#10 we all need someone to stay (charlie)

Entendre son nom s’échapper fiévreusement d’entre les lèvres de Charlie, ça faisait complètement perdre la tête de Woody. Son excitation était déjà à son comble et pourtant, le timbre de la voix de la pâtissière le propulsa plus loin encore dans son plaisir. Il ressentait tout le désir à travers son souffle et de savoir qu’il procurait autant de bien à Charlie, ça suffisait à ce qu’il redouble d’ardeur. Il captura ses lèvres pour que leurs respirations s’entrecoupent dans les baisers langoureux, desquels s’échappaient des gémissements profonds. Lorsque Charlie bascula la tête vers l’arrière, ces plaintes devinrent des cris, des cris de plaisir, d’extase, de satisfaction, des cris qui se mêlèrent à ceux de Woody qui rapidement explosa en elle. Son corps trembla mais pas en raison de tressaillements dus à sa maladie non, enfin, il tremblait à nouveau pour les plus belles raisons du monde. Il n’eut pas à attendre longtemps que la pâtissière le rejoigne dans l’orgasme, elle le suivit de près, explosant par-dessus lui, déversant toute sa lumière, toute sa beauté sur cet homme qui la regardait jouir avec le plus grand des plaisirs. Elle était magnifique et Woody la savourait du regard. Quelques secondes passèrent, tous les deux reprenant leurs esprits. Woody se retira de Charlie et se débarrassa rapidement de son préservatif. Puis, revenant dans sa position initiale, le trentenaire se rallongea finalement sur le dos, emportant Charlie avec lui pour qu’elle se couche contre lui, tête posée sur son torse. Il passa une main douce contre la chevelure de la jeune femme, ses doigts s’emmêlant par moments dans ses mèches. Il avait un mince sourire scotché aux lèvres, infatigable. Après ces minutes trop courtes dans l’esprit des deux amants, mais trop longues sur le cadran, Woody brisa la quiétude du moment. « Je pense que mon café va avoir besoin d’être un peu réchauffé … » Dit-il d’une voix rieuse. « Et tu n’as pas encore fini de me faire visiter cette maison … » En fait, rien de ce qui avait été planifié n’avait été accompli, finalement. Mais Woody ne regrettait absolument pas ce changement de planning, et il avait le sentiment que Charlie était sur la même longueur d’ondes que lui. Sur le même petit nuage, aussi.

Leurs deux corps unis, Woody et Charlie harmonisaient leurs mouvements, propulsant les gémissements de la pâtissière. Alors que ses râles de plaisir s'intensifiaient, elle geint le nom de Woody dans sa bouche.  Sa langue jouait avec expertise avec la sienne. Elle ressentit qu'il grandissait davantage en elle, lui donnant des coups de reins plus ardents. La chaleur gronda dans son bas-ventre. Il allait venir, elle le sentait plus dur. L'entendre lui aussi aller au bout de son orgasme lui provoqua un jouissement ultime. Tête en arrière, haletante, Charlie perdit pied à la réalité. Quand ils reprirent ensemble leurs esprits, elle se retira de lui et Woody en profita pour enlever le préservatif. Elle fut reconnaissante qu'il la bascule dans ses bras, qu'elle trouvait réconfortants après ce moment extrêmement intime. Allongés sur le dos, ils restèrent l'un contre l'autre immobiles.  Les yeux au plafond, leurs souffles reprenaient peu à peu un rythme normal. Un sentiment de bien-être enveloppa Charlie. Un silence s'installa mais il n'était pas gênant, bien contraire, il y avait une plénitude qui régnait entre eux. Elle ne sait combien de temps s'était écoulé avant que Woody rompt ce silence. Charlie ne descendit pas sur son petit nuage pour autant. Tu m'as distraite, c'est de ta faute. fit-elle semblant de se plaindre, ce qui n'avait rien de convaincant vu son large sourire. Jamais elle n'aurait cru que cette simple visite de Woody prenne une telle tournure. Mais à présent qu'ils s'étaient retrouvés physiquement et charnellement, Charlie n'avait plus envie de continuer de faire le tour de la maison. Du moins pas tout de suite. Je propose qu'on reste juste... cinq petites minutes de plus... Elle blottit sa tête contre son torse et ferma les yeux. Comme ça... Pour la première fois depuis son retour à Bowen, elle se sentait heureuse.

♡:

Si Woody n’était pas un grand romantique, il n’était pas non plus l’opposé de ce qualitatif. Il aimait les moments doux, les moments lovés dans les bras de l’autre. Le jeune homme accueillit avec quiétude ce temps durant lequel seules leurs respirations habitaient le silence, en se calmant peu à peu. Les doigts du trentenaire effleuraient doucement la peau nue du bras de Charlie, de haut en bas, comme un mouvement calculé et répété alors qu’en fait l’esprit de l’homme était complètement ailleurs. Il était bien, juste bien, et il avait envie que ce petit nuage perdure, que ses pensées sombres ne reviennent pas créer l’orage dans leur ciel d’été. Plutôt que de laisser le silence donner une tribune à ses peurs, Woody décida de remplir le vide en parlant avec légèreté de son café refroidi par l’attente. Il rit à la réponse de Charlie, avant de parler de la visite de la maison qui, elle aussi, avait été laissée en plan. « Ok. Encore cinq minutes … » Accepta Woody avec un sourire, serrant un peu plus Charlie contre lui alors qu’elle se blottissait d’elle-même un peu plus contre son torse. Il se concentra sur l’odeur de sa chevelure, sur la douceur de sa peau, sur le son de sa respiration, il se concentra sur tous les petits détails dans l’espoir de les laisser le submerger, pour faire taire tout le reste.

FIN