cause i just want you here tonight holding on to me so tight (nevann)

Samedi 5 décembre. 20 jours avant Noël. Et le sapin de Nevaeh n'était pas encore fait. Avec les années, et les voyages, elle avait appris que le faire trop tôt ou trop gros n'était pas une bonne idée pour une nomade comme elle. Elle préférait donc, même si elle adorait Noël, se montrer raisonnable et attendre au premier du mois de décembre pour l'assembler. La journaliste n'allait jamais dans l'excès. Elle achetait souvent un petit arbuste qu'elle mettait dans un joli panier et qu'elle décorait maigrement de décorations simplistes. Elle ne faisait pas plus, même si elle en mourrait d'envie, parce qu'elle ne savait jamais pour combien de temps elle était en ville, sur place, avant de s'envoler ailleurs. Évidemment qu'elle rêvait de gros, de grandiose, d'un sapin qui illuminerait tout le séjour une fois les lumières de la pièce fermées. Un jour, peut-être, si elle emménageait avec Juliann, elle tenterait de le convaincre de faire quelque chose de gros, de beau, qui reflétait réellement son amour de Noël.

Samedi cinq décembre, pourtant, cette année, son sapin n'était toujours pas fait. La boite de décorations de Noël n'était pas sortie du placard, même. Mais, cette année, tout était différent. L'opération lui avait réduit sa mobilité, elle n'avait pas eu ni la force ni le temps de s'attarder aux décorations festives. À une semaine et cinq jours post opération, sa cicatrice qui ne lui faisait donc plus vraiment mal, mais qui l'empêchait tout de même d'obtenir toute sa mobilité, elle avait convaincue Juliann de faire un tour près du train de Noël. « Si je n'ai pas de sapin cette année, tu peux au moins me faire la faveur de venir l'admirer avec moi », lui avait-elle demandé, les yeux doux. En vérité, sa première demande avait été de le prendre et de se laisser bercer sur les rails jusqu'à Brisbane, trois jours que tous les deux, dans un décor féérique. il l'avait gentiment refusé, non pas que l'envie n'y était pas, c'était le temps, le problème. Depuis qu'il avait recommencé le boulot, ils ne pouvaient être aussi spontané. Et la brune avait accepté, sas broncher.

Elle l'avait au moins convaincue d'aller le voir, ce train de Noël, avant son départ, d'aller profiter de l'ambiance, de la musique des Fêtes et des lumières qui scintillaient de partout. Des sapins décorés dans la gare, des couronnes de Noël, des boucles et des cloches, des choeurs qui chantaient les classiques et des gros casse-noisettes. Nevaeh, qui marchaient sur la pointes des pieds d'un pas bien trop rapide pour une convalescente, tirait Juliann de la main, le sourire de ses lèvres peintes de rouge qui s'étirait alors que ses yeux s'émerveillaient devant tant de beauté. « C'est tellement magique », soufflait-elle en se tournant vers l'homme. Elle attrapa un dépliant qu'un employé costumé en lutin offrait. « Photo avec le Père-Noël, lecture de contes, fermette, boutiques, ateliers artisanaux, bar, restaurant ou karaoké.... Qu'est- qui qui te parle? », demandait la brune, relevant des yeux brillants et à la fois piteux sur Juliann. « J'aurais aimé pouvoir partir à bord du train... Et tout essayer.. Mais il faut faire des choix... », soupirait-elle. « Tu sais, l'offre d'abandonner ton job et de faire pousser des légumes dans ton jardin tient toujours... Et, comme ça, on pourrait partir à bord du train de Noël... » Elle n'était qu'à demi-sérieuse. Partir, elle le voulait. Mais qu'il lâche son job, ça, non.

Noël est une période de l'année que tu aimes mais sans doute pas autant que Nevaeh. Cela fait pratiquement un mois qu'elle enchaine les films de Noël, avec ou sans toi. Alors il n'y a pas à dire, vous êtes déjà bien dans le bain. Néanmoins, il y a une chose que vous n'avez pas encore faite ensemble, c'est un sapin. D'habitude, tu n'en mets pas ou alors un petit parce que tu n'aimes pas vraiment le décorer tout seul, cela n'a pas la même saveur. Alors tu te contentes de rendre visite à ta mère et de décorer son sapin avec elle. Notamment pour mettre les guirlandes lumineuses. Cette année, tu as longtemps espéré que vous fassiez votre sapin, avec Nevaeh, dans ta maison. Mais les choses ont dérapé, par ta faute, durant ces dernières semaines alors ton souhait n'a pas été exaucé. Tu espères que l'année prochaine vous vivrez enfin ensemble et que vous pourrez apporter la magie de Noël, ensemble, dans ta maison. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, tu as accepté de suivre Nevaeh à la gare de Bowen pour découvrir le Queensland Christmas Train. Ce train qui part pour un périple de quelques jours avec une multitude d'activités à l'intérieur pour ravir les petits et grands. Tu aurais aimé partir quelques jours avec Nevaeh parce que tu sais qu'elle aurait adoré, qu'elle en aurait pris plein les yeux. Mais d'une, à cause de ton travail, ce n'était pas possible. Et de deux, à cause de sa convalescence, c'était prendre des risques inutiles. Du coup, cette année, ce n'est pas pour vous. Peut-être l'année prochaine ? « Ralentis, on n'est pas pressés. » La grondes-tu tout en douceur en la voyant accélérer le pas, trop émerveillée par ce qu'elle découvre. C'est féérique, c'est vrai et un vrai régal pour les yeux. Pile ce que Nevaeh adore. « Les ateliers artisanaux ça nous réussit plutôt bien nan ? » Demandes-tu avec un sourire aux lèvres, te rappelant votre premier rencard et ces tasses en céramique décorées par vos soins. Tu possèdes toujours la tienne d'ailleurs. « J'aurais aimé moi aussi... » Tu soupires, le regard désolé. Mais lorsqu'elle parle de son offre de cultiver des légumes et d'arrêter ton travail de pompier, un sourire nait à nouveau au creux de tes lèvres. Tu t'arrêtes pour venir te placer devant elle, rapprochant doucement son corps du tien. « Il va falloir me faire une dizaine de fellations dés aujourd'hui alors... » Murmures-tu contre ses lèvres avant de lui voler un baiser.

