I'm a man-whore → Valentina Gonzalez

Par où commencer lorsque l'on parlait de mes problèmes ? J'étais un papa moyen, qui à chaque fois qu'il avait vu ses enfants partir, s'était un peu plus plongé dans son boulot. J'avais tout ce que je voulais, je n'avais pas besoin de cet énorme salaire qui tombait tous les mois sur mon compte en banque, j'allais autant au boulot car je n'avais pas de vie en dehors de l'hôpital. Ce faux semblant de bonheur, de prestance que j'affichais, n'était pas toujours très sincère et cachait une douleur lancinante. Je craignais l'avenir, car l'affronter seul me faisait peur, mais je n'adoptais pas la bonne technique pour l'éviter. Je le savais, mais je ne changeais rien à mon comportement pour autant. C'était un cercle vicieux que je m'imposais. Serial fucker à père absent... Heureusement qu'il y avait des journées comme celle ci ou je pouvais mettre tout cela entre parenthèse et passer un bon moment. Valentina était une femme extraordinaire que je connaissais depuis tellement longtemps que j'arrivais à presque tout lui dire. Elle m'aidait rien qu'en étant à mes côtés, elle me faisait rire, elle me reprenait quand il le fallait... C'était une amie parfaite.

« Ça finira par arriver un jour, oui... J'espère. J'ai beau avoir divorcé deux fois, je crois que je suis et serais toujours un grand romantique au fond de moi. » J'aimais sortir au restaurant, offrir des petits cadeaux sans occasions particulières, j'étais plutôt câlin lorsque j'étais sous le charme de quelqu'un. Je donnerais beaucoup rien que pour une soirée de tendresse avec une personne chère à mon coeur. « J'ai toujours été en relation avec des femmes, peut être que je devrais m'ouvrir aux hommes aussi. » Lui dis-je honnêtement. J'avais toujours été dans la norme de la société, avec des femmes, mais j'étais ouvertement bi et il m'arrivait souvent de prendre du bon temps avec des hommes. Pourquoi pas une relation ?

J'avais toujours eu l'impression d'être un grand romantique. J'aimais charmer et conquérir le coeur de mes partenaires à coup de grands gestes inattendus. Un restaurant en bord d'océan, un cadeau surprise, une danse au beau milieu de la rue... J'étais du genre à faire tout ce qu'il y avait dans les comédies romantiques et même un peu plus. Mais je ne semblais pas être capable de garder cette graine de folie amoureuse dans le temps, je me faisais toujours rattraper par le boulot, ou même juste par mes vices. Je disais à Valentina que je voulais y croire, que j'en avais vraiment envie, mais je craignais de ne pas trouver. Je refusais de traverser un troisième divorce houleux ou je me retrouverais à perdre de nouveau plus que ce que je n'avais et ça me tirait en arrière. Je me gardais de communiquer à mon ami mes craintes, car elle m'annonçait une nouvelle qui me laissait totalement sur le cul. Elle avait rencontré quelqu'un ! Je ne savais pas pourquoi j'étais si surpris, Valentina méritait de retrouver l'amour et de profiter de la vie auprès de quelqu'un, mais je ne m'attendais pas à une telle nouvelle aujourd'hui. Elle me prenait de court. J'étais surpris, et en même temps pas tant que ça, j'étais principalement heureux pour mon amie qui méritait bien d'être de nouveau choyé par un partenaire aimant.

