(rp hot) manzantis ; soirée sur la plage

Tenue - Cela faisait bien longtemps que tu n’avais pas eu droit à ce genre d’attention, Emi. Fallait dire que tu étais une amoureuse de la romance et de la passion. Avant de faire la rencontre malheureuse de ton ancien copain, tu enchaînais les conquêtes et te camais à l’admiration que l’on pouvait te vouer, sans réussir à te poser sérieusement. Tu avais longuement profité de la vie et des plaisirs charnels, jusqu’à te faire brutalement intercepter puis arrêter avec le passage de ton ex. Tu fermais les yeux en y repensant, lorsque tu couvrais ton enveloppe charnelle de ta tenue immaculée, à l’allure bohémienne. Tu enfilais également des derbies plates pour être à l’aise et tu coiffais ton carré brun du bout des doigts, appréhendant ce rendez-vous. Tu n’avais pas vu Elias depuis ce soir : quelques messages échangés, tu ne savais pas encore comment te situer face à cette nouveauté naissante. Certes, tu stressais, sauf que la joie prenait le dessus sur toutes tes émotions néfastes et tu étais souriante en arrivant chez lui. Juste le temps de récupérer quelques affaires et il conduisait jusqu’à la plage. Tu étais en admiration face au paysage : la nature te faisait du bien comme rien d’autre, c’était bien dans les espaces dégagés et un brin isolés que tu te sentais le mieux. Installés sur le sable, tu t’asseyais en tailleur en te penchant légèrement vers la nourriture préparée et un rictus taquin venait étirer tes lèvres. « Je suis Cheffe Cuisinière de formation, ce que je vois me fait assez mal au cœur. » Et tu laissais un rire s’échouer hors de tes pulpes charnues, posant tes mirettes océaniques sur le visage d’Elias. Tu te permettais de lui retirer sa casquette, la déposant sur son sac, à côté de ton sweat. « Pas de casquette si pas de capuche. » Ta voix portait à peine et tu le regardais sereinement encore un peu. C’était beau, presque idyllique, les regards pétillants, apaisés qu’il t’offrait, Elias, ça te faisait détourner les yeux au bout de quelques secondes, comme embarrassée, te penchant pour attraper un des sandwichs préparés.

Les paysages de Bowen te faisaient beaucoup de bien et tu réalisais un peu plus chaque jour à quel point la nature te servait de thérapie. Tu n’étais effectivement pas la plus à l’aise avec les mots ni lorsqu’il s’agissait de te confier. Trop habituée à être la bouée de sauvetage des autres, à distribuer de la joie comme l’on donnerait des bonbons, tu t’oubliais trop souvent dans ta présence pour les autres. Elias pouvait en témoigner : tu avais eu du mal à prendre la parole, à t’ouvrir lors de ton arrivée au groupe de parole, si bien que tu étais restée un moment muette, comme détachée de l’instant. Tu avais fini par craquer dans une ruelle et Elias avait été l’ange gardien sur ta route, te servant de bouée à son tour. Tu rejetais ces pensées, cette naissance de sentiments, avant de les accepter depuis que tu l’avais retrouvée, Elias. À en juger les regards que tu lui adressais, Emi, tu avais parfois l’impression qu’il était un rêve, une chimère, qui s’échapperait lorsque ton cœur lui serait offert sur un plateau. « Tu voulais t’occuper de tout, je t’ai laissé faire. » Et tu haussais les épaules, affichant un air taquin pour le titiller un peu : tu étais exigeante avec les brigades dont tu t’étais occupée, Emi, mais dans ta vie personnelle, tout était différent. Tu acceptais et chérissais les attentions que l’on pouvait te faire, sans jamais les repousser. « J’aime bien, oui. » Commentais-tu en claquant délicatement ton verre au sien, trempant peu après tes lèvres charnues dans le liquide carmin. Une délicate gorgée qui réchauffait ta gorge, étirant un rictus à tes lèvres finement teintées par la couleur de l’alcool fruité. « J’ai beaucoup voyagé : que ce soit en Amérique, en Europe, Asie, dans les îles et j’en passe… J’adore ça. Pour le moment, je suis à Bowen, mais je ne compte pas m’éterniser. » Tu mentais sur ta fin : tu comptais bien rester à Bowen, mais Emi, tu voulais voir ce que cela lui faisait de savoir que tu pouvais disparaître et plus jamais remettre les pieds en Australie. Voir s’il tenait à toi, s’il t’en dirait un peu plus sur votre affection mutuelle, tout en affichant l’air de rien, petite joueuse que t’étais. « Et toi ? » Demandais-tu, toujours en feignant l’innocence, Emilia.