C’était la première fois depuis longtemps qu’elle était à Bowen pour tout le mois de décembre. Nevaeh avait passé les deux dernière années à New York où la vie allait trop vite pour célébrer Noël, ce qui avait sans doute contribuer à son malheur d’y habiter. Les années précédentes, elle avait vadrouillé ici et là, sans but précis autre que découvrir le monde. Ce qu’elle aimait de voyager au mois de décembre, c’était de voir Noël à travers le monde et ses différentes traditions, les cultures qui avaient toutes adapter Noël à leur réalité. Cette année, elle passait Noël à la maison, dans des traditions qu’elle connaissait et qu’elle adorait. Seulement, elle n’était qu’à moitié dans cet esprit festif. Elle n’avait toujours pas de sapin. Et sans doute qu’elle n’en aurait pas du tout cette année, qu’elle ne se contenterait que du sapin de sa famille qui prenait la majeur partie du séjour tellement il était grand, papa Rutkowski adorait Noël. C’était sans doute de là que Nevaeh avait hérité de cet amour.

C’était dommage, de se contenter du sapin familial. Cependant, à peine réuni avec Juliann, et réuni était un grand mot puisqu’ils n’avaient pas mis encore des mots sur ce qu’ils étaient à présent qu’ils voulaient repartir sur de bonnes bases, elle n’avait pas eu le courage de proposer au pompier d’habiller sa maison. C’était douloureux. Le mois de décembre, ils avaient de base prévu le vivre ensemble, sous le même toit. Mais leur projet d’emménagement, de vie à deux, avait été mis sur pause. Par sa faute. Et un peu celle de Nevaeh qui lui avait demandé du temps pour apprendre à se retrouver. Du temps, qu’elle mauvaise idée. Vivre avec lui, elle le voulait. Mais elle voulait aussi que Juliann lui prouve qu’il l’aimait a un point que plus jamais il ne jouerait d’elle.

« Rabat joie! », lâchait-elle dans un rire en ralentissant le pas. « Je le suis, moi, pressée d’arriver devant le train », fit elle d’une moue sérieuse. Ça avait été long d’attendre toute la matinée. Et, pour une fois que Juliann lui permettait de sortir de chez elle sans la réprimander, Nevaeh ne voulait pas perdre une seule minute. Il fallait en profiter, la prochaine fois qu’elle pourrait prendre l’air ainsi, elle serait sans doute bien tardive. Les yeux levés vers les décorations, elle souriait, ses lèvres étaient étirées de tout leur long. Elle était bien. Et pour une fois, elle ne pensait pas à cette cicatrice et le changement dans sa vie. Pour une fois, elle était réellement heureuse. Se retournant vers Juliann pour sonder son opinion, elle ne put cacher l’émerveillement sur son visage. « On est de vrais artistes ! » C’était faux, mais cela faisait référence à leur premier rencard et au plaisir qu’ils avaient eu de se découvrir. Nevaeh hochait donc la tête. « Va pour les ateliers. Je te fabriquerai un truc que je t’offrirait à Noël, peut-être. » Ils n’avaient pas reparlé de Noël, tous les deux. De base, ils étaient supposés le fêter ensemble. Mais leur séparation était venue compliquer les choses. Peut-être seraient-ils séparés cette année.