« C'est génial ! Félicitation ! » Lui dis-je en partageant avec elle mon énorme sourire. D'après ce que je comprenais il ne s'agissait que du début et il y avait encore beaucoup d'incertitudes, mais si elle m'en parlait, c'était qu'il y avait quand même un petit quelque chose. Elle avait des étoiles dans les yeux, c'était la première fois que je la voyais aussi vulnérable depuis le décès de son époux... Elle s'ouvrait à quelqu'un d'autre, ce ne devait pas être simple pour elle, mais c'était bien. C'était sain et peut être que recevoir l'amour d'un autre pourrait lui redonner l'éclat qu'elle avait lorsqu'elle vivait encore avec sa moitié. Il n'allait surement rien remplacé, mais il pourrait la rendre heureuse et c'était le plus important.
« Est ce que je peux avoir un peu plus de détails ? Comment tu l'as rencontré ? Il fait quoi dans la vie ? » J'avais tellement de questions pour elle... J'étais pire qu'une meilleure amie lors d'une soirée pyjama, chose qui faisait souvent rire la brunette. « Il est comment ? » Demandais-je curieux. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais continuer à l'assaillir de questions, mais les réponses n'arrivaient pas aussi rapidement que mes questions. « Je me disais bien qu'il y avait quelque chose de changer en toi... Tu rayonnes. »

Valentina me racontait cette belle nouveauté dans sa vie, cet homme qui avait réussi à faire chavirer son coeur. Elle souriait en parlant de lui et ça me faisait très plaisir de la voir ainsi. Elle méritait de rencontrer un homme qui pourrait la rendre heureuse. Elle me donnait un nom, une indication sur son âge, puis la manière dont ils s'étaient rencontrés. « Mais j'étais là ce jour là. Comment j'ai pu louper ça ? » Demandais-je curieux avant de me rappeler que j'avais été retenu à l'hôpital pour une urgence et que j'étais arrivé très en retard à son anniversaire. Je lui avais peut être même parler sans faire attention... Ma curiosité était piquée.

« Tu souris différemment. » Lui dis-je honnêtement. Je la connaissais bien et si ça ne m'avait pas sauté aux yeux immédiatement, maintenant je pouvais voir les petites étoiles dans ses yeux. Je croisais les doigts pour que ça fonctionne, que cet homme trouve sa place chez les Gonzalez. Je n'en doutais pas trop, puis vu son boulot, ça devait être un mec droit dans ses bottes. Je pensais à tout, car je refusais qu'un homme vienne faire souffrir la jolie brunette. Elle méritait tellement d'être heureuse après tout ce qu'elle avait traversé.

Son histoire me confortait sur le fait que retomber amoureux était possible, qu'il fallait laisser la vie faire les choses. Son parcours n'était pas le même que le mien, mais c'était possible. J'avais toujours une petite chance de rencontrer une personne avec laquelle finir ma vie. Sans mariage cette fois, juste pour éliminer les risques de divorces. J'étais idiot de penser ça, car me connaissant, j'oublierais vite mes belles résolutions et si je rencontrais quelqu'un, l'idée de mettre un genoux à terre viendrait rapidement me titiller l'esprit. C'était mon côté grand romantique.

I'm a man-whore

Woke up in London yesterday, found myself in the city, near Picadilly. Don't really know how I got here. I got some pictures on my phone, ew names and numbers that I don't know, address to places like Abbey Road. Day turns to night, night turns to whatever we want. ı @Beckett Love & @Valentina Gonzalez

Ta vie semble faite de rebondissement en tout genre, de nouveautés et honnêtement, ça te fait un bien fou. Rencontrer un homme n'était pas du tout dans tes projets immédiats tant les doutes t'envahissaient et pourtant, il est arrivé au moment où tu t'y attendais le moins et il a su prendre une importance capitale dans ta vie en très peu de temps. Difficile de prévoir où ça te mènera, mais tu es curieuse de le savoir. Honnêtement, on s'est éclipsé... Lui avoues-tu en riant. Pourquoi être gênée ? C'est la vérité, et ce n'est pas un secret pour tes deux meilleures amies qui t'ont couverte afin de justifier ton départ. Même si tu adorais cette soirée, il faut avouer que les pulsions ont été plus fortes. Pour autant, tu ne regrettes pas la façon dont s'est terminé cette soirée.

