Au téléphone, elle avait dit vouloir faire une séance découverte de Kung-fu. Elle avait précisé avoir déjà une certaine expérience dans la pratique de la boxe...Anglaise, supposais-je...
Rendez vous avait été pris pour ce début de matinée...pas aux aurores, histoire que le soleil réchauffe un peu le béton écorché de la cour, et que j'aie le temps de faire du feu au vestiaire. Pour une première prise de contact, j'avais opté pour une séance individuelle, bien que d'ordinaire, par manque de temps, mais aussi pour faciliter les échanges , j'optais pour des entrainements collectifs.
Je lui avais indiqué le chemin, dans la zone industrielle, et lui avait donné comme repère l'enseigne de l'entracte, mon club libertin, en cas d'hésitation entre les bâtiments à l'arrivée.
Le poêle crépitait prés de la douche, le bac à sciure des toilettes était approvisionné, et Le petit bâtonnet d'encens fourni par ma tendre Circée donnait même une touche quasi cosy au vestiaire un brin rustique.
Autant qu’elle prenne le ton des lieux, qu’elle s’imprègne de l'esprit qui animait les participants aux séances.
Simplicité, efficacité, bienveillance.
Malgré le fond de l'air encore frais, j'avais déjà commencé à prendre mes quartiers estivaux, vivant autant que possible dehors.
Si la soif de confort m'avait poussé à dormir dans notre grand lit, j'avais dés l'aube allumé du feu dans le fût sur lequel rôtissaient à présent quelques tranches de pain de mie. La fumée donnait aux toasts un parfum inimitable que n’apprécierais grandement.
Je ne poussait pas non plus l’ascèse jusqu'à m'infliger l'obligation de faire bouillir l'eau de mon thé du matin sur les braises. Je leur préférais largement l'efficacité de la bouilloire électrique. Je posais mon bol pour retourner mes tartines lorsque j'entendis le bruit d'un véhicule qui pénétrait dans la cour
Je cherchai, par un reflex pas encore totalement perdu, à vérifier à ma montre qui de nous deux n'était pas à l'heure. pas loin de 7 ans que j'essayais de m'extraire de la tyrannie des horaires autant que faire ce pouvait, mais le conditionnement était vivace!