Bien que les ateliers artisanaux intéressaient Nevaeh, elle aurait eu envie de tout découvrir de cet endroit magique. Seulement, le temps était compté. Et le train allait repartir, sans elle. Elle qui d’ordinaire ne manquerait pas une telle aventure resterait à Bowen. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais Juliann ne pouvait pas s’absenter de son travail et ses congés ne concordaient donc pas avec le départ du train. La journaliste proposa à nouveau à son amant de quitter son job, de vivre de cultivation dans son jardin et de leur amour. Juliann s’avança vers elle, collant son corps à celui de la brune, pour venir capturer des lèvres avec douceur. Nevaeh répondit au baiser, sourire aux lèvres. « Quand tu veux », soufflait-elle, « il y a sans doute des toilettes à bord de ce train. Je te ferai des dizaines de fellations si ça peut nous faire nous évader pour quelques jours.. » Il y avait un peu de regret dans sa voix. Elle aurait vraiment aimé pouvoir partir. Mais elle l’aimait. Et elle comprenait. Et elle se montrait raisonnable, acceptant de seulement y passer la journée. « Viens, on va manquer l’atelier qui début dans 10 minutes si on reste ici », se résignait-elle en reprenant la main, forçant Juliann à reprendre le pas.

Pressée, tu vois bien qu'elle l'est, cela crève les yeux. Tu sais à quel point Noël est important pour Nevaeh et à quel point elle aime tout ce qui s'en rattache. Alors évidemment, vous ne pouviez manquer le train de Noël avant qu'il parte pour son périple à travers le Queensland. Tu aurais aimé pouvoir lui offrir plus de temps dans le train et durant ce voyage mais ton travail ne te le permet malheureusement pas. Tu as déjà posé pas mal de congés pour votre départ au Sri Lanka même si tu ne sais pas du tout s'il est toujours d'actualité, après ce qu'il s'est passé ces dernières semaines. « C'est une certitude. » Dis-tu quand Nevaeh affirme que vous êtes de vrais artistes. En ce qui concerne les tasses en céramique, ce n'était pas du grand art mais ce n'était pas le but, après tout. Aujourd'hui ne dérogera pas à la règle, vous ne ferez probablement rien d'exceptionnel mais ce n'est pas le plus important. « Peut-être ? Et moi qui pensais que j'allais être couvert de cadeaux pour tous ces orgasmes que je t'offre tous les jours... » Plaisantes-tu, un sourire malicieux au coin des lèvres. Tu n'as pas encore pensé au cadeau que tu lui feras à Noël mais ce sera probablement autre chose que la création réalisée aujourd'hui. Parce que ça ne risque pas d'être assez exceptionnel pour elle. Même si Nevaeh ne s'attache pas aux biens matériels, elle mérite un cadeau à la hauteur de tout ce qu'elle t'apporte au quotidien. Tout en prenant la direction des ateliers, la jeune femme n'hésite pas à te rappeler que sa proposition tient toujours, celle d'abandonner ton travail en t'offrant, en contre-partie, des dizaines de fellations. Une propositions alléchante, que tu as encore du mal à refuser aujourd'hui. Si tu n'aimais pas tant ton métier, tu l'aurais déjà laissé tomber. Sur un coup de tête, comme ça, même si cette proposition est complètement folle et irréaliste. Son corps collé au tien, tu viens l'embrasser en sentant ses lèvres s'accrocher aux tiennes au même instant. « Il n'y a pas que les toilettes... je suis sûr qu'il y a des tas de recoins intéressants dans ce train. » Rétorques-tu en souriant. Glissant ta main dans la sienne, tu la suis jusqu'à ce que vous arriviez devant le wagon où se déroule les ateliers artisanaux. « Pour me faire pardonner, l'année prochaine je t'amènerai en Laponie pour Noël. » Souffles-tu à son oreille avant de déposer un baiser sur le haut de son crâne et d'entrer dans le wagon. Une fois à l'intérieur, ton regard balaie la pièce à la recherche de l'activité idéale pour vous deux. « Qu'est-ce qu'on fait ? Pas l'atelier des petits sablés, ce sera trop facile pour toi. » La journaliste adore cuisiner et en plus elle est vraiment douée. Alors autant réaliser une activité qui sera un challenge pour tous les deux et qui vous permettra d'apprendre des choses.

Elle était vraiment déçue, Nevaeh. Mais jamais elle ne le dirait à Juliann. Elle comprenait, il avait des obligations, un travail qui lui demandait d’être présent et concentré. Elle comprenait tout ça. Mais Noël, c’était son moment favori de l’année. Et partir à l’aventure, c’était ce dont elle préférait. Et comme si la vie ne lui avait pas assez fait de mal ces derniers mois, elle se sentait encore une fois maudite de voir une si belle occasion lui filmer entre les doigts. Elle comprenait, elle acceptait, alors elle souriait, du mieux qu’elle le pouvait pour ne pas laisser paraître la déception qui n’apporterait rien de bon. De toute façon, partir, ils le feraient à la fin de la semaine. Quatre jours, en retraite, que tous les deux, à cet endroit sublime qu’ils connaissaient bien, endroit qui avait été témoin de la naissance de leur amour et de ce désir sexuel palpant entre eux. Alors, avait-elle réellement droit de se plaindre?

