Si la mémoire est à la tête ce que le passé... ft Valentina Gonzalez

“ Je suis devenu soucieux de faire du bon travail, ce qui était loin d’être le cas à l’époque. “ Manwë était le cancre à l’école, celui qui était assis au fond de la classe, qui avait décroché depuis un bail, qui était absent tous les trois/quatre matin soit à cause de sa mère dont il fallait prendre soin, ou à cause de son père et ses gestes violents. Man’ n’avait pas vraiment les clés en mains pour réussir sa scolarité. Dès qu’il a pu fuir les bancs de l’école, il l’a fait. Il voulait être autonome financièrement, mais en même temps, il n’avait pas vraiment d’autres choix que de le devenir. Pourtant, il n’a pas eu le gout de faire du bon travail, il a enchainé les job, pour renvoi ou fin de contrat non renouvelé. Sans jamais se faire de soucis pour rien, acceptant la vie comme elle vient, jusqu’à ce qu’il travaille pour Blake. Ce type ne l’a pas lâché pour qu’il fasse du bon travail, pour qu’il découvre ce que ça procure comme sensation d’être fier de soi. Il doit beaucoup à son ami Blake. “ J’étais loin d’imaginer que je pourrais faire un travail aussi minutieux un jour. “ Ça l’apaise d’être dans son atelier.

Malgré tout il peine à recevoir des compliments, il pense rarement que ceux-ci sont sincères, notamment parce qu’il a une pleine conscience de ses multiples défauts.

Après s’être renfrogné, Man’ eut un sourire amusé alors qu’elle annonce vouloir faire quelque chose pour lui, il déteste ça, être vu comme un petit malheureux avec sa maladie génétique incurable. Il y a tellement pire que lui, comme son cousin avec sa mucoviscidose. Pourquoi est-ce qu’il se plaindrait alors que ses jours ne sont pas particulièrement compté à cause de ça ? Il donne un léger coup de coude à la brune en lui disant “ Val ! Rassure-toi… J’suis pas encore en train de clamser ! “ Peut-être que lorsqu’il aura un emphysème ou une tumeur pulmonaire à cause de tabac, elle pourra commencer à s’inquiéter pour lui. Pour ses yeux… Il s’estime heureux d’avoir atteint quarante ans et de ne pas être aveugle. Sa vue décline et il n’y a pas de lunettes pour ce qu’il a, même s’il en porte pour le travail parce que ça fatigue.

Ils arrivent déjà chez elle, un très bel endroit qui n’a clairement rien à voir avec chez lui, même s’il doit admettre que sa colocation n’est pas aussi pourrie que les gens veulent bien le croire ! Sobre, rangé, sans superflu, pas non plus une cave comme on pourrait l’imaginer quand on voit son magasin. L’habitat de Val est plutôt décoré avec gout et spacieux, c’est quelque chose qu’il a toujours connu d’elle sans être non plus ‘culcul la praline’ “ C’est très joli… “ Dit-il en éteignant discrètement l’un des deux éclairage actionné, ce qui était loin d’être discret parce que la lumière, ça se voit… Il ôte ses lunettes teintées avant de s’asseoir là où elle l’invite à le faire. “ N’aie pas peur de l’ambiance tamisée, hm ? ” Dit-il avec humour.

L’optimisme de son amie est presque anxiogène pour Manwë, il y a bien longtemps qu’il n’a pas eut à côtoyer cette femme rayonnante et bien qu’elle soit son amie, ça le bouscule. Ça n’est pas forcément une mauvaise chose, il ne fuit pas, il ne montre rien de ce qu’il ressent, jouant le mec je m’en foutiste et décontracté comme il l’a toujours été… Je m’en foutiste à souhait, jusqu’à ce qu’il sorte sans prévenir de ses gongs, c’est ça le grand problème de Manwë ; avec lui c’est tout ou rien…

Elle croit en lui et lui fait entendre qu’elle aurait aimé l’aider. Il n’aime pas plus que les gens puissent le voir comme quelqu’un de vulnérable qui a besoin d’aide, c’est bien pour cela qu’il ne montre que très rarement ses émotions et dissimule comme il le peut sa pathologie. Enfant il le cachait parce qu’il savait que son père avait honte de son anormalité, puis plus tard ce  fut parcequ'il a appris à ses dépens que dévoiler ses faiblesses ne rend pas plus fort, surtout lorsque l’on est un homme.

Manwë opte pour la plaisanterie sur le sujet, relativisant sur sa situation en rappelant que sa maladie n’est pas mortelle, même si ça lui est arrivé parfois de le regretter. Ils arrivent chez elle, dans cette maison terriblement belle, un appel au confort. Pour sûr s’il vivait dans un endroit pareil, il n’aurait jamais envie de sortir de chez lui ! C’est déjà un peu la cas en fait… “ Oui enfin avec modération… “ Plaisante-t-il à nouveau, parce que se mettre à l’aise, ça peut vite partir en vrille avec un type dont les codes sociaux sont biaisés et que la pudeur n’est plus à force d’avoir été confronté à ce que la vie peut offrir de pire.

Elle revint près de lui avec un verre d’alcool, même s’il a tendance à s’envoyer ses verres culs secs, il s’en abstient pour faire au moins un peu la conversation. Il n’es pas doué à cet exercice, alors il se contente de la questionner elle, sur sa vie, sa carrière, sa famille un peu sans trop insister, puis le contenu de son verre fini par disparaitre au fil de leurs échanges. Il doit avouer être vraiment heureux de cette retrouvaille pour le moins inattendu, même s’il n’est pas certain qu’ils puissent être proche comme avant, parce qu’il n’est plus ce môme maltraité qui demande de l’aide. L’autonomie c’est bien la seule chose qui le motive dorénavant dans la vie et il ne désespère pas d’avoir un jour tout en main pour l’être tout à fait. Mais ses besoins personnels sont relayés au second plan depuis que plane la menace de son paternel, mais il est définitivement pas question de remettre au devant de cette soirée le monstre de son horrible enfance.

“ J’étais vraiment heureux de te revoir, je dois y aller… Mais on tâchera de ne pas remettre quinze ans avant de se revoir, littéralement… Quinze ans… “ Peut être bien plus, il ne sait plus ; le temps s’envole si vite. Il était loin d’imaginer qu’il reverrait son ami quelques mois plus tard avec un polichinelle dans le tiroir… Ils se lèvent et bien que ce ne soit pas ce qu’il préfère, il prit l’initiative de la prendre dans ses bras une dernière fois, une étreinte de quelques secondes avant qu’il ne quitte cette si chaleureuse maison.