you moving too fast, don't want to take it slow (charlie)

T'es décidément trop gentil avec moi ! conclut Charlie, qui rougissait au moindre compliment. Hugo y mettait du sien pour rassurer la blonde mais aussi pour détendre l'atmosphère. Elle sourit, hochant négativement la tête. Je suis pas comme ça. La prétention ne faisait pas partie de ses innombrables défauts. Quoi qu'il en soit, ils n'étaient pas venus se retrouver pour discuter. Hugo prit l'initiative de lui apprendre une nouvelle technique de défense : celle d'utiliser le poids de son agresseur. Il lui montra les gestes, lentement, sans la faire tomber. Tous deux se redressèrent et Charlie secoua ses épaules. D'accord je vais essayer toute seule cette fois. Elle reprit les mêmes mouvements montrés par Hugo, espérant qu'il l'aide aussi un peu.

« Pas du tout, juste sincère. » que tu réitères à l’intention de la blonde. Elle n’était pas prétentieuse, mais tu n’avais pas envie de l’encenser de compliments sans cesse. Après tout, elle les prenait tout timidement, mais elle gagnait un point : elle n’était pas tête enflée. Maintenant, tu lui enseignais la méthode et elle allait essayer toute seule. Tu te prêtais à l’exercice et tu te retrouvais fesses contre terre avec un petit sourire. « Ouais, t’as vu, t’as réussi! » Que tu lui dis alors que t’es allongé de tout ton long. Puis t’es pris d’une question… « Mais Woody te montre pas ce genre de trucs? » que tu lui demandes plus par curiosité que par reproche.

Il n'y avait en aucun cas de l'ambiguïté entre Hugo et Charlie. Peut-être en serait-il autrement si il n'avait pas chacun quelqu'un dans leur vie. Même si Hugo la complimentait sans l'intention de la séduire, Charlie recevait ses compliments avec timidité. Au fond elle ressentait de la culpabilité vis à vis de Woody. Elle avait préféré ne rien lui dire sur cette soirée où un type l'avait lourdement dragué et droguée. Au lieu de ça elle en avait parlé à Hugo, qui venait tout juste de lui donner un cours de self défense. Cela n'échappa au médecin qui lui demanda pourquoi elle n'avait pas fait appel à son petit ami. Elle parut soudainement mal à l'aise mais se sentit obligée de donner une explication.  Je ne veux pas l'inquiéter. Je ne veux pas qu'il pense que je suis faible. répondit-elle, le regard fuyant. Puis elle leva les yeux, se frotta la nuque visiblement gênée. On pourrait pas... garder ça entre nous? lui demanda-t-elle la blonde avant de s'asseoir sur le sol. Tout finit par se savoir, surtout ici à Bowen, elle devrait le savoir pourtant. Après avoir commis la pire erreur de sa vie, elle aurait dû en tirer une leçon.

De l’ambiguité entre vous, il n’y en avait pas et c’était parfait comme ça. Même si tu la complimentais sans cesse, ce n’était que de la flatterie, tu ressentais ce que tu lui disais, mais quelque part, c’était que tu le pensais. À ta question, elle semblait mal à l’aise, Charlie. Tu lui offrais un regard plein de compassion à ce qu’elle t’annonçait, mais elle, elle le fuyait. « On peut garder ça entre nous, Charlie. » Que tu lui dis en hochant la tête positivement. Tu t’assois à ses côtés. « Mais je tiens à remettre les pendules à l’heure, ça ne veut pas dire que tu es faible. Très loin de là. » Tu attrapes sa bouteille d’eau que tu lui tends gentiment. « Tu sais, des connards, y’en a partout… C’est pas à toi de te sentir mal, c’est lui qui devrait. Pas le contraire. » Que tu lui souffles gentiment.

Face à son embarras, Hugo ne chercha pas plus loin dans ses explications. Merci lui dit-elle, très reconnaissante de sa réaction. Il ne l'a jugeait pas et se montrait toujours bienveillant, c'était une des plus belles qualités d'Hugo. Elle s'assit sur le sol et prit la bouteille d'eau qui lui tendait. Ce rafraîchissement lui faisait le plus grand bien. Des fois en soirée, t'es dans l'ambiance et tu fais un peu moins attention à tout ce qu'il se passe... expliqua Charlie qui ne cessait de repenser à cette soirée et ne comprenait pas à quel moment elle n'avait pas été vigilante. Mais son ami Élio avait très vite deviné qui était ce type qui avait tenté de la droguer. Un homme louche qui ne faisait que de lui jeter des regards insistants et plutôt flippant. Évidement il avait disparu immédiatement après, sans doute si il avait entendu Élio le menacer de lui casser la gueule si il le retrouvait. Bouleversée, Charlie s'était promis de faire en sorte à apprendre à se défendre une fois remise sur pied. En tout cas je te remercie pour ton coup de main. J'espère je n'ai pas été trop mauvaise élève. rigola-t-elle en lui donnant un coup de coude.

Tu n’étais pas l’être qui jugeait le plus sur terre. Plus souvent qu’autrement, tu cherchais à comprendre. Elle t’explique que parfois, en soirée, t’es dans l’ambiance et tu fais moins attention. Tu t’assois à ses côtés. « C’est normal de baisser sa garde. C’est tout à fait normal. Ce qui s’est passé après, ça, ce n’est pas normal. » Tu passais ton bras autour de Charlie et tu l’enlaçais doucement. « T’as pas à te justifier, ce que tu vis est parfaitement normal et tu n’es tristement pas la seule à l’avoir vécu… » Que tu lui expliquais avec douceur. « Enfin, pas moi, je l’ai pas vécu, pas moi personnellement… mais à l’hôpital, on en voit des femmes. Elles se font tester pour les maladies transmissibles sexuellement et pour des tests de grossesse aussi. Tu ne l’as pas mérité, Charlie. T’as pas couru après, peu importe la descente vertigineuse de ton décolleté. » Tu tentais de la déculpabiliser au mieux, mais t’avais pas l’impression de l’aider réellement. « Est-ce que t’aurais envie de consulter un groupe de personnes à qui c’est arrivé? » que tu demandes avec douceur, parce que tu les connaissais les ressources. Puis, elle change de sujet, tu ris doucement. « T’es une très bonne élève et une bonne personne, Charlie. T’as pas à en douter. » que tu lui dis avec un sourire manquant de t’étouffer à son coup de coude. « Ça aussi, c’est pas mal comme défense… » que tu tousses.