Évidemment, elle aurait pu partir seule. Mais dans sa condition, ce n’était pas une bonne idée. Puis, Juliann s’y serait opposé, il aurait sans doute crié à l’imprudence de la brune. Elle s’y était donc résigner qu’à faire le maximum d’activité possible en un minimum de temps. Et cela commençait par un atelier artisanal. « Pfff », lâchait-elle dans un rire. « C’est plutôt toi qui devrait me faire crouler sous les cadeaux, j’ai été bien patiente et sage cette année », fit Nevaeh avec un sourire en coin. Sage et patiente, elle l’avait été. Et pas que, elle avait aussi été compréhensive, ouverte, persévérante... Leur relation n’avait pas toujours été simple, mais Nevaeh était encore là, malgré leurs embûches.

Ils allaient se diriger vers le wagon, eux qui étaient encore seulement sur le quai d’embarquement, mais la conversation dévia sur cette blague lancée quelques jours plus tôt. Que Juliann abandonne son job, c’était impossible. Nevaeh ne le laisserait jamais faire. Il l’aimait, son job. Il en parlait avec passion. Et ça en était sa vocation. Évidemment que ça rendait les choses plus complexes, par moment, comme lorsqu’un train de noël débarquait à Bowen. Mais ça faisait parti de qui Juliann était. Et même si elle lui faisait des dizaines de fellations, aujourd’hui, à bord de ce train, elle ne supporterait pas qu’il abandonne ce qu’il aimait. « Où tu veux », répondit-elle tout de même sur un ton moqueur, contre les lèvres de son amant qu’elle embrassa de nouveau. S’il voulait des fellations, il en aurait. Job gardé ou pas.

Nevaeh emporta donc Juliann dans son empressement, découvrant les wagons avec excitation et émerveillement jusqu’à se trouver devant celui qui les intéressait. Alors qu’ils s’apprêtaient à entrer, Juliann s’arrêta, posant un doux baiser sur la cime de la tête de la brune. « C’est pas la peine, bébé, vraiment », soufflait la journaliste en levant les yeux vers lui. Ce n’était pas de rester à Bowen durant l période de Noël qui la décevait, c’était de ne pas pouvoir faire part de l’aventure du train de Noël. Et ça, ça ne se gardait pas pour l’an prochain. Mais ça, Nevaeh ne l’avouerait jamais. Ils entrèrent dans le wagon ou différentes tables étaient positionnées dans l’espace. Juliann remarqua tout de suite l’atelier de pâtisserie, interdisant à la brune de le choisir. « Zut », fut-elle faussement déçue. Elle repéra, au loin, une table d’ornements. « On pourrait fabriquer des décorations pour le sapin », proposait-elle avant de se raviser. « On en a pas cette année, mais... on les aura pour l’an prochain. À moins que t’aies envie de passer par la rue principale tout à l’heure, je sais qu’il y vendent des sapins naturels... »

Tu as déjà pris plus de congés que nécessaire ces dernières semaines et, à cause de ton plâtre, tu as d'autant plus mis tes collègues dans l'embarras. Ce qui fait que même avec toute l'envie et toute la volonté du monde, tu n'as pas le droit de t'échapper quelques jours encore avec Nevaeh pour découvrir la magie de Noël dans différentes villes du Queensland. Tu aurais vraiment aimé lui offrir cela, voir la magie à travers ses yeux et y lire des étincelles à chaque fois que vous arriveriez dans une nouvelle ville. Mais tu ne peux juste pas. Tu sais qu'elle est déçue, la journaliste, même si elle fait bonne figure, c'est pourquoi tu te promets de faire un maximum d'activités aujourd'hui pour qu'elle n'ait pas trop de regrets. « C'est vrai et peut-être que j'ai déjà un ou deux cadeaux pour toi. » Et avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, tu ajoutes : « Mais ça ne sert à rien de me demander ce que c'est, tu ne le sauras pas. » Tu sais que Nevaeh peut être insistante car poussée par sa grande curiosité mais aujourd'hui tu ne plieras pas. Les cadeaux, c'est sacré. En prenant la direction du wagon des ateliers artisanaux, vous remettez sur le tapis cette blague faite un peu plus tôt par Nevaeh à propos de l'abandon de ton job contre des dizaines de fellations par jour. Même si ce n'est pas le but de votre venue ici, tu ne peux pas t'empêcher d'imaginer tous les endroits où vous pourriez faire l'amour avec la peur de vous faire surprendre. « Coquine. » Murmures-tu en riant avant de sentir ses lèvres se poser sur les tiennes et de répondre à son baiser. Mais cette douce tentation n'est pas pour tout de suite, d'abord, vous comptez bien découvrir les ateliers artisanaux qu'offre ce train. « T'as pas envie d'aller en Laponie ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils. Il parait qu'il fait tellement froid là-bas que c'est impossible de rester plus de quelques heures à l'extérieur. Tu imagines déjà la scène, après avoir fait de la luge, vous rentrez dans votre petit chalet loué pour l'occasion et vous précipitez sous la douche. Ou dans le jacuzzi. C'est un tableau plutôt agréable qui se dessine dans ta tête et qui pourrait bien se concrétiser un jour. Une fois dans le wagon des ateliers, tu fais savoir à la brune que vous n'opterez pas pour celui des petits sablés étant donné qu'elle est bien meilleure cuisinière que toi. Que ce soit pour le salé ou le sucré, Nevaeh a vraiment un vrai talent. « On peut faire ça, oui. » Dis-tu en souriant, conquis par l'idée d'installer un sapin naturel tous les deux. « On le mettrait où ? Chez toi ou chez moi ? » Etant donné que votre cohabitation est repoussée, il n'y aura que l'un de vous qui profitera à cent pour cent du sapin. Mais peu importe étant donné que vous passez quasiment toutes vos nuits ensemble. Tu t'assieds à une table, invitant Nevaeh à se joindre à toi puis attends les instructions de l'homme qui tient le stand. Il vous dépose toutes sortes de choses : boules de Noël, rennes, étoiles, coeurs, etc. En bois ou non. A vous de choisir ce que vous désirez en faire. « Etant donné qu'on va les mettre sur notre sapin, il faut qu'on fasse mieux que pour nos tasses. » Rétorques-tu en riant. Vous n'avez pas fait du grand art au café-céramique mais le simple fait que vous les ayez fait vous-mêmes, lors de votre premier rencard, rend ces tasses bien plus belles à tes yeux.

