i'll be right here with you 'til the end (nevann)

Ce l'était, injuste, de lui parler de sa peine alors qu'elle n'était pas volontairement créée. Ce l'était, injuste, de lui en vouloir pour quelque chose qui dépassait les limites du possible. Il ne pouvait pas. Il avait une carrière, une profession, quelque chose qui le retenait ici, à Bowen, et qui dictait son quotidien. Il avait une passion qui le rendait magnifique, dont Nevaeh était fière et jamais elle ne voulait lui faire choisir entre son travail et lui faire plaisir. Quelque part, peut-être qu'elle s'était aussi dit que le moment n'était pas le leur, qu'un jour ils pourraient partager les joies de voyager tous les deux, mais que leur temps n'était pas venu. Et si, effectivement, le fondement de leur couple était la conversation, sur ce point, Nevaeh avait encore du travail à faire. Parler de ses déceptions lui était difficile. Quelque part, elle sentait qu'elle se plaignait le ventre plein. Quelque part, elle sentait qu'elle était difficile. Quelque part, elle croyait qu'elle n'avait pas le droit d'être peinée et que ce qu'elle ressentait comptait moins que tout le reste. Elle aurait décroché la lune pour rendre Juliann heureux. « J'aurais voulu que tu m'en parles avant, pour la Nouvelle-Zélande... Mais je ne veux pas que tu croies que c'était une vengeance de mon côté. » Parce que les choses ne s'étaient pas passées ainsi. Ce n'était pas une conséquence à autre chose. Et il était important de différencier les deux problèmes. « Je te le dis maintenant.. Ça m'a peiné. Mais je ressens encore que je n'en ai pas le droit. Et je comprends parfaitement pourquoi nous ne sommes pas partis. »

Le Sri Lanka n'était que reporté. Il n'avait pas été annulé ni abandonné. Il pourrait se produire entre mai et septembre ou être reporté à l'année suivante. Ce n'était pas bien grave, au fond, l'occasion se représenterait. Et Nevaeh ne voulait certainement pas que Juliann prenne des jours à ses frais que pour lui faire plaisir. Elle attendrait. Elle savait le faire. Elle s'était bien montrée patiente près de neuf mois avec lui, ce n'était pas quelques mois de plus qui seraient insurmontables. Ce qui aurait pu l'être, c'était cependant les actes posés par le pompier lors de l'absence de la brune. Ce qu'elle avait vu sur les réseaux lui avait déplu. Et rien ne justifiait, à son sens, les gestes posés. Juliann avait été trop loin, il avait dépassé les limites de Nevaeh. « Tu ne m'as pas trompé non », soufflait-elle contre lui. « Mais tu as dépassé des limites.. » Elle ne doutait pas de ses mots. Elle ne doutait pas de sa sincérité envers elle, des promesses faites. Ils n'avaient seulement pas les mêmes limites et celles-ci étaient peut-être insignifiantes pour lui, mais assez importantes pour avoir blessé la femme de sa vie. « Je ne suis pas Alejandro.. » Elle se comparait un peu malgré elle. Peut-être que ce genre de réactions passaient entre eux, mais pas aux yeux de la brune. Elle n'avait pas envie que son petit ami drague sur la place publique. Encore moins le lendemain d'une dispute.

La tentation de retrouver ses lèvres avait été plus forte que tout le reste. Mais malgré tout, Nevaeh avait laissé perler des larmes incontrôlées. Elle en voulait pourtant plus. Plus de baiser, plus d'intensité, plus de leur amour. Elle aurait voulu que leur étreinte ne se termine jamais, qu'elle s'éternise jusqu'à brûler leur envie et qu'ils n'aient d'autres choix que de le consumer. « Je t'aime aussi, Juliann », lui répondait-elle. « C'est parce que je t'aime que ça me touche.. »