Tu trouves ? Eh bien... Je prends ça comme un compliment. Merci, Beckett. Lui dis-tu avec une douceur mais aussi avec beaucoup de sincérité dans la voix. Entendre de telles choses est tellement agréable. Comme si Thiago avait le pouvoir de te rendre bien plus heureuse, épanouie. Avec lui, tu pourrais sincèrement envisager de te relancer quelque chose mais votre avenir n'appartient qu'à vous. Chaque chose en son temps, tu n'as surtout pas envie de foncer tête baissée vu tout ce que ça implique. Faire entrer un homme dans ta vie implique aussi de le faire entrer dans la vie de ta fille et ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère. Mais honnêtement ? Tu l'envisages doucement mais sûrement. Pourquoi pas après tout ? Leila t'as toujours répétée que tu avais le droit d'être heureuse car "C'est ce que papa aurait voulu pour toi", a-t-elle si souvent répété.

Ton regard se pose ensuite sur ton ami à qui tu adresses un sourire confiant. J'ose sincèrement espéré que tu seras le prochain. Tu mérites d'être heureux et je suis persuadée que quelqu'un t'attend quelque part. Être optimiste fait partie de toi, tu n'y peux rien. Ça et tu sais surtout que ton ami pourrait être heureux, qu'il plait à la gente féminine et qu'il y a certainement une femme sur Terre qui pourrait désirer finir ses jours avec un homme comme lui. Cette femme serait bien chanceuse d'ailleurs. Et si tu me contredis, je te tape ! Ces mots sont poursuivi d'un rire. Non, tu n'es pas violence et tu n'as pas l'intention de le taper comme une gamine de cinq ans dans la cour de récréation. Ton envie première, c'est surtout qu'il puisse y croire, lui aussi.

Niagara

Spoiler:

Valentina m'arracha un sourire lorsqu'elle m'expliqua qu'elle s'était éclipsée de sa propre soirée pour passer du bon temps avec son nouveau beau. Elle avait bien raison, profiter de la vie était essentiel, nous ne pouvions compter que sur nous pour être heureux. Elle s'épanouissait et c'était tout à son honneur. Elle méritait ce revirement de situation après ce qu'elle avait vécu. Pour elle et sa fille, ce changement allait faire du bien, allait changer beaucoup de choses...

La brunette me souhaitait d'être le prochain à trouver le même bonheur. Je souriais en l'entendant, même si j'en doutais fort. Je n'étais pas dans le bon état d'esprit, j'avais beaucoup de travail à faire sur moi avant de réussir à m'investir avec quelqu'un. Surtout si je voulais construire quelque chose de sérieux. Je ne pouvais plus me permettre de faire n'importe quoi. Mes enfants avaient beaucoup trop souffert de mes aventures malencontreuses, je devais montrer le bon exemple à présent. Tout le monde en avait besoin, moi le premier. « Je ne vais pas te contredire parce que tu as entièrement raison. J'ai besoin de retrouver quelqu'un avec qui passer de bons moments. Mais avant, il faut que je revois ce qui n'a pas fonctionné avec les précédentes. Je n'ai plus envie de faire n'importe quoi. » Avouais-je en pensant à toutes les conneries que j'avais pu faire par le passé. Il y en avait un paquet. Puis une scène plus récente me revint en tête... Le jour ou Alexis était passée récupérer les rubans pour Josie. Je l'avais traiter comme un objet, comme une femme que je pouvais séduire en un claquement de doigts. A aucun moment je ne m'étais intéressé à ce qu'elle pouvait ressentir devant mes regards insistants. Je n'avais pas été correcte et je m'en rendais compte à présent. Et si je m'en souvenais pour elle, c'était probablement que j'avais fait la même chose des dizaines de fois.
« La troisième sera la bonne. » Dis-je en rigolant, tout en sachant que je ne comptais pas me marier une troisième fois. Hors de question de reprendre ce risque.