Déçue, Nevaeh l'était. Vraiment. Partir découvrir la magie de Noël des villes avoisinantes au travers d'un train de Noël, ça aurait été une escapade parfaite pour la journaliste alliant sa fête favorite et sa passion pour les découvertes touristiques. Mais tout ça, elle devra s'en passer, rester sagement à Bowen et attendre que le train ne revienne en ville, dans quelques années, pour saisir sa chance. Enfin, partir, elle le pouvait. Rien ne l'en empêchait. Et voyager seule, Nevaeh, elle l'avait déjà fait, bien plus d'une fois. Ce n'était pas un problème. Ce qui l'était, cependant, c'est que pour une rare fois dans sa vie, elle n'avait pas envie de plier bagage toute seule. C'était avec Juliann qu'elle voulait vivre le train de Noël et ses merveilles. Et comme lui ne pouvait pas quitter Bowen, elle non plus ne le faisait pas.

Elle comprenait, Nevaeh. Complètement, amplement. Et ça n'avait rien à voir avec sa grande empathie et sa capacité penser aux autres avant elle. Elle comprenait que Juliann avait des engagements, que son travail demandait plus de sérieux concernant les allées et venus que le sien et que ça serait comme ça un peu toute leur vie, s'ils décidaient de la passer ensemble. Elle comprenait. Et elle ne bronchait pas. Il se saurait rien de sa déception, rien du tout. Nevaeh en faisait sa mission personnelle. À défaut de partir, il restait donc les activités à faire avant que le train ne prenne son envol et vous laisse sur le quai.

Juliann parlait cadeau. Évidemment, il venait d'éveiller la curiosité de la brune qui, yeux brillants, s'apprêtait à poser des questions quand le pompier la freina dans son ardeur. Nevaeh soupira longuement, secouant la tête. « Même pas drôle, d'abord », faisait-elle faussement boudeuse. « Veux-tu me dire pourquoi tu fais toujours ça? Ça te fait rire? », demandait-elle, sérieuse. Juliann jouait au même jeu, chaque fois. Celui de titiller la journaliste avec ses surprises, sachant très bien que ne pas savoir la tuait et qu'elle poserait des questions. Ça devait franchement l'amuser de voir la brune tenter de le convaincre de tout lui avouer pour refaire la même chose, encore et encore et encore. « Moi aussi, j'ai des idées de cadeaux. » En vérité, elle en avait deux. Peut-être trois. Mais rien d'encore trop concret. L'avantage de sa convalescence, c'était qu'elle pouvait réfléchir à tout ça alors que Juliann, lui, était au boulot. Et dans ses cadeaux, il y aurait sans doute une ou deux faveurs sexuelles, parce que que serait leur couple sans cette intimité qui les caractérisait bien? D'ailleurs, elle ne tarde pas à être proposée, cette intimité, mais pas pour les mêmes raisons. C'était les dizaines de fellations contre l'abandon de son job qui vint teinter la discussion. Ce à quoi Juliann répondre, contre ses lèvres, qu'elle était coquine. Oui, Nevaeh, elle l'était. Et elle était sérieuse quand elle lui intimait qu'il pourrait en avoir où il voulait, l'excitation de le faire dans le train de Noël qui la faisait vibrer.