Et il semblait tomber dans le piège, Elias, sautant à pieds joints dans le traquenard que tu avais improvisé pour savoir ce qu’il pensait de toi, de vous, de ce lien qui commençait sérieusement à te faire tourner la tête. Tu ne laissais passer aucune expression sur ton minois, Emi, satisfaite de réaliser qu’il tenait tout autant à toi que toi. Tu te contentais de baisser le regard et de coincer quelques mèches de cheveux derrière ton oreille, tu avais l’air de réfléchir, d’être ailleurs. Le verre de vin semblait très intéressant sur le moment et te voilà à doucement l’onduler pour faire tourner le liquide à l’intérieur, finissant par en boire tout le contenu. Un long silence s’ensuivait et tu réfléchissais, Emilia : tu avais envie de passer plus de temps avec lui, de lui faire comprendre que tu commençais à l’avoir dans le cœur, dans la peau, dans le sang. « Oui, je compte partir. » Et tu faisais durer la plaisanterie encore un peu, juste pour qu’il t’ouvre un peu plus son cœur. Emilia, tu levais à nouveau les yeux et tu te perdais dans les siens, tes prunelles azurées ancrées dans celles d’Elias, longuement, un sourire attendri aux lèvres. « Pourquoi, Elias ? » Ta voix portait à peine, un murmure ondulant sur les vagues et ta blague qui durait encore un peu, parce que tu avais besoin, envie de savoir ce qu’il pensait de toi, qu’il te retienne, d’une certaine manière, même si tu ne comptais pas partir. Tu avais ton frère, Livio, ta démarche pour obtenir tes papiers et pour pouvoir officiellement rester, devenir citoyenne de Bowen, une Australienne pure et dure. Pas question de lui dire tout ceci à Elias, tant que tu n’entendrais pas ce que tu voudrais, Emi, pas tant qu’il ne ferait pas ce pas décisif vers toi.

Il était impossible pour toi, Emi, de retenir la risette qui venait étirer tes lèvres charnues. Tu ne baissais pas les yeux et savourais chaque détail, chaque mot qu’il osait te confier : ces derniers contribuaient pas mal à ton bonheur. À en juger le sourire étincelant que tu affichais, Emilia, c’était exactement ce que tu attendais venant de lui, de celui qui rendait tes maux un peu moins douloureux. Et tu ignorais où tu mettais les pieds, ce qu’allait te réserver la vie si tu t’engageais à ses côtés, mais t’avais envie d’y croire, tu en avais certainement besoin également. Tu venais poser le verre dans le sable, te rapprochant d’Elias pour glisser tes paumes délicates sur ses joues et tu murmurais. « Je ne pars pas. » Tu glissais quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles, Emi et tu le regardais, tendrement, vos visages baignés par les rayons du soleil qui commençait à décliner, égayant la voûte de teintes ardentes. « Je plaisantais, j’ai bientôt les papiers… » Et tes phalanges glissaient peu à peu jusqu’à sa nuque que tu caressais du bout de tes doigts, le regardant, alors que ta respiration chaude cognait ses lèvres, que tu attendais un peu, en dépit de la proximité de vos visages. Les nez se frôlaient, les lèvres également. Tu rembobinais les paroles qu’il t’avait dites, Elias, soulevant ton cœur d’un sentiment si agréable que cela suffisait à supprimer toute douleur dans ton corps. Cette envie de l'embrasser plus forte encore.

Tu lui adressais un sourire teinté de malice, lorsque tu lui révélais la brève supercherie. Rien de bien méchant, juste assez mesquin pour lui soutirer un brin de vérité, suffisamment pour qu’il vienne à te dire ce qu’il pensait réellement de toi. Jusqu’à présent, tu ne savais pas s’il avait ressenti la même chose que toi, s’il avait été honnête la dernière fois ou au contraire, s’il n’avait pas voulu te blesser en énonçant un coup de cœur réciproque. Tu venais parcourir sa peau de tes doigts, sa nuque lentement caressée, ressentant si bien l’effet que tu lui faisais. Emi, t’avais le sourire qui ne te quittait pas, tu te sentais si bien sur le moment, que tu fermais les yeux immédiatement lorsqu’il osait t’embrasser, Elias. Tu n’avais été touchée ni même effleurée par personne depuis quelques mois et tu redécouvrais les sensations oubliées. Le feu dans les entrailles, les papillons dans le ventre, l’envie de plus dans ton bas-ventre et la passion des baisers échangés. Pas le temps d’exprimer quelque chose, Emi, qu’il revenait à toi, Elias et ceci te faisait un bien monstre. Baiser plus langoureux, fougueux, le ballet des muscles humides et tu intensifiais la présence de ta paume sur sa nuque, te rapprochant davantage de son corps. Emilia, tu le regardais lorsque le souffle te manquait et tu glissais, chevauchant lentement ses cuisses, des gestes toujours aussi délicats de peur de faire les choses mal, trop brusquement. Tu avais perdu confiance après ton ex. Tes prunelles océans dans les siennes et tu happais tes lèvres des siennes, caressant lentement la peau de ses joues, de sa nuque, jusqu’à sa tignasse, sans oser y revenir. Emi, tu ne savais plus y faire avec les hommes.