C'aurait été injuste de t'en vouloir pour le report de votre voyage, certes, puisque tu n'étais pas réellement responsable. C'est plutôt le travail qui est venu vous rattraper, frapper à votre porte pour vous rappeler que la vie ce n'est pas ça. Ce n'est pas partir quand on le désire à l'autre bout du monde en oubliant toutes les responsabilités du quotidien. Enfin, pas pour toi en tout cas. Nevaeh a cette chance de pouvoir partir quand elle le souhaite mais ce n'est pas ton cas. Tu le regrettes, aujourd'hui, de ne pas avoir cette liberté mais tu ne peux pas y faire grand chose. Et surtout, tu n'as pas envie de renoncer à un travail que tu aimes par-dessus tout. De toute façon, ce n'est pas ce que la journaliste voudrait, tu le sais pertinemment. Tu sais qu'elle est heureuse que tu vives de ta passion, tout comme elle. « J'aurais dû, oui. Je sais que tu n'as pas fait ça par vengeance, ce n'est clairement pas ton genre. » Nevaeh n'est pas dotée d'assez de méchancetés pour agir de la sorte. Elle est tellement douce, tellement altruiste, qu'elle n'agirait pas par vengeance dans le but de te faire souffrir. Jamais. « Je sais que tu comprends bébé. Tu as le droit d'être triste que notre voyage ait été reporté, c'est un sentiment humain et ne crois pas que je ne le suis pas. J'en ai longtemps voulu à mon patron et il le sait. » Cela a rendu votre relation un peu tendue, ces dernières semaines - voire mois - au travail, mais ton attitude était justifiée. Et ton patron l'a bien compris. Il t'avait promis ces congés depuis si longtemps que tu as vécu comme une réelle injustice le fait qu'il te les enlève. Aujourd'hui, cette histoire est derrière vous mais pas encore en ce qui concerne ton couple. Lui qui vit toujours avec la peine que ce voyage, cet échappatoire, n'ait pu avoir lieu. Pour votre couple, pour Nevaeh, pour toi, tu espères sincèrement que le Sri Lanka n'attendra pas l'année prochaine. Vous avez besoin de ce voyage aujourd'hui plus que jamais. D'autant plus qu'à cause de cette dispute liée à la Nouvelle-Zélande, tu as des choses à te faire pardonner. Des conneries dont tu n'es pas fier. Clairement, tu as été trop loin même si, sur le moment, tu ne pensais pas que ça la blesserait autant. Tu aurais dû le savoir pourtant, toi qui la connais par coeur. « Je sais... Je serai plus attentif à tes propres limites, je te le promets. » Souffles-tu contre elle avant que la journaliste ne fasse allusion à Alejandro. Evidemment qu'elle n'est pas lui et heureusement. Ils n'ont rien en commun. Rien du tout. « Je ne veux pas que tu sois comme lui. Notre relation n'a rien de similaire avec mon ancienne relation et ça me convient totalement. Je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi. C'est toi qui me combles de bonheur. » C'est elle qui provoque cette étincelle dans ton regard, cette chaleur dans ton corps et dans ton coeur. Elle qui est à l'initiative de chacun de tes sourires. Elle qui est ton tout. Tu l'aimes tellement que, lorsque tu sens ses larmes contre tes joues, tu ne pas t'empêcher de les effacer et de lui dire à quel point elle compte. « Je suis vraiment désolé bébé, de te faire ça... » Tu ne peux pas être plus sincère qu'à cet instant précis. Tu ne supportes pas de la voir souffrir et encore moins par ta faute. Dans ces conditions-là, ton inconscient te mitraille de "tu ne la mérites pas" ou "elle est trop bien pour toi". Et c'est la stricte vérité.

Pouvait-on réellement parler de chance lorsqu'on décrivait la situation de Nevaeh, de cette facilité à pouvoir tout quitter pour l'autre bout du monde ? Ça l'avait été, à une époque, oui. De vivre de sa passion, de partir sans savoir quand elle reviendrait. Aujourd'hui, elle n'était plus sûre de rien. Parce que cette chance la tenait loin de Juliann. Et lorsqu'elle avait voulu la partager avec lui, la vie était venue leur faire comprendre qu'ils n'étaient pas compatibles sur ce point. Juliann ferait passer le travail avant les voyages. Et tout ça, Nevaeh le comprenait. Ce serait peut-être toujours le cas entre eux. Comment arriveraient-ils à gérer tout ça? Encore plus à présent que Nevaeh craignait ses prochains départs, ne sachant plus si l'amour était finalement assez fort pour les garder fidèles l'un à l'autre. « Je n'en ai pas le droit.. Tout comme je ne veux pas que tu en veuilles à ton patron.. C'est la vie.. » Et ça ne serait pas la dernière fois que la vie leur mettrait des bâtons dans les roues. Si d'ordinaire Nevaeh voyageait seule sans se poser de questions, maintenant qu'elle partageait sa vie avec un homme qu'elle aimait autant, la journaliste avait envie de tout partager avec lui. Elle avait eu envie qu'il l'accompagne chaque fois qu'elle avait dû s'absenter. Ce n'était pas le fruit d'une dépendance toxique qui les empêchait d'être des individus uniques, mais plutôt l'envie de tout découvrir à ses côtés. La nourriture, les coutumes, les traditions, les décors magistraux, tout ça main dans la main de celui qui faisait le meilleur partenaire de vie. Mais tout ça, elle s'en résignait. Parce qu'il était pompier. Parce qu'il avait un horaire à respecter. Parce qu'il avait une maison à payer et des factures à honorer. Tout ça, Nevaeh, elle ne connaissait pas. Elle avait toujours été nomade.