Ça, c'était pour plus tard. Tout comme le voyage du train de Noël devrait attendre. Pour l'instant, on voyait bien que Juliann se sentait coupable de retenir sa douce à Bowen, alors que d'autres s'aventuraient dans un trajet qu'elle aurait voulu faire. Et, comme ça, il lança l'idée folle de partir l'an prochain, pour Laponie. « Je voudrais aller au bout du monde avec toi », fit-elle pour le rassurer. « mais je t'assure que tu n'as pas besoin de m'offrir un voyage l'an prochain pour me rendre heureuse. » Nevaeh le regardait avec douceur. Elle le connaissait bien, trop bien, presque par coeur. « Ça va, Juliann. Ce n'est qu'un train qui part d'ici pour aller jusqu'à Brisbane. » Il y avait une part de vraie dans cet aveu. Ce n'était qu'un voyage jusqu'à Brisbane, au fond. Et ils l'avaient déjà fait ça. Bien qu'elle minimisait sa déception, Nevaeh n'avait pas tort. Cependant, partir en Laponie ou n'importe où avec Juliann était tentant. Encore plus dans un pays où le froid régnait, où ils pourraient vir de la neige et devraient se coller pour se réchauffer. L'idée n'était pas mauvaise.

Dans le wagon choisi par les deux amoureux, leurs yeux défilaient les différentes tablées. L'atelier des petits sablés aurait été parfait, s'ils ne s'étaient pas lancé un défi, comme ils en avaient l'habitude d'ailleurs. C'était trop facile pour Nevaeh. Bonne joueuse, elle proposait donc les décorations de Noël et, par le fait même, l'installation d'un sapin. « Tu as envie, vraiment? », demandait-elle les yeux brillants. S'il savait combien elle en avait envie, elle, de tout ça. Noël, c'était vraiment sa période favorite. Et faire le sapin, son plus beau moment. « Égoïstement, j'aurais dit chez moi comme on y passe le plus clair de notre temps... Mais chez toi, c'est plus grand. » Évidemment qu'elle voulait en profiter, encore et encore. Mais elle le laisserait choisir l'option qui lui semblait le mieux. Enthousiasmée, Nevaeh s'installa à la table, écoutant les possibilités infinies qui s'offraient à eux. « Ma décoration sera plus belle que la tienne », laissait-elle dans la même lignée que lors de leur première date. « tu n'as qu'à ne pas m'embrasser comme tu l'as fait ce jour-là », finit-elle par annoncer, quand Juliann leur indiquait qu'il fallait mieux faire que pour leurs tasses. Si la tasse de Nevaeh avait été gâchée, c'était parce qu'il l'avait embrassé. Et parce qu'il l'avait rendu dingue. Nevaeh s'empara d'une boule de Noël en bois, sachant déjà ce qu'elle allait y faire. Elle avait besoin de peinture blanche et d'un pinceau fin pour y faire de tout petits détails. « Tu as un plan? », demandait-elle à son amant, moqueuse.

Ce n’est pas vraiment consciemment que tu titilles Nevaeh avec les surprises que tu peux lui faire ou encore avec les cadeaux. C’est simplement que pour pouvoir lui faire une surprise, il faut quand même la mettre un minimum au courant. Et pour les cadeaux, ça te paraît évident que tu ne vas pas lui dire ce que tu as acheté. Ce ne serait pas drôle sinon. « Non ça ne me fait pas rire mais ça t’oblige à travailler sur ta patience. » Réponds-tu, taquin. Quand il s’agit de cadeaux ou de surprises, Nevaeh n’en a aucune, de patience. « J’espère que certains de ces cadeaux impliquent ton corps complètement nu. » Dis-tu en arquant un sourcil. C’est évident, à tes yeux, que le soir de Noël vous ferez l’amour avant et après vos repas de famille. C’est évident, pour toi, que vous saurez pimenter ces moments intimes en mettant en œuvre tous vos fantasmes, ou presque. Cela fait partie de votre couple et de votre complicité, après tout. Quoi qu’il en soit, tu ne risques pas de questionner la brune sur les cadeaux qu’elle va t’offrir, préférant avoir la surprise. La seule chose que tu lui révèles c’est que l’année prochaine, à défaut de le faire cette année, tu l’emmèneras en Laponie. Pile à l’endroit où vit le Père Noël selon la légende. Tu n’y es jamais allé et tu espères que la journaliste non plus malgré tous ces nombreux voyages qu’elle a déjà pu faire dans sa vie. « Je sais que ce n’est pas une nécessité mais j’en ai envie. » Expliques-tu malgré que la jeune femme affirme encore une fois que ce n’est pas nécessaire. « Peut-être mais je sais que tu aurais adoré y prendre part. Alors arrête de faire comme si ce n’était rien et accepte ma proposition. » De toute façon, d’ici-là, tu auras le temps de la faire changer d’avis. Et maintenant que l’idée est ancrée dans ta tête, tu vas la garder dans un coin jusqu’à l’année prochaine. Une fois le wagon des ateliers artisanaux atteint, vous vous engouffrez à l’intérieur, choisissant de décorer des boules de Noël pour venir garnir votre sapin. Un sapin que vous n’avez pas encore mais que vous pourrez aller chercher juste après avoir quitté le train de Noël. « Evidemment que j’en ai envie. C’est notre premier Noël ensemble. » Alors décorer le sapin à deux, mettre les illuminations et décorer les alentours, cela te ferait vraiment plaisir. Tu ne peux pas dire que tu aimes autant Noël que Nevaeh mais tu apprécies beaucoup cette fête en tout cas. « On le mettra chez toi. Ce serait bête de le mettre chez moi et de ne pas en profiter… » Dis-tu, sûr de toi. Si vous le mettez chez toi, vous risquez d’en profiter à peine quelques heures par semaine. Ce serait complètement con. Après vous être installés à une table, la journaliste se vante que sa décoration sera plus belle que la tienne, comme lors de votre premier rencard. Tu ris en affirmant que dans tous les cas, vous devrez faire mieux que pour les tasses en céramique. « J’peux pas t’embrasser mais j’peux te toucher sous la table ? » Demandes-tu avec un sourire malicieux au coin des lèvres, alors que ta main vient se poser sur sa cuisse. Tu lâches un léger rire avant de prendre une boule transparente dans laquelle on peut mettre quelque chose à l’intérieur. « Je pense que je vais mettre de la fausse neige à l’intérieur. Et que je vais dessiner – avec l’air de pochoirs évidemment – des rennes et un sapin dessus. » Expliques-tu en haussant les épaules. « Avoue que mon idée déchire. » Ajoutes-tu pour lui ôter cet air moqueur du visage.

