cage thoracique. Ses doigts avaient agrippé le rebord de l’étagère, son autre main occupée à faciliter l’insertion de son membre dans l’intimité de la jeune fille, avant de profiter de sa présence à cet endroit pour jouer avec tous les points sensibles autour de cette zone. Passant de son clitoris aux abords de ses lèvres, du pli de ses cuisses au bas de ses fesses, il finit par remonter le long de ses hanches alors qu’il se contrôlait pour que ses coups de bassin ne fassent tomber aucun livre de la bibliothèque. Le plaisir était là, au rendez-vous, comme prévu, et il jouait de leur obligation de discrétion. Son front pressé contre celui de la Costaricaine, un sourire en coin joueur reprit place sur ses lèvres, alors qu’il se délectait de sentir les parois de l’intimité de Bella se contracter autour de son membre. Sourire qui s’agrandit, taquin, avide, insolent à la fois, quand elle le guida jusqu’à sa poitrine. Il aimait tout autant se laisser guider, suivre les envies de sa partenaire en la laissant mener la danse, et sa main vint caresser d’abord délicatement le bas de son sein, remontant plus fermement sur le côté pour ensuite le masser avec plus de vigueur, s’attardant parfois sur son téton. Il perdait conscience de l’espace autour d’eux et un coup de reins un peu plus vif que les autres fit glisser un des livres de l’étagère, qui vint s’écraser au sol dans un bruit mat, arrachant un petit rire étouffé au blond.

C'était parti d'une rencontre anodine et d'une envie de tout oublier. Et maintenant elle gémissait silencieusement son plaisir alors qu'il la remplissait. Elle voulait oublier à ses côtés, mettre pause sur son coeur qui n'arrivait pas à cicatrisée. Parce que de son côté, Elmo, lui, il devait bien l'oublier, sa Costaricaine. Il devait bien prendre son pied. Parce que de son côté, Elmo, lui, il devait bien être passé à autre chose. Alors, à son tour, Bella se donnait cette liberté, retrouvant son vieux parcours, celui des relations éphémères, des coups d'un soir ou d'un après-midi, sans avenir, sans promesse d'un lendemain. Pourtant, elle était bien loin de se douter que cette histoire avec Viktor, elle ne serait pas si inoffensive que ça. Bien rapidement, elle lui reviendrait comme une claque en plein visage, sans même l'avoir demandé.

Mais pour l'instant, il n'était pas question de ça, mais de leurs deux corps en osmoses, de son sexe qui s'était remplit de celui de l'homme et qui n'avait de cesse d'entrer en collision avec les parois de l'intimité de la brune. De leur peau qui claquait malgré la discrétion qu'ils tentaient d'avoir et de la bibliothèque qui craquait à chaque coup de reins. Retenir cette envie de gémir excitait davantage la brune qui le faisait ressentir à son partenaire en venant mordiller sa nuque, contrôlant ses gémissements de la sorte pour éviter qu'une âme curieuse ne veuille découvrir ce qui se passait dans la rangée de la médecine. Pour l'instant, il n'y avait qu'eux deux. Eux deux et ce plaisir coupable qu'ils délectaient. Viktor laissait ses doigts parcourir le corps de la jeune femme avec précision, passant de sa peau à son intimité pour venir stimuler sa zone érogène. Bella mordillait de plus en plus la chair de l'homme, démontrant son excitation, alors qu'elle venait guider les mains baladeuse du blond contre la peau de son ventre, sous son t-shirt et venant effleurer son sein gauche. Viktor s'en jouait, caressant tantôt le drapé de sa peau, tantôt le bout de son téton, alors qu'elle se permettait d'embrasser sa nuque, jusqu'à être forcé à le regarder un instant. Front contre front, ça en était presque un défi, à savoir qui serait le premier à flancher, qui les ferait remarquer le premier.

À cette pensée, un livre s'échappait de la bibliothèque pour venir s'écraser contre le sol dans un bruit sourd. L'homme lâchait un rire sourd alors que Bella, elle, sourire aux lèvres, murmurait : « Oups. » Elle aurait pu s'en inquiéter, mais après avoir regardé autour, elle vint capturer les lèvres de Viktor dans un baiser fougueux, guidant à nouveau les ondulations de son bassin. Contre ses lèvres, elle murmurait : « À ce rythme, on risque de nous surprendre. Baise-moi et si t'es pas rassasié, on se trouvera un endroit pour recommencer. »