Tu relevais légèrement ta jupe afin de pouvoir chevaucher ses cuisses, dévoilant tes petites gambettes de peu. Tes lèvres, elles, hésitaient : Emi, ta confiance s’était envolée, tout comme ton goût pour la séduction et le charme. Elle était bien loin la jeune femme qui profitait de sa féminité, de la sexualité, n’est-ce pas, Emi ? Cette relation passée ne serait pas sans conséquence et même si tu continuais d’avancer, tu n’en demeurais pas moins perdue face à cet océan de sentiments. Tu renouais peu à peu avec les frissons qui remontaient le long de ton échine, qui épousaient ton épiderme et les caresses d’Elias le long de tes courbes galbées. Tu venais même à soupirer d’aise lorsque sa paume trouvait refuge sur ta peau dénudée, tirant délicatement ses cheveux de tes phalanges perdues dans sa tignasse. L’épiderme sensible, réactif, cela faisait si longtemps que l’on ne t’avait pas touché, Emilia, que chaque toucher était exacerbé, te provoquant de langoureux frissons. Et tu laissais aller un sourire lorsque la casquette trouvait refuge sur ton crâne, laissant ta croupe s’asseoir sur les cuisses d’Elias, sans perdre ta risette. « Elle te va mieux. » Ta voix portait à peine, ôtant l’accessoire de ton crâne pour la reposer sur celui de son propriétaire, entourant ses épaules de tes bras, de manière à basculer en arrière, toi, au-dessus et tes genoux appuyés contre le sable. Ton corps lui étant offert, tes mains dans ses cheveux. Ton front reposait sur celui d’Elias et tu frôlais ses lèvres des tiennes, laissant aller ta respiration brûlante sur sa nuque, finissant par l’embrasser lentement, au même titre que sa mâchoire. Et ton sourire, Emilia, renaissait de ses cendres, lorsque tu le regardais, plongeant dans son regard, avec toujours l’envie de passer la soirée à l’embrasser. Fallait dire que tu l’avais attendu, ce moment, te permettant de renouer avec la proximité que tu aimais tant.

Il ne t’avait fallu que quelques mots pour te faire succomber, Emilia. Si lui avouer ton attirance avait été compliquée, l’autre soir, tu ne regrettais pas la tournure que prenait ce rendez-vous. Pour rien au monde tu ferais machine arrière, non, tu te sentais foutrement bien entre ses paumes, contre son corps, à savourer le renouveau de la proximité physique, des caresses et baisers sur ta peau portant encore les traces des coups. Des bleus tentant de se fondre à ton épiderme, quelques cicatrices, mais l’envie d’aller de l'avant ancré dans le cœur. Alors, ton corps basculait sur le sien et ton bassin rencontrait lentement le sien, te laissant aller contre ses lèvres, à parcourir son épiderme de ta respiration brûlante, à mordiller légèrement sa peau de tes quenottes, à l’humidifier de tes pulpes, de ton muscle rosé. Et ton souffle s’emballait, au fil des baisers, ressentant l’envie d’un peu plus de lui, de vous, Emi, avec tes prunelles fiévreuses, envieuses. Une risette étirait tes lèvres, satisfaites de savoir que l’envie était partagée et tu happais ses lèvres des tiennes, imitant un baiser sans lui en offrir un. Taquine, Emi. Envoûtante, Emi. « J’ai envie de toi, Elias… » Ta voix portait à peine, Emi, comme si tu te sentais honteuse de lui confesser ceci, toi qui avais perdu ta confiance de vue avec tout ce qui s’était passé. La vérité, c’était qu’il te mettait en confiance, Elias, que t’en avais rêvé de ces moments à deux, sans que plus rien ne compte autour. Pas même le monde ni les tracas du quotidien, juste vous deux, vos corps collés et vos lèvres se frôlant.