Nevaeh détestait les surprises. Et pourtant, elle adorait voyager sans savoir ce que demain lui offrait. Sans doute que en voyage, elle se sentait tout de même en contrôle de la situation, dans son élément, alors que la notion de surprise organisée par une autre personne était plutôt angoissante pour la brune. Nevaeh détestait les surprises, tout le monde le savait autour d’elle. Mais Juliann, lui, il adorait en faire. Et encore plus à la journaliste. Avec lui, elle apprenait à travailler la patience qu’elle n’avait pas pour ce genre d’affaires et, encore plus, sa curiosité mal placée. « Il y a d’autres façons Plus amusantes pour travailler ma patience », notait la brune. Comme, par exemple, la chauffer jusqu’à ce qu’elle réclame son corps tout entier, mais ne pas lui offrir délivrance dans l’immédiat. Ça, ça travaillait sa patience et c’était pas mal plus fun que d’attendre pour recevoir un cadeau dont elle ne connaissait pas la nature. Puis, les cadeaux, Nevaeh, elle préférait nettement les offrir. Et elle en avait quelques uns en tête pour Juliann. Certains qui s’achetaient, d’autres pas. « Juliann, je suis choquée », feintait-elle, « n’es-tu qu’avec moi pour mon corps? », demandait la brune sans le penser, mais tentant de garder son plus grand sérieux.

Évidemment que partir en Laponie, ou n’importe où ailleurs, d’ailleurs, plaisait à la brune. Mais ce n’était pas l’an prochain qu’elle voulait s’évader. C’était maintenant. Tout de suite. À l’instant. Et pas n’importe où, dans ce train. C’était égoïste. Et parce qu’elle ne le montrait jamais égoïste, elle refusait d’admettre que ce non départ lui faisait quelque chose. Elle persistait à dire à Juliann que ce n’était rien. Mais il savait bien qu’elle était déçue. « Evidemment que j’aurais aimer y prendre part. Mais je ne fais pas partie du voyage et c’est tout », capitulait-elle avant d’ajouter : « On verra pour la Laponie. C’est dur de prévoir autant d’avance. » Qui savait exactement ce dont demain était fait? Il se pourrait que le travail lui demande d’aller ailleurs, que quelque chose la retienne à Bowen ou, pire encore, que leur relation ait pris fin. Nevaeh n’était pas du genre à faire des plans sur la comète.

Alors que le sujet voyage était semi-clos, ils s’avançaient dans le train, parcourant les wagons jusqu’à celui des artisanats ou différentes tables d’ateliers étaient installées. Pour eux, ce serait la création d’ornements pour le sapin. Et qui disait sapin, disait en décorer un à eux. Nevaeh se hissa sur la pointe de ses pieds, sa petite taille lui en obligeait, pour venir embrasser Juliann et souffler contre ses lèvres. « Le premier, le plus beau. » Elle espérait qu’il y en ait encore des milliers, de Noël ensemble, mais rien n’égalait le premier. Alors, ce serait mission sapin une fois sortis d’ici. Et ils l’installeraient chez la journaliste, comme ils y étaient le plus souvent. « C’est le désavantage d’avoir deux chez soi », fit-elle remarquer tendrement. Un jour, ils n’auraient qu’un chez soi à penser. Juliann et Nevaeh s’installèrent à la table de l’atelier choisi, tous les deux avec un plan en tête. Et cette fois, comme il s’agissait d’ornements qu’ils prévoyaient utiliser années après années, il valait mieux pour eux qu’ils soient jolis. Et pour ça, ça voulait dire pas de distractions comme à leur première rendez-vous. C’était cependant mal parti, puisque la main de Juliann se posait déjà contre la cuisse de la brune qui le regardait faire avant de planter son regard dans le sien. « Bébé... », murmurait-elle. « Il y a des enfants ici! » Elle riait, un peu trop, mais le moment de complicité qu’ils échangeaient était parfait. Puis, Juliann lui expliquait son plan d’attaque alors que Nevaeh, elle, le regardait incrédule et à la fois moqueuse. « Et si je fais le plus bel ornement, j’ai le droit de choisir un privilège? », proposait-elle, exactement comme à leur premier rendez-vous. Elle n’exposait pas son idée, de peur que Juliann le lui vole, mais elle comptait bien utiliser la peinture blanche pour y inscrire en calligraphie soignée J & N, first Christmas accompagné de l’année et de petits détails blancs. Et alors qu’elle s’apprêtait à tracer la première lettre, l’enceinte du wagon laissait entendre les premières notes d’une chanson que la brune se mit immédiatement à chanter. « I don’t want a lot for christmas, there is just one thing i neeeeeed », gloussait Nevaeh.