Jamais elle désirait le changer. Juliann était Juliann. Et c'était de cet homme qu'elle était tombée amoureuse. Pourtant, une part d'elle en voulait à la vie de décider pour eux, de les empêcher de faire ce qu'ils voulaient quand ils le voulaient et de profiter de cette jeunesse et de la fougue de leur amour. Le changer serait à l'encontre de tout ce qu'elle aimait chez lui, de ses belles qualités à ses travers qui pouvaient parfois la blesser. L'un d'eux était cette façon de banaliser le flirt avec d'autres. C,était peut-être son passif de couple ouvert qui l'avait conforté dans l'idée que ce genre de comportement était insignifiant. Mais pour une ex-cocue, trop souvent qu'autrement, c'était la limite de trop. Et pourtant, elle comprenait que Juliann était Juliann. Charmeur, tactile, chaleureux. Il aimait les femmes, les hommes et l'attention qu'autrui pouvait lui donner. Juliann était Juliann. « Non », soupirait-elle en réponse à sa promesse. « Tu es comme tu es. Charmeur, séducteur... Ce serait contre nature de ne plus l'être, comme demander à un oiseau de nager plutôt que de voler.. Et je ne veux pas que tu me fasses des promesses qui te dénatureront.. Tu en avais envie, de draguer ces mecs. Ça t'apportait quelque chose sur le moment. J'aurais juste voulu que je sois suffisante... Même à l'autre bout du monde, même pendant une dispute.. » Elle aurait voulu être assez. Et, pourtant, elle se sentait insuffisante au point qu'il ait eu besoin des compliments et de l'attention de d'autres pour se conforter. « Mais je ne serai jamais à l'aise avec ce genre de comportements. Je ne serai jamais assez ouverte pour ne rien ressentir en lisant des avances faites à d'autres, pour que mon coeur ne se brise pas en pensant que ces autres ont une partie de toi que tu n'offres pas qu'à moi... » Elle n'avait pas envie de le partager. Ni physiquement et encore moins avec des mots. Encore moins à l'autre bout du monde. Encore moins alors qu'il était seul dans son lit et qu'il serait si facile, du bout des doigts, de se trouver quelqu'un pour remplir ses bras.

Il demandait pardon de nouveau. Mais pardon pourquoi? Pardon d'être lui? Elle le savait, au fond, Nevaeh, avant même d'accepter leur cohabitation, que Juliann était Juliann. Impulsif, oui. Joueur, aussi. Fonceur et téméraire. Mais aussi charmeur, séducteur. Il avait besoin de chaleur humaine. C'était dans son ADN. Nevaeh aurait simplement voulu être la molécule manquante à sa composition, celle qui comblerait le trou pour lui éviter de chercher cette chaleur ailleurs. « C'est rien.. », murmurait-elle sans lâcher des yeux les lèvres du pompier. « Fais-moi l'amour », lui suppliait-elle. « Fais-moi l'amour comme s'il n'y avait plus que nous deux sur terre. Comme s'il n'y avait que moi pour te faire sentir vivant. Comme si tous les autres ne comptaient pas. Fais-moi sentir que tu m'aimes, comment tu m'aimes, combien tu m'aimes.. J'ai besoin de toi.. »