J'avais envie de suivre les conseils de Valentina et trouver l'amour. Mais pour ça, j'allais devoir repenser à qui j'étais et surtout ce que je cherchais réellement. Je ne voulais pas me tromper à nouveau, j'en étais à un stade de ma vie où je commençais à avoir envie de stabilité. Bon, ce n'était peut être pas très apparent lorsque l'on voyait mon tableau de chasse, mais au fond de moi j'avais envie de me poser. Je ne souhaitais pas me remarier ou avoir d'autres enfants, je voulais juste partager de bons moments avec quelqu'un. Vivre quelque chose de simple et d'agréable, profiter de mes vieux jours accompagné d'une personne souhaitant juste mon bonheur.
« Tu es la meilleure garde du corps que je n'ai jamais eu. » Plaisantais-je en repensant à la scène d'un peu plus tôt où elle avait prétendue être ma femme. Aucune de mes amies n'aurait aussi bien réussi à le faire qu'elle. « J'ai tendance à ne pas craquer pour celles qu'il me faut. » Dis-je en repensant à une femme en particulier. Ce n'était pas bien, mais je repensais énormément à ma rencontre avec Alexis, l'assistante de Josie. Il ne s'était rien passé, je l'avais juste mis très mal à l'aise pour jouer avec ses nerfs... Elle avait quand même laissé une sacré impression sur ma petite personne. A un moment elle m'avait tellement hypnotisée que je ne savais même plus que j'étais Docteur Love... Oui à ce point. Je ne comptais pas agir sur ce que j'avais ressenti, elle était trop jeune, travaillait pour ma fille, c'était un grand non. Mais je pensais quand même à elle. Pourquoi ? Je n'en savais rien.

Me redressant un peu après m'être avachi en pensant à la jeune minette, je vidais mes poumons de l'air qui y était. J'avais chaud, j'étais bien, mais je ne me sentais pas vraiment détendu. C'était peut être la discussion, mais celle ci était nécessaire. « Tu me le diras toujours si tu penses qu'une femme n'est pas faite pour moi ? »

Je n'avais jamais été du genre à croire que pour être heureux il fallait être accompagné, mais la réalité était que partager les souvenirs les rendaient encore meilleurs. J'aimais bien trop faire des câlins pour finir ma vie seul en plus. Mais j'allais devoir avancer prudemment cette fois et ne pas tomber sous le charme de la première femme qui passerait dans ma vie, et également changer de mode de vie en arrêtant de coucher avec n'importe qui. Je ne savais pas ce que j'essayais de me prouver en vivant ainsi, ce n'était pas sain et je le savais, je m'obstinais pourtant à continuer. C'était peut être du au fait que j'étais adopté, j'avais toujours refusé de penser à la chose, mais j'avais surement toujours peur de l'abandon. Etre seul me terrifiait et je n'en faisais le lien que depuis très peu de temps.

« Tu es une amie en or. » Lui dis-je en serrant sa main dans la mienne. Il n'y avait personne pour arriver à la cheville de Valentina à mes yeux, elle était l'amie parfaite. Toujours là pour me dire quand je faisais des conneries, son honnêteté était essentielle à notre amitié. Puis les journées comme celle ci me faisait un bien fou également. Avec elle, je me permettais de prendre un peu de temps pour moi, j'arrêtais de courir et je me recentrais. « Oh que oui, je rêve de me faire masser depuis le moment où tu as proposé cette journée. » Lui avouais-je en m'étirant, faisant craquer plusieurs articulations au passage. Je n'étais plus tout jeune.

« L'autre jour une enfant m'a dit que je devrais faire la sieste plus souvent parce que je n'arrêtais pas de bailler pendant son écho. » La pièce sombre et le calme de l'endroit ne m'avait pas aidé à être très crédible devant cet enfant de 4 ans au visage d'ange. « Quand je m'accorde des journées comme celle ci, je me dis qu'elle a raison. Je devrais faire une petite sieste tous les jours dans mon bureau. On devrait tous le faire. »