just can't get enough (viktor)

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just can't get enough
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@viktor blackbird & @pippa wojcik

Je n’aurais jamais cru m’amuser autant sur une appli de rencontre. Moi qui avait souvent qualifié ce genre d’outils de « supermarché à plan-cul », je me prêtais finalement au jeu, bien plus que je ne l’aurais cru. J’avais crée mon profil sans vraiment y réfléchir, les matchs étaient venus, puis les rencontres et je m’étais laissé charmée. Avec Viktor l’échange avait été court, mais intriguant, au point qu’on convienne rapidement de se rencontrer. Sur ses photos, mon oeil avait été fortement attiré par ses tatouages qu’il exposait, semblait-il, avec fierté - il fallait admettre qu’il avait franchement de quoi être fier -, j’avais hâte de pouvoir les détailler en vrai. J’attendais donc mon date devant la devanture d’une laverie automatique pas tout à fait comme les autres, pianotant sur mon téléphone, quand je le vis arriver au bout de la rue. Un sourire étira aussitôt mes lèvres. J’aimais autant que j’appréhendais ce moment où le virtuel s’envolait, où la personne avec qui ont avait échangé, un simple profil, devenait concret, se matérialisant en chair et en os sous nos yeux. Parfois, il arrivait d’être déçu, qu’une photo soit plus avantageuse ou datée, mais avec Viktor, c’était loin d’être le cas. Ses photos, je pouvais le dire depuis l’endroit où je me tenais, n’étaient que le pale reflet de la réalité. Son allure, sa démarche, l’énergie qui se dégageait de lui…il y avait quelque chose chez le jeune homme d’absolument irrésistible. Quelque chose m’attirait à lui comme un aimant. J’aimais ressentir cette attirance sauvage dans le creux de mon ventre. Mon sourire redoubla lorsque le blond parvint enfin à ma hauteur, machinalement, et sans me cacher, je baissai les yeux sur son torse tatoué. Son haut ne cachait pas grand chose de sa plastique et ce n’était pas pour me déplaire. Mon short en jean noir et mon top pailleté non plus, ne laissait pas beaucoup de place à l’imagination non plus, cela dit.
— C’est cool de te voir en vrai, Viktor, déclarai-je avec charme.
Du pouce, je désignai la laverie derrière moi, sans lâcher d’une seconde le contact visuel.
— Tu connais ?
Si l’établissement devant lequel je me trouvais avait tout d’une laverie classique, les connaisseurs savaient, évidemment, qu’il n’en était rien. En empruntant le toboggan camoufler par l’un des hublots, on accédait directement au Chiki Boum, une boite de nuit pas tout à fait comme les autres.
— J’espère que t’as rien contre le patin à roulettes.

La conversation virtuelle avec Pippa n’avait pas duré longtemps avant qu’ils ne prévoient de se retrouver en vrai. En même temps, il n’en fallait pas beaucoup pour qu’il accepte un moment avec une fille, il en fallait même très peu. Aucun besoin de le convaincre ou de lui sortir des arguments. Viktor appréciait la compagnie féminine, ce n’était un secret pour personne. Ils se retrouvaient au Chiki Boom, et l’australien arriva en passant une main dans ses cheveux, découvrant la blonde, ou plutôt châtain foncé, à la silhouette avantageuse, couronnée d’un sourire craquant et même un brin aguicheur. « Salut. Ouais, pareil. » répondit-il avec le sourire en coin insolent qui était le sien. Il hocha lentement la tête, l’air moyennement convaincu, quand elle désigna la laverie et demanda s’il n’avait rien contre les patins à roulettes. Il connaissait cette boîte au concept particulier, ayant toujours vécu à Bowen, et il y était déjà allé une ou deux fois, sans réellement se prêter au jeu. « Disons que c’est pas mon domaine de prédilection. » rétorqua-t-il avec une moue dubitative. Mais il était prêt à se laisser entraîner, surtout par le sourire charmeur de Pippa et son regard pétillant. Lui, il était plutôt du genre à prévoir des dates simples, quelques verres dans un bar ou un appartement, quelques jeux de regard, et l’affaire était conclue. Mais ça pouvait mettre un peu de piment que de passer un moment moins commun avec une jeune femme, même si elle serait sûrement plus à l’aise que lui, lui qui pourtant ne semblait jamais perdre un gramme d’assurance. « Je te suis. » souffla-t-il en la laissant passer la porte la première, sourire amusé aux lèvres.