Tout dépend l'angle de vue qu'on prend et la personne qui se penche sur le sujet. Pour certains, ce sera une vraie chance de pouvoir partir à l'autre bout du monde, de découvrir de nouvelles cultures et de faire la connaissance de populations à l'opposé de la nôtre. Pour d'autres, ce sera un peu moins génial d'être sans cesse "privé" de l'être aimé, d'être sans cesse séparé. En ce qui te concerne, tu es bien plus nuancé. Tu reconnais que Nevaeh a beaucoup de chance de pouvoir s'émerveiller devant le monde mais tu reconnais aussi que les séparations sont difficiles. Néanmoins, c'est toujours pour mieux vous retrouver. Sauf pour ce soir, visiblement. Aujourd'hui, il vous faut régler bien des choses avant d'espérer vous retrouver de la plus belle des façons. Heureusement, ces belles retrouvailles-là, ne semblent plus très loin. « C'est là que tu te trompes, tu en as le droit. Et je lui en ai voulu mais c'est passé aujourd'hui, on a réglé nos différends. » Expliques-tu à la brune pour la rassurer. Tu sais qu'elle ne veut pas que tu aies d'ennuis au travail mais ce n'est pas le cas. Dire qu'on n'est pas content pour x ou y raisons, dire qu'on est blessé par quelque chose, ne veut pas forcément dire être en conflit. Là-dessus, tu es plus avancé que Nevaeh qui a encore du mal à en connaitre les limites. Mais tu sais que cette difficulté à communiquer vient de ses relations passées et tu sais qu'au fil des mois qui passent, les choses s'améliorent pour elle, pour vous. A force d'y travailler, jour après jour, votre couple se solidifie. Enfin, dernièrement, vous avez bien prouvé que tout n'était pas encore parfait. Mais probablement que ça ne le sera jamais, vous restez humains avant tout. « Tu es suffisante bébé... Tu me suffis plus que n'importe qui. » Commences-tu par dire, sûr de toi. Il est vrai que, sur le moment, ça t'a fait du bien d'être mis en valeurs par ces types et de te sentir apprécier. Cela t'a fait du bien de te sentir valorisé alors que tu te sentais comme une merde à cause de la façon dont les choses se sont passées entre Nevaeh et toi, juste avant son départ. Tu te sentais comme une merde d'être seul dans votre maison, dans votre lit, alors qu'elle allait passer de belles "vacances" en compagnie de sa meilleure amie. Tout ça, tu le ressentais plus que jamais au moment où tu as écrit à ces types. Mais ça ne veut pas dire que ton comportement était acceptable pour autant. « Je n'offre mon coeur et mon corps qu'à toi Nev. Tout ça, c'est à toi et personne d'autres. Je n'ai pas dit que j'allais changer du tout au tout ou me dénaturer. J'ai dit que j'allais être plus attentif à tes limites. C'est mon tempérament d'être avenant avec les gens, d'être un peu tactile, oui, mais ça ne veut pas dire que je dois te manquer de respect. Je peux être moi sans te faire souffrir par mes actes ou mes paroles. » Tu sais que tu en es capable et c'est à ça que tu fais allusion, pas au fait de changer complètement et de devenir une autre personne. C'est ce que tu veux qu'elle comprenne. Après avoir scellé vos retrouvailles par un baiser - enfin -, tu te laisses gagner par cette proximité qui t'a tant manquée. C'est bon de la retrouver, de la toucher, de sentir sa chaleur si proche de ta peau. De la sentir elle, tout simplement. Alors quand la journaliste te supplie de lui faire l'amour comme s'il n'y avait que vous deux sur terre, comme si elle était la seule capable de te faire sentir vivant, tu ne te fais pas prier. Tes lèvres retrouvent les siennes, ta langue se fait un chemin sans ménagement jusqu'à la sienne et ton corps vient surplomber le sien. Tes mains partent à l'assaut de sa peau, lui retirant le tee-shirt qu'elle porte - le tien - pour découvrir sa poitrine nue dessous. Tu prends quelques secondes pour la regarder à moitié nue, ayant besoin de t'imprégner à nouveau de son corps, de mémoriser une nouvelle fois chaque parcelle de sa peau, chaque grain de beauté, chaque courbe. « Tu es tellement belle bébé... » Souffles-tu alors que ta bouche vient embrasser ses seins, sucer ses mamelons pour les faire durcir et que ta langue se mêle à la partie.