Il y a d’autres façons plus amusantes pour travailler ma patience. Tu arques un sourcil, un sourire amusé au coin des lèvres. « Ah ? Tu as des suggestions ? » Demandes-tu en imaginant sans peine que Nevaeh fait allusion, en partie, au sexe. L’entendre expliquer ce qu’elle aimerait que tu lui fasses réveille toujours le désir dans ton bas ventre alors évidemment que tu la pousses dans cette voie. Sauf que, la connaissant, elle est capable de parler totalement d’autre chose pour te faire passer pour l’obsédé de service. Alors que vous savez parfaitement que vous l’êtes autant l’un que l’autre. « Tu ne le savais pas encore ? » Demandes-tu aussi sérieusement qu’elle. « Désolé Nev mais si je ne prenais pas autant mon pied au lit avec toi, j’serais déjà plus là. » Et au moment où tu termines ta phrase, un sourire incontrôlable vient se glisser au coin de tes lèvres. Bien sûr que non tout ne se résume pas au sexe, entre vous. C’est bien plus profond et vrai que ça. Si ce n’était pas le cas, tu ne proposerais pas à la jeune femme de partir en Laponie l’année prochaine, rien que tous les deux. Pas seulement pour te racheter de cette occasion manquée, avec le train de Noël, mais aussi pour découvrir le pays du Père Noël et voir de la neige à profusion. « Ouais, t’as raison. D’ici là tu en auras certainement marre de moi et tu auras fini par me quitter. » Dis-tu pour la taquiner. Tu sais avec certitude que votre histoire peut se rendre bien plus loin que l’année prochaine. Du moins, si tu ne fous pas tout en l’air encore une fois. Parce que tu es bien conscient que tu as eu une seconde chance mais que tu n’en auras pas dix autres. Quoi qu’il en soit, rien ne presse, et vous aurez tout le temps de prévoir ce voyage dans les mois à venir. Parce qu’au-delà d’avoir envie de faire plaisir à Nevaeh, toi aussi, tu as envie de découvrir le pays du Père Noël. En prenant la direction du wagon des ateliers artisanaux, la journaliste émet l’idée d’acheter un sapin en sortant d’ici. Ce sera l’occasion de décorer votre sapin tous les deux pour la première fois de façon symbolique. Le premier Noël ensemble et le plus beau, comme le souligne Nevaeh. « Exactement. » Dis-tu en souriant tout contre ses lèvres. « L’année prochaine on n’aura plus à choisir. » Tu espères que d’ici l’année prochaine, l’Australienne acceptera de venir vivre avec toi. Pour l’instant, votre emménagement a été repoussé mais tu espères vraiment que ce n’est qu’histoire de quelques mois. En attendant, tu te montres patient parce que tu sais que Nevaeh a besoin de temps. Installés à une table pour commencer vos décorations, tu ne peux pas t’empêcher de taquiner la jeune femme en lui demandant si tu peux la toucher sous la table. Et évidemment, pour illustrer tes propos, tu viens déposer ta main contre sa cuisse. « Au diable les gosses. » Murmures-tu pas du tout sérieux. Néanmoins, tu retires ta main de sa jambe, prêt à commencer la décoration de ta boule de Noël. Alors que tu commences à remplir l’intérieur de la boule, de neige artificielle, Nevaeh demande si elle a le droit de choisir un privilège, si elle gagne ce petit concours établit entre vous. Tu souris, tournant la tête vers elle avant de dire : « D’accord, choisis bien. » Tu arques un sourcil, le regard remplit de sous-entendus, avant de te concentrer à nouveau sur la confection de ta boule. Visiblement, la journaliste semble plutôt sûre d’elle cette fois-ci. Et alors que vous continuez vos ornements, très concentrés l’un comme l’autre, de la musique surgit des haut-parleurs ce qui plonge tout de suite Nevaeh dans la magie de Noël. « Bébé, t’as vraiment envie qu’il pleuve ? » La taquines-tu en refermant ta boule de Noël assez remplie de neige. Tu te saisis d’un pinceau avec de la peinture blanche, d’un pochoir et commences à peindre un renne, pas trop sûr de toi. « Quand on aura des enfants, ce sera toi qui te chargeras de leurs travaux manuels. » Plaisantes-tu sans lâcher ta boule des yeux.