Viktor et moi savions tous deux pourquoi nous étions là et l’issue de la soirée n’était un secret pour personne. Beaucoup auraient choisi un simple verre dans un bar, histoire de faire ça vite et bien. Ce n’était pas vraiment mon genre, ça. Non pas que je détestais les choses vite et bien faites, cela avait du bon aussi parfois, mais ce soir, j’avais envie d’ajouter une touche d’originalité à notre rendez-vous. Histoire qu’on apprenne à se connaitre un peu, de manière amusante avant de se sauter dessus comme des animaux assoiffés. N’importe quelle fille aurait eu envie de se pendre au cou du bel éphèbe sans attendre, et ce serait mentir de dire que cette pulsion ne m’avait pas traversée, moi aussi, au moins un instant, quand je l’avais vu arriver vers moi, mais la perspective de le voir se débrouiller sur des patins à roulette me tentait d’avantage sur le moment, surtout en voyant la tête qu’il faisait. Je voyais bien qu’il était perplexe et cela m’amusait. Je pouffai légèrement.
— Je suis sûre que t’as des talents cachés, plaisantai-je en m’engouffrant dans la laverie.
Trouver le bon hublot, celui qui s’ouvrait sur un tobogan au bout duquel une ambiance d’un tout autre style nous attendait, ne fut pas compliqué. J’étais déjà venue quelque fois et je connaissais le chemin. Une fois rendu en bas, et nos patins chaussé, je me tournai vers Viktor avec un sourire.
— Tu te sens d’aller sur la piste ou on se prend un verre au bar avant ?

Perplexe, c’était le mot. Mais l’Australien n’était pas du genre à reculer, surtout pas quand il s’agissait d’une soirée avec une femme, et dont la fin était assez prévisible. Quand il s’agissait de mettre quelqu’un dans son lit, Viktor aimait relever les défis. Et puis, généralement, en-dehors de la nuit qui suivait, la soirée était agréable. On pouvait au moins dire qu’il sortait de sa zone de confort, pour le coup. « J’en ai, mais ils font partie de ceux qu’on découvre en fin de soirée. » ne put-il s’empêcher de répliquer avec un regard en coin plein de charme et chargé de sous-entendus. Prendre des pincettes, ce n’était pas dans sa nature. Il n’était pas méchant, mais délicat ou fin n’étaient pas des adjectifs qu’on utilisait pour le décrire. Au moins, il avait de l’humour, n’est-ce pas ? Vik’ suivit la belle brune à l’intérieur, affichant un air résigné, qui se voulait exagéré. Il n’était pas super enthousiaste à l’idée de draguer en patins à roulettes, mais fallait reconnaître que ça avait du peps et de l’originalité, et tant que c’était avec Pippa, il gardait l’idée d’une bonne soirée en tête. « J’te cache pas qu’il va me falloir un verre si tu veux me voir à l’aise dans ces trucs. » répondit le garçon avec un petit rire et un air faussement blasé, avant de rouler comme il le pouvait, en douceur, jusqu’au bar, passant un bras léger dans le dos de la jeune femme, l’effleurant à peine. Tel un bon gentleman, prévenant mais pas oppressant. On n’aurait pas dit comme ça, mais Viktor, il savait y faire avec ses dates. Et si on lui reprochait de n’être qu’un connard arrogant qui se fichait bien des filles qu’il mettait dans son lit, on pouvait tout de même lui reconnaître qu’il était dévoué, prévenant et respectueux le temps d’une soirée. Au fond, il ne voyait aucun mal dans ses actions, il passait et faisait passer un moment agréable à une personne, c’était tout simplement éphémère, voilà tout, mais il ne les respectait pas moins pour cela. « Tu prends quoi ? » demanda-t-il à Pippa en sortant déjà son portefeuille, attendant sa réponse avant de commander un Jack Daniels à la suite. Ouais, une simple bière ne suffirait peut-être pas à le plonger dans l’ambiance décalée du Chiki Boom. « Tu es donc du genre à proposer des dates sportifs. » constata-t-il avec une lueur malicieuse dans son regard intense, qu’il gardait fixé sur la jeune femme. Pas que le patin à roulettes soit un sport olympique, mais c’était sportif en quelque sorte, tout de même.

J’avais fais du patin à roulette et même du roller en étant plus jeune et même si cela remontait à quelques années, ces choses là étaient comme le vélo, cela revenait avec un peu de pratique. Enfin…en théorie. Je lâchai un petit rire quand Viktor affirma qu’il allait avoir besoin d’un verre, au moins, avant de se sentir à l’aise sur ses propres patins.
— Je te suis ! rigolai-je, je pensais mes reflexes plus fiables que ça…
J’avançai avec prudence sur la piste, m’accrochant comme je le pouvais au jeune homme qui, lui aussi, peinait à conserver un équilibre correct. J’avais voulu faire originale pour ce date, mais je n’étais plus si sûre que ce soit une bonne idée. J’essayai tant bien que mal de garder une certaines dignité, mais j’étais forcée d’admettre qu’il me fallait, pour ne pas trop m’éloigner du bord ou du moins garder a proximité quelque chose de solide à quoi me raccrocher. Quand nous arrivâmes au bar, je me calai, avec Viktor dans un endroit stable. Il me proposa à boire, et je lui commandais un Gin Tonic, là où lui choisi un whisky, lui comme moi avions besoin de quelque chose de fort, visiblement.
— En général, j’aime bien quand il y a un peu d’échauffement avant les choses sérieux, mais…
Je partis d’un petit rire.
— Après reflexion, je ne suis pas certain que le patin à roulettes soit la meilleure idée que j’aie eu.
Sans me départir de mon humeur joyeuse, je pris une gorgée de mon cocktail avant de reporter mon attention sur le beau tatoué.
— Donc…tu traines souvent sur Bow-Tie ?