« On le savait, tous les deux, que notre réalité, ça serait ça... », justifiait Nevaeh comme pour lui faire comprendre que c'était un peu leur fatalité d'être séparés. Est-ce que cela plaisait toujours à l'amoureuse des voyages? Non. Mais est-ce qu'elle pouvait en changer quelque chose? Mise à part changer de métier, parce qu'il était impossible pour elle de concevoir que Juliann change de métier, lui qui était tellement épanoui et à sa place là où il était, elle ne pouvait rien y faire. Seulement, changer de métier, c'était aussi d'abandonner une part d'elle. Nevaeh aurait préféré que la vie soit plus simple, parfois, qu'ils puissent jouir de moments sans responsabilités à honorer, de spontanéité. Parce que c'était bien ce qu'elle préférait, dans son travail. Elle adorait les voyages non planifiés, les destinations choisies à la va-vite ou à l'aéroport, se documenter en route vers de nouvelles découvertes ou même ne rien lire du tout pour se laisser émerger par les cultures d'accueils. C'était quelque chose qui la faisait réellement vibré. Mais elle comprenait que leur réalité bien différente les empêchait, tous les deux, de partir à l'aventure sans l'avoir planifié. Et, qui plus est, elle comprenait également que même leurs plans pouvaient changer en cours de route. Elle n'était pas habituée à cette réalité, ce n'était pas ce qu'elle avait l'habitude de vivre. Jamais elle n'avait eu le besoin de voyager avec CJ ou Felix. Quant à ses autres relations, elles n'avaient jamais réellement tenu la route. Juliann était le seul avec qui elle voulait vivre de telles expériences, elle, la voyageuse nomade plutôt solitaire. « Ça me peine », finit-elle par avouée, plus enclin à la discussion. « Je voudrais vivre ces aventures avec toi parfois et ne pas avoir à te les raconter au travers de mes photos. Puis, d'un autre côté, ça me peine que tu aurais pu faire des pieds et des mains pour la Nouvelle-Zélande, mais pas pour le Sri Lanka. C'est comme si c'était moins important.. Je comprends, ce n'est pas ton pays d'origine. Je comprends, ce n'est pas ton voyage de rêve.. Je comprends.. C'est pour ça, aussi, que je n'ai pas le droit d'être peinée. » Parce que toutes les raisons de Juliann étaient valables.

Celles qui ne l'étaient pas, c'était celles qui l'avaient poussé Juliann à chercher l'attention d'autres hommes sur les réseaux sociaux. Là où, il devait bien le savoir, Nevaeh allait finir par en être confrontée. Pourquoi avait-il choisi cette façon de gérer sa colère, la brune ne le comprenait pas. À ses yeux, il lui renvoyait un message blessant exprimant qu'elle n'était pas assez pour lui. Qu'à la première discorde, il était bon d'aller chercher le réconfort près d'un autre. Et s'il agissait ainsi, c'est qu'il cautionnait également que de se côté, la journaliste pouvait faire exactement la même chose. Or, Nevaeh était prête à mettre la main au feu qu'en se comportant ainsi, elle récolterait les foudres du pompier. Et il aurait bien raison. Cependant, dans son discours, il était sûr de lui, confiant qu'elle se trompait sur toute la ligne, qu'elle lui était bien plus que suffisante. Cela réconfortait déjà un peu la brune, mais son cerveau tournait encore trop. Pourquoi en avoir besoin, alors, des compliments des autres ? « Ça t'a flatté de te savoir toujours aussi attirant par d'autres? », demandait-elle, tentant d'élucider une partie de ce qu'elle ne comprenait pas. « C'était sans doute des hommes que tu as déjà dragués par le passé, je suppose.. Ça t'a fait du bien de savoir que tu les attirais toujours? Que t'avais pas perdu ça? » Elle, elle était toujours là. Elle ne partait pas. Même si son corps partait pour d'autres villes, elle était toujours là pour lui faire comprendre combien il était l'homme le plus attirant du monde. Rien ni personne ne lui faisait le même effet.

C'était trop. Trop de peine, trop de discussion qui ressassait des mauvaises émotions. Il leur fallait du doux. Il leur fallait du eux. Du physique, du tactile, du concret. Du Nevann. De l'amour à l'état pur. Un baume sur leurs coeurs. Elle le voulait pour elle, pour elle seule, ressentir qu'elle était l'unique à lui procurer l'effet que lui, il lui procurait. Elle voulait qu'il lui fasse l'amour comme il ne l'avait jamais fait, à personne, pas même à elle. Il ne fallut pas le prier pour mener à exécution sa demande. Ses lèvres avaient retrouvé celles de la journaliste, dans un baiser bien moins chaste que le premier, annonçant les couleurs de la suite, sa langue qui dansait contre celle de sa belle qui échappa un gémissement déjà bien trop roque. C'était toute l'envie qu'elle contenait depuis trop longtemps qui prenait place dans l'expression de ce qu'il lui faisait vivre. Puis, dans un geste vif, Juliann agrippait l'ourlet de son t-shirt adopté par l'Australienne, dévoilant par le fait même son corps sous ses plus simples attraits. Sa poitrine nue qu'il regarda un instant durcissait déjà, sans même qu'il ait à lui toucher. Et les lèvres de sa belle s'étiraient sans se prier. « Pas autant que toi... », murmurait-elle, elle qui se demandait chaque jours comment avait-elle fait pour qu'un homme comme lui tombe amoureux d'elle. Il fondait sur ses seins, les embrassant, les suçant avec sa fougue qui lui était propre, Nevaeh gémissait à nouveau, laissant son corps s'absorber des baisers de son petit ami, les yeux fermés, les doigts qui pianotaient dans le dos du pompier. Elle lui chatouillait la peau, se tortillant sous lui, sa culotte qui devenait inconfortable, de trop, dans l'excitation qui montait. Et après quelques secondes supplémentaires de plaisir, elle lui fit comprendre, d'un geste le repoussant sur le dos, qu'elle aussi, avait envie de l'embrasser de la sorte. Il chavira, laissant sa belle montée sur lui, ses seins nus qui lui offraient maintenant une belle vision. Et elle fondit à son tour. Dans son cou, d'abord. Puis sur ses clavicules. Et elle descendit sur son torse, là où, avec douceur, elle attrapa à son tour les mamelons de l'homme pour les sucer, les faisant durcir de sa langue, exactement comme il lui avait fait, sous son contact humide.

Vous le saviez, oui, et tu ne regrettes pas d'avoir fait le grand saut avec Nevaeh pour autant. Tu ne regrettes pas d'avoir mis de côté une vie plus libre en termes de relations sentimentales. Tu ne regrettes absolument pas ce choix parce que, même si vous êtes séparés de temps en temps pour son travail, avec une impossibilité de la rejoindre en ce qui te concerne, tu es complètement fou d'elle. Ebloui, chaque jour, par sa personne, par tout l'amour qu'elle est prête à t'offrir et par tout ce qu'elle représente. Jamais, jusqu'ici, tu n'avais aimé quelqu'un comme ça. « Je suis désolé que ça te peine. » Réponds-tu d'abord en fronçant légèrement les sourcils avant d'écouter la suite de ses mots. « Ce n'est absolument pas moins important bébé. Mais je comprends que ça donne cette impression. J'te jure que ce voyage, qu'on a prévu depuis si longtemps, rien que tous les deux, compte énormément pour moi. » Affirmes-tu sincèrement. Tu lui as dit au tout début de votre relation, le Sri Lanka est un pays que tu rêves de visiter depuis des années. La Nouvelle-Zélande, c'est une raison du coeur mais le Sri Lanka, c'est un amour grandissant depuis bien longtemps. Ces deux destinations sont sur le haut de ta bucket list depuis des années maintenant. Si ce n'est depuis toujours. Si les choses semblent s'apaiser en ce qui concerne votre voyage, ce n'est pas encore le cas à propos de ces quelques messages échangés sur Instagram pendant l'absence de Nevaeh. Tu es bien conscient d'avoir été trop loin même si sur le moment tu ne voyais pas les choses sous cet angle. Sur le moment, tu avais juste besoin d'être distrait et valorisé oui, peut-être. « Je me sentais comme une grosse merde, Nev. D'être jaloux de toi, de ce voyage, de Pippa. D'éprouver une certaine rancoeur, d'être seul à la maison. J'me sentais... seul. Alors je n'ai pas fait ça pour attirer ces types auprès de moi ou dans l'espoir qu'ils me rejoignent. J'avais juste besoin de sentir que quelqu'un pensait à moi, je pense. » Expliques-tu en soupirant légèrement. Sans doute que, sur le moment, tu n'avais plus la sensation que la journaliste pensait à toi, ni à ce que tu pouvais ressentir. Sur le moment, tu as eu l'impression que ce voyage était pour Pippa et elle, pour se retrouver, comme si tu ne comptais pas du tout dans l'équation. Cela n'aurait pas été un problème s'il s'agissait d'un autre pays mais là, c'était plus fort que toi. Ce sentiment était incontrôlable. Dans le fond, le problème est bien plus profond qu'une simple histoire de flirt ou d'envie de plaire. Mais pour l'heure, vous avez envie de laisser ces grandes discussions de côtés, de retrouver cette proximité qui vous est propre et de solidifier à nouveau votre amour. Vous en avez besoin, cela se sent à travers vos regards, vos gestes et à travers vos baisers échangés. Après avoir libéré la poitrine de Nevaeh, tu ne te fais pas prier pour la retrouver, l'embrasser, la sucer, la lécher. « Bien plus que moi... » Souffles-tu entre deux caresses. Alors que ta main se joint à la partie, la jeune femme inverse vos rôles, se retrouvant à la califourchon au-dessus de toi avec sa poitrine juste sous tes yeux. Elle est divine, c'en est presque indécent. « Putain... J'en reviens pas que tu sois à moi. » Dis-tu en souriant, la regardant avec un regard amoureux dont elle seule a le secret. Nevaeh plonge dans ton cou, puis sur ton torse où elle reproduit des gestes similaires aux tiens qui t'arrachent quelques gémissements de plaisir. C'est bon, extrêmement bon. Mais il t'en faut plus, beaucoup plus. Alors que l'australienne est toujours au-dessus de toi, tu attires ses lèvres pour venir l'embrasser avec fougue, passion et envie. Ton baiser est incontrôlable mais reflète bien ce manque indescriptible que vous ressentez depuis deux semaines maintenant. « Retourne-toi. » L'implores-tu pour avoir accès à son intimité et pouvoir sentir - et goûter - à son excitation. Tu veux pouvoir lui donner du plaisir alors qu'elle t'en donne et le soixante-neuf est le plus adapté pour ça. Tu veux sentir son corps tressaillir sous tes lèvres pendant que sa bouche s'affairerait à te faire atteindre le summum du plaisir. Tu veux tout ça. Et maintenant.

Jamais Nevaeh aurait pensé qu'un jour elle serait peinée de vivre ses aventures de voyage seule. Elle avait toujours été nomade solitaire, elle avait toujours adoré raconter ses récits de voyage à qui voulaient les entendre. Mais à ce jour, elle était changée. Elle était transformée. Il l'avait transformée. Et bien qu'elle comprenait que leurs modes de vie étaient totalement différents l'un de l'autre, que Juliann ne pouvait l'accompagner partout où elle allait, Nevaeh mourrait d'envie de lui faire vivre ces aventures. Elle mourrait d'envie de lui faire découvrir le monde, un voyage à la fois, de lui faire comprendre ce qu'elle ressentait quand ses pieds décollaient du sol et se laissaient guider dans une autre culture. Mais il semblait accorder tellement plus d'importance à la Nouvelle-Zélande, oubliant complètement qu'ils avaient des plans tous les deux qu'ils ne cessaient de remettre à plus tard. Comme si ce n'était pas important. Comme si ça comptait moins. Nevaeh avait ses torts, elle les assumait, elle s'en excusait. Elle ne diminuait pas le sentiment que le pompier avait pu ressentir, et ressentait toujours. Mais eux? Leur plan? Leur voyage? C'était lui qui avait choisi le Sri Lanka. Elle lui avait proposé le monde et son choix s'était arrêté sur cette destination. Et pourtant, ça ne semblait plus important. « D'accord... », murmurait-elle. Cette douleur, elle n'était rien en comparaison à celle qu'elle avait ressentie alors que Juliann cherchait l'attention de tous les autres, exceptée elle. Que sa colère était tellement grandissante qu'il avait préféré draguer d'autres que de chercher à s'expliquer avec elle. Et ça, elle n'arrivait pas à l'accepter.

Nevaeh avait beau essayer de retourner la situation de tous les côtés possibles, elle n'arrivait pas à l'accepter. Rien ne justifiait les choix de Juliann. Les mots durs, les disputes, elle pouvait encaisser. Mais aller chercher l'attention d'autres hommes alors qu'ils étaient en couple depuis près d'un an, ça, ça ne passait pas. « Je pensais à toi », répondait-elle avec colère. « Mais toi, tu ne pensais visiblement pas assez à moi... », ajoutait-elle avec douleur. Les mots n'étaient pas assez fort pour décrire la trahison qu'elle avait ressentie. Et si à chaque moment dur Juliann trouvait réconfort auprès des autres, comment pourraient-ils survivre? Comment était-il possible d'envisager le reste de leur relation?

Peut-être que les grandes discussions étaient assez pour ce soir. Et peut-être que c'était la dernière fois que leurs corps se retrouvaient. Alors la brune mettait de côté ses blessures pour profiter de leur douceur qui, elle, ne blessait jamais. Elle qui faisait toujours du bien. Elle avait besoin de lui. Besoin de se sentir aimée. Besoin de sentir qu'elle comptait. Besoin de se rassurer. Peut-être que demain, les gestes posés feraient encore mal. Peut-être que la douleur serait toujours là. Mais, pour ce soir, ils y mettaient un stop. Une pause pour mieux se retrouver. Ça avait commencé par des baisers brûlants de Juliann. Et rapidement, Nevaeh avait voulu y ajouter son grain de sel, ne supportant pas d'être la seule à recevoir de ces douceurs. Elle lui offrait les mêmes baisers, les mêmes coups de langue. Mais les mots de Juliann vinrent se heurter en elle. Je n'en reviens pas que tu sois à moi. Et pourtant, il avait cherché l'attention de d'autres qu'elle à la première difficulté. « Je n'ai rien d'exceptionnelle.. », murmurait-elle en retour, se noyant dans son désir pour lui. Il n'était plus question d'adresser les mots qui faisaient mal, à cet instant. Leurs corps avaient trop attendu. Alors sans le faire languir davantage, Nevaeh s'offrait à lui, se retournant pour attraper dans sa bouche le sexe du pompier déjà bien dur après l'avoir dégagé de son boxer.

Le Sri Lanka et la Nouvelle-Zélande sont simplement deux choses opposées à tes yeux. Elles ne représentes pas et ne veulent pas dire la même chose. Cela ne veut pas dire pour autant qu'une des deux est plus importante que l'autre. Cela veut simplement dire que ce ne sont pas des voyages comparables. Tu aurais aimé faire les deux aux côtés de Nevaeh mais le second, elle l'aura vécu avec quelqu'un d'autre que toi. Cela te laissera toujours un goût amer en bouche même si, aujourd'hui, tu tentes de passer par-dessus tout ça. Seulement, contrairement à toi, la journaliste ne parvient pas à passer au-dessus de ce qu'il s'est passé sur ton compte Instagram durant ton absence. Si pour toi ça ne signifiait rien, la brune ressent un tout autre sentiment, elle. Tu ne peux pas l'en blâmer alors tu peux juste te rattacher à l'espoir que cette histoire sera rapidement balayée, mise derrière vous. « Je le sais maintenant mais sur le moment, ce n'est pas ce que j'ai ressenti. » Expliques-tu quand Nevaeh affirme qu'elle pensait à toi. « Ce n'est pas ça du tout Nev. Je pense tout le temps à toi, tu es dans mes pensées à chaque seconde, tu ne me quittes jamais. » Parce que tu l'aimes comme tu n'as jamais aimé et que tu sais qu'elle est la femme avec laquelle tu désires faire ta vie. Alors que les mots ne suffisent pas à apaiser la douleur de l'australienne, tu espères que vous retrouver de la plus belle des façons le permettra. Cette attraction entre vous a toujours été plus forte que le reste et vous a toujours permis de vous retrouver, de vous sentir à nouveau en parfaite osmose. C'est ce qui vous permet d'être connecté plus que jamais et de vous prouver à quel point la force de votre amour est puissante. Tu ne peux pas envisager que ce soit peut-être la dernière fois parce qu'à tes yeux, les choses finiront forcément par s'arranger et par retrouver leur cours. C'est impossible que ça en soit autrement. C'est impossible que ta vie continue sans Nevaeh. « Tu es la personne la plus exceptionnelle de ce monde. » Affirmes-tu sans une once de doute dans le voix. Le fait que tu aies flirté gentiment avec d'autres n'enlève rien à tes pensées. Cela n'enlève rien à ce que tu ressens pour elle et encore moins au désir que tu éprouves pour elle. Tout ton corps, tout ton être, la réclame comme ils ne l'ont jamais réclamée auparavant. Cela fait bien trop longtemps que tu ne l'as plus goûtée, plus pénétrée, plus embrassée, comme tu le fais aujourd'hui. Alors putain ce que c'est bon de se sentir à nouveau comme à la maison. Une fois Nevaeh au-dessus de toi, son sexe au niveau de ta bouche, ta langue trouve naturellement le chemin jusqu'à ses lèvres intimes. Tes lèvres y déposent de doux baisers puis ta langue s'y glisse, se frayant un chemin jusqu'à son clitoris. Sans réfléchir et connaissant par coeur le corps de la jeune femme, ta langue vient tournoyer tout autour de son clitoris, alternant parfois avec tes lèvres le suçant, l'embrassant. Tes mains se posent sur ses fesses, écartant un peu plus ses cuisses et son entrejambe, par le même fait, pour y accéder encore plus facilement. « Mmmmh bébé. » Souffles-tu alors que ta langue lèche son sexe et se glisse à l'intérieur de son vagin pour en goûter les parois et récolter sa semence. « Tu es tellement exquise. » Le meilleur goût que tu connaisses, sans aucun doute. Et alors que tu t'occupes de faire grimper son plaisir, ton sexe, lui, vient à la rencontre des lèvres de la brune, de sa bouche, se pressant contre elle pour s'enfoncer un peu plus à l'intérieur.